Année : 2024

  • SENEGAL-CINEMA-PATRIMOINE / Le documentaire ‘’Ndar, Saga Waalo’’ d’Ousmane William Mbaye, un retour sur le passé-présent ‘’riche et complexe’’ de Saint-Louis

    SENEGAL-CINEMA-PATRIMOINE / Le documentaire ‘’Ndar, Saga Waalo’’ d’Ousmane William Mbaye, un retour sur le passé-présent ‘’riche et complexe’’ de Saint-Louis

    Dakar, 7 fév (APS) – ‘’Ndar, Saga Waalo’’, le nouveau documentaire du réalisateur sénégalais Ousmane William Mbaye, est un portrait ‘’riche et complexe’’ de Ndar, le nom originel de la ville de Saint-Louis (nord), la première capitale du Sénégal bercée entre un riche passé colonial et un présent plein de questionnements sur l’avenir et la meilleure manière de préserver un héritage qui se veut universel.

    Le plan panoramique d’ouverture de ce documentaire est un instantané de l’architecture coloniale typique de Saint-Louis, depuis le pont Faidherbe servant jadis de passage aux bateaux de commerce. Une vue d’ensemble d’une ville découpée en quartiers par ses anciens édifices aux balcons légendaires.

    Le réalisateur délimite ainsi la ville de Saint-Louis, entre l’île et la langue de Barbarie, avec le quartier sud appelé Sindoné, le quartier nord ou Lodo, et enfin le célèbre Guet Ndar, le fief des pêcheurs. L’autre partie de cette région appelée ‘’le continent’’ apparaît à peine dans ce film et semble ne pas être prise en compte quand on parle de Ndar.

    La démarche du cinéaste consiste à laisser le soin de la présentation de cette ville mythique à des historiens ou des habitants de l’île, qu’ils soient autochtones (Domou Ndar) où des personnes venues d’ailleurs et appelées ‘’Doli Ndar’’.

    Le film met aussi à contribution les guides touristiques visibles partout dans la ville et leurs innombrables calèches. Tous décrivent une ville partagée entre l’ancien comptoir français qu’elle a été et un lieu de transit des esclaves sur le chemin des Amériques, ‘’une plaie’’ sur la mémoire de Saint-Louis. Une ville qui n’échappe pas au débat contemporain de plus en plus vivace sur la période coloniale, avec son lot de questionnements ayant conduit en 2017 au déboulonnement de la statue de Louis Faidherbe (1818-1889), un ancien gouverneur de l’AOF, l’Afrique occidentale française.

    Ndar est aussi une ville de ‘’refus’’

    Le documentaire de quatre-vingt-onze minutes, projeté le 31 janvier dernier à Dakar, profite de l’expertise de personnes ressources comme les historiens Boubacar Barry et Penda Mbow, de la directrice du Centre de recherche et de documentation du Sénégal à Saint-Louis, Fatima Fall. Des intervenants qui ‘’ont donné du contenu’’ à ce travail, avec des éclairages édifiants sur cette ville, son passé de négrier ou ses vestiges.

    Le film insiste sur un bâtiment à l’abandon et une petite ruelle des esclaves témoignant du passé négrier de Saint-Louis, par où sont passés beaucoup plus d’esclaves qu’on ne le croit, sur le chemin des Amériques durant la traite négrière. La situation de Saint-Louis avait ceci de particulier que même après l’abolition de l’esclavage, renseignent ces personnes ressources, des ‘’captifs’’ ont continué à servir des maisons de commerce ou sont restés ‘’esclaves de case’’ dans les foyers.

    Le réalisateur Ousmane William Mbaye, cinéaste de la mémoire, construit son film suivant une chronologie qui questionne plusieurs étapes et évènements ayant marqué Saint-Louis, capitale de l’AOF de 1895 à 1902, à l’origine réputée pour ses comptoirs commerciaux contrôlant tout le commerce, de l’embouchure à la source du fleuve Sénégal.

    ‘’Nous sommes certainement le continent le plus exploité, à cause de la détérioration des termes de l’échange’’, dit Léopold Sédar Senghor dans le film, lequel recourt à beaucoup d’images d’archives pour raconter l’histoire de Saint-Louis comme une saga épique.

    ‘’Ndar, Saga Waalo’’ est aussi une ville de ‘’refus’’, dans la mesure où son histoire évoque les résistants à la colonisation française, tels que la reine du Walo, Ndatté Yalla (1810-1860), ou le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), et les deux ‘’rakka’’ célèbres qu’il a faits dans le bureau du gouverneur de Saint-Louis.

    L’arrivée à Saint-Louis de Samory Touré (vers 1830-1900), considéré comme le dernier grand chef noir indépendant de l’Afrique de l’Ouest et l’un des plus grands résistants africains à la pénétration coloniale, est également évoquée dans cette mémoire singulière.

    Une double culture vécue comme ‘’un atout’’

    Le film de Mbaye, d’une esthétique remarquable, revient aussi sur la place des mulâtres, ces Saint-Louisiens nés des couples mixtes de colons et d’autochtones devenus ‘’Domou Ndar’’ ou ‘’Doli Ndar’’, dont la double culture est vécue comme ‘’un atout’’.

    Le quotidien de Saint-Louis rend compte de ce débat contradictoire sur la place de l’héritage colonial. Si certains de ses habitants veulent en finir avec cet héritage, d’autres semblent décidés à conserver cette forme d’exception, alors que de nombreux jeunes, dans le monde, continuent de se nourrir au biberon des nouvelles revendications sociales, politiques et identitaires, dont on peut penser qu’elles sont de nature à induire des transformations radicales.

    L’avenir de Ndar est devenue de même une préoccupation pour ses habitants, avec la perspective de l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz au large de Saint-Louis, une menace potentielle sur l’activité de pêche, l’un des moteurs de l’économie de la ville.

    Le réalisateur Ousmane William Mbaye et la productrice Laurence Attali font connaître davantage cette ville tricentenaire, classée en 2000 patrimoine mondial de l’humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.

    ‘’Ndar, Saga Waalo’’ est une coproduction entre ‘’Les films Yandé’’ et l’‘’Autoproduction 2024’’. Selon son réalisateur, le film sera projeté en marge de la Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar prévue en mai prochain.

    Ousmane William Mbaye, lauréat du Grand Prix du chef de l’État pour les arts en 2017, a réalisé de nombreux documentaires liés à la mémoire, dont ‘’Président Dia’’ (2012) et ‘’Kemtiyu Séex Anta’’ (2016), consacrés à l’ancien président du Conseil du gouvernement sénégalais, Mamadou Dia (1910-2009), et au savant et historien Cheikh Anta Diop (1923-1986).

    https://vimeo.com/903377124

    FKS/BK/ESF 

  • SENEGAL-AFRIQUE-FOOTBALL / CAN 2023 : la Côte d’Ivoire en quête d’une cinquième finale, ce mercredi

    SENEGAL-AFRIQUE-FOOTBALL / CAN 2023 : la Côte d’Ivoire en quête d’une cinquième finale, ce mercredi

    Dakar, 7 fév (APS) – La Côte d’Ivoire va jouer sa 11e demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, ce mercredi à 20 h 00 TU, contre la République démocratique du Congo (RDC), pour se qualifier en finale de la compétition pour la cinquième fois.

    Les Éléphants de Côte d’Ivoire, vainqueurs des éditions de la CAN en 1992 et 2015, participent à la compétition africaine depuis 1965.

    La Côte d’Ivoire, pays hôte de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football, prend part à la CAN pour la 25e fois.

    Vice-champions en 2006 et 2012, les Ivoiriens ont remporté quatre fois la troisième place de la CAN, en 1965, 1968, 1986 et 1994. En 1970 comme en 2008, ils ont perdu le match de la troisième place.

    La Côte d’Ivoire organise la CAN pour la deuxième fois. La première édition à se dérouler sur son sol a été remportée par le Cameroun, en 1984.

    Logés dans la poule A avec la Guinée Équatoriale, la Guinée-Bissau et le Nigeria, les Éléphants se sont qualifiés de justesse en huitièmes de finale en obtenant la troisième place dudit groupe. Ils ont gagné le match d’ouverture de la 34e édition, contre les Bissau-Guinéens (2-0).

    Les Ivoiriens ont ensuite été battus par les Nigérians (0-1) et les Équato-Guinéens (0-4).

    Qualifiée miraculeusement pour les huitièmes de finale, la Côte d’Ivoire a éliminé par 5 tirs au but à 4 le champion en titre, le Sénégal, à la surprise générale.

    Les Lions du Sénégal étaient sortis premiers de leur poule avec un carton plein (9 points) en gagnant les trois matchs de la phase de groupes.

    Un capitaine en pleine forme

    La Côte d’Ivoire a réédité l’exploit, contre le Mali (2-1), lors des quarts de finale.

    Les Éléphants font désormais partie des favoris de la compétition. Ils pourront miser sur leur bon mental et, sans doute, la bonne étoile illuminant leur parcours.

    Les Ivoiriens vont rencontrer des Congolais venus jouer leur 20e Coupe d’Afrique, avec six demi-finales : les éditions 1968, 1972, 1974, 1998, 2015 et 2023.

    La RDC a remporté le trophée continental en 1968 et en 1974.

    Logés dans la poule F avec le Maroc, la Zambie et la Tanzanie, les Léopards de la RDC se sont qualifiés en huitièmes de finale après trois matchs nuls. Ils occupaient la deuxième place de leur groupe, derrière le Maroc.

    Les Congolais ont éliminé l’Égypte en huitièmes de finale par 8 tirs au but à 7. Ils sont allés ensuite battre la Guinée en quarts de finale (3-1).

    La RDC n’avait plus atteint les demi-finales de la CAN depuis 2015. Cette année-là, elle était sur la dernière marche du podium (3e).

    Guidés par un capitaine en pleine forme, Chancel Mbemba, les leaders Cédric Bakambu et Yoane Wissa aussi, les Léopards ont les atouts pour se qualifier en finale de la 34e édition de la CAN.

    SK/ESF/BK

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT / Tivaouane : neuf feux de brousse dénombrés en un mois  

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT / Tivaouane : neuf feux de brousse dénombrés en un mois  

    Tivaouane, 7 fév (APS) – Neuf feux de brousse ont endommagé 42,5 hectares dans le département de Tivaouane (ouest) depuis le début de l’année, a appris l’APS du capitaine Younouss Diédhiou, chef du service départemental des eaux et forêts.

    « L’année 2024 a mal commencé, avec neuf feux de brousse déjà, qui ont endommagé une superficie de 42,5 hectares », a-t-il déclaré.

    Les incendies de forêt inquiètent le service départemental des eaux et forêts de Tivaouane, d’autant plus que leur nombre et la superficie dévastée dépassent en un mois seulement leur ampleur pour toute l’année 2023, selon Younouss Diédhiou.

    En 2023, cinq feux de brousse ayant détruit 33,5 hectares ont été recensés dans ce département, a-t-il rappelé.

    Les incendies n’ont entraîné aucune perte en vie humaine, selon le chef du service départemental des eaux et forêts.

    Il s’est réjoui du concours des sapeurs-pompiers de Tivaouane à la prévention et au contrôle des feux de brousse.

    MKB/SMD/ESF/BK

  • SENEGAL-ECONOMIE-PERSPECTIVES / Les banques centrales invitées à ne pas perdre de vue leur mission principale, malgré leur intérêt pour le climat

    SENEGAL-ECONOMIE-PERSPECTIVES / Les banques centrales invitées à ne pas perdre de vue leur mission principale, malgré leur intérêt pour le climat

    Diamniadio, 7 fév (APS) – Les banques centrales, malgré l’intérêt qu’elles doivent manifester pour l’impact du changement climatique, ne doivent pas perdre de vue leur mission principale consistant à contribuer à la stabilité financière, a soutenu le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou.

    « S’intéresser à l’impact du changement climatique sur la politique de la stabilité financière ne peut pas et ne doit pas remettre en cause les objectifs et les missions des banques centrales », a-t-il dit, mardi, à Diamniadio (environ 30 km à l’est de Dakar), à l’ouverture d’une conférence internationale sur le rôle des banques centrales dans les politiques d’adaptation au changement climatique.

    La rencontre est organisée par la BCEAO.

    « Les objectifs de stabilité financière restent et doivent rester la priorité d’action des banques centrales », a insisté M. Brou, selon lequel les banques centrales doivent continuer à « mettre en œuvre des mesures tenant compte des impacts du changement climatique sur le risque de stabilité financière sans préjudice » de leur mission principale.

    Pour Jean-Claude Kassi Brou, cette posture est « essentielle même pour pouvoir atteindre les objectifs fixés en matière de prise en compte des effets des changements climatiques ».

    Il a appelé à « une coordination et à une collaboration très fortes » des banques centrales sur la question du changement climatique. « C’est absolument nécessaire et fondamental parce qu’il s’agit d’une question qui touche toute la planète », a-t-il dit.

    Le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a aussi préconisé le renforcement des connaissances sur le changement climatique. Cela devrait permettre, selon lui, d’avoir une base de données avec laquelle « mieux apprécier les risques à travers des analyses beaucoup plus approfondies ».

    Jean-Claude Kassi Brou considère qu’une telle démarche aiderait les banques centrales à « mieux définir leurs modalités d’intervention ».

    « C’est une activité que les banques centrales doivent mener pour faciliter la définition des politiques », a-t-il expliqué en ajoutant que les banques centrales veulent arriver à « une réglementation permettant d’avoir un impact positif sur la question des effets climatiques ».

    CS/BK/ADL/ESF 

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens n’en ont pas fini avec le report de la présidentielle

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens n’en ont pas fini avec le report de la présidentielle

    Dakar, 7 fév (APS) – Les quotidiens de ce mercredi continuent de s’intéresser aux suites du report de la prochaine présidentielle, acté lundi par l’Assemblée nationale par l’adoption d’une proposition de loi constitutionnelle fixant au 15 décembre prochain la date de cette élection initialement prévue le 25 février.

    Les députés du groupe parlementaire de la majorité « Benno Bokk Yaakaar » (BBY) ont rencontré les journalistes, mardi, au lendemain de l’adoption de la loi portant report de l’élection présidentielle, pour expliquer « les raisons de leur soutien à la proposition de loi déposée par les députés libéraux », rapporte Le Soleil.

    Les députés BBY, par la voix du président de leur groupe, disent avoir « adhéré à l’initiative » de leurs collègues de « Wallu Sénégal », c’est-à-dire du Parti démocratique sénégalais (PDS), « afin d’apporter la lumière sur +les manquements notés dans le processus électoral+, notamment les soupçons de corruption portés sur deux magistrats du Conseil constitutionnel et sur le Premier ministre Amadou Ba », écrit Le Soleil.

    Le PDS est à l’origine de tout ce processus avec sa demande d’instauration d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions dans lesquelles les dossiers de candidature à l’élection présidentielle ont été contrôlés par le Conseil constitutionnel.

    « L’heure des barricades »

    Le PDS a motivé sa demande en portant des accusations de corruption présumée et de conflit d’intérêts contre deux juges du Conseil constitutionnel, une situation trouble, selon le chef de l’État. Macky Sall est parti de ce constat pour annuler le décret convoquant les électeurs le 25 février prochain.

    Selon L’As, au cours de leur rencontre avec les journalistes, les députés de la majorité ont également évoqué « les tensions survenues lors du vote de la proposition de loi constitutionnelle portant dérogation à l’article 31 de la Constitution sur la date de l’élection présidentielle ». Ils imputent la responsabilité de ces tensions « aux députés de Yewwi Askan Wi et de Taxawu qui, à leurs yeux, cherchent à écorner l’image du Sénégal ».

    « L’heure des barricades », affiche le journal Le Quotidien à sa une, en allusion au dispositif préventif mis en place par les forces de l’ordre pour empêcher tout rassemblement pour contester ce report, alors que les opposants « multiplient les recours devant le Conseil constitutionnel », selon ce quotidien.

    La société civile aussi « monte au front » et « prévoit d’organiser des rassemblements pacifiques pour dénoncer ce report », renseigne le quotidien Enquête, selon lequel les structures concernées mènent en même temps « des consultations auprès des syndicats et des associations pour créer des synergies de lutte ».

    « La révolte des universitaires »

    « Seul contre tous », affiche Walfquotidien au sujet de la situation présente du chef de l’Etat dont la photo illustre la Une du journal. « En décidant de reporter de manière unilatérale l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février » 2024, « Macky Sall s’est mis à dos toute la communauté nationale et internationale », indique le journal.

    Les Etats-Unis, par exemple, « demandent la tenue de l’élection à date » et « invitent le gouvernement à +organiser [l’]élection présidentielle conformément à la Constitution et aux lois électorales », le département d’Etat américain estimant que le vote à l’Assemblée nationale « ne peut être considéré comme légitime compte tenu des conditions dans lesquelles il s’est déroulé », rapporte Vox Populi.

    Alors que les Echos font observer que le front anti-report « s’élargit et se densifie », L’info souligne « la révolte des universitaires », dont l’historien Mamadou Diouf de l’université de Columbia, aux Etats-Unis, et l’économiste et écrivain Felwine Sarr, lui aussi enseignant dans le même pays, à Duke University.

    Ces deux universitaires font partie de la centaine d’intellectuels sénégalais signataires d’un texte collectif dans lequel ils « ont fustigé » le report des élections, « en taillant en pièce l’argumentaire servi par le chef de l’Etat », souligne L’info, pendant que Tribune rapporte des propos du sénateur américain Ben Cardin. Le Sénégal, dit ce dernier, se trouve « sur une voie dangereuse vers la dictature ».

    L’Observateur, pour sa part, s’intéresse aux « autres dégâts du report » de la présidentielle et pointe de « graves menaces sur l’économie nationale et les investissements directs étrangers ». Le journal relève que cette période d’incertitude pourrait amener les investisseurs à exiger une prime supplémentaire sur le risque d’investissement dans le pays ».

    BK/FKS/

     

  • SENEGAL-POLITIQUE / Report de la présidentielle : BBY a voulu ‘’éviter une crise institutionnelle de grande ampleur’’, selon Abdou Mbow

    SENEGAL-POLITIQUE / Report de la présidentielle : BBY a voulu ‘’éviter une crise institutionnelle de grande ampleur’’, selon Abdou Mbow

    Dakar, 6 fev (APS) – Le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (majorité) a voté la proposition de loi portant report de l’élection présidentielle au 15 décembre 2024 pour ‘’éviter une crise institutionnelle de grande ampleur’’ au Sénégal, a affirmé, mardi, son président, Abdou Mbow.

    L’existence de dysfonctionnements dans le processus électoral a amené le groupe parlementaire de la mouvance présidentielle a voté la proposition de loi, a indiqué M. Mbow.

    Lors d’une conférence de presse, entouré de plusieurs députés BBY, il a cité les soupçons de corruption et de conflits d’intérêt sur deux membres du Conseil Constitutionnel après l’invalidation de la candidature de Karim Wade, la découverte de la double nationalité de la candidate de Rose Wardini, les contestations sur les contrôles des parrainages, entre autres.

    Selon lui, ‘’le groupe parlementaire BBY avait le souci d’éclairer le peuple sénégalais sur ces questions’’.

    Abdou Mbow estime que les conditions d’une élection ‘’présidentielle, libre et transparente’’ n’étaient pas réunies, ce qui a amené le groupe parlementaire BBY a voté le report du scrutin au 15 décembre 2024.

    Il a souligné que si le président Macky Sall ‘’voulait prolonger son mandat, il n’allait pas réitérer sa volonté de ne pas se présenter’’ à l’élection présidentielle.

     PD/OID                                                                                                                                                                

  • SENEGAL-ELECTION / Le PDS propose la mise en place d’une Cour constitutionnelle ‘’renforcée et indépendante’’

    SENEGAL-ELECTION / Le PDS propose la mise en place d’une Cour constitutionnelle ‘’renforcée et indépendante’’

    Dakar, 6 fév (APS) – Le Groupe parlementaire Démocratie Liberté et Changement a proposé, mardi, la mise en place d’une Cour constitutionnelle qui va superviser ‘’les questions électorales avec intégrité et efficacité’’.

    ‘’Il sera essentiel d’organiser l’élection présidentielle avec un juge impartial au-dessus de tout soupçon pour veiller à la régularité et à la transparence de l’élection. Nous proposons de mettre en place une Cour constitutionnelle renforcée et véritablement indépendante chargée de superviser les questions électorales avec intégrité et efficacité’’, a déclaré le président du groupe DLC, Mamadou Lamine Thiam, lors d’une conférence de presse au siège du Parti démocratique sénégalais (PDS).

    Cette rencontre avec les médias intervient au lendemain du vote de la proposition de loi du groupe Démocratie Liberté et Changement portant report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février au 15 décembre 2024.

    Le texte a été voté avec les voix de la majorité présidentielle Benno Bokk Yaakaar lors d’une séance houleuse marquée par l’expulsion des députés de l’opposition par les éléments de la gendarmerie. Les opposants avaient bloqué la poursuite des travaux.

    Lors de sa conférence de presse, le groupe Démocratie Liberté et Changement a lancé un appel à tous les acteurs politiques et à la société civile pour répondre au dialogue national annoncé par le président Macky Sall.

    “Le PDS appelle l’ensemble des acteurs politiques et la société civile à dialoguer pour établir un consensus sur une réforme du code et du processus électoral’’, a déclaré Mamadou Lamine Thiam.

    La formation politique de l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade se félicite du ‘’succès’’ de son combat pour la restitution des droits des candidats dont le sien Karim Meissa Wade “écarté du processus électoral de manière injuste’’.

    “Le PDS vient de mener avec succès la bataille pour la restitution des droits des candidats injustement privés de leur participation aux élections et particulièrement de notre candidat Karim Meissa Wade écarté du processus électoral de manière injuste sous des prétextes de nationalité alors qu’il avait officiellement renoncé à sa nationalité française’’, a dit le président du groupe parlementaire Démocratie Liberté et Changement.

    Selon lui, “les nombreuses anomalies et irrégularités qui ont marqué le processus de sélection des candidats par le Conseil constitutionnel révèlent les failles profondes’’ du système électoral.

    Il a cité ‘’l’absence de centaines de milliers de Sénégalais détenteurs de cartes d’électeurs sur le fichier électoral, le contrôle des parrainages exécuté sans rigueur et l’application incohérente des critères d’éligibilité des candidats’’.

    M. Thiam estime que ‘’ces défaillances étaient de nature à compromettre l’intégrité, la démocratie et l’inclusivité de l’élection qui aurait conduit le pays dans le chaos si l’élection avait été maintenue au 25 février 2024’’.

    Il a expliqué que ‘’face à cette situation, le PDS a demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire et a déposé une proposition de loi pour le report de l’élection de 6 mois à la date du 25 août 2024’’.

    M. Thiam a précisé qu’après les amendements des députés, ‘’le report de l’élection présidentielle à la date du 15 décembre 2024 a été voté par l’Assemblée nationale par une très large majorité’’.

    BB/OID

  • SENEGAL-MEDIAS / Retrait de la licence de Walfadjri: la CAP annonce une série d’actions

    SENEGAL-MEDIAS / Retrait de la licence de Walfadjri: la CAP annonce une série d’actions

    Dakar, 6 fev (APS) – La Coordination des associations de presse (CAP) qui s’est réunie, mardi, a décidé de mettre en œuvre une série d’actions pour exiger la restitution de la licence de diffusion du groupe Walfadjri.

    Ce plan d’actions comprend entre autres une journée sans presse, un Conseil des médias, une saisine du président de la République, un éditorial commun, une rencontre avec les patrons de presse et les organisations de la société civile, une veillée nocturne devant les locaux de Walfadjri, a annoncé la CAP dans un communiqué dont l’APS a eu connaissance.

    Le ministre de la Communications, des Télécommunications et de l’Economie numérique a annoncé, lundi, le retrait de la licence de diffusion des programmes du groupe Walfadjri ‘’de manière définitive avec effet immédiat’’.

    Moussa Bocar Thiam a invoqué les dispositions de l’article 142 du Code de la presse selon lesquelles  ‘’l’autorité compétente procède à la révocation de la licence si son bénéficiaire ne paie les redevances après mise en demeure ; n’observe pas les prescriptions législatives, réglementaires et contractuelle relatives à la licence…’’.

    Selon lui, le groupe Walfadjri ‘’est en état de récidive manifeste’’ pour avoir fait l’objet de mesure de suspension à trois reprises.

    Il précise que ces ‘’violations répétées des prescriptions législatives, réglementaires et contractuelles relatives à la licence sont volontaires et visent à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays’’.

    Dans leur communiqué, les organisations de la CAP ainsi que tous les acteurs des médias déclarent s’engager à ‘’poursuivre le combat jusqu’au retour à la normale mais aussi l’obtention d’un engagement du gouvernement à ne plus couper l’Internet mobile qui entrave sérieusement l’économie des médias et le droit du public à l’information garanti par la Constitution’’.

    Les participants à la réunion ‘’ont unanimement dénoncé les atteintes graves à la liberté de presse et d’expression matérialisées par le retrait de la licence de WalfTV’’.

    Ils estiment que ‘’le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, auteur de l’ordonnance, a outrepassé ses prérogatives’’.

    ‘’Il a ignoré toute la procédure prévue par les lois et règlements en vigueur en matière de suspension de signal et de retrait définitif de licence d’une radio ou d’une télévision. Plus grave, aucun journaliste ou entité des médias ne peut jusqu’ici dire quelle faute WalfTV a commise pour mériter cette sanction d’une telle gravité’’, soulignent-ils.

    MK/OID