Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-HISTOIRE-PATRIMOINE-INITIATIVE / Des cadres du Sine veulent faire construire un mausolée pyramidal dédié au roi Sann Moon Faye

    SENEGAL-HISTOIRE-PATRIMOINE-INITIATIVE / Des cadres du Sine veulent faire construire un mausolée pyramidal dédié au roi Sann Moon Faye

    Dakar, 18 août (APS) – L’écrivain et représentant de l’institution royale du Sine (centre), Cheikh Diouf, a déclaré vendredi à l’APS porter, avec des amis, un projet de construction d’un mausolée pyramidal dédié à Sann Moon Faye, l’un des rois du Sine.

    « Ce projet est l’un des vastes chantiers prévus par un comité d’initiative dont l’objectif est de réhabiliter et de revaloriser les sites et les monuments historiques du Sine », a-t-il annoncé.

    L’initiative est née d’un constat selon lequel le Sine – un ancien royaume correspondant aujourd’hui à la région de Fatick (centre) – ne s’approprie pas suffisamment son histoire et sa culture, selon M. Diouf.

    « C’est un constat général : ceux qui doivent être nos références et nos repères sont victimes de l’oubli. Et lorsqu’une société oublie ses repères, elle se perd, et ne sait plus où elle va, elle vivote », a-t-il souligné dans une interview donnée à l’APS.

    Devant ce constat, Cheikh Diouf a pris l’initiative, avec des amis, de « ramener dans la mémoire des hommes quelques icônes de l’histoire du Sine, des gens qui se sont fait connaître par le passé et ont donné l’exemple en termes de valeurs », a expliqué l’écrivain et représentant de la chefferie traditionnelle du Sine.

    L’historien et chercheur Sobel Dione, Dr Birane Sène, enseignant au département d’anglais de l’université Cheikh-Anta-Diop et interprète à l’Assemblée nationale, le médecin et radiologue Ismaïla Ngom, l’enseignant Mamadou Lamine Touré, et Cheikh Diouf entretiennent de concert le projet de construction de ce mausolée dédié au roi Sann Moon Faye, qui, de 1871 à 1877, assura la succession de Coumba Ndoffène Fa Maak Diouf (1847-1871).

    Selon M. Diouf, des initiatives similaires ont déjà prospéré à Diakhao, une commune de la région de Fatick, qui fut capitale du royaume du Sine.

    Grâce à de telles entreprises, des sites historiques de la zone ont été réhabilités sous la houlette de Mame Birame Diouf et de Mbagnick Ndiaye, deux anciens ministres de la Culture, a-t-il rappelé.

    Cette entreprise de réhabilitation du patrimoine historique du Sine a bénéficié du soutien de l’Unesco, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.

    « Beaucoup de tombeaux ont été réhabilités, la résidence des lingeer et des reines de Diakhao également. C’est aussi le cas des mausolées de Coumba Ndoffène Fa Maak Diouf, à Ndofane No Maad, et de Coumba Ndoffène Fa Ndeb Diouf (1897-1923) », a poursuivi Cheikh Diouf.

    « Une campagne de diabolisation »

    Coumba Ndoffène Fa Ndeb Diouf, a-t-il rappelé, est très connu dans l’histoire du Sine pour avoir témoigné, devant l’administration coloniale, de la droiture et de la dignité de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le 7 juin 1903.

    Cheikh Diouf cite aussi le mausolée du roi Maïssa Waly Dione (1229-1230) à Mbissel comme l’un des sites historiques déjà réhabilités par le ministère de la Culture.

    « Nous avons constaté que la figure de Sann Moon Faye, l’un des principaux personnages de l’histoire politique du Sine, a été lésée dans cette entreprise de sauvegarde du patrimoine historique local. Volontairement ou involontairement ! C’est quelqu’un qui a été victime d’une campagne de diabolisation. Il est décrit comme un tyran sanguinaire, mais ce que nous disent de lui l’histoire et les anciens n’a rien à avoir avec cette description de Sann Moon Faye », a expliqué M. Diouf.

    Ses amis et lui veulent apporter leur « contribution » à l’œuvre de réhabilitation entamée par les anciens ministres de la Culture Mame Birame Diouf et Mbagnick Ndiaye, a-t-il dit en revenant à cette initiative.

    Cheikh Diouf et ses collaborateurs, au-delà de faire construire un mausolée digne de la dimension historique de Sann Moon Faye, veulent transmettre ses qualités à leurs contemporains.

    Selon M. Diouf, la mairie de Diaoulé, dans le territoire duquel le roi est mort en 1877, soutient l’initiative. Sous l’égide de son maire, Abdou Khadre Ndiaye, cette commune a affecté un site au futur mausolée.

    Les descendants du roi Sann Moon Faye, dont la famille du défunt général Waly Faye (il fut chef de la Gendarmerie nationale), et des habitants du Sine soutiennent également l’entreprise menée par Cheikh Diouf, Sobel Dione, Ismaïla Ngom, Dr Birane Sène et Mamadou Lamine Touré.

    « Un lieu de tourisme, facteur de développement »

    Le futur mausolée devrait coûter 8.082.900 francs CFA, selon les estimations faites, a avancé Cheikh Diouf.

    Selon lui, les sites évoquant la mémoire du défunt roi se trouvent à différents endroits, qui vont de Ndiongolor, où se trouve une lance lui appartenant, à Khodjil, où il mourut « après une rude bataille » qui l’opposa à son neveu Sémou Mack Diouf, lequel assura sa succession à la tête du royaume (1877-1880).

    Une margelle sera construite à Ndiongolor, dans la commune de Diouroup, pour préserver la lance du défunt roi, selon M. Diouf. « C’est un symbole que nous devons conserver. Personne n’a pu retirer cette lance de la terre dans laquelle elle est enfouie » depuis près d’un siècle et demi, a ajouté l’écrivain.

    Il veut, avec ses amis, faire du futur mausolée et des ouvrages dédiés à Sann Moon Faye un site touristique. « Ce sera un lieu de tourisme. Qui connaît le tourisme sait que c’est un facteur de développement […] Des infrastructures de cette nature peuvent donner une visibilité touristique à la zone. »

    Le futur musée de l’Histoire du Sine

    Cheikh Diouf et ses amis veulent mettre en œuvre un projet de « valorisation » du champ de bataille de Djilass, très célèbre dans l’histoire du Sine. « C’est là que l’armée française, dirigée par Pinet-Laprade, a été battue, le 13 mai 1859, par le Buur Sine Coumba Ndoffène Famaak. »

    M. Diouf et ses collaborateurs, des cadres pour la plupart, veulent faire de même pour d’autres rois du Sine, dont Wagane Coumba Sandiane Faye (1534-1634).

    Le comité d’initiative qu’il dirige veut aider l’institution royale du Sine à dérouler un projet patrimonial de taille : la construction du musée de l’Histoire du Sine. M. Diouf et ses amis soutiennent notamment le volet scientifique du projet et aident la maison royale de Diakhao à trouver des partenaires capables de le financer.

    Pour y arriver, a-t-il dit, le ministère de la Culture et du Patrimoine historique, ainsi que sa direction chargée du patrimoine culturel, seront sollicités.

    En attendant, Cheikh Diouf et ses collaborateurs préparent la maquette, la brochure, le devis et le plan du futur musée.

    FKS/ESF/BK

  • SENEGAL-CINEMA-TEMOIGNAGES / Mentor Ba, « une grosse perte pour le cinéma sénégalais » (réalisateur)

    SENEGAL-CINEMA-TEMOIGNAGES / Mentor Ba, « une grosse perte pour le cinéma sénégalais » (réalisateur)

    Dakar, 18 août (APS) – La disparition de l’acteur sénégalais Mentor Ba, décédé jeudi à Dakar, est ‘’une grosse perte pour le cinéma sénégalais’’, a affirmé le réalisateur Fabacary Assimby Coly, saluant la mémoire la mémoire d’un ‘’acteur très discipliné sur le plateau’’.

    Ba, qui a joué dans plusieurs séries et films sénégalais, a été inhumé le même jour à Touba, a annoncé son frère Me Khoureyssi Ba sur sa page Facebook.

    ‘’Dieu est Dieu. Ma mère n’est pas encore ensevelie que mon petit frère adoré Mentor Ba (ABG dans la série Golden de Marodi) nous quitte également’’, a écrit son frère pour annoncer la triste nouvelle.

    ‘’C’est une grosse perte pour le cinéma sénégalais‘’, a déploré le réalisateur sénégalais Fabacary Assimby Coly, après avoir été joint par téléphone. Le défunt était un ‘’passionné, un acteur très discipliné sur le plateau’’, a-t-il témoigné. Selon lui, ‘’il respecte les horaires de travail et est toujours à l’écoute. C’est un acteur exemplaire et même si carrière a connu une ascension fulgurante, il est resté le même’’.

    Fabacary Assimby Coly a travaillé avec lui dans le pilote d’une série intitulée ‘’Dantec’’ et produite par TV5. Il dit l’avoir rencontré lors du casting du film ‘’Xalé’’ de Moussa Sène Absa.

    ‘’En 2014, il avait accompagné sa fille pour le casting d’une série et avec Moussa Sène Absa, nous lui avions demandé de passer le casting. Il avait timidement décliné, mais nous avions insisté. Il avait finalement accepté et prit goût au casting’’, raconte Fabacary Assimby Coly.

    Il retient aussi de lui un professionnel qui a ‘’partagé beaucoup d’amour et d’humanité sur les plateaux de tournage’’. Le réalisateur sénégalais estime qu’il a été ‘’au service de l’art’’.

    ‘’Mon Grand Mentor Ba ! Ton voyage va bouleverser beaucoup de projets artistiques, mais vas en paix éclairer d’autres cieux’’, écrit-il.

    L’acteur Mentor Ba a aussi joué dans la série ‘’Golden’’, réalisée par la maison de production Marodi Tv.  L’actrice Amélie Mbaye, son épouse dans cette série, a aussi dit toute sa peine.

    ‘’Je ne trouve pas les mots, je suis anéantie, meurtrie, je viens d’apprendre le départ de mon cher et tendre ami, frère, complice, époux dans Golden, mon Albad à moi, mon ABG… Adieu mon Mentor Ba. Repose en Paix mon ami’’, écrit-elle sur son mur.

    De jeunes acteurs et de nombreux artistes ont salué la mémoire de celui qui était fraternellement appelé ‘’Père Mentor Ba’’.

    L’acteur a joué dans les films ‘’Saloum’’ du réalisateur français Jean Luc Herbulot et ‘’Xalé, les blessures de l’enfance’’ de Moussa Sène Absa, deux fictions qui seront projetés à la 17ème édition du festival cinémas d’Afrique de Lausanne en Suisse, qui a démarré jeudi.

    Sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages ont fusé pour magnifier les qualités humaines de l’acteur et sa passion pour le cinéma. 

    FKS/ASG

  • SENEGAL-CINEMA-NECROLOGIE-REACTION / Le directeur de la cinématographie salue la mémoire de Mentor Ba, décédé jeudi, à Dakar

    SENEGAL-CINEMA-NECROLOGIE-REACTION / Le directeur de la cinématographie salue la mémoire de Mentor Ba, décédé jeudi, à Dakar

    Dakar, 17 août (APS) – Le directeur de la cinématographie, Germain Coly, a salué la mémoire de l’acteur sénégalais Mentor Ba, décédé jeudi, à Dakar, en soulignant que le défunt avait ‘’marqué le monde du cinéma sénégalais et international’’.

    ‘’C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de monsieur Mentor Ba. Acteur hors pair, monsieur Ba a marqué le monde du cinéma sénégalais et international’’, a-t-il écrit dans un post publié sur sa page Facebook.

    Selon Germain Coly, les performances de l’acteur de la série ‘’Golden’’ et de plusieurs films, dont ‘’Saloum’’ de Jean-Luc Huberlot et ‘’Xalé, les blessures de l’enfance’’ de Moussa Sène Absa, ‘’témoignent à suffisance de son talent inné’’, au point d’être distingué ‘’Face of the Year made in Sénégal’’ (Visage de l’année made in Sénégal) en 2013.

    ‘’Sa riche contribution au développement du cinéma africain aura marqué tous les amoureux du septième art’’, a ajouté le directeur de la cinématographie, avant de présenter les plus ‘’sincères condoléances’’ du ministère de la Culture et du Patrimoine historique à la famille de Mentor Ba, ‘’à ses proches et à toute la communauté cinématographique, en cette douloureuse circonstance’’.

    FKS/BK/ESF

  • SENEGAL-LITTERATURE-DISTINCTION / Aliou Sow a remis le trophée du ‘’Grand prix du chef de l’Etat pour les lettres’’ à Cheikh Hamidou Kane

    SENEGAL-LITTERATURE-DISTINCTION / Aliou Sow a remis le trophée du ‘’Grand prix du chef de l’Etat pour les lettres’’ à Cheikh Hamidou Kane

    Dakar, 17 août (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine Historique, Aliou Sow, a annoncé avoir remis, mercredi, à l’écrivain et homme politique Cheikh Hamidou Kane son trophée du ‘’Grand prix du chef de l’Etat pour les lettres’’ et un chèque de vingt millions de francs CFA.

    La cérémonie s’est déroulée au domicile dakarois de l’écrivain, auteur du célèbre roman ‘’L’Aventure ambiguë’’ paru en 1961, devant les membres de sa famille et d’anciens ministres de la République.

    ‘’Ce mercredi 16 août 2023, (…) je me suis rendu chez le patriarche Cheikh Hamidou Kane, figure emblématique de l’excellence sénégalaise, pour lui remettre, au nom du président de la République, le chèque de 20.000.000 F CFA représentant le Grand Prix et les trophées’’, a dit M. Sow dans un communiqué parvenu à l’APS.

    Aliou Sow dit avoir également transmis le message de félicitations, de remerciements, de gratitude et d’hommage du président de la République qui éprouve pour lui ‘’une profonde affection et un grand respect’’.

    ‘’J’ai eu le plaisir de saluer les grandes qualités intellectuelles du patriarche tout en me réjouissant de l’importance et de l’universalité des valeurs célébrées dans ses œuvres mondialement connues, notamment +L’aventure ambiguë+’’, a fait valoir le ministre de la Culture.

    Le ministre était accompagné des directeurs du Livre et de la Lecture, Ibrahima Lo, celui du Patrimoine culturel, Omar Badiane et de l’Administration générale et de l’Equipement, Alioune Palla Mbaye.

    Du côté de la famille de Cheikh Hamidou Kane, étaient aussi présents les anciens ministres Abdoulaye Elimane Kane (Culture sous le règne de Abdou Diouf), Amadou Kane (Economie et des Finances sous Macky Sall), par ailleurs ancien directeur général de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (BICIS).

    Étaient aussi de la partie l’ancien ministre de la Culture et ex-ambassadeur du Sénégal au Canada Baba Wone, Ibrahima Niang (ministre de l’Éducation) et l’écrivain Fadel Dia.

    ‘’Nos échanges nous ont replongé dans le Sénégal des grandes valeurs, du beau et grand Sénégal, résultat d’une succession d’efforts et d’actes patriotiques de plusieurs générations et de gouvernements. La visite a été marquée par des témoignages touchants et très pédagogiques, illustrant l’impact indélébile de la culture sur notre société et rappelant ainsi son rôle essentiel dans toutes les initiatives de développement socio-économique’’, a expliqué le ministre Aliou Sow.

    La famille de l’auteur du roman ‘’Les gardiens du temple’’ paru en 1995 a salué ce geste de reconnaissance de la République et a exprimé sa profonde gratitude au président Macky Sall avant d’ajouter ses propres mots de satisfaction et de remerciements à l’endroit du Président Macky Sall.

    ‘’Ce geste symbolise la reconnaissance des dignes fils et filles du Sénégal de leur vivant et témoigne de la force exceptionnelle de notre héritage culturel’’, dit le ministre rapportant les paroles du doyen de la famille Kane.

    Aliou Sow a annoncé l’organisation d’une cérémonie officielle d’hommage sous la présidence du chef de l’Etat Macky Sall.

    Lors du Conseil des ministres du 18 janvier dernier le chef de l’Etat Macky Sall par décret avait décerné le ‘’Grand Prix du Chef de l’Etat pour les Lettres’’, à l’écrivain Cheikh Hamidou Kane ‘’pour l’ensemble de son œuvre et sa contribution exceptionnelle au rayonnement culturel du pays, à titre exceptionnel et hors compétition’’.

    Cette décision concernait aussi l’écrivaine Aminata Sow Fall, honorée par le ‘’Grand prix du chef de l’Etat pour les lettres ‘’ à titre exceptionnel et hors compétition pour l’ensemble de ses œuvres.

    Le président Sall avait informé le conseil sur ‘‘la nécessité de célébrer les figures emblématiques de notre Nation et de les offrir en modèles à la jeune génération.

    Le romancier Cheikh Hamidou Kane a été ministre sous Léopold Sédar Senghor. Il sera affecté au Nigéria après la crise de 1962, car soupçonné d’être proche de Mamadou Dia l’ancien président du Conseil.

    FKS/OID/AKS

  • SENEGAL-SUISSE-ARTS  / Le journaliste Baba Diop, parrain de la 17e édition du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne

    SENEGAL-SUISSE-ARTS / Le journaliste Baba Diop, parrain de la 17e édition du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne

    Dakar, 16 août (APS) – Le journaliste et critique de cinéma sénégalais Baba Diop déclare avoir été désigné parrain de la 17e édition du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne (Suisse) prévue de jeudi à dimanche prochains.

    ‘’J’ai eu l’honneur de signer l’édito de la plaquette de présentation de cette 17e édition du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne’’, lequel ‘’m’a demandé d’être le parrain’’ de la manifestation, a annoncé Diop.

    ‘’C’est un honneur pour les critiques sénégalais, voire africains, à travers ce geste’’ des organisateurs, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

    Baba Diop, journaliste à la radio privée Sud FM et formateur (cinéma) à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord), affirme avoir pris part à six éditions de ce festival qui fête dix-sept ans d’existence.

    Le Festival cinémas d’Afrique de Lausanne a la particularité d’être un festival sans compétition, ni prix, selon Baba Diop.

    ‘’C’est un festival de cinéphiles où les films d’Afrique vont à la rencontre d’un autre public, hors du continent africain. Les cinémas africains participent aux cinémas du monde par le savoir-faire, l’esthétique et l’approche de ces cinéastes’’, explique-t-il.

    ‘’Avant l’entrée en automne, faire de Lausanne une ville ensoleillée d’images venues d’Afrique est gage d’amour, d’ouverture d’esprit, de sensibilité et de partage’’, écrit-il dans un éditorial publié sur le site du festival.

    Diop ajoute : ‘’Le cinéma n’appartient ni à un pays ni à un continent, il est patrimoine de l’humanité en ce qu’il nous donne comme réflexion ; en ce qu’il nous fait parvenir le souffle créateur des faiseurs d’images et de par l’invite au voyage immobile face à l’écran géant.’’

    Soixante-huit films venant de 29 pays, dont quatre films sénégalais, ont été sélectionnés pour l’édition 2023 du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne.

    ‘’L’argent, la liberté, une histoire de francs CFA’’ de Katy Léna Ndiaye fait partie des films sénégalais en lice, de même que ‘’Saloum’’ de Jean-Luc Herbulot, ‘’Xalé, les blessures de l’enfance’’ de Moussa Sène Absa et ‘’Le Mouton de Sada’’ de Pape Bounama Lopy.

    S’y ajoutent ‘’Boussa’’ d’Azedine Kasri (Algérie), ‘’L’envoyée de Dieu’’ d’Amina Abdoulaye Mamani (Niger) et ‘’Le spectre de Boko Haram’’ de Cyrielle Raingou (Cameroun).

    Le Nigeria est représenté par ‘’Mami Wata’’ de Fiery Obasi, l’Angola par ‘’Our Lady of the Chinese Shop’’ d’Ery Claver, et l’Egypte par ‘’Big Little Women’’ de Nadia Fares.

    Le Kenya est aussi présent à travers ‘’Shimoni’’ d’Angela Wanjiku Wamai.

    Créativité et originalité du cinéma cap-verdien

    Le Festival cinémas africains de Lausanne, avec le partenariat du FESPACO, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, propose une innovation dénommée ‘’Réalité virtuelle 360’’, par laquelle des films ‘’sont réalisés dans un nouveau langage technologique, fascinant et immersif’’.

    Cette année, il fait un gros plan sur le cinéma cap-verdien pour témoigner de son originalité et de sa créativité.

    ‘’Connu mondialement pour ses musiciens, le Cap-Vert est également riche en cinéastes dont les productions connaissent un essor important. À l’image du pays, la cinématographie cap-verdienne est très éclectique et propose aussi bien des fictions que des documentaires ou des films expérimentaux. Les films présentés […] témoignent de cette créativité et de cette originalité’’, soulignent les organisateurs dans un communiqué.

    Ils proposent par ailleurs une rétrospective consacrée au travail de la productrice tunisienne Dora Bouchoucha, ‘’figure majeure du cinéma tant en Tunisie qu’à l’international, reconnue pour son soutien au cinéma d’auteur et son rôle dans la promotion du cinéma africain’’.

    Elle animera un masterclass, samedi, une opportunité pour les participants d’en apprendre davantage sur son parcours et les défis auxquels elle a été confrontée en tant que productrice.

    Des films sur l’art culinaire africain, la musique et l’art plastique figurent dans le programme du festival.

    FKS/BK/ESF

  • SENEGAL-CULTURE-DANSE / L’Ecole des sables annonce un stage « 100% sabar » en octobre

    SENEGAL-CULTURE-DANSE / L’Ecole des sables annonce un stage « 100% sabar » en octobre

    Dakar, 16 août (APS) – L’École des sables de Toubab Dialaw, située à 50 kilomètres au sud de Dakar, va organiser un stage « 100% sabar », du 23 octobre au 5 novembre prochains, annonce un communiqué transmis mercredi à l’APS.

    Ce stage organisé pour la deuxième année consécutive est ouvert aux candidats jusqu’au 25 septembre prochain avec un formulaire à remplir sur le site web de l’École des sables.

    « Ce sera un voyage de découverte de la danse sabar (une spécificité sénégalaise dérivée du mbalax) dans sa globalité culturelle », ont expliqué les organisateurs.

    « L’occasion sera donnée aux participants d’expérimenter les pratiques, les rythmes et l’histoire de cette danse afin d’alimenter son développement et sa créativité. Ils apprendront aussi la technique Germaine Acogny qui est la pratique fondamentale de l’école et vont pratiquer les percussions du sabar », ajoutent-ils.

    Des sessions de recherche créative, des cours de percussions sabar, le partage de savoir et une excursion culturelle seront proposés aux participants, renseigne la même source.

    Le stage ouvert aux danseurs et aux intervenants du mouvement dans le monde entier va rassembler 45 participants dont six places réservées aux musiciens désireux de développer leurs compétences en matière de percussions sabar et leur musicalité.

    Le Centre international des danses africaines traditionnelles et contemporaines, communément appelé « École des Sables » a été lancé en juin 2004, à l’initiative de la danseuse franco-sénégalaise Germaine Acogny et de son mari Helmut Vogt.

    Il est géré par l’association « Jant-Bi » et se veut une école professionnelle avec un enseignement théorique et pratique, un laboratoire de recherche et un espace de rencontres et d’échanges, de conférences et de résidences artistiques pour les danseurs d’Afrique et de tous les continents.

    FKS/MD/BK

     

  • SENEGAL-CULTURE / Le concours ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ lancé d’ici à septembre (Présidente comité d’organisation)

    SENEGAL-CULTURE / Le concours ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ lancé d’ici à septembre (Présidente comité d’organisation)

    Dakar, 15 août (APS) – Le concours de beauté ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ sera lancé d’ici à septembre à Kaffrine, a annoncé à l’APS la présidente de son comité d’organisation, Aminata Badiane.

    ‘’Le Lancement officiel est prévu d’ici au mois de septembre, on n’a pas la date exacte parce qu’on attend le ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow qui doit nous donner la date exacte. Cela ne va pas tarder, il va bientôt annoncer la date’’, a-t-elle déclaré dans un entretien téléphonique.

    La présidente du comité d’organisation, rentrée récemment des Jeux de la Francophonie organisée à Kinshasa en République démocratique Congo, informe que ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ sera co-organisée avec le ministère de la Culture.

    ‘’Le ministre de la Culture a institutionnalisé l’évènement. +Miss Sénégal nouvelle vision+, ce sera une co-organisation entre le comité et le ministère de la Culture. Nous allons organiser cela ensemble. Nous avons choisi Kaffrine où se fera le lancement officiel. Tout dépend de l’agenda du ministre. Il va bientôt nous annoncer la date. On est en collaboration maintenant », fait valoir la présidente.

    Elle a expliqué qu’elle était venue à Kinshasa dans le but de  »faire la promotion culturelle du pays et de vendre sa destination ».

    ‘’Le ministère de la Culture et du Patrimoine historique nous avait donné cette opportunité de pouvoir partir avec la délégation pour représenter le Sénégal. Nous, en tant que comité d’organisation de Miss Sénégal, notre mission était de faire la promotion culturelle, vendre la destination de notre pays. C’est la raison pour laquelle nous étions en RDC », dit-elle

    L’édition 2023 de  »Miss Sénégal nouvelle vision », qui va ‘’célébrer la beauté de la femme sénégalaise’’, sera organisée en partenariat avec les ministères de la Jeunesse, de la Femme et du Tourisme.

    Elle a pour thème  »Culture et patrimoine historique vecteur de paix et levier de développement socio-économique », a précisé Mme Badiane.

    Le comité d’organisation de Miss Sénégal revient sur le devant de la scène deux ans après le scandale qui l’a éclaboussé à la suite d’une affaire de viol suivi de grossesse.

    Les faits remontent à 2020. La gagnante de cette édition-là avait déclaré avoir été victime de violences sexuelles. Elle avait ajouté qu’elle s‘était retrouvée enceinte à la suite de cette agression lors d’un voyage organisé par le comité, mettant en cause le rôle joué dans cette affaire par la présidente du comité d’organisation Aminata Badiane.

    Lors d’une conférence de presse, Mme Badiane avait balayé ces allégations d’un revers de la main. ‘’Si on te viole, c’est que tu l’as bien cherché’’, avait-elle rétorqué à son accusatrice. Une sortie dénoncée par les organisations féminines qui l’avaient accusée de faire ‘’l’apologie du viol’’. L’affaire avait été classée sans suite par la justice.

    ‘’A cause des polémiques, nous avions fait un break de 1 an et demi ou 2 ans, et là nous comptons reprendre nos activités. Le ministère de la Culture va donner à cet événement un contenu exceptionnel et les castings vont bientôt démarrer », a indiqué Mme Badiane, à la tête du comité d’organisation de Miss Sénégal depuis six ans.

    Elle a promis des innovations sur l’international pour attirer les jeunes de la diaspora et des touristes au Sénégal, à travers le concours de beauté, comme l’année dernière à Porto Rico, aux Etats-Unis.

    Aminata Badiane est ambassadrice d »’African tourisme board » et présidente directrice générale du groupe Service événementiel communication Badiane (SECOBA). Cette ex miss et mannequin a reçu environ 30 trophées dans le monde, depuis le début de sa carrière en 2008, en Italie.

    AMN/FKS/OID/AKS/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Loi portant statut de l’artiste : Les projets de textes d’application soumis à la validation des professionnels de la culture

    SENEGAL-CULTURE / Loi portant statut de l’artiste : Les projets de textes d’application soumis à la validation des professionnels de la culture

    Dakar, 11 août (APS) – Les projets de textes d’application de la loi portant statut de l’artiste et des professionnels de la culture ont été soumis, vendredi, aux différents professionnels de la culture et entrepreneurs culturels pour validation dans un esprit  »inclusif et participatif », a indiqué le secrétaire général du ministère de la Culture et du Patrimoine historique, Habib Léon Ndiaye lors d’un atelier.

    Il a expliqué que l’objectif était de faire une pré-validation technique de ces projets de textes (deux projets de décrets et de trois projets d’arrêtés) par les artistes et autres acteurs de la culture afin de recueillir leurs observations et préoccupations.

    La loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture a été votée par l’Assemblée nationale le 30 décembre 2020 et promulguée par le président de la République le 13 mars 2021. Elle prévoit un droit à la protection sociale pour les acteurs culturels.

     »Comme tout acte législatif, comme toute loi, il y a des textes d’application notamment des décrets et des arrêtés, c’est pour cette raison que nous nous sommes réunis pour partager avec les acteurs et recueillir leurs observations et préoccupations dans une démarche inclusive et participative », a indiqué M. Ndiaye lors de l’ouverture de cette rencontre de deux jours à Dakar.

    Le projet de décret relatif au régime de la protection sociale, le projet d’arrêtés qui porte sur les cartes professionnelles, celui relatif aux métiers seront examinés, a fait savoir Habib Léon Ndiaye.

    Il a insisté sur le fait que tous ces textes seront passés en revue afin de  s’assurer qu’aucun aspect n’a été laissé en rade et essayer de donner des textes reflètant les différentes préoccupations des acteurs du sous-secteurs de la culture.

    Le secrétaire général du ministère de la Culture et du Patrimoine historique a rappelé que le processus va prendre encore quelques temps avant l’effectivité des textes d’application.

     »Le ministère de la Culture et du Patrimoine historique, maitre d’œuvre, va transmettre les textes au Secrétariat général du gouvernement qui se chargera de les transmettre aux autres départements ministériels avant la convocation d’un comité technique de validation », a-t-il fait savoir non sans ajouter que le plus important et le plus dur,  »est de recueillir les avis et les observations et les préoccupations des acteurs de la culture et des arts ».

    A la suite de cette étape,  »je crois qu’avec les autres départements ministériels, nous devrions aller beaucoup plus vite », a laissé entendre Habib Léon Ndiaye.

    De son côté, le consultant juridique, Mohamed Bachir Niang, estime que le texte comporte beaucoup de spécificités liées aux particularités du secteur d’activité qu’est la culture.

     »Il s’agit de l’intermittence, de la discontinuité d’activités, de ce qu’on appelle la pluriactivité, les travailleurs salariés et indépendants, la pluralité d’employeurs, les rémunérations spécifiques correspondant à des cachets ou des droits de propriété intellectuels, artistiques ou littéraires, etc », a-t-il listé.

    Selon lui, tout cela fait que la protection sociale de ce secteur ne peut être régie que par  »des dispositions spécifiques ».

    Le projet de décret relatif au régime de la protection sociale a soulevé beaucoup de questions auprès des acteurs de la culture, notamment sur le guichet unique regroupant la caisse de sécurité sociale et l’IPRES, sur le nombre d’heures de travail nécessaire pour bénéficier d’une protection sociale et la prise en charge des accidents de travail et des maladies et aussi la nature des entreprises culturelles.

    Pour Ngoné Ndour, productrice et présidente du Conseil d’administration de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), ces textes vont permettre d’organiser et de réguler le secteur dont la majeure partie est dans l’informel.

    Elle note, toutefois, un souci concernant la carte professionnelle. Pour elle, les entreprises culturelles formelles qui ont un registre de commerce et fonctionnent normalement n’ont pas besoin de carte professionnelle.

    FKS/AKS/OID

  • SENEGAL-CULTURE / Zulu Mbaye :  »Je n’ai pas été formaté par un académisme qui liait l’artiste à des règles établies, des codes »

    SENEGAL-CULTURE / Zulu Mbaye :  »Je n’ai pas été formaté par un académisme qui liait l’artiste à des règles établies, des codes »

    Dakar, 10 août (APS) – L’artiste peintre sénégalais Zulu Mbaye estime que sa non-fréquentation – pas voulu de sa part – d’une école des Beaux-Arts lui a permis de ne pas être  »formaté » par un académisme   »qui liait l’artiste à des règles établies, des codes » et de garder une certaine démarche de création.

    Prié de dire, dans un entretien exclusif accordé à l’APS en prélude à la célébration de ses cinquante ans de carrière, s’il n’avait jamais voulu faire l’école, il a lancé :   »Ce n’est pas que je n’ai pas voulu faire l’école. C’est ma trajectoire qui a été ainsi ».

     »Je dois dire que j’avais quatre à cinq ans de peinture. Je nourrissais un petit complexe par rapport aux jeunes de mon âge qui sortaient de l’Ecole des Beaux-Arts, mais c’est aujourd’hui que je réalise – et je remercie le ciel pour cela – que je n’ai pas été formaté par cet académisme qui liait l’artiste à des règles établies, des codes », a-t-il expliqué.

     »Tout ce que je sais, je l’ai appris dans la rue, sur le tas comme on dit. Je n’ai pas fait d’études supérieures. Dieu merci d’ailleurs. Je trouve quelque part que ça peut être un handicap pour la sensibilité dans la création. Je vois que les artistes très +intellos+ sont tellement dirigés par ce côté qu’ils perdent un peu de leur spontanéité, de leur originalité », a-t-il insisté.

    Zulu Mbaye rappelle qu’il a eu comme ‘’professeur’’, Pierre Lods, qui le suivait, ‘’qui avait beaucoup plus d’expérience, un vécu dans la peinture’’, relevant que Lods, venu au Sénégal sur invitation du président Léopold Sédar Senghor, était ‘’un très bon peintre’’.

    ‘’J’ai eu cette trajectoire. D’ailleurs, ces trente ou quarante dernières années, les artistes sénégalais les plus connus – je ne dis pas les meilleurs – sont sortis de cette école. Ça veut dire quelque chose. C’est ceux qui sortaient des ateliers libres de Lods. Parce que l’art est d’essence libre’’, a-t-il souligné.

    Revenant sur l’environnement de création et de formation dans lequel il a baigné, Mbaye rappelle que l’Institut des arts – devenu Ecole nationale des arts – était contigu au premier villages des arts. ‘’Pierre Lods lui-même était professeur aux Beaux-Arts, mais il jugeait que l’enseignement qu’il dispensait dans son atelier était plus en accord avec sa philosophie artistique que l’enseignement académique qu’on lui demandait à l’Ecole des Beaux-Arts, explique le peintre. Je n’ai pas été dans cette formation où il restait quatre heures par jour.

    « J’étais avec des aînés, Khalifa Guèye, Ibou Diouf, Théodore Diouf, Chérif Thiam, entre autres, et c’était extraordinaire. Chaque jour, à 18h, chacun des élèves présentait son travail de la journée et on en discutait. Ça a été beaucoup plus créatif, stimulant et inspirant que le caractère carré des enseignements de l’école’’, a indiqué Zulu Mbaye.

    Le peintre a signalé que presque rien ne le prédestinait à une carrière dans l’art, rappelant que dans son enfance, il ne savait pas ce que c’était qu’une œuvre d’art, un tableau ou une sculpture. ‘’Je suis né dans un village, Ndiakhaté, qui se trouve entre Thiès et Tivaouane. C’est là que j’ai grandi. Mon homonyme, qui était le meilleur ami de mon père, m’a inscrit à l’école de la Mission catholique de Lam-Lam. Je ne connaissais pas la ville’’, a-t-il raconté, précisant que ce n’est pas le fait d’arriver en ville qui va lui faire connaître l’art.

    Il ajoute : ‘ »Quand j’ai réussi au concours d’entrée en sixième, j’ai été orienté au lycée Malick-Sy de Thiès. J’ai arrêté mes études en classe de quatrième. Je ne peux pas même revendiquer la classe de quatrième parce que j’étais tellement turbulent que, après un conseil des professeurs, on m’a exclu’’.

    « Je n’ai pas les Beaux-Arts et Dieu merci pour ça. D’ailleurs, les Beaux-Arts c’est très récent. Il ne faut pas croire que les artistes ont toujours fait des académies pour devenir artiste. Non ! Ça fait moins de deux siècles que les académies existent’’, poursuit Zulu Mbaye, soulignant que ‘’les gens ont toujours travaillé sous l’aile d’un maître’’.

    « Je trouve que pour un créateur, le fait de penser à une note que l’on va recevoir après un contrôle ou un examen, ça bloque quelque part’ », a-t-il dit avant d’ajouter qu’il a fréquenté les ateliers libres du professeur Pierre Lods, ‘’le fer de lance, celui qui a accompagné ce qu’on a appelé l’Ecole de Dakar, qui était beaucoup apprécié par Senghor (Le premier président du Sénégal) dont il rencontrait la poésie négro-africaine’’.

    « Beaucoup ont pensé que c’était une illustration de la poésie négro-africaine de Senghor, ce n’est pas le cas. C’était une rencontre, note Zulu Mbaye. Senghor s’inspirait de sa négritude et les artistes de cette période, quand ils ont commencé a touché à la toile, au pinceau, se sont référés aux objets qui les entouraient. »

    ADC/FKS/SBS/

  • SENEGAL-MUSIQUE-CULTURE / Industrie musicale : des femmes plaident pour l’équité dans le travail

    SENEGAL-MUSIQUE-CULTURE / Industrie musicale : des femmes plaident pour l’équité dans le travail

    Dakar, 10 août (APS) – Des artistes sénégalaises évoluant dans le secteur de l’industrie musicale ont plaidé jeudi pour l’équité dans le travail tout en soulignant les problèmes spécifiques auxquels elles sont confrontées, a constaté une journaliste de l’APS.

     »Il y a des problèmes spécifiques que nous rencontrons dans le milieu, par exemple les congés annuels ou de maladie et plus particulièrement des congés de maternité et il arrive que ces derniers même soient source de rupture de contrat pour certaines femmes », a déploré la rappeuse et slameuse Fatim Sy, directrice de  »Cultur’Elle », un festival de musique dédié aux femmes.

    Elle indique que dans certains cas, la grossesse est considérée comme une maladie et les femmes artistes, parce qu’elles sont enceintes, ne sont pas invitées, ni programmées dans les concerts et autres rencontres professionnelles.

    Fatim Sy, initiatrice d’un panel axé sur le thème  »La sécurité et la protection des femmes dans l’industrie musicale », s’est réjouie du fait que le statut de l’artiste prenne en charge ces questions. Pour elle, la rencontre vise à informer les femmes artistes qui ne sont pas au courant de ce qui se passe.

    Le président de l’Association des métiers de la musique (AMS), Daniel Gomes, ainsi que la juriste Marina Kabo de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), ont tous plaidé pour l’équité dans le travail des artistes femmes.

     »Le travail des femmes dans la musique n’est pas loin de celui des femmes de maison. Elles sont mal payées. Il faut lutter pour arriver à l’équité », a indiqué le président de l’AMS. Donnant comme exemple les choristes et danseuses évoluant sur la Petite Côte, il a indiqué que les premières touchent des cachets de 5000 francs CFA par prestation alors que les dernières ont 2500 FCFA.

     »Elles ont des cachets misérables et on rend les personnes plus misérables encore alors que les musiciens gagnent plus en oubliant qu’elles font le même travail que ces hommes musiciens. Ce sont des formes de violences, d’exploitation dont on ne parle pas souvent », a regretté Daniel Gomes.

    Il s’est réjoui de l’organisation de ce panel pour l’amélioration des conditions de travail des femmes avant de plaider pour  »un barème décent, une allocation de chômage comme cela se fait ailleurs, une présomption salariale ».  »Il faut corriger la loi », a-t-il lancé, invitant ainsi les femmes à être plus présentes dans les sphères de prise décisions et de discussions.

    La juriste Marina Kabo qui trouve  »anormal » que les femmes artistes ne puissent pas vivre de leur art, prône la prévention et invite à bannir les comportements abusifs et les violences physiques et morales qu’elles subissent.  »Il faut dénoncer ces chantages et harcèlements sexuels, ces propositions indécentes et préjugés relevés dans le milieu des artistes de la musique, ne pas dénoncer, c’est être complice », a dit la juriste.

    Des rappeuses ont témoigné sur les violences verbales et les harcèlements dont elles sont victimes sur les réseaux sociaux à cause de leurs tenues de scènes.

    La rencontre organisée par ‘’Racine prod », une entreprise culturelle fondée par la rappeuse et slameuse Fatim Sy, fait partie d’une série de panels initiée en prélude de la troisième édition du festival musical  »Cultur’Elle » prévu en décembre prochain à Dakar.

    Le premier panel a eu lieu le 17 avril sur le thème  »Reconnaissance et valorisation du travail des femmes dans la musique ».

    FKS/OID/ADC