Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-EDITION / L’ouvrage ‘’Chefs et marabouts’’ de David Robinson revisite l’histoire d’Abdoul Bokar Kane

    SENEGAL-EDITION / L’ouvrage ‘’Chefs et marabouts’’ de David Robinson revisite l’histoire d’Abdoul Bokar Kane

    Dakar, 5 jan (APS) – Les éditions ‘’Jimsaan’’ ont présenté, samedi, à la librairie L’Harmattan Sénégal, l’ouvrage ‘’Chefs et marabouts’’ écrit par l’historien américain David Robinson et qui met en lumière la figure emblématique de l’almamy du Fouta, Abdoul Bokar Kane.

    ‘’Chefs et marabouts’’ est la version française du livre ‘’Chiefs and Clerics : The History of Abdul Bokar Kan and Futa Toro, 1853-1891’’, publié en 1977.

    La présentation a été marquée par les interventions d’éminents historiens, notamment celles des Sénégalais Ibrahima Thioub ancien recteur de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, Abdoulaye Bathily, Penda Mbow, Mamadou Diouf et Boubacar Barry.

    Selon le professeur Ibrahima Thioub, la lecture de ‘’Chefs et marabouts’’, permet d’envisager l’explication de la défaite des ‘’États de la Sénégambie’’ face aux puissances coloniales européennes.

    ‘’Les fractures, conflits, alliances et mésalliances sans fin au sein des classes puissantes de la Sénégambie se sont mutuellement affaiblies sous l’œil (…) du colonisateur’’, a-t-il dit, saluant le travail effectué par Robinson.

    Pour le professeur Abdoulaye Bathily, ce ‘’travail remarquable’’ va contribuer à la ‘’décolonisation de l’histoire’’ du content africain.

    ‘’Pour moi, c’est la dimension sociale de cette histoire qui m’intéresse beaucoup, et qui fait que je comprends mieux la société, les oppositions, les problèmes. Comment cette nation a été structurée, organisée ?’’, a, pour sa part, indiqué Pr Penda Mbow.

    David Robinson, qui a reçu le titre de docteur honoris causa de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, en 2007, est un spécialiste reconnu de l’histoire de l’Afrique.

    Il mène depuis plus de quarante ans des recherches sur l’Islam en Afrique de l’Ouest à l’université de Yale aux Etats-Unis et, depuis 1978, à l’université de l’État de Michigan, où il a reçu le titre de professeur émérite, en 1992.

    Il est notamment l’auteur des ouvrages ‘’Sociétés musulmanes et pouvoir colonial français au Sénégal et en Mauritanie 1880-1920’’,  ‘’La guerre sainte d’al-Hajj Umar : le Soudan occidental au milieu du XIXe siècle’’,  ‘’Le temps des marabouts. Itinéraires et stratégies islamiques en Afrique Occidentale Française v.1880-1960’’.

    MYK/FKS/ABB/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-MUSIQUE / Nix explique les causes de l’échec de « Deedo », la plateforme de streaming panafricaine

    SENEGAL-AFRIQUE-MUSIQUE / Nix explique les causes de l’échec de « Deedo », la plateforme de streaming panafricaine

    Dakar, 3 jan (APS) – Le rappeur et entrepreneur sénégalais Nicolas Omar Diop, alias Nix, a listé, jeudi, les principales causes de l’échec de « Deedo », la plateforme de streaming panafricaine qui a cessé ses activités en 2022, évoquant, entre autres, l’absence d’investisseurs africains et le manque d’aide des opérateurs de téléphonie mobile.

     »Déjà, pour que cela puisse marcher, il faut une volonté politique pour soutenir le secteur du streaming, vente et écoute de musique en ligne. Ensuite, il fallait l’aide des opérateurs de téléphonie […] pour soutenir ces plateformes, les intégrer dans leur offre téléphonique pour pousser le consommateur à streamer à travers ces plateformes. C’est un appui qu’on n’a pas eu », a regretté l’artiste.

    Lancée le 13 janvier 2017,  »Deedo », que Nix a cofondée avec son amie d’enfance Awa Diop Girard, recensait déjà en cinq ans d’exercice, 12 millions de titres dans tous les styles de musique : mbalax du Sénégal, rumba congolaise, zouglou ivoirien, afrobeat nigérian, rap, musique capverdienne, etc.

     »Deedo » a été présentée à ses débuts comme la première plateforme de streaming cent pour cent panafricaine.

    Pour Nix,  »l’activité s’est arrêtée parce que, justement, on n’arrivait pas à s’y retrouver financièrement. C’était beaucoup d’investissements. En cinq ans d’activités, il y a près d’un million d’euros financièrement qui a été investi ». Il indique que le streaming est  »un business model [modèle d’entreprise] très lent ».

     »Donc, avec les investisseurs, les banques, etc., et pour ne pas avoir eu un retour sur investissement justement, on a arrêté », a-t-il expliqué.

    L’entrepreneur estime que le projet a été ignoré par les opérateurs des télécommunications qui  »n’ont pas voulu mettre les moyens ».

     »Et même, je dirais un manque de volonté, j’ai envie de dire de technicité. Il fallait aussi techniquement que les télécommunications puissent répondre à la demande, mais ce n’était pas le cas », a déploré Nicolas Omar Diop.

    Il a aussi pointé du doigt l’absence d’investisseurs africains sur cette plateforme de streaming made in Africa.

    Le marché est désormais occupé par des plateformes étrangères, notamment  »Spotify » qui va devenir la plateforme n°1 en Afrique, a-t-il relevé.

     »Et le problème aujourd’hui, c’est que Spotify va devenir la plateforme numéro un en Afrique. Cela veut dire que même la musique africaine va être rentabilisée par des sociétés étrangères. Ce qui est désolant », dénonce-t-il.

    L’artiste fait remarquer que Spotify, qui est la première plateforme de streaming musical à l’échelle mondiale, a mis quinze ans avant d’être rentable.

     »En 15 ans d’activité, ce n’est que cette année que Spotify est devenue super rentable. Aujourd’hui, ils sont entrés en bourse. Tous les investissements qui ont été faits à travers cette plateforme aujourd’hui portent leurs fruits. Cela a mis 15 ans pour avoir un retour sur investissement », fait savoir Nix.

    Selon lui, la plateforme suédoise s’est retrouvée dans une industrie qui était assez mature en Europe et aux États-Unis, etc.

    Alors que la musique africaine marche un peu partout dans le monde, et que de nombreuses initiatives de plateformes de streaming africaines échouent, Nix explique ce paradoxe par  »un manque d’options dans le secteur ».

     »Il faut comprendre que c’est un secteur d’activités qui a une rentabilité lente. Pour y réussir, il faut mettre les moyens, de la patience, une vision, il faut investir », insiste-t-il.

    FKS/MK/SBS/ASG/BK

  • SENEGAL-AFRIQUE-MUSIQUE / Le rappeur Nix appelle à investir dans la formation aux métiers de la musique

    SENEGAL-AFRIQUE-MUSIQUE / Le rappeur Nix appelle à investir dans la formation aux métiers de la musique

    Dakar, 2 jan (APS) – Le rappeur et acteur Nicolas Omar Diop, dit Nix, a salué, jeudi, à Dakar, le dynamisme du 4e art au Sénégal, voire en Afrique, et a invité les musiciens à se fixer pour objectif, pour la nouvelle année, d’investir dans la formation aux métiers de la musique.

    ‘’Je pense que ce qu’il faut faire, pour l’année 2025, c’est de se pencher sur les choses qui marchent un peu moins, la structuration de ce business’’, a proposé Nix dans un entretien avec l’APS.

    Le cofondateur de ‘’Deedo’’, une plateforme de streaming dédiée à la vente de musique en ligne, aujourd’hui fermée, estime qu’il faut investir dans l’événementiel et le business model (le modèle d’entreprise), c’est-à-dire, ‘’les ventes, les endroits, les studios’’.

    De nombreux concerts ont été donnés par des artistes sénégalais et africains, dont Thiakola, Mohamed VJ, Amadeus, Mia Guissé et Wally Seck, à l’occasion des fêtes de fin d’année, ce dont s’est réjoui Nix.

    Il dit être ‘’satisfait’’ de cette ‘’scène très ouverte, très créative, portée par la jeune génération qui fait bouger la musique sénégalaise’’.

    Le rappeur invite les acteurs culturels à investir dans l’industrie musicale et à miser sur les jeunes artistes en vue de la structuration de ce ‘’business’’ surtout. Il leur recommande de se lancer dans la formation, dans le but d’améliorer la qualité des productions musicales.

    ‘’Il faut investir dans la formation aux métiers de la musique parce que [c’est] un segment qui [doit] beaucoup se perfectionner. Et on ne peut y arriver que par la formation aux métiers de la musique, les événements, le management, la production…’’ a conseillé Nix aux acteurs culturels, soulignant que sans la ‘’volonté politique [de l’État], rien ne peut se faire’’.

    FKS/ADL/ESF

  • SENEGAL-MESSAGE-JUSTICE / Manifestations politiques : le chef de l’Etat parle d’une « dette morale » envers les victimes des évènements survenus entre 2021 et 2024

    SENEGAL-MESSAGE-JUSTICE / Manifestations politiques : le chef de l’Etat parle d’une « dette morale » envers les victimes des évènements survenus entre 2021 et 2024

    Dakar, 31 déc (APS) – Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a affirmé, mardi « qu’il y a une dette morale » envers les victimes des évènements survenus entre mars 2021 et février 2024 et leurs familles.

    « Le même devoir moral qui a poussé à la commémoration des 80 ans du massacre de Thiaroye, la même dette morale nous engage aussi envers les victimes des évènements survenus entre mars 2021 et février 2024 et leurs familles », a expliqué le chef de l’Etat lors de son premier discours de nouvel an.

    Entre février 2021 et mars 2024, le Sénégal était plongé dans une crise politique entrainant plusieurs violences politiques.

    Plusieurs dizaines de personnes y ont perdu la vie dans des manifestations politiques survenues dans un contexte préélectoral.

    En mars 2024 l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi d’amnistie portant sur les faits liés aux manifestations politiques ayant secoué le pays entre février 2021 et février 2024.

    Les nouvelles autorités ont décidé de revenir sur cette loi d’amnistie en vue de situer les responsabilités dans ces violences meurtrières.

    « Il ne s’agira pas d’une revanche à prendre, mais d’une justice à rendre aux victimes », a précisé Bassirou Diomaye Faye.

    Le chef de l’Etat a estimé que « cette justice doit être rendue aussi à leurs familles afin de les apaiser, et surtout de réaffirmer la sacralité de la vie humaine ».

    Dans son adresse à la nation, le président de la République a invité les Sénégalais à « prendre le temps de se regarder dans le miroir de notre histoire et de nos valeurs pour nous rappeler qui nous sommes, d’où nous venons et où nous aspirons à aller ».

    « Au-delà des réformes et des politiques, arrêtons nous un moment pour évoquer, en profondeur, ce qui nous unit. Cette exigence d’unité et de fraternité quasi existentielle pour bâtir l’avenir que nous voulons, nous rappelle l’importance de cette communion nationale autour de la même flamme de l’espoir, de la solidarité et du vivre-ensemble », a insisté le président Faye.

    « Le Sénégal que nous voulons sera construit pierre après pierre dans un esprit d’humilité et de détermination », a ajouté le chef de l’Etat.

    FKS/MTN

  • SENEGAL-SOCIETE / Bassirou Diomaye Faye : ‘’Je resterai vigilant et intransigeant face à toutes les menaces sur la paix’’

    SENEGAL-SOCIETE / Bassirou Diomaye Faye : ‘’Je resterai vigilant et intransigeant face à toutes les menaces sur la paix’’

    Dakar, 31 déc (APS) – Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a promis, mardi, de rester ‘’vigilant et intransigeant face à toutes les menaces sur la paix, la stabilité et notre bien commun’’.

    ‘’En ma qualité de gardien des institutions et garant de l’unité nationale, tout en encourageant l’expression libre, constructive et plurielle des idées, je resterai vigilant et intransigeant face à toutes les menaces sur la paix, la stabilité et notre bien commun’’, a-t-il déclaré dans son adresse à la Nation, à la veille du nouvel an.

    S’adressant aux Sénégalais à la veille du nouvel an, il s’est dit convaincu que le Sénégal est ‘’un peuple singulier’’, ‘’un peuple aux racines profondément ancrées dans la diversité de nos langues, de nos coutumes et de nos valeurs’’. Il soutient que les Sénégalais ont ‘’su faire de cette diversité une grande force’’.

    ‘’Forts de cet héritage, il nous appartient aujourd’hui d’écrire un nouveau chapitre de notre histoire, où notre souveraineté est pleinement assumée, notre justice réellement vécue, et notre prospérité partagée par tous : +lu ñëpp bokk ñëpp jotci+ !’’ , a martelé le président de la République.

    Bassirou Diomaye Faye appelle à ‘’nous rappeler qui nous sommes et surtout à nous revêtir du majestueux manteau hérité de nos devanciers, fait des valeurs précieuses que nous avons pris l’engagement de remettre au cœur de notre projet de société et de promouvoir’’.

    FKS/ASG/ADL

  • SENEGAL-MESSAGE-SOCIETE / Bassirou Diomaye Faye encourage la jeunesse à développer ses talents

    SENEGAL-MESSAGE-SOCIETE / Bassirou Diomaye Faye encourage la jeunesse à développer ses talents

    Dakar, 31 déc (APS) – Le Président de la République Bassirou Diomaye Faye a encouragé, mardi soir, la jeunesse sénégalaise ‘’ardente et créative’’ à développer ses talents, assurant que le gouvernement sera à ces côtés pour soutenir et les aider à se réaliser.

    ‘’A notre jeunesse, ardente et créative, je vous encourage à développer vos talents, à innover, à vous ouvrir au monde en restant ancrés dans nos valeurs. Votre énergie et votre détermination sont les véritables moteurs de notre pays’’, a-t-il dit dans son message à la nation à la veille du nouvel an.

    ‘’Le gouvernement sera à votre écoute et à vos côtés pour vous soutenir et vous aider à vous réaliser, à être utiles à vous-mêmes, à vos familles et à votre pays’’, a ajouté le chef de l’Etat.

    Bassirou Diomaye Faye se dit préoccupé par la montée du communautarisme et des discours de haine qui se propagent parfois dans les médias traditionnels et très souvent dans les réseaux sociaux

    ‘’Ces dérives nourrissent la division et fragilisent ce socle commun que nous avons patiemment édifié : la cohésion sociale et la stabilité qui sont l’âme même de notre Nation’’, a affirmé le chef de l’Etat.

    Il a appelé ainsi à l’unité et à  »prendre conscience que le Sénégal souverain, juste et prospère que nous travaillons à matérialiser pour le bien de tous, ne verra le jour que dans l’unité ».

    ‘’Conscients de ce que nous sommes un peuple en compétition avec les autres, entretenons le culte du travail bien fait et de l’excellence, afin de prouver au monde, par des réalisations concrètes, que le Sénégal a les ressources humaines de qualité pour accomplir de grandes choses’’, a lancé le chef de l’Etat.

    Le président Faye a appelé à  »prouver ensemble que le Sénégal est une terre de promesses et de possibles ».  »Edifions un Sénégal uni, souverain, juste et prospère pour les générations actuelles et futures’’, a-t-il invité.

    FKS/OID

  • SENEGAL-CULTURE-RETROSPECTIVE / L’Ours d’or de Mati Diop, point de départ d’une année auréolée de prix pour les artistes sénégalais

    SENEGAL-CULTURE-RETROSPECTIVE / L’Ours d’or de Mati Diop, point de départ d’une année auréolée de prix pour les artistes sénégalais

    Dakar, 30 déc (APS) – Les artistes sénégalais ont glané, en 2024, des récompenses un peu partout dans le monde dans plusieurs disciplines dont le cinéma qui a valu au Sénégal l’Ours d’or de la 74e Berlinale (Festival international du film de Berlin en Allemagne) le 26 février avec le long métrage ‘’Dahomey’’ de la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop.

    Le film de Mati Diop, entre fiction et documentaire, retrace le voyage de trésors royaux d’Abomey, pris lors de la colonisation du Bénin et restitués par l’Etat français à leur pays d’origine.

    Le Dahomey, ancien royaume africain, est situé sur l’actuel Bénin, a reçu, dans le cadre de la restitution du patrimoine africain initiée par le président français, Emmanuel Macron, les 26 pièces d’arts sacrés pillés dans des palais royaux lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892.

    En novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey quittent Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, le Bénin.

    Le film de Mati Diop a remporté l’Ours d’or de la 74e Berlinale (Festival international du film de Berlin en Allemagne).

    Après ce sacre, il a été projeté en mai au Sénégal et au Bénin.

    Le 7 art sénégalais a aussi été récompensé le 21 décembre dernier aux 35ème édition des Journées cinématographiques de Carthage où le film ‘’Demba’’ de Mamadou Dia a décroché le tanit de bronze dans la catégorie long métrage fiction.

    Le film explore le deuil, la résilience, la santé mentale et les tabous culturels liés à l’expression des émotions.

    Le documentariste Ousmane William Mbaye a reçu une mention spéciale du jury pour son film ‘’Ndar saga Waalo’’, une production sortie en février et et qui dresse un portrait ‘’riche et complexe’’ de Ndar, le nom originel de la ville de Saint-Louis (nord), la première capitale du Sénégal bercée entre un riche passé colonial et un présent plein de questionnements sur l’avenir et la meilleure manière de préserver un héritage qui se veut universel..

    Côté musique, le chanteur et compositeur sénégalais Youssou Ndour a été élevé le 8 juillet au rang de docteur honoris causa par l’université Berklee Valencia en Espagne.

    Réagissant à cette distinction, il a déclaré:  »Recevoir un titre de docteur Honoris Causa dans cette prestigieuse institution est une reconnaissance qui me touche profondément. C’est un symbole fort qui me rappelle que la musique, au-delà des frontières, est une langue universelle capable de changer le monde ».

    FKS/SKS/SBS/OID/AKS

  • SENEGAL-MONDE-CULTURE / Des chercheurs, artistes et universitaires pour la préservation de la mémoire collective africaine

    SENEGAL-MONDE-CULTURE / Des chercheurs, artistes et universitaires pour la préservation de la mémoire collective africaine

    Dakar, 29 déc (APS) – Des chercheurs, artistes et universitaires en conclave à Dakar ont plaidé pour la préservation de la mémoire collective africaine lors d’un panel organisé, samedi, autour du thème ‘’Diaspora et identités africaines’’, a constaté l’APS.

    Ils ont lancé ce plaidoyer à l’occasion de la première édition d’‘’Africa Diaspora Festival’’, initiée par le groupe Baobab développement et ‘’Wa Afrika’’, en partenariat avec la maison de la culture Douta Seck.

    Consultant en organisation, Vieux Diagne appelle à ‘’une interconnexion de l’Afrique et de sa diaspora’’.

    ‘’L’objectif est le brassage entre les fils et les filles de la diaspora africaine du monde’’, a-t-il précisé.

    Cette connexion entre l’Afrique et sa diaspora ne peut passer que par la langue, a pour sa part estimé le docteur Koko Zauditu Sélassié, chercheure américaine en littérature africaine-américaine.

    ‘’Pour ainsi garder la mémoire ancestrale de l’Afrique, il est important que nous gardions la mémoire en nous, et il est de notre devoir de donner aux identités africaines leurs valeurs au-dessus de toutes autres considérations’’, a-t-elle fait valoir.

    Elle mise, en effet, sur ‘’la langue’’, expliquant qu’elle constitue ‘’la grande clé pour garder la mémoire’’.

    Educateur à la retraite, Ousmane Ba, plaide pour la décolonisation des curricula de l’éducation en Afrique afin d’’’asseoir un narratif qui nous est propre’’.

    Il ajoute que l’éducation sera ‘’le seul salut de l’Afrique’’, invitant dans la même veine, l’intelligentsia panafricaine à travailler main dans la main pour une souveraineté culturelle africaine.

    L’historien Babacar Diop dit Buuba , directeur de la chaire ‘’renaissance africaine’’ à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a pour sa part appelé à régler le problème de la connexion culturelle des quatre cornes de l’Afrique, qui s’étendent de Dakar à Djibouti.

    Outre les panels, ‘’Africa Diaspora Festival’’ a été rythmé par des prestations artistiques du groupe Assico-Family junior, regroupant des jeunes de la Médina et un mini concert avec de nombreux artistes sénégalais et étrangers.

    Selon les organisateurs, le festival s’inscrit dans une tradition de célébration de la culture africaine et de la diaspora, pour contribuer à mettre en valeur l’héritage culturel, la musique, les arts et les réflexions sur l’identité africaine.

    SC/FKS/ASG

  • SENEGAL-CULTURE-RETROSPECTIVE / Rémunération pour copie privée, Dak’Art, musée-mémorial « Le Joola » : le panorama de l’année culturelle 2024

    SENEGAL-CULTURE-RETROSPECTIVE / Rémunération pour copie privée, Dak’Art, musée-mémorial « Le Joola » : le panorama de l’année culturelle 2024

    Dakar, 28 déc (APS) – Après plusieurs années d’attente, les artistes ont vu, en 2024, une de leurs vieilles revendications satisfaite par le gouvernement avec l’adoption du décret portant collecte sur la rémunération pour copie privée.

    La décision prise par le gouvernement en Conseil des ministres le 16 octobre 2024 a marqué la fin d’un combat de près de seize ans, mené par les artistes sénégalais depuis l’adoption en 2008 de la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins et la signature des décrets d’application en 2017.

    L’année 2024 a été aussi marquée par l’organisation de la 15ème Biennale de l’art africain contemporain de Dakar du 7 novembre au 7 décembre dernier. Initialement prévu du 16 mai au 16 juin et reporté par les nouvelles autorités le 25 avril à moins d’un mois de la date de sa tenue, l’évènement a connu un cachet populaire.

    ‘’Ce report, par-delà les contraintes et les aléas induits par le contexte national et international, tient à la volonté des nouvelles autorités en charge du secteur, d’organiser la Biennale dans des conditions optimales à la hauteur de son envergure et de sa réputation de rendez-vous historique des amateurs d’art du monde’’, avait déclaré Khady Diène Gaye. La biennale faisait partie des premiers dossiers qu’elle a eu à traiter dès sa prise de fonction, le 12 avril dernier.

    Le 26 septembre 2024 marque la mise en service du musée mémorial national ‘’Le Joola’’, construit à Ziguinchor (sud) sur les berges du fleuve Casamance. La date a coïncidé avec le 22-ème anniversaire du naufrage du bateau Le Joola.

    Les travaux du musée-mémorial national ‘’Le Joola’’ avaient été lancés le 20 décembre 2019, à Ziguinchor. Le coût de cette infrastructure est évalué à trois milliards de francs CFA. Au total, 1.863 personnes ont péri dans le naufrage du bateau ‘’Le Joola’’, survenu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2002, au large des côtes gambiennes. Seuls 63 rescapés ont été dénombrés, selon un bilan officiel.

    La 12ème édition du Festival national des arts et des cultures organisé à Fatick en hommage au président Macky Sall le 8 janvier avait ouvert l’année culturel, sous le thème ‘’Macky Sall, les arts et le patrimoine’’.

    Les décès du danseur Aziz Dabala, tué à Pikine en août, et du chanteur, réalisateur et producteur sénégalais, Samba Mballo alias  »Bathie » du groupe Gelongal en novembre dernier, ont assombri cette année culturelle.

    FKS/SKS/SBS/OID/ASG

  • SENEGAL-LITTERATURE / Prix Cénacle national du livre : Hélène Bernadette Ndong, Khalil Diallo et Mamadou Dembélé primés

    SENEGAL-LITTERATURE / Prix Cénacle national du livre : Hélène Bernadette Ndong, Khalil Diallo et Mamadou Dembélé primés

    Dakar, 28 déc (APS) – Le jury de la troisième édition du ‘’Prix Cénacle national du livre’’ a décerné, vendredi, le prix du roman à l’écrivaine Hélène Bernadette Ndong pour son ouvrage ‘’L’innocence de Tamara’’, édité par l’Harmattan Sénégal, a constaté l’APS.

    Dans la catégorie poésie, le prix a été remis à Khalil Diallo pour ‘’La géographie de l’absence’’, paru aux éditions Al Fàruq. Le prix de la nouvelle revient à Mamadou Dembélé avec ‘’Histoires d’écoles et autres anecdotes’’, publié à l’Harmattan Sénégal.

    ‘’La différence s’est fait au filet, ils sont tous bons’’, a commenté le président du jury, Professeur Abdoulaye Racine Senghor.

    Selon lui, ‘’les candidats ont été départagés par le style, le respect des règles du genre, l’esthétique, le langage et l’audace créatrice’’.

    Outre le Pr Senghor, le jury avait comme autres membres les écrivains Andrée Marie Diagne, Djibril Diallo Falémé, Harouna Dior et le journaliste Abdourahmane Mbengue.

    Les lauréats ont reçu leur trophée et une récompense financière d’un million de francs CFA des mains du représentant du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.

    Ils leur ont été remis lors de la grande nuit de la littérature sénégalaise organisée au Grand théâtre national par le Cénacle des jeunes écrivains du Sénégal.

    La cérémonie a eu lieu en présence de plusieurs invités, parmi lesquels la marraine Amy Sarr Fall, présidente du club Intelligence citoyenne, les professeurs et écrivains Fatoumata Diallo Ba et Annie Coly, ainsi que de nombreux écrivains et éditeurs sénégalais.

    Le roman ‘’L’innocence de Tamara’’ de Hélène Bernadette Ndong, sorti cette année, évoque le rapport au pardon à travers l’histoire alambiquée de la jeune Innocence et de sa tante Marie Djilane, jumelle de sa mère, Tamara.

    ‘’C’est un lot de beaucoup d’histoires et d’évènements qui m’ont inspirée, des personnes que j’ai rencontrées et avec qui j’ai échangées tout au long de ces années. Leur vie, leurs histoires et leur rapport au pardon m’ont menée à architecturer cette histoire dans ce roman’’, explique la lauréate.

    Agée de 20 ans, Hélène Bernadette Ndong, élève ingénieur à l’Ecole polytechnique de Thiès, lauréate du concours général en philosophie en 2022, s’est dit très émue pour cette récompense reçue pour son premier ouvrage. Elle se dit honorée de gagner ce prix et salue l’initiative du Cénacle des jeunes écrivains du Sénégal.

    Elle a devancé ses concurrents Alpha Daouda Ba pour son roman ‘’La banquière’’ et Alassane Mbengue avec ‘’Frissons de société’’.

    Dans la catégorie poésie, Khalil Diallo, a remporté le prix devant ‘’Balade en blues sur la Venise du sud’’ de Khady Fall Faye Diagne et ‘’L’irrésistible attrait de l’ordinaire’’ de Patherson.

    ‘’J’accueille ce prix avec beaucoup d’appréhension et de peur, parce que c’est toujours un grand moment d’émotion, de stress. Le prix représente une certaine charge, un engagement à mieux faire. Je suis redevable aux membres du jury, parce que je n’ai plus le droit de faire moins bien ce qu’ils ont jugé bien’’, a réagi le jeune écrivain Khalil Diallo. Il a écrit son livre suite au décès de son grand frère Al Fàruq.

    Pour la nouvelle, Mamadou Dembélé s’est imposé devant Khadijetou Sall, auteure de ‘’Chronique d’un pays des sables’’.

    Le but de ce concours littéraire organisé depuis 2021 est d’‘’encourager la communication autour du livre et [de] soutenir la valorisation de l’édition au Sénégal’’, selon le Cénacle des jeunes écrivains du Sénégal qui en est l’initiateur.

    La cérémonie, qui s’est terminée tard dans la soirée avec une prestation du chanteur Amadeuss, a aussi l’occasion pour primer des journalistes. Ana Rocha Faye et Salamata Ousmane Diallo (Rfm), Amadou Moustapha Dieng (Sud Fm), Astou Mbène Thioub (Tfm), Pape Amadou Sarr  »Iradio » et Adjara Kane (2Stv) ont été honorés pour leur dévouement à la promotion de la littérature.

    FKS/ASG