Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-AFRIQUE-JUSTICE-POLITIQUE / Restrictions d’accès à Internet :  »AfricTivistes » et deux journalistes saisissent la Cour de justice de la Cedeao

    SENEGAL-AFRIQUE-JUSTICE-POLITIQUE / Restrictions d’accès à Internet :  »AfricTivistes » et deux journalistes saisissent la Cour de justice de la Cedeao

    Dakar, 14 fév (APS) – L’organisation panafricaine sénégalaise de protection de la démocratie et des droits de l’homme ‘’AfricTivistes’’ et les journalistes sénégalais Moussa Ngom et Ayoba Faye annoncent avoir saisi la Cour de justice de la Cedeao pour dénoncer les coupures d’Internet par les autorités sénégalaises en juin, juillet et août 2023.

    Dans un communiqué de presse reçu, mardi, à l’APS, ils rappellent que le recours a été déposé le 31 janvier 2024 en collaboration avec ‘’Médias defence’’ (Organisme international qui défend les journalistes contre les menaces juridiques qui violent le droit à la liberté d’expression) et le ‘’Rule of law impact lab de la stanford lmaw school’’ en réponse aux restrictions imposées par le Sénégal sur Internet.

    Les plaignants expliquent que cette procédure vise à obtenir des mesures provisoires pour  »protéger le public sénégalais contre d’autres potentielles coupures lors de la prochaine élection présidentielle prévue initialement le  25 février 2024 aujourd’hui reportée au 15 décembre 2014 ».

    Pour les plaignants, ‘’ces coupures intempestives des données mobiles d’internet violent les droits à la liberté d’expression ainsi que le droit des journalistes à travailler’’. Elles étouffent  »de manière significative la liberté des médias et la liberté d’expression au Sénégal’’.

    ’Le recours déposé devant la Cour de justice de la Cedeao conteste les actions du gouvernement sénégalais, mettant en avant l’impact préjudiciable sur la liberté d’expression, la liberté des médias et le droit au travail’’, a déclaré le président ‘’AfricTivistes’’, Cheikh Fall.

    Il souligne qu’en période d’agitation politique,  »l’accès à l’information est crucial, et les coupures d’internet ne font qu’approfondir les ténèbres, entravant la circulation des informations vitales et mettant en danger la sécurité des citoyens’’.

    La requête des plaignants rappelle que du 1er juin au 8 juin 2023, en réponse aux nombreuses manifestations contre la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, le gouvernement sénégalais a mis en œuvre un blocage complet des principales plateformes de médias sociaux.

    Du 4 au 7 juin 2023, les services d’internet mobile ont été entièrement suspendus dans plusieurs régions, signalent-ils.

    ‘’Les autorités sénégalaises ont de nouveau restreint l’accès à Internet du 31 juillet au 7 août, de 8h à 2h du matin. Bien que les données mobiles aient finalement été rétablies le 7 août 2023, TikTok, dont l’accès avait été restreint le 2 août, reste inaccessible à ce jour sans l’utilisation d’un réseau privé virtuel (VPN)’’, soulignent les plaignants dans le document transmis.

    Ils dénoncent la nouvelle restriction de l’accès à l’Internet mobile survenue les 4, 5 et 6 février et celle du 13 février où l’internet des données mobiles a été suspendu “selon certaines plages horaires non communiquées », selon ‘’AfricTivistes’’

    Les plaignants indiquent que ‘’97% des internautes utilisent ce mode de connexion, selon un rapport de l’autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) ».

    Pour AfricTivistes, ‘’ceux qui dépendent habituellement d’Internet pour obtenir des informations sont laissés dans l’ignorance. De plus, lors de la répression violente de certaines manifestations, le blocage d’Internet a empêché le partage d’informations importantes sur les zones sûres et sur la manière de contacter les services d’urgence’’.

    FKS/OID

  • SENEGAL-RELIGIONS / Appel des layènes : une exposition sur l’œuvre de Seydina Limamou Laye

    SENEGAL-RELIGIONS / Appel des layènes : une exposition sur l’œuvre de Seydina Limamou Laye

    Dakar, 11 fév (APS) – Une exposition de livres consacrés à l’Appel de Seydina Limamou Laye (1843-1909) est organisée à l’occasion du pèlerinage des layènes, ce week-end, à Dakar, pour présenter aux visiteurs l’œuvre de ce guide religieux surnommé Le Mahdi, l’envoyé d’Allah.

    ‘’Cette exposition n’est pas faite pour pousser les gens à devenir des layènes. C’est pour les emmener à avoir prendre conscience’’ de l’importance de l’œuvre de Seydina Limamou Laye, a expliqué à l’APS Mouhamadou Moustapha Laye Seck, un membre de la fondation Seydina Issa Rouhou Laye.

    L’exposition évoque en même temps les enseignements de plusieurs guides musulmans du Sénégal et d’autres pays, dont Cheikh Ibrahima Niass (1900-1975), El Hadji Malick Sy (1855-1922), Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927) et Cheikh Ahmad Tidjani Chérif, le fondateur de la tidjaniya.

    Elle se tient dans un stand installé près du mausolée de Seyndina Limamou Laye, que visitent des milliers de pèlerins, ce week-end, à l’occasion de la 144e édition de l’Appel des layènes.

    ‘’Nous exposons les œuvres de plusieurs khalifes du Mahdi et d’autres érudits des différentes communautés religieuses’’, fait observer Awa Laye Yade, la secrétaire générale de l’amicale des élèves et étudiants layènes.

    Le but de l’initiative est de ‘’faire connaître les œuvres de Seydina Limamou Laye et de ses khalifes’’, a-t-elle précisé.

    Depuis 2014, l’exposition est organisée à chaque édition de l’Appel des layènes, selon Awa Laye Yade.

    ‘’Venez à l’appel de Dieu, vous, hommes et djinns. Je suis l’envoyé de Dieu…’’ est le message adressé en 1881 à ses contemporains par Seydina Limamou Laye, selon ses disciples.

    C’est l’invitation faite par ce pêcheur et agriculteur lébou de Yoff que commémore le pèlerinage des layènes. Ces derniers pratiquent l’islam selon un ordre soufi dont Seydina Limamou Laye est le fondateur.

    FKS/ESF

  • SENEGAL-RELIGIONS / Appel des layènes : 460 points de distribution d’eau mis en place

    SENEGAL-RELIGIONS / Appel des layènes : 460 points de distribution d’eau mis en place

    Dakar, 11 fév (APS) – SEN’EAU a déclaré dimanche avoir mis en service 460 points de distribution d’eau à Cambérène, Ngor et Yoff, où se tient depuis samedi la 144e édition de l’appel des layènes.

    ‘’Les populations viennent s’approvisionner gratuitement’’, grâce à cette mesure prise par la société d’exploitation et de distribution d’eau, a assuré Pape Abdou Mbaye, son directeur à Dakar.

    SEN’EAU a mobilisé aussi des citernes pour la consommation d’eau des milliers de pèlerins prenant à l’Appel des layènes, selon M. Mbaye.

    Des agents de l’entreprise supervisent l’approvisionnement des habitants de Cambérène, Ngor et Yoff, ainsi que des pèlerins, durant cet événement religieux.

    ‘’Venez à l’appel de Dieu, vous, hommes et djinns. Je suis l’envoyé de Dieu…’’ est le message adressé en 1881 à ses contemporains par Seydina Limamou Laye (1843-1909), selon ses descendants et disciples.

    C’est l’invitation faite par ce pêcheur et agriculteur lébou de Yoff, surnommé Le Mahdi (l’envoyé d’Allah), que commémore le pèlerinage des layènes, une voie de l’islam soufi dont il est le fondateur.

    FKS/ESF

  • SENEGAL-MEDIAS-HUMEUR / Contre le retrait de la licence de Walf Tv, les journalistes se mobilisent

    SENEGAL-MEDIAS-HUMEUR / Contre le retrait de la licence de Walf Tv, les journalistes se mobilisent

    Dakar, 9 fév (APS) – La Coordination des associations de presse (CAP) a tenu un Conseil des médias, vendredi, à la Maison de la presse Babacar Touré pour dénoncer le retrait de la licence de Walf Tv.

    Le ministre de la Communications, des Télécommunications et de l’Economie numérique a retiré la licence de diffusion des programmes du groupe Walfadjri, lundi, ‘’de manière définitive avec effet immédiat’’ après une couverture des manifestations qui ont suivi la décision du président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle.

    Le président de la Convergence des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), Migui Marame Ndiaye, a appelé à  »la mobilisation » et à la  »poursuite du combat », estimant que le retrait de la licence de Walf Tv est ‘’une censure grave’’.

    Dans le cadre des actions que la CAP compte mener, il n’est pas exclu  »le boycott » de la couverture des activités gouvernementales.

    ‘’Si la licence du groupe Walfadjiri n’est pas restituée dans les jours à venir, nous allons boycotter les activités gouvernementales pour une semaine. Nous allons interpeller la communauté internationale, les Nations Unies, notamment’’, a-t-il déclaré.

    Ahmadou Bamba Kassé, le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), a dénoncé le ‘’bâillonnement’’ de la presse, invitant ses confrères sénégalais à  »se battre » à l’image de ceux de la Guinée qui  »se sont levés pour dire non » au blocage d’Internet et autres restrictions imposées par les autorités.

    ‘’Les confrères se sont levés pour dire non et cela a payé. Aujourd’hui, c’est le tour des journalistes sénégalais’’, a-t-il martelé.

     »Personne n’acceptera que le legs des anciens soit enterré. Nous avons en face de nous un ministre qui a comme mission de retirer les licences de TV’’, a dit le journaliste Momar Diongue, un ancien de Walfadjiri.

    Des journalistes, des syndicalistes, les représentants de la société civile, les ONG RSF et Amnesty international ont manifesté leur indignation et exprimé leur solidarité au groupe Walfadjri en particulier et à la presse sénégalaise en général.

    La Coordination des associations de presse (CAP) qui s’est réunie, mardi, a décidé de mettre en œuvre une série d’actions pour exiger la restitution de la licence de diffusion du groupe Walfadjri.

    Ce plan d’actions comprend entre autres une journée sans presse, un Conseil des médias, une saisine du président de la République, un éditorial commun, une rencontre avec les patrons de presse et les organisations de la société civile, une veillée nocturne devant les locaux de Walfadjri.

    Le ministre de la Communications, des Télécommunications et de l’Economie numérique a annoncé, lundi, le retrait de la licence de diffusion des programmes du groupe Walfadjri ‘’de manière définitive avec effet immédiat’’ après une couverture des manifestations qui ont suivi la décision du président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle.

    Moussa Bocar Thiam a invoqué les dispositions de l’article 142 du Code de la presse selon lesquelles ‘’l’autorité compétente procède à la révocation de la licence si son bénéficiaire ne paie les redevances après mise en demeure ; n’observe pas les prescriptions législatives, réglementaires et contractuelle relatives à la licence…’’.

    Selon lui, le groupe Walfadjri ‘’est en état de récidive manifeste’’ pour avoir fait l’objet de mesure de suspension à trois reprises.

    Il précise que ces ‘’violations répétées des prescriptions législatives, réglementaires et contractuelles relatives à la licence sont volontaires et visent à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays’’.

     

    MYK/FKS/OID/AKS

  • SENEGAL-AZERBAIDJAN-COOPERATION-MEDIAS / Vers un partenariat entre l’APS et l’AZERTAC, l’agence de presse azerbaïdjanaise

    SENEGAL-AZERBAIDJAN-COOPERATION-MEDIAS / Vers un partenariat entre l’APS et l’AZERTAC, l’agence de presse azerbaïdjanaise

    Dakar, 9 fév (APS) – L’Agence de presse sénégalaise et son homologue azerbaïdjanaise Azertac, envisagent de nouer un partenariat pour des échanges d’informations en vue de rapprocher leurs deux pays géographiquement éloignés.

    « Ce qu’on propose, c’est vraiment la coopération étroite entre notre agence d’information Azertac et l’APS, nous sommes loin, mais l’information régulièrement partagée par nos deux agences sur des réalités de notre pays peut être un premier pas que l’on peut faire pour rapprocher nos deux pays », a relevé l’ambassadeur de l’Azerbaïdjan au Sénégal et au Maroc avec résidence à Rabat.

    Nazim Samadov effectuait, vendredi, une visite de courtoisie à l’Agence de presse sénégalaise, au lendemain de la présentation de ses lettres de créances au président Macky Sall.

    Il a fait savoir que son pays, issu des flancs de l’Union soviétique, se trouve dans « une région à la fois très intéressante et très compliquée, où se passent des évènements historiques ».

    Le diplomate azerbaïdjanais a aussi rappelé que l’Azerbaïdjan a une « grande expérience dans les hydrocarbures », alors que le Sénégal, pour sa part, s’apprête à exploiter ses gisements de pétrole et de gaz.

     « Il y a toute […] une expertise qu’on peut proposer au Sénégal, qui a découvert des gisements d’hydrocarbures. Ce sont des gisements offshore, et l’Azerbaïdjan a l’expérience de l’extraction du pétrole en mer », a-t-il poursuivi.

    Pour toutes ces raisons, « cela peut être intéressant de suivre les nouvelles du Sénégal, et cela peut être intéressant pour le Sénégal de suivre les informations de l’Azerbaïdjan qui est un pays touristique », a fait valoir M. Samadov.

    « Nous marquons notre volonté d’un partenariat entre l’Agence de presse sénégalais et l’Agence de presse nationale de l’Azerbaïdjan, nous sommes favorables, car nous sommes dans la même  dynamique d’ouverture et de partenariat », a relevé le directeur général de l’APS, Thierno Amadou Sy.

    De son point de vue, « même éloigné, l’Azerbaïdjan est dans une région très intéressante, (…) et est lié avec le Sénégal par beaucoup de choses dont la religion ».

    Une fois que cette convention sera signée, « l’APS sera à la disposition de l’Azertac pour lui fournir des informations de qualités issues du Sénégal et de toute la région, parce que nous avons la chance d’être une agence réputée crédible », a-t-il tenu à assurer à l’ambassadeur de l’Azerbaïdjan au Sénégal.

    FKS/SMD/BK

  • SENEGAL-CULTURE / Un répertoire de 125 métiers des arts et de la culture soumis à la validation

    SENEGAL-CULTURE / Un répertoire de 125 métiers des arts et de la culture soumis à la validation

    Dakar, 8 fev (APS) – Un répertoire de 125 métiers des arts et de la culture a été soumis, jeudi, aux professionnels et entrepreneurs du secteur au cours d’un atelier de validation ouvert à Dakar par le ministre de la Culture et Patrimoine historique Aliou Sow.

    ‘’Cet atelier est une consultation avec les acteurs culturels avant de présenter le répertoire de 125 métiers des arts et de la culture au chef de l’Etat qui prendra un décret suivi de trois arrêtés du ministre de la Culture pour que cette mesure soit effective’’, a déclaré le ministre de la Culture.

    Ce travail entre dans le cadre de la prise en charge des décrets d’application relatifs à la loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture votée par l’Assemblée nationale le 30 décembre 2020 et promulguée par le président de la République le 13 mars 2021.

    Selon Aliou Sow, la mise en œuvre de ce répertoire combinée avec la création dans chaque région d’une fédération régionale des acteurs culturels [déjà effective dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou (sud) et Kaffrine (centre)] permettra au secteur des arts d’’’entrer de plein pied dans la formalisation’’.

    ‘’Le secteur des arts souffre de l’informel, aujourd’hui on ne peut pas donner avec exactitude le nombre de cinéastes, de musiciens ou de danseurs au niveau national, et encore moins au niveau régional et départemental’’, déplore le ministre.

    Soulignant l’importance de ce répertoire des métiers du secteur des arts et de la culture, il estime qu’il permettra aux professionnels de la culture de se doter de cartes professionnelles, d’avoir des données statistiques fiables et à l’Etat de bien orienter ses subventions.

    ‘’C’est un répertoire ouvert qui est appelé à accueillir de nouveaux métiers, même après la signature du décret d’application’’, a indiqué Aliou Sow.

    La directrice des arts, Ndèye Khoudia Diagne a précisé que ce répertoire présenté aux acteurs ne prend pas en compte le secteur du cinéma, qui depuis 2004 a son propre répertoire de 65 métiers.

    Elle a expliqué que cela découle de la loi du 3 avril 2002 portant règles d’organisation des activités de production, d’exploitation et de promotion cinématographiques et audiovisuelles adoptée par le Sénégal.

    Selon la directrice des arts, le secteur de la culture totalise plus de 200 métiers.

    Président de l’Association des métiers de la musique du Sénégal, Daniel Gomez a fait savoir que les acteurs ont été impliqués dans l’élaboration de ce répertoire.

    ‘’Nous avons travaillé ensemble sur ce répertoire qui prend en compte toutes les filières. C’est important d’avoir cet outil qui nous permet de savoir quels sont les différents métiers reconnus par le ministère de la Culture et les acteurs culturels’’, a-t-il dit.

    Au mois d’août, les projets de textes d’application de la loi portant statut de l’artiste et des professionnels de la culture qui prévoit un droit à la protection sociale pour les acteurs culturels ont été soumis aux professionnels de la Culture.

    MYK/FKS/OID

  • SENEGAL-CINEMA-FINANCEMENT / Ousmane William Mbaye parle de la contribution ‘’déterminante’’ du FOPICA à son documentaire ‘’Ndar Saga Waalo’’

    SENEGAL-CINEMA-FINANCEMENT / Ousmane William Mbaye parle de la contribution ‘’déterminante’’ du FOPICA à son documentaire ‘’Ndar Saga Waalo’’

    Dakar, 7 fév (APS) – Le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA) du Sénégal a apporté une contribution ‘’déterminante’’ au documentaire ‘’Ndar Saga Waalo’’, dont la sortie est prévue en avril prochain, a déclaré son réalisateur, le cinéaste Ousmane William Mbaye.

    ‘’Le projet a convaincu le FOPICA, qui a été déterminant dans la fabrication de ce film’’, a-t-il dit lors de la projection en avant-première du documentaire de quatre-vingt-onze minutes, à Dakar.

    Selon le cinéaste, la contribution du FOPICA est arrivée au bon moment, alors que ses ‘’partenaires naturels’’, TV5 Monde et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), mettaient ‘’beaucoup de temps à entrer dans ce projet’’.

    Finalement, ‘’le FOPICA a déterminé leur [contribution]’’ dans le financement de ce film, parce qu’il leur donnait ‘’une garantie de bonne fin’’, a dit Mbaye.

    ‘’Ils (TV5 Monde et l’OIF) avaient peut-être un doute par rapport à la garantie sur la bonne fin’’ du film, le but du jeu étant que, ‘’quand on met de l’argent sur un film, il faudrait un jour’’ un retour sur investissement, explique le réalisateur du film ‘’Président Dia’’ (2012), consacré à la crise politique du 17 décembre 1962 au Sénégal.

    Cette crise opposait Mamadou Dia (1911-2009), le chef du gouvernement, à Léopold Sédar Senghor (1906-2001), le premier président du Sénégal.

    Ousmane William Mbaye, revenant sur le financement de ‘’Ndar Saga Waalo’’, signale que l’industriel Gérard Sénac, ancien directeur général de la société Eiffage Sénégal, est le premier à avoir contribué financièrement à son projet de documentaire.

    ‘’Touche artistique’’

    Mbaye évoque le soutien que lui apporte ce dernier depuis 2007, dans un contexte où ‘’la production est très compliquée’’ au Sénégal. ‘’Ndar, Saga Waalo’’ a été écrit pendant la pandémie de Covid-19, selon son réalisateur.

    ‘’Il m’a aidé à supporter [la crise sanitaire]’’, a-t-il dit en se souvenant avoir visionné beaucoup d’archives durant le confinement.

    ‘’Le projet a eu plusieurs variantes’’, à travers ‘’beaucoup d’archives’’, a ajouté le cinéaste. Il salue la ‘’générosité’’ et la ‘’disponibilité’’ des personnes intervenues dans le film.

    Qu’ils soient historiens ou Saint-Louisiens, ils ont ‘’donné du contenu au film’’, a reconnu Ousmane William Mbaye en faisant part de sa satisfaction pour ‘’la touche artistique apportée’’ au documentaire par l’artiste Pascal Nampémanla Traoré, dont la contribution porte sur le digital painting, c’est-à-dire l’emploi direct de techniques de peinture sur l’ordinateur. Cela a peut-être manqué à ses précédents films, selon lui.

    Pour le montage, Mbaye a relevé ‘’la force et le feeling’’ de la productrice Laurence Attali, qui, selon lui, a mixé l’image et le son.

    Le réalisateur estime que sans Attali, ‘’le rêve ne serait pas devenu un film’’. La musique du film a été assurée par le chanteur Baaba Maal et le percussionniste malien Cheikh Tidiane Seck. Le groupe de musique guinéen Bembeya Jazz et la chanteuse sénégalaise Aminata Fall y ont contribué.

    FKS/BK/ESF

  • SENEGAL-CINEMA-PATRIMOINE / Le documentaire ‘’Ndar, Saga Waalo’’ d’Ousmane William Mbaye, un retour sur le passé-présent ‘’riche et complexe’’ de Saint-Louis

    SENEGAL-CINEMA-PATRIMOINE / Le documentaire ‘’Ndar, Saga Waalo’’ d’Ousmane William Mbaye, un retour sur le passé-présent ‘’riche et complexe’’ de Saint-Louis

    Dakar, 7 fév (APS) – ‘’Ndar, Saga Waalo’’, le nouveau documentaire du réalisateur sénégalais Ousmane William Mbaye, est un portrait ‘’riche et complexe’’ de Ndar, le nom originel de la ville de Saint-Louis (nord), la première capitale du Sénégal bercée entre un riche passé colonial et un présent plein de questionnements sur l’avenir et la meilleure manière de préserver un héritage qui se veut universel.

    Le plan panoramique d’ouverture de ce documentaire est un instantané de l’architecture coloniale typique de Saint-Louis, depuis le pont Faidherbe servant jadis de passage aux bateaux de commerce. Une vue d’ensemble d’une ville découpée en quartiers par ses anciens édifices aux balcons légendaires.

    Le réalisateur délimite ainsi la ville de Saint-Louis, entre l’île et la langue de Barbarie, avec le quartier sud appelé Sindoné, le quartier nord ou Lodo, et enfin le célèbre Guet Ndar, le fief des pêcheurs. L’autre partie de cette région appelée ‘’le continent’’ apparaît à peine dans ce film et semble ne pas être prise en compte quand on parle de Ndar.

    La démarche du cinéaste consiste à laisser le soin de la présentation de cette ville mythique à des historiens ou des habitants de l’île, qu’ils soient autochtones (Domou Ndar) où des personnes venues d’ailleurs et appelées ‘’Doli Ndar’’.

    Le film met aussi à contribution les guides touristiques visibles partout dans la ville et leurs innombrables calèches. Tous décrivent une ville partagée entre l’ancien comptoir français qu’elle a été et un lieu de transit des esclaves sur le chemin des Amériques, ‘’une plaie’’ sur la mémoire de Saint-Louis. Une ville qui n’échappe pas au débat contemporain de plus en plus vivace sur la période coloniale, avec son lot de questionnements ayant conduit en 2017 au déboulonnement de la statue de Louis Faidherbe (1818-1889), un ancien gouverneur de l’AOF, l’Afrique occidentale française.

    Ndar est aussi une ville de ‘’refus’’

    Le documentaire de quatre-vingt-onze minutes, projeté le 31 janvier dernier à Dakar, profite de l’expertise de personnes ressources comme les historiens Boubacar Barry et Penda Mbow, de la directrice du Centre de recherche et de documentation du Sénégal à Saint-Louis, Fatima Fall. Des intervenants qui ‘’ont donné du contenu’’ à ce travail, avec des éclairages édifiants sur cette ville, son passé de négrier ou ses vestiges.

    Le film insiste sur un bâtiment à l’abandon et une petite ruelle des esclaves témoignant du passé négrier de Saint-Louis, par où sont passés beaucoup plus d’esclaves qu’on ne le croit, sur le chemin des Amériques durant la traite négrière. La situation de Saint-Louis avait ceci de particulier que même après l’abolition de l’esclavage, renseignent ces personnes ressources, des ‘’captifs’’ ont continué à servir des maisons de commerce ou sont restés ‘’esclaves de case’’ dans les foyers.

    Le réalisateur Ousmane William Mbaye, cinéaste de la mémoire, construit son film suivant une chronologie qui questionne plusieurs étapes et évènements ayant marqué Saint-Louis, capitale de l’AOF de 1895 à 1902, à l’origine réputée pour ses comptoirs commerciaux contrôlant tout le commerce, de l’embouchure à la source du fleuve Sénégal.

    ‘’Nous sommes certainement le continent le plus exploité, à cause de la détérioration des termes de l’échange’’, dit Léopold Sédar Senghor dans le film, lequel recourt à beaucoup d’images d’archives pour raconter l’histoire de Saint-Louis comme une saga épique.

    ‘’Ndar, Saga Waalo’’ est aussi une ville de ‘’refus’’, dans la mesure où son histoire évoque les résistants à la colonisation française, tels que la reine du Walo, Ndatté Yalla (1810-1860), ou le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), et les deux ‘’rakka’’ célèbres qu’il a faits dans le bureau du gouverneur de Saint-Louis.

    L’arrivée à Saint-Louis de Samory Touré (vers 1830-1900), considéré comme le dernier grand chef noir indépendant de l’Afrique de l’Ouest et l’un des plus grands résistants africains à la pénétration coloniale, est également évoquée dans cette mémoire singulière.

    Une double culture vécue comme ‘’un atout’’

    Le film de Mbaye, d’une esthétique remarquable, revient aussi sur la place des mulâtres, ces Saint-Louisiens nés des couples mixtes de colons et d’autochtones devenus ‘’Domou Ndar’’ ou ‘’Doli Ndar’’, dont la double culture est vécue comme ‘’un atout’’.

    Le quotidien de Saint-Louis rend compte de ce débat contradictoire sur la place de l’héritage colonial. Si certains de ses habitants veulent en finir avec cet héritage, d’autres semblent décidés à conserver cette forme d’exception, alors que de nombreux jeunes, dans le monde, continuent de se nourrir au biberon des nouvelles revendications sociales, politiques et identitaires, dont on peut penser qu’elles sont de nature à induire des transformations radicales.

    L’avenir de Ndar est devenue de même une préoccupation pour ses habitants, avec la perspective de l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz au large de Saint-Louis, une menace potentielle sur l’activité de pêche, l’un des moteurs de l’économie de la ville.

    Le réalisateur Ousmane William Mbaye et la productrice Laurence Attali font connaître davantage cette ville tricentenaire, classée en 2000 patrimoine mondial de l’humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.

    ‘’Ndar, Saga Waalo’’ est une coproduction entre ‘’Les films Yandé’’ et l’‘’Autoproduction 2024’’. Selon son réalisateur, le film sera projeté en marge de la Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar prévue en mai prochain.

    Ousmane William Mbaye, lauréat du Grand Prix du chef de l’État pour les arts en 2017, a réalisé de nombreux documentaires liés à la mémoire, dont ‘’Président Dia’’ (2012) et ‘’Kemtiyu Séex Anta’’ (2016), consacrés à l’ancien président du Conseil du gouvernement sénégalais, Mamadou Dia (1910-2009), et au savant et historien Cheikh Anta Diop (1923-1986).

    https://vimeo.com/903377124

    FKS/BK/ESF 

  • SENEGAL-BARBADE-CULTURE-DIPLOMATIE / Une toile de Zulu Mbaye rappelle « l’africanité » de la Barbade

    SENEGAL-BARBADE-CULTURE-DIPLOMATIE / Une toile de Zulu Mbaye rappelle « l’africanité » de la Barbade

    Dakar, 31 jan (APS) – Une toile de l’artiste-peintre sénégalais Zulu Mbaye exprimant « l’africanité » de la Barbade a été offerte à la présidente de cet Etat insulaire, Sandra Mason, en marge de la visite officielle de trois jours que le président Macky Sall a entamé mardi dans ce pays situé dans les Caraïbes orientales.

    Zulu Mbaye, qui a célébré le 27 octobre dernier les cinquante ans de sa carrière artistique, est l’invité spécial du président Macky Sall dans le cadre de ce voyage.

    « Par cette visite, Macky Sall jette un pont entre l’Afrique et sa diaspora, un pont entre les deux rives de l’Atlantique », peut-on lire dans une note de l’artiste transmise à l’APS, le même jour.

    L’artiste sénégalais évoque dans ce texte « un pont des retrouvailles et de la fraternité, après une séparation douloureuse » intervenue avec la période de la Traite négrière.

    « C’est l’Afrique qui reçoit l’Afrique », martèle l’artiste, notant que la toile offerte à la présidente Mason exprime « l’africanité commune » de la Barbade et du Sénégal.

    La Barbade est une ancienne colonie britannique située dans les Iles Caraïbes. Indépendante depuis 1966, elle s’est officiellement affranchie de la Couronne britannique le 30 novembre 2021.

    Le chef de l’Etat sénégalais est arrivé, mardi, à Bridgetown, la capitale de cet Etat insulaire, pour une séance de travail avec la présidente de la Barbade, Sandra Mason, et son Premier ministre, Mia Mottley, renseigne la présidence sénégalaise sur le réseau social Facebook.

    Le retour à Dakar du chef de l’Etat est prévu le 1er février, informe la même source

     FKS/SMD/BK

  • SENEGAL-AFRIQUE-PATRIMOINE / Le musée historique de Gorée expose l’histoire de la Falémé sur plus de trois cent mille ans

    SENEGAL-AFRIQUE-PATRIMOINE / Le musée historique de Gorée expose l’histoire de la Falémé sur plus de trois cent mille ans

    Dakar, 30 jan (APS) – Le musée historique de Gorée, île située au large de Dakar, abrite une exposition « inédite » portant sur douze ans de fouilles archéologiques dans la vallée de la Falémé, dans le Sénégal oriental, des vestiges qui renseignent sur le passé et la culture du peuplement sénégalais sur une période de plus de 300.000 ans.

    Intitulée « Falémé, 12 ans de recherches archéologiques au Sénégal oriental », cette exposition qui a démarrée lundi, revient sur « les traces qui manifestent l’existence de populations humaines à travers les vestiges laissés sur place ».

    « Si aujourd’hui, on peut parler de l’histoire du Sénégal, on ne peut pas occulter nos origines et grâce à ce projet, on a réussi à les identifier au niveau de la Falémé », a expliqué Matar Ndiaye chef du département des sciences humaines de l’Institut fondamental d’Afrique noire de l’université Cheikh Anta Diop (IFAN-CAD).

    Selon M. Ndiaye, représentant par ailleurs le partenaire scientifique sénégalais du projet, plusieurs sites archéologiques datant de plus de trois cent mille ans ont été découverts dans cette partie du Sénégal, dont un site remontant au  »Middle Stone Age », période correspondant au paléolithique ancien.

    D’autres sites correspondent à l’Acheuléen, culture préhistorique associée à la production de bifaces en pierre taillée, signale-t-il, précisant que l’ensemble de ces sites ont été datés sur une fourchette allant de 120 mille ans avant JC jusqu’à 35 mille ans.

    Les résultats des recherches montrent comment les populations se sont adaptées aux variations climatiques et ont développé des techniques pour exploiter les ressources de la vallée de la Falémé dans tous les domaines, explique le chercheur.

    Ils sont présentés à travers des panneaux et des vitrines où sont posés des objets retrouvés. Il y a aussi des vidéos et des photos des habitants prises par les chercheurs, des images de lieux visités et des entretiens avec des scientifiques.

     »C’est un travail colossal qui a été mené durant douze ans avec le concours de plusieurs spécialistes », avec des analyses « faites dans les meilleurs laboratoires du monde. Ce qui honore le Sénégal », parce que ces recherches ont permis d’identifier « un peuplement très ancien », s’est réjoui Matar Ndiaye.

     »Ce projet montre le passé de plus de 300 mille ans de la Falémé, la richesse de ce passé en variation avec les changements climatiques et environnementaux », a pour sa part indiqué le professeur Eric Huysecom de l’université de Genève, partenaire suisse du projet.

    Il a fait remarquer qu’en plus d’établir des relations Nord-Sud, ce projet a permis des échanges Sud-Sud entre des étudiants sénégalais, ivoiriens, camerounais et maliens dont la recherche doctorale a porté sur le sujet.

    Une quarantaine de chercheurs venus du Sénégal, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mali, de l’Allemagne, de la Belgique, de la France et de la Suisse, ont participé à ce projet de recherche.

    Selon Eric Huysecom, ils viennent d’une quinzaine de disciplines, portant essentiellement sur l’archéologie, l’histoire, les méthodes de datation, entre autres.

    Cette exposition prévue pour se poursuivre jusqu’au 30 avril prochain, a été présentée à l’IFAN-CAD en novembre dernier.

    FKS/SBS/BK/SMD