Année : 2024

  • SENEGAL-COLLECTIVITES-SOCIAL / Indemnités, statut, véhicules de fonction, etc., : les maires obtiennent gain de cause

    SENEGAL-COLLECTIVITES-SOCIAL / Indemnités, statut, véhicules de fonction, etc., : les maires obtiennent gain de cause

    Dakar, 3 jan (APS) – L’Association des maires du Sénégal (AMS), par la voix de son président Oumar Ba, dit avoir obtenu gain de cause relativement à ses revendications portant, entre autres, sur le statut de l’élu, les indemnités, les voitures de fonction.

    Après sa rencontre avec le chef de l’Etat, Macky Sall, l’AMS a organisé, mardi, une conférence de presse pour partager ces acquis.

    ‘’L’AMS, depuis l’installation de son bureau, avait engagé des négociations avec l’Etat, concernant la situation du maire et de son statut. (…). Le statut du maire est reconnu et valorisé’’, a confié Oumar Ba.

    Il a annoncé que les indemnités des maires seront sensiblement améliorées en fonction du niveau et de l’ordre de commune.

    ‘’Le maire était le seul chef de service qui percevait moins que certains de ses agents, comme le secrétaire municipal, qui avait aussi droit à certaines prestations sociales que le maire n’avait pas’’, a déclaré Oumar Ba.

    L’augmentation de ces indemnités concerne aussi les adjoints au maire.

    Omar Ba a informé que l’AMS a aussi trouvé un accord pour une indemnité de session pour les réunions des conseils municipaux. Il y avait ‘’une certaine injustice, car les conseillers départementaux avaient droit à des indemnités de session et de prise en charge, ce qui n’était pas le cas pour les sessions municipales’’, a-t-il relevé.

    M. Ba a également annoncé que le maire va désormais bénéficier de la couverture sociale et sanitaire à laquelle avaient droit certains membres du personnel municipal.

    Parmi les acquis obtenus par l’AMS, son président a cité aussi l’indemnité territoriale. ‘’Les députés ont droit à des retraites parlementaires et nous avons pensé aussi, qu’après plusieurs années de service consacré à sa commune, le maire a droit à une indemnité territoriale qui est une reconnaissance des services rendus à sa commune’’, a dit M. Ba.

    Concernant l’aspect sécuritaire, il a annoncé que désormais ‘’l’arrestation d’un maire doit suivre une certaine procédure et une certaine mise en forme, notamment l’information au préalable des ministres de l’intérieur et des collectivités territoriales’’.

    ‘’Nous ne réclamons pas l’immunité, mais nous avons pensé que l’arrestation d’un maire doit suivre une certaine procédure, car le maire est la seule autorité locale qui bénéficie d’un dédoublement fonctionnel, car représentant les populations et l’Etat en même temps’’, a-t-il expliqué.

    La place du maire dans le protocole d’Etat a été aussi reconnue, selon Omar Ba. ‘’Il y a des textes qui catégorisent le type d’agent public et qui offrent des avantages. Mais, les maires n’étaient pas cités explicitement dans la catégorie 1 qui leur permet d’avoir des avantages propres à un président de conseil d’administration ou à un directeur général d’agence’’, a-t-il expliqué.

    Le maire a également droit à un véhicule de fonction. ‘’Nous avons défini avec l’Etat et les ministères concernés, les modalités par lesquelles le maire pouvait acquérir sa voiture de fonction’’, a-t-il dit.

    Selon lui, les maires ont ‘’demandé de pouvoir disposer de documents de voyage, en l’occurrence un passeport de service ou passeport diplomatique, pour [leur] faciliter les déplacements’’.

    Pour Oumar Ba, maire de Ndiob, président du conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA, ces acquis représentent ‘’un approfondissement naturel de l’Acte 3 de la décentralisation’’.

    AFD/OID/ASG

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le contrôle des parrainages et d’autres sujets au menu des quotidiens

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le contrôle des parrainages et d’autres sujets au menu des quotidiens

    Dakar, 3 jan (APS) – Les opérations de contrôle des parrainages pour l’élection présidentielle du 25 février et d’autres sujets dont les avantages octroyés aux maires sont au menu des quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).

    Concernant la vérification des parrainages devant le Conseil constitutionnel, il y a un  »rejet massif » de dossiers, relève Enquête, la Une barrée du titre  »Pris au piège ».

     »Hier, un seul candidat, le Pr Daouda Ndiaye, est passé sur un total de 20. Idrissa Seck, Aliou Mamadou Dia, Serigne Mboup et Papa Djibril Fall vont devoir passer le 2e tour. Tous les autres ont été ajournés’’, écrit le journal.

    Au deuxième jour de vérification des parrainages, ‘’Daouda Ndiaye admis d’office, quatre candidats passent au second tour, le reste à la trappe’’, constate le journal Les Echos, qui signale qu’Idy (Idrissa Seck), Pape Djibril Fall, Aliou Mamadou Dia, et Sérigne Mboup passent au second tour. ‘’Cheikh Bamba Dièye, Abdou Mbacké Bara Dolly, Alioune Sarr, Jean Baptiste Diouf sont tous recalés’’, ajoute le journal.

    ‘’Le massacre se poursuit, seuls 2 candidats sur 20 ont passé le parrainage, mardi’’, selon Vox Populi qui souligne que ‘’le professeur Daouda Ndiaye réussit haut la main, Aliou Mamadou Dia du PUR passe, mais devra régulariser quelques doublons’’.

    Selon Libération,  »l’hécatombe se poursuit’’. Les candidats Khadim Diop, Charles Emile Cissé, Jean-Baptiste Diouf, Cheikh Bamba Dièye, le juge Ibrahima Dème, Birima Mangara, Cheikh Bara Dolly sont tous recalés, note la publication.

    Bës Bi parle de  »la loi du tamis » et souligne que Idrissa Seck, l’ancien président du Conseil économique, social et environnemental, est  »en sursis ».

     »La deuxième journée du contrôle des parrainages s’est soldée hier par la validation des dossiers des candidats Daouda Ndiaye et Aliou Mamadou Dia. Entre autres leaders qui n’ont pu atteindre le nombre de signatures requises, la liste s’allonge de suite avec Idrissa Seck, Pape Djibril Fall et Serigne Mboup. Alors que le juge Dème, Bara Mbacké Doli, Cheikh Bamba Dièye et autres ont été recalés de la course », rapporte la publication. 

    Idrissa Seck, le patron du parti Rewmi, arrivé 2ème à la présidentielle de 2019 devra régulariser des doublons, selon Sud Quotidien. 

    ‘’Le deuxième jour de contrôle des parrainages au Conseil constitutionnel en vue de la présidentielle de 2024, n’a pas été clément pour l’ancien Premier ministre et patron de Réwmi, Idrissa Seck. L’ex-candidat, arrivé en deuxième position à la présidentielle de 2019, a vu son dossier de parrainage ajourné. Il devra régulariser ses doublons s’il veut participer à la présidentielle de février 2024’’, écrit la publication.

    ‘’Idy en danger’’, remarque L’Observateur, signalant qu’il doit régulariser plus de ‘’8000 doublons externes’’ pour passer l’étape des parrainages. ‘’S’il ne participe pas à l’élection c’en est quasiment fini de son destin présidentiel’’, prévient le journal. Même son de cloche chez Le Quotidien qui affiche à sa Une : ‘’Idy en danger’’.

    Les quotidiens se sont également intéressés aux avantages octroyés par l’Etat aux maires du Sénégal.

    ‘’L’Association des maires du Sénégal a fait face à la presse mardi pour faire le point sur des négociations entreprises avec le gouvernement. Son président Oumar Ba a relevé plusieurs acquis liés entre autres à l’augmentation des indemnités des maires et des adjoints et l’autorisation d’achat de véhicules de fonction’’, rapporte L’AS, qui écrit dans son titre que ‘’Macky gâte les maires‘’.

    Dans le cadre du programme  »100 000 logements », Le Soleil annonce que ‘’l’enroulement de la diaspora (a été) entamé’’. ‘’Entre les 23 et 29 décembre, de Brazzaville à Abidjan, en passant par Libreville et Ouagadougou, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow, a explicité le projet à des centaines de compatriotes établis dans ces pays’’, rapporte le journal.

    AB/OID/ASG

  • SENEGAL-POLITIQUE / Présidentielle 2024 : des corrections à faire par Pape Djibril Fall, Serigne Mboup et Idrissa Seck pour la validation de leurs parrains

    SENEGAL-POLITIQUE / Présidentielle 2024 : des corrections à faire par Pape Djibril Fall, Serigne Mboup et Idrissa Seck pour la validation de leurs parrains

    Dakar, 2 jan (APS) – Le journaliste Pape Djibril Fall, le maire de Kaolack (centre), Serigne Mboup, et l’ancien Premier ministre Idrissa Seck ont des corrections à faire en vue de la validation des parrains présentés dans leur dossier de déclaration de candidature à l’élection présidentielle du 25 février prochain.

    Aliou Mamadou Diallo, le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement, est dans la même situation.

    Ce mardi, seul le professeur Daouda Ndiaye, parmi 19 candidats, a passé avec succès le contrôle des parrainages.

    Chef du département de parasitologie de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, scientifique de renommée internationale et un des plus grands chercheurs du monde en matière de paludisme, M. Ndiaye présente une candidature indépendante à l’élection présidentielle du 25 février prochain.

    Il a réuni 46.656 parrains ‘’validés’’, a expliqué son mandataire, Ibrahima Lô.

    Les mandataires d’Amdy Diallo Fall et de Talla Sylla ne se sont pas présentés devant la commission de contrôle des parrainages.

    Selon un communiqué de ladite commission, le représentant de M. Diallo lui a fait parvenir un certificat médical en guise de justification de son absence.

    Cette instance annonce que les fichiers électroniques de parrainage du candidat indépendant Charles Émile Abdou Ciss et d’Oumar Sylla, ‘’présentés sous un format différent de celui fourni par le ministère de l’Intérieur, se sont révélés inexploitables’’, d’où l’invalidation des parrains des concernés.

    Les parrains de Mbacké Sarr, des anciens ministres Alioune Sarr, Birima Mangara et Cheikh Bamba Dièye, de l’ancien magistrat Ibrahima Hamidou Dème, et de l’opposant Cheikh Abdou Mbacké ont été invalidés, car ils ne sont pas conformes aux règles du code électoral.

    Ceux du maire de Grand-Dakar, Jean Baptiste Diouf, de Khadim Diop, de Ndiack Lakh et d’Ibrahima Datt ont reçu la même sanction de la commission de contrôle des parrainages.

    Le dossier de déclaration de candidature de M. Datt a été rejeté, car il ne comporte pas un extrait du casier judiciaire du candidat.

    Au terme de la première journée d’évaluation des parrainages, samedi dernier, seuls trois candidats, Boubacar Camara, Cheikh Tidiane Dièye et Déthié Fall, étaient admis à l’examen de contrôle des parrainages.

    Ils font partie des principaux leaders de l’opposition.

    La commission de contrôle des parrainages avait évalué, ce jour-là, les parrains de 20 candidats, dont l’avocat Me El Hadji Moustapha Diouf et Rose Wardini. Ces deux candidats doivent corriger des manquements observés dans les parrains présentés dans leur dossier de candidature, selon la commission.

    Elle a invalidé les parrains réunis par l’ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré, l’avocat Amadou Aly Kane, Papa Eugène Barbier, Abdoulaye Sylla, les anciens ministres Cheikh Tidiane Gadio, Mary Teuw Niane et Assome Aminata Diatta.

    Les parrainages de Mohamed Ben Omar Diop, Malick Guèye, Mohamed El Habib Tounkara, Mamadou Sambou Yatassaye, Papa Macodou Diouf et Samba Ndiaye, un ancien conseiller du président de la République, ont reçu la même sanction.

    En vertu du nouveau code électoral du Sénégal, tout candidat à l’élection présidentielle doit réunir entre 0,6 et 0,8 % – soit 44.231 à 58.975 électeurs – du nombre d’électeurs inscrits sur le fichier électoral.

    Les candidats ont également la possibilité de collecter des parrains auprès des maires et des présidents de conseil départemental. S’ils font cette option, le code électoral leur fait obligation de réunir 120 signatures au moins, soit 20 % de l’effectif des présidents des conseils municipaux et départementaux.

    Il est également loisible aux candidats de recourir au parrainage parlementaire. Dans ce cas-là, ils doivent collecter au moins 13 signatures, soit 8 % de l’effectif des députés.

    La liste des candidats dont la collecte de parrainage est conforme à la loi sera publiée le 12 janvier.

    Huit jours plus tard, le 20 janvier, le Conseil constitutionnel va rendre publique la liste des candidatures jugées recevables.

    La campagne en vue du scrutin présidentiel du 25 février va démarrer le 4 février.

    Les Sénégalais vont élire le cinquième président du pays. Pour la première fois, le Sénégal organise un scrutin présidentiel auquel le chef de l’État sortant n’est pas candidat.

    MYK/ESF/MTN

     

  • SENEGAL-SOCIETE-DIVERS / Kédougou : plus d’une centaine de cases dévastées par un violent incendie à Tenkotoding

    SENEGAL-SOCIETE-DIVERS / Kédougou : plus d’une centaine de cases dévastées par un violent incendie à Tenkotoding

    Kédougou 2 Jan (APS) –   Un violent incendie a dévasté mardi plus d’une centaine de cases et fait plusieurs autres dégâts matériels  à Tenkotoding, un village aurifère dans la commune de Tomboronkoto (Kédougou, est), a appris l’APS du responsable local de la croix rouge.

    “Un feu très violent dont l’origine reste inconnue, a consumé presque toutes les cases du village de Tenkotoding. Une partie des populations du village vont dormir sous la belle étoile. Le village est sans cases’’, a confié à l’APS Doudou Dionne Dramé, responsable de la croix rouge à Tomboronkoto.

    Aucune perte de vie humaine n’a été notée pour le moment, a-t- il précisé.

    La brigade territoriale de la gendarmerie de Mako et les sapeurs-pompiers se sont rendus sur les lieux pour constater les dégâts et apporter secours aux populations.

    PID/MTN

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / CENA : des opposants retirent leur demande d’annulation du décret de nomination des nouveaux membres

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / CENA : des opposants retirent leur demande d’annulation du décret de nomination des nouveaux membres

    Dakar, 3 jan (APS) – Plusieurs membres de l’opposition sénégalaise ont informé le président de la première chambre administrative de la Cour suprême de leur volonté de retirer leur demande d’annulation du décret de nomination des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA).

    Dans une lettre publiée ce mardi, dont l’APS a reçu une copie, ils disent l’‘’informer qu’ils se désistent’’.

    Des leaders de l’opposition, dont l’ancienne Première ministre Aminata Touré, les anciens ministres Aïssatou Mbodji et Moustapha Guirassy,  et d’autres personnalités, ont informé le président de la première chambre administrative de la Cour suprême de leur volonté de retirer la demande d’annulation du décret introduite par eux-mêmes.

    ‘’J’ai l’avantage de vous faire parvenir la lettre de désistement que nous adressons ce jour au premier président de la chambre administrative de la Cour suprême’’, a écrit Me Mouhamadou Bamba Cissé, avocat des opposants ayant pris cette décision, dans une lettre adressée au procureur général près la Cour suprême.

    ‘’Les candidats du FITE (Front pour l’inclusivité et la transparence des élections) ont retiré la demande d’annulation du décret portant nomination des nouveaux membres de la CENA’’, a écrit l’ancienne Première ministre Aminata sur son compte X.

    Ils ont dénoncé une violation de la loi en matière de nomination des membres de la CENA, lorsque le président de la République, Macky Sall, a désigné ses 12 nouveaux dirigeants au cours des dernières semaines.

    MTN/ESF

  • SENEGAL-EDUCATION-PERSPECTIVES / Les maths dès la classe d’initiation, une stratégie qui se veut payante

    SENEGAL-EDUCATION-PERSPECTIVES / Les maths dès la classe d’initiation, une stratégie qui se veut payante

    Dakar, 2 jan (APS) – Les mathématiques devraient être introduites dès le cycle primaire pour aider à déconstruire chez la plupart des élèves une idée fausse selon laquelle il est difficile de s’approprier cette discipline, estime le coordonnateur du Projet d’amélioration des apprentissages en mathématique (PAAM).

    Se disant conscientes du déséquilibre entre le nombre d’élèves inscrits dans les séries littéraires et ceux des séries scientifiques, les autorités scolaires ont choisi de prendre « le mal à la racine », en choisissant de revoir les enseignements-apprentissages.

    En 2022, 82% des 155107 candidats au baccalauréat étaient inscrits dans les séries littéraires contre 16% pour les séries scientifiques et 2% pour l’enseignement technique.

    La Direction de l’enseignement élémentaire (DEE) du ministère de l’Education nationale prévoit ainsi de pérenniser et de généraliser, à partir d’octobre 2024, le Projet d’amélioration des apprentissages en mathématique à l’élémentaire, avec l’accompagnement de la coopération japonaise (JICA).

    Selon le coordonnateur du PAAME, l’inspecteur de l’enseignement Ibrahima Seck, dire que  »l’enseignement des mathématiques est difficile et rébarbatif, est une fausse idée qu’il faut arriver à déconstruire ». Et  »la meilleure façon de le faire est de faire aimer les maths dès la classe d’initiation ».

    Les mathématiques ne doivent plus être exotériques mais accessibles et attrayantes, a-t-il dit.

     

    Les « bons résultats » de la phase pilote de Fatick

    L’inspecteur Seck, véritablement passionné par la question, est revenu sur les axes du renforcement de l’apprentissage des mathématiques au primaire, par le biais de diapositifs, tableaux et graphiques visant à schématiser les progrès enregistrés par un processus dont la phase pilote a démarré en 2015 à Kaolack et Fatick. Il a été ensuite élargi aux inspections d’académie de Kaffrine, Thiès et Rufisque en 2019, avant sa généralisation dans les 16 inspections d’académie du pays.

    Dans cette première phase, seule la numération était prise en compte, étant entendu que le domaine des mathématiques à l’élémentaire comprend quatre activités : la numération, la géométrie, la mesure et la résolution de problèmes.

    Au cours de la phase pilote, seule la numération était prise en compte du CI au CE2. Après 2019, les résultats satisfaisants de la première phase à Fatick ont renforcé la volonté du ministère de l’Education nationale et de son partenaire la JICA de poursuivre le projet en couvrant d’autres inspections d’académie.

    Mais l’avènement de la pandémie de la Covid-19 a freiné l’élan des parties prenantes, obligées de continuer avec seulement l’IA de Fatick.

    Le ministère a choisi de dérouler une activité pilote dans cette seule région avec 30 écoles.

    Le modèle promu par la première phase devait être éprouvé dans ces écoles. Ainsi, dix établissements ont bénéficié de l’intervention du PAAME, de l’élaboration des outils à la formation des enseignants, en passant par la mise à disposition de formateurs communautaires.

    Dix autres écoles ont bénéficié uniquement de la formation des enseignants, les dix autres étant prises comme témoins sans aucune intervention.

    A la fin de l’année, les 9 écoles du lot A qui ont reçu tout le package, plus une école du lot B qui n’a reçu que la formation des enseignants, ont été à la tête de l’IA en termes de résultats et de performances.

    Le directeur d’une école du lot B avait pris l’initiative de collaborer avec les écoles du lot A pour bénéficier des outils en recrutant sur fonds propres des facilitateurs communautaires pour ses élèves en remédiation.

    Pour le coordonnateur du PAAM, de tels résultats montraient la pertinence du projet avec des points de performances allant de 35 à 75% dans les écoles pilotes.

    Un projet  »très bien accueilli par les enseignants et les communautés »

    Après le recul de la pandémie en octobre 2021 et la reprise des enseignements en présentiel, le PAAME 2 a « véritablement démarré avec progressivement trois vagues d’inspections académiques qui ont été enrôlées ».

    Il y a eu d’abord une première cohorte avec les IA de Kaolack, Kaffrine, Thiès, Rufisque et Fatick. En 2022, ces cinq IA ont été maintenues pour renforcer les acquis en termes de résultats. En 2023, pour la deuxième vague, il y a eu les inspections d’académie de Pikine, Guédiawaye, Diourbel, Tambacounda et Ziguinchor.

    Lors de la dernière réunion du comité de pilotage du projet, le ministère a souhaité aller au-delà de la numération pour prendre en compte les trois autres activités de l’enseignement des mathématiques, à savoir la géométrie, la mesure et la résolution de problèmes. Il a également retenu de couvrir tout le cycle élémentaire au lieu de s’arrêter au CE2.

    C’est dans ce sens que des cahiers d’exercices de mathématiques et de corrigés ont été produites par une équipe pédagogique choisie par le ministère de l’Education nationale.

    Pour montrer la pertinence du projet  »très bien accueilli par les enseignants et les communautés », Ibrahima Seck a présenté les résultats obtenus à travers l’évaluation des performances des élèves.

    Ainsi, au sortir de l’année scolaire 2022-2023, les performances sont allées de 35% d’élèves ayant le niveau minimal de compétence en mathématiques, lors des pré-tests (octobre 2022), à 74%, représentant les résultats des post-tests (juin 2023), soit un écart positif de 39 points.

    Pour le CE2, les résultats sont passés de 42 à 76%, et pour le CM2 de 61 à 87%.

    « Une stratégie globale » déroulée sur la base d’une « synergie d’actions ».

    En octobre 2024, la troisième vague sera enrôlée pour couvrir l’ensemble des régions avec notamment Dakar, Louga, Saint Louis, Matam, Kolda et Kédougou pour la pérennisation et la généralisation du PAAME dans les 16 inspections d’académie du Sénégal, selon l’inspecteur Ibrahima Seck, qui coordonne le projet sous la supervision de la Direction de l’enseignement élémentaire (DEE).

    « Le PAAME vise l’amélioration des performances des élèves en mathématiques. Pour cela, la direction de l’Enseignement élémentaire à travers ce projet déroule une stratégie globale qui implique une synergie d’actions et un engagement soutenu des différents acteurs », a expliqué l’inspecteur.

    C’est ainsi que le focus est mis sur l’apprentissage des élèves à travers une « articulation efficace des activités selon quatre piliers pour faire fonctionner le dispositif et atteindre les objectifs », renseigne la Direction de l’enseignement élémentaire.

    « Il y a une évaluation régulière des élèves à travers un cycle de gestion des apprentissages, la mutualisation des bonnes pratiques, l’amélioration du volume et de la qualité des apprentissages pendant les heures officielles et l’amélioration du volume des apprentissages en dehors de l’école avec des remédiations », a expliqué M. Seck, selon qui « le temps de travail est déterminant pour la qualité des apprentissages ».

    « On s’est rendu compte que les après-midis où il n’y a pas cours et le samedi matin pouvaient être mis à profit pour des séances de remédiation avec les facilitateurs communautaires », a-t-il relevé. Cela dit, la participation de la communauté est considérée comme diffuse dans chaque axe, pour le renforcement de l’apprentissage des mathématiques au primaire.

    Le focus est mis sur l’apprentissage des élèves à travers une articulation correcte des activités selon quatre axes, indique la directrice de l’enseignement élémentaire, Ndèye Haby Ndaw Cissé.

    Pour la maitrise de ces quatre axes, il faut nécessairement une formation des enseignants supervisée par une équipe technique nationale.

    Des modules dispensés pour accompagner les enseignants

    Depuis la phase pilote, plus de 250 enseignants ont assisté à des sessions de formation sur l’amélioration de l’enseignement et apprentissages des mathématiques à l’élémentaire.

     »Les évaluations régulières constituent la porte d’entrée de la stratégie globale. Elles doivent être systématisées dans nos écoles en vue d’assurer le suivi des performances des élèves. Ces évaluations régulières comprennent quatre phases : le pré-test (diagnostic), les deux évaluations formatives (1ère et 2ème compositions) et le post-test », a expliqué la DEE.

    Des modules sont dispensés pour accompagner les enseignants dans leurs pratiques de classe avec l’élaboration et la conception du matériel de mathématiques. Dans les écoles, il a été constaté que le matériel utilisé n’est pas très satisfaisant tant du point de vue de la qualité que de la quantité.

    Pour la directrice de l’enseignement élémentaire, la mise en œuvre du PAAME devrait permettre aux élèves du Sénégal d’avoir un niveau très élevé en mathématiques, et cela dès le cycle élémentaire. Tous les acteurs de l’éducation doivent travailler dans ce sens pour que  »nous fassions en sorte que notre pays dispose de ressources humaines de qualité pour assurer un développement endogène ».

    La mutualisation des bonnes pratiques, qui est le deuxième pilier de la stratégie mise en place, est facilitée par les rencontres entre les acteurs et le partage de ressources comme les outils, supports didactiques, ainsi que les résultats atteints, dans les cadres d’échanges que sont les cellules d’animation pédagogique internes (CAPI), les cellules d’animation pédagogique externes (CAPE) et les journées portes ouvertes (JPO), a précisé le coordonnateur du PAAM.

    Une formation des acteurs pour la maîtrise des enseignements

    Pour la maîtrise de ces quatre axes, il faut nécessairement des sessions de formation au profit des directeurs d’école, des enseignants et des présidents de CGE. Au niveau de chacune des 38 inspections de l’éducation et de la formation (IEF) des académies de la première et de la vague, une formation locale a été déroulée.

    Des modules ont été dispensés pour accompagner les enseignants dans leurs pratiques de classe, avec l’élaboration et la conception du matériel de mathématiques.

    Il a été ainsi demandé aux directeurs d’école de promouvoir la confection des cartons Montessori, des compteurs numériques et des abaques.

    « C’est une très bonne initiative qui permet aux enseignants d’avoir une nouvelle vision par rapport à l’enseignement des mathématiques », témoigne l’enseignant Djiby Dème, directeur d’école dans la commune de Mbacké qui a bénéficié de la formation.

    Dès fois, pour une leçon de trente minutes, a-t-il renseigné, « on faisait l’acquisition de connaissances jusqu’à l’évaluation finale sans faire beaucoup d’exercices de consolidation ».

     »Mais avec ce modèle d’apprentissage et conformément aux emplois du temps, la leçon de mathématique qui dure 60 minutes est bien déroulée en deux séances : une première séance d’acquisition de 30mn qui va du calcul mental à la synthèse, et une deuxième de consolidation-évaluation [30mn également] qui donne l’occasion aux élèves de faire beaucoup d’exercices d’entraînement et d’évaluation », a-t-il expliqué.

    Selon lui, ce modèle  »peut rehausser la pratique et la compréhension des mathématiques dans toutes les écoles élémentaires ».

    Des lots de cahiers d’exercices de mathématiques ont été distribués dans les différentes inspections d’académie cibles déjà touchés, allant du CI au CM2.

    Des cahiers d’exercices ont été élaborés par des techniciens du ministère de l’Education pour s’assurer que les élèves fassent assez de pratique pour chaque leçon apprise en classe, pour leur permettre de consolider les acquisitions de connaissances avant de passer à la leçon suivante, a salué l’enseignant.

    Enseignante à l’école Mouhamadou Fadel Mbacké, Sokhna Seck, bénéficiaire de la formation, suggère de démultiplier ces sessions pour le reste des équipes pédagogiques restées dans les écoles et à travers des cellules d’animation interne.

    « Les cahiers d’exercices doivent parvenir dans le sac de l’élève pour que l’entraînement par des exercices soit de mise afin de familiariser les mathématiques avec les élèves dès le cycle primaire », a-t-elle dit.

    Il est possible de réutiliser ces cahiers. Une note en première page indique que les élèves ne doivent pas écrire dessus. L’enseignant leur demande de faire les exercices de la rubrique « Je m’entraîne » dans leur cahier de brouillon ou sur leur ardoise.

    Pour les exercices de la rubrique « Je m’évalue », ils travaillent dans leur cahier de devoirs. Cependant, poursuit la note, les élèves pourront écrire directement dans les cahiers d’exercices si le comité de gestion de l’école a la possibilité, en début d’année scolaire, de reprographier le nombre de cahiers nécessaires.

    ADL/OID/BK/MTN

  • SENEGAL-AFRIQUE-EDUCATION / L’enseignement des mathématiques doit être nécessairement amélioré (SG Confemen)

    SENEGAL-AFRIQUE-EDUCATION / L’enseignement des mathématiques doit être nécessairement amélioré (SG Confemen)

    Dakar, 2 jan (APS) – L’enseignement des mathématiques demeure un enjeu d’importance dans la plupart des pays africains, les évaluations des organisations et structures mandatées par la Conférence des ministres de l’Éducation des pays d’Afrique subsaharienne ayant le français en partage (Confemen) ayant révélé la nécessité d’améliorer l’enseignement et l’apprentissage de cette discipline à tous les niveaux, a souligné le secrétaire général de cette instance de la Francophonie.

    Si les résultats du programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Confemen (Pasec) de 2014 et de 2019 ont montré que beaucoup de pays, dont le Sénégal, ont réalisé d’énormes efforts dans l’enseignement des mathématiques, il reste beaucoup à faire dans ce domaine, a relevé Abdel Rahmane Baba-Moussa.

    Il a dressé ce constat lors du premier Colloque de consensus sur l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques, tenu récemment à Dakar.

    Selon le secrétaire général de la Confemen, « il est nécessaire de revoir les méthodes, les contenus et la formation afin de bien enseigner cette discipline fondamentale ».

    La conférence de consensus organisée à Dakar est une initiative de la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements ayant le français en partage (CONFEMEN). Elle est initiée en partenariat avec le Centre national d’étude des systèmes scolaires (Cnesco) de France, avec le soutien de l’Agence française de développement et du ministère de l’Éducation nationale du Sénégal.

    Cette première conférence de consensus en Afrique sur l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques a été une tribune pour les différents acteurs et partenaires de se pencher sur la problématique et de proposer des pistes de solution, a souligné le secrétaire général de la Confemen.

    « L’enseignement et l’apprentissage des mathématiques », le thème retenu pour cette conférence, se justifie par « les insuffisances constatées en mathématiques dans presque tous les pays », a-t-il expliqué.

    Ces insuffisances ont été constatées « aussi bien au niveau des élèves qu’au niveau des enseignants, avec une baisse de performance des élèves de fin de scolarité », a-t-il précisé.

    Le secrétaire général de la CONFEMEN a aussi souligné que les études réalisées dans les classes bilingues ont montré que les élèves qui apprennent avec leur langue maternelle, sont plus réactifs et meilleurs en mathématiques que les autres élèves des classes classiques.

    Ce qui, pour lui, équivaut à dire que la langue d’enseignement peut être aussi un obstacle à l’enseignement et à l’apprentissage des mathématiques.

    Ainsi, pour « pallier cette situation », la Confemen souhaite poursuivre son accompagnement au bénéfice des pays subsahariens francophones pour les aider à implémenter la culture de l’évaluation dans leurs systèmes éducatifs.

    ADL/ASG/OID/BK/MTN

     

  • SENEGAL-RELIGIONS-SOUVENIRS   / La Semaine du patrimoine de Cheikh Ahmadou Bamba démarre par une exposition de photos du défunt guide religieux

    SENEGAL-RELIGIONS-SOUVENIRS   / La Semaine du patrimoine de Cheikh Ahmadou Bamba démarre par une exposition de photos du défunt guide religieux

    Dakar, 2 jan (APS) – La célébration de la Semaine du patrimoine de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927) a démarré par le vernissage d’une exposition consacrée au défunt guide religieux, fondateur de la confrérie des mourides, en présence du Premier ministre, Amadou Ba, a constaté l’APS, mardi, à Dakar.

    Plusieurs membres du gouvernement, dont les ministres chargés de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Doudou Ka, et son collègue de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, y ont pris part.

    La directrice générale de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations, Zahra Iyane Thiam, l’ancien ministre Madické Niang et des personnalités de la confrérie des mourides, dont Mbakiyou Faye, représentant du khalife général des mourides à Dakar, ont pris part au lancement de la célébration de la Semaine du patrimoine de Cheikh Ahmadou Bamba.

    L’événement se tient au Musée des civilisations noires et se poursuivra jusqu’à samedi.

    L’exposition montre au public six photos ‘’inédites’’ du guide religieux. Sur l’une, on le voit procéder à la pose de la première pierre de la mosquée de Diourbel (centre), le 11 mars 1918.

    Les photos ont été retrouvées dans une collection privée et acquises lors d’une vente aux enchères à Lyon, en France, le 8 mars 2023, par des disciples mourides à 60.000 euros, 39.357.420 francs CFA.

    L’exposition offre aux visiteurs la possibilité de voir le patrimoine de Cheikh Ahmadou Bamba, des effets personnels, dont des habits et des ustensiles, ainsi que la maquette du musée Barkélou.

    ‘’Un jour d’histoire et de culture’’, a dit le Premier ministre en parlant de la date de ce jour, qui marque le début de la célébration de la Semaine du patrimoine de Cheikh Ahmadou Bamba.

    ‘’Un trésor inestimable, une lumière spirituelle, qui continue d’éclairer notre chemin’’, a ajouté Amadou Ba en visitant l’exposition.

    Le fondateur du mouridisme est ‘’une figure […] dont l’héritage transcende les frontières, l’espace et le temps’’, a souligné le chef du gouvernement, assurant que ‘’le Sénégal est fortement engagé dans la sauvegarde de son patrimoine et s’y est attelé depuis fort longtemps’’.

    Selon le Premier ministre, le président de la République, Macky Sall, a demandé au ministre de la Culture et du Patrimoine historique de publier un arrêté inscrivant la ‘’mémoire iconographique’’ de Cheikh Ahmadou Bamba sur la liste du patrimoine immatériel sénégalais.

    Le chef de l’État a remboursé de tous leurs frais ceux qui ont acquis les photos retrouvées à Lyon, selon Serigne Chérif Fantamady Mbacké, le représentant du khalife général des mourides à la cérémonie de lancement de la Semaine du patrimoine.

    Au Musée des civilisations noires, le public a la possibilité d’acheter des copies des photos retrouvées à Lyon.

    Des conférences sont prévues au même endroit durant la célébration de la Semaine du patrimoine, sur les thèmes ‘’Cheikh Ahmadou Bamba au-delà des frontières’’, ‘’Place de la femme dans le mouridisme’’, etc.

    FKS/ESF/MTN