Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-CULTURE / Assemblée nationale : Abdourahmane Diouf invite à donner au français et langues nationales  »la même signification »

    SENEGAL-CULTURE / Assemblée nationale : Abdourahmane Diouf invite à donner au français et langues nationales  »la même signification »

    Dakar, 24 jan (APS) – Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, a invité le législateur à se conformer à la demande sociale en donnant au français et à toutes autres langues nationales la même signification à l’Assemblée nationale.

    ‘’C’est la société qui est en avance. Ce que le législateur, l’Etat, doit faire, c’est de se conformer à cette forte demande sociale et changer la législation pour que le français, le wolof et les autres langues nationales aient la même signification à l’Assemblée nationale’’, a-t-il dit.

    Le ministre participait, jeudi, aux rencontres littéraires en wolof ‘’Péncum maam Yunus Jen, li xalimay wax’’ (l’arbre à palabre Mame Younouss Dieng – Ce que les livres disent), organisée à la Place du souvenir africain par l’association ‘’Fonk sunuy làmmin’’.

    Le roman ‘’Nitu Démb’’ de Cheikh Adramé Diakhaté, son ancien professeur de français au lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque, a été présenté à cette occasion.

    M. Diouf a pris l’exemple de son passage en commission des lois à l’Assemblée nationale pour défendre le budget 2024-2025 de son département où, dit-il, il était obligé de parler en wolof vu la circonstance.

    ‘’Ce n’était pas prévu par les textes, mais la demande sociale était telle, y compris dans le milieu parlementaire, que j’étais obligé de parler en wolof.  D’ailleurs, c’est l’une des réformes que nous avons introduites.  Maintenant, il y a une interprétation automatique”, indique le ministre, faisant référence au système d’interprétation simultanée numérique introduite à l’Assemblée nationale du Sénégal depuis le 10 décembre 2014. 

    Il estime qu’il faut aujourd’hui que les politiques soient au même niveau que la société.

    Abdourahmane Diouf a fait savoir que c’est la deuxième façon de créer du droit quand la société elle-même l’impulse, et après, le législateur s’y adapte.

    La première façon, a-t-il rappelé, c’est lorsqu’on crée une règle de droit et on demande aux gens, à la société, de s’y adapter.

    ‘’Pour la plupart du temps, dans notre pays, c’est ce qu’on a fait, parce qu’on a été colonisé, on a hérité nos droits. (…) Nous avons importé une République et nous nous conformons à ces prescriptions qui viennent d’autres Républiques’’, a-t-il expliqué.

    Pour lui, ‘’c’est cela qui montre que les Sénégalais ont déjà du mal à se discipliner, parce qu’on a édicté des règles de droit qui ne sortent pas des tréfonds de notre société et nous sommes obligés de nous y adapter’’.

    Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation estime que l’important, ce n’est pas la langue qui est le véhicule, ‘’encore que c’est une langue étrangère’’. Mais, ‘’c’est la compréhension du message. Et le message est particulièrement compris’’, a-t-il insisté.

    ‘’Le Sénégal est l’un des rares pays africains qui a une vraie opinion publique, qui impacte parce que tout le monde parle wolof. Tout le monde comprend wolof. On n’a pas besoin de faire de grandes études pour comprendre maintenant la Constitution, le droit pénal, le débat budgétaire à l’Assemblée nationale. Puisque tout le monde comprend, tout le monde s’exprime et on a une opinion publique qui fait que nous sommes la démocratie que nous sommes’’, a-t-il fait remarquer.

    Abdourahmane Diouf qui a rendu hommage à tous les enseignants, notamment, son professeur de français  Cheikh Adramé Diakhaté, a promis de recevoir les partisans de la mise en place d’une Académie des langues nationales.

    ‘’J’ai accepté de les recevoir. On va faire une évaluation. Et sur la base de cette évaluation, nous discuterons avec eux et nous prendrons les réformes nécessaires’’, a avancé le ministre.

    Il a promis aussi de recevoir l’association ‘’Fonk sunuy làmmin’’ qui a été à l’origine de cette rencontre.

    ‘’Nous allons essayer de voir comment faire en sorte que nos langues nationales vraiment prennent encore une autre envergure dans la République sénégalaise’’, a-t-il dit.

    Au Sénégal, l’introduction des langues nationales dans l’enseignement préscolaire et primaire est devenue effective dans 13 académies depuis l’année scolaire 2024-2025.

    FKS/ASB/OID

  • SENEGAL-MONDE-DANSE-DISTINCTION / Le Prix Nonino « Maître de notre temps » 2025 décerné à Germaine Acogny

    SENEGAL-MONDE-DANSE-DISTINCTION / Le Prix Nonino « Maître de notre temps » 2025 décerné à Germaine Acogny

    Dakar, 24 jan (APS) – Le Prix Nonino ‘’Maître de notre temps’’ 2025 a été décerné à la chorégraphe et danseuse sénégalaise d’origine béninoise Germaine Acogny ‘’pour son immense contribution à la danse contemporaine et à la culture mondiale’’, a appris, vendredi, l’APS de l’Ecole des Sables de Toubab Dialaw.

    ‘’Nous avons le grand plaisir d’annoncer que le prestigieux Prix Nonino  »Maître de notre Temps » 2025, marquant le cinquantième anniversaire de ce prix est décerné à Germaine Acogny’’, a annoncé dans un communiqué l’établissement fondé par Mme Acogny.

    Selon la même source, ‘’le jury, présidé par le médecin portugais Antonio Damasio, professeur de neurologie, a choisi cette année de célébrer Germaine Acogny pour son immense contribution à la danse contemporaine et à la culture mondiale’’.

    Germaine Acogny rejoint ainsi la liste des lauréats dont Léopold Sédar Senghor (1985), la metteuse en scène et réalisatrice française Ariane Mnouchkine (2022), l’écrivain et metteur en scène britannico-français Peter Brook (1991), l’architecte et sénateur à vie italien Renzo Piano (2011).

    Le communiqué précise que parmi les lauréats de cette année figure l’ancien Premier ministre français et écrivain Dominique de Villepin et d’autres personnalités d’exception.

    Les lauréats recevront leur prix, samedi, lors des célébrations du cinquantenaire du ‘’Prix Nonino’’ (1975-2025) prévues en Italie.

    Créé en 1975 par la famille Nonino, le prix honore ‘’des personnalités visionnaires ayant profondément marqué notre époque, dans des domaines variés’’.

    FKS/OID/SKS/ASB

  • MONDE-SENEGAL-CULTURE / Ken Bugul rappelle le rôle que doit jouer la littérature pour « construire un monde humainement meilleur »

    MONDE-SENEGAL-CULTURE / Ken Bugul rappelle le rôle que doit jouer la littérature pour « construire un monde humainement meilleur »

    Dakar, 23 jan (APS) – La littérature doit « donner le courage de construire un monde humainement meilleur » et ne pas  »se réduire à un simple récit de faits », estime l’écrivaine sénégalaise Mariétou Mbaye, Ken Bugul de son nom de plume, élevée samedi dernier au rang de docteur honoris causa par l’université de la Laguna à Santa Cruz de Tenerife, en Espagne.

    « Elle [La littérature] doit éviter de se réduire à un simple récit des faits. Elle doit nous rendre plus humains, nous faire raisonner, et ne pas se contenter de victimiser ou de distraire », a déclaré l’auteur du roman  »Le Baobab fou », publié en 1982, aux Nouvelles éditions africaines (Nea) du Sénégal.

    Dans le discours qu’elle a prononcé en recevant sa distinction, Ken Bugul a déclaré que  »la littérature doit, en somme, nous donner le courage de construire un monde humainement meilleur ».

    Dans « cette réalité polarisée du présent », « un monde épuisé » et confronté à une menace climatique qui pousse des millions de personnes à rechercher des lieux plus durables, « la littérature doit jouer un rôle historique en accompagnant et en interrogeant l’histoire humaine », a dit Ken Bugul.

    Ken Bugul considère l’écriture comme « une nécessité et une passion », mais aussi « une arme thérapeutique, un instrument de militantisme en faveur des droits des femmes », ajoutant qu’elle lui permet aussi d’exprimer sa compassion pour « les pauvres êtres humains » qui se réfugient dans des « mondes virtuels » pour achever leur vie.

    Le titre de docteur honoris causas décerné par l’université de la Laguna à Santa Cruz de Tenerife se veut une « reconnaissance » destinée à honorer la carrière de « personnes remarquables », selon les autorités académiques concernées.

    « Cette distinction honore à la fois la personne qui la reçoit et l’institution qui la décerne, en la reliant à des personnes qui peuvent être considérées comme des maître », écrit l’université de la Laguna, soulignant « la vision fascinante » des œuvres de l’auteure, axées sur la condition humaine, l’exil et la recherche d’une place dans le monde.

    Deux autres femmes, à savoir la communicatrice Amparo Moreno Sardà et la spécialiste des sciences et du genre Londa Schiebinger ont été honorées par l’université de la Laguna à Santa Cruz de Tenerife, en même temps que Ken Bugul.

    Le scientifique biomédical Nicholas A. Peppas a lui aussi été élevé au rang de docteur honoris Causas.

    FKS/OID/BK

  • SENEGAL-CULTURE-NOMINATIONS / Abdou Simbandy Diatta, premier Directeur général de la Culture

    SENEGAL-CULTURE-NOMINATIONS / Abdou Simbandy Diatta, premier Directeur général de la Culture

    Dakar, 22 jan (APS) – L’enseignant en art et culture, Abdou Simbandy Diatta, a été nommé, mercredi, en Conseil des ministres, Directeur général de la Culture, un tout nouveau poste dans l’organigramme du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.

    Abdou Simbandy Diatta, natif de Louga (centre) est diplômé de l’école nationale des arts de Dakar en 2002. Il enseigne l’art et la culture à l’Académie européenne des beaux-arts de Trêves en Allemagne. Il a signé l’illustration de livres de jeunesse tels que  »Le lion rouge a rugi »,  »Le dauphin de Gorée ». 

    En conseil des ministres toujours, Aboubekr Thiam, professeur d’arts plastiques, titulaire d’un Master en Infographie et d’un Diplôme de fin d’études supérieures en Éducation artistique à l’École Nationale des Arts de Dakar, a été nommé directeur général de l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture (ENAMC) en remplacement de Mamadou Lamine Diombera, appelé à d’autres fonctions.

    Le professeur d’arts et de musique, Bassirou Thiam, a été nommé directeur des Manufactures des arts décoratifs de Thiès.

    Queen biz, PCA Sorano

    L’artiste chanteuse Queen Biz, Coumba Diallo à l’état civil, est la nouvelle présidente du conseil d’administration (PCA) du Théâtre national Daniel Sorano. Elle remplace Kessy Bousso qui a aussi occupé le poste de directeur du grand théâtre de Dakar.

    Mme Diallo est titulaire d’un master en sciences politiques, relations internationales et diplomatie.

    Docteur en histoire des sciences et des techniques, Salif Diédhiou, qui était jusque-là au cabinet du ministère de la Jeunesse des Sports et de la Culture, a été nommé PCA des Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès en remplacement du colonel Momar Guèye.

    Ibrahima Wane, professeur titulaire de littérature africaine orale et de civilisations africaines à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a été nommé PCA du Musée des civilisations noires (MCN) en remplacement de Abdoulaye Racine Senghor, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.

    Théodore Adrien Sadio Ndiaye, un inspecteur de l’éducation populaire de la Jeunesse et des Sports, est le nouveau Secrétaire général du Musée des civilisations noires. Il remplace Christian Fernand Johnson Tiburce Diatta, appelé à d’autres fonctions.

    FKS/MK/OID

  • SENEGAL-ART-PROFIL / Khady Kassé, l’itinéraire d’une designer scénographe passionnée par l’architecture

    SENEGAL-ART-PROFIL / Khady Kassé, l’itinéraire d’une designer scénographe passionnée par l’architecture

    Dakar, 22 jan (APS) – A 38 ans, Khady Kassé a fait son entrée dans le monde restreint des designers scénographes sénégalais avec à la clé un travail salué lors de la dernière Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, tenue du 7 novembre au 7 décembre 2024.

    La jeune femme a signé la scénographie des trois pavillons nationaux logés au Musée des civilisations noires. Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, y avait d’ailleurs effectué une visite à l’ouverture de cet évènement majeur de l’art africain.

    Le pavillon du Sénégal, réalisé dans un élan de  »patriotisme » et ceux des deux pays invités d’honneur, les Etats-Unis et le Cap Vert, portent sa signature, tout comme une partie de la scénographie de l’exposition officielle ou IN à l’ancien palais de justice du cap Manuel de Dakar.

    Mme Kassé a aussi assuré la scénographie de certaines expositions Off. Parmi celles-ci, celle organisée par la Communauté africaine des cultures, section Sénégal, en hommage à l’artiste visuel Madeleine Devès Senghor, à la galerie des ateliers du Sahel, à Ouest Foire.

    Lorsqu’elle revient sur l’une d’elles, l’artiste est envahie par l’émotion. Les larmes aux yeux, elle décrit le cheminement opéré pour le pavillon Sénégal.

    Selon elle, la façon de disposer les œuvres permet d’inciter le public à aller voir la suite dans d’autres espaces. D’où, selon elle, l’engouement constaté lors de ce Dak’art 2024.

     »(…) pour le pavillon Sénégal, c’était vraiment spécial pour moi en tant que Sénégalaise. Je suis un peu émue lorsque j’en parle. Le pavillon Sénégal, c’est nous en fait », dit-elle, les larmes aux yeux.

    La scénographe souligne qu’elle devait faire quelque chose de différent pour permettre aux visiteurs d’apprécier les œuvres des artistes sénégalais.

    A l’en croire, il s’agissait de démontrer que le Sénégal était mis en avant.

     »En plus, il y avait quatre femmes (…). Lorsque j’ai vu la salle et qu’on a commencé à m’envoyer les œuvres, automatiquement, je savais où placer Manel [l’artiste sénégalais Manel Ndoye avait remporté le prix de la mairie de Dakar lors du Dak’art 2024]. C’était la première œuvre pour laquelle j’ai trouvé de l’espace, sans avoir vu la tapisserie », explique-t-elle.

    Elle précise que la disposition des œuvres est faite de façon à permettre aux yeux de ne pas s’en détacher.

     » (…) automatiquement, tu voudras tourner et regarder chaque œuvre. Les couleurs de chaque œuvre, vous voyez, vont vraiment bien avec la couleur verte de la scénographie », explique-t-elle.

     »Mon premier travail au Sénégal en tant que scénographe, c’était durant la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, avec le marché international de l’art de Dakar, où l’on avait reçu 22 artistes venus du monde entier, notamment des Etats-Unis, de la Jamaïque, du Nigéria, etc. », se souvient-elle.

    Cette première expérience lui a valu d’être sélectionnée à cette dernière rencontre de l’art africain à Dakar.

    La scénographie, une histoire de calcul

    Revenant sur la scénographie, Khady Kassé rappelle que ce métier existe depuis les années 1500. Elle explique que sa démarche consiste d’abord à voir les œuvres et à dialoguer avec les artistes ensuite.

     »La plupart du temps, je commence à circuler sur l’espace. Je pense, j’ai mon cahier et je commence à faire des sketches », indique-t-elle.

    Elle souligne que la deuxième option dans cette démarche, est de commencer à faire un plan 2D, pour mieux avoir des idées.

     »(…) et je commence à faire le 3D aussi. Lorsque j’ai les œuvres en digital, je peux commencer à faire la scénographie de plan 2D déjà, positionner, implanter, etc. », précise-t-elle.

    D’après l’artiste, c’est un processus de longue haleine, pouvant prendre plusieurs heures, de l’élaboration du plan à la scénographie proprement dite.

     »Je fais la mathématique de toute la salle. Pour avoir le point exact de celle-ci. La scénographie n’est pas un petit projet, il nous arrive de passer des journées de travail sans dormir », fait-elle valoir.

    Dans le cadre de la biennale par exemple, elle soutient avoir passé des journées avec son équipe entre son bureau et les différents sites où, ils finissent à 3 voire 5 heures du matin et reprendre le même rythme à 7 heures.

     »L’artiste et le scénographe doivent vraiment dialoguer pour avoir les mêmes pensées. Il faut le convaincre que vous êtes bons et que son œuvre va sortir. Il arrive dès fois, que l’artiste n’accepte pas ta scénographie, vous devez retravailler, il ne faut pas le forcer. Mais, il nous arrive parfois de dire non et de l’expliquer que trop de changement, n’est pas bon pour son exposition », explique-t-elle.

    Khady Kassé ajoute que la scénographie est un travail qui ne se fait pas seulement dans le bureau, il nécessite également une descente sur le terrain, des réflexions et des calculs  »extraordinaires », entre autres.

    Voler de ses propres ailes pour se faire une place

    Née d’un père artiste, Khady Kassé refuse toute forme de favoritisme et veut se battre toute seule pour se faire un nom dans le milieu de la scénographie sénégalaise.

    Elle a voulu voler de ses propres ailes, pour se faire une place car, elle fait partie de celles qui allient  »l’ambition et le travail », pour arriver à ses fins.

    Scientifique dans une famille composée de littéraires, elle a commencé dès le bas âge, à côtoyer le milieu artistique dans lequel elle a grandi.

    Grâce à son sens de l’observation, Khady Kassé a aussitôt choisi de faire la formation d’architecture pour apporter une touche particulière dans ce domaine.

    A l’âge de 11 ans, celle qui s’est exercée depuis le toit familial à la scénographie, a voulu se lancer d’abord dans l’architecture pour créer la différence entre ses ouvrages et celles des autres.

     » (…) j’ai demandé à mon père, ce que je pouvais faire pour gagner rapidement de l’argent quand je serai grande, il m’avait dit que je devais faire la médecine, mais, à la seule condition de réussir en maths et en physique. Je lui ai répondu, alors je ferai la médecine », se rappelle-t-elle.

    Au fil des ans, cette option pour la médecine s’envole parce que la jeune femme déteste voir le sang couler.

     »J’ai opté alors pour la médecine esthétique », lance-t-elle avec un large sourire.

    Ce qui l’a dissuadée, c’est une vidéo d’une opération chirurgicale où, elle avait été dégoûtée par le sang.

    Khady Kassé opte alors pour l’architecture lorsqu’une fois en voiture sur le chemin de l’école, elle constate que tous les bâtiments dépassés étaient identiques, avec le même design.

     »C’est ce jour-là que j’ai décidé de devenir architecte », dit-elle.

    AMN/FKS/MK//SBS/ASG/OID

  • SENEGAL-DIVERS / Cinq individus arrêtés et plus de 82 kg de chanvre indien saisis à Almadie 2 et Keur Massar (police)

    SENEGAL-DIVERS / Cinq individus arrêtés et plus de 82 kg de chanvre indien saisis à Almadie 2 et Keur Massar (police)

    Dakar, 20 jan (APS) – La Division opérationnelle de l’Office centrale de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) a interpellé, dimanche, cinq individus à Almadie 2 et à Keur Massar, dans la banlieue de Dakar, a appris l’APS de la Direction nationale de la Police, lundi.

    Elle a également saisi 82,5 kilogrammes de chanvre indien et un véhicule de type 4X4.

    L’ensemble de la drogue et des objets saisis a été consigné provisoirement au siège du service en vue de leur mise sous scellés, a indiqué la même source, soulignant que les individus interpellés ont été placés en position de garde à vue.

    Dans son communiqué, la Police assure qu’elle  »entend poursuivre davantage les recherches ». Elle invite ainsi la population à  »contacter le 17 ou le 800 00 12 12 pour toute information utile allant dans ce sens ».

    FKS/ABB/OID

  • SENEGAL-LITTERATURE-ANALYSE / Souleymane Bachir Diagne appelle à affirmer la présence africaine sur toutes les grandes questions du monde

    SENEGAL-LITTERATURE-ANALYSE / Souleymane Bachir Diagne appelle à affirmer la présence africaine sur toutes les grandes questions du monde

    Dakar, 20 jan (APS) – Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a appelé à affirmer la présence africaine sur toutes les grandes questions du monde, estimant que les Africains devront s’engager à y travailler au lieu de se limiter à des questions strictement africaines voire sénégalaises.

     »(…) Avoir l’impression que le souverainisme, cela va être des îlots et des insularités, c’est de ne pas comprendre la configuration du monde et le mouvement du monde. Et dans ce mouvement du monde, il faut que nous soyons engagés, il faut que nous affirmions la présence africaine sur toutes les grandes questions du monde’’, a-t-il déclaré.

    Face à ses lecteurs, samedi, à la librairie Harmattan, l’enseignant-chercheur à l’université de Columbia (USA), estime qu’au lieu de dire que  »nous avons simplement des questions strictement africaines qui seraient strictement les nôtres, ou des questions strictement sénégalaises, etc., grâce à l’outil internet, l’Afrique peut affirmer sa présence dans le monde ».

    ‘’Les nouvelles technologies permettent même à des petites différences de s’affirmer. (…) Et donc travailler à cette présence africaine dans le monde, c’est la direction dans laquelle nous devons nous engager. Et cela ne doit pas être, encore une fois, cette attitude purement réactive et purement défensive’’, insiste-t-il.

    Le philosophe sénégalais est revenu largement sur plusieurs concepts abordés dans ses deux derniers ouvrages à savoir ‘’Ubuntu, entretien avec Françoise Blum [historienne]’’ et l’essai ‘’Universaliser pour un dialogue des cultures’’ publié chez l’éditeur français Albin Michel.

    Le monde, est selon lui, traversé de devenir et il en sera ainsi de plus en plus, a affirmé le philosophe pour qui ‘’le nationalisme est le pire ennemi de l’éducation et que l’idée de s’amputer d’une langue ou une autre n’est que pure absurdité’’. 

    Il ne s’agit pas, fait savoir Souleymane Bachir Diagne, de remplacer le philosophe allemand Emmanuel Kant, Platon (philosophe grecque) par Kocc Barma (philosophe wolof) par exemple, mais de mettre dans le système éducatif des textes dits classiques qui méritent d’être en classe et qui vont aiguiser l’esprit critique.

    ‘’Comprendre que l’éducation est engagée dans le mouvement de Ubuntu, c’est-à-dire enseigner à l’humain à devenir pleinement humain, ou encore enseigner à l’humain la capacité de décentrement, la capacité d’aiguisement de l’esprit critique qu’il y a dans le décentrement, c’est cela la véritable éducation’’, a expliqué l’auteur de ‘’Le fagot de ma mémoire’’ (Philipe Rey-2021).

    Selon lui, cette éducation doit se faire évidemment dans les langues qui sont les nôtres, parce que, précise-t-il, ‘’confiner notre langue Wolof dans une simple activité d’interaction privée, cela n’est pas rendre justice à cette langue-là’’.

    Prêcher les valeurs du “Ubuntu”

    Répondant aux questions du journaliste sénégalais Pape Alioune Sarr et du public venu nombreux, Souleymane Bachir Diagne invite à ‘’éviter tout repli identitaire’’, prêchant les valeurs du vivre ensemble, de l’acceptation et de l’amour de l’autre, du ‘’Ubuntu’’ tout court.

    ‘’Ubuntu, [traduit par co humanité -rendre la communauté meilleure- traduction politico politique de Nelson Mandela], un mot bantu devenu un concept politique et éthique associé à mon travail se traduit par ces sentiments positifs de faire humanité ensemble, de construire un instinct de tribu’’, a-t-il expliqué.

    ‘’Ubuntu est précisément un concept porteur de la communauté humaine’’, poursuit-il.

    Souleymane Bachir Diagne a souligné que ‘’le métissage n’est pas simplement un état, mais une valeur, une capacité qu’il nous faut cultiver en nous’’.

    Interpelé sur les discours nationalistes dans un contexte mondial de tribalisation, de racialisation, de conflits identitaires, de migrations et d’inégalités sociales, l’auteur sert comme réponse ‘’Ubuntu’’ d’abord.

    A l’en croire, ‘’il faut sortir des tribalismes pour le chemin vers un universel en réconciliant bien sûr les positions et éviter toute sorte de repli identitaire’’.

    Le penseur sénégalais estime alors que le concept d’universalité est indissociable du concept d’“Ubuntu”. Il prône en effet un universalisme qui se nourrit de la diversité du monde pour ainsi dire donc ‘’l’universel c’est l’humanité’’.

    Sur la question des réseaux sociaux, il estime que c’est comme la langue d »’Ésope’’,  »la meilleure et la pire des choses ».

    ‘’La meilleure dans la mesure où les réseaux sociaux par définition et dans leur nom même auraient dû, devraient être des moyens de faire communauté, de constituer de la sociabilité, de la socialité et d’être une traduction technologique de Ubuntu’’, fait savoir le professeur Diagne. 

    Mais, ajoute-t-il, ‘’on voit que les réseaux sociaux peuvent aussi très facilement être transformés et être happés, pour ainsi dire, par le tribalisme. Le tribalisme se satisfait parfaitement de ces outils-là (…) Vous avez de véritables commandos politiques dans les réseaux sociaux qui sont là à l’affût de ce qui se dit et qui regardent ce qui se dit’’, fait remarquer le philosophe qui souligne cette manipulation et fabrication des opinions.

    Il en appelle à rendre les réseaux sociaux à leur idéalisme premier en essayant, dit Souleymane Bachir Diagne, ‘’de toujours continuer le combat pour être digne de cet héritage que nous ont laissés Nelson Mandela et Desmond Tutu’’.

    SC/FKS/ADL/OID/ASB

  • SENEGAL-EDUCATION-DISTINCTION / Concours de dictée : seize lycéens primés à la Place du souvenir

    SENEGAL-EDUCATION-DISTINCTION / Concours de dictée : seize lycéens primés à la Place du souvenir

    Dakar, 18 jan (APS) – Le centre de ressources Ousmane Sembène de la Place du Souvenir africain a primé vendredi, à Dakar, seize élèves des lycées Ngalandou Diouf et Seydou Nourou Tall, à l’issue d’une compétition de dictée ‘dénommée « Epelle-moi », a constaté l’APS.

    « Aujourd’hui, nous constatons que les élèves rencontrent d’énormes difficultés avec l’orthographe, raison pour laquelle nous avions jugé nécessaire d’organiser un concours de dictée pour les inciter à lire et à bien manier la langue », a dit l’administratrice de la Place du Souvenir africain, Ngakane Gningue Diouf.

    Au total vingt élèves des classes de 3e, 4e, et 5e des lycées Ngalandou Diouf et Seydou Nourou Tall de Dakar ont participé à ce concours de dictée organisé pendant les grandes vacances scolaires.

    Parmi les participants, seize élèves ont été primés, trois élèves du lycée Ngalandou Diouf ont terminé sur le podium.

    « Les élèves utilisent aujourd’hui plus les smartphones en laissant en rade le livre, alors que le livre est un outil non négligeable, irremplaçable », a relevé l’administratrice de la Place du Souvenir africain lors de la cérémonie de remise de prix aux lauréats.

    Elle a lancé un appel aux parents, les invitant à pousser les enfants à la lecture.

    La cérémonie s’est déroulée en présence des ambassadrices de la Suède et de Cuba au Sénégal. L’artiste El Hadji Leebon a gratifié le public de contes.

    ID/FKS/ADL/SBS/BK

  • SENEGAL-LITTERATURE / ‘’Satanique marabout rex’’, une autobiographie centrée sur la condition humaine

    SENEGAL-LITTERATURE / ‘’Satanique marabout rex’’, une autobiographie centrée sur la condition humaine

    Dakar, 17 jan (APS) – ‘’Satanique marabout rex’’, l’ouvrage ‘’hors genre’’ de Oncle Bassart Ndiaye publié par la maison d’édition sénégalaise ‘’Edisal’’, est une autobiographie centrée sur la condition humaine, a déclaré, jeudi, son auteur, qui propose un texte ‘’déstructurant’’ aux lecteurs.

    ‘’+Satanique marabout rex+ parle de binarité et débouche sur celle culturelle de toute la condition humaine. (…) C’est une autobiographie qui revient sur le parcours, le devenir et la dynamique de l’auteur et intègre d’autres vies à l’image de celle de l’artiste Joe Ouakam, du professeur Souleymane Bachir Diagne, etc.’’, dit-il.

    Il intervenait lors de la présentation du livre aux journalistes, à la maison des écrivains du Sénégal Keur Birago.

    L’ouvrage, publié en deux tomes (labyrinthe 0 avec plus de 300 pages et labyrinthe 1 de 510 pages), invite le lecteur plutôt à l’étude et non à la lecture dans ‘’une écriture satanique’’ voulue par son auteur.

    ‘’C’est un livre dont la façon d’écrire est nouvelle, et les gens doivent savoir qu’ils vont s’aventurer dans une chose nouvelle’’, explique Oncle Bassart Ndiaye.

    ‘’Satanique marabout rex’’ a une ‘’écriture satanique qui attire le lecteur dans un labyrinthe et lui fait perdre le fil, parce que ne pouvant pas lire facilement le livre et s’approprier le contenu’’, fait-il valoir.

    Il précise qu’il n’a jamais eu l’intention de bouleverser l’ordre établi, indiquant que ‘’le livre s’est écrit ainsi’’.

    Oncle Bassart Ndiaye, philosophe de formation, présente à travers son premier ouvrage une métaphore de la vie pleine de tortuosités, d’obstacles rencontrés.

    ‘’C’est une représentation des difficultés existentielles et quotidiennes des humains que nous avons essayé de traduire en littérature. (…) Le labyrinthe est la figure centrale de la condition humaine, nous le retrouvons dans toutes les cultures’’, explique l’auteur.

    Il espère que les nouvelles autorités vont réussir la victorieuse traversée du labyrinthe sénégalais, qu’il juge ‘’pluriel’’.

    Le critique littéraire et professeur Abdoulaye Racine Senghor avoue avoir été ‘’bouleversé’’ à la lecture du livre. Dans ‘’Satanique marabout rex’’, relève-t-il, toutes les choses sont mélangées.

    ‘’J’ai lu beaucoup, de toutes les catégories, des romans audacieux, des écrivains qui ont porté l’audace de l’écriture très loin, jusqu’à la négation de la ponctuation et de la subordination comme ici (…)’’, rappelle-t-il.

    Il souligne que ‘’c’est un texte débridé, déstructuré que Oncle Bassart Ndiaye présente, où un mot appelle un autre et c’est le même mot avec des sens différents qu’il fait évoluer dans le même texte, au point qu’on a l’impression qu’il s’amuse à écrire’’.

    Pour lui, l’auteur propose un cheminement nouveau, avec une manière nouvelle d’introduire le lecteur dans le questionnement permanent et l’aboutissement est peut-être qu’il ne faut pas aller chercher le sens.

    Il compare le texte de M. Ndiaye à du slam, cette littérature de l’adolescence d’aujourd’hui.

    L’éditeur Seydi Sow, hésitant à la réception du manuscrit, souligne avoir fait appel aux compétences des professeurs Abdoulaye Racine Senghor, Amadou Ly et Djibril Diallo Falémé, qui ont validé sa publication.

    FKS/SBS/ASG

  • SENEGAL-MONDE-MEMOIRE / Un universitaire appelle à mettre en avant les sociétés dans l’écriture de l’histoire coloniale

    SENEGAL-MONDE-MEMOIRE / Un universitaire appelle à mettre en avant les sociétés dans l’écriture de l’histoire coloniale

    Dakar, 15 jan (APS) – L’universitaire américain Paul Cheney, spécialiste en histoire moderne à l’université de Chicago, aux Etats Unis, a appelé, mardi, à privilégier une approche qui met en avant les sociétés dans l’écriture de l’histoire coloniale.

     »L’histoire dite coloniale n’est que trop associée à un groupe d’intellectuels organiques. Il faut aujourd’hui déconstruire cela et faire une approche depuis le bas des sociétés coloniales tout en mettant en avant le peuple de la marge’’, a-t-il déclaré.

    Il s’exprimait lors d’une conférence sur le thème ‘’Ecrire l’histoire coloniale depuis les marges: Gabriel Debien au Caire, à Dakar et en Haïti’’, organisé par le Centre ouest africain de recherche, dénommé Warc en anglais.

    Historien de l’Europe, spécialisé de l’Ancien régime et de l’Empire colonial français, Paul Cheney estime que pour une étude de l’histoire notamment coloniale, ‘’il faut accorder une importance aux histoires des périphéries, approcher les marginalités’’.

    Pour ce faire, il se réfère à ‘’Gabriel Debien qui a jeté les fondements de l’histoire sociale des Antilles françaises’’.

    Modérateur de la conférence, le professeur d’histoire Ibrahima Thioub, ancien recteur de l’UCAD a souligné la nécessité de prendre en compte les couches marginalisées dans l’écriture de l’histoire d’une société

    Il soutient que l’histoire n’est pas simplement le haut de la société, les héros encore moins les plus visibles.

    Selon M. Thioub, une telle approche tendrait ‘’à enlever des millions de personnes comme sujet de leur propre histoire, parce qu’ils sont non seulement marginalisés par la société, politiquement, économiquement, culturellement’’. ‘’Ils sont considérés peut-être pour moins que rien, alors que très souvent, ce sont eux qui font la société’’, a-t-iI fait valoir.

    SC/FKS/ASB/SBS/OID