Auteur/autrice : Aissatou Mbombo Ba

  • SÉNÉGAL-GRANDE BRETAGNE-CINEMA / British Council veut encourager la création des jeunes cinéastes (Directrice)

    SÉNÉGAL-GRANDE BRETAGNE-CINEMA / British Council veut encourager la création des jeunes cinéastes (Directrice)

    Dakar, 21 fév (APS) – Le centre britannique  »British council », dans le cadre de son programme ‘’Film Lab Africa’’, veut encourager la création des jeunes cinéastes, à travers une série de projections de courts-métrages, a indiqué, jeudi, sa directrice pays, Morgane Quemener.

    Pour cette troisième projection, trois courts-métrages des jeunes femmes cinéastes, notamment  »Au nom du sang » de la réalisatrice Mamyta Nakamura,  »Beutset (Aurore) » de la Sénégalo-Suisse Alicia Mendy, ainsi que  »Troublemaker », de la Nigériane Olive Nwosu, ont été proposés au public.

     »Nous avons choisi de projeter ces films pour encourager la jeune génération de cinéastes, et aussi, la discussion de façon thématique sur certains métiers en particulier et sur des réalités du secteur, avec un focus sur le rôle du chef opérateur », a-t-elle déclaré à l’APS, à l’issue de la projection.

    Mme Quemener a souligné l’importance de cette série de projection qui entre dans le cadre de leur programme  »Film Lab Africa », lequel a pour objectifs, la  »formation, le mentorat et la production de courts-métrages’’.

    La directrice de British council estime qu’il s’agit, dans ce cadre, d’organiser aussi des espaces de discussion, de réflexion et de ciné-club autour de films britanniques et sénégalais.

     »On avait fait pour la première projection, un focus sur le thème de l’écriture de scénarios, la scénarisation et la réalisation. Un deuxième focus sur les métiers de producteurs avec le film +Demba+ du réalisateur Mamadou Dia. Le premier, c’était sur le film +TGV+ de Moussa Touré’’, a pour sa part soutenu la coordinatrice dudit projet, Fagamou Fama Ndiaye.

    Elle note que la projection de ces trois courts-métrages a également pour but de ‘’questionner le rôle de l’image et de la lumière dans le cinéma’’.

     »On a sélectionné trois films avec une bonne qualité d’image et on a invité certains des réalisateurs et des chefs opérateurs qui ont travaillé sur ces films et qui sont présents ici, à Dakar, pour pouvoir partager leurs expériences sur comment la question de l’image, la question visuelle a été abordée, comment est-ce que leur collaboration avec les réalisateurs et toute l’équipe technique, l’équipe créative, a été faite durant la création de ces films », s’interroge-t-elle.

    Pour la réalisatrice Alicia Mendy, dont le film  »Beutset » est retenu dans la catégorie des courts-métrages, au FESPACO, il s’agissait de  »créer une structure où chacun pourrait projeter ses idées, sa vision du monde, et y voir une nouvelle manière de penser ».

    Créé en 2023, ce film de 29 minutes, permet, selon sa réalisatrice, de sortir d’une  »manière de penser aliénante et enfermée ».

     »Le film +Au nom du sang+ est un thème de la prise en charge post-traumatique des survivantes de violences sexuelles, plus exactement de viols. C’est une histoire de viol qui se passe dans une famille polygame, le jour de la Tabaski », explique sa réalisatrice, Mamyta Nakamura.

    A l’en croire, l’idée de ce court-métrage de 26 minutes était non seulement de faire une thérapie pour les victimes de viols, mais aussi de sensibiliser sur les violences basées sur le genre.

    Lancé en 2024, le programme  »Film Lab Africa » a formé 20 jeunes dans cinq métiers, notamment les scénaristes, la réalisation, la production, la prise d’image et de son.

    AMN/HK/MT/MK

     

     

     

     

     

     

  • SENEGAL-LITTERATURE / Un ouvrage analyse les récentes contestations populaires au Sénégal

    SENEGAL-LITTERATURE / Un ouvrage analyse les récentes contestations populaires au Sénégal

    Dakar, 20 fév (APS) – L’ouvrage intitulé ‘’Lignes de mire, textes engagés’’, de l’universitaire sénégalais basé au Canada, Dalla Malé Fofana, se veut d’offrir une  »réflexion saisissante » dans le but d’aider à comprendre la dynamique de contestation populaire enregistrée au Sénégal ces dernières années

     »Cet ouvrage est une réflexion saisissante sur les récentes vagues de contestation populaire au Sénégal, tout en jetant un regard lucide sur les dynamiques sociales, politiques et économiques qui traversent le pays’’, peut-on lire à la quatrième de couverture du livre publié chez Harmatan en janvier dernier.

    Selon la même note,  »la voix forte résonnant à travers l’œuvre, inscrit l’auteur dans la tradition de la poésie engagée’’.

    ‘’Ses textes, à la croisée des chemins entre tradition et modernité, ne se limitent pas à l’analyse ou à la dénonciation, ils contiennent un appel à l’action. Ses vers sont un moyen de mobilisation, tant au niveau individuel que collectif’’, détaille la même source.

    Elle indique que les textes de cet ouvrage, ‘’encouragent non seulement les lecteurs à réfléchir et à questionner, mais surtout à agir pour améliorer leur situation sociale, politique et culturelle’’.

    Le préfacier présente également le livre comme ‘’une lecture incontournable pour ceux qui s’intéressent aux réalités contemporaines de l’Afrique, à la poésie engagée et à l’exploration des enjeux socio-politiques à travers un prisme culturel et spirituel riche’’.

    Titulaire d’un doctorat en études françaises, l’auteur Dalla Malé Fofana enseigne le français, l’anglais et le wolof à l’Université de Sherbrooke et à Bishop’s University, au Canada. Ces travaux de recherche et d’enseignement portent essentiellement sur la linguistique, la didactique des langues, la rhétorique, l’argumentation, l’analyse du discours et la communication interculturelle, renseigne sa biographie.

    AMN/SMD/OID

  • SENEGAL-MALI-NECROLOGIE / Décès de Souleymane Cissé, grande figure du cinéma africain

    SENEGAL-MALI-NECROLOGIE / Décès de Souleymane Cissé, grande figure du cinéma africain

    Dakar, 19 fév (APS) – Souleymane Cissé, cinéaste malien et figure de proue du septième art en Afrique est décédé mercredi, à Bamako, à l’âge de 84 ans, a annoncé  sa fille Mariam à l’APS.

    Double Etalon d’or de Yennenga (1979 et 1983) au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), il s’est illustré depuis le début des années 1970 comme l’un des pères du cinéma en Afrique.

    “Notre père est décédé aujourd’hui à Bamako. Il a consacré sa vie à l’art et au cinéma”, a notamment dit Mariam à l’APS.

    Souleymane Cissé avait reçu en 1987 le Prix du jury au Festival de Cannes pour son film “Yeelen”. 

    Il était le président du jury long métrage fiction du FESPACO 2025 qui démarre ce samedi à Ouagadougou.

    ADC/AMN/SMD

  • SENEGAL-CULTURE / Art visuel : un responsable sensibilise les artistes sur l’importance de s’inscrire à la SODAV

    SENEGAL-CULTURE / Art visuel : un responsable sensibilise les artistes sur l’importance de s’inscrire à la SODAV

    Dakar, 18 fév (APS)- Le chef du département de la perception de la société sénégalaise des droits d’auteur et des droits voisins (SODAV), Mouhamadou Ndiaye, a sensibilisé, mardi, les artistes évoluant dans le domaine de l’art visuel sur l’importance de s’inscrire auprès de cette structure pour se protéger et percevoir les revenus générés par leurs œuvres.

    ‘’Aujourd’hui, il s’agit de dire précisément comment la propriété littéraire et artistique protège les acteurs d’arts visuels. Pour que la SODAV puisse faire quelque chose pour vous, il faut qu’elle arrive à vous identifier vous et vos œuvres’’, a-t-il déclaré.

    Dans un entretien accordé à l’APS, à l’issue d’un atelier axé sur  »La propriété intellectuelle appliquée aux arts visuels », M. Ndiaye a expliqué qu’il s’agissait au cours de cet exercice, de dire aux auteurs, quoi  »faire pour connaitre leurs droit, une fois inscrits à la SODAV ».

    A l’en croire, l’inscription à la SODAV et la prise de connaissance de son droit, permet à l’artiste de l’art visuel de savoir également ‘’quand il a des revenus et comment la structure peut-elle les lui faire parvenir’’.

    ‘’(…) nous arrivons à percevoir pour les auteurs d’arts visuels mais, on a énormément de problèmes, puisque on ne sait pas toujours qui fait quoi dans cette histoire-là‘’, a t-il laissé  entendre.

    M. Ndiaye a, à ce propos, regretté le fait que le manque d’identification ne permette pas à la SODAV de faire parvenir les revenus aux ayants droits.

    La SODAV, a-t-il rappelé, a mis en place des ‘’voies et moyens’’ permettant de faire gagner les auteurs d’arts visuels au même titre que les musiciens.

     »La loi qui protège le droit d’auteur est faite pour toutes les formes d’expressions artistiques et non pas pour les musiciens tout court’’, a-t-il souligné. 

    Pour la directrice de la galerie le Manège Ken Aïcha Sy, cette activité a pour objectif de rappeler l’existence des droits d’auteur au Sénégal, afin de mieux informer les artistes.

    ‘’(…) il me paraissait important de rappeler qu’ils doivent, en tant que professionnels de l’art et de la culture, être informés de leurs droits pour pouvoir aussi comprendre le marché de l’art dans lequel ils s’inscrivent’’, a t-elle dit, ajoutant qu’il s’agissait de les sensibiliser à faire davantage de recherche dans cet environnement où ils évoluent.

    AMN/OID/SBS

  • SENEGAL-CAMEROUN-CULTURE / ‘’OH Gallery’’ accueille ‘’Cris de mer et du désert’’, une exposition monographique du Camerounais Hako Hankson

    SENEGAL-CAMEROUN-CULTURE / ‘’OH Gallery’’ accueille ‘’Cris de mer et du désert’’, une exposition monographique du Camerounais Hako Hankson

    Dakar, 11 fév (APS) – La galerie  »OH Gallery » présente, du 8 février au 19 avril à Dakar, une exposition monographique de l’artiste camerounais, Hako Hankson, intitulée  »Cris du désert » et qui s’inscrit dans une dynamique de résonance et de continuité au sein de sa  »pratique engagée ».

    Cette exposition rassemble un corpus d’œuvres variées issues de différentes périodes mêlant dessins et peintures. Elle permet de prolonger des réflexions débutées à la fin des années 1980 et amorcées tout au long de la carrière du Camerounais.

    Parmi ces œuvres figurent des tableaux, comme  »fight to exist’’,  »We are victims, frontier of life’’, le  »silence », ou encore  »the light is in the front of you ». Ces tableaux ont été réalisés à l’aide, entre autres, de l’encre de Chine, de l’acrylique et de pigments, sur une toile en fond noir pour la plupart.

    Ce dialogue entre les supports permet d’approfondir la compréhension des enjeux abordés par l’artiste, tout en offrant une lecture de sa démarche.

    Les œuvres invitent les spectateurs à une réflexion sur  »la persistance des fractures sociales et géopolitiques corrélée à une pensée panafricaine ».

     »Actuellement, on présente jusqu’au 19 avril prochain l’exposition monographique de Hako Hankson qui s’intitule +Cris de mer et du désert+ et qui parle de la thématique migratoire, de la transhumance, notamment au Cameroun, et de la situation des apatrides’’, explique la directrice de ‘’OH Gallery », Océane Harati, dans un entretien accordé à l’APS.

    Elle souligne que l’idée de cette exposition consiste à mettre en  »avant une pratique de l’artiste beaucoup moins connue », dans laquelle l’on trouve un dialogue  »très intéressant » avec des pièces des années 80 et 90.

     » (…) et donc l’idée de l’expo, c’est que vous avez à la fois des toiles, des dessins et une gamme de prix qui est beaucoup plus large », indique Mme Harati.

    Elle rappelle que Hako Hankso est un artiste  »extrêmement engagé » qui, depuis les années 80, a une ‘’pratique de représentation en lien avec l’industrie du carbone’’.

    Océane Harati souligne que sa  »technique d’encre acrylique, typiquement naturelle’’, est munie d’un dispositif de stylo ».

    Hako Hankson est un artiste camerounais de 57 ans, reconnu dans le marché des institutions. Il vit et travaille à Douala.

    Il a été sélectionné à l’édition 2022 de la Biennale de Dakar ainsi qu’à celle de cette année.

    En mai dernier, il avait été sélectionné pour participer à plusieurs autres rencontres internationales, notamment la Biennale de Venise (Italie) pour le pavillon du Cameroun. 

    AMN/MK/ASG

  • SENEGAL-CULTURE-COMMEMORATION / « De nombreuses trouvailles corroborent la vision de Cheikh Anta Diop », selon un politologue

    SENEGAL-CULTURE-COMMEMORATION / « De nombreuses trouvailles corroborent la vision de Cheikh Anta Diop », selon un politologue

    Dakar, 8 fév (APS) – Le politologue Aziz Salmone Fall, membre du groupe de recherche et d’initiative pour la libération de l’Afrique (GRILA), a déclaré, vendredi, que de nombreuses trouvailles ont corroboré la vision et l’intelligence des analyses de Cheikh Anta Diop (1923-1986).

    ‘’(…) de nombreuses trouvailles sont venues corroborer sa vision, l’intelligence de ses analyses, sa perspicacité et surtout son courage politique’’, a-t-il dit lors d’une conférence à l’occasion de la commémoration du 39ème anniversaire de la disparition du savant sénégalais.

    Au cours de cette rencontre axée sur le thème : ‘’Sciences et politiques pour l’avènement et le développement de l’Afrique souveraine’’, le politologue a souligné, qu’aujourd’hui, ‘’il peut paraître illusoire de parler de fédéralisme, car en réalité beaucoup de nations ont eu le temps de se cristalliser et c’est ce que Cheikh Anta avait écrit’’.

    Rappelant le legs de Cheikh Anta Diop, il a invité les jeunes à s’emparer du travail du savant, ‘’ce patrimoine extraordinaire que le pays devrait magnifier’’.

    A propos du  »sursaut souverainiste » noté dans la sous-région, il a encouragé les jeunes à s’emparer du processus et à en comprendre les ressorts de façon ‘’critique’’.

    ‘’(…) et il faut aussi qu’ils luttent contre la rapacité des nouveaux acteurs qui vont venir pour remplacer ceux qu’on pense partis, car ils ne sont jamais partis, ils ne font que se redéployer et miniaturiser leurs forces. L’impérialisme ne recule jamais’’, a souligné M. Fall.

    Selon lui, il revient aux jeunes africains de construire la refondation de ce ‘’front continental’’ dans un élan contre ‘’l’impérialisme collectif’’.

    L’historien et homme politique Cheikh Anta Diop est né le 29 décembre 1923 à Thieytou dans la région de Diourbel (Centre) à 143,6 km de Dakar.

    Décédé le 7 février 1986, à Dakar, Cheikh Anta Diop a été inhumé à Thieytou son village natal et celui de ses ancêtres, dans la région de Diourbel (centre). Ses travaux sur l’Egypte ont mis l’accent sur l’apport de l’Afrique et en particulier de l’Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiales.

    La confrontation, au Sénégal, de l’historien Cheikh Anta Diop avec le grammairien Léopold Sédar Senghor, est souvent citée comme l’un des épisodes intellectuels et politiques les plus saillants de l’histoire contemporaine du pays.

    AMN/OID

  • SENEGAL-CINEMA / Un réalisateur sénégalais réaffirme son parti-pris pour l’érection d’un Centre national de la cinématographie

    SENEGAL-CINEMA / Un réalisateur sénégalais réaffirme son parti-pris pour l’érection d’un Centre national de la cinématographie

    Dakar, 6 fév (APS) – Le cinéaste et producteur sénégalais, Clarence Thomas Delgado, a réaffirmé, mercredi, son parti-pris pour l’érection d’un Centre national de la cinématographie (CNC) pour le Sénégal, convaincu que c’est le combat à mener pour faire de ce secteur une industrie à part entière, et partant, un levier de développement.

     »D’où notre parti-pris pour l’érection d’un Centre national de la cinématographie, une proposition enrichie par différents acteurs du cinéma et transmise à la direction de la cinématographie pour étude, en soutien à la création aux œuvres cinématographiques, avec une autonomie de gestion et dans lequel, les acteurs du cinéma et l’Etat travailleront en synergie. (…) le but à atteindre, c’est de faire véritablement de ce secteur, une industrie à part entière, et partant, un levier de développement », a-t-il écrit dans une lettre ouverte adressée aux autorités et dont l’APS a reçu une copie.

    Le cinéaste invite les uns et les autres à ne pas se tromper de combat, car le  »financement du cinéma est une chose, mais le but à atteindre, c’est de faire véritablement de ce secteur, une industrie à part entière, partant, un levier de développement ».

    M. Delgado a indiqué qu’en dépit des efforts de structures comme le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA), le problème du financement et de l’organisation du cinéma Sénégalais  »reste entier ».

    Aujourd’hui, poursuit-il,  »nombreux sont les films en attente d’être financés ou d’un complément de financements, au grand dam des acteurs du cinéma ».

    Copie privée, un générateur d’une rémunération substantielle

    Le cinéaste estime que la mise en place d’un système de copie privée générera une rémunération substantielle pour les créateurs de la sous-région.

    Parlant de l’apport de la rémunération de la copie privée en Afrique, il a cité l’exemple du Burkina Faso, pays précurseur en Afrique de l’Ouest, qui, selon lui, génère près 9 millions d’Euros (soit environ 6 milliards de Fcfa), dans les caisses de l’Etat, des industries créatives et ressources distribuées aux auteurs.

    Il rappelle que, selon le rapport sur les collectes mondiales 2023 de la conférence internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (CISAC), la copie privée a généré 368 millions d’euros pour les créateurs du monde entier en 2022 (soit plus de 241 milliards de Fcfa en 2022).

    Le même rapport relève une hausse de revenus de 9,7% dans le secteur pour 2023, soit plus 405 millions d’Euros (soit environ 265 milliards de Fcfa).

    Le réalisateur Clarence Thomas Delgado souligne que la CISAC, dans un communiqué, stipule que cette source de revenus devrait  »connaître un coup d’accélérateur grâce à l’adoption d’une nouvelle directive régionale qui harmonise les règles relatives à la copie privée, tout en promettant une hausse des revenus pour les créateurs et les industries créatives ».

     »Par ses conseils, la CISAC a joué un rôle clé dans l’élaboration de cette législation », note-t-il, avant de rappeler que le texte de la directive régionale a été adopté à l’unanimité par le conseil des ministres des États membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), en septembre 2023.

    A l’en croire, sur huit pays de l’UEMOA, seul le Burkina Faso possède déjà un système efficace de rémunération pour copie privée.

     »Le système de rémunération prévu par la directive de l’UEMOA repose sur les mêmes principes que d’autres systèmes déjà en place dans la région et à l’échelle internationale », explique-t-il.

    Il a toutefois insisté sur le fait que la rémunération  »s’applique aux copies faites pour un usage privé et soumise à la gestion collective obligatoire », ajoutant que les Etats membres de l’UEMOA auraient jusqu’à 2025 pour transposer la directive dans leur législation nationale.

     »Forts de ce constat, les acteurs de la culture que nous sommes, attendons de l’autorité de tutelle, une oreille plus attentive aux problématiques de la culture en général et du cinéma, en particulier, au Sénégal, car l’avenir du septième art dans notre pays, sera ce que nous en ferons, Etat et acteurs du secteur, en binôme », a-t-il plaidé.

    Dès son arrivée à la tête du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, avait indiqué que cette question avait été inscrite parmi  »les mesures urgentes » de sa feuille de route pour le secteur.

    Ce projet de décret portant collecte de la rémunération pour copie privée a été examiné et adopté en conseil des ministres le 16 octobre 2024.

    AMN/FKS/OID/MK

  • SENEGAL-DANSE-HOMMAGE / Saly, hôte de l’exposition « Sargal/hommage » à Germaine Acogny, à partir de samedi

    SENEGAL-DANSE-HOMMAGE / Saly, hôte de l’exposition « Sargal/hommage » à Germaine Acogny, à partir de samedi

    Dakar, 6 fév (APS) – La galerie Mémoires africaines présente, du 8 février au 16 mars, une exposition consacrée au travail de l’artiste conceptuel sénégalais, Mansour Ciss Kanakassy, intitulée ‘’Sargal/hommage à Germaine Acogny’’, la danseuse et chorégraphe.

    Cette exposition qui se tiendra à la maison d’Afrique, à Saly dans le département de Mbour (Thiès) à 84,4 Km de Dakar, demeure une occasion unique de découvrir le travail de deux artistes majeurs et engagés de la scène culturelle africaine, indique un communiqué transmis à l’APS.

    Elle célèbre non seulement la danse et l’art, mais aussi la richesse culturelle africaine.

    Le même texte souligne qu’à travers son travail, Mansour Ciss Kanakassy rend hommage à  »la grâce et à la puissance des mouvements de danse initiés » à Mudra Afrique, l’école dirigée par Germaine Acogny.

    Il précise que ces toiles révèlent un danseur de la troupe pleinement imprégné dans son art.

    ‘’Les formes figées dans des moments d’expression pure semblent flotter dans l’espace, invitant le spectateur à une expérience sensorielle unique’’, peut-on lire.

    Professeur de danse à l’institut des Arts de Dakar, Germaine Acogny, en fut nommée directrice de la session danse africaine, en 1972. Elle a également été nommée directrice de Mudra Afrique avec le double appui de Senghor et de Maurice Béjart.

    Germaine Acogny dont le travail a eu un impact considérable sur la scène artistique internationale est considérée comme l’une des plus ‘’grande danseuse’’ de sa génération.

    Fondatrice de l’école des sables de Toubab Dialaw, elle fait également partie des lauréats du Prix Nonino ‘’Maître de notre temps’’ 2025.

    AMN/OID

  • SENEGAL-CULTURE-PATRIMOINE / Thiaroye 44 : un panel planche sur la requalification des faits

    SENEGAL-CULTURE-PATRIMOINE / Thiaroye 44 : un panel planche sur la requalification des faits

    Dakar, 2 fév (APS) – La requalification des faits et l’état des lieux des chiffres du massacre de Thiaroye 44 étaient, samedi, au menu d’un panel organisé dans le cadre du programme de commémorations du 80e anniversaire du massacre de Tirailleurs sénégalais.

    ‘’Thiaroye 44: requalification des faits, états des chiffres et importance’’ était le thème de ce panel animé par Pr Mor Ndao, président de la commission sénégalaise d’histoire militaire, Pr Mamadou Ndao, Coordonnateur général de l’Histoire générale du Sénégal, Pr Mohamed Mbodj, du Manhattanville College (USA), entre autres.

    Pour le le président de la commission sénégalaise d’histoire militaire, professeur Mor Ndao, la requalification des évènements de Thiaroye 44 en massacre avait des implications juridiques et pénales.

     »(…) lorsque je me suis documenté et je me suis rendu compte que la question de la requalification des faits de Thiaroye 44 a des implications juridiques et pénales’’, a-t-il déclaré.

    Le Sénégal a commémoré, le 1er décembre 2024, le 80ᵉ anniversaire du massacre des tirailleurs, perpétré le 1ᵉʳ décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye, en banlieue dakaroise par l’Armée coloniale française.

    Le 1er décembre 1944, des soldats d’Afrique subsaharienne appelés Tirailleurs sénégalais ont été tués à l’arme automatique dans le camp de Thiaroye, à une quinzaine de kilomètres de Dakar, par l’armée coloniale pour avoir réclamé le paiement de leurs arrières de solde et diverses primes et indemnités. 

    Le bilan de 35 morts donné par les autorités françaises, estimé à dix fois plus par des historiens, est l’une des grandes pommes de discorde entre Paris et les Etats dont étaient originaires les 1 600 soldats démobilisés après avoir participé à la libération de la France lors de la seconde Guerre mondiale. 

    L’évènement a finalement été reconnu comme un « massacre » par le président français, Emmanuel Macron, rompant ainsi avec une version officielle qui parlait de « mutinerie ».

    Dans sa communication, le Pr Ndao a rappelé qu’une requalification renvoie à l’acte de qualifier à nouveau des faits. A l’en croire, pour requalifier, il y a non seulement lieu de déconstruire et de reconstruire, mais aussi, de revenir sur les événements ayant déjà été qualifiés et jugés.

    Cette démarche permet, selon lui, d’apporter ‘’quelque chose de neuf, pour remettre en question ce qui a été mis sur la table’’.  

    ‘’Ordonner, restituer, décrire, compter, dénombrer, situer les événements dans le temps, établir une chronologie, tout cela constitue une étape importante. Mais le rendre intelligible est une mission assignée à l’historien’’, a t-il expliqué.

    Dans la requalification des faits, il a proposé de mettre également l’accent sur l’escale, du navire transportant les Tirailleurs, à Casablanca (Maroc), la présence des américains à Dakar (1942), entre autres aspects.

    Il faut aussi, selon lui, interroger les chiffres, qui estime t-il,  »ont été réajustés en fonction du contexte’’. ‘’La France réajuste les chiffres en fonction d’une pression exercée par une opinion publique interne et internationale. (…) ‘’, ajoute-t-il.

    Dans un entretien avec l’APS, en prélude des commémorations du 80e anniversaire,  l’historien Mor Ndao préconisait déjà  »d’aller au-delà des archives françaises » dans la recherche de la vérité sur le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye le 1er décembre 1944, estimant qu’il faut penser aux archives américaines et anglaises.

      »Avec les archives françaises, on ne peut qu’avoir que la version de la France. Mais recouper avec les autres serait intéressant aussi’’, avait-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

      »Les Américains étaient à Dakar et bien informés (…) Les Anglais étaient à Dakar aussi. Les Anglais ont toute la photographie aérienne de Dakar durant quatre ans, maison par maison. Ce sont des archives aussi importantes », avait fait savoir le professeur Ndao

    Encore aujourd’hui, il y a divergence sur le nombre de morts dans ce massacre. Si deux rapports officiels français différents parlent respectivement de 35 et 70 morts, certains historiens considèrent que le bilan pourrait atteindre plusieurs centaines d’hommes tombés sous les balles de leurs camarades soldats.

    AMN/OID/SKS