Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-GOUVERNEMENT-PROFIL / Khady Diène Gaye, première femme à diriger le ministère des Sports

    SENEGAL-GOUVERNEMENT-PROFIL / Khady Diène Gaye, première femme à diriger le ministère des Sports

    Dakar, 6 avr (APS) – L’inspectrice de la jeunesse et des sports Khady Diène Gaye, nouveau ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, est décrite comme « une militante du sport scolaire », domaine dans lequel la première femme à diriger ce département ministériel depuis l’indépendance « s’est beaucoup invertie ».

    La nouvelle ministre, diplômée de l’Institut national supérieur de l’éducation populaire et du sport (INSEPS) de Dakar, est toutefois appelée à s’employer davantage, pour piloter dans un même département, des secteurs comme la jeunesse et la culture, en plus du sport.

    Le département qu’elle dirige désormais était éclatée en trois ministères sous le précédent gouvernement, avec Mame Mbaye Niang (Sports et Tourisme), Aliou Sow (Culture et patrimoine historique) et Pape Malick Ndour (Jeunesse, Entreprenariat et Emploi).

    Originaire de Joal-Fadiouth, dans la région de Thiès (ouest), Mme Dione née Khady Diène Gaye a fait ses études supérieures à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis où elle a obtenu un DEA en droit.  

    Elle intègre ensuite la direction de la formation et de la coopération du ministère des Sports, avant d’être promue cheffe du service régional des Sports de Dakar.

    La présidente du pôle sport du parti dissout Pastef, formation à laquelle appartiennent le nouveau président et son Premier ministre tous les deux, a été mutée à Kaolack comme cheffe du service régional des Sports, son dernier poste avant sa promotion comme ministre.

    Selon des témoignages recueillis auprès de ses collaborateurs, elle a beaucoup travaillé sur les documents des assises des sports de Kaolack dont elle présidait le comité scientifique, réussissant, à ce titre, à rehausser le niveau du sport scolaire dans cette région du centre du Sénégal.

    « Jeunesse, sports et culture, un triptyque d’importance »

    La première femme nommée à la tête du département du Sports est beaucoup attendue sur les problèmes auxquels les jeunes sont confrontés, une composante essentielle du « projet Pastef », prenant en compte le fait que cette catégorie représente la couche la plus importante de la population sénégalaise.

    Elle est appelée à s’y employer avec vigueur, en réservant au sport et à la culture toute l’importance que ces deux secteurs méritent, encore plus au regard de leur rayonnement ces dernières années sous le magistère du président Macky Sall.

    Se pose donc à elle le défi de maintenir à niveau les acquis engrangés par ces deux secteurs depuis quelques années.

    Pour l’écrivaine Sokhna Benga, Grand Prix du chef de l’Etat pour les lettres en 2000, le regroupement de ces trois départements en un seul ministère constitue « un triptyque d’importance ».

    « Au ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture est adjoint un secrétaire d’Etat qui promeut l’esprit d’initiative et d’entreprenariat culturel… Intéressant », écrit-elle sur un réseau social, avant d’ajouter que « si tout se passe bien, le cinéma et l’édition ont de beaux jours devant eux ».

    Pour Diel Keffely Wélé, autre acteur culturel, « le casting pour le département de la Culture est bon […] », il faut simplement qu’il y ait « une bonne articulation », dit-il.

    « Nous y veillerons pour aider », a lancé cet ancien conseiller au ministère de la Culture à la retraite, avant d’ajouter que la meilleure façon de comprendre la culture, « c’est d’appréhender sa transversalité et sa définition philosophique ».

    L’Association des métiers de la musique (AMS), par la voix de son président, Daniel Gomes, dit accueillir avec « optimisme » la nomination d’un secrétaire d’Etat, en la personne du professeur Bacary Sarr, chargé spécifiquement de la culture.

    L’AMS estime que cela constitue « une reconnaissance de l’importance vitale » du secteur de la culture dans le développement socioéconomique du pays.

    « Cette nomination est un signe encourageant, qui, nous l’espérons, garantira que les enjeux propres à notre domaine recevront l’attention et le soutien nécessaires », a souligné Danien Gomes dans un communiqué de presse.

    La ministre Khady Diène Gaye fait partie des quatre femmes cooptées au sein du nouveau gouvernement dont la liste a été rendue publique vendredi soir, suite à l’élection du président Bassirou Diomaye Faye qui a nommé  Ousmane Sonko Premier ministre.

    FDS/FKS/BK/ASG

  • SENEGAL-GOUVERNEMENT-PROFIL / Un historien du cinéma nommé secrétaire d’Etat à la Culture

    SENEGAL-GOUVERNEMENT-PROFIL / Un historien du cinéma nommé secrétaire d’Etat à la Culture

    Dakar, 6 avr (APS) – Le secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bacary Sarr, historien du cinéma, est en terrain connu à la tête de ce département qu’il est désormais chargé de piloter après la formation du premier gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye.

    Au sein de cette équipe dont la composition a été rendue publique vendredi soir, M. Sarr a été nommé secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye.

    La culture, les industries créatives et la gestion du patrimoine correspondent bien à ses compétences, en tant qu’historien du cinéma, matière qu’il enseigne jusqu’à sa nomination à l’Institut des arts et de la culture (ISAC) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    Sarr a occupé aussi les fonctions de directeur des études de l’ISAC, structure logée dans les locaux du musée Théodore Monod de l’Institut fondamental d’art africain (IFAN) qui dépend de l’université de Dakar.

    Selon le professeur Babacar Mbaye Diop, ancien secrétaire général de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art) et collègue du nouveau secrétaire d’Etat, « Bacary Sarr n’est pas en terrain inconnu, car il connait le secteur de la culture ».

    En plus d’enseigner l’histoire du cinéma, il dispense aussi des cours de littérature et de cinéma au département de Lettres modernes de l’UCAD, ajoute Babacar Diop.

    Titulaire d’un doctorat en Lettres modernes, Bacary Sarr a de même souvent siégé au sein de la commission de sélection de projets cinémas du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA), mis en place par l’Etat du Sénégal pour financer le septième art.

    Originaire de Simal (arrondissement de Fimela), dans la région de Fatick, ce cadre du parti Pastef a été candidat malheureux aux dernières élections locales de 2022.

    FKS/BK

  • SENEGAL-SOCIETE / Les nouveaux visages du féminisme se dévoilent

    SENEGAL-SOCIETE / Les nouveaux visages du féminisme se dévoilent

    +++Par Fatou Kiné Sène+++

    Dakar, 5 avr (APS) – Né dans le sillage du mouvement ‘’Yeewu Yeewi’’ pour la libération des femmes, fondé en 1984, et dont il s’inscrit dans la continuité quarante ans après, le Collectif des féministes du Sénégal (CFS) est porté par des femmes âgées entre 25 et 40 ans. Celles qui incarnent aujourd’hui le féminisme ont raconté à l’APS leur parcours et leur engagement pour la cause féminine.

    De la réalisatrice à la juriste consultante en passant par la bibliothécaire archiviste, l’écrivaine scénariste et la communicante, toutes s’affichent pour prendre la parole et faire entendre leur voix sur la lutte pour les droits des femmes. La toile, l’écran et les réseaux sociaux sont les outils les plus investis.

    Adama Pouye : la lutte contre les agressions sexuelles dans les transports a débuté pour elle sur Facebook et d’autres réseaux sociaux. A vingt-sept ans, la diplômée de l’Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (Ebad) s’est fait remarquer par ses post virulents sur les réseaux sociaux pour dénoncer les agressions sexuelles dans les transports en commun.

    Un engagement qui sonne comme un déclic dans le parcours féministe et évolutif de Adama Pouye, débuté en 2019. C’est l’année où elle créa le mouvement ‘’Boulma rissou’’ (Ne te frottes pas à moi en wolof). Un mouvement né de cette lutte sans merci qu’elle mène avec des féministes telles que Aminata Liben Mbengue, Maïmouna Astou Yade, Amy Sakho.

    Documentaliste à l’Institut français de Saint-Louis, elle s’associe lors d’une campagne de sensibilisation avec des transporteurs des bus tata Aftu (mini bus de Dakar) et de Dakar Dem Dikk (DDD), l’entreprise de transport public.

    Elle met ensuite sur pied l’Association féministe ‘’Awas’’ (‘’la voix’’ en farsi iranien), avec sa sœur jumelle Marième Pouye et d’autres féministes dans le but d’élargir le champ de lutte pour les droits des femmes.

    Adama a été éduquée dans un cocon familial ‘’sécurisé’’ où il y a qu’un seul homme à la maison, son père, et où on fait comprendre à toutes les possibilités qu’une fille peut avoir dans la vie.

    Mais le choc eut lieu lorsqu’elle sortit du cocon familial avec des messages d’un autre son de cloche. Par exemple, il y a l’école où on demande aux filles de balayer les classes et pas les garçons. Et pour ne rien arranger, ces derniers ‘’sont mis en avant dans les gouvernements scolaires et autres instances dirigeants’’, dénonce Adama Pouye qui assume son féminisme une fois à l’université de Dakar, à l’Ebad.

    Aujourd’hui, la co-coordinatrice du collectif des féministes du Sénégal, la plus jeune d’ailleurs du bureau de douze membres de cette organisation, a lancé en 2021 un forum exclusivement féminin à Saint-Louis. Le but : promouvoir les initiatives des femmes dans la littérature, l’entreprenariat, le numérique où elles doivent s’investir et la nécessité d’avoir un cadre d’échanges pour les droits des femmes.

    La réalisatrice sénégalaise Mamyto Nakamura, pour qui le cinéma est un outil de plaidoyer pour parler aux femmes, est engagée dans le mouvement féministe du Sénégal, depuis 2012. Elle se sert de sa caméra pour « réparer certaines injustices faites aux femmes et plaider en leur faveur ».

    En témoignent les multiples podcasts réalisés sur les articles discriminatoires du Code de la famille à l’endroit des femmes et diffusés en zone rurale de façon gratuite pour ouvrir le débat et donner aux femmes le courage de se raconter et de s’exprimer sans être jugées.

    Son dernier film documentaire ‘’Au nom du sang’’ (sorti en janvier), sélectionné au prochain Festival film femme Afrique, prévu du 26 avril au 4 mai, traite du viol dans l’espace familial. Autant dire qu’il en dit long pour celle qui, aujourd’hui, suit les pas de sa mère, Fatou Diop,  »bajenu gox » (marraine de quartier), très réputée à Louga, sa ville natale.

    C’est d’ailleurs là que Mamyto Nakamura officie pour faire passer ses messages. Elle qui a pris le nom de ‘’Hiros Nakamura’’, personnage de fiction de télévision américaine qui a le pouvoir de fermer les yeux et de voyager dans le temps. ‘’J’aurais aimé voyager dans le temps pour réparer certaines injustices faites aux femmes et filles’’, lance Mamyto Nakamura, qui se définit comme ‘’une féministe communautaire’’.

    ‘’On est toute féministe, il s’agit de s’engager ou de ne pas le faire’’, souligne celle qui s’est engagée dans cette voie pour être au service de sa communauté et faire tout pour que les femmes occupent les devants.

    L’épanouissement des femmes, leur sécurité, le travail, l’autonomie financièrement, l’indépendante à travers les idées et les envies restent le fil rouge de son combat.

    Même chose pour Maïmouna Astou Yade dite ‘’Maya’’, à qui le surnom de féministe radicale irait bien. Elle est la fondatrice exécutive de ‘’JGen Sénégal’’ (JGEN women global entrepreneurship, une structure créée en 2016 et qui regroupe de jeunes féministes.

    Elle se classe parmi les ‘’féministes hyper radicales’’, surtout face au patriarcat, dit-elle. Son engagement pour la cause des femmes est partie d’une privation de parole en public dont elle a été victime. Mais pour Maya, ‘’on est tous féministe dans l’âme’’, même s’il faut un déclic pour l’affirmer.

    Depuis 2020, la consultante, juriste de formation, s’active dans la construction du mouvement féministe au Sénégal et dans l’Afrique francophone. Elle se bat, dit-elle surtout, ‘’ pour éliminer toutes sortes de violences basées sur le genre au Sénégal’’.

    La mission des femmes réunies autour de JGen Sénégal est de ‘’décoder les codes sociaux’’, et dans une approche innovante avec le collectif des féministes du Sénégal, d’aller à la rencontre des communautés pour déconstruire le mythe construit autour du féminisme.

    Son modèle reste aujourd’hui la sociologue Fatou Sow, ‘‘une figure emblématique du féminisme’’ dont elle admire la posture, mais surtout la préservation de sa culture et des valeurs sénégalaises.  »A chaque fin de rencontre entre féministes, elle se précipite pour rentrer et quand on l’interpelle pour savoir pourquoi, elle répond : +Je vais aller m’occuper de ma famille+. En bonne sénégalaise et malgré son engagement, elle garde sa culture et c’est ce qui est admirable », magnifie Maya.

    Elle se donne comme ambition d’accompagner les plus jeunes pour qu’elles puissent grandir avec l’opportunité d’en apprendre plus sur le féminisme africain.

    Car pour Maïmouna Astou Yade, même s’il y existe un féminisme universel, il en existe aussi qui spécifique à l’Afrique parce que les Africaines ont des priorités spécifiques.

    Et ce n’est pas Amina Seck qui dira le contraire, elle qui se bat pour l’égalité femme-homme à travers l’écriture. La romancière et scénariste sénégalaise ne saurait dire comment elle est devenue féministe, mais est convaincu des raisons pour lesquelles elle est féministe. ‘’J’ai toujours défendu les droits humains depuis mon enfance. En grandissant, j’observais les femmes, les filles et plus particulièrement ma mère. J’ai donc compris qu’il y avait une inégalité qu’il fallait combattre’’, confie-t-elle à l’APS.

    La fondatrice de « Les Cultur’elles » (une agence pour la promotion des arts et cultures au féminin) et organisatrice du Salon du livre féminin de Dakar fait un travail de ‘’déconstruction’’ à travers son art. ‘’Je mets en lumière toutes les femmes qui évoluent dans le milieu des arts et de la culture. Mes projets personnels (livres et scénarios) racontent les femmes aux femmes et hommes. Je forme et encadre beaucoup de personnes dans le domaine de la création (l’écriture)’’, déclare-t-elle.

    Celle qui est devenue une militante pour les droits des femmes grâce à son parcours, son vécu et aux circonstances, fonde son engagement sur la paix et le respect de tous, plus particulièrement des femmes.

    ‘’Je n’ai pas de limite. J’évolue dans le milieu des arts, nous avons donc deux statuts dans la société, celui d’être une femme et aussi d’être artiste qui n’a que son art pour s’exprimer et vivre dans la dignité. Et nous savons tous qu’il existe toutes les formes de violence dans le milieu artistique’’, dénonce-t-elle. Amina Seck estime que le féminisme a du chemin à faire, que ce soit au Sénégal ou dans d’autres pays africains.

    ‘’En ce qui concerne le Sénégal, tant que le code de la famille n’est pas revu, beaucoup de combats seront vains. Ce qui serait vraiment dommage pour tout le chemin parcouru jusqu’ici sur les luttes pour les droits des femmes. Le code de la famille constitue un mur que seules les autorités peuvent briser pour donner aux femmes ce qui leur est du’’, estime-t-elle.

    Une autre féministe qui partage les mêmes convictions est Eva Rassoul Ngo Bakenekhe, pour qui le combat pour la déconstruction passe par l’éducation. La militante féministe qui se définit comme quelqu’un qui refuse de rentrer dans une moule, plaide pour une déconstruction dans l’éducation. ‘’Apprendre aux enfants à être humain’’, lance-t-elle.

    La Camerounaise qui vit au Sénégal depuis une quinzaine d’années, précise que son combat se résume à voir comment faire pour que l’éducation féministe qui renvoie à l’éducation des enfants, puisse atteindre tous les enfants, aussi bien les garçons comme filles. La journaliste s’active davantage aujourd’hui dans la communication et rêve d’un monde plus ‘’humaniste’’ où l’on apprendra ‘’au garçon à être un homme accompli et à la fille de même pour arriver à un monde juste’’.

    Eva Rassoul estime que le féminisme n’est différent en rien des autres combats menés dans nos sociétés. Celle qui se réclame féministe est entrée dans le mouvement pendant l’Affaire  »Adji Sarr », l’ex-employée d’un salon de beauté qui avait accusé de viol le leader de l’ex-PASTEF, Ousmane Sonko.

    ‘’Féministe, je le suis depuis longtemps, parce que lorsqu’on est journaliste, il faut s’imposer dans les rédactions, et pour aller sur le terrain, toujours défendre ses positions, briser les codes’’, souligne-t-elle.

    Elle regrette toutefois que parfois dans les combats des féministes, ‘’les plus grands pourfendeurs soient des femmes’’.

    FKS/ADL/ASG/OID

  • SENEGAL-MEDIAS / Liberté de la presse : RSF appelle le nouveau président sénégalais à prendre  »des mesures ambitieuses’’

    SENEGAL-MEDIAS / Liberté de la presse : RSF appelle le nouveau président sénégalais à prendre  »des mesures ambitieuses’’

    Dakar, 5 avr (APS) – L’organisation Reporters sans frontières (RSF), par l’intermédiaire du directeur de son bureau pour l’Afrique subsaharienne, Sadibou Marone, appelle le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, à prendre des  »mesures ambitieuses » pour garantir la liberté de la presse au Sénégal et faire de la sécurité des journalistes une priorité de son mandat.

    Il invite ainsi le chef de l’Etat « à tenir ses promesses », rappelant qu’il s’était engagé dans son livre programme en tant que candidat à supprimer la peine d’emprisonnement pour les infractions de presse.

    « L’organisation appelle celui qui est devenu, le 2 avril dernier, président de la République sénégalaise, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à tenir cette promesse et à ouvrir une nouvelle ère pour les médias », a écrit M. Marone, dans un communiqué de presse reçu à l’APS.

    Il estime qu’il faut une « suppression de la peine d’emprisonnement pour les infractions de presse, la tolérance zéro à l’égard des attaques contre les médias, les garanties quant à la sécurité des journalistes sur le terrain… ».  

    Reporters sans frontières appelle les nouvelles autorités à faire de la sécurité des journalistes une priorité et à proposer une politique ambitieuse pour que la liberté de la presse soit respectée.

    Sadibou Marone considère en effet que « la liberté de la presse a été gravement mise à mal ces dernières années au Sénégal (arrestations et agressions des journalistes, suspensions de médias et coupures abusives d’Internet). Le pays doit renouer avec sa tradition de modèle en la matière », a-t-il dit.

    RSF invite le président Faye à se saisir de dix mesures phares incluant aussi la régulation des plateformes numériques conformes aux propositions du partenariat international sur l’information et la démocratie dont le Sénégal est signataire ou encore la suppression des amendes exorbitantes pour les délits de presse.

    FKS/ADL/ASG

  • SENEGAL-MEDIAS-SOCIETE / Des ONG condamnent  »fermement » des propos xénophobes contre des étrangers

    SENEGAL-MEDIAS-SOCIETE / Des ONG condamnent  »fermement » des propos xénophobes contre des étrangers

    Dakar, 3 avr (APS) – Des organisations de défense des droits de l’homme déclarent condamner fermement les propos xénophobes et discriminatoires tenus à l’égard des étrangers et des personnes d’origine étrangère dans les médias et les réseaux sociaux.

    Dans un communiqué, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), la Ligue Sénégalaise des droits humains (LSDH), ‘’AfricaJom Center’’, Amnesty international Sénégal et l’ONG Article 19 /Sénégal condamnent ‘’fermement les propos xénophobes et discriminatoires tenus à l’égard des étrangers et des personnes d’origine étrangère dans les médias et les réseaux sociaux ».

    Ces organisations appellent les médias à ne pas offrir une plateforme aux auteurs de tels propos, conformément à leurs obligations en vertu du code de la presse qui régit leur travail.

    Elles estiment que ces propos basés sur ‘’des suppositions douteuses, visent à saper la cohésion entre les communautés du pays’’.

    ‘’Leur propagation sur Internet et les réseaux sociaux doit pousser les autorités compétentes à prendre les mesures utiles et nécessaires afin de punir leurs auteurs et prévenir tout acte qui pourrait en découler’’, ajoutent-elles.

    Ces organisations estiment qu’il est important de relever qu’au-delà de son appartenance à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui garantit la libre circulation des personnes et des biens, le Sénégal dispose d’une législation qui organise les conditions d’entrée et de séjour des étrangers sur son territoire.

    Elles signalent que  »les étrangers présents sur le territoire national sont la plupart du temps en conformité avec ces dispositions’’.

    FKS/OID/ASB

     

     

  • SENEGAL-MUSIQUE-PERSPECTIVES / L’AMS compte sur « une coopération étroite » avec la nouvelle administration pour des politiques culturelles « innovantes et inclusives »

    SENEGAL-MUSIQUE-PERSPECTIVES / L’AMS compte sur « une coopération étroite » avec la nouvelle administration pour des politiques culturelles « innovantes et inclusives »

    Dakar, 3 avr (APS) – Le président de l’Association des métiers de la musique (AMS), Daniel Gomes, appelle à « une coopération étroite » avec le nouveau président de la République Bassirou Diomaye Faye et son administration pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques culturelles « innovantes et inclusives ».

    « Nous appelons à une coopération étroite avec le président Bassirou Diomaye Faye et son administration pour transformer […] en réalités » les visions de l’AMS, a-t-il avancé dans un communiqué parvenu mercredi à l’APS.

    Daniel Gomes a souligné, en priorité, la nécessité de « renforcer l’environnement juridique avec la mise en œuvre de la loi sur la rémunération pour copie privée afin de protéger et encourager la création musicale ».

    Il faut aussi garantir « une protection sociale renforcée pour tous les acteurs de [l’industrie musicale], affirmant ainsi leur sécurité et leur dignité ».

    De même l’AMS appelle-t-elle à « promouvoir une politique de formation spécialisée, répondant aux besoins des métiers de la musique pour un secteur plus compétitif et professionnel ».

    Elle préconise aussi de « déployer des infrastructures de base accessibles sur tout le territoire, permettant un épanouissement équilibré des talents », selon son président.

    L’Association des métiers de la musique attend par ailleurs de la nouvelle administration qu’elle « adopte une politique fiscale justement adaptée à l’industrie musicale, stimulant ainsi son expansion et son innovation ».

    Au total, l’AMS se dit « prête à apporter son expertise et son soutien dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques culturelles innovantes et inclusives », a assuré son président.

    L’AMS, dans l’espoir d’un « nouvel horizon pour la musique sénégalaise », a adressé ses félicitations à Bassirou Diomaye Faye, élu président de la République le 24 mars dernier.

    « Nous souhaitons marquer ce nouveau chapitre de notre histoire par un appel vibrant à l’engagement en faveur du secteur de la musique », écrit Daniel Gomes, en évoquant des points considérés par l’AMS comme des « priorités du secteur de la musique ».

    Selon son président, il y a aussi besoin de « favoriser la libre circulation des œuvres et des artistes, essentielle à la diversité culturelle et à l’enrichissement mutuel et sauvegarder et promouvoir le patrimoine musical national, notre héritage collectif et source d’inspiration intarissable pour le futur ».

    « Ces propositions sont le fruit d’une réflexion profonde sur les enjeux et les opportunités du secteur de la musique sénégalaise. Elles témoignent de notre volonté de travailler de concert avec le gouvernement pour que la musique, pilier de notre identité culturelle et vecteur de notre développement économique, occupe la place qu’elle mérite », note Daniel Gomes.

    FKS/BK/ASG

  • AFRIQUE-MONDE-LITTERATURE-NECROLOGIE / Décès de l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé

    AFRIQUE-MONDE-LITTERATURE-NECROLOGIE / Décès de l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé

    Dakar, 2 avr (APS) – L’écrivaine française d’origine guadeloupéenne Maryse Condé, qui a enseigné au Sénégal, en Guinée et au Ghana dans les années 1960-1968, est décédée dans la nuit de lundi à mardi, à l’âge de 90 ans, annoncent plusieurs médias.

    Née le 11 février 1934, à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Maryse Liliane Appoline Boucolon, universitaire et romancière et auteur de ‘’La vie sans fards’’ (2012), est une ancienne journaliste de Radio France internationale (RFI), professeure de littérature et écrivaine d’expression française.

    ‘’C’est une perte. C’est une écrivaine que j’admirais beaucoup pour son goût de la littérature’’, témoigne la jeune écrivaine sénégalaise, Ndèye Fatou Kane.

    Elle estime que le décès de Maryse Condé qu’elle a rencontrée en 2018, au salon du livre de Paris (France), augure la fin d’une époque de grandes personnalités de la littérature monde. ‘’C’est à nous de prendre le relais’’, lance-t-elle, jointe au téléphone par l’APS.

    Ndèye Fatou Kane dit apprécier dans la riche bibliographie de l’écrivaine d’origine guadeloupéenne, la densité de ‘’La vie sans fards’’, ouvrage où l’auteur se raconte.

    ‘’Dans +La vie sans fards+, elle raconte sa vie de femme noire, d’expatriée, de mère ; sa quête de liberté et surtout, elle y explose tous les codes’’, explique l’auteure du roman ‘’Au nom du père’’.

    Maryse Condé, née Boucolon, est décrite comme une ‘’indépendantiste guadeloupéenne’’ qui a à son actif une soixantaine de romans d’essai, de pièces de théâtres.

    Après avoir vécu pendant une dizaine d’années sur le continent africain, Condé estime, dans un entretien avec RFI, que ‘’ce retour en Afrique m’a permis de m’assumer en tant que femme noire et de devenir cet écrivain que je suis devenue’’.

    Son premier roman date de l’âge de onze ans.  ‘’La littérature est son lieu d’expression privilégié’’, peut-on ainsi lire dans sa biographie.

    Selon cet ouvrage, elle a obtenu son doctorat de lettres à la Sorbonne en 1975 et ses voyages servent de toile de fond au roman ‘’Hérémakhonon’ (1976), dont l’héroïne est une jeune femme antillaise en quête de ses racines.

    On lui doit aussi ‘’Une saison à Rihata’’ (1981), un roman qui a pour cadre une ville africaine à la fin du XXe siècle.

    L’écrivaine, très attachée à ses racines africaines, a également fait paraitre en 1984 et 1985 la grande saga africaine et son best-seller ‘’Ségou’’, un livre de deux tomes (Ségou : Les murailles de terre, 1984 ; Ségou : La terre en miettes, 1985).

    Dans ce livre, Maryse Condé retrace le destin d’une famille de nobles bambaras de 1797 à 1860 au sein du royaume historique de Ségou, dans l’actuel Mali, déchiré par la traite des esclaves, l’islam, le christianisme et la colonisation.

    Quant au roman ‘’Moi, Tituba, sorcière noire de Salem’’ (1986), il est inspiré de l’histoire d’une esclave jugée pour sorcellerie à Salem, selon sa biographie.

    À partir de 1986, Maryse Condé a vécu entre New York (elle enseigne à Columbia de 1985 à 2002) et la Guadeloupe, où se situe l’action de ‘’La Vie scélérate’’ (1987).

    Maryse Condé qui écrit également des pièces de théâtre, des livres pour enfants et des essais sur la littérature a publié ‘’La Colonie du Nouveau Monde’’ (1993), ‘’La Migration des cœurs’’ (1995) et ‘’Desirada’’ (1997), ‘’La Belle Créole’’ (2001), ‘’Histoire de la femme cannibale’’ (2003), ou encore ‘’Le Fabuleux et Triste Destin d’Ivan et d’Ivana’’ (2017).

    En janvier 2004, elle a présidé le comité pour la mémoire de l’esclavage, en vue de l’application de la loi Taubira qui, en 2001, a reconnu la traite négrière et l’esclavage comme crimes contre l’humanité.

    Le 9 décembre 2018, elle a reçu à Stockholm le ‘’Prix Nobel alternatif de littérature’’, décerné par la Nouvelle Académie.

    FKS/ASG/ASB

  • SENEGAL-LITERRATURE / Un auteur propose une réflexion sur la vie humaine

    SENEGAL-LITERRATURE / Un auteur propose une réflexion sur la vie humaine

    Dakar, 1er avr (APS) – Le recueil de poèmes de l’enseignant en Lettres modernes, Oumar Sow intitulé « Dormeur conscient » offre une réflexion sur la vie et l’être humain à travers essentiellement le personnage du fou prenant toujours les autres comme les véritables fous.

    Publié cette année par la maison d’édition Artige, l’ouvrage regroupant une vingtaine de poèmes se veut une « peinture aux couleurs sombres du monde en l’envers », a expliqué l’auteur, notant que le poète est entre le sommeil et le réveil.

    C’est cet état d’esprit qui a inspiré à l’auteur le chapitre intitulé « identité » qui renvoie à tout ce qui touche à l’environnement et au fou.

    « Ici, je m’identifie à la nature, au vent, à la poussière, au fou parce que les gens considérés comme fous ne pensent pas qu’ils sont fous, mais pour eux, les fous sont nous qui posons des actes contre nature », a relevé Oumar Sow lors d’un entretien téléphonique avec l’APS.

    Dans le chapitre intitulé « tourments », le professeur de Lettres modernes dit traiter des questions ayant trait aux difficultés de la vie, avec en toile les attentats dans le monde qui poussent l’écrivain dans un autre état à travers la littérature et la poésie.

    La dernière partie du recueil de poèmes est intitulé « passion » où l’auteur chante « Debo africa » (la femme africaine), donnant l’occasion au poète de dénoncer notamment certaines questions de société comme la dépigmentation chez la femme noire et le tabagisme.

    « +Dormeur conscient+ traite ainsi de manière acerbe les thèmes les plus sensibles auxquels il propose de grandes pistes de réflexion pour le salut de l’espèce humaine fortement menacée », écrit le préfacier du recueil, le journaliste de l’APS Amadou Sarra Ba.

    Originaire du village de Tiguéré Yéné dans la région de Matam (nord du Sénégal), l’auteur enseigne le Français au Cem Malika, dans la banlieue dakaroise. Ce recueil est son deuxième ouvrage après la sortie de son roman « Tourbillon » (2022).

    FKS/SMD

  • SENEGAL-AFRIQUE-MEDIAS / Afrique de l’ouest : RSF crée un réseau d’avocats pour apporter une assistance juridique aux journalistes

    SENEGAL-AFRIQUE-MEDIAS / Afrique de l’ouest : RSF crée un réseau d’avocats pour apporter une assistance juridique aux journalistes

    Dakar, 30 mars (APS) – L’ONG Reporters sans frontière (RSF) a mis en place un réseau d’avocats pour apporter une assistance juridique aux journalistes, notamment d’investigation, en Afrique de l’Ouest qui  »paient souvent le prix fort pour leurs enquêtes et révélations’’, a-t-on appris, vendredi, de Sadibou Marong, le directeur de son bureau Afrique subsaharienne.

    Dans un communiqué de presse reçu à l’APS, il souligne que ce réseau a été mis en place lors d’une consultation organisée en février 2024 à Lomé (Togo), avec des avocats expérimentés venus du Togo, Bénin, Sénégal et du Niger.

    D’autres organisations de journalistes ont pris part à cette rencontre.

    Pour Sadibou Marong, ‘’cette mesure vise à protéger les journalistes victimes de persécutions, d’attaques physiques et d’arrestations arbitraires’’.

    L’assistance juridique, poursuit-il, sera proposée en cas d’arrestation ou de nécessité de saisir des institutions judiciaires régionales.

    ‘’C’est une initiative importante pour la protection des journalistes d’investigation en Afrique de l’Ouest. Il était urgent de mettre en place un réseau permettant de répondre aux graves attaques dont sont trop souvent victimes les journalistes en Afrique de l’Ouest’’, a-t-il expliqué.

    ‘’La création de ce réseau d’avocats a aussi pour objectif de proposer aux journalistes des réunions d’informations sur leurs droits. Il a aussi vocation à mobiliser, quand nécessaire, plusieurs avocats sur une même affaire’’, fait savoir le directeur du bureau Afrique Subsaharienne.

    Une dizaine d’avocats sera mobilisée, selon RSF qui s’engage à fournir une assistance juridique et à défendre des journalistes arrêtés arbitrairement, persécutés ou attaqués dans le cadre de leur travail. Ces avocats reconnus dans leur pays acceptent de s’engager pour se mobiliser au besoin.

    L’ONG salue leur engagement pour la protection des journalistes, dans le cadre de ce réseau qui va s’élargir pour mailler toute l’Afrique de l’Ouest, afin que les journalistes d’investigation  »puissent exercer leur mission d’information librement ».

    FKS/OID

  • SENEGAL-CULTURE-FINANCEMENT / Lancement officiel des activités du Fonds de développement des cultures urbaines et des industries créatives

    SENEGAL-CULTURE-FINANCEMENT / Lancement officiel des activités du Fonds de développement des cultures urbaines et des industries créatives

    Dakar, 28 mars (APS) – Le ministre de la Culture, des Industries créatives, du Patrimoine historique et des Loisirs, Aliou Sow a lancé, jeudi, à Dakar les activités du Fonds de développement des cultures urbaines et des industries créatives (FDCUIC) dont le budget s’élève à un milliard de francs CFA, en remplacement à une autre initiative du même genre et qui avait un budget de 600 millions de FCFA, a constaté l’APS.

     »Nous allons vers une orientation claire de la gestion économique du secteur de la culture », a déclaré Aliou Sow en procédant au lancement des activités du FDCUIC.

    Le ministre a précisé que la nouvelle nomenclature de son département  »s’inscrit dans une dimension économique que l’Etat entend donner à la culture ».

    Selon lui, ce fonds est institué pour mettre un terme à la croyance populaire d’après laquelle l’art ne nourrit pas son homme.  »Cette croyance est due à la confusion de l’art au folklore », a-t-il expliqué.

    Avec son siège dans le quartier dakarois Sotrac Mermoz,  »le Fonds de développement des cultures urbaines et des industries créatives est un établissement public à caractère industriel et commercial avec un budget d’un milliard de FCFA. Il remplace le Fonds de développement des cultures urbaines institué en 2017 avec un budget initial de 300 millions de francs CFA avant d’être augmenté à 600 millions FCFA », a expliqué le directeur général de la structure Cheikh Ndiaye.

    Le président du conseil d’administration du FDCUIC, Moustapha Dieng a indiqué que le fonds est cogéré avec les acteurs des cultures urbaines qui ont cinq sièges parmi les administrateurs.

     »Le rap est la colonne vertébrale des cultures urbaines, mais la danse, les rollers, le graffiti et les arts vivants sont aussi pris en compte », a-t-il poursuivi.

    Le Fonds de développement des cultures urbaines et des industries créatives est institué par le président Macky Sall le 12 juillet 2023, suite à l’audience qu’il a accordée aux acteurs des cultures urbaines en  décembre 2022.

    MYK/FKS/MTN/SMD