Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-MALI-AFRIQUE-CINEMA/PORTRAIT / Souleymane Cissé, la trajectoire d’un monument du cinéma africain auréolé de prix

    SENEGAL-MALI-AFRIQUE-CINEMA/PORTRAIT / Souleymane Cissé, la trajectoire d’un monument du cinéma africain auréolé de prix

    — Par Fatou Kiné Sène —

    Dakar, 19 fév (APS) – Le cinéaste malien, Souleymane Cissé, décédé mercredi à l’âge de 84 ans à Bamako, a été jusqu’à sa mort un monument du cinéma africain auréolé de prix, totalisant plus de 50 ans de carrière et ayant fait rayonner le 7e art du continent partout dans le monde.

    Il devait présider à partir de samedi prochain le jury long métrage fiction de la 29ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), au Burkina Faso.

    Né à Bamako le 21 avril 1940, Souleymane Cissé qui fait son entrée dans le cinéma en 1970 a réalisé de nombreux films? dont ‘’Baara’’ (Le travail) en 1978 Etalon d’or de Yennenga au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) l’année suivante, suivi de ‘’Finyé’’ (Le vent) en 1982 qui sera aussi distingué en 1983 d’un Etalon d’or du Yennenga, faisant de lui le premier réalisateur à être lauréat de cette récompense deux fois. Ce film sera aussi récompensé d’un Tanit d’or aux journées cinématographiques de Carthage, en Tunisie (1982).

    ‘’Baara’’ relate l’histoire d’un jeune ingénieur, révolté par l’attitude de son PDG, qui décide d’organiser une réunion avec les ouvriers pour faire valoir leurs droits. Son patron le fait aussitôt enlever puis assassiner. ‘’Finyé’’, quant à lui, est une chronique sur la révolte des étudiants maliens face au pouvoir militaire. Ce dernier film sera aussi sélectionné au festival international de Cannes en France en 1982.

    Mais c’est ‘’Yeelen’’ (La lumière), son film initiatique sur le douloureux chemin que prend l’enfant pour devenir adulte tourné entre 1984 et 1987, qui obtiendra le prix spécial du jury au festival de Cannes, en 1987. Il devient alors premier cinéaste africain à décrocher une telle distinction à Cannes.

    Souleymane Cissé tourne ‘’Waati’’ (Le Temps, 1995), qui retrace l’histoire de Nandi, une enfant noire d’Afrique du Sud au moment de l’Apartheid, qui fuit son pays pour partir en Côte d’Ivoire, au Mali et en Namibie, avant de revenir dans son pays d’origine après la fin du régime. Il réalise ensuite ‘’ Min yé’’ qui aborde le thème de la polygamie. Ce film, dans lequel jouent Sokona Gakou, animatrice à Africable, et Assane Kouyaté, est présenté au Festival de Cannes 2009.

    Dans sa riche filmographie, Cissé qui a reçu en 2023 en France la Carosse d’or en ‘’reconnaissance de sa brillante carrière’’ lors de la 76e édition du festival de Cannes. Le trophée avait fait l’objet d’un vol à Bamako l’année dernière, mais il a été finalement retrouvé quelques jours après une grande campagne menée par les autorités maliennes.

    Formé à l’école de cinéma VGIK de Moscou comme Sembene Ousmane

    Fondateur depuis 1997 de l’Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO) qu’il a présidé, Souleymane Cissé a pris goût au cinéma à Dakar où il a passé son enfance alors que son père y travaillait dans le cadre des colonies de l’Afrique occidentale française (AOF).

    Après des études de philosophie, il ira se former entre 1963 à 1969 de l’école de cinéma VGIK de Moscou, où il obtient son diplôme de réalisateur là où des années auparavant le cinéaste sénégalais Sembene Ousmane était passé.

    En 2012, Souleymane Cissé va présenter aux JCC un film hommage à celui que l’on appelait ‘’l’Aîné des anciens’’ intitulé  »O ! Sembene ». Ce documentaire personnel permet à Cissé de faire son deuil après la disparition de Sembène Ousmane le 9 juin 2007. ’Lorsque j’ai été informé du décès, je me suis rendu à Dakar et j’ai commencé à filmer sans savoir quoi capter’’, avait-il dit lors de cette projection à Tunis. Son lien avec Dakar était ‘’très profond’’ et le cinéaste malien ne manquait pas de l’évoquer à chaque sortie.   

    Porte-flambeau d’un cinéma engagé

    Souleymane Cissé est considéré comme le porte-flambeau d’un cinéma engagé, a estimé le journaliste critique Baba Diop qui cite la plus grande œuvre du réalisateur malien comme étant ‘’Yeelen’’ (La lumière).

    ‘’+Yeelen+ est sa plus grande œuvre qui a ébloui le public africain et mondial parce qu’il ouvre une nouvelle écriture cinématographique vers la science-fiction alliée à la tradition qui était très chère à Souleymane Cissé’’, a analysé Baba Diop qui précise que tout le monde a été unanime sur ce film.

    Selon lui, le réalisateur malien disparu ce mercredi a eu, à travers ses films, ‘’un engagement social pour la classe ouvrière, les minorités et se battait contre l’injustice’’. ‘’C’était un réalisateur qui avait une connaissance aigue de sa société et de ses cultures qu’il a toujours revendiquées’’, a dit le critique rendant hommage à Souleymane Cissé.

    Pour l’enseignant Maguèye Kassé, par ailleurs critique de cinéma, ‘’l’Afrique a perdu un cinéaste dont l’esthétique est particulière’’. ‘’Dans ses films décomplexés, il a mérite de mettre le doigt sur un certain nombre de travers de la société. Il fait partie de ceux qui avaient à cœur de participer à la transformation sociale’’, a déclaré le professeur Kassé analysant chacun des films de Souleymane Cissé. Il ajoute que Cissé faisait partie des  »cinéastes prometteurs » qui se sont engagé sans partie pris idéologique après la génération de Sembene Ousmane.    

    Souleymane Cissé a été élevé par le président de la République Amadou Toumani Touré, au rang de Commandeur de l’Ordre national du Mali, le 1er janvier 2006. Il est également élevé au grade de Commandeur des Arts et Lettres de la République Française.

    En 2022, sa fille Fatou Cissé lui consacre un documentaire portrait « Hommage d’une fille à son père : Souleymane Cissé » dont la première mondiale a lieu au festival de Cannes la même année.

    FKS/ADC

  • SENEGAL-FRANCE-THEATRE / Sorano accueille une représentation théâtrale de « L’Aventure ambiguë », le 8 mars

    SENEGAL-FRANCE-THEATRE / Sorano accueille une représentation théâtrale de « L’Aventure ambiguë », le 8 mars

    Dakar, 18 fév (APS) – Le Théâtre national Daniel Sorano propose samedi 8 mars, à partir de 16 heures, une représentation théâtrale du roman « L’Aventure ambiguë » de l’écrivain sénégalais Cheikh Hamidou Kane, un chef d’oeuvre dont « les messages demeurent universels », apprend-on d’un communiqué transmis mardi à l’APS.

    La mise en scène de cette pièce sera « une occasion de redécouvrir un grand classique de la littérature sénégalaise et africaine, où se mêlent traditions, modernité et dialogue interculturel », lit-on dans ce communiqué.

    La pièce inspirée par « L’aventure ambiguë » questionne avec finesse les identités et la migration, retrace le parcours initiatique de Samba Diallo, un jeune Sénégalais ballotté entre l’héritage traditionnel du pays des Diallobés et l’immersion dans la modernité occidentale.

    « Ce roman semi-autobiographique, publié en 1961, a reçu le Grand prix littéraire d’Afrique noire en 1962 et demeure aujourd’hui d’actualité pour beaucoup, de par sa portée universelle », indiquent les porteurs du projet.

    La pièce réunira des comédiens de Sorano et d’autres venus de Mboumba ainsi que des techniciens formés par l’association « Globe », initiatrice du « Festival à Sahel Ouvert » et partie prenante de ce projet.

    Selon le communiqué, cette pièce a été pour la première fois jouée en pulaar sur les planches de Mboumba en février 2023, à l’initiative du Français Xavier Simonin, comédien et metteur en scène qui, avec des amis artistes de la zone nord du Sénégal, a créé en 2009 l’association « Globe ».

    Il signale que  »l’écrivain sénégalais Cheikh Hamidou Kane a accepté avec joie de voir son roman adapté au théâtre ».

    « Nous sommes honorés et ravis de pouvoir jouer à Dakar l’adaptation du roman de l’un de nos illustres hommes de lettres sénégalais », a déclaré le directeur général du Théâtre national Daniel Sorano, Ousmane Barro Dione.

    Cette adaptation s’inscrit dans la valorisation du patrimoine immatériel, indique-t-il dans des propos rapportés par le communiqué.

    Il précise que ce projet artistique est aussi  »un symbole de relations entre Dakar et le nord du Sénégal, entre le Sénégal et la France, dans le cadre d’un programme de plus de 15 ans de valorisation du patrimoine immatériel de la Vallée du fleuve et de développement par la culture ».

    FKS/ADL/HK/BK

  • AFRIQUE-FRANCE-MUSIQUE / Prix découvertes RFI, la Guinéenne Queen Rima, lauréate 2025

    AFRIQUE-FRANCE-MUSIQUE / Prix découvertes RFI, la Guinéenne Queen Rima, lauréate 2025

    Dakar, 18 fév (APS) – La chanteuse guinéenne Queen Rima,  Marie Tolno de son vrai nom, a été désignée lauréate 2025 du Prix découvertes RFI, a-t-on appris mardi du jury de ce concours présidé cette année par la chanteuse béninoise Angélique Kidjo.

     »La lauréate cette année sera Queen Rima, parce que sa détermination m’a vraiment touchée et ça faisait la troisième fois qu’elle se présentait, c’est-à-dire que vraiment, elle en veut, et j’ai aimé sa prestation aussi. J’ai aimé le fait que, en tant que jeune femme, elle fasse du dancehall », a déclaré la présidente du jury sur les ondes de RFI ajoutant qu’elle peut faire beaucoup de choses avec sa voix.  »C’est pour ça que, à l’unanimité, avec les voix du public, on a voté pour Queen Rima. Mais les autres aussi sont bons », poursuit-elle. 

    Ce prix, institué en 1981, met en avant les talents musicaux du continent africain.

    Le nom de la lauréate de l’édition 2025 du Prix découvertes RFI a été dévoilée le même jour, au cours de l’émission matinale de Radio France internationale.

    Le choix du jury, qui a délibéré lundi après midi, s’est porté sur cette artiste guinéenne qui s’illustre dans le registre dancehall et qui participait pour la troisième fois à la finale du Prix découvertes RFI.

    Agée de 27 ans, Queen Rima qui chante en langues guinéennes, en pular ou en soussou, mais aussi en anglais ou en français a été finaliste en 2022 et 2023. 

     »Sa persévérance a donc fini par payer et cette détermination a pesé dans le choix du jury, tout comme la qualité de sa musique évidemment. Une musique qui allie les rythmes du dancehall à des influences folkloriques guinéennes », a dit le jury.

    Angélique Kidjo, a salué le talent et la qualité des musiques proposées par les dix finalistes parmi lesquels le Sénégalais Sahad Sarr, ce qui, dit-elle, n’a pas facilité le travail du jury.

     »Cela me rassure que la relève est là », a ajouté la star béninoise.

    La lauréate 2025 du Prix découvertes RFI, chanteuse et danseuse  va recevoir un prix doté de 10.000 euros, soit plus de 6 millions de francs CFA, sans compter qu’elle va bénéficier d’une tournée africaine dans différents instituts français du continent.

    La lauréate va aussi se produire sur une scène parisienne.

    FKS/BK

  • SENEGAL-MONDE-MUSIQUE / Doudou Sarr : « Je peine à faire comprendre aux artistes la vocation du DMX’’

    SENEGAL-MONDE-MUSIQUE / Doudou Sarr : « Je peine à faire comprendre aux artistes la vocation du DMX’’

    Dakar, 17 fév (APS) – Le promoteur du Dakar Music Expo (DMX), Doudou Sarr, dit peiner à faire comprendre aux artistes la vocation du salon professionnel de la musique de Dakar, un marché musical qui met en lumière les talents du continent africain, à l’image de ‘’Visa for music’’ de Rabat (Maroc), de ‘’Atlantic music expo’’ à Praia (Cap-Vert), ou encore de ‘’Moshito’’ de Johannesburg, en Afrique de Sud.

    ‘’Je suis un professionnel de la musique. J’aime bien faire la différence, car beaucoup de gens et même des artistes croient qu’on est un festival. Ils peinent à comprendre la vocation de DMX. ’’, a expliqué le manager d’artistes, promoteur du DMX, créé en 2020, dans la capitale sénégalaise.

    Il souligne que son défi consiste à ‘’présenter les artistes aux futurs acheteurs, aux décideurs qui écoutent à travers ce que les Anglais appellent une audience captive (…)’’.

    Doudou Sarr estime que la vocation du DMX, qui est un marché où se rencontrent l’offre et la demande, des décideurs, des acheteurs et des artistes, est différent d’un festival qui est quant à lui public.

    ‘’Parce que dans tous les showcases du monde, c’est l’artiste qui paie pour y participer. C’est comme quand tu paies pour faire une vidéo ou pour enregistrer, tu paies pour faire ton showcase, parce que c’est là où tu vas vendre. Mais tu vends ton produit. C’est là où tu montres ton échantillon. Donc, c’est cela le but du salon’’, détaille Sarr, par ailleurs le manager international de Youssou Ndour.

    Il rappelle que son salon paie un forfait de 200 mille francs aux artistes locaux pour leur déplacement et leur nourriture.

    ‘’Mais il y a certains artistes qui ne comprennent pas et qui n’acceptent pas. Et c’est dommage pour eux, parce que je pense qu’ils n’ont pas encore compris l’objectif du DMX. Si le père Youssou Ndour est là comme parrain tous les ans, mais pourquoi les autres ne viendraient pas ? ‘’, s’interroge-t-il à l’adresse des artistes sénégalais.

    Il rappelle que son meilleur souvenir du Midem (Salon international des professionnels de la musique) à Cannes, en France, est celui porté par le groupe américain ‘’Fugees’’ avec Wyclef Jean, Lauryn Hill et Pras.

    Cette année, dit-il, le salon ‘’Mama music’’ à Paris, en France, a attiré de très grands noms de la musique française.

    Doudou Sarr a résidé pendant plus de trente ans à Londres, en Angleterre. Basé aujourd’hui au Sénégal, il est un expert de l’industrie musicale africaine.

    FKS/SBS/ASG

  • SENEGAL-MONDE-MUSIQUE / DMX : la place du jazz africain dans le contexte mondial au cœur de la 6e édition

    SENEGAL-MONDE-MUSIQUE / DMX : la place du jazz africain dans le contexte mondial au cœur de la 6e édition

    Dakar, 17 fév (APS) – La sixième édition du Dakar music expo (DMX), prévue à partir de jeudi, à Dakar, sera centrée sur la place du jazz africain dans le contexte mondial, avec pour thème ‘’L’essor du jazz africain entre racines et innovations’’, a déclaré à l’APS son promoteur Doudou Sarr.

    ‘’Le thème du DMX prévu du 20 au 23 février est le genre musical jazz. Quelle est la place du jazz africain dans le nouveau contexte mondial ? C’est à nous d’interpréter, de dire c’est quoi notre jazz, parce que le jazz est parti d’ici’’, a expliqué M. Sarr lors d’un entretien accordé à l’APS.

    Le promoteur suggère d’inviter les gens à avoir ce genre de discussion et leur montrer des créations de jazzy venues d’Afrique.

    ‘’Dans les milieux internationaux, on a souvent tendance à dire, à l’exception d’Afrique du Sud encore, qu’il n’y a pas de jazz en Afrique. Manu Dibango a beaucoup souffert de cela. (…) dans le circuit jazz, on pensait qu’il était world music, et dans le circuit world music, on pensait qu’il était trop jazz. On veut rectifier cela’’, explique Doudou Sarr,

    Il promet que les amateurs du jazz vont être servis avec la mise en avant de bons instrumentistes africains.

    Doudou Sarr signale que des groupes représentant le renouveau du jazz africain et répondant aux critères internationaux ont été invités à cette manifestation.

    Il a rappelé que l’Afrique compte plein de grands noms du jazz, à l’image du Camerounais Richard Bona, du Malien Cheikh Tidiane Seck, du Béninois Lionel Loueke, qui n’ont pas eu le succès de leurs cousins afro américains.

    M. Sarr a aussi cité à cet égard les guitaristes sénégalais Alune Wade, Doudou Konaré, Hervé Samb, estimant qu’‘’il leur faut un peu plus de reconnaissance sur le plan international’’.

    Le DMX recevra comme invités des représentants de grands festivals de jazz, notamment ‘’North Sea jazz festival’’ de Rotterdam (Pays Bas), le plus grand en Europe, ‘’Marseille jazz des cinq continents’’ (France), qui fait partie du top cinq des festivals de jazz, etc.

    Doudou Sarr a souligné que Saint-Louis jazz festival se joindra également aux discussions.

    Plusieurs délégations de professionnels de l’industrie musicale, notamment l’European jazz network, le Centre national de la musique et la Zone franche, composées de programmateurs, tourneurs et directeurs de festivals venus de France et de divers pays européens, sont attendues à Dakar.

    L’organisateur a annoncé en même temps la participation de nouveaux talents du jazz africain, tels que le collectif ‘’Maquis electroniq de Côte d’Ivoire’’ qui regroupe des artistes sénégalais, ivoiriens et togolais, les Sénégalais Zale Seck (Canada), Jules Guèye, Réma Diop, Mara Seck, Amady Sidibé, Queen Ndatté, le groupe Alioune Guissé et Lee Carrol (Sénégal/USA), l’Autrichienne Cécile Nordegg, etc.

    Des ateliers de formation sont aussi inscrits dans le programme de cette sixième édition du DMX, en plus de concerts et panels.

    FKS/ASG/OID

  • SENEGAL-MUSIQUE-NECROLOGIE-REACTIONS / Décès de Jimmy Mbaye: Sixu Tidjane Touré rend hommage à « un homme de paix »

    SENEGAL-MUSIQUE-NECROLOGIE-REACTIONS / Décès de Jimmy Mbaye: Sixu Tidjane Touré rend hommage à « un homme de paix »

    Dakar, 13 fév (APS) – Le chanteur Sixu Tidjane Touré, du groupe Touré Kunda, a rendu hommage au guitariste Jimmy Mbaye décédé, mardi, à Dakar saluant un  »homme de paix’’, engagé dans la réconciliation.

    ‘’Jimmy était bien plus qu’un musicien talentueux. C’était un homme de paix, profondément engagé dans la réconciliation. Lors de notre dernière rencontre en Casamance, sa seule préoccupation était de favoriser l’unité entre les artistes et les peuples, à commencer par sa volonté de réconcilier ma propre famille, celle des Touré Kunda’’, a écrit le chanteur dans un témoignage transmis à l’APS.

    Sixu Tidjane Touré qui ressent la tristesse ressentie avec la disparition de Mamadou Jimmy Mbaye présente ses sincères condoléances à sa famille, à ses confrères artistes et à tout le peuple sénégalais pour ‘’cette immense perte’’.

    Il rappelle que la musique était pour Jimmy Mbaye  »‘un vecteur de réconciliation et de paix’’, soulignant que le musicien du Super Etoile a marqué des générations de Sénégalais et d’Africains contribuant à faire rayonner la musique sénégalaise à travers le monde.

    Pour sa part, la chanteuse Coumba Gawlo a déclaré que sa douleur est  »incommensurable » avec la disparition du guitariste.

    ‘’Ma douleur est incommensurable, Jimmy Mbaye, le virtuose de la guitare s’en est allé à jamais. Tu me faisais pleurer de bonheur sur scène. Aujourd’hui tu me fais pleurer de douleur. Qu’Allah Soubhana Watallah t’accueille dans son Paradis céleste et te rétribue toute la joie que tu nous as toujours donnée. Repose en Paix l’artiste !’’, a écrit la diva Coumba Gawlo.

    FKS/OID

     

  • SENEGAL-MUSIQUE-NECROLOGIE / Décès de Jimmy Mbaye, guitariste du Super Etoile de Dakar

    SENEGAL-MUSIQUE-NECROLOGIE / Décès de Jimmy Mbaye, guitariste du Super Etoile de Dakar

    Dakar, 12 fév (APS)- Le guitariste sénégalais, Mamadou Mbaye, dit  »Jimmy Mbaye », membre du groupe musical le Super étoile de Dakar, est décédé, mardi soir, a-t-on appris de son lead vocal et fondateur, Youssou Ndour.

     »Je viens de perdre mon frère, ami et compagnon de plus de 40 ans. Priez pour lui! », a écrit le chanteur sénégalais sur sa page Facebook. 

    Jimmy Mbaye a été l’un des co-fondateurs du Super Etoile de Dakar où il a effectué une bonne partie de sa carrière musicale pendant une quarantaine d’années. 
    Le défunt sera inhumé ce mercredi au cimetière musulman de Yoff.
    FKS/AB/OID
  • SENEGAL-ITALIE-COOPERATION / Une diplomate italienne évoque le « rôle fondamental » de la culture dans la politique étrangère de son pays

    SENEGAL-ITALIE-COOPERATION / Une diplomate italienne évoque le « rôle fondamental » de la culture dans la politique étrangère de son pays

    Dakar, 11 fév (APS) – L’ambassadrice d’Italie au Sénégal, Caterina Bertolini, a insisté, mardi, sur le « rôle fondamental » dévolu à la culture dans le cadre de la mise en œuvre de la politique étrangère de son pays.

    « La diplomatie culturelle occupe un rôle fondamental dans la politique étrangère de notre pays et constitue l’un de ses principaux instruments de projection extérieure », a notamment déclaré la diplomate italienne.

    Madame Caterina Bertolini s’exprimait à l’ouverture d’un programme de l’institut culturel italien qui accueille pendant deux jours (11 et 12 février) des artistes, des experts et des représentants d’institutions culturelles italiennes et sénégalaises

    Ce programme vise à « renforcer le dialogue entre les systèmes d’art contemporain italien et sénégalais », a-t-on appris lors de la cérémonie d’ouverture.

    Selon la diplomate, l’année dernière, dans le cadre de sa présidence tournante du G7, le regroupement des sept économies mondiales les plus avancées, l’Italie avait organisé un sommet sur la culture dans l’optique d’aborder des questions liées à la protection du patrimoine culturel et au développement des politiques culturelles mondiales.

    « La première édition a eu lieu à Florence en 2017, toujours dans le cadre de la présidence italienne du G7. En 2024, le sommet culture s’est tenu à Naples et s’est concentré sur les défis culturels contemporains et la contribution de la créativité au développement durable », a fait savoir Mme Bertolini.

    Elle a rappelé que lors de ces travaux, la question du renforcement du partenariat avec les pays africains a émergé en tenant compte des résultats des conférences internationales, citant la conférence mondiale de l’UNESCO lors de laquelle « la culture a été reconnue comme un moteur-clé pour le développement durable en collaboration avec l’Afrique ».

    « Pour la première fois, a-t-elle ajouté, la rencontre du G7 a inclus un dialogue avec des représentants de l’Union africaine sur le plan de la culture ».

    L’ambassadrice d’Italie au Sénégal a insisté sur la nécessité de « respecter les choix politiques des gouvernements africains », en construisant des « partenariats fondés sur les identités culturelles et la liberté d’expression ».

    Selon elle, « le G7 a reconnu le potentiel de l’économie créative en Afrique comme levier de croissance socio-économique et de création d’emploi, en particulier pour les jeunes générations ».

    La directrice de l’institut culturel italien de Dakar, Serena Cinquegrana, s’est félicitée de cette initiative qui offre une « plateforme d’échanges entre les institutions publiques et privées pour le développement de nouvelles collaborations internationales en faveur des artistes et des commissaires d’exposition ».

    Les différents panélistes ont évoqué l’importance des résidences artistiques et la question de la mobilité des artistes.

    C’est le cas du président de l’Association des résidences artistiques italiennes (STARE), Paolo Mele, qui juge « compliqué le système des visas ».

    « On note beaucoup de difficultés liées à la mobilité des artistes. Il faut que les institutions, les pays et les réseaux s’impliquent davantage pour favoriser la mobilité et la fluidité », a-t-il relevé.

    Une table ronde portant sur le thème « La culture, moteur clé du développement durable : le rôle des musées », est prévue demain mercredi dans le cadre de cette activité.

    Elle sera animée par le directeur du musée des Civilisations noires de Dakar, Mohamed Abdallah Ly, et son homologue du musée des civilisations de Rome, Andrea Viliani.

    Le directeur du musée d’art moderne de Bologne, Lorenzo Baldi, et le conservateur du musée Théodore Monod de l’Institut fondamental d’Afrique noire, El Hadji Malick Ndiaye, seront parmi les animateurs de cette table ronde, selon ses initiateurs.

    Ils ont signalé que cette activité s’inscrit dans la clôture de l’exposition « Souvenirs d’Italie », organisée pendant le Off de la 15ᵉ Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, tenue du 7 novembre au 7 décembre derniers.

    FKS/SMD

  • SENEGAL-BURKINAFASO-HOMMAGE / Ouagadougou : six Sénégalais parmi les 140 stèles de figures africaines

    SENEGAL-BURKINAFASO-HOMMAGE / Ouagadougou : six Sénégalais parmi les 140 stèles de figures africaines

    Dakar, 10 fév (APS)- L’académie des Sotigui des arts cinématographiques africaines et de la diaspora a publié les noms des six personnalités sénégalaises dont les stèles seront dévoilées, ‘’Rue des étoiles’’, sur l’avenue Kwamé Nkrumah, à Ouagadougou (Burkina Faso), la semaine prochaine, a-t-on appris de source officielle.

    ‘’Le samedi 22 février, sur l’avenue Kwamé Nkrumah pour la +Rue des Etoiles+ au Burkina, les stèles du footballeur Sadio Mané, du chanteur Youssou Ndour, du cinéaste feu Ousmane Sembene seront dévoilées’’, indique-t-elle sur le réseau social Facebook.

    L’homme d’affaires Harouna Dia, établi au Burkina Faso, le savant Cheikh Anta Diop, le défunt réalisateur Ababacar Samb Makharam font également parties des figures sénégalaises dont les stèles seront érigées Rue des étoiles, renseigne la même source.

    Au total, 140 stèles ‘’rendant un hommage impérissable à ces géants du continent’’ seront dévoilées le 22 février, correspondant à l’ouverture de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

    Selon le président de l’académie des Sotigui, un comité scientifique présidé par le Dr Dramane Konaté, conseiller technique du ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme a été mis en place pour le choix de ces personnalités issues du Burkina Faso et de toute l’Afrique.

    L’objectif visé à travers cet hommage, a ajouté Kevin Moné, est ‘’la promotion du devoir de mémoire par l’hommage rendu à celles et ceux qui le méritent par leurs hauts faits, leur excellence dans un domaine d’activité, leur exemplarité dans la vie de la communauté’’.

    En plus du bénéfice historique de ce projet, qui va immortaliser des figures emblématiques ayant marqué le Burkina Faso et le continent africain, l’académie Sotigui entend également rendre plus ‘’fréquentable’’ l’avenue Kwamé Nkrumah, qui a été le théâtre d’attentats terroristes, en août 2017.

    Plusieurs personnalités burkinabè de divers domaines, tels que l’architecte Françis Kéré, le défunt historien Joseph Ki-Zerbo, le sculpteur Ky Siriky, le footballeur Moumouni Dagano, les acteurs Siriki et Souké, les réalisateurs feu Idrissa Ouédraogo et Gaston Kaboré, entre autres, auront des stèles à leur effigie.

    Les footballeurs Samuel Eto’o et Roger Milla représenteront le Cameroun, tandis que, pour la Côte d’Ivoire, Didier Dogba a été retenu.

    Le Mali sera représenté par le chanteur Salif Keita, et le regretté footballeur Salif Keita, l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra, et l’empereur Soundjata Keita.

    FKS/ABB/SBS

  • SENEGAL-THEATRE-LITTERATURE-HOMMAGE / Bakary Sarr annonce la création du prix Alioune Badara Bèye pour le théâtre

    SENEGAL-THEATRE-LITTERATURE-HOMMAGE / Bakary Sarr annonce la création du prix Alioune Badara Bèye pour le théâtre

    Dakar, 8 fév (APS) – Le Secrétaire d’Etat à la Culture aux Industries culturelles et créatives et au Patrimoine historique, Bakary Sarr a annoncé, vendredi, la création du ‘’Prix Alioune Badara Bèye pour le théâtre’’ en hommage au défunt président de l’Association des écrivains du Sénégal (AES) dont ‘’l’œuvre et l’engagement demeurent vivants’’.

    ‘’C’est le lieu d’annoncer la création du Prix d’Alioune Badara pour le théâtre (….)’’, a déclaré M. Sarr. Il présidait au théâtre national Daniel Sorano l’hommage dédié à l’écrivain dramaturge, Alioune Badara Bèye décédé le 1er décembre 2024 à l’âge de 79 ans.

    Bakary Sarr a salué la collaboration entre Sorano, l’AES et l’association des artistes comédiens du théâtre sénégalais pour cet hommage  »d’une grande portée symbolique et historique’’.  

    ‘’Alioune Badara Bèye n’était pas seulement un homme de culture, il était un passeur de savoirs, un bâtisseur d’avenir, un défenseur du théâtre et des arts vivants qui croyait en la force du verbe et du récit pour éduquer, émanciper et éveiller les consciences’’, a fait savoir Bakary Sarr devant des diplomates dont l’ambassadeur de la République du Cameroun, doyen du corps diplomatique, des membres de la famille de Alioune Badara Bèye, des écrivains, du représentant de la famille layènne, entre autres.

    Il estime qu’en rendant hommage à ‘’cet homme d’exception, nous célébrons une vie entièrement dédiée à l’art et à la transmission ». 

    ‘’Nous nous engageons, à travers cette cérémonie, à perpétuer son héritage et à poursuivre son combat pour un Sénégal où les arts et les lettres continueront de briller. Alioune  Badara Bèye nous a quittés, mais son œuvre et son engagement demeurent vivants, que son exemple continue d’inspirer les générations présentes et futures’’, a dit le secrétaire d’Etat à la Culture.

    Alioune Badara était  »le guide de la famille Bèye et l’icône de la littérature’’, a salué son frère cadet Alassane Bèye.

    ‘’Le 1er décembre, sous une fin pluie, le ciel s’est assombri marquant la fin d’une mission essentiellement consacrée à la culture, un homme multidimensionnel, 52 ans de présence culturelle ont rythmé le parcours’’, a t-il dit.

    Le représentant du khalife général des Layennes, Diaw Thiaw Laye, est revenu sur la dimension religieuse de Alioune Badara Bèye, évoquant sa  »croyance’’ en Allah et à son Prophète Mohamed (PSL).

    Le directeur du livre et de la lecture, Ibrahima Lo, a invité les héritiers de l’Association des écrivains du Sénégal à s’engager pour l’avenir de cette institution portée par Alioune Badara pendant des années.  

    Selon le directeur général du Théâtre Daniel Sorano, Ousmane Baro Dione, le défunt dramaturge a marqué la vie culturelle sénégalaise par sa contribution et son engagement. Alioune Badara Bèye a été PCA de Sorano de 2001 à 2022 en participant à l’orientation des grandes politiques de ce temple de la culture.

    La pièce ‘’Nder en flamme’’ qui retrace le sacrifice des femmes de Nder et l’engagement pour son peuple du prince héritier Yérim Mbagnick ont été présentés par le comédiens de Sorano en complicité avec d’autres venant des troupes privées et des étudiants du conservatoire de théâtre de l’école nationale des arts.

    La comédienne Joséphine Zambo, anicienne pensionnaire de Sorano, venue rendre hommage à Alioune Badara Bèye, a salué la reprise de cette pièce par les jeunes, les invitant à  »travailler, encore travailler ».

    ‘’Je suis venue à Sorano pour rendre hommage à Alioune Badara Bèye (…) c’était mon ami et notre amitié s’est consolidée surtout quand nous avons joué +Nder en flamme+ et que je jouais le rôle de Diéréby [l’épouse du prince héritier du walo Yérim Mbagnick]. Il m’a dit Joséphine, je n’aurais jamais imaginé une Diéréby de cette façon et je suis certain que je ne verrais jamais une telle Diéréby’’, raconte-t-elle.

    Né le 28 septembre 1945 à Saint-Louis, Alioune Badara Bèye était à la fois dramaturge, auteur notamment de pièces historiques, poète, romancier et éditeur. Il a été le coordonnateur du troisième Festival mondial des arts nègres (FESMAN III), qui s’est tenu du 10 au 31 décembre 2010 à Dakar. 

    Alioune Badara Bèye a également été président de la Fédération internationale des écrivains de langue française. On retrouve dans sa riche bibliographie les pièces de théâtre ‘’Dialawali, terre de feu’’ (1980), ‘’Le sacre du ceddo’’ (1982), ‘’Maba, laisse le Sine’’, (1987),

    FKS/OID