Année : 2024

  • SENEGAL-ECONOMIE-INFRASTRUCTURES / A Kaolack : les branchements électriques clandestins, un danger permanent dans les marchés

    SENEGAL-ECONOMIE-INFRASTRUCTURES / A Kaolack : les branchements électriques clandestins, un danger permanent dans les marchés

    Par Assane Dème

    Kaolack, 28 déc (APS) – A Kaolack (centre), comme dans d’autres villes du Sénégal, les marchés, véritables pôles d’attraction, sont devenus, au fil des années, des lieux de transactions à haut risque pour les usagers, à cause des nombreux branchements électriques clandestins ne respectant aucune norme de sécurité.

    Dans tous les marchés de la commune de Kaolack, des branchements électriques dont la plupart ne respecte aucune norme de sécurité sont légion. Une situation qui fait courir de grands risques aux usagers.

    En cette période des fêtes de fin d’année où affluent les clients, le décor montre aisément une idée de la situation. Partout, des fils noirs surplombent les allées et les cantines.

    L’ancienne capitale du Sine-Saloum, sise à 192 km de Dakar, était jadis la plaque tournante du commerce de l’arachide et du sel. Elle occupe en effet une position de carrefour, avec les routes nationales 1 et 4 qui la traversent.

    La ville dispose d’un des marchés les plus pittoresques du Sénégal. Celui-ci est situé en plein centre-ville, à quelques encablures de la plupart des établissements financiers et autres services stratégiques.

    A Kaolack, les marchés accueillent une bonne partie des acteurs du secteur informel composés essentiellement de commerçants, de marchands tabliers et/ou ambulants, de couturiers, de gérants de salons de coiffure, de services de transfert d’argent, de cordonneries, de bijouteries.

    Mais, le marché central et les autres lieux de commerce sont exposés à des risques liés aux branchements électriques anarchiques et à la vétusté des cantines et autres magasins.

    Il y a une semaine, un incendie s’est déclaré au ‘’marché Guedj’’, ravageant plusieurs dizaines de cantines, aucune perte en vie humaine n’étant cependant à déplorer.

    Prolifération de branchements anarchiques

    Au marché central situé en centre-ville, pas besoin de fouiner pour dénicher des branchements anarchiques, visibles à l’œil nu, presque partout.

    Pour effrayante qu’elle paraisse, cette situation ne semble guère émouvoir certains des occupants interrogés par l’APS.

    Assise devant sa cantine de produits cosmétiques installée depuis 2017, Ndiaya Seck a le sourire aux lèvres.

     »Je reconnais qu’il y a un danger qui nous guette avec ces fils au-dessus de nos têtes », consent-elle à dire.

    ‘’J’avoue que cette situation me fait vraiment peur parce que les gens, apparemment, ne prennent pas conscience du danger que constituent les branchements anarchiques. Et pourtant, on a eu plusieurs occasions de nous remettre en cause, puisque les incendies sont récurrents dans ce marché’’, souligne-t-elle.

    Non loin la cantine de Ndiaya Seck, Mbaye Thiam tient un atelier de couture. Entouré de ses apprentis et autres clients, il pointe du doigt la responsabilité des autorités administratives et territoriales qui, d’après lui, doivent ‘’faire preuve de rigueur’’ pour lutter contre les branchements anarchiques.

    ‘’L’électricité est tellement complexe qu’aucune personne ne doit jouer avec. Rien ne doit empêcher une personne responsable de tenir compte de la gravité de ce type de branchements qui menacent la vie des gens. Parce que, en cas de problème, personne n’est à l’abri’’, insiste Thiam.

    Fatou Dieng, une cliente venue en quête d’huile de palme, ne décolère pas contre cette situation. Elle soutient que les responsabilités sont partagées.

    En cas de sinistre, il est très difficile, voire impossible pour les secouristes de se frayer un passage afin de sauver ce qui pourrait l’être.

    ‘’Nous ne devons pas accepter que le Sénégal soit considéré comme une anarchie où chaque individu peut faire ce que bon lui semble. Il faut que des mesures drastiques soit prises pour éradiquer ces branchements clandestins et anarchiques’’, martèle Fatou Dieng.

    Aider à moderniser le marché central

    Le délégué principal du marché central de Kaolack, Lamine Ndao, appelle les autorités administratives et municipales à accompagner les commerçants dans la modernisation de leur marché.

    Les autorités doivent, ‘’très rapidement’’, prendre des mesures allant dans le sens de reprendre les installations, et de mettre en place un véritable programme de modernisation des marchés du Sénégal.

    Ce qu’il faut, selon elle, c’est de mettre un terme aux incendies qui pourraient causer des pertes en vie humaine.

    ‘’A mon avis, ces incendies dans les marchés du Sénégal sont causés par des courts-circuits et cette responsabilité est partagée. Dix cantines peuvent se partager un seul compteur, alors que dans la demande formulée (…), le matériel qui consomme l’électricité n’y figure pas’’, fait-il savoir.

    En plus, renseigne le délégué principal du marché central de Kaolack, ‘’les fils utilisés dans les installations clandestines ne sont pas de bonne qualité’’. S’ils chauffent, dit-il, ils ‘’cèdent et occasionnent un court-circuit avec tout son lot de dangers’’.

    Il plaide pour l’ »interdiction stricte’’ de tout partage de compteur électrique. Il suggère à la SENELEC de procéder à un ‘’contrôle’’ de nature à ‘’dissuader les mauvaises pratiques’’.

    Il précise que le marché central de Kaolack abrite ‘’plus de cinq mille cantines’’.

    Il appelle les parties prenantes, notamment les autorités municipales, à des ‘’concertations participatives et inclusives’’

    Un  milliard de pertes lors de l’incendie du ‘’marché Guedj’’

    La coordonnatrice du Programme de modernisation et de gestion des marchés (PROMOGEM), Rougui Aladji Sow, estime à ‘’plus d’un milliard de francs CFA’’ les pertes de marchandises, causées par l’incendie du ‘’marché Guedj’’ de Kaolack.

    Les ‘’facteurs qui déclenchent les incendies doivent pousser plus d’un à s’interroger sur nos responsabilités et nos comportements par rapport aux marchés’’, a-t-elle déclaré lors d’une visite à Kaolack.

    Mme Sow était venue s’enquérir de la situation, en présence du préfet du département de Kaolack, Latyr Ndiaye, et des autorités municipales.

    Selon elle,  » les occupations anarchiques au niveau des marchés, la promiscuité, la saturation, les branchements hors-normes sont propices à déclencher des incendies et leur propagation ».

    La coordonnatrice du PRMOGEM a souligné l’urgence de trouver un consensus autour de la gestion des marchés à travers des échanges et autres concertations, car, a-t-elle dit,  »ces infrastructures commerciales constituent le cœur battant des communautés où l’action citoyenne et les règles qui en sont édictées doivent être observées scrupuleusement’’.

    Affirmant que le PROMOGEM est le ‘’catalyseur du développement économique environnemental et social de telles infrastructures’’,  Rougui Aladji Sow s’est engagée à faciliter le plan de relogement des sinistrés du ‘’marché Guedj’’ et leur accès à des financements auprès respectivement de différents programmes dédiés de l’Etat du Sénégal.

    Le maire de Kaolack, Serigne Mboup, parti au chevet des sinistrés du ‘’marché Guedj’’, a appelé les pouvoirs publics à s’occuper davantage des marchés pour éviter ce genre de situations.

    ‘’Nous lançons un appel au gouvernement du Sénégal pour s’occuper des marchés, car sur le budget du pays, qui se chiffre à plus de 6 000 milliards de francs CFA, une bonne partie provient des marchés et autres lieux de transactions commerciales. Il est temps de s’occuper des marchés’’, a-t-il plaidé.

    M. Mboup a annoncé qu’une commission sera mise en place dans les plus brefs délais pour recenser les sinistrés. Il s’agit de voir ce que la mairie et l’Etat pourraient faire en leur faveur. Selon lui, une enveloppe de 50 millions de francs CFA sera dégagée par la municipalité de Kaolack, en appui à ces sinistrés.

    Un plan d’actions pour tous les marchés à risque

    Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, avait saisi l’ensemble des autorités administratives du pays pour l’élaboration d’une feuille de route pour la sécurisation des marchés, a rappelé le préfet du département de Kaolack, Latyr Ndiaye.

    ‘’Nous avons déjà élaboré le plan d’actions qu’on compte mettre en œuvre et qui concerne tous les marchés à risque dans la commune de Kaolack’’, a signalé M. Ndiaye. Il inclut la libération des voies d’accès aux marchés, a-t-il indiqué.

    ‘’Ce plan d’actions va prendre en compte la question de l’électricité et d’autres activités qui ne doivent pas se dérouler à l’intérieur des marchés. Ce sont ces visites qui vont permettre de faire l’état des lieux, identifier les risques et proposer des solutions’’, assure le chef de l’exécutif départemental.

    Il a également évoqué l’exécution d’un volet formation et sensibilisation sur l’utilisation des moyens de secours, les comportements à risque, ainsi que l’élaboration d’un règlement intérieur pour l’ensemble des marchés.

    Un autre volet concerne la sensibilisation des Sénégalais sur l’importance de souscrire à une assurance incendie.

    ADE/SKS/ASB/FKS/ASG

  • SENEGAL-COLLECTIVITES / Kolda : le conseil départemental adopte un budget de plus de 500 millions

    SENEGAL-COLLECTIVITES / Kolda : le conseil départemental adopte un budget de plus de 500 millions

    Kolda, 28 déc (APS) – Le conseil départemental de Kolda (sud) a adopté, samedi, un budget d’un montant de plus de 500 millions de francs CFA, a constaté l’APS.

    ‘’Nous venons de procéder à l’exercice traditionnel consacré au vote du budget du conseil départemental pour l’année 2025. Et ce projet de budget s’équilibre en recettes et en dépenses à la somme de 524 millions 438 mille 894 FCFA’’, a déclaré le président de l’institution, Pr Moussa Baldé.

    Sur ce montant gobal, 384 millions 971 mille 493 francs CFA sont dédiés au fonctionnement et 139 millions 467 mille 401 francs CFA aux investissements. Le Pr Baldé précise que les investissements vont toucher l’éducation, la santé, le social, la culture, etc.

    Le conseil départemental dit vouloir résorber les abris provisoires dans le moyen secondaire, au nombre de 28 actuellement.

    MG/ASG

     

     

  • SENEGAL-JEUNESSE-DEVELOPPEMENT / Kaffrine : l’accès des jeunes à la terre et aux facteurs de production au menu d’une table ronde

    SENEGAL-JEUNESSE-DEVELOPPEMENT / Kaffrine : l’accès des jeunes à la terre et aux facteurs de production au menu d’une table ronde

    Kaffrine, 28 déc (APS) – Une table ronde sur l’accès des jeunes à la terre a réuni, samedi, différentes structures de cette frange de la population à Kaffrine (centre), afin de les sensibiliser sur les défis liés aux facteurs de production, dans le secteur agrosylvopastoral, a constaté l’APS.

    ‘’La tenue de cette table ronde s’inscrit dans le cadre du programme que nous avons avec la Société allemande pour la coopération internationale (GIZ), notamment dans le cadre du projet +Tekki sunu suuf+’’, a expliqué Fara Ndiaye, coordonnateur national du Réseau des champions pour réussir au Sénégal.

    A travers cette rencontre, les initiateurs souhaitent favoriser l’accès des jeunes à la terre et aux facteurs de production.

    Ce projet vise à permettre aux jeunes de pouvoir rester dans leur terroir et réussir sur place, précise Fara Ndiaye, dans un entretien avec des journalistes. Il intervenait au terme cette table ronde multi-acteurs sur les défis des jeunes dans l’acquisition des terres dans le secteur agrosylvopastoral au Sénégal.

    Le projet doit en même temps aider à diagnostiquer les problématiques auxquelles les jeunes sont confrontés, a-t-il ajouté.

    Selon lui, la même activité a été organisée dans les quatre départements de la région de Kaffrine? à travers des séries de dialogue multi acteurs.

    La table-ronde de Kaffrine avait pour but de synthétiser les différentes recommandations que les jeunes avaient formulées lors de dialogues multi-acteurs pour élaborer une stratégie de plaidoyer leur permettant d’avoir un accès facile à la terre et aux facteurs de production.

    Le président du conseil communal de la jeunesse de Kaffrine, Birame Mangane, s’est félicité de cette initiative. Il estime qu’elle vient à son heure pour davantage accompagner la jeunesse.

     CTS/ADE/ASG

  • VIDEO / Le projet de budget 2025 adopté sans débat à l’Assemblée nationale

    VIDEO / Le projet de budget 2025 adopté sans débat à l’Assemblée nationale

    L’Assemblée nationale a adopté ce samedi en procédure spéciale la loi de finances 2025. Le budget est arrêté à un peu plus de 5014 milliards de francs CFA, contre 4915 milliards pour l’exercice 2024, soit une hausse de 99,1 milliards.
    Il a été voté sans débat, le Premier ministre, Ousmane Sonko, par lettre adressée au président de l’Assemblée nationale, ayant engagé la responsabilité du gouvernement en vertu de l’article L. 86-6 de la Constitution.
  • SENEGAL-INSTITUTIONS / Les membres de la Haute cour de justice installés 

    SENEGAL-INSTITUTIONS / Les membres de la Haute cour de justice installés 

    Dakar, 28 déc (APS) – L’Assemblée nationale a procédé samedi à  l’élection et à l’installation des seize membres titulaires et suppléants de la Haute Cour de justice.

    A la suite de leur désignation par les députés à une écrasante majorité (140 votes favorables et 4 abstentions et deux votes négatifs), les nouveaux membres de cette juridiction ont comme il est d’usage prêté serment.

    Selon la loi organique l’instituant, les membres de la Haute cour de justice sont désignés un mois après l’installation de chaque législature.
    La Haute cour de justice, régie par la Constitution et la loi organique n° 2002-10 du 22 février 2002. Elle est composée de membres titulaires et et autant de suppléants élus par l’Assemblée nationale.
    La juridiction est présidée par le Premier président de la Cour suprême et assisté du Président suppléant, le président de la Chambre pénale de la Cour suprême.
    Le Ministère public est représenté par le Procureur général près la Cour suprême, avec le Premier avocat général comme suppléant.

    La liste des députés membres de la Haute cour de justice 

    Alioune Ndao

    Ramatoulaye Bodian

    Yougar Dione

    Amadou Ba no 2

    Rokhy Ndiaye

    Mohamed Ayib Daffe

    Daba Wagne

    Abdou Mbow

    Samba Dang

    Oulimata Sidibé

    EL Hadji Tambédou

    Fatou Diop Cissé

    Mouramani Diakité

    Marie Hélène Diouf

    Mayaba Mbaye

    Fatou Sow

     

    CS/AKS

  • SENEGAL-ENTREPRENARIAT / Dagana : 10 GIE de Mbane financés à hauteur d’un million de francs CFA 

    SENEGAL-ENTREPRENARIAT / Dagana : 10 GIE de Mbane financés à hauteur d’un million de francs CFA 

    Thiago ( Mbane) – Le Mouvement national  »Yaatal a octroyé, samedi, un financement d’un  million de francs CFA à 10 groupements d’intérêt économique (GIE) de la commune de Mbane, en vue d’accompagner les femmes et les jeunes dans l’entreprenariat et les activités génératrices de revenus.

    ‘’Comme chaque année, nous avons décidé de donner un million francs CFA à 10 groupements d’intérêt économique, soit 100 mille francs à chacun’’, a déclaré Madiaw Khor Mbengue, le coordonnateur national du mouvement Yaatal.

    Il s’exprimait lors de la cérémonie de remise des financements, en présence des chefs religieux et coutumiers. Celle-ci a eu lieu à Thiago, un village de la commune de Mbane.

    Selon lui, ce financement alloué aux jeunes et aux femmes regroupés autour des associations et des structures reconnues est une ‘’façon de les accompagner dans l’entrepreneuriat et dans des activités génératrices de revenus et lutter contre le chômage au niveau local’’.

    M. Mbengue précise que cette initiative va se poursuivre dans les autres villages de la commune pour accompagner des jeunes et des femmes évoluant dans d’autres secteurs.

     »Notre ambition est d’aider ces couches à avoir accès à des emplois, les orienter et les motiver à rester au pays et y réussir », a-t-il lancé.

    Madiaw Khor Diaw Mbengue préconise la tenue des assises de l’entrepreneuriat au niveau local, en présence de leaders d’opinion et d’entrepreneurs pour mettre en place des mécanismes, en vue d’exploiter davantage les potentialités dont regorge la zone nord.

    OG/AT/ASG

  • SENEGAL-COMMERCE-REPORTAGE / Le marché Boucotte confronté à la problématique des branchements électriques anarchiques

    SENEGAL-COMMERCE-REPORTAGE / Le marché Boucotte confronté à la problématique des branchements électriques anarchiques

    Par Modou Fall

    Ziguinchor, 28 déc (APS) – Le marché Saint Maur de Ziguinchor, victime d’un violent incendie il y a un an  avec des dégâts matériels et financiers évalués à 1, 5 milliard de francs CFA, est confronté à la problématique des branchements électriques clandestins, avec des risques de court-circuit.

    Commerçants et usagers appellent les autorités municipales à mettre fin à ces installations anarchiques en procédant à la modernisation de ce principal lieu de commerce de la capitale régionale, où les stigmates de l’incendie de décembre 2023 sont encore visibles à certains endroits.

    Il est neuf heures. En cette matinée du jeudi, ce lieu de commerce plus connu sous le nom de marché Boucotte est particulièrement animé. Des clients de toutes conditions sociales y affluent.

    Des conducteurs de motos ‘’Jakarta’, qui assurent le transport des personnes et des marchandises, se faufilent le long de la route menant vers ce marché.

    Ici, les espaces aménagés sont occupés par des vendeurs de téléphone, de produits cosmétiques, de gadgets électroniques.

    A 13 heures, il règne encore une forte ambiance au marché de Ziguinchor. Aux incessants klaxons des voitures se mêlent les annonces des marchands distillées par de haut- parleurs et le brouhaha de la foule. On se croirait dans une foire. Pour se déplacer, il faut jouer des coudes.

    Au marché Boucotte, il n’est pas rare de tomber sur des branchements anarchiques qui font courir de nombreux dangers aux usagers et aux populations riveraines.

    Le 5 décembre 2023, un violent incendie s’y était déclaré, ravageant des magasins et installations commerciales érigés sur une emprise de 4.000 mètres carrés. Cet incident avait entraîné des dégâts matériels et financiers évalués à 1, 5 milliard de francs CFA, selon le secrétaire général de ce marché, Serigne Kassé.

    Dans le cadre de l’enquête ouverte suite à cet incendie, les responsables du marché avaient affirmé que le drame pourrait avoir pour origine les branchements électriques anarchiques et défectueux.

    Dans plusieurs coins, les installations électriques « n’ont pas été faites » suivant les normes. Chaque occupant d’une cantine procède à l’installation électrique avec le technicien de son choix et en fonction de son besoin, explique-t-on.

    De ce fait, le moindre dysfonctionnement électrique peut causer un court-circuit susceptible de provoquer un embrasement généralisé en raison de l’encombrement des étalages.

    « Les branchements anarchiques que l’on constate dans quelques endroits de notre marché constituent un danger pour les populations et il faudrait y remédier », lance le secrétaire général du marché, Serigne Kassé.

    « Nous ne pouvons pas nier qu’il n’y pas d’installations anarchiques dans ce marché. Le préfet était venu voir ces branchements. Ce marché, qui regroupe plus de 2000 commerçants sans citer les marchands ambulants, doit être sécurisé. Nous invitons la Senelec et les autorités administratives à veiller à ces branchements pour éviter encore des dégâts », insiste M. Kassé.

    Boucotte, un marché dépourvu de tout

    Le marché Boucotte est dépourvu de tout, selon son secrétaire général. « Notre marché manque de tout. Un marché aussi grand n’a que six toilettes », dit-il, déplorant les eaux stagnantes et sa faible électrification.

    Il invite les pouvoirs publics et les autorités territoriales à venir en aide à leur marché qui, selon lui, « ne mérite pas cet état dans lequel il est aujourd’hui « .

    « Nous demandons la réfection du hangar qui avait pris feu l’année dernière. L’actuel Premier ministre doit penser aux commerçants de Ziguinchor », poursuit M. Kassé. Il appelle également le maire de la commune à discuter avec les commerçants du marché Boucotte.

    « Pour éviter tous ces branchements anarchiques qui font courir de nombreux dangers aux populations, il faut que les autorités administratives et locales pensent à trouver des solutions pour la modernisation du marché de Boucotte », insiste Serigne Kassé.

    « Les usagers de notre marché doivent se conformer aux normes requises dans toute installation électrique. Ces branchements anarchiques que l’on constate dans certains coins du marché constituent des dangers pour les populations et il faudrait y remédier », préconise Malick Dièye, un vendeur de tissu.

    Ibrahima Gaye, un vendeur de pièces détachées, soutient que les occupants du marché vivent dans une situation  »vraiment dangereuse ».  »Nous prions Dieu pour que le courant ne refasse pas de court-circuit », déclare-t-il. Il invite les autorités à sanctionner les auteurs des branchements électriques dangereux.

    Les installations anarchiques sont soumises aux risques de surcharge électrique, de court-circuit ou, pire, de surtensions fatales aux appareils électroménagers, avertit un agent de la Senelec sous couvert de l’anonymat.

    La municipalité de Ziguinchor entend de son côté parer à toute éventualité, a rassuré l’adjoint au maire chargé de la sécurité des étudiants et des encombrements, Bassirou Coly.

    « Les branchements électriques anarchiques sont récurrents à Ziguinchor. C’est un fléau. Avec la commission de protection civile, la mairie a fait beaucoup de visites au marché Boucotte de Ziguinchor. Chaque année, nous faisons trois à quatre tournées. Les branchements illicites sont constatés au marché. Nous avons eu à débrancher récemment certains branchements clandestins », fait observer l’adjoint au maire de Ziguinchor, dans un entretien avec l’APS.

    Mis à part les procédés normaux, relève-t-il, « nous voyons des installations anarchiques de part et d’autre du marché Boucotte de Ziguinchor ».

    « Il y a des représentants de la mairie qui sont au marché et qui donnent des feedbacks pour permettre à la mairie de réagir à temps. Nous essayons d’instaurer un climat de confiance entre les commerçants et la mairie, mais aussi d’impliquer la Senelec pour avoir un résultat et éviter des incendies au niveau du marché », a relevé M. Coly.

    Il a ainsi invité les commerçants ayant des installations illicites à venir à la mairie, en vue d’obtenir une autorisation pour disposer d’un compteur.

    « On ne peut pas vouloir s’installer au marché sans pour autant avoir un compteur. Il faut qu’ils [les commerçants] cherchent des compteurs avant de causer des dommages au marché. Nous demandons à chaque commerçant disposant d’une cantine de venir à la mairie, pour qu’on lui fasse une autorisation pour se procurer un compteur auprès de la Senelec », a insisté Bassirou Coly.

    Il a relevé que la municipalité a prévu dans son budget 2025 la réhabilitation des marchés Boucotte et de Grand-Dakar, dans le but de sécuriser davantage ces lieux de commerce.

    Contacté par l’APS, le chargé de communication de la mairie de Ziguinchor, Richard Ndouye s’est lui aussi voulu rassurant.

    « À Ziguinchor, la mairie a décidé de remplacer certaines lampes défectueuses. Tout le dispositif est déjà pris pour éviter les courts-circuits et les incendies au niveau des marchés », précise M. Ndouye.

    Selon l’adjoint au maire, Bassirou Coly, » la mairie de Ziguinchor, la Senelec et les autorités administratives organisent souvent des tournées d’inspection chez les commerçants des marchés de Ziguinchor, pour s’assurer du respect des normes de sécurité des compteurs et installations électriques.

    L’objectif est également de sévir au besoin contre ceux qui « jouent au plus malin en exposant les populations au danger », a-t-il affirmé.

    MNF/ASB/ASG

  • SENEGAL-FINANCES / Loi de finances initiale : des députés protestent contre le recours à l’article 86 de la Constitution

    SENEGAL-FINANCES / Loi de finances initiale : des députés protestent contre le recours à l’article 86 de la Constitution

    Dakar, 28 déc (APS) – Des députés non-inscrits et certains de leurs collègues du groupe Takku Wallu Sénégal ont protesté, samedi, contre le recours à l’article 86 de la Constitution autorisant l’adoption sans débat de la loi de finances initiale (LFI).

    Réunis en séance plénière, les députés ont adopté le projet de loi de finances initiale de l’année prochaine, sans discuter du texte.

    Cette procédure est autorisée par l’article 86 de la Constitution.

    Le gouvernement étant tenu de faire adopter le projet de loi de finances initiale 2025 avant la fin de l’année en cours, il a estimé qu’il n’était plus possible de tenir le traditionnel ‘’marathon budgétaire’’ dans le nombre de jours qui en restent.

    Les séances plénières consacrées à l’examen des budgets alloués aux ministères et aux institutions durent en moyenne deux semaines.

    La dissolution de la 14e législature et l’organisation des élections législatives anticipées du 17 novembre ont retardé le ‘’marathon budgétaire’’ de cette année.

    ‘’Les conditions dans lesquelles on a voté ce budget sont inacceptables. C’est une violation grave de notre Constitution’’, a jugé Abdou Mbow, un député du groupe Takku Wallu.

    L’article 86 de la Constitution ‘’dit clairement que le Premier ministre peut engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale pour faire adopter une loi des finances, sauf s’il y a une motion de censure dans les vingt-quatre heures’’, a dit M. Mbow lors de l’examen de la LFI 2025.

    Il estime que seul le Premier ministre devait se présenter devant les députés pour engager la responsabilité du gouvernement en cas de recours à l’article 86.

    ‘’Ils ont fait du dilatoire’’

    ‘’Le ministre des Finances et du Budget ne peut pas engager le gouvernement. La Constitution parle du Premier ministre, pas d’un représentant’’, a précisé Abdou Mbow.

    Il pense que ce gouvernement est en train de ‘’violer la Constitution’’.

    Le député non-inscrit Thierno Alassane Sall abonde dans le même sens. Selon lui, le gouvernement ‘’a fait du dilatoire’’ pour retarder l’examen de la loi de finances initiale.

    ‘’Ils ont fait du dilatoire [sur] la suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales et du Conseil économique, social et environnemental en reportant l’examen de la loi de finances initiale, jusqu’à ce qu’on en arrive au 27 décembre sans tenir les séances plénières’’, a-t-il souligné.

    Selon Thierno Alassane Sall, le gouvernement avait assez de temps pour faire voter la loi avec débat.

    Comme Abdou Mbow, il soutient que c’est la première fois dans l’histoire du Sénégal qu’une loi de finances est votée sans débat.

    Le ministre chargé des Relations avec les institutions, Abass Fall, a signalé les ‘’conditions extrêmement difficiles’’ dans lesquelles le projet de loi de finances initiale est arrivé à l’hémicycle.

    ‘’Le projet de budget est venu en commission technique dans des conditions extrêmement difficiles. On a dû accélérer son examen pour être à jour. Au préalable, on avait même établi un calendrier qui pouvait nous permettre de passer en commission et de revenir en plénière’’, a-t-il dit en défendant le recours à l’article 86.

    ‘’Vous savez tous que ce n’est pas possible de tenir des séances plénière en vue de l’examen du budget de l’État, d’ici au 31 décembre prochain’’, a dit le Premier ministre, Ousmane Sonko, en répondant aux questions des députés, lors de sa déclaration de politique générale, vendredi 27 décembre.

    Dans le budget 2025 de l’État, les recettes sont arrêtées à 5.014,3 milliards de francs CFA, contre 4.915,2 milliards pour la LFI 2024. Quant aux dépenses, elles sont évaluées à 6.614,8 milliards, contre 5.755,4 milliards en 2024, indique un rapport de la commission des finances de l’Assemblée nationale.

    Le budget 2025 connaît une hausse des recettes de 99,1 milliards, soit 2,0 %, selon ce document élaboré avec des données fournies par le ministère des Finances et du Budget. Les dépenses ont augmenté de 859,4 milliards, l’équivalent de 14,9 %.

    Le budget 2025 est bâti sur une prévision de croissance de 8,8 %, contre 6,7 % en 2024, et un déficit budgétaire attendu à 7,08 %, contre 11,6 % en 2024, ‘’avec l’objectif d’aller vers la consolidation budgétaire en 2027 et d’atteindre un déficit de 3 % du PIB, en respect des critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine’’.

    Les recettes du budget général sont arrêtées en 2025 à 4.794,6 milliards. La pression fiscale est projetée à 19,3 % du PIB pour 2025, contre 19,4 % au titre de la LFI 2024.

    Les recettes des comptes spéciaux du Trésor sont arrêtées à 219,7 milliards pour 2025. Les dépenses du budget général sont programmées à 6.395,1 milliards pour l’année 2025, soit une progression de 861,2 milliards, soit 15,6 % par rapport à la LFI de 2024.

    Une croissance largement tirée par les secteurs secondaire et primaire

    Les charges financières de la dette publique et la masse salariale devraient progresser respectivement de 13,1 % et 3 % pour s’établir à 932,1 milliards et 1.485,5 milliards en 2025.

    Les dépenses d’investissement du budget 2025 sont estimées à 2.047 milliards, contre 1.836,3 milliards dans la LFI de 2024. Les dépenses des comptes spéciaux du Trésor sont programmées à 219,7 milliards pour 2025, contre 221,5 milliards en 2024.

    S’agissant des moyens dévolus aux institutions constitutionnelles, le budget de la présidence de la République est arrêté à 78.609.617.404, contre 80.129.718.244 en 2024, celui de la Primature est fixé à 25.006.817.345 , contre 25.723.322.360 en 2024.

    Le budget de l’Assemblée nationale s’élève à 22.474.015.137 francs, contre 20.158.015.137 en 2024. Pour le Conseil constitutionnel, le budget est arrêté à 1.453.826.065 francs pour 2025, contre 1.755.705.000 en 2024, celui de la Cour suprême est fixé à 5.089.993.426, contre 6.979.625. 379 en 2024. Le budget de la Cour des comptes est programmé à 14.512.706.792 francs, contre 13.199.273.000 en 2024.

    ‘’Au titre des perspectives pour 2025, l’économie nationale devrait bénéficier d’une conjoncture internationale plus favorable, caractérisée par la détente anticipée des cours des produits de base, notamment le pétrole dont les cours mondiaux pourraient baisser de 10,4 %, entraînant un prix de 72,8 dollars US (environ 50.000 francs CFA) le baril’’, indique le rapport de la commission des finances de l’Assemblée nationale.

    ‘’Le taux de croissance du PIB réel est projeté à 8,8 % en 2025, contre […] 6,7 % en 2024. Cette croissance serait largement tirée par le secondaire (21,5 %) et, dans une moindre mesure, par les secteurs primaire (5,2%) et tertiaire (4,5%)’’, ajoute le même document.

    CS/ASG/ESF