Auteur/autrice : Aboubacar Demba Cissokho

  • AFRIQUE-CINEMA / Echos du Fespaco 2025

    AFRIQUE-CINEMA / Echos du Fespaco 2025

    Ouagadougou, 24 fév (APS) – Entre le début des projections dans toutes les sections de l’événement, diverses activités et rencontres, voici quelques échos de la 29-ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (FESPACO).

    — MICHEL ZONGO : Le réalisateur burkinabè Michel Zongo, poursuit, avec son nouveau film documentaire ‘’L’homme qui plante les baobabs’’ (en compétition au Fespaco 2025), son regard interrogatif sur les actions de populations de terroirs ‘’oubliés’’, résilients et inscrits résolument dans la recherche de solutions face à l’absence de politiques publiques efficaces. Le documentaire met en lumière la détermination d’un homme, E Hadj Salifou Ouédraogo, 82 ans, à reverdir une zone frappée de plein fouet par la sécheresse des années 1970. Depuis 50 ans, il plante des baobabs dans son village situé à l’ouest du Burkina Faso, où il s’est installé en 1973, suscitant au début une certaine incompréhension. En un demi-siècle de travail sérieux, bien pensé, il a planté plus de 4600 baobabs qui s’étendent à perte de vue. C’est à ce combat que Michel Zongo consacre ce film de 70 minutes, relevant le souci de l’homme de faire exister ces arbres majestueux et millénaires, rares et en voie de disparition dans la savane africaine.

    — SENEGAL : Le ministre sénégalais de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, présente samedi à l’ouverture de la 29-ème édition du Fespaco au Palais des sports de Ouaga-2000, a visité dimanche matin le stand du Sénégal installé au Marché international du cinéma africain et de la télévision (MICA). Elle a rencontré quelques-uns de professionnels sénégalais du cinéma présents à Ouagadougou, réitérant la volonté des autorités étatiques sénégalaises d’accompagner les acteurs du secteur. Quelque 23 films sénégalais sont présents dans la sélection officielle de cette édition, dont ‘’Demba’’, de Mamadou Dia, en compétition pour l’Etalon d’or de Yennenga, dans la section longs-métrages de fiction.

    — LIBATIONS : la traditionnelle cérémonie de libations a eu lieu dimanche matin, au lendemain de l’ouverture de l’édition 2025 du Fespaco, à la Place des cinéastes. Elle a été marquée par le dévoilement de la statue de Roger Gnoan Mbala, réalisateur ivoirien, lauréat de l’Etalon d’or de Yennenga en 1993 avec son film ‘’Au nom du christ’’, venue enrichir la Colonne des Étoiles, où sont immortalisés les noms des cinéastes les plus illustres, en tête desquels se trouve le Sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007). Le second acte de la cérémonie a consisté en une procession de la Place des cinéastes au siège du Fespaco où les festivaliers ont honoré la mémoire de Paulin Soumanou Vieyra, un des pionniers du cinéma africain, dont le centenaire de la naissance est célébré cette année. Stéphane, son fils, le ministre burkinabè Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, porte-parole du gouvernement, les cinéastes Gaston Kaboré et Balufu Bakupa Kanyinda, le directeur de la Cinématographie du Sénégal ont assisté à ce moment dans la cours du siège du Fespaco.

    — SOULEYMANE CISSE : Depuis l’ouverture de la 29-ème édition du Fespaco, samedi, l’ombre du cinéaste malien Souleymane Cissé, décédé mercredi dernier à l’âge de 84 ans, plane sur les premiers actes posés pour célébrer les cinémas d’Afrique. Lors de la cérémonie d’ouverture organisée au Palais des sports de Ouaga-2000, son image est apparue à l’écran. Cissé devait présider le jury de la compétition de longs-métrage de fiction. Souleymane Cissé était l’une des figures de proue du cinéma sur le continent, primé deux fois Etalon d’or de Yennenga avec ses films ‘’Baara’’ (1979) et ‘’Finyè’’ (1983). Il laisse à la postérité un héritage inestimable avec d’autres films de renom comme ‘’Yeelen’’ (1987) et ‘’Den Muso’’ (1975). Samedi soir, au cinéma Burkina, une veillée d’hommage lui a été dédiée, ponctuée par des témoignages sur son talent, son humilité, son sens de l’anticipation, son souci de faire voir à l’écran les luttes d’hommes et de femmes pour la dignité et la préservation de valeurs positives de leurs cultures.

    — SEMAINE DE LA CRITIQUE : La première édition de la « Semaine de la critique », innovation de cette 29-ème édition, s’est ouverte dimanche après-midi au siège de l’ex-Conseil économique et social, en présence du ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme. Elle sera marquée par la projection de dix films de long-métrage (5 fictions et autant de documentaires) et couronnée par l’attribution du Prix Clément-Tapsobla, du nom d’un critique burkinabé, membre fondateur de l’Association des critiques du Burkina (ASCRIC-B) et de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC), décédé en 2020. L’objectif de cette « Semaine de la critique » est, selon le président de l’ASCRIC-B, Abraham Bayili, de ‘’donner une visibilité accrue à la critique cinématographique durant le Fespaco, à travers une programmation diversifiée et inclusive’’, de ‘’proposer une sélection originale des films d’Afrique et de sa diaspora, choisis pour leur audace artistique et leur profondeur thématique’’, de ‘’créer un espace de rencontres et de discussions entre professionnels du cinéma, critiques et spectateurs’’, de ‘’favoriser la production et la diffusion d’articles et de critiques pour enrichir le discours autour du cinéma africain’’…

    ADC

  • AFRIQUE-CINEMA / Ouverture du FESPACO 2025 : l’image d’un Burkina résilient

    AFRIQUE-CINEMA / Ouverture du FESPACO 2025 : l’image d’un Burkina résilient

    +++Par Aboubacar Demba Cissokho et Fatou Kiné Sène+++

    Ouagadougou, 22 fév (APS) – Une chorégraphie axée sur la résilience et la volonté d’un peuple de rester debout, ancré dans ses valeurs de dignité, a consacré l’ouverture de la 29-ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), a constaté l’Agence de presse sénégalaise.

    Intitulé ‘’Ouili’’ (Lève-toi, en dioula), le spectacle mis en scène par Aristide Tarnagda fait clairement référence à la situation sociopolitique et sécuritaire que traverse le Burkina Faso, marquée par des attaques terroristes dans de nombreuses contrées du pays. La cérémonie s’est déroulée en présence du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, et le maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, président du Tchad, pays invité d’honneur de cette édition.

    Tarnagda, assisté de Aguibou Bougobali Sanou, avec des artistes de plusieurs disciplines, ont proposé un spectacle qui a fait appel au passé, utilisé comme miroir et reflet d’un présent contrarié, mais plein de promesses de projection vers un futur plein d’espoir pour le Burkina Faso et tous les peuples en lutte pour plus de liberté, de justice, d’indépendance et d’égalité. ‘’Ouili’’ est un mélange harmonieux de musique, de conte, de danse, de textes, de musique et de cinéma, exécuté par 120 artistes mobilisés depuis près de deux mois.

    Le Fespaco 2025 appelle à s’ancrer dans nos valeurs, selon Khady Diène Gaye

    Pour le ministre sénégalais de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, cette édition du festival panafricain, axée sur le thème : ‘’Cinémas d’Afrique et identités culturelles’’, appelle les peuples à s’ancrer dans les valeurs africaines. Elle a assisté pour la première fois à la cérémonie officielle d’ouverture de la 29ème édition du FESPACO (22 février au 1er mars) au palais des sports de Ouaga 2000, dans la capitale burkinabé.

     » (…) Cette édition du FESPACO, avec comme pays invité d’honneur le Tchad, et placée aussi sous le signe de l’identité culturelle africaine, nous renvoie tous, les pays africains, et particulièrement les pays de l’Afrique de l’Ouest, à l’obligation de rester fortement ancrés dans nos valeurs traditionnelles culturelles », a-t-elle dit à la fin de la cérémonie.

    Pour Mme Gaye, le thème de cette édition « Cinémas africains et identités culturelles » est  » en parfaite corrélation et en parfait arrimage avec le nouveau référentiel des politiques publiques de développement qui veut asseoir une vision d’un Sénégal prospère, juste, souverain, mais aussi ancré dans une Afrique et dans nos valeurs fortes culturelles ».

    Khady Diène Gaye a apprécié la cérémonie qui fut  »très belle et plus riche en symboles. »  »A travers les différentes allocutions qui se sont succédées, nous tous restons convaincus que c’est à travers la culture, l’art, les différentes formes d’expressions culturelles, à savoir le cinéma que nous pourrons asseoir un véritable développement durable. », a-t-elle soutenu.

    Selon Khady Diène Gaye, l’Afrique regorge de talents, des références qui ne doivent pas être importés pour la jeunesse, qui constitue la plus grande majorité de nos populations. Elle faisait allusion au spectacle d’ouverture intitulé ‘’Ouili’’ (Lève-toi, en dioula) appelant à la persévérance pour sortie de cette violence notée sur le continent.

    Le Sénégal présent avec une délégation de soixante membres

    Des talents sénégalais tels que Sembène Ousmane, Mohamed Mbougar Sarr, Felwine Sarr, Souleymane Cisse du Mali, etc., ont été cités parmi ceux qui ont montré la voie pour une Afrique unie, solidaire, prospère, ancrée dans des valeurs fortes. Selon Khady Diène Gaye, le Sénégal a contribué à l’organisation de cette édition du FESPACO comme il l’a toujours fait. ‘’Le Sénégal est venu avec son appui comme chaque fois et cela a été remis à la délégation générale du FESAPACO’’, a-t-elle signalé.

    Le Sénégal est présent à cette 29-ème édition du FESPACO avec une délégation d’une soixantaine de personnes, a fait savoir le ministre, estimant qu’une sélection record de plus d’une vingtaine de films représentent le Sénégal.

    Pour chaque film, renseigne le ministre, ‘’il y a des thématiques très riches, assez variées à l’image d’’’Une si longue lettre’’, de la réalisatrice Angèle Diabang, et ‘’Timpi Tampa’’, d’Adama Bintou Sow. ‘’Nous espérons qu’on rentrera avec des trophées à la clôture’’, a-t-elle lancé, relevant qu’avec son équipe du département de la Culture, elle fera ‘’tout pour accompagner le cinéma sénégalais et, au-delà, le cinéma ouest africain’’.

    ADC/FKS