Auteur/autrice : Mame Fatou Diouf

  • SENEGAL-MICROFINANCE / Les acteurs du secteur s’accordent sur un pacte pour une inclusion financière inclusive

    SENEGAL-MICROFINANCE / Les acteurs du secteur s’accordent sur un pacte pour une inclusion financière inclusive

    Dakar, 21 fév (APS) – Le ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire et l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Sénégal (APSFD) ont signé, vendredi, à Dakar, un pacte pour l’inclusion financière universelle portant sur un financement de 687.210.625.443 francs CFA.  

    Ils disent vouloir cibler essentiellement les couches les plus vulnérables, pour ce partenariat à mettre en œuvre de 2025 à 2029.

    Il s’agira de mettre en commun des ressources issues des instruments de financement publics et des institutions de microfinance (IMF).

    ‘’On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup d’opportunités, une forte demande et un besoin extrêmement important des populations vulnérables’’, a dit le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Dione.

    Le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Dione

    Avec le pacte signé, le ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire s’engage à mettre à la disposition des institutions de microfinance les ressources appropriées, sur la base de modalités prenant en compte le niveau de risque et la nature de la cible.

    ‘’En contrepartie, les IMF accorderont des prêts aux très petites entreprises, aux petites et moyennes entreprises et aux acteurs de l’économie sociale et solidaire, à des taux préférentiels, pour contrecarrer certaines pratiques en cours’’, a ajouté M. Dione.

    Il y a énormément d’opportunités et il fallait mettre en place une stratégie pour, d’une part ‘’rassurer’’ les IMF, et d’autre part permettre aux populations d’accéder à des financements à ‘’des taux préférentiels’’, selon lui.

    ‘’Il s’agit de populations vulnérables, qu’il faut aider, afin qu’elles puissent s’en sortir en menant des activités économiques pour pouvoir rembourser’’ les financements, a précisé Alioune Dione.

    Mamadou Cissé, le président de l’APSFD

    Selon lui, la microfinance occupe ‘’une place importante’’ dans les politiques publiques sénégalaises, l’économie sociale et solidaire étant ‘’une solution pertinente et cohérente’’ dans la résolution de la ‘’lancinante crise de l’emploi’’.

    ‘’L’État va faire en sorte que tous les crédits qui seront octroyés aux populations, notamment dans le cadre des activités de création de richesses, soient assurés d’un accompagnement de la stratégie de financement’’ du ministère, a poursuivi Alioune Dione.

    Il explique que cette stratégie de financement ciblé consiste à identifier la nature des financements, à les assurer et à aider les bénéficiaires à rembourser.

    M. Dione estime que l’APSFD est ‘’un acteur crédible et incontournable’’ pour permettre aux populations d’accéder à des produits et services financiers ‘’abordables et adaptés’’ à leurs besoins.

    ‘’Notre ambition, à travers ce pacte, c’est de donner à l’ensemble des Sénégalais, où qu’ils puissent être dans le pays, l’opportunité de bénéficier des services financiers de qualité’’, a dit Mamadou Cissé, le président de ladite association.

    Il signale que les institutions de microfinance qu’il représente attendent de l’État qu’il les aide à ‘’labelliser’’ ces acteurs de l’économie en leur donnant un statut leur permettant de mieux les suivre.

    ‘’Ce pacte sera respecté par les institutions de microfinance, au bénéfice des populations’’, a promis M. Cissé.

    MFD/BK/ESF

  • SENEGAL-FRANCE-ECONOMIE / Le CNP plaide pour un partenariat gagnant-gagnant avec la France

    SENEGAL-FRANCE-ECONOMIE / Le CNP plaide pour un partenariat gagnant-gagnant avec la France

    Dakar, 19 fév (APS) – Le Conseil national du patronat (CNP), par la voix de son premier vice-président, Mamadou Racine Sy, a plaidé, mercredi à Dakar, pour un partenariat gagnant-gagnant entre la France et le Sénégal, lors d’un forum d’affaires franco-sénégalais organisé en marge d’une mission conduite par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF).

    « C’est extrêmement important que tous nos partenaires comprennent que les choses ont changé, et je pense que ce n’est que dans le respect réciproque, dans le partenariat où tout le monde gagne que peuvent se construire dorénavant les relations du secteur économique sénégalais avec l’ensemble de ses partenaires dans le monde », a soutenu M. Sy.

    Les dirigeants d’entreprises françaises concernés vont saisir l’opportunité de cette visite pour rencontrer des décideurs économiques, des représentants du patronat sénégalais et des autorités publiques.

    Selon Mamadou Racine Sy, le secteur privé national mise sur un partenariat gagnant-gagnant entre la France et le Sénégal, deux pays qui, a-t-il rappelé, « entretiennent des relations anciennes et historiques qui embrassent tous les secteurs d’activités ».

    Mamadou Racine Sy, le premier vice-président du CNP

    « Il est important aujourd’hui que nous fassions le point de cette situation à l’aune des changements intervenus dans notre pays. Désormais, on parle de souverainisme économique, mais ce n’est pas un repli sur nous-mêmes. Au contraire, ce sont les termes de l’échange qui changent dans ce partenariat gagnant-gagnant », a-t-il précisé.

    Il a rappelé que le Sénégal est devenu un Etat pétrolier et gazier, ce qui ouvre, à ses yeux, de « nouvelles perspectives » économiques et financières pour le pays.

    M. Sy estime que les mesures prises par les pouvoirs publics sénégalais relativement au contenu local, devraient conduire le secteur privé sénégalais à « saisir cette chance de peser » davantage sur tous les secteurs de l’économie nationale.

    Dans cette perspective, le Forum d’affaires franco-sénégalais va servir à « accroître les flux d’investissements » dans le pays, en facilitant la promotion de relations d’affaires entre les chefs d’entreprises français et sénégalais et en renforçant la coopération économique et financière entre le MEDEF international et le CNP.

    « Nous sommes à l’ère de la rareté des ressources énergétiques et financières, celle de fortes spéculations sur des marchés mondiaux, mais aussi celle de la peur du lendemain et des incertitudes, donc la France a besoin d’une France plus présente sur les marchés extérieurs, et le Sénégal veut être plus attractif et créateur de richesses et d’emplois durables », a expliqué le premier vice-président du CNP.

    Philippe Labonne, le président du comité Afrique de MEDEF international

    Les représentants des deux parties ont eu l’occasion de participer à des débats sur l’investissement au Sénégal, à travers des partenariats publics-privés et la contribution du secteur privé à la « Vision Sénégal 2050 ».

    « Le but de ce forum, c’est d’identifier les opportunités, mais avant tout de permettre des échanges respectueux, des échanges audacieux, si ce n’est de sceller des projets de partenariat pour concrétiser les grands chantiers qui nous ont été présentés », a relevé Philippe Labonne, président du comité Afrique de MEDEF international.

    Il a affirmé que les entreprises françaises sont désormais les plus engagées au Sénégal, où elles représentent « le premier stock » d’investissements directs étrangers.

    « Nous pensons que les entreprises françaises ont la connaissance, l’expertise, mais aussi l’état d’esprit pour permettre aux entrepreneurs sénégalais de réaliser leurs ambitions et leurs rêves », a assuré M. Labonne.

    MFD/MT/OID/ASG

  • SENEGAL-ECONOMIE / L’APIX va renforcer la sécurité juridique des investisseurs (directeur)

    SENEGAL-ECONOMIE / L’APIX va renforcer la sécurité juridique des investisseurs (directeur)

    Dakar, 19 fév (APS) – L’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) travaille sur un nouveau paradigme pour renforcer la sécurité juridique des investisseurs, a indiqué son directeur général.

    ‘’Un nouveau paradigme est en cours d’élaboration sur la base du PACTE, le Programme d’amélioration de la compétitivité des territoires et de l’économie, qui est un nouveau cadre sur les réformes pour permettre aux investisseurs d’avoir une certaine stabilité juridique liée à l’investissement’’, a déclaré Bakary Séga Bathily, lors d’un forum d’affaires franco-sénégalais organisé par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF international).

    Cette activité entre dans le cadre de la visite d’une mission d’entreprises françaises au Sénégal du 18 au 20 février.

    Selon le directeur général de l’APIX, le Sénégal est en train ‘’de se reconstituer’’ et de ‘’créer un nouveau paradigme’’ de son environnement des affaires.

     »Aujourd’hui, les dernières statistiques montrent que beaucoup de points ont été relevés comme des facteurs bloquants à l’investissement, notamment l’accès aux fonciers, à l’énergie à prix compétitif, la bureaucratie, la prévisibilité et la sécurité juridique’’, a souligné M. Bathily.

    Il a assuré que ces différents points ont été pris en charge par l’APIX dans le cadre de ce nouveau programme qui renforce sa présence comme intermédiaire entre le secteur privé national ou international installé au Sénégal et l’administration sénégalaise.

    ‘’Sur ce point-là, nous sommes venus vous rassurer que d’ici les trois prochains mois nous allons pouvoir publier le Code des investissements qui doit être la référence unique de toutes les exceptions liées au Code général des impôts’’, a-t-il annoncé.

    Bakary Séga Bathily a également indiqué que la transformation du Sénégal ne peut se faire sans le secteur privé.

    Mamadou Racine Sy, premier vice-président du Conseil national du patronat

    ‘’C’est un signal très fort adressé au secteur privé car la sécurité juridique est ce qui fonde la décision d’investissements au niveau du secteur privé. Là où il n’y a pas de sécurité juridique, il n’y a pas de confiance, et quand il n’y a pas de confiance il n’y a pas d’investissements’’, a fait savoir Mamadou Racine Sy, premier vice-président du Conseil national du patronat (CNP).

    Le secteur privé est ‘’créateur de richesses’’, a-t-il dit, soulignant qu’aucun pays ne peut se développer ‘’sans donner la place qu’il faut à son secteur privé’’.

    ‘’Nous entendons travailler la main dans la main avec l’État et ses démembrements pour justement faire du Sénégal un pays développé dans le concert des grandes nations’’, a assuré Mamadou Racine Sy.

    MFD/SBS/OID/ABB

  • SENEGAL-INDUSTRIE-AGROPOLES / Production agricole et accompagnement des PME/PMI : une officielle détaille les initiatives des pouvoirs publics

    SENEGAL-INDUSTRIE-AGROPOLES / Production agricole et accompagnement des PME/PMI : une officielle détaille les initiatives des pouvoirs publics

    Diamniadio, 13 fév (APS) – La directrice de cabinet du ministre de l’Industrie et du Commerce, Yacine Gning Diakhaté, a indiqué, jeudi, que l’État du Sénégal a mené de nombreuses initiatives pour l’augmentation de la production agricole et l’accompagnement des petites et moyennes entreprises et industries (PME/PMI) dans les agropoles sud et centre.

    Ces initiatives ont été menées dans le cadre du Programme national de développement des agropoles, a précisé Mme Diakhaté.

    Elle présidait, à Diamniadio, dans le département de Rufisque, la 9ᵉ session du comité de pilotage du Programme national des agropoles du Sénégal.

    Elle s’est félicitée de voir que « depuis leur création, beaucoup d’efforts ont été consentis et à tous les niveaux des chaines de valeur ».

    « De nombreuses initiatives ont été menées en termes d’optimisation de l’approvisionnement, des travaux ont été effectués pour augmenter la production et il y a eu beaucoup d’initiatives d’accompagnement des PME/PMI qui sont dans la transformation », a-t-elle indiqué.

    Selon la directrice de cabinet du ministre de l’Industrie et du Commerce a souligné que l’appui à la production agricole, « gage » de la disponibilité de la matière première, a été « fortement » de mise dans les activités menées par les projets agropoles avec des résultats « probants ».

    « 87 tonnes de semences certifiées, 1340 tonnes d’engrais, plus de 500 000 plants fruitiers ainsi que des activités de rajeunissement ont été distribués », a révélé Yacine Gning Diakhaté.

    Elle a également noté que plusieurs initiatives d’accompagnement des PME/PMI spécialisées dans la transformation des produits agricoles ont également permis de relever le niveau technique et organisationnel des entreprises ciblées.

    « Plus de 40 entreprises qui devront occuper les agropoles ont été mises à niveau. Des projets de réformes pour la mise en place d’un cadre incitatif favorable aux investissements privés dans les agropoles ainsi que des démarches pour leur gouvernance ont également été initiés », a révélé Mme Diakhaté.

    Pour le volet « infrastructures de transformation », elle a indiqué que des stratégies « d’accélération et d’optimisation » sont en train d’être étudiées avec toutes les parties prenantes pour une livraison des plateformes et leur opérationnalisation dans les « meilleurs délais ».

    La directrice de cabinet du ministre de l’Industrie et du Commerce a rappelé que le comité de pilotage des agropoles a pour mission de « fixer les orientations stratégiques » des différents projets d’agropole, ainsi que leurs cadres opérationnels d’intervention.

    L’objectif des autorités est de faire des agropoles de « véritables moteurs » du développement agro-industriel qui joueront un rôle « central » dans le développement économique des pôles régionaux.

    Sur les cinq agropoles retenus (sud, centre, nord, ouest, est), le projet agropole sud a été le premier à être initié en 2019, suivi de celui du centre en 2021.

    À ce jour, plus de 200 milliards de francs CFA ont été mobilisés pour les projets agropole sud et centre.

    Et pour la mise en œuvre des agropoles, l’État du Sénégal a bénéficié d’appuis  »conséquents » de ses partenaires au développement, comme la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID) et l’Union européenne et la coopération belge (ENABEL).

    « Les attentes sont importantes et la responsabilité est grande pour réussir, tous ensemble ; et pour 2025, au sein de la Team Europe, notre engagement reste intact pour assurer le plein succès du projet agropole centre », a assuré Abou El Mahassine Fassi-Fihri, directeur pays d’Enabel.

    Il a ajouté qu’avec les investissements des partenaires de l’État du Sénégal et surtout du gouvernement et du secteur privé, le montage global du programme agropole-centre est « sérieux, bancable, et dé-risqué ».

    MFD/ASG/BK

  • SENEGAL-ENTREPRENARIAT-FORMATION / La Chambre de commerce de Dakar veut aider près de 400 entreprises en gestion financière et comptable

    SENEGAL-ENTREPRENARIAT-FORMATION / La Chambre de commerce de Dakar veut aider près de 400 entreprises en gestion financière et comptable

    Dakar, 12 fév (APS) – La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (CCIAD) s’est engagée, mercredi, à accompagner près de 400 entreprises, dont des groupements de femmes et de jeunes, à se former en gestion financière et comptable pour accroître leur croissance.

    Elle en a pris l’engagement, lors du lancement d’un programme d’assistance technique en gestion comptable et financière gratuit pour les entrepreneurs cooptés par la CCIAD, ce mercredi, à Dakar.

    Ce programme est initié dans le cadre d’un partenariat avec le Fonds de développement et de solidarité municipale (FODEM), le centre de gestion agréé, la GIZ (Coopération allemande) et la Banque mondiale.

    « Nous le savons tous : disposer d’états financiers clairs et bien structurés est une nécessité absolue pour toute entreprise. En d’autres termes, c’est un véritable passeport pour la croissance et la durabilité », a déclaré Ibrahima Lô, vice-président de la CCIAD.

    Il a expliqué que de tels documents, en plus d’être une « obligation administrative », restent avant tout « un outil de gestion, de transparence et de prise de décision ».

    Selon M. Lô, les états financiers d’une entreprise lui permettent « d’accéder » au financement, « d’attirer » des investisseurs et de « planifier l’avenir avec certitude et sérénité ».

    « Un accompagnement visant à aider les entreprises à obtenir et structurer leurs états financiers me semble essentiel pour leur développement et leur pérennité », a-t-il dit.

    Si la première cohorte concerne 75 entreprises, l’objectif consiste à en accompagner 400 au total.

    Le vice-président de la CCIAD a souligné que cette initiative a été motivée par un constat général selon lequel de nombreuses entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises (PME), rencontrent encore des difficultés dans l’établissement de ces documents.

    Ces difficultés, de l’avis de Ibrahima Lô, sont liées aux ressources financières et humaines limitées et à un manque d’expertise comptable.

    « En tant qu’institution consulaire de Dakar, notre engagement aujourd’hui est de créer un environnement où chaque entreprise, quelle que soit sa taille, peut prospérer en s’appuyant sur des bases financières solides et avoir une gestion financière saine et transparente, condition indispensable à son succès et à sa croissance », a-t-il indiqué.

    Ce programme vise également à renforcer l’accès au financement pour la formalisation comptable.

    « L’accès au financement constitue un défi majeur pour les entrepreneurs sénégalais. Pourtant, un élément fondamental conditionne cette accessibilité : la formalisation comptable », a souligné Aminata Diop Samb, la directrice générale du FODEM.

    Elle a révélé que moins de 3 % des entreprises au Sénégal respectent actuellement une comptabilité conforme aux normes en vigueur.

    « Face à cette réalité, le FODEM, en tant qu’outil stratégique de la Ville de Dakar, s’engage activement dans la structuration des entreprises locales afin de renforcer leur accès aux opportunités de financement », a soutenu Mme Samb.

    Elle précise que la solution proposée pour accompagner ces entreprises s’articule autour de quatre axes stratégiques portant sur un accompagnement comptable et fiscal sur mesure, la digitalisation des processus comptables et la formation continue ainsi que la mise en conformité facilitée.

    MFD/HB/ASG/BK

  • SENEGAL-ECONOMIE-REGLEMENTATION / Le projet de loi sur la règlementation bancaire offre un régime d’exception aux banques, selon Aïssata Tall Sall

    SENEGAL-ECONOMIE-REGLEMENTATION / Le projet de loi sur la règlementation bancaire offre un régime d’exception aux banques, selon Aïssata Tall Sall

    Dakar, 11 fév (APS) – Le projet de loi sur la réglementation bancaire, adopté par l’Assemblée nationale, mardi, fait bénéficier les banques d’un régime d’exception, alors qu’elles ne contribuent pas convenablement à l’économie sénégalaise, soutient la députée Aïssata Tall Sall.

    ‘’Les banques sont des sociétés de droit privé […] C’est comme les compagnies d’assurances. Elles ont un agrément, mais cela ne fait pas pour autant d’elles des sociétés particulières’’, a dénoncé la députée du groupe Takku Wallu Sénégal.

    Elle intervenait à la séance plénière de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen de deux projets de loi sur la réglementation du secteur bancaire et de la microfinance.

    La loi sur la réglementation bancaire est une ‘’loi d’exception’’, a soutenu Aïssata Tall Sall en citant trois articles du texte adopté en guise d’arguments.

    ‘’À l’article 111 de la loi, il est accordé un véritable privilège, même une immunité de poursuite, à toutes les banques du Sénégal […] Cela n’est pas normal’’, a-t-elle argué.

    La députée considère que l’article 142 du même projet de loi, concernant les réclamations de la clientèle des banques, pose également problème. ‘’Lorsqu’un client de banque veut faire une réclamation, vous lui demandez de s’adresser à la banque’’, a-t-elle ajouté, estimant que la loi adoptée dresse des ‘’obstacles’’ devant la clientèle des banques.

    L’article 150 du texte est la plus grosse ‘’exception’’ dont bénéficient les banques exerçant leurs activités au Sénégal, selon l’avocate élue membre de la 15e législature.

    ‘’La loi dit qu’elle déroge aux droits communs sur les procédures collectives. Cela veut dire que lorsqu’une banque est en cessation de paiement, qu’elle veut organiser un redressement judiciaire, il ne lui sera pas appliqué les dispositions de l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires) sur le redressement judiciaire et les procédures collectives’’, a-t-elle fait valoir.

    Or, les banques ‘’ne contribuent pas tellement à l’économie’’, parce qu’elles sont ‘’surprotégées’’, le client étant ‘’surexposé’’.

    ‘’Il y a des difficultés […] Tout n’est pas rose’’

    Le leader de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF), Famara Ibrahima Cissé, a dénoncé le ‘’déficit de protection’’ des usagers des services bancaires contre les banques et les institutions de microfinance.

    M. Cissé s’entretenait avec les journalistes en marge du vote des projets de loi sur la règlementation bancaire et la microfinance. Il estime que les deux textes adoptés par l’Assemblée nationale sont davantage favorables aux banques et aux institutions de microfinance qu’à leur clientèle.

    Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a invoqué les recommandations de l’Union économique et monétaire ouest-africaine incitant à améliorer la capitalisation des banques et à soutenir l’économie.

    ‘’Il y a des difficultés. Si nous sommes là pour présenter deux projets de loi, c’est parce que tout n’est pas rose. Les projets de loi essaient d’apporter des innovations, des ruptures’’, a argué M. Diba.

    Le ministre des Finances et du Budget pense que ‘’la meilleure manière’’ de prendre en charge les préoccupations des usagers des banques et des institutions de microfinance est de proposer ‘’des solutions-panacées’’.

    ‘’Nous allons y arriver, nous avons mis en place un dispositif qui nous permet de contrôler [les activités des banques]. C’est l’une des innovations de ces textes. Il faut, donc, renforcer le pouvoir de législation’’, a poursuivi M. Diba.

    Les députés ont adopté à l’unanimité les deux projets de loi destinés à la réglementation du secteur bancaire et de la microfinance.

    MFD/BK/ADL/ESF

  • SENEGAL-ECONOMIE / Famara Ibrahima Cissé dénonce le ‘’déficit de protection’’ des clients contre les banques

    SENEGAL-ECONOMIE / Famara Ibrahima Cissé dénonce le ‘’déficit de protection’’ des clients contre les banques

    Dakar, 11 fév (APS) – Le leader de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF), Famara Ibrahima Cissé, a dénoncé, mardi, à Dakar, le ‘’déficit de protection’’ des usagers des services bancaires contre les banques et les institutions de microfinance.

    ‘’Il y a un déficit de protection des usagers face aux banques et aux institutions de microfinance. Aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, on devrait protéger davantage les usagers [des services bancaires] que les banques’’, a dit M. Cissé.

    Le président de l’ACSIF s’entretenait avec les journalistes en marge du vote, par les députés, de deux projets de lois portant réglementation de la microfinance et du secteur bancaire.

    Il estime que les projets de loi adoptés par l’Assemblée nationale sont davantage favorables aux banques et aux institutions de microfinance qu’à leurs clients.

    Les questions dont devraient surtout discuter les députés n’ont pas été abordées, à son avis.

    Famara Ibrahima Cissé s’est aussi appesanti sur les difficultés relatives à la mobilité bancaire. ‘’Au Sénégal, pour changer de banque, c’est la croix et la bannière. Le client paie plus de 200.000 francs CFA, à travers une attestation d’engagement, une attestation de non-engagement et des frais de pénalité de remboursement par anticipation pour changer de banque’’, a-t-il dénoncé.

    M. Cissé déplore, par ailleurs, le surendettement de certains salariés envers les banques. ‘’Beaucoup de travailleurs n’arrivent pas à entrer en possession de leurs revenus parce que […] la banque les absorbe. Il devrait y avoir une disposition légale contre cela.’’

    ‘’Vous n’êtes pas d’égale dignité avec la banque’’

    ‘’C’est après l’avoir lu et approuvé que le client doit signer l’accord de prêt, mais on ne lui donne même pas le temps de l’amener chez lui pour cela. C’est sous la pression des banques que les usagers signent les conventions’’, a poursuivi Famara Ibrahima Cissé.

    Il regrette le fait que les projets de loi adoptés à l’unanimité des députés ‘’ne tiennent pas compte de ces cas de figure’’.

    ‘’Si vous avez un problème avec votre banque, vous n’avez pas la possibilité de soutenir les frais de procès. Vous n’avez pas la possibilité de prendre un avocat, alors que la banque a son pool d’avocats. Devant la loi, vous n’êtes pas d’égale dignité avec la banque’’, a dénoncé M. Cissé.

    Lorsqu’un usager a un contentieux avec une institution financière, soutient-il, ‘’il perd toujours’’.

    ‘’Si vous avez un problème avec une institution de microfinance, vous allez au tribunal et vous détenez une décision de justice. Si l’institution de microfinance est en difficulté, vous ne pourrez pas exécuter cette décision de justice. Si c’est le contraire, vos biens sont saisis, y compris vos comptes’’, a fustigé le leader de l’ACSIF, déplorant l’adoption des deux projets de loi par les députés.

    MFD/ASG/ESF

  • SENEGAL-AGRICULTURE / Des députés dénoncent les taux d’intérêt appliqués par les banques aux agriculteurs

    SENEGAL-AGRICULTURE / Des députés dénoncent les taux d’intérêt appliqués par les banques aux agriculteurs

    Dakar, 11 fév (APS) – Des députés intervenant à une séance plénière consacrée à l’examen d’un projet de loi destiné à la réglementation bancaire ont déploré, mardi, à Dakar, les taux d’intérêt appliqués par les banques aux agriculteurs.

    ‘’Les taux de crédit fixés aux agriculteurs sont lourds, de même que le système de paiement’’, a fustigé Ibrahima Mbodj, un député du groupe Pastef (majorité).

    Selon lui, les agriculteurs éprouvent d’énormes difficultés pour rembourser les crédits octroyés par les banques.

    Les taux d’intérêt élevés entravent les activités des agriculteurs et les maintient dans une ‘’certaine précarité’’, a dit M. Mbodj en plaidant pour une ‘’discrimination positive’’ en faveur des jeunes dans l’octroi de crédits bancaires.

    Plusieurs autres députés ont relevé des ‘’dysfonctionnements’’ dans le financement de l’agriculture par les banques.

    Certains d’entre eux estiment que ces difficultés concernent plusieurs catégories socioprofessionnelles, dont les enseignants.

    Aly Ndao, un député du groupe Takku Wallu, a profité de son intervention devant le ministre des Finances et du Budget pour lui faire part des difficultés auxquelles sont confrontés les héritiers de l’un de ses proches pour accéder à son compte bancaire, à la suite de son décès.

    Les députés se sont préoccupés aussi des ‘’lourdeurs’’ administratives auxquels sont confrontés les usagers des banques.

    MFD/SBS/SKS/OID/SMD/ESF

  • SENEGAL-FINANCES-LEGISLATION / Réglementation financière : deux projets de loi adoptés par l’Assemblée nationale

    SENEGAL-FINANCES-LEGISLATION / Réglementation financière : deux projets de loi adoptés par l’Assemblée nationale

    Dakar, 11 fév (APS) – Les députés réunis en séance plénière ont adopté, mardi, deux projets de loi portant sur la réglementation du secteur bancaire et la microfinance.

    ‘’L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité l’ensemble des 13 lois portant sur la réglementation bancaire et l’ensemble des 13 lois portant sur la réglementation de la microfinance’’, a déclaré le président de ladite institution, Malick Ndiaye, à la fin de la séance consacrée à l’examen de ces deux textes.

    Le projet de loi sur la réglementation bancaire a été voté à l’unanimité des 143 députés présents.

    Les 144 députés ayant participé au vote de la loi émanant du gouvernement pour réglementer la microfinance se sont tous prononcés pour son adoption.

    Cette loi va servir à rééquilibrer la relation entre les institutions de microfinances (IMF) et leurs clients, explique un rapport de la commission des finances et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale.

    Le document consulté par l’APS parle également d’une amélioration de l’encadrement et d’une augmentation de la contribution des IMF au développement économique.

    Le projet de loi adopté va permettre aux institutions de microfinance de mieux prendre en charge les préoccupations des consommateurs, selon le rapport.

    Les IMF vont assurer ‘’un encadrement des taux d’intérêt appliqués par les institutions de microfinance’’, mettre en œuvre ‘’des mécanismes facilitant l’octroi de financements aux petites entreprises et aux ménages’’, avec la nouvelle loi.

    Le texte adopté par les députés instaure un capital social minimum destiné à garantir la viabilité des institutions de microfinance, selon la commission parlementaire.

    Le projet de loi portant sur la réglementation bancaire vise essentiellement à moderniser et à renforcer le cadre juridique et réglementaire. Il sera utilisé pour la satisfaction des ‘’besoins des usagers’’ en termes d’accès aux financements, de coûts de services, de sécurité des transactions et de ‘’gouvernance plus rigoureuse’’, assure l’Assemblée nationale.

    MFD/BK/SMD/ESF

  • SENEGAL-BANQUES-LEGISLATION / Les députés examinent deux projets de loi portant réglementation des services bancaires et de la microfinance

    SENEGAL-BANQUES-LEGISLATION / Les députés examinent deux projets de loi portant réglementation des services bancaires et de la microfinance

    Dakar, 11 fév (APS) – Les députés planchent, ce mardi, sur deux projets de loi portant réglementation des services bancaires et de la microfinance, en présence du ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba.

    ‘’Les réformes visent le renforcement de la solidité et de la résilience du secteur bancaire […] en s’appuyant sur les standards internationaux en la matière’’, affirme un rapport de la commission des finances et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale.

    Selon le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, le Sénégal a internalisé le dispositif de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à l’aide d’une loi qui date de juillet 2008.

    Mais, depuis lors, la BCEAO a mené plusieurs réformes qui ont fortement impacté l’activité bancaire des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a signalé M. Diba.

    Les réformes de la BCEAO portent, par exemple, sur la révision du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

    Ses réformes prennent aussi en compte la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, a rappelé le ministre des Finances et du Budget.

    L’adoption de lois uniformes relatives au crédit-bail et à l’affacturage et la mise en place d’un dispositif réglementaire destiné à la finance islamique font partie des réformes menées par la banque centrale des pays de l’UEMOA.

    La règlementation bancaire sénégalaise doit être conforme à ces réformes communautaires, ce qui amène l’Assemblée nationale à légiférer là-dessus.

    Cheikh Diba signale que de nombreuses mutations sont intervenues dans l’environnement bancaire régional, avec l’apparition de nouveaux acteurs, dont les entreprises de technologie financière.

    Selon la commission parlementaire chargée des finances et du contrôle budgétaire, le projet de loi portant réglementation bancaire sert à internaliser la loi uniforme des États membres de l’UEMOA.

    Les opérateurs de télécommunication offrent maintenant à leurs usagers des services bancaires électroniques, qu’il faut réglementer, selon les membres de cette commission parlementaire.

    MFD/OID/MK/SBS/ESF