Année : 2024

  • SENEGAL-POLITIQUE-VIOLENCES / L’étudiant Prosper Clédor Senghor inhumé à Cabrousse

    SENEGAL-POLITIQUE-VIOLENCES / L’étudiant Prosper Clédor Senghor inhumé à Cabrousse

    Cabrousse (Oussouye), 25 fév (APS) – L’étudiant Prosper Clédor Senghor, décédé des suites de blessures subies lors de heurts entre des forces de l’ordre et des étudiants opposés au report de l’élection présidentielle, a été inhumé ce dimanche vers les coups de 16 heures à Cabrousse.

    Dans une atmosphère empreinte de tristesse, la foule a accompagné le cercueil depuis le domicile familial jusqu’au cimetière de Mossor, un quartier de Cabrousse, village où Prosper Clédor Senghor, étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a grandi et fait ses études secondaires.

    L’émotion se lisait sur les visages de proches, d’anonymes et des membres de la communauté universitaire venus compatir à la douleur de la famille Diatta, à Cabrousse (sud), un village de la commune de Diembéring, dans le département d’Oussouye, au sud du pays.

    Prosper Clédor Senghor, étudiant en licence 1 de mathématiques appliquée et sciences sociales (UFR SAT) de l’université de Saint-Louis, est décédé, mercredi à l’hôpital Principal de Dakar, où il avait été évacué à la suite de blessures subies lors de heurts entre des forces de l’ordre et des étudiants opposés au report de l’élection présidentielle du 25 février.

    Sa mort survient après celle d’Alpha Yéro Tounkara, étudiant en géographie de la même université qui avait succombé à ses blessures vendredi 9 février, à l’hôpital régional de Saint-Louis où il avait été évacué dans les mêmes circonstances.

    Le Secrétaire général de l’UGB, Mor Fall, a rendu hommage à un  »étudiant modèle, travailleur ».

     »Nous avons un sentiment de tristesse, de compassion. L’université s’est mobilisée pour accompagner l’étudiant Senghor à sa dernière demeure. C’est une énorme perte que nous regrettons. C’était un étudiant modèle, travailleur que nous avons perdu à l’université Gaston Berger de Saint Louis », a t-il déclaré.

     »Le décès de Prosper nous a plongé dans l’émoi et la tristesse. Nous pleurons notre camarade », a réagi le Secrétaire général de la commission sociale des étudiants de l’université Gaston Berger de Saint Louis, Souleymane Diallo, qui a réclamé justice.

    Le Secrétaire général du SAES, David Célestin Faye, a déploré les circonstances de la mort de l’étudiant.

     »Nous prions pour le repos de l’âme de l’étudiant. Un espoir est parti. Un enfant a été arraché à l’affection de ses parents. Nous n’avons pas besoin d’ôter des vies dans le cadre du maintien de l’ordre. C’est dramatique », a t-il soutenu.

    MNF/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-POLITIQUE / La CEDEAO appelle les Sénégalais à  »donner la priorité au dialogue’’

    SENEGAL-AFRIQUE-POLITIQUE / La CEDEAO appelle les Sénégalais à  »donner la priorité au dialogue’’

    Dakar, 25 fev (APS) – Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO réunis en sommet extraordinaire, samedi, à Abuja (Nigeria), ont appelé les parties prenantes sénégalaises à  »donner la priorité au dialogue en vue de préserver les acquis démocratiques du Sénégal à travers une élection présidentielle libre, inclusive et transparente’’.

    Dans son communiqué final, la conférence des chefs d’Etat a appelé ‘’toutes les parties prenantes sénégalaises à donner la priorité au dialogue en vue de préserver les acquis démocratiques du Sénégal à travers une élection présidentielle libre, inclusive et transparente’’.

    Selon le document dont l’APS a eu connaissance, les dirigeants de la CEDEAO ont pris ‘’note de la fin du mandat du président Macky Sall le 2 avril 2024 » et l’ont félicité pour  »les formidables réalisations en matière d’infrastructures et de développement économique » en tant que président de la République du Sénégal et  »pour son leadership inestimable en Afrique et le monde’’.

    Le chef de l’Etat sénégalais a participé, samedi, à Abuja, au sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO sur les questions politiques, sécuritaires et diplomatiques au sein de l’organisation communautaire.

    Le Sénégal fait face à une crise politique après que le chef de l’Etat a annoncé le 3 février, l’abrogation du décret qu’il avait signé pour convoquer les électeurs aux urnes, le 25 février, entrainant de facto, la suspension du processus électoral.

    Dans sa décision rendue publique le 15 février, le Conseil constitutionnel a jugé ‘’contraire à la Constitution’’ une proposition de loi portant report jusqu’au 15 décembre de l’élection présidentielle.

    La juridiction a dans le même temps annulé le décret par lequel le président de la République a renoncé à la convocation du corps électoral.

    Le report annoncé de l’élection présidentielle a été suivi de heurts mettant aux prises des forces de l’ordre et des manifestants réclamant le respect du calendrier électoral.

    Quatre décès ont été enregistrés dans ces violences à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor.

    Le président Macky Sall a invité à un dialogue, lundi et mardi, avec les forces vives de la nation, pour déterminer la date de l’élection présidentielle et la continuité du pouvoir à l’expiration de son mandat, le 2 avril.

    La plateforme dénommée Synergie des organisations pour la sauvegarde de la paix (SOS/PAIX) a annoncé, vendredi, son intention de ne pas y participer.

    La plateforme Aar Sunu élection (protéger notre élection), un regroupement d’organisations se réclamant de la société civile, a également fait part de sa décision de ne pas participer à ce dialogue rejeté par seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel.

    OID

  • VIDEO / Diass : Mamadou Ndione souligne la nécessité pour les acteurs de pacifier l’espace politique

    VIDEO / Diass : Mamadou Ndione souligne la nécessité pour les acteurs de pacifier l’espace politique

    Le maire de la Diass, Mamadou Ndione a invité samedi à Diass (Mbour Ouest), aux politiques, la société civile et les populations à d’œuvrer à la pacification de l’espace (politique) et éviter de semer les bases d’une confrontation fratricide propice au pillage de nos ressources. ”Nous devons éviter d’être les dindons de la farce d’une planification d’actions faites pour mettre la main sur nos ressources“, a dit M. Ndione. ”La complexité des sujets sur lesquels le Sénégal se défend et defend en toute liberté ses choix de développement, (…), en rajouter à l’instabilité serait comme mettre du pétrole sur le feu. Notre pays a intérêt à la pacification pour ensemble relever les défis“, a ajouté le maire de Diass.

  • SENEGAL-POLITIQUE / Pikine : une marche pacifique pour réclamer la tenue de l’élection présidentielle

    SENEGAL-POLITIQUE / Pikine : une marche pacifique pour réclamer la tenue de l’élection présidentielle

    Pikine, 25 fev (APS) – Un nombre important de personnes ont manifesté, dimanche, à Pikine, dans la banlieue de Dakar pour réclamer l’organisation de l’élection présidentielle et la libération de ‘’détenus politiques’’ à l’appel d’acteurs politiques et d’organisations de la société civile.

    ‘’Nous sommes le 25 février qui devait être jour de l’élection présidentielle. Nous demandons au président de la République d’organiser cette élection présidentielle, mais aussi libérer les prisonniers politiques’’, a déclaré  à la presse Cheikh Diop, maire de Pikine Ouest.

     »Nous tenons à notre démocratie. Il ne s’agit pas de dialogue, mais nous demandons l’organisation de l’élection présidentielle’’, a t-il ajouté.

    Plusieurs orateurs ont demandé au président de la République, Macky Sall, de respecter la Constitution du Sénégal et les décisions du Conseil constitutionnel et d’organiser l’élection présidentielle et de libérer tous les détenus dits ‘’politiques’’.

    Le Sénégal fait face à une crise politique après que le chef de l’Etat a annoncé le 3 février, l’abrogation du décret qu’il avait signé pour convoquer les électeurs aux urnes, le 25 février, entrainant de facto, la suspension du processus électoral.

    Dans sa décision rendue publique le 15 février, le Conseil constitutionnel a jugé ‘’contraire à la Constitution’’ une proposition de loi portant report jusqu’au 15 décembre de l’élection présidentielle.

    La juridiction a dans le même temps annulé le décret par lequel le président de la République a renoncé à la convocation du corps électoral.

    Le report annoncé de l’élection présidentielle a été suivi de heurts mettant aux prises des forces de l’ordre et des manifestants réclamant le respect du calendrier électoral.

    Quatre décès ont été enregistrés dans ces violences à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor.

    Le président Macky Sall a invité à un dialogue, lundi et mardi, avec les forces vives de la nation, pour déterminer la date de l’élection présidentielle et la continuité du pouvoir à l’expiration de son mandat, le 2 avril.

    La plateforme dénommée Synergie des organisations pour la sauvegarde de la paix (SOS/PAIX) a annoncé, vendredi, son intention de ne pas y participer.

    La plateforme Aar Sunu élection (protéger notre élection), un regroupement d’organisations se réclamant de la société civile, a également fait part de sa décision de ne pas participer à ce dialogue rejeté par seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel.

    SG/OID

  • SENEGAL-RELIGION-POLITIQUE-APPEL / Le porte-parole de Léona Niassène appelle Macky Sall à fixer la date l’élection présidentielle

    SENEGAL-RELIGION-POLITIQUE-APPEL / Le porte-parole de Léona Niassène appelle Macky Sall à fixer la date l’élection présidentielle

    Kaolack, 25 fév (APS) – Le porte-parole de Léona Niassène (Kaolack, centre), Cheikh Ahmed Babacar Niass appelle le chef de l’Etat Macky Sall à fixer la date de l’élection présidentielle, soulignant que c’est le souhait des candidats retenus par le Conseil constitutionnel et la majorité des Sénégalais.

    ‘’Les Sénégalais ont trop parlé ces derniers temps sans travailler ; il est temps qu’on parte à cette élection pour que les gens retrouvent leur travail. J’appelle le chef de l’Etat à fixer la date de l’élection présidentielle’’, a-t-il plaidé dans un entretien avec l’APS.

    Le président Macky Sall a annoncé, jeudi soir, vouloir tenir la concertation à laquelle il a convié ‘’les forces vives de la nation’’ lundi et mardi prochains pour déterminer la date de l’élection présidentielle et la continuité du pouvoir à l’expiration de son mandat, le 2 avril.

    Cette rencontre de deux jours portera sur la détermination de la nouvelle date de l’élection présidentielle et sur la continuité du pouvoir au-delà de la date de l’expiration du mandat présidentiel, le 2 avril, a-t-il expliqué lors d’une interview avec quatre groupes de médias sénégalais.

    Le chef de l’Etat sénégalais a estimé que seul le dialogue entre toutes les forces vives de la nation peut permettre de passer cette situation de crise et fixer une nouvelle date pour la tenue de l’élection présidentielle.

    Vendredi, 16 des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont décidé de ne pas participer au dialogue convoqué par le chef de l’État.

    En guise de protestation contre le report du scrutin, le F24 a demandé à chaque électeur de se rendre à son bureau de vote habituel le dimanche 25 février.

    Le meilleur dialogue, c’est d’organiser l’élection présidentielle, une décision qui sera saluée par tous les candidats retenus par le Conseil constitutionnel et la majorité des sénégalais, a fait valoir Cheikh Ahmed Babacar Niass, tout en priant pour qu’il n’y ait pas vacance de pouvoir au terme du mandat du président Macky Sall.

    ‘’La plupart des derniers dialogues qui ont eu à être organisés n’ont pas débouché sur un accord sincère. J’ai entendu dans les médias que 60% des acteurs politiques n’y répondent, cela montre à suffisance qu’il n’y a pas de confiance mutuelle entre les acteurs politiques. On se demande quel est l’intérêt d’un tel dialogue’’, a dit le religieux.

    Cheikh Ahmed Babacar Niass a, par ailleurs, salué la vague de libérations notée ces derniers jours pour décrisper la situation qui prévaut depuis quelques années au Sénégal.

    ‘’Je suis très ravi de voir ces libérations tant attendues par les familles des détenus qui sont des membres à part entière de la société’’, a estimé le porte-parole de Léona Niassène.

    Selon lui, ‘’les divergences entre pouvoir et opposition ont toujours existé depuis le règne de Senghor, mais elles sont réglées par des mesures d’apaisement’’, a-t-il rappelé.

    Le religieux a  exhorté les sénégalais à mettre en avant les intérêts communs, en faisant siennes les enseignements du deuxième khalife général des Tidianes, El Hadji Abdoul Aziz Sy ‘’Dabakh’’.

     »Avec une population de plus de 95% de musulmans (….), donc l’opposition et le pouvoir doivent écouter les guides religieux qui sont des régulateurs sociaux’’, a-t-il soutenu

    ADE/MBT/ASB/OID

  • VIDEO / Thiès, Aar Sunu élection appelle à un « vote symbolique » ce dimanche

    VIDEO / Thiès, Aar Sunu élection appelle à un « vote symbolique » ce dimanche

    La coalition Aar Sunu élection a invité les Thiessois à voter symboliquement ce dimanche. Les Sénégalais devaient aller ce jour aux urnes, pour élire leur président de la République. Le 3 février dernier, le président Macky Sall avait reporté sine die, ce scrutin. La section thiessoise de la Coalition Aar Sunu élection, un regroupement de plus de 300 entités à travers le pays, dont des organisations de la société civile, des partis politiques, des mouvements citoyens, s’était retrouvé lors d’un rassemblement à la Place Mamadou Dia de Thiès (Ouest), pour demander au chef de l’État de fixer une nouvelle date pour la tenue de l’élection présidentielle. Le Conseil constitutionnel avait déjà rendu une décision dans ce sens, appelant le chef de l’État à fixer une nouvelle date « dans les meilleurs délais », en relation avec les autorités compétentes. Récemment, Macky Sall a convié les 19 candidats à l’élection présidentielle à un dialogue pour déterminer le jour du vote.

  • SENEGAL-CULTURE-INFRASTRUCTURES / Saint-Louis : inauguration d’un centre dédié au patrimoine, à la culture et à la communication

    SENEGAL-CULTURE-INFRASTRUCTURES / Saint-Louis : inauguration d’un centre dédié au patrimoine, à la culture et à la communication

    Saint-Louis, 25 fév (APS) – Un nouvel espace dédié au patrimoine, à la culture et à la communication appelé  »Ndar Weesul » a été inauguré, samedi, à Saint-Louis (nord), à l’initiative de Mamadou Dia, président de l’organisation  »Hahatay Gandiol ».

    Le terme wolof ”Weesul” signifie littéralement, ‘’ce n’est pas trop tard’’.

     »C’est avec un énorme plaisir que je réponds à cette invitation. Ce centre participe à la promotion de la culture et de la citoyenneté. Il va redonner l’espoir aux artistes de Saint-Louis », a salué Pape Ibrahima Faye, adjoint au maire de la ville tricentenaire chargé des affaires culturelles et fiscales.

    Président de l’organisation  »Hahatay Gandiol », par ailleurs initiateur de ce projet, Mamadou Dia est d’avis que les acteurs culturels de Saint-Louis méritent d’être accompagnés.

     »Il y a beaucoup de jeunes artistes qui sont là. Des gens qui croient à la culture. Ils ont juste besoin d’être accompagnés. C’est important d’accompagner les acteurs culturels », a-t-il fait valoir.

    L’administrateur du Musée de la photographie Amadou Diaw, le directeur général de l’Office des lacs et cours d’eau (OLAC) Alioune Badara Diop, le représentant de la directrice du centre culturel de Saint-Louis Souleymane Niane entre autres personnalités ont pris part à cette cérémonie.

    En marge de l’inauguration, le centre a abrité une exposition photographique réalisée par la coopération italienne sur le thème  »Or dur l’autre visage des récupérateurs »

     »Ndar Weesul », implanté au cœur de l’Île Sud appelée  »Sindoné » est un catalyseur d’initiatives dans les domaines du patrimoine, de la culture et de la communication. CGD/AMD/OID

  • SENEGAL-MINES-SOCIAL / Kédougou : un éboulement sur un site d’orpaillage fait trois morts

    SENEGAL-MINES-SOCIAL / Kédougou : un éboulement sur un site d’orpaillage fait trois morts

    Kédougou, 25 fév (APS) – Un éboulement survenu, samedi, sur le site d’orpaillage clandestin Djima-Djoura du village de Mamakho a fait trois morts et plusieurs blessés graves, a appris l’APS de source sécuritaire.

    Le drame s’est produit aux environs de 17heures dans cette localité de la commune de Sabodala, provoquant la mort de deux personnes de nationalité sénégalaise et une de nationalité malienne.

    Les corps des victimes ainsi que les blessés graves ont été transférés à l’hôpital régional de Amat Dansokho par la brigade régionale des sapeurs-pompiers de Kédougou. Une enquête a été ouverte par la brigade mobile de la gendarmerie de Sabodala.

    Un autre éboulement survenu, samedi, sur un site d’orpaillage clandestin à Bantako dans la commune de Tomboronkoto a fait un mort.

    ID/OID

  • SENEGAL-SOCIETE-REPORTAGE / A Wassacodé Mbayla, avec les reines de la poterie

    SENEGAL-SOCIETE-REPORTAGE / A Wassacodé Mbayla, avec les reines de la poterie

    +++Par Amadou Thiam+++

    Wassacodé (Matam), 25 fév (APS) – Le village de Wassacodé Mbayla est connu de toute la région de Matam (nord) comme étant le haut lieu de fabrique de canaris, d’où son surnom de ‘’Wassacodé looɗé’’. Une activité pratiquée presque dans tout le village par les femmes depuis des générations.

    Au détour d’une piste latéritique longue de cinq kilomètres, se dresse une mosquée qui commence à perdre sa peinture jaune. Des concessions sont visibles depuis l’entrée du village de Wassacodé Mbayla.

    En cette matinée peu ensoleillée et poussiéreuse, le village est à peine animé. Faute d’un plan de lotissement, il est difficile de conduire une voiture dans ces ruelles étroites.

    Au milieu du village, un grand espace en forme de cercle accueille le visiteur. Le site est rempli de cendre et de reste de brûli. Il est utilisé par des potières pour finir la fabrication de récipients dont des canaris et des calebasses.

    Ce village de la commune de Ogo, non loin de Sinthiou Garba, sur la route nationale n° 2 (RN2), connait deux activités phares : la bijouterie et la poterie exclusivement exercée par des femmes depuis des générations.

    Aissata Sy tient son atelier dans la maison familiale située à quelques encablures de la grande mosquée du village. On en trouve presque dans chaque concession.

    Dans la demeure des Sy, sont rangés des récipients fabriqués à base de terre cuite. Juste à l’entrée de la maison, se dresse une tente où sont éparpillés des récipients en cours de fabrication. On en voit de toute sorte, des calebasses, des canaris, des vases, sans compter la matière première, l’argile.

    A côté, un bâtiment dont il ne reste que quelques poteaux est utilisé pour garder des canaris. Pour cette journée, Aissata Sy a voulu se parer de ses plus beaux habits, de même que ses autres camarades.

    Il a fallu plusieurs minutes pour les convaincre de se mettre en tenue de travail. Elles viennent du quartier Mbayla pour partager leur expérience. A côté de ces dames, d’autres plus âgées n’ont pas voulu manquer ce rendez-vous, même s’il faut s’appuyer sur une canne.

    La poterie, partie intégrante de l’identité de Wassacodé

    Sous la tente, servant d’atelier à Aissata Sy, ses collègues sont déjà à pieds d’œuvre. ‘’Aujourd’hui, je suis gâtée, car mes amies vont m’aider à finir toutes mes commandes’’, lance-t-elle en rigolant.

    ‘’L’activité de poterie à Wassacodé Mbayla est une pure tradition dans ce village. Nos parents ne connaissaient que la poterie. Beaucoup d’entre elles ne sont plus de ce monde, mais nous avons gardé cette tradition qui existe depuis toujours’’, a expliqué Aïssata Sy, entourée d’autres dames chacune en train de travailler sur un récipient.

    La tradition se perpétue, selon elle, tout en rappelant l’importance de ces récipients dans la tradition du Fouta fabriqués à base de terre cuite. Elle donne l’exemple d’un nouveau-né à qui on donne à manger de l’aliment toujours gardé dans un canari.

    Elle rappelle que la nouvelle mariée a l’obligation de mettre dans ses bagages un canari, un récipient pour de l’encens qu’elle utilise aussi pour chauffer de l’eau et même faire du thé.

    La porterie fait partie des marqueurs de ce village depuis des siècles, selon la dame.

    ‘’Si le village est connu, c’est grâce à la poterie. Partout où nous allons, les gens nous accueillent en nous parlant de notre activité qui nous fait vivre. A chaque fois que nous allons dans les marchés et autres loumas (hebdomadaires), nous revenons avec de l’argent qui nous permet de satisfaire nos besoins’’, se réjouit Aïssata Sy.

    Alors qu’elle est dans ses explications, ses camarades donnaient de la forme aux récipients sur lesquels elle avait commencé à travailler.

    Tout au tour, sous la tente, deux femmes âgées écoutent religieusement les explications de la dame Sy, la rectifiant au besoin alors que les jeunes filles pas encore rodées à la tâche se contentent d’aider leurs mamans ou grandes sœurs.

    Pourtant, cette potière a mis du temps avant de se consacrer à ce métier. ‘’Etant très jeune, je faisais de la coiffure, j’étais presque la seule dans le village. Je coiffais les dames et les jeunes filles lors des fêtes religieuses et autres cérémonies. C’est après que je me suis décidée à me consacrer à ce métier que faisait ma tante’’, souligne-t-elle.

    Elle explique que depuis plus de vingt ans elle travaille la terre cuite pour gagner sa vie.

    Durant son enfance, Aïssata Sy était toujours proche de sa tante qui l’a adoptée et dont elle a hérité de l’atelier. Elle se souvient qu’avec d’autres filles, elles allaient chercher de l’argile à Ogo, un village non loin de Wassacodé, situé sur la Nationale 2.

    ‘’Nous nous regroupions dans une maison pour y passer la nuit. On se levait juste après la prière de l’aube pour marcher jusqu’à Ogo. Un seul voyage suffisait pour fabriquer plusieurs récipients. Au retour, on suivait les instructions de nos mamans qui nous demandaient de nous occuper d’autres tâches comme piler, aller chercher de la bouse de vache », se rappelle-t-elle.

    Se plongeant dans sa jeunesse, Aïssata Sy précise que sa tante fabriquait chaque jour deux canaris qu’elle se chargeait de terminer, au milieu du village avant qu’ils ne soient mises en vente.

    Pour cela, elle marchait jusqu’à Matam, Ourossogui, Kanel ou Léwé.

    Aujourd’hui, dit-elle, les choses ont changé avec de nouveaux matériaux qui facilitent la fabrication de plusieurs canaris et autres récipients en un seul jour. Ces objets sont chargés dans des véhicules à destination de marchés de la région et même au-delà jusqu’à Pété, dans le département de Podor.

    Echanger des canaris contre du riz, du mil, du maïs…

    Aissata Sy souligne que beaucoup de personnes continuent d’utiliser des récipients traditionnels comme le couscoussier. Il en est de même avec les canaris qui permettent d’avoir de l’eau fraîche.

    Dans le processus de fabrication de ces récipients, plusieurs objets sont utilisés. ‘’Avant, presque toute la matière première était gratuite et à portée de main, mais aujourd’hui, tout s’achète. Nous payons les chargements de l’argile, le transport des canaris ou encore la peinture’’, explique Hawa Sy, une potière.

    Cette dame qui a appris ce métier de sa maman, souligne qu’elle peut dépenser entre 50 et 60 000 francs pour le transport vers les grands marchés de la région.

    De son côté, Faty Samba Mboh, aujourd’hui âgée, rappelle les conditions dans lesquelles elle travaillait. Le matériel utilisé il y a plus de cinquante ans a disparu pour laisser place à d’autres outils qui facilitent la tâche à l’actuelle génération.

    ‘’Nous pouvions passer deux journées à fabriquer un seul canari. Aujourd’hui, le travail est devenu très facile. On marchait jusqu’à Danthiady, une vingtaine de km de Wassacodé pour vendre les canaris’’, se souvient-elle.

    Une autre dame, presque du même âge qu’elle, Fama Sall, la maman de Hawa Sy, rappelle qu’étant enfant, elle prenait cette activité comme un jeu, en s’exerçant à fabriquer de petits récipients.

    Avec l’âge, elle et ses amies ont pris ce travail très au sérieux en suivant les pas de leurs mamans.

    ‘’A notre époque, les canaris s’échangeaient contre du mil, du riz, du maïs selon la quantité et la qualité du récipient. On ne rentrait jamais bredouille, on revenait toujours avec de quoi assurer les repas de la journée’’, se remémore la grande dame.

    D’après elle, c’est au fil du temps que les méthodes de vente ont changé avec un prix compris entre 15 francs, 25 francs et 150 francs CFA.

    Contrairement à leurs devancières, Aïssata et Hawa Sy peuvent aujourd’hui vendre un canari à 5000 francs CFA.

    Toutes ces femmes vivent de cette activité qui leur permet de se prendre en charge pour les besoins des cérémonies familiales. Cependant, les enfants ont du mal à suivre leurs pas.

    AT/ASB/OID

  • SENEGAL-ALLEMAGNE-REACTION-CINEMA / Berlinale : le trophée de Mati Diop confirme ‘’la grande qualité’’ du cinéma sénégalais (ministre)

    SENEGAL-ALLEMAGNE-REACTION-CINEMA / Berlinale : le trophée de Mati Diop confirme ‘’la grande qualité’’ du cinéma sénégalais (ministre)

    Dakar, 25 fév (APS) – La remise de l’ours d’or, la plus haute distinction du Festival international du film de Berlin ‘’Berlinale’’, à la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop confirme ‘’ la grande qualité’’ du cinéma sénégalais qui ‘’marque de son empreinte positive et inspirante le cinéma africain et mondial’’, a déclaré le ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow.

    ‘’Cette nouvelle distinction remportée à Berlin confirme la grande qualité du Cinéma sénégalais qui continue de marquer de son empreinte positive et inspirante le cinéma africain et mondial’’, a-t-il dit, félicitant ainsi Mati Diop dans un communiqué de presse reçu à l’APS.

    Le documentaire ‘’Dahomey’’ de la Franco-sénégalaise Mati Diop a remporté, samedi, l’Ours d’Or de la 74e Berlinale (Festival international du film de Berlin en Allemagne), a appris l’APS auprès de plusieurs médias.

    Il s’agit de la plus haute récompense de cette manifestation cinématographique allemande.

    Pour Aliou Sow, ‘’ce trophée est significatif » parce que le film plébiscité  »évoque un sujet qui intéresse l’Afrique toute entière préoccupée par la restitution de son patrimoine artistique et culturel indûment conservé dans des musées étrangers’’.

    ‘’Ce film est donc une victoire d’autant plus belle qu’elle est traduite par un genre artistique majeur, le cinéma où, il faut le rappeler et nous en féliciter, le Sénégal s’est toujours affirmé’’, a indiqué le ministre.

    Il a transmis à Maty Diop les félicitations du chef de l’Etat et du gouvernement, saluant le travail de ‘’cette jeune femme pétrie de qualités et de compétences’’.

    Aliou Sow a aussi félicité les techniciens sénégalais, à l’instar du réalisateur Fabacary Coly qui, dans l’ombre, dit-il ‘’ont participé à faire le succès du film’’.

    Il a assuré que le Sénégal va continuer à faire confiance aux acteurs du septième art et à les appuyer à travers le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle.

    Cette nouvelle consécration de Mati Diop vient après le Grand prix remporté en 2019 au Festival international du film de Cannes en France pour son film « Atlantique ».

    Elle obtient ainsi un prix à la Berlinale après le Grand prix du jury remporté par son compatriote le franco-sénégalais Alain Gomis en 2017 pour son film ‘’Félicité’’.

    FKS/OID