Auteur/autrice : admin

  • SENEGAL-BIODIVERSITE-EXPERIENCE / A Thiès, Abou Diop propose l’agroécologie urbaine pour remédier au rétrécissement des espaces agricoles

    SENEGAL-BIODIVERSITE-EXPERIENCE / A Thiès, Abou Diop propose l’agroécologie urbaine pour remédier au rétrécissement des espaces agricoles

    Thiès, 22 mai (APS) – Abou Diop, un passionné de la nature, notamment d’agroécologie, s’est reconverti depuis sa retraite en 2013 en herboriste, semant en pots et sur la terre ferme des légumineuses, des arbres fruitiers, des plantes médicinales et ornementales, venant des quatre coins du monde. Une aventure qui avait déjà démarré depuis 2004. Aujourd’hui, il a plus de deux-cent espèces dans sa collection, qui ne cesse de croître. Sa soif insatiable de savoir l’amène à toujours expérimenter de nouvelles variétés qui lui sont envoyées de partout.

     Sa maison sise au quartier Nguinth dans la ville de Thiès, est un arboretum, en trois niveaux, mais aussi un centre de recherche. Au rez-de-chaussée, où il prépare le compost, il y a une variété de plantes :  un pied de ‘’madd’’, une variété de bananier venue de Centrafrique, du romarin, du thym, du jasmin, de la moutarde, venus d’Europe, au deuxième, des plantes venues de Russie.  Un micro-climat s’est créé, avec des oiseaux qui viennent profiter de l’ombre et des insectes. Il a récemment fait venir des lombrics pour accélérer la décomposition de la matière organique.

     Aujourd’hui, il se plaît à démonter les idées reçues qui avaient fini de faire admettre qu’une bonne partie de plantes dites européennes ne peuvent pas pousser sous nos tropiques. Au troisième niveau, il teste en pépinières les semences qui lui viennent de l’étranger.

     ‘’On m’a toujours appris cela dans ma formation, je l’ai toujours enseigné à mes élèves, mais je me suis rendu compte que c’était faux’’, dit non sans fierté, l’ingénieur agronome formateur à la retraite, qui a fait le tour de la plupart des écoles et centres de formation agricole du pays. Il l’a démontré à travers ses expériences réalisées dans des bidons d’huile vides, des bouteilles d’eau recyclées qu’il utilise comme contenants.

     

    ‘’Nous avons constaté qu’il y a de plus en plus un rétrécissement de l’espace agricole. Nous avons estimé que dans quelques années il faudra nécessairement que dans les villes, on produise des légumes et des fruits pour manger, sinon il y aura des déficits à combler’’, explique Abou Diop à l’APS, à l’occasion de la journée internationale de la biodiversité.

    Suivant la valeur de partage de connaissance de l’agroécologie, Ballal, le GIE familial qu’il a monté et qui s’est fait un nom grâce surtout à ses nombreuses publications dans les réseaux sociaux, s’occupe de diffusion. Présente sur Youtube, sur Facebook, cette structure organise des visites à domicile de ses plantes, et songe même, pour les ‘’réglementer’’, à faire payer les visiteurs qui commencent à venir en nombre et à leur prendre beaucoup de temps.  Après un post dimanche à l’occasion de la journée mondiale du thé, un autre a été fait ce lundi sur Facebook sur la journée internationale de la biodiversité.

     ‘’Souvent, les gens se plaignent de manque d’espace, nous nous avons réussi à mettre dans un immeuble, sur trois niveaux plus de 200 espèces’’. Parmi celles-ci, la star semble être le curcuma, cette ‘’plante du siècle’’ qui, selon lui, contient ‘’600 molécules et peut soigner 750 maladies’’.  ‘’Des gens m’appellent de partout à travers le monde, pour me demander des renseignements sur le curcuma très efficace contre l’arthrose, le cancer le diabète et autres’’, se réjouit Diop.

    Rien de sorcier, relève-t-il toutefois. ‘’Il suffit d’avoir de la volonté et surtout de l’information’’. Avec dix bidons à la maison, il est possible de cultiver des légumineuses, pour sa consommation et pour la vente, mais aussi pour soigner certaines affections, préconise le septuagénaire.

     En militant convaincu de l’agroécologie, ce natif du Fouta bannit toute utilisation de pesticides ou d’engrais. A la place, il propose la bio-fertilisation et la bio-protection. Sur le toit et les balcons de son immeuble, il dispose les plantes de manière harmonieuse et crée une symbiose telle que les unes protègent ou aident à alimenter les autres. Certaines plantes répulsives qui chassent les insectes sont mises à côté d’autres qui le sont moins. Des plantes comme le niébé ou le ‘’mbantémbaré’’, qui captent l’azote grâce à une bactérie fixée à leurs racines, sont semées à côté d’autres qui n’ont pas cette faculté.

    Pour le traitement, des feuilles de ‘’nima’’ ou d’autres espèces sont malaxées dans de l’eau destinée à l’arrosage. ‘’Nous faisons tout en bio. Même l’eau de javel, on ne l’utilise pas, à la place, on utilise du carbonate ou du vinaigre blanc’’, dit Abou Diop, qui se dit très attaché à l’éthique, une autre valeur de l’agroécologie.

     Plus de 600 bidons découpés et des milliers de sachets d’eau recyclés reçoivent le terreau tiré de son compost, dans lequel il fait pousser ses  plantes, réparties entre cinq sites. En plus des trois niveaux de la maison, il y a deux terrains qui lui ont été prêtés dans le quartier à côté de chez lui. Sur l’un d’entre eux, des plantes parmi les plus exotiques, comme le noni, venu de la Guadeloupe, le cédratier, des fruitiers issus d’un croisement, etc., côtoient des plantes ornementales, comme de langues de belle-mère, les belles de nuit, entre autres. L’autre parcelle sert de champ d’expérimentation des variétés étrangères.

     Avec l’appui de ses enfants et neveux, il a tout formalisé en une entreprise familiale, le GIE Ballal, dont il s’est retiré de la présidence, pour passer la main à sa fille.  ‘’Depuis 2020, je ne suis plus président, mais conseiller technique, ce sont mes enfants qui gèrent la boîte’’, dit-il.  ‘’Moi, je suis devenu un simple ouvrier’’, dit-il.

     

     

    Pour satisfaire au principe de gouvernance, une des exigences de l’agroécologie, une autre fille est la trésorière. Au bas de l’immeuble, des espaces sont aménagés pour servir de vitrine de toute la production de Ballal à l’intention des populations du quartier.

     Chez lui, la structure encadre des étudiants venus de l’Université Gaston Berger de (UGB) de Saint-Louis (Nord), de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), de centres de formation comme Cambérène et le lycée technique de Thiès. Membre de la plateforme de la FAO, ainsi que de l’AAAO, une structure sous-régionale d’agroécologie et de bien d’autres plateformes, Ballal, très soucieuse de ‘’faire tache d’huile’’, se sert beaucoup des réseaux sociaux pour diffuser son message.

    Abou Diop plaide pour une agroécologie urbaine. Dans un contexte de rétrécissement des espaces agricoles et de changements climatiques, cette forme d’agriculture reste la seule voie de salut, pour préserver la biodiversité, estime-t-il. Il pense qu’il faut éviter toute rupture de la chaîne alimentaire, responsable de tous les dérèglements, y compris des changements climatiques.

     Son GIE s’active dans la transformation, en produisant du savon, de la confiture et du thé. L’expérience du thé a été victime de son succès, raconte-t-il. La première production a été vite raflée, suite à une publicité sur les réseaux sociaux. Vu le temps que prend le séchage qui doit se faire à l’ombre, les conditions sont quasi-impossibles en hivernage, dit-il.

     La structure envisage de chercher un séchoir solaire pour lever cet obstacle, tout comme elle veut se doter d’un alambic, afin de produire des essences naturelles à partir de ses nombreuses plantes aromatiques et médicinales. Elle projette aussi d’acquérir une parcelle.

     L’USAID a équipé le GIE de chaises, d’un projecteur, d’un tableau et d’un ordinateur dans le cadre du projet Jeunesse en agriculture, pour assurer la formation des jeunes. Dix-sept femmes du quartier ont bénéficié d’une session de Ballal.

     ‘’Nous ne sommes pas sur des thèmes génériques, mais nous faisons de la pratique sur le terrain’’, en essayant autant que faire se peut de suivre les principes de l’agroécologie, note Abou Diop.

     La structure fait de la recherche sur les stratégies d’adaptation et de production de semences. Elle est sollicitée de l’intérieur du pays et de différentes parties du monde pour des semences, des conseils ou des formations, en raison de son expertise.

     ‘’Chercheur dans l’âme’’, l’homme qui avait passé 12 ans à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), continue de cultiver son sens de l’observation, qui l’a d’ailleurs pousser à mettre sur pied son exploitation actuelle. ‘’Au départ, c’était pour garder des plantes essentielles, ensuite l’appétit venant en mangeant, j’ai acheté au fur et à mesure d’autres semences’’, se souvient-il.

     En 2020, il dit avoir adressé une lettre au président de la République pour lui suggérer le lancement d’une ‘’recherche collaborative’’ entre les ministères en charge de l’Enseignement supérieur, de la Santé, et de l’Agriculture, afin de mettre à la disposition des paysans des plantes avec lesquelles ils peuvent se nourrir, se soigner et gagner de l’argent, raconte-t-il.

     Ce qui devait être accompagné d’un dispositif leur permettant de se passer des pesticides.  Selon lui, le chef de l’Etat avait répondu en indiquant avoir transmis la lettre au ministère de l’Agriculture.  Pour lui, même si cette proposition n’a pas connu de suite, elle reste ‘’la solution’’.

     Aujourd’hui, il cherche à pousser les citadins à s’inspirer de son expérience ‘’pour faire mieux ou plus’’.  Il privilégie la ‘’rentabilité économique’’, l’aspect sanitaire et durable de ce modèle par rapport à la ‘’rentabilité financière’’ à propos de laquelle il est souvent interpellé.

     ADI/ASG

  • SENEGAL-ELECTRIFICATION / Une dizaine de femmes formées aux techniques de l’électrification solaire

    SENEGAL-ELECTRIFICATION / Une dizaine de femmes formées aux techniques de l’électrification solaire

    Dakar, 23 mai (APS) – Douze femmes venues de Kédougou et de l’île de Mayotte, un département de France d’Outre-mer, ont reçu, lundi, au centre de formation du Barefoot College International basé à Toubab Dialaw, dans la commune de Yène, leurs attestations ‘’d’ingénieures solaires’’, a appris l’APS de la directrice de l’établissement.

    ‘’Le centre a célébré la graduation ou la fin de formation de 12 femmes qui ont séjourné au centre pendant cinq mois et qui ont été formées à devenir des +ingénieures solaires+’’, a expliqué Karine Sarr, coordonnatrice régionale du Barefoot College International.

    A la fin de la formation, les bénéficiaires ont reçu des kits qui vont leur permettre d’installer des appareils solaires, d’assurer leur maintenance et de les connecter aux concessions pour bénéficier de l’électricité. Les neuf femmes venues de la commune de Dimboli, dans la région de Kédougou, ont reçu chacune 50 kits solaires pour l’électrification de leurs villages.

    La directrice du centre précise que quelque 950 familles bénéficieront de cette formation appuyée par le groupe DP World à hauteur de 240 millions de francs CFA. C’est la troisième cohorte ‘’de mamans solaires’’ formées pour réaliser des installations électriques au niveau de leurs villages respectifs.

    Ces femmes ont acquis, au-delà de la formation pratique et technique, d’autres outils qui peuvent servir leurs communautés, mais également permettre de générer des revenus de retour au village, a souligné Mme Sarr.

    ‘’La particularité de ces femmes d’âge mûre, c’est qu’elles n’ont jamais été à l’école et sont des femmes qui sont arrivées ici au mois de janvier très effrayées, doutant d’elles-mêmes, ne pensant pas pouvoir assimiler ces notions, mais elles ont suivi la formation avec succès’’, s’est réjouie la directrice du centre.

    Elle a souligné qu’elles ont appris à préparer des savons, des antiseptiques, des gels liquides et du charbon biologique à partir de déchets et des serviettes hygiéniques lavables.

    ‘’Elles ont également appris l’utilisation de l’outil informatique et digital, puisque maintenant, quand on ne sait pas utiliser l’outil digital, on est coupé du monde. Cela fait partie des objectifs de développement durable’’, a ajouté Karine Sarr.

    Au-delà des cinq mois qu’a duré la formation, objectif du programme, elles retournent avec d’autres capacités qu’elles vont partager avec d’autres femmes de la communauté pour obtenir le changement social escompté.

    Leur contribution à leur foyer ayant ‘’une valeur qui devrait être rémunérée à la hauteur’’, le centre a décidé de leur octroyer une enveloppe de six cent mille francs mais également un téléphone Android digital tout neuf, pour qu’elles puissent profiter des avantages de certaines applications et démarrer des activités génératrices de revenus.

    ADL/ASG/OID

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens à fond sur le feuilleton judicaire Ousmane Sonko-Adji Sarr

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens à fond sur le feuilleton judicaire Ousmane Sonko-Adji Sarr

    Dakar, 23 mai (APS) – Les quotidiens reçus à l’Agence de presse sénégalaise (APS) mettent l’accent sur l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, jugée en audience spéciale, ce mardi, devant la Chambre criminelle de Dakar.

    Ouvert, le 16 mai, le procès pour viols présumés de l’opposant Ousmane Sonko a été renvoyé au 23 mai, en audience spéciale. Le procès s’était ouvert sans le maire de Ziguinchor, retiré depuis quelques jours dans cette ville du sud du Sénégal dont il est l’édile.

    Ousmane Sonko a indiqué avoir décidé de ne plus collaborer avec la justice dans cette affaire politico-judiciaire qui tient en haleine le Sénégal depuis mars 2021 et dans le cadre de laquelle il est accusé de  »viols répétés » et  »menaces de mort » présumés par une masseuse dakaroise.

     »Un Stress sans fin’’, titre Enquête qui relève des  »incertitudes » autour de ce procès Sonko-Adji Sarr. ‘’Suspense sur la présence d’Ousmane Sonko à ce procès, il (Ousmane Sonko) n’a reçu aucune convocation, soutient un de ses avocats, Me Ousseynou Ngom, l’Etat sourd aux exigences de Sonko pour prendre part à ce procès’’, indique le journal.

    Le leader du parti Pastef- les-Patriotes avait posé des conditions préalables à sa présence au procès, exigeant, entre autres, le respect de son itinéraire pour se rendre au tribunal, la levée des barricades érigées aux alentours de son domicile dakarois, à la Cité Keur Gorgui.

    Pour Sud Quotidien, Sonko fait  »face à son destin’’.  »Comme lors de la précédente audience boycottée par le leader de Pastef au nom de la désobéissance civile, ce nouveau rendez-vous qui est au centre des débats, s’annonce cruciale pour l’ancien candidat arrivé troisième à la dernière présidentielle’’, souligne le journal.

    Le Quotidien signale que le leader de Pastef n’avait pas quitté Ziguinchor lundi dans la soirée pour venir prendre part au procès.

    ‘’Sonko snobe encore la Justice’’, dit WalfQuotidien, évoquant un long feuilleton judicaire en vue.  »Attendu à la barre de la Chambre criminelle de Dakar, Ousmane Sonko, a décidé d’après des sources dignes de foi de ne pas comparaitre tant que les conditions qu’il a posées ne sont pas remplies’’, écrit dans ses colonnes le journal.

     »Sonko, le dernier combat pour la survie », selon le quotidien Bës Bi.  »En ce mardi, jour de son procès en chambre criminelle, Ousmane Sonko vit, depuis Ziguinchor où il s’est retranché, les heures
    les plus déterminantes de son destin présidentiel. Entre l’option de la contumace brandie, l’idée d’une condamnation, c’est aussi la survie de son parti qui est en jeu face au pouvoir décidé à le
    freiner », écrit le journal.

    Le Soleil met en exergue la politique de l’emploi des jeunes et titre  »Le plaidoyer du Premier ministre Amadou Bâ ». Présidant le deuxième salon de la jeunesse, de l’emploi et de la mobilité au Grand Théâtre de Dakar, le Premier ministre, Amadou Bâ a plaidé pour un investissement dans l’éducation, la formation et la création d’emplois, fondements d’une société prospère, rapporte le journal.

    AB/OID

  • SENEGAL-POLITIQUE / Un religieux suggère des ‘’attitudes conciliantes’’ pour décrisper le climat politique

    SENEGAL-POLITIQUE / Un religieux suggère des ‘’attitudes conciliantes’’ pour décrisper le climat politique

    Dakar, 22 mai (APS) – Serigne Dial Thiaw Lahi, fils du khalife général des layènes, a invité lundi les acteurs politiques à adopter des ‘’attitudes conciliantes’’, chose inhérente, selon lui, à un ‘’dialogue fructueux et apaisé pour sortir des situations tendues’’.

    Serigne Dial Thiaw Lahi, par ailleurs chef de cabinet du khalife général des layènes, s’exprimait en marge d’une audience accordée au Groupe de facilitation, qui est composé d’Alioune Tine, du professeur Babacar Guèye et d’autres personnalités de la société civile.

    En faisant allusion à une maxime attribuée au théologien musulman Al-Ghazali, il a invité les acteurs politiques et tous les Sénégalais, à ‘’ne pas rester figés dans des convictions, mais plutôt aller vers des consensus en adoptant des attitudes conciliantes’’.

    Selon le fils du khalife, qui s’est réjoui de cette initiative pour la préservation de la paix au Sénégal, ‘’le Groupe de facilitation ne doit pas limiter ses consultations aux seules autorités religieuses, il devra aller à la rencontre de tous les citoyens sénégalais qui doivent apprendre à mieux écouter leur prochain’’.

    ‘’Tout le monde aspire à vivre dans la paix et la tranquillité’’, a-t-il rappelé.

    ‘’Nous sommes dans un pays de croyants et à chaque fois que nous sommes face à de telles situations périlleuses, il nous semble utile de retourner aux autorités religieuses pour les appeler à la rescousse’’, a de son côté déclaré le professeur Babacar Guèye, concernant les raisons de la visite du Groupe de facilitation.

    Il a réitéré son appel envers les acteurs politiques concernés à aller vers des ‘’compromis acceptables’’.

    La visite du Groupe de facilitation survient à la veille du procès pour viol présumé de l’opposant Ousmane Sonko. Ce procès s’était ouvert mardi dernier à Dakar avant d’être renvoyé en huitaine en audience spéciale.

    A la veille de sa comparution, des heurts avaient éclaté entre forces de l’ordre et manifestants à Ziguinchor (sud), avant de se prolonger le jour du procès et les jours suivants dans cette ville du sud du pays, ainsi que dans plusieurs quartiers de Dakar.

    Ousmane Sonko est inculpé de viol et placé sous contrôle judiciaire depuis début 2021. Ses avocats, présents au tribunal, ne se sont pas prononcés sur le renvoi de l’audience.

    Des manifestations consécutives à son interpellation en mars 2021 ont engendré la mort d’une quinzaine de personnes et d’importants dégâts matériels.

    Dans une autre affaire judiciaire, Ousmane Sonko a été condamné, lundi 8 mai, à six mois de prison avec sursis par la cour d’appel de Dakar pour diffamation et injure publique à l’encontre du ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.

    La cour d’appel a confirmé sa condamnation en première instance à verser des dommages et intérêts de 200 millions de francs CFA au plaignant.

    Le ministère public avait requis une peine de deux ans de prison, dont un an ferme à l’encontre de M. Sonko, poursuivi pour faux, usage de faux, diffamation et injure publique.

    Le procureur avait également demandé au juge d’ordonner l’arrestation immédiate de l’opposant, absent à l’audience.

    Si la décision de la cour d’appel est confirmée en cassation, l’opposant deviendra inéligible et ne pourra donc pas se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024 pour laquelle il s’est déclaré candidat.

    Selon plusieurs médias, il s’est pourvu en cassation en espérant obtenir l’invalidation de la décision de la cour d’appel de Dakar.

    SMD/MD/ASG/BK/ESF

  • SENEGAL-SANTE / Plaidoyer pour l’accréditation des laboratoires de contrôle des médicaments

    SENEGAL-SANTE / Plaidoyer pour l’accréditation des laboratoires de contrôle des médicaments

    Dakar, 22 mai (APS) – Des experts ayant pris part à un atelier de restitution d’une étude de la surveillance post-marketing des médicaments antipaludiques ont plaidé, lundi, à Dakar, pour l’accréditation des laboratoires de contrôle de la qualité des médicaments, afin de mobiliser davantage de financements et de rassurer les partenaires.

    ‘’Nous avons des défis majeurs liés surtout à l’accréditation de laboratoires […], ce qui permettrait de pouvoir non seulement mobiliser davantage de financements, mais également de rassurer l’ensemble des partenaires’’, a dit Ibrahima Diallo, le coordonnateur adjoint du Programme national de lutte contre le paludisme.

    Il prenait part à cet atelier en même temps que d’autres spécialistes, dont Amadou Moctar Dièye, le directeur des laboratoires du Sénégal.

    Le directeur du contrôle de la qualité à l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP), Djibril Fall, venu présider l’atelier, a souligné l’importance de cette problématique pour le Sénégal qui compte, dit-il, d’éminents spécialistes dans ce domaine.

    ‘’Cette accréditation aurait été extrêmement importante, car aujourd’hui nous avons contrôlé les antipaludiques […] mais d’autres programmes font contrôler leurs médicaments ailleurs, parce que le laboratoire n’est pas accrédité’’, a déclaré M. Fall, professeur de chimie thérapeutique à la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.

    Il a déploré l’inexistence de laboratoires accrédités au Sénégal, tout en assurant que le Sénégal a une vieille culture de contrôle des médicaments.

    Selon le professeur Serigne Omar Sarr, chef du service du contrôle physicochimique de la direction du contrôle de la qualité (DCQ) des médicaments de l’ARP, le Sénégal est ‘’très conscient du challenge’’ qu’est la problématique de l’accréditation des laboratoires de contrôle de médicaments. Cette question, ajoute-t-il, est une priorité pour les pouvoirs publics sénégalais.

    ‘’Nous perdons beaucoup de ressources parce que nous ne sommes pas accrédités’’, a déploré le spécialiste, qui rassure que la DCQ participe à des tests inter-laboratoires, avec des résultats satisfaisants.

    C’est une ‘’question de formalisation et de stratégie qui pousse à aller vers l’accréditation, pour capter toutes les ressources qui sont envoyées ailleurs’’, a souligné M. Sarr.

    FD/BK/ESF

  • SENEGAL-JUSTICE / Ciré Aly Bâ suggère de « concilier l’impératif de sécurité avec les exigences d’une défense pleine et entière »

    SENEGAL-JUSTICE / Ciré Aly Bâ suggère de « concilier l’impératif de sécurité avec les exigences d’une défense pleine et entière »

    Dakar, 22 mai (APS) – Le président de la Cour Suprême, Ciré Aly Bâ, a rappelé, lundi, la nécessité de « revisiter l’arsenal répressif » pour « mieux concilier l’impératif de sécurité avec les exigences d’une défense pleine et entière, soucieuse de garantir les principes sacro-saints de la présomption d’innocence et du procès équitable ».

    ‘’Aussi paraît-il nécessaire, chez nous au Sénégal comme ailleurs, de revisiter l’arsenal répressif pour mieux concilier l’impératif de sécurité avec les exigences d’une défense pleine et entière, soucieuse de garantir les principes sacro-saints de la présomption d’innocence et du procès équitable’’, a-t-il dit. Ciré Aly Bâ intervenait à l’ouverture officielle de la 3ème édition d’une session spéciale de formation sur la justice et l’Etat de droit.

    Cette rencontre de quatre jours, organisée par les fondations Friedrich Naumann, René Cassin, la Cour Suprême, l’Institut international des Droits de l’homme de Strasbourg et l’ambassade de France au Sénégal a enregistré la participation d’une vingtaine de magistrats des cours et tribunaux, des avocats et autres acteurs œuvrant dans le secteur.

    Il estime que l’Etat de droit ‘’ne doit pas être un Etat assoupi’’, soulignant que la défense de la société y va toujours de pair avec la protection du citoyen et de l’individu.

    Il a souligné que dans l’exercice de cette fonction essentielle, le juge national doit désormais s’adapter à une réalité nouvelle l’obligeant à assumer son office dans un contexte de pluralité juridique. Cette pluralité, a-t-il relevé, est marquée par un afflux massif de normes supranationales et une coexistence avec différentes juridictions à compétence internationale ou communautaire.

    Pour le président de la Cour Suprême, cette nouvelle configuration dans laquelle se développent des interactions entre le juge national et d’autres juges supranationaux, semble encore plus prégnante dans le domaine de la protection juridictionnelle des droits de l’Homme qui occupera largement les participants durant la session.

    ‘’Tout discours sur l’Etat de droit nécessite obligatoirement la mise en évidence de la prééminence du droit et l’existence d’ordre juridique effectif permettant le respect de chacun, gouvernant et gouverné’’, a pour sa part indiqué le bâtonnier de l’ordre des avocats, Mamadou Seck.

    Il a insisté sur le fait que l’Etat de droit est devenu le socle d’un Etat démocratique et des valeurs qui s’y attachent, dont les libertés de chaque individu.

    ‘’Il implique principalement que les autorités publiques se soumettent aux normes juridiques, y compris celles contenues dans les traités internationaux’’, a-t-il avancé.

    AMN/ASG/MD

  • MONDE-ENVIRONNEMENT / Un officiel appelle à un engagement communautaire pour la préservation de la biodiversité

    MONDE-ENVIRONNEMENT / Un officiel appelle à un engagement communautaire pour la préservation de la biodiversité

    Popenguine, 22 mai (APS) – Le directeur de l’Autorité nationale de la biosécurité (ANB), Ousseynou Kassé, a appelé lundi à un engagement communautaire, en vue d’assurer la préservation de la biodiversité.

    ‘’L’Etat a créé des services publics de protection de la biodiversité, mais nous appelons à un engagement communautaire pour accompagner les actions de protection’’, a déclaré M. Kassé, en marge de la cérémonie de commémoration de la Journée internationale de la biodiversité.

    ‘’Chacun doit se sentir concerné, chaque citoyen doit se mobiliser pour la préservation de la biodiversité au même titre que les agents des parcs nationaux ou encore des eaux et forêts’’, a-t-il affirmé. Il a rappelé qu’il y a aujourd’hui ‘’une perte de la biodiversité du fait d’actions anthropiques’’. Selon lui, la biodiversité appartenant aux populations, il faudra juste en faire une utilisation rationnelle durable.

    Organisée cette année sous le thème : ‘’De l’accord à l’action : reconstruire la biodiversité’’ au niveau de la Réserve naturelle de Popenguine (RNP), située dans la commune de Popenguine-Ndayane, dans la région de Thiès, cette cérémonie officielle a servi de  »tribune pour sensibiliser les populations sénégalaises sur l’importance de la préservation de la biodiversité ».

    L’adjoint au maire de la commune de Popenguine- Ndayane, Abass Sène, a relevé l’importance de cette journée organisée au sein de la RNP qui, selon lui, n’est rien d’autre qu’un appel à une remobilisation des populations locales dans la préservation de la biodiversité. L’élu local a réaffirmé l’engagement des communautés locales à préserver la biodiversité aux côtés des  services publics compétents.

    M. Sène a en outre appelé les autorités étatiques à doter la commune d’une caserne de sapeurs-pompiers pour lutter efficacement contre les feux de brousse. ‘’La caserne de sapeurs-pompiers la plus proche de la RNP se trouve à Saly-Portudal, dans le département de Mbour’’, a-t-il indiqué.

    ‘’Il n’y a pas longtemps, a-t-il signalé, un feu de brousse s’est propagé dans la RNP, et en l’absence de citerne d’eau et de caserne de sapeurs-pompiers au plan local, les populations ont combattu les flammes avec des moyens du bord’’.

    Il a été noté la présence de plusieurs agents de la direction des parcs nationaux (DPN), point focal du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique dans l’organisation de la Journée internationale de la biodiversité.

    Les groupements de femmes ainsi que la communauté éducative de la commune ont aussi participé à cette journée internationale de plaidoyer de la biodiversité.

    Le directeur de l’Autorité nationale de la biosécurité (ANB), un service sous la tutelle technique  du ministère de l’Environnement, a représenté le ministre, Alioune Ndoye, à cette cérémonie officielle.

     AB/ASG/MD

  • SENEGAL-ECONOMIE / L’ADEPME se met à l’approche Kaizen pour développer les PME sénégalaises

    SENEGAL-ECONOMIE / L’ADEPME se met à l’approche Kaizen pour développer les PME sénégalaises

    Dakar, 22 mai (APS) – L’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) du Sénégal et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) ont entamé lundi un atelier de formation de cinq jours sur l’approche Kaizen, en vue du renforcement de la compétitivité des entreprises sénégalaises, a constaté l’APS, à Dakar.

    « Kaizen est une approche d’amélioration de la qualité et de la productivité, moteur de la croissance économique rapide du Japon. Elle a joué un rôle fondamental dans le développement de l’industrie manufacturière du Japon », explique un communiqué de l’ADEPME.

    À ce titre, ajoute-t-il, la JICA a intégré cette approche dans sa politique d’aide publique au développement.

    « Cette formation est pour nous une occasion de nous améliorer avant de prétendre améliorer la compétitivité de nos PME », a dit Idrissa Diabira, le directeur général de l’ADEPME.

    Des agents de l’agence qu’il dirige et d’autres structures de l’Etat du Sénégal prennent part à l’atelier. L’ADEPME, chargée de fournir une assistance technique aux PME sénégalaises, veut faire de l’approche Kaizen « un outil » de renforcement de la compétitivité des entreprises.

    Hiromichi Morishita, le représentant de la JICA au Sénégal, s’est réjoui de la volonté de l’ADEPME de « s’approprier l’approche Kaizen en l’adaptant aux réalités » du pays.

    « La JICA ne ménagera aucun effort pour faciliter l’appropriation de cette approche, qui a réussi au Japon », a-t-il promis.

    La méthode Kaizen a joué « un rôle fondamental » dans le développement de l’industrie manufacturière du Japon, selon le représentant de la JICA au Sénégal.

    CS/ESF/BK

  • SENEGAL-ECONOMIE / Le programme ‘’Xëyu ndaw ñi’’ a créé 90.000 emplois, selon Amadou Ba

    SENEGAL-ECONOMIE / Le programme ‘’Xëyu ndaw ñi’’ a créé 90.000 emplois, selon Amadou Ba

    Dakar, 22 mai APS) – Le Programme d’urgence pour l’insertion socioéconomique et l’emploi des jeunes ‘’Xëyu ndaw ñi’’, élaboré en avril 2021, a permis de créer 90.000 ‘’emplois durables’’ et de promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes, a déclaré le Premier ministre, Amadou Ba, lundi à Dakar.

    ‘’Ce programme a permis la création d’emplois et l’amélioration des conditions de l’entrepreneuriat sur le territoire national. Après deux ans d’exécution, le programme a permis de créer plus de 90.000 emplois durables dans tous les secteurs de la vie économique. Il a favorisé la formation de plus de 31.000 jeunes à différents métiers’’, a-t-il dit.

    Le Premier ministre présidait la cérémonie d’ouverture de la deuxième édition du Salon de la jeunesse, de l’emploi et de la mobilité.

    ‘’Durant cette même période, des financements ont été octroyés aux femmes et aux jeunes, avec 45 milliards de francs CFA en 2021 et 2022, au profit de plus de 140.000 bénéficiaires’’, a-t-il ajouté.

    Amadou Ba estime que le programme ‘’Xëyu ndaw ñi’’ n’a pas seulement créé des emplois. Il incarne un ‘’véritable engagement envers l’autonomisation de nos jeunes et leur offre non seulement des moyens de subsistance, mais aussi une voie vers l’indépendance, la confiance en soi et la dignité’’, a-t-il dit.

    Le Premier ministre s’est réjoui par ailleurs des initiatives menées par l’Etat du Sénégal, telles que l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ), le Fonds de financement de la formation professionnelle (3FPT), la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des jeunes et des femmes (DER/FJ).

    Amadou Ba a exprimé également sa profonde gratitude aux dirigeants de la GIZ, l’agence allemande de coopération et de développement, pour le partenariat fructueux en faveur de la promotion de l’emploi et du développement économique et social du Sénégal.

    Il estime que ces initiatives menées conjointement – l’ANPEJ, le 3FPT et la DER/FJ – contribuent au renforcement des compétences des jeunes et de l’entrepreneuriat.

    Le Programme d’urgence pour l’insertion socioéconomique et l’emploi des jeunes ‘’Xëyu ndaw ñi’’, une initiative de Macky Sall mise en œuvre depuis avril 2021, est financé avec 450 milliards de francs CFA pour la période 2021-2023, soit 150 milliards par an. Son objectif était de créer 65.000 emplois.

    Le projet repose sur cinq piliers, dont le recrutement spécial, les projets publics d’intérêt communautaire, les projets d’investissement public à haute intensité de main-d’œuvre et les mesures de soutien à l’initiative privée.

    ABD/ASG/ESF