Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-MONDE-ART-EVENEMENT / La biennale itinérante d’art sud-américain contemporain arrive à Dakar, vendredi

    SENEGAL-MONDE-ART-EVENEMENT / La biennale itinérante d’art sud-américain contemporain arrive à Dakar, vendredi

    Dakar, 28 sept (APS) – La capitale sénégalaise va abriter, à partir de vendredi, trois expositions collectives d’artistes latino-américains, entrant dans le cadre du projet itinérant « Bienalsur », organisé tous les deux ans depuis 2017 par l’Université Tres de Febrero (Argentine), a appris l’APS des promoteurs.

    Pendant deux jours (vendredi et samedi), le Monument de la renaissance africaine va accueillir une partie de ce projet artistique considéré comme « la première biennale internationale d’art sud-américain contemporain », à travers notamment l’œuvre de l’artiste argentin Rodrigo Díaz Ahl.

    Il s’agit essentiellement d’un vernissage prévu vendredi à partir de 17h30 ainsi qu’une exposition intitulée « un Musée abandonné  » qui sera inaugurée, samedi, à 11 heures à l’Institut Cervantès de Dakar.

    La troisième exposition collective à Dakar se fera dans la galerie Le manège de l’Institut français le samedi à partir de 18H30 sous le thème « Erosion des souvenirs », peut-on lire dans le dossier de presse transmis à l’APS.

    Ce projet de l’artiste argentin Diego Bianchi va enregistrer également la participation  d’artistes sénégalais, avec principalement des « matériaux rejetés par la mer sur les côtes de la ville », renseigne la même source

    « Cette exposition d’artistes latino-américains a été rendue possible grâce à une collaboration avec la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, avec le soutien de l’ambassade d’Argentine au Sénégal », précise le document.

    Selon les organisateurs, ce projet itinérant est prévu cette année dans plus de 70 villes de 28 pays, avec plus de 400 artistes qui vont participer dans différentes activités.

    FKS/SMD

  • SENEGAL-ARTS-TRAVAIL / Cheikh Diop invite les travailleurs du cinéma et de l’audiovisuel à se doter d’un syndicat

    SENEGAL-ARTS-TRAVAIL / Cheikh Diop invite les travailleurs du cinéma et de l’audiovisuel à se doter d’un syndicat

    Dakar, 26 sept (APS) – Le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Force du changement (CNTS/FC), Cheikh Diop, a recommandé aux professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, mardi, à Dakar, de créer un syndicat chargé de la défense de leurs intérêts.

    ‘’Nous avons demandé aux travailleurs du cinéma et de l’audiovisuel […] de se constituer en syndicat pour prendre en charge leurs préoccupations et celles de ce secteur d’activité’’, a dit M. Diop en prenant part à une réunion du Réseau des entreprises sénégalaises de production audiovisuelle et cinématographique (RESPAC).

    Les associations ne sont pas dotées de pouvoirs leur permettant de défendre les intérêts de leurs membres comme peuvent le faire les syndicats, a-t-il rappelé aux membres du RESPAC à l’occasion de cette rencontre consacrée à la ‘’structuration’’ du cinéma sénégalais.

    Le secrétaire général de la CNTS/FC, leader syndical de premier plan, a promis de soutenir les professionnels du 7e art.

    Cheikh Diop leur a demandé de dénoncer la convention collective qui encadre leur secteur d’activité, afin d’obtenir de nouveaux acquis sociaux. ‘’Cette convention est obsolète, elle date de 1960’’, a signalé M. Diop.

    ‘’Beaucoup de passages de cette convention ne sont plus d’actualité […] Elle n’intègre pas l’évolution qu’il y a dans le secteur cinématographique et audiovisuel. C’est une convention qui doit être dénoncée’’, a insisté le secrétaire général de la CNTS/FC.

    Il a suggéré aux membres du RESPAC de se rapprocher du Haut Conseil du dialogue social pour bénéficier des services d’un expert des relations professionnelles en vue de la classification des emplois de leur secteur d’activité et de l’élaboration de grilles salariales.

    ‘’Il faut noter que c’est un secteur assez complexe, dans lequel les relations professionnelles ne sont pas comme elles sont dans d’autres secteurs. Il a besoin d’une expertise capable de le doter d’une nouvelle convention collective et d’une réglementation salariale’’, a souligné Cheikh Diop.

    Arnaud Garcette, chargé de la gouvernance et des industries culturelles et créatives à l’Agence française de développement, invité à la rencontre du RESPAC, dit avoir pris bonne note de la demande adressée par les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel à cette institution financière publique.

    Il précise avoir pris part à la rencontre pour ‘’comprendre les besoins et les attentes’’ des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel sénégalais.

    FKS/ESF

  • SENEGAL-MONDE-CULTURE / Oumma islamique : le Sénégal assure maintenant la vice-présidence de la conférence des ministres de la Culture

    SENEGAL-MONDE-CULTURE / Oumma islamique : le Sénégal assure maintenant la vice-présidence de la conférence des ministres de la Culture

    Dakar, 25 sept (APS) – Le Sénégal assure désormais la vice-présidence de la conférence des ministres de la Culture de la Oumma islamique, un poste auquel a été élu Aliou Sow, lundi, à Doha, au Qatar, a appris l’APS d’une source officielle.

    Un nouveau bureau dirigé par le Qatar a été élu à l’occasion de la 12e rencontre de cette organisation, qui s’est ouverte le même jour dans la capitale du Qatar.

    Le pays accueillant les membres de cette organisation dirige le bureau.

    La Tunisie hérite du poste de rapporteur de l’organisation.

    Une délégation officielle sénégalaise conduite par le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, prend part à cette rencontre, selon la même source.

    ‘’Vers un renouvellement de l’action culturelle dans le monde islamique’’ est le thème de la 12e conférence des ministres de la Culture de la Oumma islamique, une rencontre de deux jours.

    ‘’Le Sénégal participera pleinement avec engagement, amitié et ouverture, pour la réussite de l’organisation à travers de grandes initiatives’’, a assuré M. Sow sur sa page Facebook.

    Plusieurs ministres de la Culture des États membres de l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture, dont le siège se trouve à Rabat, au Maroc, prennent part à cette rencontre.

    L’ex-directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, en est l’invitée d’honneur.

    FKS/SMD/ASG/ESF

  • SENEGAL-MONDE-SOCIETE / Baba Maal appelle les parents à écouter les jeunes

    SENEGAL-MONDE-SOCIETE / Baba Maal appelle les parents à écouter les jeunes

    Dakar, 24 sept (APS) – Le lead vocal du Dandé Lenol (la voix du peuple) Baba Maal a invité, samedi, les parents à davantage écouter les jeunes au sujet notamment de leurs aspirations.

    ‘’J’aimerai que les parents et ceux qui sont au-devant de la scène sur le plan politique, administratif, économique et tous, reconsidèrent cette demande de la jeunesse d’être écoutée’’, a déclaré le chanteur qui invite les parents à déceler les cris de cette jeunesse, leurs angoisses et aspirations estimant qu’elle est vraiment consciente de tout ce qui se passe dans le monde.

    Baba Maal, était invité par le système des Nations Unies à participer à la78ème session de l’Assemblée général de l’ONU en tant qu’ambassadeur de bonne volonté et aussi ambassadeur pour la lutte contre la désertification.

    A l’ouverture de la session le lundi 19 septembre dernier,  il a fait une performance musicale avec le morceau ‘’Bayo’’ dans lequel il parle de la jeunesse, des enfants.

    ‘Je me suis permis de dire que nous n’avons plus besoin de guerre, de souffrance, de discrimination, nous avons besoin de construire un avenir rayonnant, lumineux pour les générations à venir devant les chefs d’Etats et autres chefs de gouvernement et délégations présentes’’, fait-il savoir via le correspondant particulier de l’APS au siège des Nations Unies.

    Le promoteur du festival ‘’Les blues du fleuve’’ veut faire savoir aux jeunes africains et surtout ceux sénégalais que le monde de demain leur appartient.

    Baba Maal révèle être allé à la rencontre des jeunes sénégalais ayant fait la traversée de l’Amérique latine, le brésil, le Nicaragua pour arriver aux Etats Unies lors d’un concert à Denver (Centre ouest des USA) afin de s’enquérir de leur situation et leur demander ce qu’ils attendent qu’on puisse faire pour eux.

    ‘’Cela est important. Il faut que nous reconsidérions notre position en tant que parents par rapport à cette jeunesse et les écouter’’, insiste le chanteur qui a défendu le rôle de la culture dans le développement.

    FKS/AKS

  • AFRIQUE-MONDE-CULTURE / A la tribune des Nations unies, Baaba Maal défend la place de la culture

    AFRIQUE-MONDE-CULTURE / A la tribune des Nations unies, Baaba Maal défend la place de la culture

    Dakar, 23 sept (APS) – Le chanteur et compositeur sénégalais Baba Maal a défendu la place de la culture « reconsidérée à sa juste valeur » dans le système des Nations Unies après sa prestation à la tribune de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies à laquelle il a été invité à prendre part.

    ‘’Ma présence ici, c’était pour démontrer autre chose. C’est un déclic parce qu’on a senti maintenant que dans le système des Nations unies qu’on reconsidère vraiment à sa juste valeur la place de la culture’’, a dit Baba Maal via le correspondant particulier de l’APS à New York.

    Le lead vocal du Daande Leñol dit être invité par le système des Nations Unies à venir participer à cette Assemblée générale en tant qu’artiste  »bien sûr, mais aussi en tant qu’ambassadeur de bonne volonté du système des Nations Unies et ambassadeur pour la lutte contre la désertification ».

    ‘’Madame Amina Mohammed [vice-secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies et présidente du groupe des Nations Unies pour le développement durable et ancienne ministre du Nigéria] a vraiment tenu à ce que je sois présent. Elle croit fermement maintenant que la culture peut jouer un très grand rôle ’’, a indiqué Baba Maal qui a participé jeudi et vendredi à une série de panels axés dans tous les secteurs de développement de la culture au business.

    Le chanteur a clôturé les panels avec une présentation sur le thème du rôle de la musique dans le développement. ‘’J’ai dit comment la musique peut inspirer dans le développement, galvaniser et promouvoir toutes ces entreprises moyennes, petites ou grandes que les Africains mettent sur pied pour être leaders dans le monde’’, a-t-il affirmé.

    Justifiant sa venue à la session ordinaire de l’ONU, il estime qu’il s’agit de participer à cette grande rencontre où on parle de l’Afrique qu’on ne peut plus arrêter sur la route du développement. ‘’On a utilisé cette occasion pour que je puisse faire une performance musicale dans la grande salle en direction des chefs d’Etats et chefs de gouvernements et toutes les délégations présentes à la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies’’, a-t-il expliqué.

    Pour l’interprète de ‘’Baayo’’, la chanson dite à la tribune des Nations Unies, cette présence a été ‘’un très grand combat du système des Nations Unies pour faire de telle sorte qu’il ait de la musique’’. ‘’Parce qu’on parle de choses très sérieuses, dés fois les gens pensent que la musique n’est là que pour faire du divertissement, mais ma présence, c’était pour démontrer autre chose’’, a relevé le promoteur du festival ‘’Les blues du fleuve’’.

     »Fier » d’être présenté en tant qu’ambassadeur lors cette performance musicale, Baba Maal estime qu’il faut essayer de pointer du doigt là où les dirigeants du monde devront prendre des décisions et s’appesantir là-dessus pour trouver des solutions à tous ces problèmes qui interpellent le continent africain et le reste du monde.

    Baba Maal a salué l’engagement de la vice-secrétaire générale de l’Organisation des Nations unies qui met la culture au centre estimant qu’elle est très confiante du très grand rôle que peut jouer la culture.

    ‘’Elle croit fermement qu’il est temps que l’on reconsidère la position de l’Afrique dans le monde que l’on parle de cette Afrique qui prend sa destinée en main’’, a-t-il insisté. Le chanteur explique : ‘’On ne nous dit pas ce que nous devons faire, c’est nous qui devons savoir ce que nous voulons et devons faire et qu’on nous accompagne’’. Baba Maal invite à mettre le business en avant sur le continent, ce qui dit-il, fera que l’Afrique ne sera plus arrêtée dans son élan de développement.

    Le chanteur sénégalais a rencontré en marge de cette 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies l’entrepreneur anglo-soudanais Mo Ibrahim de la Fondation du même nom.

    FKS/ADC/AKS

  • SENEGAL-RUSSIE-CULTURE / Une exposition revient sur la longue présence de l’Islam en Russie

    SENEGAL-RUSSIE-CULTURE / Une exposition revient sur la longue présence de l’Islam en Russie

    Dakar, 22 sept (APS) – L’exposition intitulée ‘’L’Islam sur la neige’’, présentée, jeudi, au Musée des civilisations noires à Dakar, retrace la présence de la religion musulmane en Fédération de Russie, un pays où prédomine le christianisme orthodoxe.

    ‘’Cette exposition est destinée à montrer une image alternative de la Russie parce que tout le monde sait que la Russie est un pays de christianisme orthodoxe, mais nous sommes aussi un grand pays musulman et nous comptons près de 25 millions de musulmans dans notre pays qui représente 18% de la population’’, a déclaré l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Sénégal Dimitry Kurakov lors du vernissage de cette exposition.

    Selon lui, les musulmans russes jouent un rôle très important dans la vie culturelle, économique et sociale de Russie.

    Le diplomate Dimitry Kurakov a fait savoir que la République de Tatarstan, ‘’berceau septentrionale de l’Islam russe’’ montre une image de cohabitation pacifique de différentes religions dans la même région.

    ‘’A Tatarstan, 54% de la population est musulmane, presque 40% sont des orthodoxes et il y a aussi d’autres religions comme catholique et juive’’, explique l’ambassadeur qui avait à ses côtés les diplomates du Venezuela, de la Corée du Nord et de Cuba.

    Il estime que Tatarstan a une très longue histoire avec l’Islam qui y a été introduit il y a mille cent ans.

    Cette exposition ‘’L’Islam sur la neige’’ organisée dans le cadre de la célébration des 1100 ans de l’adoption officielle de l’Islam par la Bulgarie Volgienne montre des mosquées qui datent des siècles, enveloppées pour certaines par une couche de neige. Des images montrent des musulmans russes qui bravent ces aléas du climat pour se rendre dans ces lieux de culte.

    Les clichés consacrés à la vie de la communauté musulmane dans la République Tatarstan sont composés de deux blocs thématiques.

    L’un signé par le célèbre photographe de Kazan, Evgeny Kulyaev montre les aspects de la vie musulmane sur fond de magnifiques paysages enneigés du Tatarstan.

    L’autre partie met en exergue l’expédition de recherche en 2014 en Antarctique, au cours de laquelle les livres Saints de trois principales confessions du Tatarstan ont été déposés à la station polaire.

    Dimitry Kurakov a insisté sur les similitudes qui existent entre le Sénégal et la Russie dans la pratique de l’Islam. ‘’Nous invitons les gens à mieux connaitre la Russie parce que nous avons beaucoup de choses à nous proposer mutuellement dans plusieurs domaines économique, culture et éducation’’, a souligné l’ambassadeur.

    L’ancien ambassadeur du Sénégal en Russie, Souleymane Ndiaye, a pour sa part magnifié cette composition originale qu’est ‘’L’Islam sur la neige’’.

    ‘’Lorsque vous êtes à Moscou le vendredi, vous vous croyez  à Dakar, il y a trois grandes mosquées à Moscou où par exemple dans l’une ou l’autre, il y a au moins soixante à quatre-vingt mille personnes qui prient là-bas. L’Islam est fortement présente en Russie’’, dit-il.

    Selon la directrice du Centre culturel russe au  Sénégal, Oumy Sène, organisatrice de l’évènement, cette exposition prévue jusqu’au 8 octobre prochain, est née de la rencontre entre le directeur du musée-réserve  »l’Il ville de Sviyazhsk » de la République du Tatarstan de la Fédération de Russie, Artem Silkin, et le directeur général du Musée des civilisations noires, le professeur Hamady Bocoum lors de la dernière biennale de Dakar.

    FKS/OID

  • SENEGAL-CULTURE / Pencs de Dakar : un patrimoine menacé de disparition

    SENEGAL-CULTURE / Pencs de Dakar : un patrimoine menacé de disparition

    Par Mame Fatou Diouf

    Dakar, 21 sept (APS) – La presqu’île du Cap-Vert, du nom donné autrefois au terroir qui correspond à l’actuelle région de Dakar, était par le passé peuplé essentiellement de lébous, lesquels étaient communément surnommés ‘’Borom Ndakarou’’ (les propriétaires de Dakar). Le pays lébou était alors divisé en 12 pencs, ces places publiques où la communauté se retrouvait pour discuter, légiférer, juger ou célébrer mais qui, aujourd’hui, ont tendance à disparaitre sous la pression d’une urbanisation galopante.

    Avec une population de plus de quatre millions d’habitants (projections 2023 de l’ANSD), l’ancienne presqu’île du Cap-Vert est aujourd’hui une mégalopole cosmopolite qui se modernise à un rythme effréné.

    Les anciennes demeures léboues ont été pour la plupart vendues, tandis que d’autres sont devenues presqu’invisibles en raison de la modernisation de la ville.

    ‘’Il ne reste que quelques maisons authentiques qui passent presque inaperçues au milieu  d’immeubles et autres constructions modernes au niveau de Dakar-Plateau’’, explique Diossy Mbengue, un notable du penc de Mbot.

    Il indique que la plus grande partie de cette surface bâtie appartenaient aux lébous et que certaines maisons ont été vendues pour des questions d’héritage.

    D’autres familles léboues ont donné leurs propriétés en bail, dans la plupart des cas à des commerçants, en particulier les Libano-syriens.

    ‘’Les pencs actuellement à Dakar Plateau comme à la Médina sont envahis par les marchés et ont tendance à disparaitre en tant que patrimoine’’, fait remarquer l’écrivain Abdou Khadre Gaye, président de l’Entente des mouvements et associations de développement (EMAD).

    A la Médina, le constat est le même, dit-il, se réjouissant du fait que le penc de Santiaba, siège de la collectivité léboue, fait partie des quelques pencs qui ont conservé une partie de leur authenticité.

    ‘’Toutes les réunions et autres activités de la collectivité léboue se déroulent au penc de Santhiaba en raison de sa configuration qui offre une cour très large’’, explique Matar Diop, djambour de Dakar et l’un des trois djambour de Mbakeuneu.

    Un peuple originaire du Nil

    Jadis, les lébous vivaient sur la partie côtière de la région de Dakar, qui va du Plateau à Ouakam, ainsi qu’à Ngor et Yoff. Dakar-Plateau était la zone la plus densément peuplée, où la communauté léboue avait établi résidence autour de ‘’penc’’.

    Pour comprendre l’histoire de ce peuple traditionnellement pêcheurs, ‘’il faut d’abord remonter assez loin dans le temps’’, indique Abdou Khadre Gaye. ‘’L’historien Cheikh Anta Diop nous dit que cette population est venue des rives du fleuve Nil, en Egypte’’, confie le président de l’EMAD.

    Né au penc de Thieudème, à Dakar Plateau, Abdou Khadre Gaye est passionné par l’histoire de ses aïeux.

    ‘’C’est au 5ème siècle, avec l’occupation de l’Egypte par les Perses que les populations se sont déplacées et les lébous en même temps’’, révèle-t-il.

    D’après lui, les lébous sont passés par la Mauritanie, les royaumes du Tékrour et du Walo, au nord du Sénégal. C’est au moment où Ndiadiane Ndiaye, le premier roi du Djolof fonda en 1360 le grand Djoloff, qu’ils ont pactisé avec lui pour venir s’installer dans son royaume.

    Ils quittèrent ce royaume sous le règne d’un roi dictateur et sanguinaire et vinrent s’installer dans la presqu’ile du Cap-Vert, car refusant d’être réduits en servitude.

    ‘’Au niveau de la presqu’île du Cap-Vert, le premier village fondé s’appelait +Moukhère+ et le centre du village se trouvait au niveau du site actuel du Stade Léopold Sédar Senghor’’, déclare avec ardeur Abdou Khadre Gaye.

    C’est selon lui une épidémie de la maladie du sommeil qui a provoqué l’éclatement du village, dont les habitants se scindèrent en trois groupes.

    “Le premier groupe a fondé le village de Yoff qui a donné naissance à Ouakam, ensuite à Ngor. Ces trois villages constituent un trépied que l’on appelle +tank+ (pied en wolof). Les lébous disent +fii le tankk yèm+ [C’est ici la fin de la terre]’’, explique-t-il.

    Le deuxième groupe a créé le village de ‘’Bègne’’, dont l’emplacement est situé vers Hann-Bel Air. Ce village n’existe plus aujourd’hui.

    Le troisième groupe a fondé le village de Soumbédioune. C’est lors d’une réconciliation à la suite d’une querelle interne entre les habitants de Bégne et Soumbédioune, que les 12 pencs formés.

    Bataille pour l’occupation de Dakar-Plateau

    Selon des documents historiques, les premiers villages avaient été établis sur la Pointe de Dakar. Mais les Français voulaient s’installer dans cette zone, qu’ils considéraient comme étant plus habitable et, qui plus est, se trouve près de la mer et offrait une vue imprenable.

    Ils ont alors commencé à déguerpir les lébous pour les réinstaller sur les dunes de sable situées à l’époque au-delà de la rue Vincent. L’année 1914 fut une année cruciale, avec l’apparition d’une épidémie de peste.

    ‘’Certains dignitaires disent que cette épidémie a été inventée pour donner l’occasion de déguerpir les pencs’’, révèle Diossy Mbengue, notable et natif du penc de Mbot.

    Selon le président de l’EMAD, c’est à cette occasion que le colonisateur créa le ‘’village de ségrégation’’ de la Médina.

    Il explique que l’actuelle avenue Malick Sy, bordées alors de filaos, constituait la zone tampon séparant deux mondes : la ville française et la ville autochtone.

    Pour forcer les lébous à quitter leurs villages, les colons n’hésitaient pas à envoyer de exécutants de basses œuvres pour mettre le feu aux cases.

    Certains habitants acceptèrent de partir. Six pencs s’installèrent ainsi à la Médina, avant qu’une révolte des populations n’éclate.

    ‘’Les lébous ont des autels domestiques qu’on appelle ‘’Khamb’’ situés sur le site de l’actuelle école Bibi Ndiaye et les colons voulaient mettre le feu à ces ‘’khamb’’, relate-t-il.

    ‘’Armand Angrand [maire de Gorée en 1928 et de Dakar en 1934] nous raconte dans son livre qu’il y avait 5000 personnes au niveau de l’actuelle avenue Lamine Guèye angle Faidherbe, armées jusqu’aux dents pour dire si vous mettez le feu à une seule case, nous mettrons le feu au palais du gouverneur’’, déclare, ému, l’écrivain Abdou Khadre Gaye.

    Le gouverneur d’alors ainsi que le député Blaise Diagne et le guide religieux El Hadj Malick Sy se rendirent sur les lieux pour décanter la situation.

    ‘’Abdou Aziz Sy Al Amine nous a raconté que ce jour-là, El Hadj Malick Sy a fait un aller-retour pieds nus entre la zone où avaient eu lieu les émeutes et le palais du gouverneur, sans s’en rendre compte’’, raconte-t-il.

    Il s’agit ainsi, précise-t-il, du premier incident qui fit reculer les colons dans leur entreprise de déguerpissement des lébous.

    Un deuxième évènement dissuadera de nouveau le colon, selon Diossy Mbengue. A l’époque, dit-il, Farba Paye était le Jaaraf du penc de Mbot. On le surnommait le commandeur des abeilles.

    ‘’Il avait un pouvoir mystique énorme tiré d’un long séjour passé à Ouakam pour y apprendre le Coran mais surtout la sorcellerie’’, raconte Diossy Mbengue.

    ‘’Lorsque les brûleurs de cases sont arrivés à Mbot, ils l’ont trouvé au niveau de l’arbre penc. Il a refusé de quitter les lieux. Une dispute éclata et il sortit sa hache. Quand il y a eu cette querelle, il a frappé un coup de hache sur l’arbre et au lieu de sève, c’est du sang qui en est sorti. Alors, les brûleurs de case eurent peur’’, raconte le vieux Diossy Mbengue.

    Selon lui, ‘’c’est cet arbre qui abritait l’armée d’abeilles. Donc, il a fait ses incantations et les abeilles sont sorties en une grande nuée. Les brûleurs de cases, qui étaient sur des chevaux, se sont alors enfuis’’, poursuit-il.

    Quand El hadj Malick Sy prédisait la reconquête du Plateau

    Le troisième évènement fut la première Guerre mondiale, qui éclata en 1914. L’éclatement de ce conflit avait détourné l’attention des colons vers d’autres préoccupations, se souviennent les notables lébous.

    Mais compte tenu du fait que six pencs étaient déjà installés à la Médina, témoignent-ils, El Hadj Malick Sy a demandé aux habitants d’y rester, prenant exemple sur le Prophète Mohamed (PSL), qui a quitté la Mecque pour Médine avant de revenir, plus tard, pour la reconquérir.

    D’après Abdou Khadre Gaye, le guide spirituel avait alors déclaré : ‘’Je vous prédis que vous allez revenir reconquérir les terres de Dakar Plateau.’’

    ‘’Et effectivement, Blaise Diagne a été élu à cette même période premier député noir africain à siéger au Palais Bourbon. Ensuite, il a continué les transactions et les populations ont été dédommagées et on leur a redonné leurs terres du Plateau’’, explique-t-il.

    Il souligne que c’est El Hadj Malick Sy qui donna le nom de Médina au village de ségrégation. ‘’Le village devait s’appeler Ponty-ville, en hommage au gouverneur William Ponty, présent à Dakar au moment des émeutes et qui est décédé quelque temps après’’, renseigne Matar Diop, un notable lébou.

    Il indique que c’est à partir du village de ségrégation que sont nés six pencs : Santiaba, Mbakeuneu, Thieurigne, Diécko, Ngaraf et Kaay Ousmane Diène.

    ‘’Mbakeuneu est le premier penc qui s’est installé en 1914 à la Médina et qui a donné naissance au penc de Santiaba. Mais nous sommes tous liés par les liens de parenté, car les lébous se mariaient entre eux’’, renseigne-t-il.

    ‘’Il y a également six penc à Dakar-Plateau : les penc de Mbot, de Gouye Salaan, Thieudème, Yakk Dieuf, Hock [qui n’existe pratiquement plus, mais qui a donné naissance à Fann Hock] et Kaay Findew’’, souligne Matar Diop.

    Chaque penc renvoie à une famille fondatrice

    Selon l’écrivain Abdou Khadre Gaye, chaque penc renvoie à une famille bien déterminée, laquelle est sa fondatrice. Il en est ainsi des ‘’pencs Thieudème et Kaay Findiw’’ reliés à la famille Mbengue et du penc de ‘’Mbot’’, qui renvoie à la famille Paye.

    Le penc ‘’Yakk Dieuf’’ relève de la famille Samb, et ‘’Hock’’ de celle des Guèye. Le penc de  ‘’Santiaba’’ doit son existence aux Diop, tandis que ‘celui de ’Thieurigne’’ est relié aux  Ndoye. ‘’Diécko et Ngaraaf’’ renvoient à la famille Diagne.

    Les pencs ‘’Mbakeuneu, Kaay Ousmane Diène et Gouye Salaan’’ renvoient respectivement aux familles Mbaye, Diène et Dione’’, explique l’écrivain.

    Il regrette aujourd’hui que les pencs, qui représentent un patrimoine historique, tendent à disparaitre.

    ‘’Les espaces sont laissés à l’abandon et ont tendance d’année en année à se détériorer et pour pouvoir les conserver, on devrait les préserver comme un patrimoine national’’, plaide-t-il.

    En attendant, Abdou Khadre Gaye se bat corps et âme au quotidien pour conserver ce patrimoine et faire aussi revivre la culture léboue à travers ses écrits et l’association qu’il préside.

    Il précise que le ‘’Festival Mémoire des pencs’’, organisé tous les ans, entre dans le cadre de ce combat pour la préservation de ce patrimoine matériel et immatériel.

    L’écrivain projette aussi de sortir l’année prochaine un nouveau roman ‘’Le rêve du baobab’’.

    ‘’C’est l’histoire d’un jeune qui va à la découverte de sa ville natale qu’il ne connait pas. Une occasion pour raconter l’histoire des pencs et des légendes lébous’’, explique l’auteur.

    MFD/FKS/ASG/OID

  • SENEGAL-CULTURE / Le RESPAC souligne l’urgence de la structuration du cinéma sénégalais

    SENEGAL-CULTURE / Le RESPAC souligne l’urgence de la structuration du cinéma sénégalais

    Dakar, 19 sept (APS) – Le président du Réseau des entreprises sénégalaises de production audiovisuelle et cinématographique (RESPAC), Oumar Sall a souligné, mardi, l’urgence de la structuration du cinéma sénégalais pour aider à son développement.

    « Aujourd’hui, nous avons des urgences méconnues par la gouvernance actuelle de la cinématographie et de l’audiovisuelle et qui touchent la structuration du secteur. Les gens ne comprennent pas les priorités des acteurs », a-t-il dit lors d’une rencontre de partage avec des partenaires financiers.

    Selon lui, ce réseau des entreprises sénégalaises de production audiovisuelle et cinématographique dont la mission est de porter la défense de ses membres et de leurs sociétés, travaille pour avoir un environnement sain afin de maitriser le cadre macroéconomique et avoir une industrie cinématographique et audiovisuelle et un écosystème favorable.

    « Le RESPAC, c’est la défense de nos entreprises, de la création, de l’emploi. Nous avons un outil, le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (FOPICA) et nous ne remercierons jamais assez le chef de l’Etat pour l’avoir alimenté, mais il y a un gros problème de rationalisation et de structuration et de pérennisation de ce fonds », a fait savoir Oumar Sall, par ailleurs directeur général de « Cinékap » , une maison de production qui a remporté deux Etalons d’or de Yennenga, en 2013 et en 2017, avec les films « Tey » (2012) et « Félicité » (2017) du réalisateur Alain Gomis.

     »Le cinéma sénégalais est en otage depuis un an. (…) on laisse les problèmes de structuration pour en faire un cinéma événementiel », a t-il déploré.

    Il a dénombré de nombreux chantiers sur lesquels il est urgent de travailler aujourd’hui, à savoir, la mise en place de financements innovants, d’un fonds de garantie ou d’une agence de crédit d’impôt.

    « Il faut qu’on accompagne le capital humain pour permettre une formation et une professionnalisation du secteur », a t-il plaidé.

     »Nous réfléchissons sur les démarches à adopter pour rendre nos voix audibles avec les Gafam (l’acronyme des géants du web) afin qu’ils participent au financement du cinéma. Le respect des quotas pour les films nationaux dans les salles de cinéma implantées ici, le problème de la distribution, de l’exploitation des films, et l’employabilité sont également des urgences, car le cinéma est un métier digne », a dit le président du RESPAC qui annonce pour bientôt l’organisation des assisses des industries cinématographiques et audiovisuelles.

    Les producteurs Mokhtar Ndiouga Ba, Magui Awadi, Djibril Dramé et le distributeur Ousseynou Thiam membres de ce réseau ont abondé dans le même sens « pour la survie » de l’entreprise cinématographique.

    FKS/OID/AB

  • AFRIQUE-CINEMA / Le 13e Festival du film africain de Louxor va rendre hommage à Safi Faye

    AFRIQUE-CINEMA / Le 13e Festival du film africain de Louxor va rendre hommage à Safi Faye

    Dakar, 18 sept (APS) – La 13e édition du Festival du film Africain de Louxor (LAFF en anglais) prévue du 19 au 25 avril 2024 en Egypte va rendre hommage à la réalisatrice sénégalaise Safi Faye, première femme cinéaste d’Afrique subsaharienne, décédée en mars dernier, a-t-on appris des organisateurs.

    La cofondatrice et directrice du festival, la réalisatrice Azza Elhosseiny, a indiqué que cet hommage comprendra la publication d’un livre sur sa carrière et son œuvre.

    ‘’Ses films [Les films de Safi Faye] étaient connus pour leur puissante représentation de la vie des femmes africaines et des réalités des agriculteurs africains’’, a-t-elle souligné sur le site dédié à l’évènement.

    Safi Faye a réalisé plusieurs films inspirés de son village natal Fad’jal dans la région de Fatick (Centre) avec notamment les docu-fictions ‘’Kaddu Beykat ou Lettre paysanne’’ (1975) sur la souveraineté alimentaire, les conséquences de la sécheresse et l’exode rural.

    Elle a aussi réalisé  »Fad’jal » (1979) ou la chronique d’un village sérère, un documentaire qui revient sur les préoccupations des villageois relatives à la terre, au travail et à la production agricole.

    Sa fiction ‘’Mossane’’ (1996) aborde plusieurs thématiques avec comme toile de fond le mariage forcé.

    Cette édition du festival africain de Louxor a pour parrain le réalisateur égyptien Khairy Beshara, ‘’l’un des fondateurs de la vague du nouveau réalisme dans le cinéma égyptien », a déclaré le fondateur et président du festival, le scénariste Sayed Fouad El-Guenary.

    ‘’Ce choix est basé sur la qualité des films de fictions et documentaires qu’il a réalisés. Des œuvres qui incarnent les préoccupations et les rêves des petites gens. Ses œuvres ont marqué le paysage de l’industrie cinématographique égyptienne vieille de 127 ans’’ a-t-il expliqué.

    Dans le cadre de cet hommage à Beshara, un livre autobiographique mettant en lumière la personne et son œuvre sera publié par le festival.

    LAFF a lancé son appel à films vendredi dernier jusqu’au 25 novembre prochain.

    Le Festival du film Africain de Louxor est conçu et organisé par la Fondation des jeunes artistes indépendants (ISF), précise le texte publié sur le site du festival

    Il s’agit du premier festival organisé par une organisation civile à but non lucratif en 2011 avec le soutien et le parrainage du ministère de la Culture égyptien et le soutien des ministères des Affaires Etrangères, du Tourisme et des Antiquités, de la Jeunesse et des Sports.

    Il est parrainé par la Banque nationale d’Egypte en coopération avec le gouvernorat de Louxor et le Syndicat des professions cinématographiques, note le texte.

    NAN/FKS/SBS/OID/AKS

     

  • SENEGAL-LITTERATURE / « Peuple de l’eau », un hymne aux îles du Saloum

    SENEGAL-LITTERATURE / « Peuple de l’eau », un hymne aux îles du Saloum

    Dakar, 18 sept (APS) – Le dernier recueil de poèmes de l’écrivain Issa Damaan Sarr intitulé « Peuple de l’eau », constitue un hymne exprimant la joie, la nostalgie mais aussi la reconnaissance d’un enfant à son terroir d’origine, en l’occurrence les îles du Saloum précisément Niodior et à son peuple les Ñoominka.

    « Ce recueil part d’un besoin d’exprimer ma reconnaissance pour ce que ce peuple m’a donné et aussi c’est lorsqu’on quitte son île qu’on le découvre, car au-delà de la reconnaissance et de la gratitude, il y a une certaine nostalgie », a expliqué l’auteur.

    L’ouvrage édité en 2023 par Al Fàruq édition/Jimsaan présente une  »image globale »  du pays serer Ñoominka niché dans le delta du Saloum (centre du Sénégal) où l’auteur va au-delà de ce qui est retenu de cet espace touristique, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2011.

    A travers 35 poèmes, Issa Damaan Sarr dépeint le tableau des us et coutumes de ce peuple insulaire, dont les origines remonteraient autour du Nil, en Egypte.

    Outre la culture Serer et ses croyances, le poête évoque notamment la figure de  »Maama Ngéecc » ou encore des ‘’Maad pangool’’, des esprits rois auxquels il dédie des vers dans le recueil.

    Les questions environnementales sont également prises en charge par l’auteur. Il en est ainsi avec le thème central du recueil : l’eau, une question « vitale et fondamentale », selon l’auteur, insistant sur les problématiques sociales et historiques de son royaume d’enfance.

    Se présentant comme « la bouche de la nature », Issa Damaan Sarr chante dans le poème intitulé « Delta, mon amour ! », « Aucune pollution, aucune souillure ne saura étouffer mon amour pour lui ».

    « L’idée était de faire découvrir ce terroir, ce pays parce qu’à chaque fois que l’on parle du delta du Saloum, on pense au tourisme, à l’environnement, à la belle nature, aux mangroves, mais il y a un peuple, une communauté qui est là et qui interagit avec cet environnement. Ce peuple a un vécu historique et culturel très riche », a encore fait valoir l’écrivain.

    « Dans une langue précise et lumineuse, il révèle la texture de leur sensibilité au monde, leurs chemins anciens et nouveaux à travers les sables du Sahara et les embruns de l’Atlantique », souligne le préfacier à la quatrième de couverture de l’ouvrage, Felwine Sarr.

    Selon cet universitaire, également originaire des îles du Saloum « le verbe poétique de Damaan rend à ces élans de vie, dans l’espace du langage, leur incandescence et leur mystère ».

    Spécialisé en études africaines, Issa Damaan Sarr prépare actuellement une thèse de doctorat à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il est également cofondateur de la plateforme « Firi » dédiée à l’oralité, à la traduction et à la diffusion des savoirs. Il écrit en français et en serer

    Le recueil « Peuple de l’eau » a été lauréat en 2022 du prix Ibrahima Sall du concours  »Parlons poésie ». Ce qui a prévalu la publication du manuscrit, cette année par Al Fàruq édition/Jimsaan.

    FKS/ADL/SMD/MTN