Auteur/autrice : Amadou Ba

  • SENEGAL-RELIGION / L’Evêque du diocèse de Ziguinchor en visite pastorale de quatre jours, à Dakar, en mars

    SENEGAL-RELIGION / L’Evêque du diocèse de Ziguinchor en visite pastorale de quatre jours, à Dakar, en mars

    Dakar, 18 fev (APS) – L’Evêque du diocèse de Ziguinchor (sud), Monseigneur Jean- Baptiste Valter Manga, effectuera une visite pastorale dans l’archidiocèse de Dakar du 1er au 4 mars prochain, a-t-on appris de source officielle.

    Dans un communiqué parvenu, mardi, à l’APS, le président du comité ad hoc installé à cet effet, a exprimé sa joie et invité l’ensemble des fidèles, les médias ainsi que toutes les personnes de bonne volonté à prendre part à cette visite pastorale dans un esprit de foi et de communion fraternelle.

    ‘’Cette visite s’inscrit dans la mission pastorale de l’Évêque, qui vient à la rencontre des fidèles, notamment ceux originaires du diocèse de Ziguinchor, pour les fortifier dans leur foi, recueillir leurs préoccupations et renforcer les liens de communion au sein de l’Église’’, lit-on dans le texte.

    Ce séjour de quatre jours de Monseigneur Jean- Baptiste Valter Manga sera ponctuée par la célébration eucharistique solennelle qu’il présidera, le dimanche 2 mars 2025, à 9 heures 30 minutes, en l’église des Martyrs de l’Ouganda.

    ‘’À l’issue de la célébration, l’Évêque de Ziguinchor tiendra un point de presse et prendra part à la journée fraternelle et gastronomique (…) avec une vente de spécialités casamançaises dont les bénéfices seront intégralement versés au profit du diocèse de Ziguinchor’’, poursuit le communiqué.

    La veille, le samedi 1er mars, le prélat aura des ‘’des échanges privilégiés’’ avec les fidèles à la salle Georges Courrier de la paroisse des Martyrs de l’Ouganda, qui ‘’porteront sur les orientations stratégiques, les défis pastoraux et les perspectives de développement du diocèse, tant à l’échelle locale qu’interdiocésaine’’, ajoute la même source.

    Le communiqué précise également que durant son séjour, Monseigneur Jean-Baptiste Valter Manga rendra des visites de courtoisie à des autorités étatiques.

    ABB/SBS/OID

  • SENEGAL-JUSTICE-VERDICT / Les cinq partisans de Farba Ngom relaxés par le tribunal des flagrants délits de Dakar

    SENEGAL-JUSTICE-VERDICT / Les cinq partisans de Farba Ngom relaxés par le tribunal des flagrants délits de Dakar

    Dakar, 18 fév (APS)- Les cinq partisans du député de l’opposition Mamadou Ngom dit Farba Ngom, dont l’immunité parlementaire a été levée récemment, ont été relaxés, mardi, par le tribunal des flagrants délits de Dakar, devant lequel ils ont comparu pour rassemblement non autorisé, a constaté l’APS.

    Les prévenus avaient été arrêtés le 13 février dernier dans les alentours des locaux du Pool judiciaire financier (PJF), alors qu’ils manifestaient leur soutien au député. Ce dernier y était interrogé dans le cadre d’une enquête sur des activités suspectes de blanchiment de capitaux dont la valeur est estimée provisoirement à plus de 125 milliards de francs CFA.

    Le président du tribunal n’a pas suivi la représentante du ministère public, qui avait demandé ‘’l’application de la loi’’ à l’encontre des prévenus à qui elle a reproché d’avoir jeté des pierres aux forces de défense et de sécurité, et d’avoir caillassé des véhicules, le jour des faits.

    Les cinq prévenus ont finalement été relaxés et sont sortis libres du tribunal des flagrants délits de Dakar, a constaté l’APS.

    CMS/ABB/ASG/SBS

  • SENEGAL–CANADA-GENRE / Lancement d’un programme de formation des managers pour une gouvernance inclusive

    SENEGAL–CANADA-GENRE / Lancement d’un programme de formation des managers pour une gouvernance inclusive

    Dakar, 18 fév (APS) – L’École nationale d’administration publique (ENAP) du Canada a lancé, mardi, à Dakar, un programme de formation des managers en gouvernance inclusive, destiné à les outiller en vue du renforcement du pouvoir des femmes et des filles.

    Ce programme, lancé en collaboration avec le ministère sénégalais de la Fonction publique et de la Réforme du service public (MFPRSP), entre dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’institutionnalisation de l’équité et de l’égalité de genre (PRIEEG) du ministère de la Famille et des Solidarités (MFS).

    ‘’Cette rencontre rentre dans le cadre de l’opérationnalisation du profil du manager en gouvernance inclusive. Un programme que nous avons lancé ensemble avec le PRIEEG et qui vise à capaciter les managers au niveau de l’administration publique sénégalaise’’, a déclaré Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public.

    Il s’exprimait lors du lancement du programme de formation du manager en gouvernance inclusive, d’une durée de neuf mois et qui a été validé au bout de deux ans d’élaboration.

    Selon les organisateurs, cette rencontre fait suite à celle portant sur le profil de compétences du manager en gouvernance inclusive et aux ateliers d’appropriation.

    Mme Madina Hady Tall, directrice terrain du PRIEEG

    Le PRIEEG est ‘’un outil très important pour nous parce que dans le cadre de la formation continue des agents de l’État, nous avons besoin de les capaciter chaque jour, surtout sur des questions managériales et du renforcement des capacités’’, a soutenu Olivier Boucal.

    Selon lui, ce programme va aider les autorités sénégalaises à former des managers capables d’être des catalyseurs du développement économique et social.

    ‘’Pour construire le Sénégal que nous voulons, c’est-à-dire le Sénégal projeté à travers la vision Sénégal 2050, il faudrait que nous ayons des managers qui intègrent dans leur processus l’approche genre, et qui disposent d’un certain nombre de compétences’’, a ajouté le ministre.

    Présente au lancement du programme, Madina Hady Tall, directrice terrain du PRIEEG rappelle qu’il est mis en œuvre au Sénégal par l’école nationale d’administration publique du Canada pour une durée de cinq ans (2021-2026).

    ‘’Nous sommes réunis aujourd’hui dans le cadre de la composante 3 du PRIEEG, qui porte sur le renforcement des capacités des cadres de l’administration publique sénégalaise en gouvernance inclusive’’, a-t-elle précisé.

    CMS/ABB/OID

  • SENEGAL-JUSTICE / Vingt nouveaux auxiliaires de justice admis dans l’Ordre national des experts du Sénégal

    SENEGAL-JUSTICE / Vingt nouveaux auxiliaires de justice admis dans l’Ordre national des experts du Sénégal

    Dakar, 17 fev (APS) – Quelque vingt nouveaux auxiliaires de justice ont prêté serment, lundi, lors d’une cérémonie organisée au tribunal de grande instance hors classe de Dakar, intégrant ainsi l’Ordre national des experts du Sénégal (ONES), a constaté l’APS.

    ‘’Après avoir terminé leurs parcours professionnels avec la soutenance avec succès d’un mémoire de fin de stage, ces auxiliaires de la justice ont été agréés par le conseil de l’ordre’’, a dit Amath Sow, secrétaire général de l’ONES, à l’issue de la cérémonie de prestation de serment.

    Cet exercice obligatoire, a-t-il rappelé, est prévu par une loi du 17 février 2017 et l’article 67 de son décret d’application qui exige aux experts de jurer de respecter la loi et de faire respecter la loi dans leurs travaux et de se consacrer avec dévouement à l’exercice de la profession d’expert.

    ‘’Ces experts sont désormais à la disposition des cours et tribunaux. Leur rôle est d’éclairer le tribunal dans tous les contentieux pour lesquels le juge a besoin d’avoir un éclairage technique’’, a souligné l’expert fiscal et mandataire judiciaire auprès des cours et tribunaux.

    Amath Sow a indiqué que l’ordre national des experts du Sénégal regroupe huit sections de spécialité technique à vocation économique, dont le rôle premier est de se mettre d’abord à la disposition des juridictions et également de participer à la sécurisation et à la vulgarisation des activités économiques. 

    Un des nouveaux membres de l’ONES, après sa prestation de serment

    Ces sections, a-t-il cité, sont : la section fiscale, la section commerciale, la section industrie, la section immobilière, la section maritime, cargaison aérienne et terrestre, la section maritime corps et machines, la section automobile et la section incendie.

    La profession d’expert existe au Sénégal depuis 1964 et ses membres travaillent aux côtés des juridictions et de la justice.

    ‘’C’est un métier qui est très lourd en termes de responsabilité, en termes d’indépendance mais également, en termes de moralité’’, a rappelé le secrétaire général de l’ONES.

    CMS/ABB/SBS/AB/OID

  • SENEGAL-GENRE-LEGISLATION / L’application effective des lois contre les VBG fait défaut, selon un membre de la société civile

    SENEGAL-GENRE-LEGISLATION / L’application effective des lois contre les VBG fait défaut, selon un membre de la société civile

    Dakar, 14 fév (APS) – La présidente de la Synergie des organisations de la société civile pour l’élimination des violences basées sur le genre a mis en exergue le défaut d’application effective des lois contre ces atteintes aux droits et à la dignité des femmes, malgré l’existence d’un arsenal juridique les réprimant.

    ‘’On a un cadre juridique, qui dispose d’un arsenal juridique assez important sur les questions d’élimination de violences basées sur le genre. Mais on a énormément de problèmes au niveau de l’application de la loi. C’est ça qui fait défaut’’, a fait remarquer Penda Seck Diouf.

    La présidente de la Synergie des organisations de la société civile pour l’élimination des violences basées sur le genre s’exprimait, jeudi, à l’ouverture d’un atelier de planification de trois jours portant sur le projet ‘’Appui à l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles : une perspective d’autonomisation’’.

    La défaillance dans l’application de la loi et les préjugés sexistes constituent des entraves à une action en justice ou à la dénonciation, pour les femmes victimes de violences basées sur le genre (VBG), a-t-elle souligné, estimant que les cas avérés sont largement en deçà des cas déclarés.

    ‘’Il existe en effet, d’autres formes de violences, en dehors de celles physiques et sexuelles, comme les violences morales et psychologiques et les violences émergentes telles que les violences numériques, environnementales et économiques qui ne sont souvent pas rapportés’’, a signalé Penda Seck Diouf.

    Or, a-t-elle ajouté, les violences environnementales et économiques constituent une entrave à la participation économique des femmes et à leur implication dans des activités sociales.

    ‘’Ces violences se matérialisent par une difficulté d’accès aux services sociaux de base, au foncier, aux opportunités de développement et à la justice’’, a déclaré la défenseure du droit des femmes.

    Selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), 31,9% des femmes ont subi au moins une forme de VGB, en 2024.

    ‘’Les VGB sont devenues un véritable problème de santé publique et l’autonomisation des femmes est un levier fort dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG)’’ a-t-elle relevé, ajoutant que les deux sont indissociables.

    KM/ABB/OID

  • SENEGAL–JUSTICE / Farba Ngom rentre chez lui après sa première comparution devant le collège des juges du PJF

    SENEGAL–JUSTICE / Farba Ngom rentre chez lui après sa première comparution devant le collège des juges du PJF

    Dakar, 13 fév (APS) – Le député, Mouhamadou Ngom dit Farba, dont l’immunité parlementaire a été levée par l’Assemblée nationale le 24 janvier dernier, est rentré libre, après sa première comparution, jeudi, devant le collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF) dans le cadre d’une enquête sur des activités suspectes de blanchiment de capitaux dont la valeur est estimée provisoirement à plus de 125 milliards de francs CFA, a constaté l’APS.

    ‘’Notre client rentre chez lui, avec nous, et nous espérons pouvoir nous reposer. Nous nous retrouverons avec les juges dans 15 jours pour poursuivre les éclairages que nous devons apporter à notre société’’, a déclaré Doudou Ndoye, l’un des avocats du mis en cause.  

    Répondant à la question de savoir quelles charges pèsent sur leur client, la robe noire a indiqué que ‘’les avocats sont tenus par le secret de l’instruction’’.

    ‘’Je ne vais pas révéler ici les charges retenues contre mon client. Je sais aussi que mes confrères ne divulgueront pas les détails de cette audition’’, a fait savoir Doudou Ndoye.

    Mouhamadou Ngom dit Farba est arrivé dans les locaux du PJF aux alentours de 10 heures et en est ressorti vers 13 heures, accompagné de ses conseils.

    Plusieurs de ses partisans s’étaient ressemblés aux alentours de la juridiction avant qu’ils ne soient dispersés par des jets de grenades lacrymogènes des Forces de défense et de sécurité.

    CMS/ABB/ASG

  • SENEGAL-GENRE / Près de 32% de femmes victimes de VBG en 2024 (officiel)

    SENEGAL-GENRE / Près de 32% de femmes victimes de VBG en 2024 (officiel)

    Dakar, 13 fév (APS) – Près de 32% des femmes ont subi au moins une forme de violence basée sur le genre (VGB) au Sénégal en 2024, avec une prévalence plus forte dans sept des quatorze régions, a déclaré, jeudi, à Dakar, le secrétaire général du ministère de la Famille et des Solidarités (MFS), Ndiogou Diouf, citant des données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).

    « L’Enquête nationale de référence sur les violences faites aux femmes menées par l’ANSD, et partagé récemment, nous a révélé que près de trois femmes sur dix ont subi au moins une forme de violence au cours des 12 derniers mois, soit un taux de prévalence de 31,9% », a-t-il souligné.

    Le secrétaire général du ministère de la Famille s’exprimait à l’ouverture d’un atelier de planification du projet « Appui à l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles : une perspective d’autonomisation ».

    Ce programme de sept ans est doté d’un budget d’un montant de 15 millions de dollars, soit plus 6 milliards de francs CFA.

    Prévu pour trois jours, cet atelier est organisé en partenariat avec ONU Femmes et Affaires mondiales Canada, le ministère du gouvernement fédéral chargé des relations diplomatiques et consulaires.

    L’objectif de cette rencontre est d’élaborer le plan de mise en œuvre de la première année du projet dans les sept régions d’intervention (Dakar, Kédougou, Kolda, Matam, Sédhiou, Tambacounda et Ziguinchor) qui enregistrent le plus de cas de violences faites aux femmes au Sénégal, ont indiqué les organisateurs.

    « Les violences faites aux femmes au Sénégal que nous avons recensées ces derniers temps nous appellent à des mesures plus fortes en termes de prévention », a plaidé le secrétaire général du ministère de la Femme et des Solidarités, ajoutant que les pouvoirs publics ont initié en ce sens plusieurs projets et programmes.

    Ndiogou Diouf a cité, à ce sujet, l’Agenda national de la fille, la construction d’un centre national pour la prise en charge holistique des victimes de VBG et de centres régionaux pour garantir aux victimes une prise en charge à travers une offre de services adaptés.

    M. Diouf a également rappelé, parmi les politiques du gouvernement visant à lutter contre ces violences, les réformes juridico-institutionnelles déjà effectuées, notamment la loi de 2020 criminalisant le viol et la pédophilie au Sénégal.

    Il a de même évoqué les dispositions de l’article 298 du Code pénal incriminant les violences physiques faites aux femmes.

    KM/ABB/BK

  • SENEGAL-ONU-ACCREDITATION / L’ONG sénégalaise AHDIS admise au Conseil économique et social de l’ONU (communiqué)

    SENEGAL-ONU-ACCREDITATION / L’ONG sénégalaise AHDIS admise au Conseil économique et social de l’ONU (communiqué)

    Dakar, 13 fév (APS)- Le président de l’Organisation non gouvernementale Action humaine pour le développement intégré au Sénégal (AHDIS), Amacodou Diouf a annoncé l’admission de la structure qu’il dirige au Conseil économique et social des Nations unies.

    ‘’Après trois ans de travail acharné, notre équipe est fière de cette reconnaissance qui témoigne de notre engagement pour le développement intégré au Sénégal’’, a fait savoir Amacodou Diouf, dans un communiqué parvenu, mercredi, à l’APS.

    Ce statut permettra, selon lui, à AHDIS de participer activement aux discussions à l’ONU, de faire entendre la voix des communautés et d’influencer les politiques de développement.

    Cette accréditation au Conseil économique et social des Nations unies s’ajoute à celle d’observateur avec statut consultatif auprès de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), obtenue par l’ONG sénégalaise, en 2019.

    MT/ABB/SKS/ASB

  • SENEGAL-MEDIAS-COMMEMORATION / A Mboro, des radios communautaires qui parlent aux habitants

    SENEGAL-MEDIAS-COMMEMORATION / A Mboro, des radios communautaires qui parlent aux habitants

    Par Mamadou Yaya Kanté

    Dakar, 13 fev (APS) – À Mboro, commune située dans la zone des Niayes, dans le département de Tivaouane, les radios communautaires, Mboro FM et Niayes FM, ont comme ligne éditoriale : rassembler, informer, et éduquer. Une tâche exaltante dont les journalistes et tout le personnel de ces deux médias s’acquittent avec joie, au bonheur des 40 mille âmes qui peuplent cette ville. En cette journée de commémoration de la Journée internationale de la radio, ce 13 février, l’APS s’est rendue à Mboro dans les studios de ces deux radios communautaires qui s’y sont installées, depuis 22 ans pour l’une.

    Logée à l’étage d’un bâtiment R+1, à quelques encablures de la place du marché, Mboro FM émet depuis 2022. Elle a été fondée par Cheikh Tidiane Ndiaye, un ancien député, originaire du terroir, avec comme ambition d’en faire une radio de proximité.

    L’entrée de la radio communautaire Niayes FM

    ‘’C’est une radio vraiment proche des populations. D’ailleurs, on l’appelle +Kaddu Askan Wi+ (La voix du peuple)’’, précise justement Mansour Cissé, son directeur trouvé dans ses locaux.

    Dans son studio baptisé El Hadj Gora Deguène Diop, en hommage à un sage de la cité aujourd’hui décédé, l’émission musicale Keppar, qu’on peut traduire par ‘’cour, patio’’, de DJ Khalil, touche à sa fin en cette matinée de samedi.

    ‘’Je passe trois fois par semaine : lundi, mardi et samedi. Je ne fais que du divertissement et je n’interviens pas sur les autres sujets’’, précise l’animateur.

    Mansour Cissé, directeur de Mboro FM

    Fondée pour donner la parole aux populations locales, Mboro FM s’est imposée comme une référence en matière de radio communautaire. Elle diffuse en langues locales et en français, facilitant ainsi l’accès à l’information pour un public varié.

    ‘’Chaque jour, des animateurs engagés et passionnés produisent des émissions interactives et les auditeurs participent activement’’, explique Ben Amar Sylla, animateur et technicien. ‘’Notre but est de répondre aux préoccupations de la population en créant un espace d’échanges’’, ajoute-t-il.

    DJ Khalil, animateur à Mboro FM

    A midi, Mboro FM diffuse en synchronisation le journal de midi de la RFM. A 13 heures, rebelote pour l’édition en wolof. Aussitôt après, Moustapha Diouf prend le relais avec Demb ak tey, une émission qui revisite le passé glorieux de Mboro et des environs. Les anciens sont ainsi ressuscités et donnés en exemple aux plus jeunes.

    Promotion des langues locales et de la diversité socio-culturelle

    Dans cette station radio, la programmation est diversifiée, alliant informations, des émissions sur la culture, l’éducation, le sport et le divertissement. Le titre du programme phare est remporté est Blog matin, le journal local, qui traite des nouvelles de la cité, du lundi au vendredi.

    A celui-ci s’ajoute Yabalu bes bi. ‘’C’est une émission religieuse, qui partage des conseils sur les comportements, les pratiques islamiques’’, explique le directeur de Mboro FM.

    Dans cette radio communautaire généraliste, en plus d’avoir des émissions bien appréciées localement, la promotion des langues nationales occupe également une bonne place. Diléré Pulaar, par exemple, des discussions sur l’Islam en langue pulaar, 100% Diola, une émission en langue diola, font ressortir la riche diversité sociologique de cette commune.

    Au principal carrefour de la ville, au rez-de-chaussée d’un immeuble, les portes de Niayes FM, une autre station radio communautaire s’ouvrent au visiteur. Fondée en 2004 par l’ONG Jeunesse Engagée pour le Développement (JED), Niaye FM joue un rôle d’information et de communication sociale.

    En studio, Mame Diarra Bousso anime son émission musicale Tey Mu Neex. Mbaye, le technicien, reçoit une dame venue signaler une personne perdue de vue. Après avoir recueilli les informations nécessaires, il la rassure. ‘’L’annonce passera dans un instant. Les annonces de personnes perdues de vue sont gratuites », dit-il.

    Les Mborois apprécient

    Grâce à une grille de programmes diversifiée et riche, ces stations radio sont devenues un véritable carrefour d’échanges pour la communauté.

    Mboro FM et Niayes FM, permettent ainsi aux populations des Niayes d’avoir accès à une information locale fiable et à des espaces d’expression essentiels à la cohésion sociale. Et les Mborois apprécient

    ‘’Chaque matin, j’écoute +Bloc Matinal+ sur Mboro FM. Cela me permet de suivre l’actualité locale, surtout les sujets sur le commerce local, le marché, les infrastructures et l’environnement. On se sent concerné par les débats et parfois, on entend nos doléances être relayées à la radio’’, témoigne Mamadou Diop.

    Maimouna Touré, elle, écoute plus les émissions musicales, comme Tey mu neex sur Niayes FM. ‘’C’est une émission très divertissante avec une grande animatrice, Mame Diarra Bousso. J’apprécie beaucoup ce qu’elle fait’’, confie-t-elle.

    ‘’J’écoute souvent +Demb ak Tay+ sur Mboro FM, parce que ça parle de l’histoire et des anciens. Ça me rappelle les traditions et m’aide à mieux comprendre comment notre communauté a évolué. Ce que j’apprécie le plus, c’est quand ils abordent les changements dans notre métier de pêcheur et les défis qu’on rencontre aujourd’hui ».

    « Les émissions sur Niayes FM et Mboro FM parlent des vrais problèmes de notre ville. Elles donnent la parole aux habitants et parfois même aux autorités. Grâce à elles, on sent que nos préoccupations sont prises en compte », magnifie Mariama.

    MYK/ABB/AB/OID

  • SENEGAL-RADIO-HOMMAGE / Lamine Touré, Mame Less Camara : deux voix radiophoniques et formateurs au legs impérissable

    SENEGAL-RADIO-HOMMAGE / Lamine Touré, Mame Less Camara : deux voix radiophoniques et formateurs au legs impérissable

    Par Bakary Badji

    Dakar, 13 fev (APS) – Les défunts journalistes Lamine Touré et Mame Alioune Less Camara, disparus respectivement en 2022 et 2023, deux icônes de la radio, ont marqué le paysage médiatique sénégalais et africain par leur professionnalisme et leur compétences indéniables de formateurs en radio.

    Du Sénégal au Bénin, en passant par le Mali, le Gabon, etc., ces deux personnalités attachantes, arrachées à l’affection de leurs confrères et de leurs anciens étudiants, notamment du Centre d’études des Sciences et techniques de l’information (CESTI) laissent derrière elles un legs qui, comme une source intarissable, est constitué de nombreuses promotions de journalistes qu’elles ont formées. Cette école de journalisme de l’université Cheikh Anta-Diop de Dakar (UCAD) ne s’y est donc pas trompée en donnant le nom de l’institut à Mame Less Camara.

    La journée internationale de la radio, célébrée ce jeudi 13 février, est donc une occasion de leur rendre un hommage mérité, tant ce médium à audience massive rappelle leur mémoire. En effet, Lamine Touré et Mame Alioune Less Camara, journalistes chevronnés, continuent d’inspirer. Ces deux hommes étaient unis par l’origine et le destin. Le premier est décédé le 29 août 2022, à l’âge de 72 ans, et le second le 29 avril 2023, à l’âge de 66 ans. Une coïncidence de dates de leurs décès, le 29, met en exergue leurs nombreux traits communs. Ils étaient connus et reconnus pour leurs timbres radiophoniques captivantes.

    De grande taille, la posture droite, Lamine Touré captivait son auditoire avec sa voix de ténor, faisant de lui l’un des journalistes radio les plus talentueux du pays. ‘’Il avait une grande créativité dans la présentation de ses éditions et de ses reportages’’, explique Ousmane Sène, directeur de la radio UCAD FM et un de ses nombreux anciens étudiants.

    Quant à Mame Less, ‘‘il avait une voix radiophonique remarquable, puisqu’il veillait à être clair, à prononcer les mots correctement et à choisir le mot juste pour éviter les détours inutiles dans l’explication d’une information’’, témoigne Racky Noël Wane, formatrice au CESTI et ancienne collègue du défunt à Walfadjri et à la BBC.

    Pourtant, son choix de carrière dans la radio découle d’un formateur en presse écrite qui lui prédisait qu’il ne deviendrait pas un ‘’grand journaliste’’, confie son camarade de promotion, Babacar Khalifa Ndiaye. Mame Less a néanmoins vécu pleinement sa première passion, puisqu’il tenait, sous le pseudonyme d’Abdoul Sow, une chronique hebdomadaire très appréciée par les lecteurs de Walfadjri.

    Journalistes passionnés

    Passionnées par leur profession, ces deux icônes des médias ont marqué l’histoire de la radio sénégalaise, souffle Diatou Cissé, journaliste et successeure de Mame Less à la tête du SYNPICS, le syndicat des professionnels des médias du Sénégal.

    Anciens de la Radio-Télévision Sénégalaise (RTS), anciennement Radio Sénégal, Lamine Touré et Mame Less ont, à un moment de leur carrière, été correspondants de ce média public dans différentes régions du pays : Saint-Louis pour Mame Less où il a rencontré sa future épouse, Tambacounda et Ziguinchor pour Lamine Touré.

    Outre la RTS, ces deux figures du journalisme sénégalais ont également exercé dans d’autres médias nationaux et internationaux. Lamine Touré a travaillé à la radio Convergence FM, Dakar FM, et pour Africa N°1.

    Après son passage à Radio Sénégal, où il a acquis une grande notoriété avec son émission « Face à Face » au début des années 1980, Mame Less, comme l’appelaient affectueusement ses proches, confrères et étudiants, a rejoint Walfadjri, où il dirigera la radio du groupe. Il prend ensuite la direction des radios Envi FM et Océan FM, ainsi que celle du journal Le Matin, en tant que directeur de publication. Fort de son expérience dans le secteur médiatique, il a été sollicité pour le lancement de chaînes de télévision comme DTV et la Télévision Futurs Médias (TFM). Il a également fait valoir ses compétences à la radio BBC en tant que correspondant à Dakar.

    La passion pour le journalisme de Lamine Touré et Mame Less Camara se manifestait par leur amour du terrain. ‘’Ils aimaient beaucoup le terrain, même en tant qu’aînés. Et c’est cela qui a fait, d’ailleurs, qu’ils soient devenus de très grands hommes de radio, car la radio, c’est avant tout le terrain’’, témoigne Ousmane Sène, ancien journaliste à Walfadjri.

    Quand Mame Less officiait comme correspondant à la BBC, ses jeunes confrères et consœurs ne manquaient pas de s’étonner de le voir sur le terrain venir couvrir des évènements, se demandant pourquoi il ne déléguait pas cette tâche, comme d’autres, en envoyant des reporters recueillir les sons et d’y poser sa voix. De taille moyenne, jadis robuste, il a été affaibli par la maladie au crépuscule de sa vie.

    Professionnels jusqu’au bout des ongles, Lamine Touré et Mame Less Camara forçaient le respect et l’admiration de leurs pairs et du public. ‘’Dans un contexte où la liberté de la presse était bien plus difficile à préserver, ces deux grands messieurs de la presse, que Dieu ait pitié de leur âme, ont su tenir haut le flambeau du journalisme sénégalais’’, déclare Diatou Cissé.

    Au lendemain du décès de Lamine Touré, le journaliste Michel Diouf a reconnu, dans les colonnes du Quotidien, en son devancier à Radio Sénégal ‘’un pionnier de la presse sénégalaise’’ et ‘’un exemple à suivre’’. ‘’Nous l’avons côtoyé pendant des années et nous pouvons témoigner avec certitude qu’il a été un excellent professionnel. Rigoureux, pointilleux dans la pratique du métier, il ne laissait passer aucune erreur. Chaque fois qu’un journaliste commettait une faute sur Radio Sénégal, qu’il écoutait régulièrement, il se faisait un devoir de m’appeler pour me demander de rappeler le journaliste à l’ordre’’, poursuit-il.

    ‘’L’un des plus grands journalistes de son temps. Un esprit libre à une époque où il était difficile et même dangereux de l’être. Sa parole avait tout le sel de ce métier’’, ajoute  le directeur d’UCAD FM

    ‘’Lamine Touré était le prototype même du professionnel accompli’’

    Le journaliste à Radio Sénégal International (RSI), Demba Malick Mbodj, ancien étudiant et admirateur de Lamine Touré dit de ce dernier qu’il est le ‘’prototype même du professionnel accompli’’, un homme très intransigeant sur la diction, le niveau de la langue et la bonne tenue en studio. ‘’Lorsque je présentais le journal, entre 2003 et 2005, à Dakar FM, il me disait toujours : c’est ta responsabilité, fais en sorte de ne pas commettre d’erreur, sinon je te taperai sur les doigts en premier’’, dit-il.

    Coiffé de son éternel Torpédo, ‘’Grand Lamine’’ fut un professionnel dans l’âme jusqu’à la fin de sa vie. ‘’Même à la retraite, il suivait la radio au quotidien, à la minute près, et il n’hésitait pas à appeler pour souligner toute erreur ou approximation à l’antenne’’, ajoute Demba Malick.

    Très véridique, il acceptait aussi de recevoir la vérité, rapporte Ousmane Sène. Sa rigueur professionnelle n’avait d’égal que son tempérament jovial. Toujours disponible, le sourire de mise et une bonne humeur communicative, Lamine dégageait de la bonté, témoigne Mame Gor Ngom, son ancien étudiant et actuel directeur du Bureau d’information et de communication du gouvernement (BIC-GOUV).

    ‘’Indépendant’’, un peu ‘’anticonformiste’’, parfois ‘’iconoclaste’’, Lamine Touré a dû payer le prix de cette liberté. ‘’ll a été plusieurs fois sanctionné pour avoir diffusé certaines informations qui, peut-être, ne correspondaient pas directement à la ligne éditoriale de la RTS’’, explique Ousmane Sène. Parmi ces sanctions figure une affectation à Ziguinchor. ‘’Il avait aussi le courage de ses idées. Lorsqu’il était convaincu de quelque chose, il osait le dire’’, ajoute le directeur de l’UCAD FM.

    Mame Less Camara a lui aussi connu des ennuis dans l’exercice de sa profession. Lors de la première alternance sénégalaise, intervenue en mars 2000, il publia une chronique qui secoua le nouveau régime du Président Abdoulaye Wade. ‘’C’était une belle chronique, comme d’habitude, avec ses belles tournures et une profondeur puisée dans sa vaste culture générale. Mais à l’époque, elle a tellement dérangé le nouveau régime qu’il a été convoqué à la DIC [Division des investigations criminelles]’’, raconte Ousmane Sène.

    ‘’Dès les premières heures de la matinée, tout Dakar s’était mobilisé devant la DIC pour le soutenir. Finalement, il a été libéré’’, se souvient Sène. Il ajoute : ‘’Il pouvait déranger, et certains n’étaient pas d’accord avec lui, mais personne ne pouvait dire que ce qu’il écrivait n’était pas vrai’’.

    À l’instar de Lamine Touré, Mame Less se distinguait également par son esprit critique. ‘’Il trouvait toujours les mots justes pour s’exprimer. Même sur des sujets tabous, il avait un langage pour les aborder’’, affirme Sène.

    Ancien secrétaire général du SYNPICS, Mame Less était un fervent défenseur de l’éthique et de la déontologie journalistique. Diatou Cissé le décrit comme ‘’un modèle accompli d’intégrité, détaché des biens matériels et des mondanités’’.

    ‘’La personnalité de Mame Less Camara se caractérisait par son détachement absolu vis-à-vis des questions matérielles. À la limite, il n’avait aucune volonté d’accumulation’’, renchérit-elle.

    Son ancienne collègue de la BBC, Racky Noël Wane, le décrit comme un homme de foi et de conviction, respectueux et respecté par tous. ‘’Il imposait le respect par le respect qu’il manifestait aux autres, qu’ils soient jeunes ou expérimentés’’, assure-t-elle.

    Personnes intègres et formateurs brillants

    Sympathique et chaleureux avec ses collègues, Mame Less était généreux dans la transmission et le partage de connaissances, se rappellent en chœur ceux qui l’ont connu ou fréquenté. ‘’Mais il était aussi ferme dans ses décisions. À plusieurs reprises, il a quitté les médias par conviction’’, souligne Ousmane Sène.

    Liés par un destin quasi commun, Lamine Touré et Mame Less ont mis leur expertise au service de la formation des étudiants en journalisme du CESTI.

    Mame Less fut ‘’un excellent pédagogue qui a marqué les étudiants en journalisme, lesquels lui vouaient une grande admiration’’, reconnaît le journaliste Mamadou Koumé, ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (APS). ‘’Malgré ses soucis de santé, Less s’organisait toujours pour dispenser son enseignement’’, ajoute l’ancien directeur des études au CESTI. Et Diatou Cissé d’ajouter :  »il a beaucoup apporté à ses étudiants, avec une grande générosité et un profond patriotisme’’.

    Formateur en radio, Lamine Touré est lui aussi décrit par ses anciens collègues et étudiants comme un formateur exigeant et rigoureux, dont l’unique critère était le sérieux dans l’exercice de la profession.

    Ousmane Sène, qui faisait partie de la première promotion formée par Lamine au CESTI en 2002, loue ses qualités pédagogiques. ‘’Lamine savait enseigner. Or, enseigner, c’est aussi savoir orienter. Si vous n’étiez pas fait pour la radio, il vous le disait clairement. Mais si vous aviez du potentiel, il vous aidait à vous améliorer, à vous réorienter pour atteindre l’excellence’’, explique-t-il. Avant d’ajouter : ’’je disais souvent que Lamine était un tronc sur lequel de nombreuses jeunes pousses s’épanouissaient, et qui ont donné aujourd’hui de beaux fruits dans cette profession’’.

    Nées avant les indépendances, ces deux figures emblématiques de la radio partageaient une origine commune : le Mali, l’ancien Soudan français. Mame Less est né dans la ville de Rufisque, au quartier Keury Kao, d’un père cheminot et d’une mère au foyer. Après une maîtrise en philosophie à l’UCAD, et sur le conseil de son ami intime, le journaliste Ass Mademba Ndiaye, il réussit le concours du CESTI dans les années 1980.

    Lamine Touré, quant à lui, a vu le jour au quartier Gueule Tapée de Dakar. Selon son parent Dadji Touré, ancien de Radio Sénégal, ancien rédacteur en chef de la radio Convergence FM, le regretté journaliste et formateur a suivi ses études au Maroc, où il a obtenu un diplôme à l’Institut supérieur de journalisme de Rabat, au Maroc. Journaliste brillant, Lamine Touré a remporté en 2002, le Prix de l’Union radiophonique et télévisuelle internationale.

    Même après leur disparition, le destin a une fois de plus réunis Lamine Touré et Mame Less Camara. Tous deux reposent désormais au cimetière musulman de Yoff, laissant derrière eux un héritage impérissable.

    BB/ABB/HB/SKS/AB