Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-GUINEE-MUSIQUE-DISTINCTION / Les artistes Sidy Diop et Dieyna nominés aux « Victoires de la musique guinéenne »

    SENEGAL-GUINEE-MUSIQUE-DISTINCTION / Les artistes Sidy Diop et Dieyna nominés aux « Victoires de la musique guinéenne »

    Dakar, 28 nov (APS) – Les chanteurs sénégalais Sidy Diop et Dieynaba Baldé alias ‘’Dieyna’’ figurent sur la liste des nominés à la sixième édition des Victoires de la musique guinéenne (VDMG) prévue le 20 décembre prochain à Conakry, ont révélé les organisateurs à l’APS.

    Sidy Diop est nominé dans la catégorie du « meilleur artiste de l’Afrique de l’Ouest », précisent-ils dans un communiqué de presse.

    Quant à Dieyna, elle est sélectionnée dans la catégorie « meilleure collaboration » sur le titre « Amène moi » chanté en featuring avec l’artiste guinéenne Manamba Kanté.

    L’évènement sera retransmis en direct sur les chaînes de télévisions partenaires et les réseaux sociaux, assurent les organisateurs.

    Par ailleurs les organisateurs annoncent la tenue d’un « Salon de la musique guinéenne », du 17 au 19 décembre 2024, sur les thématiques  : « Formations, masterclass, exposition, networking, conférence et management ».

    « Les Victoires de la musique guinéenne sont un tremplin culturel majeur qui récompense la créativité de nos artistes et contribue fortement à la promotion et au développement de la filière musique », selon les organisateurs.

    Cette cérémonie des Victoires de la musique guinéenne a été initiée en 2019 par le journaliste culturel Aboubacar Mamadou Camara.

    TAB/OID/MTN

     

     

  • SENEGAL-TURQUIE-CULTURE / Dak’Art: des artistes jettent le pont d’une diplomatie culturelle entre le Sénégal et la Turquie

    SENEGAL-TURQUIE-CULTURE / Dak’Art: des artistes jettent le pont d’une diplomatie culturelle entre le Sénégal et la Turquie

    Dakar, 27 nov (APS) – Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture du Sénégal et l’Ambassade de Turquie à Dakar ont organisé une exposition des photographies du journaliste turque, Cem Özdel, et des sculptures du Sénégalais Guibril André Diop, une façon de jeter le pont d’une diplomatie culturelle entre le Sénégal et la Turquie, dans le cadre du Off de la 15e biennale de l’art africain contemporain de Dakar, a constaté l’APS.

    ‘’Cette biennale, en plus de son aspect touristique et économique, vient de dévoiler son côté diplomatique à travers cette initiative’’, a déclaré le secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bakary Sarr.

    L’ambassadrice de Turquie au Sénégal a pour sa part magnifié l’initiative.

     »Cette exposition que nous inaugurons aujourd’hui symbolise le processus de reconnaissance, de compréhension et de connexion entre deux cultures. Les œuvres de nos artistes turque et sénégalais servent de pont dans ce sens’’, a dit Nur Sagman.

    La diplomate a estimé que cette exposition n’est pas simplement ‘’une rencontre artistique’’, mais ‘’elle est aussi une étape importante dans le cadre de la diplomatie culturelle ».

    L’artiste Guibril André Diop surnommé ‘’le maître de fer’’ et le photo-journaliste, Cem Özdel, montrent à travers la capture des paysages et de scènes de vies sur des anges divers pour illustrer tant soit peu le sens des rapports qu’entretiennent la représentation diplomatique turque et le ministère de la Culture du Sénégal.

    Avec une diversité de sculptures telles des éléments d’une nature en récréation, Guibril André Diop, fait entrer les visiteurs dans un monde mathématique. Il manie le fer de sorte à avoir des figures géométriques dans une imagerie de paysage à travers un langage végétal expressif.

    La vingtaine de clichés de Cem Özdel pour sa part, met en exergue la culture sénégalaise et restitue la vie dans le littoral et celle religieuse en particulier  »le choix de Touba derrière Guett Ndar’’. ‘’Le Sénégal est un pays spécial, je suis fasciné par la téranga des gens, cela a facilité mon travail », a-t-il témoigné.

    Par ailleurs le fait que  »le Sénégal soit un pays très coloré et avec de nombreux lieux historiques constitue en partie ma motivation pour le photographie », a expliqué Özdel.

    SC/FKS/SKS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-MONDE / Dak’Art: une exposition photo met en exergue les actrices de l’agroécologie

    SENEGAL-AFRIQUE-MONDE / Dak’Art: une exposition photo met en exergue les actrices de l’agroécologie

    Dakar, 27 nov (APS) – Aux pieds du Monument de la renaissance africaine à Dakar, se dresse l’exposition photographique intitulée ‘’Yaay Dund’’ (régénérer le vivant en wolof) de l’agronome-photographe français d’origine marocaine, Raphaël Belmin, un projet qui met en lumière les actrices de l’agroécologie et du système alimentaire au Sénégal.

    Ces clichés qui montrent les stades de production à la consommation en passant par la transformation, la distribution se veulent également un plaidoyer politique en faveur de l’écologie.

     »Ces clichés sont particulièrement axés sur le rôle des femmes dans le système alimentaire et dans l’agroécologie », a précisé Marie Thouvenot, commissaire de l’exposition ‘’Yaay Dund’’.

    Des portraits de femmes avec leurs gestes, leur corps racontent une agroécologie sénégalaise, l’adoption ou la conservation de solutions fondées sur la nature en Afrique.

    Chacune des œuvres photographiques de ‘’Yaay Dund’’ traduisent une histoire particulière rendant visible le silence, la joie, la fierté, mais aussi la souffrance, le doute ou une certitude.

     »Ces images nous forcent à nous confronter au silence, à accueillir un témoignage sans mots des femmes tisseuses d’un réel engagé, des femmes à la fois muettes et hurlantes, en colère et en paix, humbles et magistrales », a souligné la chercheuse Lise Landrin, auteure de la préface sociologique de l’exposition.

    L’architecte scénographe Myrtille Fakhreddine a conçu un espace écologique correspondant aux thématiques de l’exposition. Il est fait de sacs de pomme de terre et d’oignons recyclés constituant la toiture et une végétation tout autour pouvant aussi être réutilisée.

    Le choix du lieu d’exposition n’est pas fortuit, selon les initiateurs.

    ‘’L’exposition se trouve au Monument de la renaissance parce que c’est une symbolique importante de cette renaissance dans l’avenir de l’agroécologie et de la culture au Sénégal »,  a expliqué Marie Thouvenot.

    Raphael Belmin, agronome, chercheur et photographe, a travaillé un peu partout en Afrique dans le domaine de la transition agro-écologique et de l’alimentation.

    C’est ce qui justifie d’ailleurs le choix du thème de l’exposition qui, selon lui, ‘’est un moyen de valoriser les travaux des acteurs et actrices de l’agronomie dans le monde rural en particulier souvent méconnus du grand public’’.

    Le travail de Raphaël Belmin est basé sur l’instant. Il capture des moments de vie à travers l’observation durant ses pérégrinations d’agronome de terrain.

    ’’Je ne suis pas juste un photographe, je suis un agronome photographe, et dans mes œuvres, la main, le geste sont toujours présents. L’objet central de l’agronomie, c’est la pratique, incarnée dans mes photographies’’, a-t-il confié.

    ‘’La photographie permet de construire des récits imagés, de parler du monde rural africain, de la diversité des réalités, de la production, et des métiers autour de l’agriculture. Quand je photographie des femmes chercheuses, c’est aussi moi que je photographie, car je fais partie de ces métiers qui accompagnent la transition agro écologique au Sénégal et en Afrique », a-t-il poursuivi.

    Etant sensible aux questions éco-féministes Raphaël Belmin dit avoir voulu,  »cette année, proposer un angle de vue nouveau et plus spécifique autour de la place des femmes dans ces systèmes et ces transitions écologiques ».

     »J’ai observé sur le terrain qu’elles jouent un rôle particulier dans les tâches de soins au monde vivant et à la société en général. Il est important de mettre en avant leur engagement », a-t-il justifié.

    Cette exposition est la première du photographe dans le cadre de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar. ‘’C’est une belle expérience qui m’a permis de confronter mon travail à une diversité de regards, y compris des experts dans le monde de l’art », a t-il soutenu.

     »J’ai eu beaucoup de retours positifs. Grâce à cette biennale, nous avons aussi eu la visite de la ministre de la Culture et de son Secrétaire d’État. C’est un moment de fête pour Dakar et pour l’art en général. Comme toutes les fêtes, c’est bien d’en faire partie et d’y apporter sa contribution », a-t-il ajouté.

    SC/TAB/FKS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUEDUSUD-CULTURE-NECROLOGIE / Décès de Breyten Breytenbach : Fodé Sylla rend hommage à une ‘’figure essentielle’’ de la lutte contre l’apartheid

    SENEGAL-AFRIQUEDUSUD-CULTURE-NECROLOGIE / Décès de Breyten Breytenbach : Fodé Sylla rend hommage à une ‘’figure essentielle’’ de la lutte contre l’apartheid

    Dakar, 27 nov (APS) – L’Ancien patron de SOS racisme (France) et ambassadeur itinérant du Sénégal, Fodé Sylla, a rendu un hommage à l’écrivain sud-africain Breyten Breytenbach, décédé dimanche dernier à Paris à l’âge de 85 ans, saluant ainsi ‘’une figure essentielle’’ de la lutte contre l’apartheid.

    ‘’Figure essentielle de la lutte contre l’apartheid, j’ai eu le privilège de partager des moments de mobilisation à ses côtés. Sa qualité morale et son engagement indéfectible étaient le moteur de chaque manifestation contre le régime ségrégationniste’’, a écrit M. Sylla dans une lettre d’hommage transmise à l’APS.

    L’ancien député européen a salué  »son admirable héritage » et  »sa contribution inestimable à la cause de la justice et de la liberté’’.

    Il a rappelé que Breyten Breytenbach, a joué ‘’un rôle majeur dans la création du mouvement clandestin Okhela pour soutenir le Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela’’.

    Breyten Breytenbach, ancien Directeur exécutif du Gorée Institute est décédé, dimanche à Paris, à l’âge de 85 ans. Né à Bonnievale au Cap (Afrique du Sud), en 1939, Breyten Breytenbach fut une figure de l’engagement et de l’art sud-africain.

    Son combat contre la discrimination raciale lui va valu un exil à Paris à partir de 1961, où il mit en place des actions de résistance au service de l’ANC de Nelson Mandela. Il sera arrêté en 1975 lors d’un voyage clandestin en Afrique du Sud et condamné à neuf ans de prison.

    A sa libération en décembre 1982, il partagera sa vie entre l’Afrique du Sud, la France et le Sénégal où il dirigea le Gorée Institute pendant onze (11) ans et poursuivit son combat pour la démocratie et le développement de l’Afrique.

    FKS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : ‘’une contradiction’’ entre la France ‘’des droits de l’homme’’ et celle qui ‘’exerce un pouvoir violent’’ (historien)

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : ‘’une contradiction’’ entre la France ‘’des droits de l’homme’’ et celle qui ‘’exerce un pouvoir violent’’ (historien)

    Dakar, 26 nov (APS) – Le voile ou le silence posé sur le massacre, le 1er décembre 1944, de Tirailleurs sénégalais par des militaires français à Thiaroye [une banlieue dakaroise] en dit long sur la ‘’contradiction’’ entre la  »France des droits de l’homme » et celle qui ‘’exerce un pouvoir violent’’ dénoncée par les premiers intellectuels africains notamment Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor et Frantz Fanon, estime l’historien sénégalais Mamadou Diouf.

    Le 1er décembre 1944, des  »tirailleurs sénégalais » démobilisés et renvoyés en Afrique après la seconde Guerre mondiale, sont tués par l’Armée coloniale française, alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs indemnités et le versement du pécule qui leur était promis depuis des mois par les autorités politiques et militaires de la France.

     »C’est la contradiction entre ce qu’ils appellent la France des droits de l’homme, la France idéale, philosophiquement et intellectuellement, et la France historique, qui est la France qui a un empire colonial. Une France qui exerce, en fait, un pouvoir qui est un pouvoir violent’’, a notamment dit l’universitaire lors d’un entretien accordé à l’APS en prélude des commémorations du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye.

    Si on ne comprend pas que le massacre de Thiaroye est perpétré au même moment où la France fête la libération après l’occupation, la débâcle de 1940, on ne comprendra pas pourquoi la France a tout fait pour qu’on n’en parle pas, a martelé Mamadou Diouf.

    Il s’agit, selon l’enseignant chercheur à l’université de Columbia aux Etats Unis, de l’environnement dans lequel il [le massacre de Thiaroye] s’est déroulé.

    ‘’Et cet environnement, c’est effectivement l’environnement de l’euphorie de la libération, en fait, et de l’arrivée au pouvoir de ce que De Gaulle va appeler les compagnons de la libération, ceux qui se sont battus pour que la France soit libérée’’, a expliqué l’historien ajoutant que c’est pourquoi ‘’ce massacre colonial, comme la plupart des massacres coloniaux, sera en général tu’’ par l’Hexagone.

    Le Pr Diouf a toutefois relevé que l’année du massacre est présente dans l’esprit des leaders africains.

    Il cite le poème contemporain de Léopold Sédar Senghor écrit en décembre 1944 où il se lamente du massacre de ces anciens soldats prisonniers [la plupart d’entre eux, sinon la quasi-totalité, étaient en prison pendant 4 ans après la débâcle. Et quand ils ont été libérés, ils ont été rapatriés et cantonnés à Thiaroye].

    ‘’Donc la première réaction de Senghor, c’est de manifester effectivement sa désapprobation et sa condamnation. Et en 1946, Senghor (alors député à l’Assemblée nationale française) va aussi demander une amnistie’’, s’est-il remémoré.

    La deuxième grande réaction qui précède celle de Senghor, souligne Mamadou Diouf, est celle de Lamine Guèye, député maire de Dakar qui demanda, en 1944, la mise en place d’une commission parlementaire pour enquêter sur ce qu’il appelle ‘’l’abominable atrocité et la tuerie de Thiaroye’’.

    L’universitaire souligne aussi la contribution du dramaturge et homme politique guinéen, Keita Fodéba, auteur de ‘’Aube africaine’’, écrit en 1948. Cette pièce sera représentée dimanche prochain au Grand Théâtre national de Dakar dans le cadre du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye.

    Le président du comité pour la commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye a relevé tout de même ‘’le silence complice » d’hommes politiques sénégalais une fois au pouvoir.

    ‘’Et c’est vrai, quand Senghor devient président, il n’en parle pas.  Quand il est remplacé par Abdou Diouf, il préside la première du film de Sembene +Camp de Thiaroye+ [le film de Sembene Ousmane et de Thierno Faty Sow sorti en 1988], mais il n’en parle pas. Le film va être interdit par la France pendant 10 ans’’, a fait savoir l’historien.

    Il souligne qu’Abdoulaye Wade, en revanche, s’est intéressé aux tirailleurs en initiant une journée qui leur est dédiée. « Mais pour la date, d’après la rumeur, les Français ont exigé qu’ils ne prennent pas le 1er décembre’’, informe le  professeur Diouf, ajoutant que c’est à cause de tout cela que « le massacre de Thiaroye s’est dissipé ».

    Pour Mamadou Diouf,  »cette histoire doit être dévoilée au sens plein du terme. Il va falloir lever le voile, ce voile qui a été posé effectivement par la France »’.

    FKS/OID/SMD/ADL

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : un livre blanc sera remis au gouvernement le 3 avril 2025 (Comité)

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : un livre blanc sera remis au gouvernement le 3 avril 2025 (Comité)

    Dakar, 26 (APS) – Le comité de commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye remettra un livre blanc au gouvernement sénégalais, le 3 avril 2025, sur cette tragédie, a t-on appris de son président, le professeur Mamadou Diouf. 

     »Le 3 avril 2025, la commission devra remettre un livre blanc au gouvernement sénégalais. Ce livre blanc va faire le point’’, a t-il indiqué dans un entretien avec l’APS en prélude de la cérémonie de commémoration du 80e anniversaire du massacre de Tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

    Ce document va consigner le travail de la commission dont la mission est ‘’l’établissement des faits et leur rétablissement’’ sur cette affaire dite du ‘’Massacre des tirailleurs à Thiaroye’’ qui regroupe des soldats africains de l’Afrique Occidentale Française de retour de la 2e Guerre mondiale en Europe et qui ont été tués à Thiaroye, a t-il expliqué.

    L’une des missions du comité est de travailler sur l’établissement des faits et le rétablissement des faits, à cause, en fait, des manipulations qu’il y a, et à cause de toute une série de débats entre historiens, mais aussi des débats entre les historiens et les autorités publiques, a souligné Mamadou Diouf.

    Selon l’enseignant à Columbia university aux USA, ce travail va se poursuivre jusqu’en avril car il s’agit de faire le point sur la documentation existante.  »Est-ce qu’on a eu tous les documents ? Est-ce qu’il y a des documents qui sont toujours dissimulés ? Certains historiens accusent la France de le faire délibérément. Est-ce qu’il y a d’autres documents qu’on va pouvoir rassembler ?  Est-ce qu’il y a des témoignages qu’on pourra collecter sur tout ce travail ?, s’est -il interrogé.

    La première phase, fait savoir le président du comité, est un travail d’identification de la documentation, les sources primaires, les archives, et les sources secondaires, les études qui existent.

     »On va faire le point sur tout cela’’, a t-il, avant d’ajouter que la deuxième phase c’est d’impulser un travail de recherche et de production sur ce qui existe.

     »Il s’agit d’identification de la documentation, la cartographie des lieux où la documentation est préservée et en fait, l’élaboration d’un programme, qui serait un programme de recherche, et qui permettrait effectivement de pouvoir faire des études et de copier, étant entendu que ce ne sera pas la fin du processus’’, a indiqué Mamadou Diouf.

    Le professeur Diouf préconise l’écriture d’une histoire régionale plaidant ainsi pour l’organisation de programmes de recherche régionaux impulsé par l’Etat sénégalais et le département de la recherche et de l’enseignement supérieur.

    Le comité va partager tout le travail rassemblé avec les autres pays qui ont eu des tirailleurs.

    ‘’L’idée est d’encourager ce qu’on a appelé, disons, l’histoire régionale.  C’est-à-dire là aussi de sortir des limites, des territoires dont l’histoire est une histoire coloniale.  Pour penser une histoire d’avant qui pourrait être la fondation d’une histoire d’arrivée’’, a expliqué l’universitaire sénégalais.

    Faisant le point sur la mission du comité à quelques jours du 1er décembre, le président Mamadou Diouf a indiqué la première mission du comité est celle de la commémoration qui sera rythmée par des cérémonies officielles au cimetière de Thiaroye et au camp militaire du même quartier.

    Il y a aussi la grande première de la pièce ‘’Aube africaine’’ du Guinéen Keita Fodeba mise en scène par le Sénégalais Mamadou Seyba Traoré.  

    Il est aussi prévu la projection du film  »Camp de Thiaroye » de Sembene Ousmane et Thierno Faty Sow et aussi des discussions avec des jeunes de Thiaroye.

    ‘’La commémoration est un acte pour rendre visible quelque chose qui est invisible. (…) C’est la recherche d’une histoire partagée par plusieurs pays pour impulser la solidarité et l’unité au niveau de la région, mais aussi au niveau de l’ensemble du continent’’, a souligné le président du comité. 

     »Est-ce que la France est conviée à cette commémoration ? ». Mamadou Diouf estime que c’est une question politique qu’il va falloir demander au gouvernement et à la présidence de la République. 

    Ce qui est sûr, selon lui, c’est que le comité travaille avec la France, car une mission des membres du comité est présentement envoyée en France pour discuter avec les autorités archivistiques françaises sur l’état de la documentation sur le massacre de ces Tirailleurs sénégalais le 1er décembre 1944.

    FKS/OID/AKS

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Commémoration de Thiaroye 44 : une volonté des nouvelles autorités de produire un récit historique local

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Commémoration de Thiaroye 44 : une volonté des nouvelles autorités de produire un récit historique local

    Dakar, 26 nov (APS) – L’hommage qui sera rendu, le 1er décembre, aux Tirailleurs sénégalais massacrés à Thiaroye, traduit l’engagement et la volonté des nouvelles autorités sénégalaises de produire un récit historique local, a indiqué l’historien Mamadou Diouf, président du comité de commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

    ‘’Ces engagements politiques sont en particulier structurés autour d’une affirmation plus forte qu’est la souveraineté nationale, autour d’un décalage qui semble-t-il être aujourd’hui nécessaire, en particulier pour la génération des gens qui ont aujourd’hui 40 ans et nés après les indépendances’’, a déclaré l’historien au cours d’un entretien accordé à l’APS.

    Selon lui, cette commémoration ‘’importante’’ est ‘’un acte politique qui signifie des engagements précis d’un Etat qui affiche publiquement son identité’’. 

    Mamadou Diouf a souligné que les prédécesseurs du président Bassirou Diomaye Faye avaient cet engagement politique. Toutefois, il manquait ‘’l’affichage’’ public.

    ‘’Ils [Les présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, Macky Sall ] ont tous eu un engagement politique. Il n’y a pas de régime sans engagement politique. Mais c’est l’affichage. Peut-être à cause des circonstances et du fait que la France exerçait une police rigoureuse pour qu’on ne parle pas de Thiaroye’’, a expliqué l’enseignant-chercheur à l’université de Colombia aux Etats-Unis.  

    Selon lui, le premier président de la République Léopold Sédar Senghor qui a gouverné de 1960 à 1981 a eu ‘’un projet politique basé sur le socialisme africain et la négritude’’ alors que son successeur Abdou Diouf 1981-2000 ‘’son projet idéologique était le retour à la charte nationale’’.

    ‘’Dans le couple senghorien enracinement-ouverture, Senghor a privilégié l’ouverture, lui [Abdou Diouf] va privilégier l’enracinement. Chez Wade (2000-2012), c’est un retour à une culture et à une civilisation qui se réclament d’un enracinement, mais différent de la manière dont les socialistes pensaient cet enracinement’’, a indiqué Mamadou Diouf. 

    Le nouveau régime, avec cette génération incarnée par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, sur la base de ses slogans et ses campagnes politiques, fait un écart et essaie de démanteler ce qu’ils appellent un système, pour mettre en place quelque chose de nouveau. 

     »(…) il (le régime) se décline le plus fortement sur une revendication souverainiste très importante et c’est cela qui est important pour Thiaroye, la production d’un récit qui n’est plus un récit contrôlé et orienté par la France, mais d’un récit qui est un récit local’’, précise-t-il. 

    ‘’Thiaroye, c’est aujourd’hui une révision du récit historique’’

    Pour le professeur Mamadou Diouf, l’hommage aux Tirailleurs massacrés à Thiaroye c’est aussi ‘’une révision du récit historique de l’empire français’’.

    Cet empire français était composé d’une métropole qui était dominatrice et de colonies qui étaient dominées.   »’Il y avait un centre et une périphérie. Et ce centre a plus dicté son récit que les périphéries’’, a-t-il fait savoir.

    Aujourd’hui, estime-t-il, ‘’Thiaroye est l’affirmation de la prise de parole des périphéries pour imposer leur présence sur la scène du monde. Et c’est pour ça que cette commémoration est intéressante et importante’’, a-t-il dit ajoutant que c’est d’autant plus important que cet événement a été tu et reste encore aujourd’hui un événement défini par des incertitudes.

    Cet hommage est à la fois un travail politique et de mémoire, mais c’est aussi un travail scientifique, car il s’agit de connaître, comprendre, réunir l’ensemble des faits pour pouvoir effectivement dire le 1er décembre 1944, voilà ce qui s’est passé à Thiaroye, a martelé l’historien. 

    Il a précisé toutefois que cette commémoration n’est pas contre la France.  »Il faut dire de manière très claire que la commémoration n’est pas contre la France, c’est un événement qui interroge un moment qui est une histoire que nous partageons avec la France, l’histoire de l’Empire français », a t-il souligné.

    FKS/OID/AKS

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-HISTOIRE / L’historien Mamadou Diouf invite à faire du massacre de Thiaroye ‘’une mémoire vive’’

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-HISTOIRE / L’historien Mamadou Diouf invite à faire du massacre de Thiaroye ‘’une mémoire vive’’

    Dakar, 26 nov (APS) – L’universitaire et historien sénégalais Mamadou Diouf a appelé à faire du massacre des Tirailleurs à Thiaroye ‘’une mémoire vive’’ en l’inscrivant de manière centrale dans l’éducation afin d’en assurer son appropriation par la nouvelle génération.

    ‘’Si nous décidons aujourd’hui de faire de Thiaroye cette mémoire vive, il faudra l’inscrire de manière centrale dans le travail d’instruction et d’éducation que définirait un projet politique’’, a dit l’enseignant-chercheur par ailleurs président du comité de commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais.

    Dans un entretien avec l’APS, Mamadou Diouf a indiqué que la nouvelle génération ne pourra s’approprier de cette tragédie qu’en en faisant une mémoire vive, une histoire vivante’’.

    ‘’La mémoire n’est pas nécessairement une relation avec le passé, elle est une projection dans le futur’’, a martelé l’enseignant à l’université de Columbia, aux Etats unis.

    De l’avis de l’historien, il s’agira de dire « dans quelles conditions on devient ce qu’on a décidé d’être ».

    ‘’C’est-à-dire quel est le projet politique, quel est le projet économique, quel est le projet culturel qu’une société se donne, se dote pour devenir une communauté.  Cela ne peut passer que par l’éducation, une éducation non seulement qui parle de cette histoire et qui fait de la mémoire une mémoire vive, toujours le visiter, mais c’est aussi une éducation au service de la construction d’une communauté’’, a expliqué le professeur Diouf.

    Il a dit être « en phase » avec des parlementaires de l’opposition française qui souhaitent la mise en place une commission d’enquête pour la reconnaissance pleine et entière du massacre de Thiaroye et l’accès à l’ensemble des archives relatives à cet évènement datant du 1er décembre 1944.

    « La demande de reconnaissance, dit-il, est inéluctablement suivie d’une demande de redistribution, comme disent les philosophes, d’une demande de réparation.  Et comme je le disais, pas seulement des réparations physiques, mais aussi des réparations morales. Et la France va passer par cela », argue l’historien.

    FKS/SMD/AKS

  • SENEGAL-MUSIQUE-SPECTACLE / Cheikh Ndiguël Lô offre un show fraternel pour la paix universelle

    SENEGAL-MUSIQUE-SPECTACLE / Cheikh Ndiguël Lô offre un show fraternel pour la paix universelle

    Dakar, 24 nov (APS) – Le musicien et chanteur Cheikh Ndiguël Lô s’est produit, samedi, à l’Institut français de Dakar, une réouverture de son répertoire au nom, dit-il, de  »la fraternité et la paix universelle » a constaté l’APS.

    Avec son orchestre  »Ndiguël band », Cheikh Lo a joué quelques morceaux phares de son répertoire parmi lesquels  »Mbedmi »,  »Doxandem », à l’occasion de la 6e édition du  »Gingembre littéraire », une initiative du journaliste sénégalais basé à Genève El Hadj Gorgui Wade Ndoye.

    Le public venu nombreux à ce show a eu droit à un tube nouveau intitulé  »Développement » qui fera partie des chansons de sixième album en préparation et dont la sortie est prévue en 2025.

    https://aps.sn/cheikh-ndiguel-lo-annonce-la-sortie-dun-6e-album-pour-celebrer-ses-50-ans-de-carriere/

    Une production qui marquera les 50 ans de carrière musicale de l’artiste né il y a 70 ans à Bobo Dioulasso en Haute Volta, l’actuel Burkina Faso.

     »Je suis né au Burkina Faso de parents sénégalais, ce son +Sankara+, je l’ai dédié au président Thomas Sankara pour le rendre hommage. Je profite de la même occasion pour rendre un hommage appuyé à l’autre Sankara du Sénégal, je veux nommer Ousmane Sonko » a-t-il lancé.

    Sur le morceau  »Sankara », l’artiste a fait  »un appel fort pour une Afrique développée, libre, juste, un continent où la corruption et la pauvreté seront définitivement éradiquées ».

    Lors de ce spectacle, Cheikh Lô a étalé ses talents d’artiste rompu à la tâche avec le morceau  »Bourama ».

    Tantôt au micro, tantôt à la guitare et quelques fois à la batterie, en établissant une connexion avec un public de mélomanes qui l’accompagnent, au rythme du Ndiguël band, gratifiant le public métissé d’une prestation XXL..

    SC/FKS/MK/SMD

  • SENEGAL-PATRIMOINE-DEFIS / Une exposition met en valeur l’héritage architectural de Dakar

    SENEGAL-PATRIMOINE-DEFIS / Une exposition met en valeur l’héritage architectural de Dakar

    Dakar, 24 nov (APS) – L’exposition photographique, intitulée  »trésors rénovés », met en lumière la richesse architecturale de la capitale sénégalaise, a déclaré à l’APS l’organisateur, qui dit vouloir sensibiliser les autorités et les populations sur l’importance de préserver ce patrimoine pour les générations futures.

     »Cette exposition met en lumière les bâtiments et autres sites classés patrimoines historiques à Dakar. Elle vise notamment à réfléchir aux défis financiers, techniques et architecturaux liés à la rénovation », a expliqué Pape Alassane Diouf.

    S’exprimant lors du vernissage de cette exposition, à la gare ferroviaire, inscrite au programme off de la 15e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, il a plaidé pour la mise en place d’un fonds dédié au financement, à l’entretien et à la rénovation de ces bâtiments.

     »Ces édifices sont d’une importance capitale, c’est tout un pan de notre histoire qui se retrouve en chaque bâtisse, en chaque site. Et si on n’y prend pas garde, bon nombres de ces bâtisses risquent de tomber en ruine », a-t-il relevé.

    Pape Alassane Diouf a dénoncé la démolition, dit-il,  »fort regrettable » de certains de ces bâtiments historiques, à l’instar de la maternité de l’hôpital Le Dantec.

     »En photographiant ces bâtiments, en 2024, j’ai ressenti une connexion entre moi et ces édifices historiques et j’en suis devenue amoureuse », a confié Fatou Kiné Diop, auteure des photos exposées.

    MYK/FKS/MK/SMD