Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL / L’héritage d’El Hadji Ndiaga Mbaye et Laurence Gavron célébré à Dakar

    SENEGAL / L’héritage d’El Hadji Ndiaga Mbaye et Laurence Gavron célébré à Dakar

    Dakar, 20 déc (APS) – L’institut français de Dakar a rendu hommage à ‘’deux figures majeures’’ de la culture ayant marqué le Sénégal : le chanteur et griot El Hadj Ndiaga Mbaye (1948-2005) et la réalisatrice sénégalaise d’origine française Laurence Gavron (1955-2023), a constaté l’APS.

    ‘’Ce soir, nous sommes là pour un double hommage, pour honorer deux figures majeures de la culture et de l’art, qui ont profondément marqué le Sénégal. (…). Cette soirée est à la fois une célébration de leur héritage, de leur contribution inestimable au rayonnement du patrimoine sénégalais’’, a déclaré, jeudi, le directeur de l’institut français, Laurent Viguier.

    Il estime que c’est aussi une célébration de l’inspiration que Laurence Gavron et Ndiaga Mbaye continuent d’offrir à travers des œuvres intemporelles grâce au cinéma.

    ‘’C’est une occasion de reconnaissance, de mémoire et surtout, de partage’’, a-t-il ajouté.

    Le public présent à cet hommage a eu droit à un documentaire intitulé ‘’Le maître de la parole, El Hadj Ndiaga Mbaye, la mémoire du Sénégal’’. Il s’agit d’un film de la réalisatrice Laurence Gavron, sorti en 2004, en présence de son fils, Nathan Schaefer.

    Ce film est une plongée dans l’œuvre et la vie du chanteur sénégalais surnommé ‘’le parolier et philosophe’’ de la musique sénégalaise, ainsi que dans les valeurs qu’il a incarnées.

    Auteur-compositeur et interprète, Ndiaga Mbaye est aussi ‘’un sage’’ dont les paroles musicales véhiculent des valeurs.

    Dans le film, il parle de son art, de ses sources d’inspiration, de la force spirituelle de ses paroles, mais aussi de sa fonction de griot, de ses épouses, de sa famille et de la culture sénégalaise et africaine.

    Au-delà de Ndiaga Mbaye, gardien d’une certaine tradition orale wolof, Laurence Gavron a filmé des artistes majeurs du patrimoine musical sénégalais, comme Samba Diabaré Samb, Boucouta Ndiaye, Yandé Codou Sène, Youssou Ndour et Didier Awadi.

    ‘’Ses films lui ressemblent, que ce soit sur une personne, une communauté, mais c’est toujours un film sur ma mère en vérité. Cette conversation entre le sujet et son regard. C’est un double lien, elle s’intéresse à l’autre tout en révélant son personnage’’, a souligné son fils, Nathan Schaefer. Il exprime ainsi son plaisir particulier de voir tout ce monde réuni.

    Laurence Gavron, cinéaste écrivaine et défenseur passionnée de la culture sénégalaise, s’était engagée dans ‘’la construction, l’appropriation et la transmission de la mémoire’’, selon des participants.

    Cette cérémonie a clôturé les séances cinéma de cette année à l’Institut français, selon les organisateurs.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-LITTERATURE-EDITION / Madiambal Diagne sensibilise sur la migration clandestine avec son roman ‘’Le dîner à la Maison blanche attendra’’

    SENEGAL-LITTERATURE-EDITION / Madiambal Diagne sensibilise sur la migration clandestine avec son roman ‘’Le dîner à la Maison blanche attendra’’

    Dakar, 20 déc (APS) – Le journaliste et PDG du groupe Avenir communication, Madiambal Diagne a présenté, jeudi, à Dakar son tout premier roman intitulé, « Le dîner à la Maison blanche attendra », un ouvrage de 293 pages qui parle de la migration clandestine vers les Etats-Unis d’Amérique en passant par la route du Nicaragua au Mexique.

    ‘’Dans ce livre, il y a une histoire vraie, j’ai utilisé les techniques de reportage avec quelques esquisses de fiction comme dans tout roman pour retracer les pérégrinations des migrants’’, a déclaré l’auteur qui dit traduire  »un regard inédit par l’évocation de l’itinéraire ».

    L’ouvrage raconte l’odyssée de Kéthiel, l’héroïne, qui retrace un chemin de croix, depuis son départ de son Sénégal natal jusqu’à l’ Amérique de ses rêves, parsemé d’étapes des plus cruelles.

    Selon l’écrivain, le roman enchaîne des illusions et désillusions, mais pour lui, il reste aussi une visite guidée des régions, des cultures, de l’âme humaine dans ce qu’elle recèle de meilleur comme de pire.

     »L’histoire de Kéthiel est un chapelet de la vie de petits gens qui aspirent à une existence digne. Ce récit qui rassemble plusieurs histoires humaines réelles est la fresque sombre d’une société sénégalaise rigide dans son patriarcat impitoyable avec les femmes qui tentent d’échapper à leur statut moyenâgeux », dit Madiambal Diagne sur la quatrième de couverture.

    Il estime que l’objectif de ce livre est ‘’d’inciter les jeunes sénégalais à se fixer au terroir et à faire preuve de résilience, de décomplexer l’Africain’’

    D’après le journaliste ‘’c’est un livre témoignage d’un phénomène révoltant qui est l’immigration irrégulière’’.

    Avec ce roman, Madiambal Diagne s’invite également au genre romanesque et promet d’y rester.

    Il espère, tout de même, que son roman peut ‘’servir à sensibiliser et emmener les autorités politiques à se pencher davantage sur la lancinante question de l’immigration irrégulière’’.

    Le roman « Le dîner à la Maison blanche attendra » est préfacé par le journaliste-chroniqueur, Ibou Fall.

    Pour avoir lu le livre, Me Aissata Tall Sall, qui s’est chargée d’ailleurs de la présentation affirme que les personnages sont aussi vrais que les problèmes exposés dans « Le Dîner à la Maison Blanche attendra ».

    L’ouvrage est édité par les ‘’Editions du Quotidien’’. Madiambal Diagne annonce dans la foulée, la parution toute prochaine d’un autre livre.

    Auteur de plusieurs publications, Madiambal Diagne est par ailleurs président de l’Union internationale de la presse francophone (UPF).

    SC/FKS/AB/ASG

  • SENEGAL-CULTURE-DISTINCTION / Prix de la critique d’art : la date de clôture de l’appel à candidatures prolongée jusqu’au 30 décembre (organisateurs)

    SENEGAL-CULTURE-DISTINCTION / Prix de la critique d’art : la date de clôture de l’appel à candidatures prolongée jusqu’au 30 décembre (organisateurs)

    Dakar, 19 déc (APS) – La date de clôture de l’appel à candidatures pour le prix Iba Ndiaye Djadji de la critique d’art, initialement prévue le 20 décembre, a été prorogée jusqu’au lundi 30 décembre 2024, a appris l’APS des responsables de l’Association sénégalaise de la critique d’art (ASCA).

    La date limite du dépôt des candidatures pour ce prix a été prolongée de dix jours.

    Le prix Iba Ndiaye Djadji de la critique d’art a été lancé pour récompenser le meilleur article de presse portant sur une réalisation artistique In ou Off liée à la 15ᵉ édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art), clôturée le 7 décembre dernier.

    L’ambition de ce prix est de contribuer à valoriser le travail de critique d’art au Sénégal, selon l’ASCA.

    Il vise aussi à soutenir « des travaux de qualité dans tous les domaines des arts visuels ».

    Les critères retenus pour cet appel à candidatures ouvert à toutes les nationalités sont « la qualité de l’écriture, l’originalité de l’analyse, la pertinence des arguments et la clarté de la pensée ».

    Les candidats doivent être âgés de 35 ans au plus à la date du 31 décembre 2024, précisent les initiateurs.

    Deux prix seront remis à l’issue du concours. Le premier lauréat empochera une enveloppe de 500 000 francs CFA. Le second prix est doté de 250 000 francs CFA.

    FKS/MTN/BK

  • FRANCE-AFRIQUE-MEMOIRE-CINEMA / Le biopic « Fanon » dresse le portrait d’un psychiatre humaniste et militant anticolonial

    FRANCE-AFRIQUE-MEMOIRE-CINEMA / Le biopic « Fanon » dresse le portrait d’un psychiatre humaniste et militant anticolonial

    Dakar, 19 déc (APS) – Le réalisateur guadeloupéen Jean-Claude Barny a présenté, dans le cadre du festival « Dakar Court », tenu du 9 au 14 décembre dans la capitale sénégalaise, son troisième long métrage fiction dans lequel il dresse le portrait du penseur humaniste et anticolonial martiniquais Frantz Fanon (1925-1961).

    Intitulé simplement « Fanon », ce biopic se veut un hommage au psychiatre et essayiste français dont « Les Damnés de la Terre » (Maspero, 1961) est l’un des livres les plus célèbres.

    Les scènes relatées dans ce film se situent entre 1953 à 1956, période coïncidant avec le séjour de l’écrivain martiniquais en Algérie, au plus fort de la colonisation française avec son lot de violence humaine.

    Le film de Jean-Claude Barny s’inscrivait aussi dans un contexte où la résistance à la colonisation commençait à se structurer autour du Front de libération nationale (FLN), catalyseur de l’indépendance présentée comme une expérience douloureuse en Algérie intervenue en 1962.

    Le réalisateur a surtout mis en exergue l’apport de Frantz Fanon dans cette lutte. Il laisse aussi voir que le métier de médecin psychiatre de ce dernier a suscité peu d’intérêt, en comparaison de son militantisme anticolonial dont les échos se retrouvent dans ses écrits dont les plus mémorables sont Peau noiremasques blancs (Seuil,1952), l‘An V de la révolution algérienne (Maspero, 1959), un texte militant plusieurs fois réédité depuis et considéré comme un  » classique de la décolonisation « .

    « +Fanon+ est fait presque pour l’état actuel du monde […] Et je pense que c’est quelqu’un dont les écrits sont parfois nécessaires, sur un parcours d’un homme. C’est quelqu’un qui m’a guidé en tant qu’être humain, en tant qu’universaliste, en tant que cinéaste », a expliqué Jean-Claude Barny pour justifier son choix de porter à l’écran cette période de la vie de cette figure emblématique du monde noir.

    « C’est aussi, je vais dire naïvement, mais avec beaucoup de sincérité, un amour sur l’être humain », ajoute-t-il à propos de son film, fruit, à ses yeux, d’un « travail de très longue haleine », né d’une « introspection personnelle ».

    Il note : « Quand on est cinéaste ou artiste, je pense qu’on a besoin de prendre quelque chose, de savoir ce qui nous guide. Je pense qu’on ne peut pas systématiquement créer quelque chose sans avoir une sorte de leitmotiv. Fanon a été le mien en tant que réalisateur ».

    « En fin de mon parcours de cinéaste, poursuit Jean-Claude Barny, je pense que je me devais de lui rendre hommage, de le remercier, de tout ce qu’il m’a apporté en tant qu’être humain ».

    Barny prend le parti d’axer son film sur Fanon le psychiatre, une spécialité médicale dont il est titulaire d’un doctorat. Le biopic qui démarre avec l’arrivé de Fanon à l’hôpital psychiatrique de Blida en Algérie où il vient d’être nommé chef de service a pris fin avec son départ pour la Tunisie.

    Le film « à 90% sourcé et historique »

    Le film plonge au cœur de la guerre d’Algérie où Fanon livre un combat contre la colonisation au nom de l’humanité, met en exergue ses méthodes qui permettent aux malades enfermés de retrouver goût à la vie, contrastant avec celles des autres médecins dans un contexte colonial où la libre pensée est réprimée.

    Fanon fait face à la violence physique dont sont victimes les Algériens dans leur pays, mais aussi à la violence verbale et raciste à laquelle il se trouve lui-même confronté et qui l’amène à affronter constamment le danger avec sa famille.

    Le tournage du film s’est déroulé en Tunisie, même si le récit parle de l’Algérie, conséquence du « refus » des autorités algériennes d’accueillir la production, selon le réalisateur de « Nég Maron » (2004).

    « Dans le travail que je fais, j’essaie vraiment d’aller au bout de tout ce que je fais. Dans la précision, dans la légitimité, dans l’authenticité. Parce que c’est vrai que ce sont des films qui peuvent être portés dans une totale vérité », a déclaré le réalisateur.

    « J’ai fait tout un travail de recherche sourcé. Et quand on a apporté le projet aux instances culturelles d’Algérie, je comprends totalement qu’ils aient refusé. Parce que c’est aussi, pour eux, quelque chose aussi qui est encore vif », a-t-il dit.

    Il a toutefois signalé que « tous les repérages » pour la réalisation du film ont été faits en Algérie il y a six ans. 

    « Je pense que c’est l’histoire de Abane Ramdane [compagnon de combat de Fanon, un personnage clé du film dénommé l’architecte de la révolution], sa démocratie qui a peut-être fait tiquer un peu les instances [algériennes] », poursuit-il, avant de remercier l’Algérie, la Tunisie et aussi le Maroc, qui, dit-il, lui ont permis de disposer des sources lui ayant permis d’aller au bout de son projet.

    « Le film est sourcé et historique à 90% à peu près », a tenu à souligner Jean-Claude Barny, selon qui « tout ce qui est dit dans le film, c’est vérifiable, c’est le plan, les dates, les personnages. C’est un bon travail très minutieux au niveau de l’histoire ».

    Le reste, correspondant à 10% du film, relève de la façon dont la mise en scène a été effectuée, a-t-il dit.

    Ce biopic dont la sortie est attendue en avril en France sera projeté dans toutes les capitales africaines, promet son distributeur.

    FKS/BK/SMD/MTN

  • SENEGAL-LITTERATURE- DISTINCTION / L’élève Sokhna Aminata Fall remporte la première édition du concours ‘’Miss littérature Sénégal’’

    SENEGAL-LITTERATURE- DISTINCTION / L’élève Sokhna Aminata Fall remporte la première édition du concours ‘’Miss littérature Sénégal’’

    Dakar, 19 déc (APS) – L’élève Sokhna Aminata Fall, du lycée d’excellence Mariama Ba de Gorée a été désignée, mercredi, ‘’Miss littérature Sénégal’’ à l’issue de la phase finale de ce concours littéraire organisé au Grand théâtre, Doudou Ndiaye Coumba Rose, a constaté l’APS.

    Pour cette première édition, mademoiselle Fall  a remporté la couronne du concours après une rude compétition littéraire mettant en lice dix jeunes filles venues d’écoles et d’universités différentes du Sénégal.

    Sokhna Aminata Fall va ainsi représenter le Sénégal à la grande finale internationale prévue au Bénin en juillet 2025.

    La présidente du jury, l’écrivain et professeur André-Marie Diagne Bonané, a souligné que ‘’ces jeunes filles ont du mérite’’, même si elle déplore leur manque de culture générale.

    Elle a indiqué que Sokhna Aminata Fall a remporté plus de points, soit 129 au total contre 127,75 points pour Ndèye Thioro Badiane de l’université Alioune Diop de Bambey et 127,05 points pour Ndella Cissé, élève au lycée des Parcelles assainies de Dakar. Elles sont respectivement 2e et 3e dauphines.

    Les dix candidates ont été évaluées sur la cohérence de leur discours, le langage, la grammaire, la logique, l’orthographe, la littérature sénégalaise et africaine, le résumé et l’intérêt de la visite effectuée au musée de la Femme Henriette Bathily, et du livre de la marraine ‘’Rouge silence », entre autres.

    Marraine du concours ‘’Miss littérature Sénégal’’, l’écrivain et professeur de français Fatimata Diallo Ba s’est réjouie de l’initiative et a félicité les candidates.

    ‘’Ce concours, permet de mettre en pratique l’intellect et la créativité de nos jeunes filles à travers l’écriture’’, dit-elle ajoutant qu’une nouvelle génération de femmes écrivaines est née et va assurer ‘’la relève de la littérature sénégalaise’’.

    Initiatrice de ce concours, la journaliste culturelle, Salamata Ousmane Diallo, précise qu’au-delà de la compétition, ‘’Miss Littérature Sénégal’’ se veut une plateforme de promotion du livre, en particulier le livre écrit par des femmes.

    Dans un  souci de faire un maillage du territoire national lors des échéances à venir, elle a suggéré, de ‘’décentraliser les présélections, en les organisant dans plusieurs régions du pays’’.

    ‘’Cela permettra de donner une véritable chance à chaque jeune fille de révéler son talent et partager sa passion pour la culture’’, explique-t-elle.

    Le concours ‘’Miss littérature Sénégal’’, a enregistré au départ 95 candidatures. Une présélection de 60, puis de 30 et enfin de 10 candidates a permis d’en arriver aux finalistes de ce concours lancé cette année au Sénégal.

    SC/FKS/AB

     

  • SENEGAL-CULTURE-MEMOIRE / Le chef de l’Etat demande une mise en adéquation de la dénomination des rues et édifices publics avec les héros nationaux

    SENEGAL-CULTURE-MEMOIRE / Le chef de l’Etat demande une mise en adéquation de la dénomination des rues et édifices publics avec les héros nationaux

    Dakar, 19 déc (APS) – Le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye a demandé au Premier ministre et au gouvernement de travailler avec les collectivités territoriales en vue de mettre en adéquation la dénomination de nos rues, avenues, boulevards et édifices publics avec les faits historiques et nos héros nationaux, apprend-on du communiqué du Conseil des ministres.

    « Le président de la République veut que l’appellation des rues, avenues, boulevards et édifices publics soit en adéquation avec les faits historiques et héros nationaux qui ont unanimement marqué la vie de notre pays », rapporte le texte.

    La même source a rappelé que la présence du chef de l’Etat à Thiès lors de l’inauguration de la statue de Lat Dior érigée par la ville de Thiès « symbolise son attachement particulier à la valorisation de notre patrimoine historique et culturel ».

    Le président Faye a appelé à  la « préservation d’un récit national assumé qui prend en compte nos valeurs traditionnelles séculaires, basées sur une culture de la mémoire et la célébration de nos héros nationaux dans tous les domaines ».

    Bassirou Diomaye Faye a aussi demandé au premier ministre Ousmane Sonko de réhabiliter et de promouvoir le patrimoine historique de nos communes et villes.

    Dans cet élan, il a indiqué au ministre en charge de la Culture Khady Diène Gaye et au Secrétaire d’Etat chargé du patrimoine historique, Bakary Sarr « la nécessité de travailler à la réhabilitation du patrimoine des îles, notamment Gorée (Dakar) et Carabane (Ziguinchor, sud) en étroite collaboration avec les autorités municipales et les populations.

    Il a invité ainsi le Premier ministre Ousmane Sonko à « engager la réflexion sur la création d’un conseil national de la mémoire et de la gestion du patrimoine historique afin de faire de la préservation de notre histoire, un facteur majeur de développement économique, social et culturel du Sénégal ».

    FKS/MTN/ADL

  • SENEGAL-AFRIQUE-SOCIETE-ANALYSE / Felwine Sarr évoque le visage des villes africaines « façonnées par l’expérience coloniale »

    SENEGAL-AFRIQUE-SOCIETE-ANALYSE / Felwine Sarr évoque le visage des villes africaines « façonnées par l’expérience coloniale »

    Dakar, 18 déc (APS)- Le visage actuel de certaines villes africaines reflète leur passé colonial, a affirmé, mercredi, l’universitaire et penseur sénégalais Felwine Sarr, évoquant notamment des villes construites contre ses habitants et configurées aux attentes du pouvoir colonial.

    « Les villes coloniales ont été construites contre leurs habitants et configurées pour répondre aux besoins de l’extraction des ressources », a-t-il relevé, ajoutant : « Une grande partie du visage actuel des villes africaines a été façonnée par l’expérience coloniale ».

    Felwine Sarr a fait ce constat en prononçant, mercredi à Dakar, la conférence inaugurale d’un symposium international portant sur le thème ‘’A sense of place’’ (Un sens des lieux) dont il est le directeur.

    Cette rencontre, qui se poursuit jusqu’au samedi au musée Théodore Monod d’art africain de l’université Cheikh Anta Diop, réunit, entre autres, des artistes, des chercheurs, des architectes, des urbanistes et des géographes.

    A l’initiative de Raw Material Company, une institution d’art basée à Dakar, cette manifestation intellectuelle offre un cadre pour réfléchir sur « la question écologique, les savoirs endogènes, les ressources cosmologiques et mythologiques et sur l’hospitalité », indique-t-on.

    L’auteur d’Afrotopia (2016)-un essai dans lequel il invite l’Afrique à ne plus « courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle se sera choisi »- s’est aussi attardé sur « les matrices mythiques et symboliques originelles des villes africaines qui sont antérieures aux faits coloniaux ». Il cite à cet égard les exemples Tombouctou et Gao, au Mali, ainsi que Benin City, au Nigeria.

    « Des villes africaines existaient bien avant la colonisation », a insisté Felwine Sarr ,qui a rejoint en 2021 l’Université de Duke, en Caroline du Nord (USA), où ses travaux académiques portent sur l’écologie des savoirs, la philosophie contemporaine africaine et diasporique. Il a enseigné pendant 13 ans l’économie du développement et l’histoire des idées religieuses à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.

    « C’est une réflexion pour faire l’état des lieux sur la crise de la ville, aussi sur la crise écologique et sur toutes les difficultés que les individus ont à habiter pleinement les lieux qui doivent nourrir la vie », a-t-il martelé, en faisant notamment allusion aux défis spatiaux, environnementaux, démographiques et sécuritaires qui interpellent « les villes africaines, actuelles et futures ».

    Il a insisté sur la nécessité d’une « planification urbaine adéquate », au regard des « statistiques galopantes des villes africaines, qui vont concentrer plus de la moitié de la population du continent d’ici à 2030 ».

    « En 2030, Lagos (Nigéria) comptera 25 millions d’habitants, Kinshasa 16 millions (Congo), Le Caire (Egypte) 14 millions et Dakar (Sénégal) 7 millions », a-t-il laissé entendre.

    MYK/FKS/SMD/ASG

  • SENEGAL-HISTOIRE-MEMOIRE / Un historien appelle à valoriser les fonds d’archives de la Maison du Parti socialiste

    SENEGAL-HISTOIRE-MEMOIRE / Un historien appelle à valoriser les fonds d’archives de la Maison du Parti socialiste

    Dakar, 18 déc (APS) – L’enseignant-chercheur Mouhamadou Moustapha Sow, membre du groupe de recherche international sur Léopold Sédar Senghor, a souligné, mardi, l’importance de valoriser les fonds d’archives gardés à la maison du Parti socialiste (PS) à Dakar, qui constituent, selon lui, ‘’un véritable trésor » pour la recherche scientifique sur l’histoire contemporaine du Sénégal.

    ‘’Le siège du Parti socialiste est l’un des rares dépôts d’archives où l’on peut consulter des archives qui sont postérieures à la période 1962 (…). C’est pour cela que nous estimons que les archives de la maison Léopold Sédar Senghor constituent un véritable trésor pour la recherche scientifique’’, a dit M. Sow, enseignant chercheur au département d’histoire de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    Il intervenait lors d’une cérémonie de présentation du Fonds Senghor, organisée par le groupe de recherche internationale Léopold Sédar Senghor, au siège du Parti socialiste, en présence des responsables de cette formation politique.

    M. Sow estime que la richesse de ces archives réside dans le fait qu’au de-là de l’histoire du PS, elles touchent à tous les secteurs de la vie politique, économique et sociale du Sénégal.

    Le groupe Senghor, dont l’objectif est de revisiter les différentes facettes du président-poète, ‘’est le groupe de référence au plan mondial de la recherche sur le patrimoine du président poète’’, a fait savoir l’historien sénégalais.

    ‘’Depuis deux ans, nous sommes sur les traces de Senghor. Nous cherchons ce qu’il a produit et ce qui est écrit sur lui‘’, a-t-il souligné en se félicitant des nombreux retours positifs qu’ils reçoivent partout dans le monde en ce qui concerne l’immensité de l’œuvre de Senghor, premier président du Sénégal de 1960 à 1981.

    Selon lui, il est important de créer une synergie et de s’engager à préserver les archives du patrimoine de Senghor, qui constituent un patrimoine documentaire du Sénégal pour le rendre accessible afin de pouvoir le valoriser.

    ‘’Nous accompagnons toutes les institutions qui conservent des archives de Senghor à les valoriser’’, a-t-il dit, évoquant les efforts financiers du groupe pour la numérisation des archives de Senghor.

    Mouhamadou Moustapha Sow a également appelé les dignitaires du Parti socialiste et toutes les personnes disposant chez eux des archives concernant Léopold Sédar Senghor de les rendre disponibles, pour faciliter le travail de vulgarisation de l’œuvre de l’ancien président de la République du Sénégal.

    ‘’Il est important aujourd’hui de lancer un appel à l’endroit des doyens et aux familles d’anciens dignitaires du Parti socialiste s’ils ont des archives de les mettre à la disposition du groupe, pour que l’on puisse les numériser pour la conservation et la valorisation’’, a-t-il plaidé.

    Plusieurs responsables du Parti socialiste ont pris part à la cérémonie, notamment le maire de la commune du Dakar plateau, Alioune Ndoye, ancien ministre de la Pêche et responsable de l’Ecole du parti.

    S’exprimant au nom de la secrétaire générale du PS, M. Ndoye a tenu à féliciter le groupe Senghor en ce qui concerne la vulgarisation du patrimoine du président-poète.

    Il assure que les archives de la maison du Parti socialiste seront toujours disponibles pour le groupe en cas de besoin.

    ‘’Nous lancerons un appel aux dignitaires, à leurs familles ou à d’autres acteurs disposant des archives de Senghor de les remettre au groupe pour l’effort de conservation et de vulgarisation’’, a-t-il dit.

    Il a également souligné l’importance d’amplifier ce travail pour que les jeunes sénégalais puissent savoir  »comment ce pays a été bâti ».

    Alioune Ndoye invite par ailleurs le groupe, à s’intéresser davantage au rôle crucial joué par Léopold Sédar Senghor dans le militaisme pour la libération de l’Afrique et l’émancipation du peuple noir.

    Bounama Sall, responsable de la jeunesse du Parti socialiste, propose des journées portes-ouvertes pour permettre la visite des archives en vue de pousser les jeunes à s’approprier et à découvrir l’immensité du patrimoine de l’ancien président de la République (1906-2001).

    TAB/FKS/ASB/ASG

  • SENEGAL-MONDE-CULTURE / Dakar, hôte d’un symposium international sur les enjeux de la ville, mercredi

    SENEGAL-MONDE-CULTURE / Dakar, hôte d’un symposium international sur les enjeux de la ville, mercredi

    Dakar, 17 déc (APS) – Un symposium international axé sur le thème « A sense of place » (Un sens des lieux) s’ouvre mercredi, à Dakar, afin de poser la réflexion sur notre relation au monde et les enjeux de la ville, a annoncé, mardi, le directeur dudit symposium, Felwine Sarr, par ailleurs écrivain et professeur d’études romanes à l’université de Duke aux Etats-Unis.

    Cette rencontre, la cinquième du genre, se tiendra du 18 au 21 décembre, à l’initiative de Raw material compagny, une institution culturelle basée à Dakar.

    « Le symposium qu’on organise demain est intitulé +Sense of place+ en anglais et on l’a traduit en français par états des lieux ou le sens des lieux », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse.

    Selon l’écrivain, cette rencontre prévue au musée Théodore Monod d’art africain de l’université Cheikh Anta Diop « posera la réflexion sur notre relation au monde à travers quatre axes dont le premier est lié aux enjeux de la ville ».

    Pour ce premier axe, dit-il, il s’agit d’ »une réflexion sur la ville, comment on y habite ». Selon lui, ‘’la ville pose des défis démographiques, d’urbanité, d’efficacité. Le continent africain est une grande démographie et la manière dont on habite nos villes est une question importante’’.

    Les autres trois axes sont liés à « l’immatériel, l’écologie ou la relation au vivant, la cosmopolitique de l’hospitalité », a-t-il poursuivi.

    Selon les organisateurs, l’objectif visé est d’offrir une plateforme de réflexion et de faire l’état des lieux des pratiques artistiques et curatoriales sur la manière d’habiter le monde.

    Ce symposium va réunir quarante participants pluridisciplinaires avec la présence d’artistes, de chercheurs, d’architectes, de praticiens, d’urbanistes et de géographes culturels, entre autres.

    « Il y aura plusieurs participants qui viennent de géographies différentes, de plusieurs formes de pratiques et qui vont se retrouver autour de tables, autour de formes artistiques, pour interroger ces questions-là », a fait savoir Felwine Sarr.

    Le Raw matérial compagny a déjà organisé des symposiums sur la « création d’institutions d’art en Afrique » ,

    ‘’L’éducation artistique’’, entre autres.

    FKS/ASG/MTN

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE/MEMOIRE / Thiaroye 44 : un historien appelle à « se départir » des documents coloniaux pour l’avènement d’un nouveau narratif

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE/MEMOIRE / Thiaroye 44 : un historien appelle à « se départir » des documents coloniaux pour l’avènement d’un nouveau narratif

    Dakar, 16 déc (APS) – L’historien Mamadou Fall a préconisé la production d’archives vivantes, appelant à ‘’se départir’’ des documents administratifs coloniaux qui ‘’ne permettent pas de changer d’échelle pour sous-tendre un nouveau narratif’’ national et africain sur le massacre des tirailleurs sénégalais perpétré le 1er décembre 1944 à Thiaroye, dans la banlieue dakaroise.

    ‘’Il faut se départir des documents administratifs, car ces derniers restent une production coloniale et ne permettent donc pas de changer d’échelle pour sous-tendre un nouveau narratif qui soit national et africain’’, a soutenu, samedi, l’historien.

    Il s’exprimait lors d’une table ronde organisée par le Musée des civilisations noires dans le cadre des commémorations du 80-ème anniversaire du massacre de Thiaroye en 1944. M. Fall milite pour des archives plus vivantes, susceptibles de contourner définitivement le narratif déjà puissant de la France et de l’Occident de manière générale.

    ‘’Si on arrive à regrouper des milliers de noms de Sénégalais, de Baoulés (de Côte d’Ivoire), des milliers de noms d’Africains, qui ont été les acteurs principaux de ce massacre colonial qu’on a vécu à la fin des années 40, je crois que pour la première fois, nous pouvons non seulement produire des archives vivantes, mais créer une nouvelle histoire’’, a déclaré M. Fall.

    Il affirme qu’‘’on en est arrivé à un moment où, maintenant, nous pouvons faire l’histoire du tirailleur, non pas à travers le prisme étroit des archives, mais on peut désormais faire l’histoire du tirailleur à partir d’une archive globale, qui a un narratif, qui a un texte, qui a une voix’’.

    Pour une documentation plus exhaustive du massacre de Thiaroye, le comité de commémoration de ce massacre estime qu’il est aujourd’hui ‘’crucial de croiser les données recueillies au Sénégal et en Afrique aux données présentes en France’’.

    ‘’Cela passe, entre autres, à travers des sources documentaires, à savoir le témoignage des fouilles archéologiques ou même des travaux académiques relatifs à Thiaroye 44 soutenus au Sénégal et à l’échelle de l’Afrique’’, souligne l’archiviste Thierno Kandji.

    Kandji est le président de l’Association sénégalaise des bibliothécaires, archivistes et documentalistes, et membre du comité de commémoration du massacre.

    Le directeur du patrimoine culturel, Oumar Badiane, précise qu’aucun livre ni document, ni article ne renvoient au massacre de 1944.

    ‘’Tout ce que l’on a sur les tirailleurs, c’est une fiche qui présente les cimetières, des tirailleurs. Une fiche, qu’il faut documenter davantage’’, suggère-t-il.

    Cette rencontre qui a réuni des intellectuels de différentes disciplines a permis de discuter sur des stratégies, en vue d’accompagner la politique mémorielle du Sénégal dans l’écriture de l’histoire de ce massacre.

    Selon les organisateurs, l’objectif est de rendre compte du travail déjà accompli par les bibliothécaires et archivistes et d’évaluer l’apport des sources documentaires dans la compréhension du massacre de Thiaroye.

    Il s’agit aussi, ajoutent-t-ils, d’aborder de manière critique la question de la mémoire et des politiques nationales relatives au patrimoine documentaire de manière plus large et enfin de définir des stratégies pour soutenir les politiques mémorielles.

    SC/FKS/ASG/AB