Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-AFRIQUE-EUROPE-CINEMA / Un documentaire retrace le parcours périlleux de candidats à l’émigration

    SENEGAL-AFRIQUE-EUROPE-CINEMA / Un documentaire retrace le parcours périlleux de candidats à l’émigration

    Dakar, 1er nov (APS) – Le documentaire ‘’Destin d’un migrant’’, du réalisateur sénégalais, Oumar Brams Mbaye, projeté, jeudi, au cinéma Pathé de Dakar, revient sur la lancinante question de l’émigration irrégulière en croisant le parcours de candidats dont certains ont regretté d’avoir fait ce voyage périlleux.

    Le cinéaste revient sur un sujet traité à plusieurs reprises au cinéma privilégiant la parole aux images dans ce tracé de leur parcours.

    Plusieurs jeunes sénégalais et une Congolaise de retour de l’émigration clandestine se relaient devant la caméra pour raconter leur voyage et toutes les péripéties rencontrées afin de rallier l’Europe par tous les moyens.

    Du Sénégal en Libye ou au Maroc et Tunisie en passant par le Mali, le Burkina Faso, le Niger des milliers de morts dont certains enterrés dans l’anonymat par la croix rouge tunisienne constituent le  quotidien dans le désert et dans la mer méditerranéenne.

    Les migrants racontent les rackets sur les routes de la CEDEAO, les sévices corporelles ou travaux forcés infligés aux candidats à l’émigration, l’esclavage noté en Libye, l’instinct de survie qui les pousse à boire leurs urines ou l’eau de mer, bref tout les horreurs vécus sont relatées dans le documentaire.

    L’un d’eux qui a réussi à entrer en Espagne regrette son voyage après neuf ans de vie dans ce pays, estimant avoir accusé beaucoup de retard contrairement à ses amis restés au Sénégal.

    ‘’Ici [En Europe] on est retardataire, on n’a rien construit, ni ici en Espagne, ni au Sénégal. Le voyage nous a fait perdre notre vie, notre religion’’, regrette un migrant.

    Une mère, le cœur meurtri, revient sur le départ de son fils disparu dans ce voyage dangereux.

    Le réalisateur qui a passé onze années à faire ce film de plus d’une heure, dit avoir visité 13 pays pour raconter cette histoire afin de sensibiliser sur les dangers de la migration irrégulière.

    Son engagement pour ce film dit-il, s’explique par la perte de beaucoup de ses amis en méditerranéen et dans le désert.

    ’Destin d’un migrant’’ au-delà des témoignages de migrants, recueille l’avis de spécialistes de la question et situe les responsabilités à travers la prise de parole de différents ONG qui travaillent sur la migration aussi bien en Europe qu’en Afrique.

    Certaines y dénoncent ‘’l’inaction criminelle de l’Europe’’, appelant  »en urgence des solutions collective et politique en mer méditerranéen pour cette situation qui a trop duré ».

    La société civile sénégalaise pointe du doigt l’absence d’initiative et de perspectives des dirigeants africains sur ce chaos.

    Le secrétaire d’Etat à la Culture, aux industries créatives et au Patrimoine historique, Bakary Sarr, salue ‘’l’actualité et la pertinence’’ du film qui retrace, selon lui, un phénomène des temps modernes et interpelle les sociétés et les dirigeants.

    Il estime que les autorités sénégalaises ont pris à bras le corps cette question de l’émigration clandestine en cherchant des solutions.

    FKS/ADL/AKS

  • MONDE-SENEGAL-CULTURE / La section design de Dak’art 2024 va retracer l’histoire de cet art (commissaire)

    MONDE-SENEGAL-CULTURE / La section design de Dak’art 2024 va retracer l’histoire de cet art (commissaire)

    Dakar, 31 oct (APS) – La quinzième édition du « Dak’art », la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (7 novembre-7 décembre) va marquer le retour du design dans sa programmation, avec l’ambition de retracer l’histoire de cette discipline en Afrique, a déclaré le commissaire de l’exposition de cette section, le designer sénégalais Ousmane Mbaye.

     »Ce qu’on va remarquer et qui est vraiment important dans le sillage » du thème général de la manifestation, « The Wake », « c’est de retracer l’histoire du design, les pères du design, ceux qui font qu’on parle des designers africains encore dans le monde », a-t-il expliqué dans un entretien accordé à l’APS.

    Il s’agit de « mettre en valeur ceux qui se battent dans l’ombre et de montrer comment les gens utilisent et s’approprient les matières premières que l’on retrouve en Afrique », a ajouté Ousmane Mbaye.

    Il juge « important de montrer tout un univers global qui va aller de la terre cuite au fer, en passant par le coton, le bois, les nouvelles technologies. Bref, montrer tous les besoins du design industriel même ceux des personnes vivant avec un handicap ».

    Il dit avoir intégré la mode dans cette section dans le but de retracer l’histoire du boubou sénégalais à travers des designers du pays afin de le revaloriser, le design textile et industriel représentant à ses yeux « une part très importante dans l’industrie africaine ».

    « Tout ce parcours du design jusqu’à nos jours sera mis en exergue et nous allons aussi examiner tous les savoir-faire existants, au-delà de l’artisanat pour mettre en place des industries pérennes et des systèmes économiques vertueux qui bénéficieront à tous », poursuit-il.

    Le retour de la section design, « une très grande surprise » pour les professionnels du métier, seize ans après à la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, a été selon lui très bien accueilli.

    « L’enthousiasme, dit-il, vient surtout du fait qu’il n’y a plus d’évènement important représentant le design sur le continent africain ».

    Au total, 24 designers venant de l’Afrique du Sud, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Maroc et du Nigéria ont été sélectionnés pour cette exposition internationale, volet design, du Dak’art 2024, parmi lesquels sept artistes sénégalais.

    Il s’agit de Abdoulaye Niang surnommé « le designer global », Malick Tine, Faty Ly, Bibi Seck, Moustapha Ndiaye Maraz, Pape Demba Diop alias « Fara Baye » et Bassirou Wade.

    Le but du design est de répondre aux besoins

    Le designer Ousmane Mbaye appelle à la vulgarisation et à l’accessibilité du design. Il estime que le design, une discipline à la croisée des arts, des sciences et des technologies, est le parent pauvre de ce domaine et a pour but est de répondre aux besoins de l’être humain, que ce soit le design de luxe ou celui utilitaire.

    « Le design touche tous les corps de métiers et tous les objets du quotidien. C’est un vecteur de développement. On ne peut pas parler de développement sans mettre le design dans le cœur de notre mobilier. Ce qu’on consomme vient à 85 % de l’étranger, il est temps de remettre le design dans notre univers », plaide l’artiste.

    Il défend aussi l’existence d’une école de design au Sénégal, à l’instar d’autres disciplines artistiques telles que l’architecture, etc.

    Le design et l’artisanat, deux mondes séparés

    « Un très grand jeu de mot et un dilemme se joue entre le design et l’artisanat », estime le commissaire de l’exposition de la section design du Dak’art. Il demande que les choses soient remises à leur place.

    Il note que l’avantage dans cette situation c’est qu’il existe « des designers manuels en Afrique qui arrivent à travailler avec les mains à côté d’un artisanat très développé », estimant que l’artisanat et le design « sont deux mondes complétement séparés ».

    « Le designer est quelqu’un qui réfléchit sur l’objet. Il donne un cahier des charges à l’artisanat. Mais l’un ne va pas sans l’autre, car il y a des gens qui peuvent jouer les deux, tant mieux, mais ce sont deux choses séparées », a-t-il ajouté.

    Ousmane Mbaye, connu pour le recyclage de fûts à pétrole ou de conduites d’eau en des meubles de maison qu’il expose au palais de Justice du Cap manuel, soutient que « le design est le plus grand pourvoyeur d’emplois ».

    Il en appelle à des actions devant permettre une plus grande vulgarisation de cette discipline, en vue de favoriser donc à une augmentation du nombre de designers au Sénégal.

    Il souligne que sur ce plan, la biennale va donner une idée de ce que doit être l’industrie du design au Sénégal et en Afrique.

    La section design consacrée à l’exposition internationale, également appelée « In », est programmée dans les locaux de l’ancien palais de justice du Cap manuel, espace Ndary Lo, du nom de cet artiste sénégalais décédé en 2017.

    FKS/SBS/ASB/BK

  • SENEGAL-AFRIQUE-MONDE-CULTURE / Dak’art 2024 : Bassirou Diomaye Faye va présider la cérémonie officielle d’ouverture de la 15e édition

    SENEGAL-AFRIQUE-MONDE-CULTURE / Dak’art 2024 : Bassirou Diomaye Faye va présider la cérémonie officielle d’ouverture de la 15e édition

    Dakar, 30 oct (APS) – Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, va présider la cérémonie officielle d’ouverture de la 15ème édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, le 7 novembre prochain, au Grand-Théâtre national de Dakar, a-t-on appris de la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye.

    « La cérémonie d’ouverture officielle se déroulera le jeudi 7 novembre 2024 au Grand théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose sous la présidence effective de […] Bassirou Diomaye Diakhar Faye, président de la République », a-t-elle dit dans un communiqué transmis mercredi à l’APS.

    L’édition 2024 du Dak’art va enregistrer la participation « massive d’artistes, de professionnels et d’amateurs d’art en provenance du monde entier », a soutenu Khady Diène Gaye.

    La Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, rappelle-t-elle, est « un évènement d’envergure internationale pour la promotion des arts visuels et des artistes africains ».

    La quinzième édition, initialement prévue du 16 mai au 16 juin derniers, a été reportée pour la période allant du 7 novembre au 7 décembre, avec comme thème général « The Wake », ou « L’éveil, le sillage ».

    L’objectif de la Biennale de Dakar « est de contribuer à la promotion de la créativité des arts visuels aujourd’hui en Afrique ainsi qu’au rayonnement culturel de notre pays », a insisté la ministre de la Culture.

    Pour ce faire, le programme du Dak’art prévoit diverses manifestations réunissant des artistes africains, de la diaspora et des professionnels de l’art contemporain de tous les continents.

    Les préparatifs vont bon train à l’ancien palais de Justice et au Cap manuel, deux sites choisis pour abriter le volet exposition internationale du Dak’art, également appelé « IN » et qui devrait accueillir 58 artistes sélectionnés dont cinq sénégalais.

    Le vernissage de cette exposition se tiendra le 7 novembre, vers 17 heures, selon le communiqué du ministre de la Culture.

    Le vernissage des pavillons nationaux et de ceux des deux pays invités d’honneur, les Etats-Unis et le Cap-Vert, est prévu à partir de 12h13 au Musée des civilisations noires (MCN), selon le programme arrêté.

    Une rencontre entre pairs de haut niveau se tiendra le vendredi 8 novembre, à 15h30, au Musée des civilisations noires, avec le soutien de l’UNESCO, annonce la ministre.

    Cette rencontre va porter sur le thème  »Rééquilibrer les échanges culturels afin de créer de nouvelles opportunités pour l’employabilité des jeunes’‘.

    FKS/BK/ASB

  • SENEGAL-ETATSUNIS-CULTURE / 15e Dak’Art 2024 : le pavillon américain va célébrer les liens culturels et durables entre les deux pays (conseillère)

    SENEGAL-ETATSUNIS-CULTURE / 15e Dak’Art 2024 : le pavillon américain va célébrer les liens culturels et durables entre les deux pays (conseillère)

    Dakar, 29 oct (APS)-  Les Etats Unis, un des pays invités d’honneur de la 15ème édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar prévu du 7 novembre au 7 décembre prochain vont célébrer au pavillon américain, les liens culturels et durables entre le Sénégal et notre pays, a déclaré, mardi, la conseillère aux Affaires publiques à l’ambassade des Etats-Unis à Dakar, Ruth Anne Stevens-Klitz.

    ‘’Les Etats-Unis sont très fiers d’être cette année un des pays invités d’honneur de la 15e biennale de l’art africain contemporain de Dakar. Nous avons hâte de célébrer ces liens culturels, durables entre les Etats Unis et le Sénégal, lors de cet évènement très connu chez nous’’, a-t-elle dit, lors d’une rencontre avec des journalistes.

    Elle annonce qu’une forte délégation composée d’officiels et d’artistes sera à Dakar pendant le Dak’Art 2024 pour honorer cette invitation ‘’une première’’ pour l’Amérique.

    Il s’agira, selon la conseillère aux Affaires publiques, ‘’de célébrer ce partenariat extrêmement diversifié et profond de plus de 60 ans’’ entre les USA et le Sénégal expliquant que c’est un ‘’lien fondé sur l’engagement commun en faveur de la démocratie, de la paix et de prospérité entre les deux pays’’.

    Si les officiels ne sont pas dévoilés car, dépendant de Washington, les artistes par contre, dit-elle, seront au nombre de sept à exposer au pavillon américain qui sera positionné au musée des civilisations noires.

    Il s’agit de ‘’célèbres’’ artistes d’art visuel tels que Ayana V. Jackson, Sonya Clark, Ya Levy La’Ford, Justen LeRoy, Chase Johnson, Adrian Burrell, et Chelsea Odufu, a-t-elle cité.

    ‘’Ce sera aussi l’occasion de mettre en avant la créativité et la diversité du paysage artistique américain et de montrer comment l’Afrique continue d’inspirer les artistes américains’’, a encore expliqué Ruth Anne Stevens-Klitz précisant que tous les artistes exposants au pavillon ont déjà eu une expérience en Afrique de l’Ouest et trois d’entre eux ont été en résidence au Sénégal.

    L’exposition du pavillon américain va présenter ‘’des expressions diversifiées, puissantes de l’identité noire, de la résilience et du patrimoine culturel partagé’’.

    ‘’L’ exhibition sera innovatrice. Elle sera multimédia au niveau de la forme avec des projections de lumière et du son. Ces œuvres font référence au thème de la biennale +The wake+, l’éveil des consciences important pour ces artistes’’, a dit la conseillère.

    Les artistes vont aussi animer des conférences tout au long de la biennale sur des thèmes liés à ‘’L’importance de la diplomatie culturelle’’, ‘’L’entreprenariat artistique, l’art créatif’’ entre autres. Des collectionneurs d’art, des galeristes, des danseurs de la compagnie américaine ‘’Step Afrika !’’s’inspirant des danses africaines seront à Dakar pour participer à la biennale de Dakar, a ajouté la conseillère en plus des trois artistes américains sélectionnés dans .l’exposition internationale ou le  »IN ».

    L’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Michael Raynor, a salué le leadership du Sénégal dans le domaine des arts et de la culture affirmant son engagement à continuer de renforcer les liens culturels qui unissent les deux pays, lit-on dans un document de presse.

    Le diplomate a souligné que son pays  »ne se contentera pas de célébrer le dynamisme culturel de nos nations mais, explorera également la manière dont les arts peuvent stimuler la croissance économique et créer des emplois en particulier pour les jeunes’’, ajoute le texte.

    FKS/SBS/AB

     

  • SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / « Manifa », la nouvelle galerie d’art de Viyé Diba creuse le sillon de l’interdisciplinarité

    SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / « Manifa », la nouvelle galerie d’art de Viyé Diba creuse le sillon de l’interdisciplinarité

    Dakar, 28 oct (APS) – L’artiste plasticien Viyé Diba, qui s’apprête à ouvrir une galerie d’art le 8 novembre prochain, en marge de la 15e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar « Dak’art », s’engage un peu plus dans la promotion de l’interdisciplinarité avec cet espace d’exposition dénommé « Manifa ».

    Situé au détour d’une rue sablonneuse de Sud Foire, un quartier de la commune de Grand Yoff, à Dakar, le bâtiment abritant la galerie « Manifa » s’inspire de l’architecture soudano-sahélienne. Peinte en grenat et érigée sur trois niveaux, la bâtisse, par un subtil mélange de styles ancien et moderne, concentre l’attention de passants.

    Les plus curieux marquent le pas pour contempler une bâtisse qui contraste avec les constructions aux alentours.

    A l’intérieur, du rez-de-chaussée à la mezzanine en passant par l’étage intermédiaire, le décor captive tout autant ou plus, agrémenté par des tableaux du maitre des lieux. Tout est fait pour rappeler au visiteur qu’il est bien dans une galerie d’art.

    « Un bâtiment est le symbole par excellence de l’interdisciplinarité artistique parce que ce sont des ouvriers de différents corps de métiers qui le construisent », fait remarquer d’emblée Viyé Diba.

    « Manifa est un mot mandingue à résonance féminine, il est lié à un personnage féminin très important pour moi, et signifie littéralement +tueuse de riz+ », explique-t-il, en levant un coin du voile sur ses origines mandingues, qui fondent son attachement à son Karantaba natal, une localité de la région de Sédhiou (sud).

    « En réalité, le mot renvoie à l’opulence et fait allusion à quelqu’un qui récolte beaucoup de riz et donc une récolteuse de riz », ajoute l’artiste, initiateur de ce projet dont l’ambition est de porter au pinacle la diversité artistique par le biais de l’interdisciplinarité.

    C’est en homme enthousiaste et fier que le lauréat du Grand-prix Léopold Sédar Senghor de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, édition 1998, fait visiter les lieux.

    En plus de l’atelier situé au dernier niveau, le bâtiment compte des chambres, des salles d’exposition, une salle de conférence, un restaurant.

    « Tout est fin prêt pour que la galerie accueille les visiteurs dès le 8 novembre. La maison est aussi prête pour accueillir, en janvier prochain, des artistes, aspirants artistes et écrivains qui y seront logés afin de mieux se concentrer sur leurs œuvres », explique le promoteur du projet.

    « Nous sommes en train de voir les modalités d’hébergement. Ce sera sous forme de bourses attribuées par appel à candidatures », précise Diba au sujet des futurs usagers de la galerie.

    « Ngorouakamyoff », point de départ d’une interdisciplinarité

    Parlant des motivations qui l’ont conduit à ce projet financé sur fonds propres, Diba revient sur les péripéties en prenant comme repère l’an 2010. « C’est une année charnière, à la fois point de départ et point d’arrivée », souligne-t-il en ajustant sa chéchia.

    « En 2002, j’ai organisé une exposition dénommée +Ngorouakamyoff+, près d’une station-service sur la route de Ouakam, où j’ai regroupé des artistes et des ouvriers », se souvient cet ancien enseignant à l’Ecole nationale des arts, aujourd’hui à la retraite.

    « C’était une sorte de promenade où il y avait des réparateurs de radio, des menuisiers, des tailleurs, des artistes, des troupes de théâtre et des marchands. On a même cherché un +car rapide+ pour y faire jouer des artistes comme Philippe Laurent (comédien belge) et Kader Pichininico », poursuit-il.

    Le nom de l’exposition fait référence aux communes de Ngor, Ouakam et Yoff, ainsi qu’aux « cars rapides », véhicules d’un autre âge, hautement colorés, type Renault Estafette, qui font partie du décor de la capitale sénégalaise depuis si longtemps qu’ils en sont devenus un emblème.

    « En 2010, on a organisé un projet appelé ‘Ebullition’, qui avait réuni des tisserands sénégalais, maliens et capverdiens dans le but d’analyser le tissage de chacun de ces pays afin de trouver un élément fédérateur », dit-il, le propos appuyé par le geste.

    Cet espace, ajoute-t-il en allusion à sa nouvelle galerie, est le point d’arrivée du processus de l’interdisciplinarité, de même se présente-t-il comme le départ d’une « nouvelle problématique entre les artistes et leur société immédiate, mais aussi les artistes et le monde ainsi que la pratique artistique ».

    Un point d’arrivée et un nouveau départ pour l’artiste. Un passé-futur de la création artistique. La concrétisation d’une vision de la création artistique consolidée par une trajectoire hors du commun, qui en impose.

    Barbe impeccablement taillée, Papa Samba Ndiaye, un ancien élève de Viyé Diba, se souvient d’un professeur qui enseignait plusieurs matières à l’Ecole nationale des arts.

    « C’est une galerie à visiter pour avoir une idée de l’identité culturelle de l’Afrique », fait valoir « Beuz », nom d’artiste de ce « disciple » de Viyé Diba.

    MYK/FKS/BK/AKS

  • SENEGAL-CINEMA-GENRE / La deuxième édition du « Cinefemfest » centrée sur la solidarité féministe (promotrice)

    SENEGAL-CINEMA-GENRE / La deuxième édition du « Cinefemfest » centrée sur la solidarité féministe (promotrice)

    Dakar, 25 oct (APS) – La deuxième édition du festival africain du film et de la recherche féministe, dénommé « Cinefemfest », va démarrer le 31 octobre prochain, avec une programmation centrée sur la solidarité féministe panafricaine et la non-violence, a-t-on appris de sa directrice, Rama Salla Dieng.

    La manifestation se poursuivra jusqu’au 3 novembre à Toubab Dialaw, à une cinquantaine de kilomètres de Dakar, a-t-elle précisé dans un communiqué parvenu à l’APS.

    À partir du thème central de cette deuxième édition, à savoir « Solidarité transnationale et panafricaine et cultures de non-violence », le festival a retenu d’élargir son horizon pour se concentrer sur le Sahel, région qui « fait face aux défis multidimensionnels auxquels les féministes de cette région sont confrontées », précise cette universitaire et militante féministe.

    « Les crises politiques, environnementales, sécuritaires et économiques actuelles impactent profondément les secteurs de la recherche et de la culture. C’est pourquoi le Cinefemfest 2024 aspire à réunir des militantes féministes et des acteurs culturels afin de redynamiser ces secteurs », souligne l’enseignante-chercheuse sénégalaise.

    Le festival « Cinefemfest », dont la première édition s’est tenue sur l’île de Gorée, au large de Dakar, se veut « un lieu de rencontre et de collaboration pour préparer une réponse féministe aux crises qui affectent le continent ».

    Initié par « Njegemaar Associates », le Cinefemfest veut utiliser le cinéma et l’art comme outils de sensibilisation et d’apprentissage.

    L’écrivaine Ken Bugul, la documentariste et journaliste Mame Woury Thioubou, la réalisatrice et scénariste Kalista Sy seront mis à l’honneur lors de cette édition, de même que la sociologue et militante féministe Fatou Sow et la journaliste et chercheuse Codou Bop.

    Une dizaine de films venant du Sénégal, du Mali, de la Gambie, du Burkina Faso, d’Afrique du Sud et de la diaspora africaine en France seront projetés à l’occasion de cette édition du « Cinefemfest ». 

    Les organisateurs annoncent un atelier d’écriture et de création intitulé « Intersections : genre(s), art et action-recherche » et dont le but est de mettre ensemble enseignants(es) chercheurs(es), activistes féministes et artistes pour produire une œuvre collective.

    FKS/BK

  • SENEGAL-AFRIQUE-LITTERATURE / « La parole aux Négresses » de Awa Thiam, un livre fondateur du militantisme féminin en Afrique, selon l’écrivaine Ndèye Fatou Kane

    SENEGAL-AFRIQUE-LITTERATURE / « La parole aux Négresses » de Awa Thiam, un livre fondateur du militantisme féminin en Afrique, selon l’écrivaine Ndèye Fatou Kane

    Dakar, 24 oct (APS) – L’essai de l’anthropologue sénégalaise Awa Thiam, intitulée « La parole aux Négresses » et réédité en juin dernier au Sénégal par « Saaraba éditions », a permis d’ancrer le militantisme féminin en Afrique, auquel il a servi de livre fondateur, a affirmé sa préfacière, Ndèye Fatou Kane.

    « Avec la publication en 1978 de +La parole aux négresses+, 18 ans après les indépendances », à une époque « où les États africains étaient en train d’être construits, édifiés, où le féminisme n’était pas encore une idéologie politique, ce livre est fondateur du militantisme féminin en Afrique, il a vraiment ancré le féminisme en Afrique », a-t-elle déclaré dans un entretien avec l’APS.

    L’ouvrage signé par l’ancienne chercheuse à l’Institut fondamental d’Afrique noire de l’université Cheikh Anta Diop, « vient à point nommé pour dire que les critiques ou autres accusations faites sur les violences que subissent les femmes ne sont pas gratuites, elles sont documentées », selon sa préfacière, également écrivaine.

    Pour Ndèye Fatou Kane, cet essai « est important pour l’originalité de son approche, parce qu’il a permis pour la première fois à une Africaine, de faire parler des Africaines qui racontent leurs souffrances et de ce qui les maintenait en marge de la société ».

    Le contexte de la parution du livre est aussi relevé par la préfacière qui indique que « La parole aux négresses » est paru près de deux décennies après les indépendances des pays africains.

    « Malgré les promesses d’autonomie que pouvait laisser entrevoir cette nouvelle ère des indépendances africaines, les femmes africaines peinent encore à sortir du joug du patriarcat », affirme celle qui découvre cet ouvrage en 2018 dans le cadre de son travail d’écrivain.

    « La parole aux Négresses » sonne ainsi comme une réponse à ceux qui disent que les féministes africaines suivent leurs sœurs occidentales, selon l’auteur de « Vous avez dit féministe ? », livre dans lequel Ndèye Fatou Kane interroge les textes fondateurs du féminisme.

    L’essai de Awa Thiam, divisé en trois parties, relate dans son premier chapitre « Des mots de Négresses » et évoque des souffrances quotidiennes de femmes africaines qui s’expriment, pour la plupart dans l’anonymat, afin de permettre à toutes les femmes de s’identifier à leur récit.

    Divers sujets liés à la polygamie institutionnalisée, le blanchiment de la peau communément appelé « Xessal », les mutilations génitales, les mariages forcés, entre autres, sont abordés dans leur histoire.

    Le deuxième chapitre s’intéresse à « Des maux de Négro-Africaines », avant de finir sur un troisième intitulé « Féminisme et révolution ».

    Pour l’auteur Awa Thiam qui réside depuis plusieurs années en France, il fallait « prendre la parole pour faire face. Prendre la parole pour dire son refus, sa révolte. Rendre la parole agissante. Parole-action, parole subversive. Agir, agir, agir en liant la pratique théorique à la pratique-pratique », écrit-elle à la page 30 du livre.

    « Pour dénoncer une situation si ancienne qu’elle en parait éternelle, il faudra du courage et de l’obstination », fait savoir la féministe française Benoîte Groult, signataire de la première préface de la première édition de l’ouvrage, en 1978.

    « Awa Thiam se heurtera, comme tous ceux qui ont raison trop tôt, à l’incompréhension, aux préjugés, à la haine », écrit-elle.

    « La parole aux Négresses », dont la postface a été signée par docteur Kani Diop qui enseigne en Floride, a été réédité aussi en France en 2024 aux éditions « Divergences ».

    Il avait disparu des bibliothèques après sa publication, mais avait été traduit en allemand en 1981 et en anglais en 1986.

    Selon la préfacière, son auteur est très connu dans les universités américaines où l’ouvrage est enseigné.

    FKS/SBS/BK

  • SENEGAL-CULTURE-REDEVANCE / Copie privée : la ministre de la Culture souhaite une mise en oeuvre d’ici fin décembre

    SENEGAL-CULTURE-REDEVANCE / Copie privée : la ministre de la Culture souhaite une mise en oeuvre d’ici fin décembre

    Dakar, 24 oct (APS) – La ministre de la Culture, Khady Diène Gaye souhaite la mise en œuvre, d’ici fin décembre 2024, du décret portant rémunération pour copie privée adopté en Conseil des ministres le 16 octobre dernier.

    Khady Diène Gaye a fait cette annonce en recevant, mercredi, la commission de la rémunération pour copie privée présidée par le conseiller et musicien, Aziz Dieng, la PCA de la SODAV, Ngoné Ndour et le directeur gérant, Aly Bathily.

    ‘‘ (…) maintenant, je vous invite à continuer avec nous, à marcher la main dans la main pour la mise en œuvre de ce décret (…)  et sans délai, le plus court possible. Nous souhaitons d’ici la fin décembre », a-t-elle dit. 

    Mme Gaye dit souhaiter un démarrage d’ici la fin de l’année de cette collecte, pour permettre à la Société sénégalaise de gestion du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav) d’avoir  »quelque chose en caisse au bénéfice des artistes ».

    La ministre de la Culture a indiqué que le Sénégal va démarrer avec un taux de 3% de redevance prélevée sur chaque objet entrant dans le pays, rappelant que c’est une directive communautaire de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).

     »Il y a la directive communautaire de l’UEMOA, nous allons démarrer avec 3%, mais cela ne devrait pas s’arrêter là, l’UEMOA doit basculer vers un taux de 5% dès 2025. Il faudra que nous allions aussi vers cela », a-t-elle souligné.

    Elle a signalé que selon les  »estimations » qui ont été faites,  »il est possible, au Sénégal, d’atteindre au moins 1,5 milliard de francs CFA [par an] ».

    La ministre estime que  »cette manne financière peut véritablement contribuer à la promotion de l’acteur culturel, à renforcer son pouvoir d’achat, à lui permettre d’avoir un mieux vivre, mais aussi, cela va contribuer à accompagner la promotion et le développement du secteur culturel ».

    Elle a précisé qu’il sera prélevé un pourcentage non encore déterminé de cet argent pour le dédier au financement de certaines manifestations culturelles.

    Khady Diène Gaye a rappelé que l’adoption du décret de la rémunération pour copie privée n’est que le parachèvement d’un long processus.

    Elle a félicité les acteurs culturels pour leur ‘’constance et cohésion’’, rappelant que l’année 2024 est consacrée, par son département, à des réformes visant à faire bénéficier des retombées de la culture et des industries créatives au Produit intérieur brut et à l’employabilité des jeunes.

    Le département de la Culture travaille en synergie avec l’administration du commerce, des finances, des télécommunications, entre autres, selon Mme Gaye.

    Le président de la commission rémunération pour copie privée, Aziz Dieng, a soutenu qu’un tel droit aura un grand impact sur les revenus des acteurs culturels.

    ‘’En Afrique, quand on analyse la structure des revenus des organismes de gestion collective, 70% de ses revenus proviennent de la copie privée. C’est le cas du Burkina Faso depuis de longues années, de l’Algérie, du Maroc’’, a fait savoir M. Dieng.

    Selon lui, à la suite des estimations faites, rien que sur les smartphones, s’il est appliqué à un taux de 2, 5 %, le Sénégal collectera à un milliard et demi de francs CFA par an.

    ‘’L’ancien Bureau sénégalais du droit d’auteur (BSDA) n’a jamais eu 500 millions de FCFA, la Sodav n’a pas encore dépassé le milliard de FCFA’’, a-t-il encore souligné remerciant la ministre d’avoir été à l’initiative de l’adoption de ce décret attendu depuis seize ans.

    Momath Cissé vice-président de l’ASCOSEN, a, au nom des associations des consommateurs, félicité les autorités, invitant les artistes à présenter des produits de ‘’qualités ‘’ aux consommateurs.

    FKS/AB/OID/ASB

  • SENEGAL-JAPON-LITTERATURE / Lancement officiel de la 37ème édition du concours de Haïku

    SENEGAL-JAPON-LITTERATURE / Lancement officiel de la 37ème édition du concours de Haïku

    Dakar, 23 oct (APS) – L’ambassade du Japon à Dakar a officiellement lancé mardi, à Dakar, la 37ème édition du concours de Haïku, du nom du  »poème le plus court du monde’’, a appris l’APS.

    Le dépôt des dossiers pour ce concours ouvert à tous les âges et à toutes les nationalités sera clôturé le 20 décembre prochain et les lauréats seront connus au mois de février 2025, indique un communiqué de la section culturelle de l’ambassade du Japon transmis à l’APS.

    Le communiqué précise que  »les participants à ce concours ne peuvent soumettre qu’un seul poème, dans un thème livre mais, dont la langue ne doit être que le français ».

    Le Haïku est une forme poétique japonaise brève et concise avec des poèmes courts. Il a un rythme asymétrique et un total de 17 syllabes en 3 vers, explique le texte qui ajoute que cette forme poétique décrit également les nuances d’une pensée, d’une description ou d’un état d’âme, ou encore les changements du temps, d’une saison à une autre.

    ‘’Le Haïku est un témoignage vivant des échanges culturels entre le Japon et le Sénégal’’, selon la section culturelle. 

    FKS/AB/SBS

  • SENEGAL-SANTE-SENSIBILISATION / Lutte contre le cancer : Khady Diène Gaye appelle à la pratique régulière du sport

    SENEGAL-SANTE-SENSIBILISATION / Lutte contre le cancer : Khady Diène Gaye appelle à la pratique régulière du sport

    Dakar, 23 oct (APS) – La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, a appelé, mardi, à la pratique régulière du sport qui, selon elle, permet de se protéger au moins de huit types de cancer.

    ‘’Au-delà de cette journée, j’en appelle à la pratique régulière du sport, qui permet de se protéger aux moins de huit types de cancer” a-t-elle lancé.

    Khady Diène Gaye, présidait la journée de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus organisée par l’Amicale des femmes du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture (Afmjsc), à la place du Souvenir africain.

    La ministre a exhorté les jeunes filles “à s’adonner au dépistage précoce, par notamment, l’autopalpation”.

    Selon elle, l’objectif de cette journée est de mobiliser et de sensibiliser la population et les femmes en particulier, sur l’importance du dépistage précoce du cancer, du sein et du col de l’utérus.

    A cet effet, dit-elle, ‘’le dépistage précoce offre l’opportunité aux femmes et aux filles de bénéficier d’un examen médical préventif contre ces maladies redoutables.’’

    ‘’La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui révèle un caractère symbolique, fort. (…) elle permet la mobilisation, la sensibilisation, et le dépistage du cancer du sein, et du col de l’utérus en ce mois d’ ‘’octobre Rose”, a-t-elle ajouté.

    Khady Diène Gaye a invité par ailleurs les acteurs culturels à accentuer leurs efforts dans la sensibilisation des populations pour qu’elles adoptent les bons réflexes face à ces maladies “qualifiées de tueuses silencieuses’’.

    Elle a réaffirmé l’engagement du président de la République, Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko, dans la lutte contre la propagation de ces maladies.

    Cette journée a été organisée en partenariat avec la Ligue sénégalaise contre le cancer (LISCA).

    Sa présidente, Fatma Guenoune, estime que les femmes sont plus touchées par les types de cancer avec 99% des cas et 1 % pour les hommes.

    “Au Sénégal, 1.817 nouveaux cas du cancer du sein sont recensés, dont 951 constituées des femmes atteintes’’, a-t-elle révélé.

    Mme Guenoune a par ailleurs rappelé les facteurs préventifs du cancer du sein, invitant à   »faire du sport, à manger sainement, manger des fruits et légumes bio en privilégiant le consommer local, éviter le tabac et l’alcool.”

    Elle a insisté sur les méthodes naturelles de prévention appelant les femmes à faire de “l’auto-examen des seins chaque mois, la mammographie chaque deux ans à partir de l’âge de quarante ans.”

    Cette journée qui a vu la participation du secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries Créatives et au Patrimoine Historique, Bakary Sarr, a été marquée par des prestations culturelles du groupe des femmes du Grand théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose et aussi de l’artiste-slameur sénégalaise, Yaay Fall.

    ID/FKS/OID