Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-LITTERATURE-NECROLOGIE / Décédé dimanche, l’écrivain Alioune Badara Bèye sera inhumé à Yoff, lundi

    SENEGAL-LITTERATURE-NECROLOGIE / Décédé dimanche, l’écrivain Alioune Badara Bèye sera inhumé à Yoff, lundi

    Dakar, 1er déc (APS) – L’écrivain sénégalais Alioune Badara Bèye décédé, dimanche, à l’âge de 79 ans, à Dakar, des suites d’une maladie, sera inhumé, lundi, au cimetière musulman de Yoff, a annoncé le vice-président de l’Association des écrivains du Sénégal, Abdoulaye Fodé Ndione.

    La cérémonie de levée du corps est prévue à la mosquée de Colobane à 11 heures.

    Alioune Badara Bèye, président de l’Association des écrivains sénégalais (AES), né le 28 septembre 1945 à Saint-Louis était à la fois dramaturge, auteur notamment de pièces historiques, poète, romancier et éditeur.

    II a été pendant de nombreuses années président du Conseil d’administration du théâtre national Daniel Sorano, dont la salle de conférence porte le nom.

    Il a aussi été le coordonnateur du troisième Festival mondial des arts nègres (FESMAN III), qui s’est tenu du 10 au 31 décembre 2010 à Dakar.

    Alioune Badara Bèye a également été président de la Fédération internationale des écrivains de langue française.

    Dans sa riche bibliographie figurent les pièces de théâtre ‘’Dialawali, terre de feu’’ (1980), ‘’Le sacre du ceddo’’ (1982), ‘’Maba, laisse le Sine’’, (1987), ‘’Nder en flammes’’ (1988) interprétée par la troupe du théâtre national Daniel Sorano.

    FKS/OID/ABB

  • SENEGAL-LITTERATURE / Nécrologie : Décès de l’écrivain Alioune Badara Bèye

    SENEGAL-LITTERATURE / Nécrologie : Décès de l’écrivain Alioune Badara Bèye

    Dakar, 1er dec (APS) – Le président de l’Association des écrivains sénégalais (AES), Alioune Badara Bèye, est décédé ce matin, à l’âge de 79 ans, des suites d’une maladie, a annoncé à l’APS l’écrivain Seydi Sow.

    Né le 28 septembre 1945 à Saint-Louis, Alioune Badara Bèye est un écrivain sénégalais, à la fois dramaturge, auteur notamment de pièces historiques, poète, romancier et éditeur.

    Il a été le coordonnateur du troisième Festival mondial des arts nègres (FESMAN III), qui s’est tenu du 10 au 31 décembre 2010 à Dakar.

    Alioune Badara Bèye a également été président de la Fédération internationale des écrivains de langue française.

    On retrouve dans sa riche bibliographie les pièces de théâtre ‘’Dialawali, terre de feu’’ (1980), ‘’Le sacre du ceddo’’ (1982), ‘’Maba, laisse le Sine’’, (1987), ‘’Nder en flammes’’ (1988) interprété par la troupe du théâtre national Daniel Sorano.

    La date de son inhumation n’a pas encore été communiquée par sa famille.

    FKS/ABB

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Un historien appelle à faire de la commémoration du massacre de Thiaroye un ‘’combat contre l’oubli »

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Un historien appelle à faire de la commémoration du massacre de Thiaroye un ‘’combat contre l’oubli »

    Dakar, 30 nov (APS) – L’historien et inspecteur général de l’éducation, Mor Ndao, invite à un combat contre l’oubli pour entretenir la mémoire des tirailleurs sénégalais massacrés au Camp de Thiaroye, le 1er décembre 1944.

     »Ce qui reste, c’est ce combat contre l’oubli qu’il faut mener et dépasser le devoir de mémoire. C’est très bien de reconnaître les faits, prendre des actes politiques, la reconnaissance de la nation, mais au-delà du devoir de mémoire, il y a le travail de mémoire à mener », a-t-il dit au cours d’un entretien accordé à l’APS.

    Selon l’historien, le travail de mémoire implique la conjonction de toutes les forces, le dialogue intergénérationnel afin de passer le témoin aux générations futures.

     »Il y a un acte de transformation, de participation citoyenne, de dialogue et de co-construction, de transmission des valeurs aux générations futures à faire », préconise M. Ndao, par ailleurs directeur de l’Ecole doctorale Ethos.

    L’inspecteur général de l’éducation demande que ce massacre, à Thiaroye, perpétré sur  »nos valeureux tirailleurs qui ont participé à la construction et l’édification du monde libre, et assassinés à leur retour de la deuxième Guerre mondiale » soit enseigné dans toutes les écoles, mais ‘’de manière objective’’.

    Le professeur Mor Ndao, qui qualifie ce fait d’histoire ‘’d’assassinat » appelle à se projeter vers l’avenir pour aller vers un travail de mémoire.

    ‘’Il y a le devoir de mémoire, le travail de mémoire et la volonté de mémoire. Ces trois composantes doivent être en conjonction », insiste-t-il.

    Cette volonté de mémoire doit, selon lui, être l’aboutissement d’un long travail, d’une longue prise de conscience et aussi de bataille.

    ‘’Je pense que, comme ils [Les Français] ont fait pour la guerre d’Algérie avec la commission Stora, la France doit reconnaître ce crime contre les tirailleurs. Il y a aussi le Rwanda où il y a eu des avancées. Pourquoi pas pour Thiaroye ?’’, s’interroge le spécialiste des questions militaires, qui appelle à continuer de mener le combat.

    ‘’Il faut transmettre cette mémoire aux générations futures. Et c’est très important. Tôt ou tard, il faut que la France reconnaisse que c’est un crime », a t-il lancé.

    Le professeur Mor Ndao invite aussi ses collègues à  »faire ressortir cette vérité en réécrivant cette histoire pour remettre les choses à l’endroit afin que les gens sachent ce qui s’est réellement passé et tirer les leçons et les enseignements pour nous projeter dans le futur’’.

    FKS/OID/ABB

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE-CINEMA / ‘’Camp de Thiaroye’’ : l’acteur Sidiki Bakaba rembobine le film du tournage

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE-CINEMA / ‘’Camp de Thiaroye’’ : l’acteur Sidiki Bakaba rembobine le film du tournage

    Dakar, 30 (APS) – L’acteur ivoirien Sidiki Bakaba, qui a joué dans le film  »Camp de Thiaroye » d’Ousmane Sembène et de Thierno Faty Sow, se souvient des moments  »inoubliables » du tournage de cette production cinématographique mise au goût du jour à la faveur de la commémoration, cette année, du 80e anniversaire du massacre des Tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

    Au début, fait savoir Sidiki Bakaba, dans un entretien téléphonique avec l’APS, il y avait une hésitation entre le rôle du sergent Diatta, finalement interprété par le journaliste Ibrahima Sané de la RTS, qu’il devait incarner entre ou celui de ‘’Pays’’, un muet revenu traumatisé de la guerre, et qui représente le continent africain dans le film. ce dernier voit tout, mais ne dit rien, car son temps de parler n’est pas encore arrivé, explique l’acteur.

    ‘’Lorsque le tournage devrait se faire, Sembène m’a remis le scénario et me dit +tu as le plus beau rôle du film+. Pour quelqu’un qui a l’habitude de jouer de grands textes, tu t’attends à en avoir un, mais il n’y a pas », dit-il en, se rappelant avoir poussé un rire du fait de cette surprise qu’il a eue dès le début de cette aventure.

    L’argument du cinéaste sénégalais était de donner ce grand rôle à un vrai acteur, qui ne pouvait être que Sidiki Bakaba.

    Le comédien ivoirien, qui vit aujourd’hui en France, dit remercier Sembène Ousmane qu’il considère comme ‘’son papa’’ pour lui avoir permis de participer à la reconstitution de cette histoire afin de permettre une compréhension du récit.

    Sous la direction du réalisateur d’‘’Emitai’’ (dieu du tonnerre, 1971) qui l’a laissé écrire le dialogue du muet, Sidiki Bakaba soutient avoir joué ce rôle dans ‘’un silence éloquent’’.

    Mais, avoue-t-il, ‘’ce qui m’a aidé à réussir ce rôle, c’est le mysticisme qui reste en moi’’. L’acteur dit avoir puisé dans sa technique occidentale de comédien, mais aussi de l’Africain qu’il est et du Soninké qu’il va toujours demeurer.

     »Pour le tournage de Thiaroye, le décor était planté dans un terrain vague non loin du cimetière. Le soir, en rentrant, je demandais au chauffeur de s’arrêter et j’allais au cimetière pour parler aux tirailleurs afin de leur demander leur autorisation de jouer le rôle’’, raconte-t-il, ajoutait qu’il formulait des prières pour eux.

    ‘’Je disais : je ne sais pas qui est  »Pays ». Je vous demande l’autorisation d’incarner ce rôle auquel Sembène a donné corps. Pays soit avec moi, puis je fais ma prière’’, dit-il.

    Il rapporte qu’à chaque fois le chanteur Ismaïla Lo, compositeur de la musique du film Camp de Thiaroye, et qui y interprétait un rôle de tirailleur, l’interpelait, en lui disant :  »hey, grand, tu nous fatigues ! », se souvient-il avec humour.

    Le comédien dit croire que ‘’l’art [est] un don divin », et  qu’incarner le rôle de  »Pays » dans cette ‘’histoire puissante’’ du film Camp de Thiaroye, était pour lui ‘’une immense responsabilité’’.

    Avec ce film, l’unité africaine était déjà née

    Revenant sur l’ambiance de tournage du film, Sidiki Bakaba note qu’avec le recul, ‘’on voit que l’unité africaine était déjà née’’.

    ‘’Si la France les a supprimés [les tirailleurs massacrés], c’est parce qu’ils s’entendaient tous, Guinéens, Sénégalais, Maliens, Congolais, Ivoiriens, etc. Ils avaient fait la guerre, souffert ensemble, dormi avec des cadavres de blancs… », précise-t-il, soulignant que le seul personnage qui avait compris en voyant le mirador et les barbelées était lui, ‘’Pays’’.

    Camp de Thiaroye marque la première coproduction sud-sud en matière cinématographique, car il a été produit par le Sénégal, la Tunisie et l’Algérie.

    L’artiste se rappelle de l’ambiance ‘’fraternelle, de solidarité et de +téranga+ à la sénégalaise », qui a régné au sein du groupe qui rentrait ainsi dans l’histoire en donnant vie à ce récit pour que jamais cela ne soit tu.

    Revenant sur les anecdotes du tournage, Sidiki Bakaba relève son côté ‘’vicieux’’ avec la présence de l’hélicoptère de l’armée française qui faisait la ronde pour les empêcher de tourner.

     »L’hélicoptère faisait du bruit au-dessus de nos têtes et l’ingénieur de son était obligé d’arrêter. C’était une mauvaise volonté pour que ce film ne se fasse pas », dit-il, saluant ainsi l’engagement de Sembène Ousmane qui a voulu, à travers cette production,  »instruire, conscientiser et éviter que l’on refasse les mêmes erreurs ».

    Le cinéaste sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007), dans sa démarche consistant à ‘’parler à (son) peuple’’, a réalisé avec Thierno Faty Sow ‘’Camp de Thiaroye’’ (Filmi Domireew/SNPC/SATPEC/ENAPROC, 2 heures 37mn), pour inscrire dans la mémoire collective le massacre, le 1er décembre 1944, par l‘Armée coloniale française de soldats africains appelés ‘’tirailleurs sénégalais’’

     »Camp de Thiaroye’’ est à ce jour le film le plus célèbre consacré au massacre des tirailleurs à Thiaroye. Réalisé en 1988, il est primé la même année au festival Venise (prix spécial du jury à la Mostra), censuré pendant près de dix ans en France. Il y a été à nouveau projeté en 2024 au Festival de Cannes, dans une version restaurée.

    Le film, qui contribue à remettre dans la mémoire et l’historiographie ce douloureux événement, évoque le retour de tirailleurs sénégalais, anciens combattants de l’armée française, issus de pays d’Afrique subsaharienne, faits prisonniers en Allemagne durant la seconde Guerre mondiale, démobilisés puis rassemblés au camp de Thiaroye, à une quinzaine de kilomètres de Dakar.

    Là, ils apprennent que le montant de leurs indemnités et pécule, constitués d’arriérés de solde et de primes de démobilisation, sera divisé en deux. Le général en fonction prétend changer les francs métropolitains en francs CFA à la moitié de leur valeur. Les tirailleurs, qui ne l’entendent de cette oreille, le font savoir. En représailles, le camp est attaqué à l’artillerie le 1er décembre 1944 à l’aube. Des dizaines d’entre eux sont tués.

    L’histoire racontée par Sembène et Thierno Faty Sow est organisée autour de la figure du sergent-chef Diatta (Ibrahima Sané), cultivé, parlant wolof, diola, français et anglais, amateur de littérature et de musique classique, marié à une Européenne. Il s’oppose au capitaine Labrousse, officier d’active des troupes coloniales, mais est soutenu par le capitaine Raymond, qui rentre en France avec de nouveaux engagés à la fin du film.

    La distribution des rôles est restée fidèle à la configuration de ce qu’on a appelés ‘’tirailleurs sénégalais’’ qui, en réalité, venaient du Congo, du Gabon, de la Cote d’Ivoire, du Niger, du Burkina Faso, du Benin, du Mali, de la Guinée et du Sénégal.

    Dans le cadre de la commémoration de Thiaroye 44, le film ‘’Camp de Thiaroye’’ a été projeté, vendredi, à Dakar au complexe Sembène Ousmane et diffusé à la télévision publique, RTS.

    Il sera présenté, dimanche, lors d’un hommage solennel à Bordeaux par l’Association ‘’Mémoire et partage’’ de Karfa Diallo en présence de Sidiki Bakaba.

    FKS/OID/ABB

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Recherche sur  »Thiaroye 44 »: un historien préconise d’aller au-delà des archives françaises

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Recherche sur  »Thiaroye 44 »: un historien préconise d’aller au-delà des archives françaises

    Dakar, 29 nov (APS) – L’historien Mor Ndao préconise  »d’aller au-delà des archives françaises » dans la recherche de la vérité sur le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye le 1er décembre 1944, estimant qu’il faut penser aux archives américaines et anglaises.

     »Avec les archives françaises, on ne peut qu’avoir que la version de la France. Mais recouper avec les autres serait intéressant aussi’’, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

     »Les Américains étaient à Dakar et bien informés (…) Les Anglais étaient à Dakar aussi. Les Anglais ont toute la photographie aérienne de Dakar durant quatre ans, maison par maison. Ce sont des archives aussi importantes », fait savoir le professeur Ndao.

    Dans une société majoritairement orale, l’historien invite aussi à prendre en compte les témoignages des populations de Thiaroye qui racontent les péripéties du massacre.

    FKS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE-JUSTICE / Massacre de Thiaroye : un historien appelle à revoir ‘’symboliquement’’ le procès des 35 rescapés

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE-JUSTICE / Massacre de Thiaroye : un historien appelle à revoir ‘’symboliquement’’ le procès des 35 rescapés

    Dakar, 29 nov (APS) – Le professeur d’histoire moderne et contemporaine, Mor Ndao, a appelé à revoir  »symboliquement » le procès des 35 rescapés du massacre des tirailleurs sénégalais, le 1er décembre 1944 à Thiaroye, et qui ont été condamnés  »pour rébellion » le 5 mars 1945 à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison.

    ‘’Il se pose un devoir moral de revoir ces procès symboliquement. Oui, il faut revoir ces procès symboliquement. Et remettre les choses à l’endroit », a plaidé l’historien spécialiste des questions militaires dans un entretien avec l’APS en prélude des cérémonies de commémoration du 80e anniversaire du massacre de Tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

    Le professeur Mor Ndao rappelle qu’en 1947, il y a eu une pression de l’opinion internationale pour exiger la libération des 35 survivants de ce massacre de Thiaroye condamnés par l’armée coloniale française.

    Ils ont été tous amnistiés, selon le professeur, précisant qu’il ne s’agit pas d’annulation des peines.

     »Ce qui pose le devoir moral de revoir ces procès symboliquement », martèle-t-il.

    Certains descendants de ces tirailleurs se battent encore aujourd’hui aux côtés de l’avocat français Hervé Banbanaste pour leur réhabilitation, a fait savoir récemment le média français France 24.

    Le nombre de tirailleurs tués dans ce massacre reste une question entière, selon M. Ndao qui parle de trois versions différentes.

    La première version constituée des témoignages de la population de Thiaroye note que le jour et le lendemain du massacre deux grandes fosses ont été creusées par des bulldozers au niveau du cimetière des soldats indigènes qui se trouve sur l’actuelle route nationale.

    ‘’Elle (population) dit qu’on a creusé deux grands trous. La pelleteuse est venue mettre les corps. On les a ensevelis. Ensuite, on a mis des branches, etc », relate-t-il.

    La deuxième version fait état de 35 tombes individuelles vues le lendemain.

    ‘’Et on a mis des corps sur les tombes individuelles d’après les témoignages recueillis », précise M. Ndao qui estime que ce sont les 35 tombes qui sont actuellement au cimetière militaire de Thiaroye.  »On estime que ce sont les blessés qui sont décédés à l’hôpital militaire de Ouakam et amenés à Thiaroye. Certains même ont été exécutés là-bas », dit -il.

    La troisième version évoque des fosses dans le camp.  »Cela signifie que ceux qui sont morts ont été enterrés sur place parce que c’est plus sécurisant quand on cache, il ne faut pas déplacer’’, pense l’historien.

    Après le massacre, l’administration coloniale a arrêté 45 tirailleurs qu’elle a fait prisonniers et défiler dans les rues de Dakar avec les menottes.

    Sur ces 45 personnes, 35 seront jugés devant le tribunal militaire de Dakar le 5 mars 1945 et condamnés à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison.

    Le flou des chiffres sur les disparus

    Quant vingt ans après, le nombre de morts est toujours inconnu, souligne l’historien. Selon lui, en interrogeant les statistiques, entre ceux qui sont rentrés, 1 300, et ceux qui sont rapatriés, il y a un trou de 200, 191, 200 soldats.

     »Mais quand on interroge les 300 perdus de vue aussi qui pouvaient être intégrés dans le dispositif, on peut se dire qu’il y avait 400 disparus », estime le professeur Ndao.

    La version officielle parle de 35 morts en plus du sergent soudanais tué à la gare de Dakar parce qu’il avait refusé d’embarquer dans le train.

     »Lorsque l’ancien président français, François Hollande, est venue à Dakar en 2014 pour remettre les archives au président de la République Macky Sall, on a parlé de 74, 70 voire 114 morts »,  souligne encore le spécialiste des questions militaires.

    Il a rappelé que le professeur Mbaye Guèye, l’un des premiers historiens sénégalais à écrire sur ce massacre, parle de 191 morts. Les historiens sénégalais Cheikh Faty Faye et Abou Sow aussi ont écrit sur ce drame.

    FKS/OID/AKS

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Un historien sénégalais assimile la tuerie de Thiaroye en 1944 à un « massacre prémédité »

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Un historien sénégalais assimile la tuerie de Thiaroye en 1944 à un « massacre prémédité »

    Dakar, 29 nov (APS) –L’historien sénégalais et spécialiste des questions militaires, Mor Ndao, a assimilé la répression sanglante des tirailleurs sénégalais, par l’Armée coloniale française, le 1er décembre 1944, à Thiaroye, à un « massacre prémédité », parlant même d’un « summum de l’horreur » qui découle d’une « hypocrisie » de la part de l’ancienne métropole.

    Le 1er décembre 1944, des Tirailleurs sénégalais démobilisés et renvoyés en Afrique après la seconde Guerre mondiale, sont tués à Thiaroye, par l’Armée française alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs indemnités et le versement du pécule qui leur était promis depuis des mois par les autorités politiques et militaires de la France.

    « Ce comportement de l’armée coloniale française est inimaginable. C’est le summum de l’horreur, de l’hypocrisie pour nous qui regardons avec des lunettes le XXIe siècle », a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à l’APS.

    « Tout est parti de Morlaix, en France, précisément dans le port de Bretagne où ils [les Tirailleurs] devaient embarquer pour regagner Dakar en octobre 1944 », a rappelé Mor Ndao, un historien spécialisé sur les questions militaires.

    « Quelques échauffourées ont éclaté à Morlaix parce que le modus operandi était qu’ils devaient récupérer leurs soldes de captivité et leurs primes de démobilisation après l’accord conclu entre les autorités militaires et ces anciens prisonniers de guerre’’, a-t-il expliqué.

    Mais ce qui va aggraver les choses, dit-il, c’est « cette situation de suspicion » à l’égard de ces Tirailleurs parce qu’ayant été en contact avec les Allemands et probablement qu’ils colporteraient « les idées allemandes, l’idéologie allemande ».

    Les statistiques disent qu’ils étaient un régiment de 2 000 tirailleurs voire 1 950, mais selon l’historien il y a eu 300 tirailleurs qui avaient refusé d’embarquer pour exiger une avance et des tenues propres.

    ‘’Il y a eu des incidents et la gendarmerie est intervenue. On a ouvert le feu sur les 300 tirailleurs qui refusaient d’embarquer en Bretagne et ils ont été faits prisonniers et convoyés dans un autre camp qui s’appelle Trèves’’, relate-t-il.

    L’historien souligne que 1 950 soldats ont pris le bateau à destination de Dakar, mais ce sont 1 600 tirailleurs qui sont arrivés dans la capitale sénégalaise. Les 300 restant ont été déclarés ‘’perdus de vue’’ après l’escale de Casablanca (Maroc) où les tirailleurs ont reçu de nouvelles tenues de la part du corps américain stationné dans la Méditerranée occupée par les alliés ayant gagné la guerre.

    Selon les statistiques, quelque 1 300 hommes ont débarqué à Dakar, le 21 novembre 1944.

    Mais l’historien sénégalais émet des doutes sur ces statistiques. « Les chiffres sont importants. Mais ce qui est plus important, c’est ce qui se cache derrière les chiffres », fait savoir M. Ndao qui est par ailleurs président de la commission sénégalaise d’histoire militaire.

    Il a signalé qu’une circulaire du ministère des colonies est sortie pour dégager les procédures de prise en charge de ces tirailleurs, anciens prisonniers de guerre.

    « Ils ont été isolés dans un dépôt fait de baraques qu’on appelait les poulaillers (…) vivant dans des conditions assez précaires, avec une alimentation infecte », raconte Mor Ndao qui n’exclut pas, à travers cette attitude, « l’intention des autorités coloniales de les éliminer car les considérant comme étant dangereux ».

    Selon le professeur Ndao, les 25 et 26 novembre 1944, les Tirailleurs sont sommés de rendre les tenues offertes par le corps américain à Casablanca et de changer les sommes d’argent, du franc métropolitain, en franc local.

    ‘’Il y a eu un problème sur le taux de change. Certains ont été accusés de vol parce qu’ils avaient de l’argent par devers eux », explique-t-il.

    Le professeur Ndao fait savoir que 500 Tirailleurs du Soudan français, actuel Mali, ont été sommés d’aller le lendemain à la gare de Dakar pour rentrer chez eux.

    Selon lui, une note du service des renseignement français, disait qu’il fallait « se débarrasser des tirailleurs dans les plus bref délais. (…) ».

    Le 30 novembre 1944, l’ordre de départ a été donné, indique l’historien, qui fait savoir que les tirailleurs ont refusé ce qui a été assimilé à « une rébellion, une mutinerie ».

    Un général français qui est venu dans le but d’apaiser la situation a été un peu kidnappé le 30 novembre dans l’après-midi. Il leur a promis de régler l’affaire le lendemain.

    Pr Mor Ndao raconte qu’à l’aube, vers 6 heures 30, le 1er décembre 1944, plusieurs unités venant de Ouakam, de Dakar et de Rufisque, 585 éléments au total de la gendarmerie, du régiment d’artillerie coloniale, certains tirailleurs, 3 automitrailleuses et 2 chars de combat américains se sont croisés au rond-point Rufisque-Thiaroye.

    « Et à 7h45, raconte t-il, ils sont entrés dans le camp et encerclent les tirailleurs qu’ils ont sommés de partir.

    Mais face à leur refus, l’ordre a été donné d’ouvrir le feu et dans cette confusion à l’aube certains se sont échappés. Des soldats démobilisés se sont enfuis, escaladant les murs pour rejoindre Thiaroye village.

    Le télégramme de la France du même jour les accuse de « rébellion, de mutinerie et d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».

    Selon lui, 45 tirailleurs ont été faits « prisonniers, enchaînés et menottées ».

    Parmi eux, 35 tirailleurs seront jugés devant le tribunal militaire de Dakar le 5 mars 1945 et condamnés à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison, déplore le professeur d’histoire moderne et contemporaine.

    FKS/SKS/OID/MTN

  • SENEGAL-CULTURE-MODE / Dak’Art: défilé du collectif des fashion designers, ce vendredi

    SENEGAL-CULTURE-MODE / Dak’Art: défilé du collectif des fashion designers, ce vendredi

    Dakar, 29 nov (APS) – Le collectif des fashion designers organise un défilé et un vernissage, ce vendredi, dans le cadre de la quinzième de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, une première dans l’histoire de ce rendez-vous culturel.

     »Cet évènement est déjà une réussite parce que ce n’était pas évident de participer à la biennale. Mais on s’est imposé pour prendre notre place », a déclaré la styliste Collé Sow Ardo, lors d’une conférence de presse animée par le collectif constitué de 9 maisons de couture.

     »Brassage culturel à travers la mode » est le thème du défilé.

     »Pour notre première participation à la biennale, nous avons jugé nécessaire de parler de l’union, parce que la mode est un trait d’union, elle permet de rencontrer l’autre », a déclaré Lahad Gueye, au sujet du thème.

    MYK/FKS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Dak’art: une exposition-hommage à la plasticienne Madeleine Devès Senghor, mardi

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Dak’art: une exposition-hommage à la plasticienne Madeleine Devès Senghor, mardi

    Dakar, 28 nov (APS) – La Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen), organise, mardi, à 16 heures, une exposition en hommage à l’artiste plasticienne Madeleine Devès Senghor à la galerie des ‘’Ateliers du Sahel’’, a-t-on appris des organisateurs.

    ‘’La Cacsen a choisi de rendre un hommage sobre, mais teinté de sincérité et d’affection à Madeleine Devès Senghor dans l’espoir que la postérité retiendra son œuvre‘’, a écrit le président de la Cacsen, Alpha Amadou Sy dans un communiqué de presse transmis.

    Selon les organisateurs, ‘’cette initiative est venue à son heure compléter un remarquable parcours fait d’observations attentives de notre contemporanéité et de tout ce qui l’enrichit’’.

    L’artiste Madeleine Devès Senghor par ailleurs inspectrice du travail est décrite comme une artiste dont la ‘’créativité déconstruit un discours méprisant pour faire une large place à l’esthétique dans la création pure’’.

    Cette exposition dont le commissaire est le professeur Maguèye Kassé, est organisée dans le cadre de la 15ème édition de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar du 3 au 7 décembre prochain marquant la fin du Dak’art.

    Le collectif des artistes plasticiennes du Sénégal prendra part à l’évènement.

    Commandeur de l’ordre national du Lion depuis 1978, juriste de formation spécialisée en droit public, elle a fait partie de la première promotion d’étudiants de l’indépendance, en 1961. Elle a cofondé l’amicale des femmes juristes du Sénégal avec Tamaro Touré, Maïmouna Kane et Mame Madior Boye.

    A la retraite depuis 1992, elle a été directrice des accidents du travail et maladies professionnelles (1962-1970) à la Caisse de sécurité sociale et conseillère technique dans le cabinet du Premier ministre (Abdou Diouf) 1970-1972.

    TAB/FKS/ASB/OID

  • SENEGAL-LITTERATURE-DISTINCTION / Huit ouvrages finalistes du prix cénacle national du livre

    SENEGAL-LITTERATURE-DISTINCTION / Huit ouvrages finalistes du prix cénacle national du livre

    Dakar, 28 nov (APS) – Le président du jury de la troisième édition du prix Cénacle national du livre, Abdoulaye Racine Senghor, a annoncé les huit ouvrages présélectionnés pour la finale.

    ‘’Nous avons choisi trois romans, autant de recueils de poèmes et deux recueils de nouvelles pour le prix cénacle national du livre de cette année’’, a-t-il détaillé, mercredi, lors d’une conférence de presse, organisé par le cénacle des jeunes écrivains sénégalais (CJES), au musée des civilisations noires.

    ‘’La banquière’’ de Alpha Daouda Ba, ‘’Frissons de société’’ de Alassane Mbengue et ‘’L’innocence de Tamara’’ de Hélène Bernadette Ndong, sont les trois romans retenus.

    Concernant les recueils de poèmes, le jury a porté son choix sur ‘’Balade en blues sur la Venise du sud’’ de Khady Fall Faye Diagne, ‘’La géographie de l’absence’’ de Khalil Diallo et ‘’L’irrésistible attrait de l’ordinaire’’ de Patherson.

    Dans la catégorie recueils de nouvelles figurent ‘’Chronique d’un pays des sables’’ de Khadijetou Sall, et ‘’Histoires d’écoles et autres anecdotes’’ de Mamadou Dembélé.

    Le jury a reçu 34 livres répartis comme suit : 14 romans, 13 recueils de poèmes et 7 recueils de nouvelles.

    Selon le président Abdoulaye Racine Senghor, le jury se réunira le 21 décembre pour choisir le lauréat, dont le nom sera gardé sous le sceau du secret jusqu’à la célébration de la nuit de la littérature sénégalaise, le 27 du même mois.

    Abordant les raisons qui ont motivé le choix de ces sept livres, le jury a expliqué avoir pris en compte le respect des exigences de chaque genre littéraire et la qualité de l’édition.

    Le public sera mis à contribution pour la délibération  à hauteur de 30%,.

    Le jury est composé des écrivains Andrée Marie Diagne, Abdourahmane Mbengue, Djibril Diallo Falémé, Harouna Dior et Abdoulaye Racine Senghor.

    MYK/FKS/OID