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  • SENEGAL-SANTE-GENRE / L’infertilité féminine, un défi de santé publique au Sénégal

    SENEGAL-SANTE-GENRE / L’infertilité féminine, un défi de santé publique au Sénégal

    ++++Par Aïssatou Bâ+++

    Dakar, 8 janv (APS) – L’infertilité féminine représente un enjeu majeur de santé publique au Sénégal soulevant des questions de stigmatisation sociale et d’accès aux soins, selon le rapport 2023 de l’Enquête démographique de santé (EDS) continue, qui indique qu’environ 3,8% des femmes, dont l’âge varie entre 20 et 49 souffre d’infertilité primaire.

    Selon des spécialistes interrogés par l’APS, au Sénégal, tout comme dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, l’infertilité demeure un sujet tabou, source de stigmatisation au sein de la société.

    Ils soulignent qu’une fois l’infertilité diagnostiquée, un travail se fait en amont pour rassurer les femmes sur ce problème qui touche également les hommes.

    Ces spécialistes déplorent non seulement la stigmatisation à laquelle font face ces femmes mais aussi le défaut de prise en charge totale de l’infertilité au Sénégal.

    La présidente de l’Association des sages-femmes du Sénégal, Bigué Bâ Mbodj, souligne l’importance du travail pédagogique qu’elles effectuent pour rassurer leurs patientes.

    ‘’Nous les rassurons en leur disant que l’infertilité n’est pas exclusivement féminine. Des études démontrent que sur 100%, l’on rencontre 30% de cas chez les femmes, 30% autres chez les hommes et dans les 30 derniers cas, ce sont les deux qui sont concernés’’, explique-t-elle.

    Selon elle, il est souvent conseillé au couple de se faire consulter à deux pour déterminer les anomalies empêchant la femme de concevoir.

    ‘’Nous conseillons souvent aux maris de faire comprendre à leurs familles que le cas d’infertilité peut être de deux côtés, pour mettre la femme à l’abri de la stigmatisation’’, ajoute Mme Mbodj.

    Évoquant le manque de prise en charge totale de l’infertilité par l’Etat sénégalais, elle souligne l’importance du volet psychologique.

    A l’en croire, la prise en charge de ces femmes nécessite parfois un travail multisectoriel, notamment avec des gynécologues et des psychologues pour les accompagner.

    ‘’A moins qu’il y ait une récente étude qui montre que la situation a évolué, mais d’après l’Enquête démographique et de santé (EDS) continue au Sénégal, publiée en 2023, 3,8% des femmes dont l’âge varie entre 20 et 49 ans souffrent d’infertilité primaire au Sénégal’’, fait-elle saloir.

    Une lutte acharnée contre l’infertilité

    Mme Mboij explique comment l’Association des sages-femmes descend sur le terrain pour sensibiliser les familles sur cette question en abordant la stigmatisation dont elles sont victime.

    Exerçant le métier de sage-femme depuis fin 2009, Adja Ndiaye Sow coordonnatrice de la santé de la reproduction du district sanitaire du département de Podor, situé à 414 km de Dakar, indique qu’elles reçoivent au moins une patiente par jour, souffrant d’infertilité.

    ‘’Dans certaines situations, nous avons eu des résultats vraiment positifs dans la prise en charge des patientes. Mais dans d’autres, des femmes n’ont pas pu à concevoir une grossesse’’, précise-t-elle, expliquant combien cela les affectent d’être témoin de cette souffrance.

    Elle précise toutefois que ces femmes sont prises en charge parfois gratuitement au niveau du district lorsqu’elles présentent des problèmes.

    Selon Mme Sow, le manque de moyens financiers est à l’origine du problème d’accès à des soins appropriés chez les femmes en milieu rural.

    Elle estime que ces dernières peuvent parfois parcourir 200 voire 300 kilomètres pour avoir accès aux structures sanitaires.

    ‘’Le côté finance bloque, de même que l’accessibilité aux structures de santé’’, dit-elle.

    Les données statistiques de l’infertilité chez les femmes et les hommes (source : Association des sages-femmes sénégalaises)  

    La coordonnatrice de la santé de la reproduction du district sanitaire du département de Podor plaide également pour un meilleur accompagnement des patientes qui souffrent dans leur for intérieur à cause de la stigmatisation.

    Adja Ndiaye Sow a, dans son parcours, accompagné beaucoup de femmes ayant souffert de l’infertilité et qui ont fini par avoir des enfants.

    Penda Diallo en fait partie. A 32 ans, cette jeune femme, qui a souffert de l’infertilité durant 7 ans de mariage, vient d’avoir son deuxième enfant.

    ‘’Je me suis mariée à l’âge de 15 ans, en 2005. J’ai souffert de l’infertilité pendant 7 ans. En 2012, quand je suis partie voir la sage-femme Adja Sow, elle m’a suivie et à peine deux mois, sans que le traitement ne finisse, je suis tombée enceinte’’, témoigne-t-elle.

    Cette habitante du village de Mafré, situé dans le Fouta, au nord du Sénégal, a fait l’objet de stigmatisation durant toute cette période.

    ‘’Les gens se moquaient de moi. On me disait que je n’étais pas une femme parce que je ne pouvais pas concevoir. Ils ont même proposé à mon mari de trouver une seconde épouse, parce que je ne pouvais pas lui donner d’enfants’’, narre-t-elle.

    Fort heureusement pour elle, poursuit Mme Diallo, son mari l’avait soutenue depuis le début de son combat, en payant des soins, jusqu’à ce qu’elle ait leur premier enfant en 2012.

    ‘’Ma belle-famille ne m’attaque pas directement, mais lorsque je passais, je pouvais sentir des gens qui parlaient de moi dans mon dos. En face de moi, elles n’ont jamais évoqué le sujet. C’était une période difficile, car le rêve de toute femme est de se marier et d’avoir des enfants’’, affirme-t-elle.

    La fécondation in vitro, une pratique qui a fait ses preuves au Sénégal

    Le Sénégal, qui fait partie des pays pionniers de la fécondation in vitro (FIV) en Afrique Subsaharienne, a connu son premier succès dans ce domaine en 1989.

    Selon le président de la Société sénégalaise de fertilité, Dr Moustapha Thiam, cette technique a été développée grâce à l’implantation d’un laboratoire de qualité à Dakar, dénommé ‘’Bio24’’.

    Pour lui, le recours à cette méthode ne se fait que lorsque les médicaments ne produisent aucun effet dans la vie de la patiente.

    Il salue toutefois les réussites obtenues au Sénégal grâce à cette pratique. Lesquelles ont poussé des patientes provenant des pays de la sous-région, comme la Guinée, la Gambie, la Mauritanie ou encore le Mali à venir s’y faire assister pour pouvoir concevoir des enfants.

    L’évolution du taux d’infécondité au Sénégal de 1997 à 2023 (source : EDS)

    ‘’En 2023, le taux de réussite en fécondation in vitro tourne autour de 33 à 35 %, sur l’ensemble du territoire national’’, avance Dr Thiam.

    Le Sénégal n’ayant pas assez de centres spécialisés dans ce domaine, il note que son association travaille pour installer des unités d’assistance médicale pour la population, dans les régions de Kaolack (centre), Saint-Louis (nord), dans la ville de Touba (centre), entre autres.

    ‘’Nous travaillons pour lutter contre cette inégalité et faire de telle sorte que cette équité territoriale soit une réalité dans la prise en charge de l’infertilité’’, estime-t-il.

    Il note que le taux de réussite de la FIV partout dans le monde se situe entre 25 et 45%, tandis qu’au Sénégal, il s’élève à environ 35%, ce qui place le pays ‘’largement’’ devant d’autres nations.

    Parlant des difficultés pour les femmes rurales d’avoir accès aux soins, il souligne l’importance de la prise en charge des patientes par l’Etat du Sénégal, comme elle est faite pour les autres maladies comme le VIH, la tuberculose, etc.

    ‘’Par exemple, le coût d’une tentative de FIV tourne autour de 2 millions de FCFA ou plus. Et si la patiente doit acheter des médicaments coûtant autour de 1 million 500 FCFA, cela demeure très difficile pour les femmes rurales. L’Etat devrait subventionner pour favoriser l’accès aux soins à tous, comme cela se fait ailleurs’’, plaide Dr Moustapha Thiam.

    Il a salué la perspective de l’ouverture d’un centre spécialisé dans ce domaine à l’hôpital Dalal Jam de Guédiawaye, à Dakar, qui, selon lui, sera bénéfique pour les femmes à faible revenu.

    Cet article a été réalisé par l’Africa Women’s Journalism Project (AWJP) avec le soutien du Centre International des Journalistes (ICFJ) dans le cadre de la Bourse Reportage pour les Journalistes Femmes en Afrique Francophone.

     AMN/SKS/SBS/OID/ABB

  • SENEGAL-TRANSPORTS-COLLECTIVITE / A Sédhiou : les conducteurs de moto Jakarta déplorent le coût « exorbitant » des nouvelles mesures

    SENEGAL-TRANSPORTS-COLLECTIVITE / A Sédhiou : les conducteurs de moto Jakarta déplorent le coût « exorbitant » des nouvelles mesures

    Sédhiou, 8 jan (APS) – Le président de l’Union régionale des conducteurs de motos Jakarta de Sédhiou (sud), Pape Kéloutang Djignaly, a déploré, mercredi, le coût « exorbitant » des documents à fournir pour se conformer aux nouvelles mesures prises par les autorités étatiques pour améliorer la sécurité routière

     »Le fait d’obtenir les documents nécessaires coûte au minimum 300 000 FCFA, une somme exorbitante pour ces conducteurs dont la situation financière est précaire », a soutenu Pape Kéloutang Djignaly, par ailleurs vice-président de l’Union nationale des moto-taxis Jakarta du Sénégal.

    Lors d’un point de presse, il a affirmé que les frais cumulés, liés à l’obtention de la carte grise, ceux à payer aux service des mines, les coûts de la photocopie et de la légalisation des documents nécessaires pour le permis de conduire atteignent ce montant sont chers.

    De plus, a t-il dit, Sédhiou est la seule région où les conducteurs doivent payer cher pour se régulariser ; ce qui ajoute une charge supplémentaire à leurs dépenses quotidiennes.

    Kéloutang Djignaly a ainsi sollicité un accompagnement en termes de formation et d’encadrement pour les jeunes conducteurs de moto Jakarta.

    Il a également appelé le Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3FPT) à les aider à obtenir des permis de conduire, un document coûteux, selon lui, pour des conducteurs qui gagnent en moyenne 2 000 FCFA par jour.

    Pour beaucoup de jeunes, cette activité constitue une alternative au chômage et à la migration irrégulière, a-t-il rappelé.

    Le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a mis en demeure les conducteurs des deux-roues dont la cylindrée est supérieure à 49 centimètres cubes de procéder à leur immatriculation au plus tard le 13 mars prochain.

    L’immatriculation des véhicules en question se fait gratuitement, selon un communiqué du même département ministériel.

    En attendant l’expiration du délai, les motifs de contrôle des deux-roues restent en vigueur, à l’exception de l’immatriculation, précise le ministère, qui a annoncé que ‘’le démarrage des immatriculations gratuites sera effectif à partir de la semaine du 6 janvier 2025’’.

    Des conducteurs de motos-taxis Jakarta de Sédhiou

    ‘’Passé ce délai, toute moto non immatriculée sera immédiatement mise en fourrière’’, prévient le ministère.

    Selon le communiqué, cette mesure a été prise à la suite d’une séance de travail du même département ministériel, de celui chargé des Finances et du Budget et de hauts responsables des forces de défense et de sécurité.

    Une circulaire de la Primature, datée du 13 décembre 2024, portant sur des mesures strictes pour améliorer la sécurité routière dans tout le pays a été transmise aux ministères des Forces armées ; de l’Intérieur ; des Finances et des Infrastructures, en vue d’une application immédiate.  

    Parmi les mesures concernées figure en bonne place l’immatriculation obligatoire des motos de plus de 49 centimètres cubeUne période de gratuité de trois mois est prévue pour faciliter cette régularisation, à l’exception du coût des plaques d’immatriculation. Au-delà de cette période, toute moto non immatriculée sera immédiatement mise en fourrière, a prévenu le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens.

    OB/SKS/OID/ABB

  • SENEGAL-JUSTICE-GENRE-REPORTAGE / Criminalisation du viol et de la pédophilie : l’objectif dissuasif de la loi n’est pas encore atteint, selon des juristes

    SENEGAL-JUSTICE-GENRE-REPORTAGE / Criminalisation du viol et de la pédophilie : l’objectif dissuasif de la loi n’est pas encore atteint, selon des juristes

    +++Par Aïssatou Bâ+++

    Dakar, 8 jan (APS) – Quatre ans après la promulgation, en 2020, de la loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie au Sénégal, des activistes de la société civile, notamment les associations féminines, saluent ce grand pas en avant dans la lutte contre les violences sexuelles, tout en déplorant le fait que l’objectif de la dissuasion ne soit pas encore atteint au regard des statistiques.

    Les violences sexuelles constituent des formes graves d’atteinte à l’intégrité des personnes dont les principales victimes sont les femmes et les enfants. Dans l’optique d’un renforcement de la protection de ces catégories vulnérables, l’État du Sénégal a très tôt mis en place une législation pénale, mise à jour en fonction des mutations de la société.

    C’est le cas de la loi n° 99-05 du 29 janvier 1999 modifiant certaines dispositions du Code pénal de 1965. Cette loi a, entre autres innovations, défini et durci son régime juridique, notamment lorsque ces infractions (viol et pédophilie) sont accompagnées de certaines circonstances aggravantes.

    Toutefois cette loi ne faisait pas du viol un crime, sauf lorsqu’il est suivi de la mort de la victime. Elle a également élargi la répression des actes de pédophilie qui n’étaient appréhendés que sous leur forme vague d’attentat à la pudeur.

    Deux décennies plus tard, et au regard de la multiplication et de l’intensification des faits d’agressions sexuelles, ainsi que des conséquences dévastatrices de ces infractions, des associations féminines, notamment l’Association des juristes sénégalaises (AJS) et tant d’autres ont plaidé ont obtenu le durcissement des pénalités liées à ces faits incriminés.

    Initialement votée le 30 décembre 2019 par l’Assemblée nationale, à l’issue d’un vote à l’unanimité et par acclamation, et promulguée le 10 janvier 2020, la loi criminalisant le viol et la pédophilie était annoncée comme un instrument de dissuasion des éventuels auteurs d’agressions sexuelles.

    Bien qu’elles apprécient son effectivité, les femmes juristes du Sénégal, pensent qu’eu égard aux statistiques portant sur les agressions sexuelles liées au genre, l’’’objectif de dissuasion n’est pas encore atteint’’.

    Quatre ans après le durcissement des sanctions liées au viol et à la pédophilie, ces activistes, ayant milité pour son vote et sa promulgation, gardent tout de même ’’espoir face au combat sur la protection des victimes à travers son application’’.

    Elles soulignent avoir rencontré des poches de réticence de la part de certains magistrats et autres praticiens du droit, qui estimaient que le fait de criminaliser le viol et la pédophilie, ‘’alourdissait la procédure’’.

    Selon la présidente de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), Me Aminata Fall Niang, l’objectif de l’adoption de cette loi serait toutefois atteint sur le plan des textes.

    ’’Il y en a qui maintiennent cette position-là, que la criminalisation va non seulement allonger la durée du procès et celle du traitement des dossiers, mais aussi et surtout contribuer à une déperdition des preuves, puisqu’il est difficile de conserver des preuves en cas de viol et de pédophilie tout le long d’une instruction’’, fait-elle savoir.

    Selon elle, le ministère de la Justice qui a participé à leur symposium qui a porté sur ces infractions liées au genre a donné des chiffres prouvant que parmi les populations carcérales aujourd’hui, le nombre de personnes incarcérées pour viol et pédophilie reste ’’absolument minime’’ par rapport à la ’’masse de délinquants’’ de toute autre nature.

     »Donc quatre ans après, nous estimons que la criminalisation est là ; elle est effective. Il faut appliquer la loi, c’est tout, et se donner les moyens de l’appliquer’’, a précisé Mme Niang, ajoutant que les sanctions prévues pour ce genre de crime vont de 10, 15, 20 ans ou la perpétuité, selon les circonstances aggravantes.

    L’évolution de la courbe des délinquants sexuels de 2018 à 2024 (source : ANSD)

    Selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) relatives à la population carcérale de criminels sexuels, il est recensé sur l’ensemble du pays 759 détenus de cette catégorie en 2017, 655 en 2018, 759 en 2019, 515 en 2020, 747 en 2021, 603 en 2022 et 440 en 2023.

    Plaidoyer pour la gratuité du certificat médical en cas de viol

     »Nous devons lutter pour que le certificat médical en cas de violence sexuelle soit gratuit, que la victime se présente directement à l’hôpital ou via la police’’, plaide Me Fall Niang, invitant les gens à s’imaginer ‘’à la place de la victime, qui parfois traîne pendant des heures avec la ‘’souillure’’.

    ‘’Humainement, c’est extrêmement difficile à supporter, surtout s’il s’agit d’abus sur des fillettes. Comment voulez-vous demander à une victime de viol de ne pas se laver, de conserver un état et de faire des allers-retours entre la police ou la gendarmerie et l’hôpital, avec cette souillure. Ce n’est pas possible’’, martèle-t-elle, instant sur l’’’importance d’alléger la procédure’’.

    ’’Pas plus tard qu’il y a quelques semaines à Pikine, on a eu un cas de viol d’un enfant de quatre ans. Et c’est à cette dernière qu’on veut demander de ne pas se laver. Mettez-vous à sa place…’’, observe la juriste.

    Les statistiques de l’AJS montrent qu’en 2023, par exemple, 166 cas de violences sexuelles ont été répertoriés dans les six zones où elle intervient.

    La boutique de droit de Pikine a enregistré à elle seule 38 cas, 31 pour la commune de Médina, 23 pour la région de Kaolack, 22 Kébémer (Louga), 19 Kolda, 14 Ziguinchor, 10 Thiès et 1 pour Sédhiou.

    D’après les données sur les violences sexuelles de janvier à juin 2024 de l’ensemble des boutiques de droit de l’AJS, 83 cas ont été répertoriés durant cette période, dont 27 pour la commune de Médina, 22 pour Pikine, 10 Kolda, 8 Kaolack, 6 pour Kébémer et Thiès et 2 pour les régions de Ziguinchor et de Sédhiou.

    ’’Donc, c’est affreux, ces histoires de viol-là. Et les chiffres sont effarants. De janvier à juin 2024, dans nos boutiques de droit, nous avons recensé plus de 600 cas d’agressions, de violences basées sur le genre’’, révèle Me Fall.

    Actions de communication et de sensibilisation

    ‘’L’idée était non seulement l’aspect évaluation de l’effectivité en termes d’application de la loi par les tribunaux, mais aussi sa vulgarisation auprès des populations et tous les acteurs qui interviennent dans la chaîne de prise en charge de ce type de violence’’, explique la chargée du projet ‘’Contribuer à l’éradication des violences sexuelles’’ de l’AJS, Me Aminata Samb.

    Elle indique que la vulgarisation de cette loi, criminalisant le viol et la pédophilie, a pour objectif de sensibiliser la communauté, afin qu’elle ‘’porte elle-même ce combat’’.

    ’’Sur le terrain, on est en train de faire des activités de formation, de sensibilisation et aussi de communication. On a eu à former des journalistes par exemple, pour un traitement adéquat des violences sexuelles, etc.’’, précise Me Samb.

    Cette démarche a permis aux acteurs de sillonner plusieurs universités du Sénégal, notamment celles de Bambey, de Saint-Louis, de Dakar, de Kaolack ou encore la police et la gendarmerie pour former sur la prise en charge des victimes.

    Le diagramme du nombre de cas de violences sexuelles basées sur le genre dans les six zones d’intervention de l’AJS

     »Les femmes et les jeunes filles font aussi partie de nos formations. Ce sont nos partenaires. Il y a une formation qui est prévue pour les victimes de violences sexuelles, pour leur autonomisation, pour qu’elles puissent être insérées professionnellement’’, affirme-t-elle.

    Me Samb soutient au-delà de ce projet que l’AJS forme également des para-juristes notamment des volontaires hommes et femmes, qui deviennent des relais sur le terrain.

     »On a plus de 1 000 para-juristes, répartis sur tout le territoire national, que nous formons régulièrement et qui nous appuient beaucoup sur cette question’’, renseigne la cheffe du projet.

    Pour l’application de la loi dans toute sa  »rigueur’’

    Avocate de son état, Me Marame Dia Sylla, prône l’application de la loi, dans toute sa  »rigueur ».

     »La loi est faite pour être appliquée à partir du moment où elle est entrée en vigueur. Les juges sont dans l’obligation de l’appliquer’’, dit-elle, insistant sur l’application effective de cette loi dans toute sa ‘’rigueur ».

    Une fois la sentence prononcée, le juge contraint le condamné à payer 2, 3 ou 5 millions de FCFA d’amende, note Me Dia.

    Elle indique que depuis la promulgation de la loi, elle a reçu et suivi plus d’une dizaine de cas de viol. Ce qui, selon elle, représente ‘’une augmentation’’.

    ‘’Ce sont généralement des filles dont l’âge varie entre 13 et 16 ans. Souvent, c’est sur le chemin de l’école, soit au daara, c’est-à-dire à l’école coranique, ou au sein d’une maison, dans le quartier qu’elles sont violées ou sont victimes de violences sexuelles. Il y a eu pas mal de cas’’, ajoute-t-elle, précisant que les jeunes garçons ne sont pas non plus épargnés dans cette situation.

    Elle s’est toutefois plainte du  »non aboutissement » de certains cas, à cause des ‘’arrangements’’ entre familles.

     »Si cela advient au sein de la famille, ils essayent de régler cela à l’amiable, d’étouffer l’affaire’’, poursuit Me Dia, déplorant le fait que les plaintes sont parfois retirées en cours de procédure, à cause desdits ‘’arrangements’’.

    Développement d’une culture de la dénonciation

    Pour la présidente du Conseil sénégalais des femmes (COSEF), Seynabou Mbaye Gueye, l’application de la loi favorise petit à petit le développement d’une culture de dénonciation au sein des populations.

    Elle exprime sa satisfaction de voir de plus en plus des victimes prendre leur courage à deux mains pour dénoncer les viols même au sein de leur famille.

     »Le fait qu’il y ait des associations de femmes qui accompagnent les victimes, pour leur commettre des avocats, leur assurer un suivi psychologique, pour moi, c’est un sentiment de satisfaction’’, fait-elle valoir.

    Malgré ce sentiment de satisfaction, la présidente du COSEF souligne toutefois qu’il reste beaucoup à réaliser, en raison de la nouveauté de la loi, qui ‘’date de 4 ans seulement’’.

     »Donc, 4 ans, c’est très peu. Il y a encore beaucoup d’efforts à fournir, notamment dans le domaine de la prise en charge de victimes, pour éviter qu’elles soient stigmatisées’’, ajoute-t-elle.

    Cet article a été réalisé par l’Africa Women’s Journalism Project (AWJP) avec le soutien du Centre International des Journalistes (ICFJ) dans le cadre de la Bourse Reportage pour les Journalistes Femmes en Afrique Francophone.

    AMN/MK/ABB/OID

  • SENEGAL-FOOTBALL / Beach soccer: le Sénégal bat les EAU en amical

    SENEGAL-FOOTBALL / Beach soccer: le Sénégal bat les EAU en amical

    Dakar, 8 jan (APS) – L’équipe nationale du Sénégal de Beach soccer a battu celle des Emirats Arabes Unis (EAU), 4 buts à 2, ce mercredi, à Dubai en match amical international.

    Seydina Mandione Laye Diagne, Jean Ninou Diatta, Mamadou Sylla et Seydina Mame Alassane Laye Gadiaga sont les buteurs sénégalais.

    L’équipe du Sénégal va livrer un deuxième match, jeudi, à Dubai.

    Champions d’Afrique en titre, les Lions du Beach soccer préparent la prochaine Coupe du monde prévue aux Seychelles cette année.

    BHC/OID

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT-HYDROGRAPHIE / Matam : un appareil de prélèvement de données hydrologiques installé à Diamel

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT-HYDROGRAPHIE / Matam : un appareil de prélèvement de données hydrologiques installé à Diamel

    Diamel, 8 jan (APS) – La Division hydrologie de la Direction de la gestion, de la planification des ressources en eau (DGRPE) a installé, mercredi, à Diamel, une station hydrométrique automatique qui va transmettre des données en temps réel dans le cadre du suivi normal des bassins fluviaux du Sénégal.

    « L’installation de cet appareil entre dans le cadre du suivi normal de la gestion des ressources en eau au niveau des bassins fluviaux du Sénégal. Il vient renforcer les efforts des échelles luminométriques et va permettre de connaître les niveaux d’eau dans les différents cours », a expliqué Elimane Abdoul Fall, chef de la Division Hydrologie au sein de la DGPRE,  à l’occasion de l’installation de cette station, à Diamel, dans la commune de Matam.

    Elle permet, selon Fall, à travers les données reçues par la Division de l’Hydrologie, de maximiser et de renforcer les connaissances de l’autorité en matière de ressources en eau, afin de favoriser un développement durable.

    « Ce dispositif va nous permettre de recueillir les données hydrologiques sur le bras du fleuve Diamel, comme nous envisageons d’installer des appareils automatiques un peu partout au Sénégal », a-t-il précisé.

    Elimane Abdoul Fall a par ailleurs indiqué que la donnée en hydrologie est  »un élément essentiel à partir duquel on fait les prévisions et les planifications ». Elle permet aussi de juguler avec les modélisations, les formes extrêmes de l’écoulement que sont les étiages et les crues

    Ce qui permet de prévenir et d’anticiper sur les risques d’inondations et les sécheresses sévères.

    Selon lui, cette station est  »un outil d’aide à décision pour les autorités et permet d’anticiper sur les risques majeures comme les inondations ».

    La côte d’alerte du niveau du fleuve à Matam est de 8 mètres. Actuellement, elle à un niveau très bas, à savoir 2 mètres 29.

    Au mois d’octobre dernier, le niveau était de 8 mètres 90. Une situation qui avait causé des inondations dans des localités longeant le fleuve Sénégal.

    AT/MK/OID

  • SENEGAL-EDUCATION-RELIGION / Modernisation des daaras : 145 dossiers reçus à Saint-Louis

    SENEGAL-EDUCATION-RELIGION / Modernisation des daaras : 145 dossiers reçus à Saint-Louis

    Saint-Louis, 8 jan (APS) – Quelque 145 daaras (écoles coraniques) ont déposé des dossiers pour bénéficier du Projet d’amélioration des performances du système éducatif (PAPSE) dans la région de Saint-louis , a déclaré, mercredi, Bamba Gueye, chargé du suivi évaluation du projet destiné à moderniser l’enseignement dans ce secteur.

    M. Guèye a souligné que sur ce nombre, seuls les 122 ont respecté les critères. Un tirage devra déterminer les bénéficiaires.

    Bamba Gueye s’exprimait en marge d’un atelier relatif à la sélection dans les Inspections d’académies (IA) des daaras par tirage aléatoire. La rencontre s’est ouverte, ce mercredi, à Saint-Louis (nord), dans le cadre du PAPSE.

    Il a notamment assuré que ces daaras seront accompagnés à travers une aide alimentaire, une prise en charge sanitaire mais également la mise à disposition d’un enseignant qui va leur accompagner notamment en français et en mathématiques.

     »Cette rencontre est assez importante et elle clôture un processus assez long qui a débuté en 2023 avec le dépôt des candidatures des daaras au niveau de l’ensemble des IEF du Sénégal. Et donc, on a eu quand même à faire des visites de sites au niveau de ces daaras avec le recrutement d’un cabinet  »défis et stratégies » qui nous a accompagné dans ce processus », a-t-il ajouté.

    Il a rappelé que  »c’est un projet qui est là pour accompagner les daaras dans le cadre de leur modernisation ».

     »Maintenant nous sommes dans la phase de sélection. Donc sur la base du rapport du cabinet, on doit sélectionner les daaras au niveau national et présentement au niveau de l’académie de Saint-Louis », a t-il poursuivi.

    M. Guèye est, entre autres, revenu sur les critères majeurs de sélection notamment l’existence physique du daara, la disposition d’un local pour le daara mais également des apprenants [talibés] au nombre d’au moins 40 personnes.

    Le Secrétaire général IEF de Saint-Louis, Papa Amadou Guèye a, de son côté, salué la tenue de cette rencontre mais également l’ouverture de l’offre éducative avec l’intégration des daaras.

    CGD/AMD/SKS/OID

  • SENEGAL-TRANSPORTS / Dakar Dem Dikk a doublé ses recettes et le nombre de passagers transportés par jour, selon son directeur général

    SENEGAL-TRANSPORTS / Dakar Dem Dikk a doublé ses recettes et le nombre de passagers transportés par jour, selon son directeur général

    Dakar, 8 jan (APS) – La société nationale de transport Dakar Dem Dikk (DDD) a doublé ses recettes journalières et le nombre de passagers transportés au quotidien en les faisant passer de 25 millions à 52 millions de francs CFA, et de 50.000 à 110.000 passagers, a déclaré son directeur général, Assane Mbengue.

    ‘’À mon arrivée, la société faisait voyager un peu moins de 50.000 [passagers] par jour. Aujourd’hui, les derniers résultats affichent 110.000 voyageurs par jour. C’est plus que le double en six mois’’, a dit M. Mbengue dans une interview publiée mercredi par le quotidien Le Soleil.

    ‘’Les recettes journalières ont également augmenté en passant de 25 millions à 52 millions de francs CFA’’, a-t-il déclaré.

    Selon Assane Mbengue, ces données ne prennent pas en compte les navettes qu’assure DDD entre Dakar et l’aéroport Blaise-Diagne, ni les voyageurs de Sénégal Dem Dikk, ceux que la société fait voyager entre Dakar et les autres régions du pays.

    M. Mbengue affirme que la société nationale de transport a obtenu ces résultats avec peu de moyens.

    ‘’Nous avons certes trouvé un effectif pléthorique, mais nous avons essayé de tirer le meilleur de chaque agent’’, a-t-il ajouté.

    Assane Mbengue estime que DDD ‘’n’a pas généré assez d’argent pour acheter ses bus, toutes les acquisitions [se faisant] grâce au concours de l’État’’.

    M. Mbengue, nommé directeur général de Dakar Dem Dikk en mai dernier, dit avoir trouvé l’entreprise dans une situation ‘’critique’’, avec une dette de près de 130 milliards de francs CFA.

    La société nationale de transport public tarde à verser 17 milliards à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal, pour les cotisations sociales de ses employés, selon lui.

    La dette fiscale de DDD s’élève à 3 milliards, et les cotisations sociales qu’elle doit verser à la Caisse de sécurité sociale à 700 millions, a dit son directeur général.

    ‘’Concernant les coopératives d’habitat, les cotisations étaient prélevées à la source mais elles n’ont pas été versées’’ aux institutions sociales, a signalé Assane Mbengue, ajoutant : ‘’Nous nous sommes engagés, donc, à solder cette dette en douze mois.’’

    MFD/SMD/OID/ESF

  • SENEGAL-FRANCE-SOCIETE / Matam : dix jeunes de la commune formés dans divers métiers

    SENEGAL-FRANCE-SOCIETE / Matam : dix jeunes de la commune formés dans divers métiers

    Matam, 8 jan (APS) – Dix jeunes de la commune de Matam vont bénéficier d’une formation d’une durée de neuf mois dans divers métiers, dans le cadre d’un partenariat entre la collectivité territoriale et l’Association Matam à Cœur pilotée par la ville de Firminy, en France.

    « Dans le cadre du partenariat entre la commune de Matam et l’Association Matam à Cœur, dix jeunes, dont 5 garçons et autant de filles vont bénéficier d’une formation en électricité, froid et climatisation, couture et restauration », a indiqué, mercredi, Ousmane Bâ, Conseiller municipal en charge de l’Education et de la formation à la commune de Matam.

    Dans un entretien accordé à l’APS, M. Bâ a signalé que les jeunes seront formés par le Centre de formation professionnelle de Matam pendant neuf mois.

    Ousmane Bâ, par ailleurs référent de la Coopération entre les deux communes, a expliqué que les dix bénéficiaires sont issus de cinq quartiers de la commune notamment Diamel, Nawel, Gourel Serigne, Tantadji et Soubalo.

    « Pour la sélection, nous avons travaillé sur des critères inclusifs en choisissant deux personnes vivant avec un handicap. La vulnérabilité fait aussi fait partie des critères », a souligné le conseiller municipal.

    Il a fait savoir qu’un comité de quartier a été installé pour le choix des deux bénéficiaires dans chaque quartier.

    Firminy est une commune française située dans le département de la Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes, jumelée à Matam.

    Dans le cadre de cette coopération, Matam a bénéficié de trois projets financés par les partenaires de Firminy, notamment la construction d’une crèche, la réfection des toilettes de l’école élémentaire de Diamel et la formation qualifiante de ces dix jeunes.

    AT/OID

  • SENEGAL-ADMINISTRATION / Tambacounda : le gouverneur invite les chefs de service à mettre le citoyen au cœur de l’action publique

    SENEGAL-ADMINISTRATION / Tambacounda : le gouverneur invite les chefs de service à mettre le citoyen au cœur de l’action publique

    Tambacounda, 8 jan (APS) – Le gouverneur de la région de Tambacounda, Guedj Diouf, a invité, mercredi, les différents service de l’Etat présents dans cette circonscription administrative à mettre le citoyen au cœur de l’action publique dans la mise en œuvre des projets et programmes.

    « Nous devons mettre le citoyen, c’est-à-dire les populations, au cœur de nos actions. Puisque ce citoyen est à la fois acteur et bénéficiaire de nos actions, nous ne pouvons donc rien réussir sans le citoyen » a-t-il déclaré lors de la cérémonie de présentation des vœux de nouvel an au gouverneur.

    Tous les chefs de service ont pris part à la rencontre. 

     »Il agit pour nous représentants de l’État dans la région, quand je dis nous, je parle de tous les services, je parle des ONG et des coordinateurs des projets et programmes, nous avons tous un rôle important à jouer pour donner corps à la vision du Président de la République qui est de faire du Sénégal un pays souverain en tout », a ajouté Guedji Diouf.

    « Nous devons nous adosser à des valeurs sûres tels que la probité, sincérité dans nos actions, la loyauté, l’humilité et la justice, nous devons être juste dans tout ce que nous devons faire » a-t-il dit.

    Le gouverneur a invité les chefs de service à surtout impliquer les femmes dans la mise en œuvre des politiques publiques.

    « Les femmes constituent une priorité dans les politiques de l’Etat du Sénégal. Nous devons prendre en compte les préoccupations des femmes, les rendre plus autonomes, préserver les droits des femmes; c’est des questions fondamentales que nous tous nous devons prendre en compte dans la région de Tambacounda », a-t-il expliqué. 

    Le chef de l’exécutif régional a rappelé aux différents services la nécessité de nouer une bonne collaboration avec les autorités religieuses et les collectivités territoriales pour réussir leur mission de service public.

    ABD/OID

  • SENEGAL-TRANSPORTS / Air Sénégal : une relance basée sur la régularité des vols, la maintenance des avions et la concentration des dessertes en Afrique

    SENEGAL-TRANSPORTS / Air Sénégal : une relance basée sur la régularité des vols, la maintenance des avions et la concentration des dessertes en Afrique

    Dakar, 8 jan (APS) – Le directeur général d’Air Sénégal, Tidiane Ndiaye, a fait de la régularité des vols, de la maintenance des avions et de la concentration des dessertes en Afrique de l’Ouest les bases de la relance de la compagnie nationale de transport aérien.

    Nommé à la tête d’Air Sénégal en août dernier, il dit avoir remarqué que seuls 35 % des vols de la société de transport aérien étaient réguliers et s’effectuaient sans retard.

    « Aujourd’hui, la régularité est presque de 100 %. De 35 % lorsque je venais d’arriver à la direction générale, la ponctualité était de 92 % au mois de novembre », a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

    Le manager doté d’une expérience de trente-huit ans dans l’aviation pense que la jeunesse de la compagnie nationale fait partie des causes de ses difficultés techniques et financières. « J’ai trouvé une compagnie jeune, puisque l’exploitation d’Air Sénégal a démarré en 2018, avec des performances très basses », a-t-il signalé.

    « Soixante-quinze pour cent des vols de la compagnie étaient soit retardés, soit annulés », a ajouté Tidiane Ndiaye, estimant avoir trouvé, après avoir été nommé directeur général, une « flotte peu dimensionnée, avec des problèmes techniques des avions au sol ».

    Près de six mois après sa nomination, il espère avoir trouvé des solutions à certains problèmes de la compagnie nationale.

    « Air Sénégal [est conforme maintenant aux] normes internationales, avec un [modèle d’entreprise] basé sur la satisfaction de la clientèle ».

    En 2023 déjà, la compagnie a obtenu la certification IOSA, l’IATA Operational Safety Audit, une norme mondiale de vérification de la sécurité des procédures d’exploitation des compagnies aériennes, que son directeur général actuel considère comme « un label de sécurité et de sûreté ».

    Seules cinq des huit avions d’Air Sénégal fonctionnent actuellement, les trois autres étant en maintenance. « Déjà, quand je suis arrivé à la direction générale, seules quatre des huit avions composant la flotte de la compagnie fonctionnaient, les autres étaient restés au sol. »

    Vers l’ouverture de nouvelles destinations

    « Aujourd’hui, cinq des huit avions fonctionnent […] Nous avons envoyé les autres à des centres de maintenance agréés en Europe, pour les remettre en bon état », a dit Tidiane Ndiaye.

    L’un des piliers de la relance de la compagnie consiste, selon son directeur général, à concentrer les vols en Afrique de l’Ouest, en supprimant la desserte de certaines villes européennes.

    À ce jour, Paris est la seule ville européenne où atterrissent les avions de la compagnie nationale sénégalaise, qui assure 10 vols par semaine à destination d’Abidjan, sept vols par semaine pour Bamako et Ouagadougou.

    Selon Tidiane Ndiaye, Air Sénégal a 14 destinations en Afrique. « Nous desservons la Guinée au quotidien, nous avons cinq vols par semaine pour la Gambie, quatre pour la Mauritanie, en plus des vols domestiques », a-t-il précisé.

    Selon lui, Air Sénégal a récemment acquis des avions de 19 places destinés aux vols domestiques, et la compagnie assure désormais 10 vols par semaine à destination de Cap Skirring, dans la région de Ziguinchor (sud).

    Il annonce l’ouverture d’autres destinations. « Nous prévoyons d’ouvrir la ligne de Niamey en raison de la connaissance du réseau […] et des attentes que nous avons pour cette destination. »

    « Nous avons procédé à une restructuration du réseau. Nous nous sommes appesantis sur le réseau régional […] pour mieux faire ce qu’on sait faire », a expliqué M. Ndiaye.

    CS/ESF/BK