Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-CULTURE / Palmarès Fesnac : Dakar remporte le Grand Prix Douta Seck pour la deuxième année consécutive

    SENEGAL-CULTURE / Palmarès Fesnac : Dakar remporte le Grand Prix Douta Seck pour la deuxième année consécutive

    De l’envoyée spéciale de l’APS, Fatou Kiné Sène

    Fatick, 13 jan (APS) – La région de Dakar a remporté, vendredi, à Fatick, le Grand Prix Douta Seck, décerné à la meilleure participation artistique régionale au Festival national des arts et cultures (Fesnac), dont la 12e édition a été clôturée le même jour, a constaté l’APS.

    Après Kaffrine en 2023, Dakar double la mise en remportant cette année encore le grand trophée du Fesnac et une enveloppe financière de trois millions de francs CFA.

    La capitale a réussi la meilleure participation régionale pour avoir gagné le premier prix en théâtre, musique et arts visuels ainsi que le deuxième prix danse.

    Le prix a été remis à Alioune Kéba Badiane, directeur du centre culturel régional Blaise Senghor de Dakar par le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow. Très satisfait du résultat obtenu, M. Badiane estime qu’il n’y a point de secret pour réussir ce doublé.

    ‘’Nous prenons le temps de coacher nos artistes, de les accompagner et de prendre aussi du temps d’appeler des gens expérimentés qui viennent leur apprendre’’, a-t-il expliqué. Il estime que c’est cher de préparer un artiste.

    Selon lui, il ne s’agit pas d’attendre d’arriver sur les lieux de la compétition pour investir des moyens. ‘’Nous avons fait l’essentiel et nous avons lu les critères, respecté le timing et je pense que c’est là où on a joué gros pour gagner ce prix’’, explique Aliou Kéba Badiane. Il a rappelé qu’une audition a été organisée au niveau de la région de Dakar pour sélectionner les meilleurs artistes.

    La région de Tambacounda s’est distinguée cette année en occupant la deuxième place en slam et en musique et la troisième place dans la catégorie théâtre.

    Très « enthousiaste et satisfaits des performances des artistes de la région, le directeur du centre culturel régional de Tambacounda souligne que ces derniers ont compris le discours malgré le temps limité qu’ils ont eu pour se préparer.

    Trois disciplines artistiques ont été introduites cette année dans la compétition : le slam, les arts visuels et le conte.

    La présidente du jury théâtre, la comédienne du théâtre Daniel Sorano, Ndèye Fatou Cissé, a relevé le haut niveau  des prestations.

    Par exemple, indique-t-elle, la troupe de théâtre de Fatick a remporté la deuxième place, car ayant fait appel aux services d’un professionnel, en l’occurrence Ibrahima Mbaye ‘’Thié’’ pour accompagner ses artistes.

    Outre les prix nationaux, des prix spécifiques ont été aussi attribués aux artistes.

    Il faut rappeler que les artistes ont compéti sous le thème de la 12e édition du Fesnac,  »Macky, les arts et le patrimoine ».

    Un concert de l’orchestre national a clôturé cette douzième édition du Fesnac à Fatick.

    Palmarès

    Théatre

    Troisième prix : Tambacounda

    Deuxième prix : Fatick

    Premier prix : Dakar

    Danse

    Troisième prix : Sédhiou

    Deuxième prix : Dakar

    Premier prix : Diourbel

    Musique

    Troisième prix : Matam

    Deuxième prix : Tambacounda

    Premier prix : Dakar

    Peinture Arts visuels

    Troisième prix : Kaffrine ex aequo avec Louga

    Deuxième prix : Thiès

    Premier prix : Dakar

    Slam

    Troisième prix : Saint-Louis

    Deuxième prix : Tambacounda

    Premier prix : Thiès

    Conte

    Troisième prix : Thiès

    Deuxième prix : Kaolack

    Premier prix : Diourbel

    Prix locaux des artistes de Fatick

    -Meilleur chasseur : Abdoulaye Ndiaye

    -Meilleur conteur : Djiby Bongue Ndiaye

    -Meilleur production littéraire : Ibrahima Diouf

    -Meilleur conservateur :  Cheikh Salmone Diouf

    -Prix du cadre de vie : Samba

    FKS/SDI/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Salon national du livre : « un bilan mitigé’’ côté affluence (commissaire)

    SENEGAL-CULTURE / Salon national du livre : « un bilan mitigé’’ côté affluence (commissaire)

    Fatick, 13 jan (APS) – Le commissaire général du troisième Salon national du livre (9 au 12 janvier) à Fatick, Abdoulaye Fodé Ndione, a dressé, vendredi, un ‘’bilan mitigé’’ de cet évènement culturel au vu de la faible affluence notée, surtout chez les adultes.

    Ouvert mardi, cette manifestation couplée à la douzième édition du Festival national des arts et cultures (Fesnac), a pris fin vendredi. Elle a enregistré la participation d’une cinquantaine d’éditeurs.

    ‘’C’est un bilan mitigé par rapport à la fréquentation pour la simple raison que nous n’avons pas eu le public adulte escompté. Nous avons heureusement bénéficié de visiteurs estudiantins et des élèves.  Nous avons eu beaucoup de présence d’élèves. Chaque matin, le salon est rempli et l’après-midi aussi’’, a déclaré M. Ndione dans un entretien accordé à l’APS.

     »J’aurais souhaité voir  à ce salon logé dans les locaux de la mairie de Fatick, le public adulte fatickois », a-t-il déclaré, saluant cependant la qualité de la plupart des éditeurs dont les ouvrages interpellent les adultes.

    ‘’On aurait souhaité les voir mais, malheureusement, le public n’est pas sorti’’, a-t-il déploré. Il s’est réjoui néanmoins de la réussite de deux choses : le record de participation des éditeurs à ce salon national du livre avec 52 maisons d’éditions exposantes, dont celles des régions et l’engouement suscité autour des exposants.

    « Lorsqu’on voit des institutions qui travaillent pour le livre arriver à Fatick, cela veut dire que le secteur est animé et il y a un dynamisme autour. Ce qui fait que les gens sont prêts à aller plus loin », estime Abdoulaye Fodé Ndione.

    L’autre succès, selon lui, reste la participation de la douane et de la police à l’atelier axé sur la distribution et la diffusion. Il a souligné que les éditeurs ont profité de cette rencontre avec les forces de défense et de sécurité pour lever des équivoques concernant la piraterie et la contrefaçon des œuvres produites.

    « Ils nous ont expliqué quoi faire et comment faire par rapport à ce fléau. Ils ont tu les contraintes en nous donnant des solutions pratiques’’, a-t-il fait valoir.

    Il dit ne pas croire que les gens n’aiment pas le livre ou ne lisent plus. Selon lui, si certains ne lisent plus, c’est parce qu’ils ne voient pas ce qu’il y a à lire.

    « C’est exactement la raison d’être du Salon national du livre organisé pour la première fois à Saint-Louis en 2019, en 2023 à Dakar et à Fatick en 2024, porté par le Fesnac », a-t-il expliqué. Selon lui,  »le livre voyage dans les régions, mais ce qu’on doit travailler davantage, c’est d’emmener le livre plus loin dans d’autres régions, pour que sa distribution et sa diffusion soient installées au Sénégal’’.

    Concernant la vente d’ouvrages lors de ce salon, « cela n’a pas été une réussite », a-t-il déclaré, tirant un bilan également mitigé du couplage de cette édition avec le Fesnac.

    Il n’en sera plus ainsi pour les prochains rendez-vous du salon, a-t-il précisé, rappelant que la présente édition a « été organisée dans le cadre du +sargal+ [hommage] au président de la République. (…) », a-t-il conclu.

    FKS/SDI/AB/SBS/ASG

  • SENEGAL-SOCIETE-PERSPECTIVES / Aliou Sow : « L’appel de Diakhao est une lueur d’espoir pour une paix durable »

    SENEGAL-SOCIETE-PERSPECTIVES / Aliou Sow : « L’appel de Diakhao est une lueur d’espoir pour une paix durable »

    Diakhao (Fatick), 12 jan (APS) – La déclaration dite de Diakhao, dans laquelle des chefs traditionnels sénégalais ont pris jeudi l’engagement d’assumer davantage la responsabilité de valoriser les mécanismes de régulation sociale, « jette les graines d’une harmonie qui s’épanouira pour les générations à venir », estime le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow.

    Cette déclaration a été rendue publique à l’issue d’une réunion des chefs traditionnels concernés à Diakhao, dans la région de Fatick (ouest), à l’occasion de la 12ᵉ édition du Festival national des arts et cultures (Fesnac).

    Intitulée  »l’appel de Diakhao », du nom de la capitale de l’ancien royaume du Sine, correspondant approximativement à la région de Fatick, elle a été lue par Buur Sine Niokhobaye Diouf Fatou Diène, au nom de chefs traditionnels du Sine, de Bignona, du Saloum, du Buur Guédé, ainsi que d’une délégation ayant représenté le résistant colonial Lat Dior.

    Le document a été ensuite remis au ministre de la Culture et du Patrimoine historique, qui a promis de le transmettre au chef de l’Etat, Macky Sall.

    ‘’C’est un honneur de partager ce moment significatif la déclaration de Diakhao dans le cadre de la douzième édition du Festival national des arts et cultures (Fesnac) à Fatick. Cette rencontre des pouvoirs traditionnels est une lueur d’espoir pour une paix durable’’, a dit le ministre.

    La déclaration dite de Diakhao « jette les graines d’une harmonie qui s’épanouira pour les générations à venir », et représente « une lueur d’espoir pour une paix durable » au Sénégal, a dit le ministre de la Culture, selon qui « la diversité reste notre force ».

    « Nos traditions se mêlent dans cette déclaration, érigeant ainsi les piliers d’un avenir harmonieux », a insisté Aliou Sow, avant d’ajouter que cet appel de plusieurs chefs traditionnels « représente ce cours d’eau fluide vers l’unité nationale consolidée et créant un littoral de fraternité agissante ».

    La participation au Fesnac de communautés lébous, diolas, peuls, sérères, du Cayor et du Saloum « en témoigne à suffisance », a souligné le ministre de la Culture et du Patrimoine historique.

    « Honorables chefs traditionnels, votre rassemblement pendant ce Fesnac est la toile tissée de fils multicolores ayant un tableau de paix et de compréhension, puisse ces liens perdurer comme une histoire gravée dans le rock de Diakhao », a-t-il déclaré.

    Dans leur déclaration, ces chefs coutumiers et traditionnels se sont engagés à assumer davantage la responsabilité de valoriser les mécanismes de régulation sociale et de prévention des conflits en promouvant le respect entre les communautés.

    Ils ont aussi appelé à une collaboration renforcée entre autorités traditionnelles et pouvoirs publics, pour une contribution active des pouvoirs traditionnels à la gouvernance du pays.


    FKS/SDI/BK/ASG

  • SENEGAL-MEDIAS-CULTURE / Dioffior: Aliou Sow inaugure la télévision des cultures urbaines ‘’Dioffior Tv’’

    SENEGAL-MEDIAS-CULTURE / Dioffior: Aliou Sow inaugure la télévision des cultures urbaines ‘’Dioffior Tv’’

    Dioffior (Fatick), 11 jan (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow a procédé, jeudi, à l’inauguration de la télévision des cultures urbaines ‘’Dioffior Tv’’ installée dans la commune de Diofior, a constaté l’APS.

    Cette télévision et la radio ‘’Dioffior Fm’’ ont reçu un financement du Fonds de développement des cultures urbaines (FDCU) respectivement à hauteur de quatre millions de francs CFA et de cinq millions FCFA en 2018.

    ‘’J’exprime mes chaleureuses félicitations au directeur du groupe Dioff Nanoor, Diegue Diame Diouf, et à l’ensemble de son équipe, non seulement pour ces belles initiatives, mais aussi pour leur capacité managériale à montrer ce qu’est une entreprise culturelle’’, a déclaré le ministre devant les autorités administratives et locales de la région après la visite des locaux de la radio et de la télévision ‘’Dioff Nanoor’’ mise en place par l’association des acteurs culturels de la localité.

    Selon le ministre, Dieg Diam Diouf et son l’équipe montrent ce qu’est la capacité d’apprivoiser les défis, les difficultés en vue de présenter des résultats qui peuvent servir de référentiels à ceux là qui hésitent.

     »L’emploi se trouve chez chacun d’entre nous dans son imagination, dans son engagement, dans ses convictions, mais surtout dans son optimisme », a t-il dit.

    Selon lui,  »l’Etat donne des milliards et des milliards à des Sénégalais, jeunes, femmes, anciens pour des projets conçus ».

     »Certains reçoivent de l’argent et l’utilisent à d’autre fins, d’autres utilisent l’argent pour tenter de payer un voyage dans l’émigration clandestine’’, a fait remarquer Aliou Sow qui félicite le groupe Dioff Nanoor tv pour sa  »détermination ».

    Il a offert les responsables du groupe en  »modèles » à la jeunesse et à beaucoup d’acteurs des cultures urbaines.

    Aliou Sow a annoncé 6 millions de FCFA qu’il va accorder au groupe à travers la signature d’une convention de partenariat pour les aider à poursuivre d’autres projets.

    Le directeur du groupe ‘’Dioff Nanoor’’ s’est réjoui de la présence du ministre à la cérémonie d’inauguration.

    ‘’C’est une radio et une télévision décentralisées qui couvrent toute la région de Fatick, Dioffior, les Iles du Saloum. Elles peuvent être captées à Dakar jusqu’au Etats-Unis parce que nous avons créé notre propre application’’, a t-il expliqué.

    Le financement de la radio s’élève à 20 millions de francs CFA et celui de la télévision à 25 millions FCFA.

    FKS/OID

  • SENEGAL-CULTURE / Fesnac : le ballet  »La Linguère » célèbre l’unité nationale et la diversité culturelle

    SENEGAL-CULTURE / Fesnac : le ballet  »La Linguère » célèbre l’unité nationale et la diversité culturelle

    Fatick, 11 jan (APS) – Le ballet national  »La Linguère » a célébré, mercredi dans la soirée, l’unité nationale à travers un spectacle de danse revisitant les rythmes et chorégraphies de différentes ethnies du Sénégal, une façon de montrer une autre facette de la compagnie du théâtre national Daniel Sorano, a estimé son directeur général, Ousmane Barro Dione.

    ‘’On a voulu à travers ce spectacle montrer une autre facette de Sorano, l’année dernière, c’était le théâtre [C’était lors du festival national des arts et cultures de Kaffrine avec la représentation de la pièce La bataille de Pathé Badiane]. Cette année, on a présenté la danse à travers le ballet national la Linguère créée en 1964 qui a fait la fierté du Sénégal et a fait plus de trois cents spectacles dans le monde’’, a-t-il expliqué.

    Ce spectacle est offert dans le cadre de la douzième édition du Festival national des arts et cultures (Fesnac) qui se tient depuis lundi à Fatick. L’évènement prend fin vendredi.

    Sur plusieurs tableaux, les danseurs ont interprété des rythmes du Fouta au son du +Yéla+ exécuté par les percussionnistes au premier chef, le tambour major surnommé commissaire Mbaye, fils de la cantatrice Yandé Codou Sène.

    Des rythmes balantes ont suivi pour faire un clin d’œil à la Casamance.

    Les mélodies sérères et lébous ont clôturé cette prestation où le +sabar+, tambour local, a aussi joué sa partition.

    Ce spectacle entre dans le cadre du concept ‘’Sorano chez vous’’ initié il y a un an, en janvier 2023, par le nouveau directeur général Ousmane Barro Dione.

    Il estime que c’est une manière de décentraliser les activités de la compagnie du théâtre national Daniel Sorano qui avait l’habitude d’être présente à Dakar de sorte que  »les Sénégalais de l’intérieur du pays n’avaient pas l’occasion de voir ses prestations ’’’.

    ‘’Je crois que ce que vous avez vu est important, autant les artistes peuvent interpréter les danses de la culture lébou et autant celles des sérères, diolas et wolof et c’est cela le Sénégal’’, se réjouit-il, ajoutant que ce ‘’Sorano chez vous’’ à Fatick, a revêtu un cachet particulier.

    ‘’Je suis de Fatick, natif du Sine, c’est avec un grand plaisir que je constate que les fatickois ont adhéré à cette initiative et l’apprécient de fort belle manière’’, a-il encre relevé, saluant la tenue de ce Fesnac, à Fatick présidé pour la première fois par un chef d’Etat.

     »Pour la première fois, a-t-il déclaré,  cette manifestation a été présidée par un président de la République qui a eu droit à un vibrant hommage lors de la cérémonie d’ouverture au stade Massène Sène ».

    ‘’Nous fatickois, nous sommes très fiers de l’initiative du ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow de rendre hommage à un président de la République qui a bouclé ses deux mandats dans son terroir, dans son Sine natal’’, a-t-il conclu.

    Le directeur du ballet national  »La Linguère’’, Pape Moussa Sonkho, a estimé pour sa part que l’objectif était de refléter sur scène l’image du ballet qui a pour mission de représenter les différentes ethnies du Sénégal.

    Clôturée tard dans la nuit cette soirée a offert aussi une tribune de prestations à des troupes locales chantant le+ ngoyane+, le rap et des rythmes de la Casamance devant un public venu nombreux.

    FKS/OID/AB

     

  • SENEGAL-POLITIQUE-CULTURE / Un universitaire analyse les politiques culturelles de Senghor à Macky Sall

    SENEGAL-POLITIQUE-CULTURE / Un universitaire analyse les politiques culturelles de Senghor à Macky Sall

    De l’envoyée spéciale de l’APS, Fatou Kiné Sène

    Fimela (Fatick), 11 jan (APS) – Les politiques culturelles des quatre chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du Sénégal peuvent être lues différemment  »en fonction des enjeux, des réalités et du contexte », a estimé, jeudi, l’enseignant-chercheur Ibrahima Wane.

    ‘’A chaque période, il y a eu une politique taillée en fonction des enjeux, des réalités et du contexte. On peut faire la comparaison des quatre chefs d’Etat mais en lisant bien les contextes où il y a eu des acquis et des insuffisances’’, a dit M. Wane.

    ‘’Senghor [Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal] a été un moment phare. C’étaient les années des indépendances et le Sénégal s’est distingué par la place donnée à la culture dans la politique de développement national’’, a-t-il souligné dans un entretien accordé à l’APS, en marge du Festival national des arts et cultures (FESNAC).

    Il estime que jusqu’à ce jour, les bénéfices de cette option initiale sont toujours visibles avec la mise en place d’infrastructures importantes dont le Théâtre national Daniel Sorano inauguré en 1966 et de grands évènements phares avec le premier Festival mondial des arts nègres.

    M. Wane rappelle à cet égard que le Sénégal a eu à cette époque l’un des premiers ministères de la Culture au monde. ‘’Dans les années 1960, peu de pays au monde avait un ministère de la Culture’’, a relevé le professeur de lettres spécialisé en littérature africaine.

    Il y a eu ensuite le Musée dynamique qui abrite aujourd’hui le siège de la Cour suprême, et les Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès.

    ‘’Avec Senghor, il y avait une vision, une ambition et une réelle volonté de placer la culture en avant’’, selon le coordonnateur du colloque de la 12ème édition du Festival national des arts et cultures (Fesnac), dont le thème est ‘’Les politiques culturelles au Sénégal : acquis et défis’’.

    Le successeur de Senghor, le président Abdou Diouf est arrivé, dit-il, dans un contexte différent dans les années 1980 avec les programmes d’ajustement structurel imposés par les bailleurs de fonds.

    ‘’Il y a eu un recul dans certains acquis, mais la crise a la vertu de faire naitre des choses et cela développe des initiatives’’, a-t-il fait remarquer, soulignant que c’est à cette période qu’est née la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar communément appelée ‘’Dak’art’’.

    Le Grand prix du président de la République pour les arts et les lettres, la galerie nationale, la maison de la culture Douta Seck, le programme de développement des centres culturels dans les régions ont vu le jour durant cette période.

    ‘’Cela a été une période de crise par rapport à la décennies 1960 et 1970, mais cela a été aussi une période très intéressante où des initiatives importantes ont été prises par l’Etat d’une part et d’autre part par les acteurs qui étaient dans l’obligation de se prendre en charge’’, explique-t-il.

    Ce contexte a vu également émerger des  »capitaines d’industries », comme Youssou Ndour, le lead vocal du Super étoile, El Hadj Ndiaye, le patron Studio 2000 et fondateur de la tévision 2Stv, a souligné Ibrahima Wane.

    ‘’Cela était inimaginable avant que les artistes se mettent à créer des sociétés, à ouvrir des studios et cela était aussi valable dans les arts visuels avec l’ouverture de galeries. Ils ont suppléé l’Etat, des associations d’artistes sont nées’’, relève-t-il.

    Les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall

    L’arrivée du président Abdoulaye Wade coïncide avec les bouleversements introduits par les nouvelles technologies de l’information et de la communication qui ont amplifié la piraterie et ouvert des opportunités, selon Ibrahima Wane.

    ‘’Il y a eu à cette période, une nouvelle vision de la culture comme instrument économique et même la Banque mondiale l’intègre dans ses programmes comme un élément de lutte contre la pauvreté et comme une source de création d’emplois’’, a expliqué le professeur Wane, déplorant une instabilité institutionnelle avec onze ministres de la Culture durant le régime d’Abdoulaye Wade (2000-2012).

    A partir de 2012, avec l’avènement du président Macky Sall, il y a eu la loi sur le statut de l’artiste et les nombreux fonds mis en place pour financer la culture.

    Ibrahima Wane cite à ce propos le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica), le Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu), devenu aujourd’hui le Fonds de développement des cultures urbaines et des industries créatives (FDCUIC), etc.

    ‘’A chaque période, il y a eu un contexte et une politique taillée en fonction des enjeux, des réalités. On peut faire la comparaison des quatre chef d’Etat mais en lisant bien les contextes où il y a eu des acquis et des insuffisances’’, a conclu M. Wane.

    FKS/OID/ASG

  • SENEGAL-LITTERATURE-INFRASTRUCTURES / Bibliothèque nationale : un projet « très avancé en terme de conception et de préfiguration », selon un officiel

    SENEGAL-LITTERATURE-INFRASTRUCTURES / Bibliothèque nationale : un projet « très avancé en terme de conception et de préfiguration », selon un officiel

    De l’envoyée spéciale de l’APS, Fatou Kiné Sène

    Fimela (Fatick), 11 jan (APS) – Le secrétaire général adjoint du gouvernement, Lamine Sarr, a indiqué, mercredi, que le projet de bibliothèque nationale est ‘’très avancé en terme de conception et de préfiguration’’.

    La direction du livre et de la lecture a tenu un atelier destiné à réfléchir autour des contours des premiers termes de la préfiguration de la bibliothèque nationale, a-t-il fait savoir.

    Il intervenait, mercredi, lors d’un panel sur ‘’Littérature et arts de la scène’’. Ce panel s’est tenu lors du colloque de la douzième édition du Festival national des arts et culture (Fesnac) de Fatick, axé sur le thème  »Les politiques culturelles au Sénégal : acquis et défis ».

    Selon Lamine Sarr, président du conseil scientifique du Fesnac, les textes et lois devant régir cette future bibliothèque nationale ainsi que son financement ont été discutés.

    ‘’Comment financer cette bibliothèque nationale ? Il y a eu un atelier spécialisé dans ce sens et qui a eu à proposer des choses très claires pour cette bibliothèque nationale’’, a-t-il dit.

    L’Etat s’est positionné, a-t-il indiqué, ajoutant que les partenaires au développement, dans le cadre de leur coopération avec le Sénégal, sont disposés à participer à ce financement.

    Les discussions sur le futur statut de la bibliothèque nationale ont tourné autour du choix d’un établissement public à caractère industriel et commercial ou d’un établissement public à caractère administratif ou bien une société nationale.

    ‘’Ces différents schémas ont été proposés’’, précise l’ancien directeur de cabinet du ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly.

    La question des contenus avec la fonction patrimoniale recherche et lecture publique, la préservation des expressions culturelles, etc., a quant à lui fait l’objet d’un atelier spécial, a-t-il fait savoir.

    ‘’Sachez que c’est très avancé en termes de conception et de préfiguration’’, a-t-il assuré. Il indique aussi que les textes et les lois devant régir cette bibliothèque nationale ont été discutés.

    Des résultats et recommandations ont été obtenus lors de ces ateliers qui ont réuni des universitaires venant de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et de celle de Gaston Berger de Saint-Louis.

    Le professeur Abdoulaye Racine Senghor, président du conseil d’administration du musée des Civilisations noires, a aussi pris part à ces ateliers, selon Lamine Sarr.

    Ce dernier répondait au journaliste culturel Aboubacar Demba Cissokho de l’Agence de presse sénégalaise, par ailleurs panéliste. Pour ce dernier,  ‘’il n’est pas cohérent que le Sénégal n’ait pas une bibliothèque nationale. »

    ‘’La question de la bibliothèque nationale a été posée en 1973 et jusqu’en 2024, rien n’est fait. Ouvrir une bibliothèque nationale permettrait de sauvegarder notre patrimoine du livre dans le pays’’, a-t-il souligné.

    Il a toutefois salué les douze centres de lecture et d’animation publique mis en place par l’Etat.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / L’universitaire Pape Massène Sène appelle à harmoniser le patrimoine avec les réalités

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / L’universitaire Pape Massène Sène appelle à harmoniser le patrimoine avec les réalités

    Fimela (Fatick), 10 jan (APS)– L’universitaire-chercheur Pape Massène Sène a appelé, mercredi, à une harmonisation du patrimoine avec les réalités nationales, lors d’un colloque organisé à Fimela dans le cadre de la douzième édition du Festival national des arts et cultures (FESNAC) à Fatick (8-12 janvier).

    ‘ »Si nous avons des défis à relever, c’est de faire en sorte que notre patrimoine soit un peu plus en harmonie avec nos propres réalités’’, a-t-il dit indiquant qu’aux premières années des indépendances, la notion de patrimoine a obéit à un « mimétisme exceptionnel » que l’on retrouve dans certains pays comme la France.

    Selon lui, » il y a des termes qui reprennent exactement la même définition et les mêmes approches du patrimoine en France et au Sénégal ».

    Le fonctionnaire à la retraite animait un panel sur le thème ‘’Entre mémoire et projet, le patrimoine culturel en débat’’.

     »Harmoniser le patrimoine par rapport à nos propres réalités renvoie à une prise en charge de l’héritage de nos deux grands empires au moins en Afrique de l’Ouest, à savoir l’empire du Ghana et celui du Mali », a t-il dit.

    ‘’Avec l’empire du Mali, nous nous retrouvons avec un repère fort qu’est la charte du Kurukan Fugan [charte du mandé prononcée à Kurugan Fugan au début du XIIIe siècle est la première constitution au monde]. Nous avons au moins des repères capitaux sur la constitution de la cohésion sociale’’, a expliqué l’ancien conservateur du Musée Théodore Monod.

    L’autre problème à régler pour une véritable prise en compte de notre patrimoine, a fait valoir M. Sène, ‘’c’est de poser les gestes dans notre droit fondamental, la Constitution’’.

    ‘’Le Président de la République est le protecteur des Arts et des artistes. Qui est le protecteur du patrimoine ?’’, s’interroge l’ancien conseiller culturel du président Léopold Sédar Senghor.

    Le colloque du 12ème Fesnac dont le thème est ‘’Les politiques culturelles au Sénégal : acquis et défis’’ a planché aussi sur ‘’Le patrimoine culturel’’ et ‘’le livre et les arts visuels’’.

    L’universitaire-chercheur Pape Massène Sène abordera, jeudi,  les thèmes : ‘’Le cinéma et l’audiovisuel’’ et ‘’Les arts de la scène’’.

    Selon le coordonnateur du colloque, le professeur Ibrahima Wane, il s’agit d’étudier le bilan des politiques culturelles au Sénégal depuis 1960.

    ‘’Le patrimoine culturel qui est la source et la sève de la création artistique englobe tout notre mode de vie, l’organisation sociale, le mode de production économique, nos langues et le comportement de la vie sociale’’, a-t-il dit.

    FKS/OID/AB/

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Fesnac,: le département de Kédougou, lauréat du  »Prix Macky Sall culture, paix et développement »

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Fesnac,: le département de Kédougou, lauréat du  »Prix Macky Sall culture, paix et développement »

    Fatick, 9 jan (APS) – Le département de Kédougou a remporté le premier  »prix Macky Sall culture, paix et développement » de la 12ème édition du Festival national des arts et cultures (FESNAC) qui se déroule à Fatick du 8 au 12 janvier.

    Le département de Kédougou a reçu cette distinction pour  »son programme de valorisation » de ses trésors, a annoncé la présidente du jury Youma Fall.

    Il est co-lauréat avec le Conseil régional des hauts-bassins du Burkina Faso récompensé pour son programme  »vivant et métier d’art », a indiqué Mme Fall.

    Les deux lauréats ont partagé l’enveloppe de quarante millions de francs CFA, selon le jury international.

    Chaque collectivité a reçu vingt millions de FCFA et une main en sculpture en bronze.

    Selon la présidente du jury, cette distinction est créée ‘’en hommage au quatrième président de la République du Sénégal pour son œuvre immense pour le Sénégal et l’Afrique’’.

    Le prix initié par le ministre sénégalais de la Culture, Aliou Sow, vise ‘’à célébrer le leadership de l’homme en faveur des idéaux de paix, de cohésion sociale, de dialogue et de bonne gouvernance’’.

    Le prix récompense les collectivités africaines contribuant à la territorialisation des politiques de développement, entre autres.

    Youma Fall a annoncé que ce prix sera décerné tous les deux ans. Cette année, il a reçu 25 candidatures de collectivités de cinq pays africains.


    FKS/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Le FESNAC doit être un moment privilégié de réflexion, selon Macky Sall

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Le FESNAC doit être un moment privilégié de réflexion, selon Macky Sall

    Fatick, 9 jan (APS) – La 24e édition du Festival national des arts et de la culture (Fesnac), qui a démarré lundi à Fatick (ouest), « doit être un moment privilégié de réflexion sur les problématiques propres à l’industrie culturelle », a déclaré le président de la République, Macky Sall.

    « Au-delà de sa dimension festive, le Fesnac doit être un moment privilégié de réflexion sur des problématiques propres à l’industrie culturelle », a-t-il dit en présidant la cérémonie officielle d’ouverture du Fesnac 2024 dont le thème porte sur « Macky, les arts et le patrimoine ».

    Macky Sall, en parlant de « problématiques propres à l’industrie culturelle », a cité les conditions de vie et de travail des artistes et des professionnels de la culture dont les œuvres font selon lui rayonner le Sénégal au-delà de ses frontières.

    Il a aussi évoqué « la protection intégrale des droits d’auteur » à travers la lutte contre la piraterie ».

    « Au titre de nos efforts en faveur du monde des arts et de la culture, je rappelle que la promulgation de la loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture permettra de renforcer davantage l’entrepreneuriat culturel pour un art qui nourrit ses acteurs », a-t-il indiqué.

    Macky Sall a salué les nombreuses délégations ayant fait le déplacement à Fatick pour participer au Fesnac au nom de leurs pays, parmi lesquelles celle du Maroc, conduite par le ministre marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd.

    Etaient également présents à cette cérémonie d’ouverture, le ministre gambien de la Culture, Hamet Ba, son homologue de la Guinée-Bissau et plusieurs ambassadeurs accrédités au Sénégal.

    Les hommages rendus au président Sall

    « La culture, c’est notre âme et notre identité », a déclaré le chef de l’Etat, natif de Fatick dont il a également été le maire, ajoutant que la culture « est aussi ce fil d’Ariane qui, au-delà de nos diversités, nous relie et crée les interactions qui font l’harmonie de la nation ».

    L’esprit du Fesnac étant de rassembler, il a invité « à célébrer et à valoriser notre patrimoine commun ».

     »Le FESNAC, c’est faire vivre nos arts et lettres, nos sonorités modernes et notre folklore traditionnel riche et varié. C’est le ngoyaan, le yéla, le ngeul, le gumbé et le bugarabu. C’est aussi le kassak et le kankurang, le riiti, le xalam et la kora… », a détaillé Macky Sall.

    « Cette 12ème édition du Fesnac à Fatick, remonte le cours de l’histoire, au cœur de l’ancien royaume du Sine, terre de diversité culturelle multiséculaire », a souligné le président Sall.

    Selon lui, cette multiculturalité du Sine a été immortalisée dans « Nuit de Sine », célèbre poème du premier président sénégalais président-poète Léopold Sédar Senghor ‘’illustre’’ fils du Sine qui l’a immortalisé dans ‘’Nuit de Sine’’.

    L’ouverture du Fesnac au stade Massène Sène de Fatick a été marquée par la parade des différentes délégations représentant les différentes régions du pays, sous la forme d’une procession riche et colorée qui met en exergue la richesse du patrimoine culturel et folklorique des terroirs du pays.

    Durant toute la cérémonie qui a duré plus de six heures d’horloge, des hommages ont été rendus au président Macky Sall sous diverses expressions artistiques.

    En plus d’une toile qu’il a reçue du général Mansour Seck et du peintre Kalidou Kassé, Macky Sall s’est vu offrir un livre intitulé « Mélanges » et regroupant 28 contributions de Sénégalais, Gambiens et de personnalités d’autres pays, en reconnaissance de son apport à la Culture et à la nation.

    Dans ce livre, ces « éminentes personnalités » du Sénégal et d’ailleurs « ont jeté un regard franc et sincère sur le parcours d’un homme qui a marqué durablement son passage à la tête du Sénégal », selon les mots du ministre sénégalais de la Culture Aliou Sow, contenus dans un document consacré au Fesnac 2024.

    Selon le professeur Abdoulaye Racine Senghor, président du conseil d’administration du Musée des Civilisations noires, « c’est très spontanément [que les auteurs de ce livre] ont écrit ce qu’ils ont vu et reconnu en Macky Sall ».

    FKS/SDI/BK