Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-CINEMA / Sembène Ousmane, trajectoire d’un communiste  »convaincu »

    SENEGAL-CINEMA / Sembène Ousmane, trajectoire d’un communiste  »convaincu »

    Par Fatou Kiné Sène

    Dakar, 9 juin (APS) – L’écrivain et cinéaste Sembene Ousmane mort le 9 juin 2007 à l’âge de 84 ans a très tôt été façonné aux idéaux du Parti communiste français où il a milité dès son arrivée à Marseille dans la ville française, un engagement qui lui a permis de développer ses convictions marxistes, une facette de l’homme très peu mise en exergue, a déclaré l’écrivain et journaliste Boubacar Boris Diop.

     »C’est à Marseille (France) en 1946 qu’il a commencé à militer dans le Parti communiste français et dans le syndicat CGT (Confédération générale du travail). Après la guerre de 1939-1945, le Parti communiste français était très fort. Il a rencontré les cadres de ce parti qui l’ont pris en charge, encadré, orienté ses lectures vers Emile Zola, par exemple, vers des auteurs noirs américains, etc. », a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

    Issu des classes populaires, pêcheur, maçon, plombier, ouvrier et docker à Marseille, Sembene Ousmane a été aussi assez proche du Parti africain de l’indépendance (PAI), où il a milité.

    Ecrivain devenu cinéaste, il est considéré comme le père du cinéma africain et a été forgé grâce à la fréquentation des bibliothèques de la CGT, mais surtout aux cours dispensés par le Parti communiste.

     »Il avait une grande soif de connaissance », souligne l’auteur de  »Murambi, l’histoire des ossements », qui précise que jusqu’à la fin de sa vie, à Yoff,  »Sembène a gardé sa carte de membre du  Parti communiste français ».  « C’était affiché au-dessus de son lit », confie-t-il.

     »Jusqu’à la fin de sa vie, Sembène est resté un communiste convaincu », a martelé le président de l’association Sembène Ousmane, le professeur Maguèye Kassé, qui donne comme preuve la proximité du cinéaste avec le PAI (…) ».  Il a été un  »membre très actif » du PIT (Parti de l’indépendance et du travail), considéré comme l’héritier du PAI.

     »Pendant la clandestinité, Sembene exécutait des tâches du parti en transportant ses directives à Moscou entre les camarades », se souvient Maguèye Kassé.

    Cet engagement s’explique, selon lui, par cette formation qu’il a reçue au Parti communiste français et notamment lors des luttes ouvrières menées par la CGT jusqu’à Georges Séguy qui a été secrétaire général et figure emblématique de cette confédération avant de passer le témoin à Henri Krasucki.

     »On a toujours reproché au CGT d’être le courant de transmission du Parti communiste français dans le monde ouvrier. Nous avons été ensemble Sembène et moi au moins à une reprise à la fête de l’humanité, une manifestation organisée par le Parti communiste français chaque année à la Courneuve, à Paris », raconte Professeur Kassé.

    Il a d’ailleurs rappelé la présence à cette fête de l’Américaine Angela Davis, une icône de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis et du Français Jean Daniel, acteur dans le film  »Camp de Thiaroye » (1988) de Sembène Ousmane.

    Blessé après dix ans de travail comme docker, Sembène Ousmane commence à écrire. A l’âge de 40 ans, il part à Moscou pour apprendre les techniques cinématographiques.

    Selon le professeur Maguèye Kassé, il a aussi accordé son soutien à tous les mouvements de libération, en République de Guinée avec Sékou Touré, chez Modibo Keita au Mali ou encore en Afrique du Sud et en Angola.

    L’écrivain et cinéaste Sembène Ousmane a publié de nombreux ouvrages adaptés par lui-même au cinéma, sauf le roman « Niwan » dont l’histoire à l’écran a été portée par son assistant de toujours, Clarence Delgado.

    FKS/OID/ASG

  • SENEGAL-CULTURE-NECROLOGIE / Décès de l’artiste peintre Mohamadou Ndoye dit « Ndoye Douts »

    SENEGAL-CULTURE-NECROLOGIE / Décès de l’artiste peintre Mohamadou Ndoye dit « Ndoye Douts »

    Dakar, 9 juin (APS) – Le peintre et vidéaste Mohamadou Ndoye, plus connu sous son nom d’artiste « Ndoye Douts, est décédé, jeudi, à l’âge de 50 ans, des suites d’une courte maladie à l’hôpital Dalal Diam de Guédiawaye, a appris l’APS de ses collaborateurs.

    L’entrepreneur culturel et commissaire d’exposition Idrissa Diallo informe qu’il a été inhumé à 15 heures, à Diender, commune située dans la zone de Kayar, dans la région de Thiès.

    Né en 1973 à Sagalkam, Ndoye Douts a été formé à l’Ecole des beaux-arts de Dakar, où il est sorti major de sa promotion en 1999, avec une spécialité en arts plastiques, option peinture, précise Diallo. Il fut un homme humble et, surtout, généreux, a-t-il témoigné.

    L’artiste est très connu dans le milieu des arts au Sénégal comme à l’international pour ses nombreuses expositions et sa sélection à l’exposition internationale de la Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar, en 2016.

    Depuis plus de vingt ans, Ndoye Douts, qui résidait à la Médina, un quartier populaire situé non loin du centre-ville de Dakar, donnait à voir à travers ses tableaux la capitale sénégalaise, ville grouillante, au rythme trépident et au désordre chaotique.

    ‘’Il peignait son environnement, l’espace dans lequel il vit, ce +Ko urbain+ qu’il a pris à bras le corps pour en parler, pour inviter à une réflexion autour du sujet’’, explique Idrissa Diallo.

    Plusieurs des toiles de Mouhamadou Ndoye portent des noms de quartiers de Dakar : Plateau, Djily Mbaye, Mermoz, Yoff, Diamalaye, Fann, Thiaroye, Ngor, etc. Il y décrit son univers, qui est un dédale de ruelles désordonnées, où circulent des véhicules improbables. Cet univers est fait aussi de linge séchant sur les fils, d »antennes de télévision qui griffent le ciel, de numéros de téléphone qui lancent des appels sans réponse, de jouets d’enfants entre ciel et terre.

    Chez l’artiste, les habitations s’enchevêtrent, amas des débris du monde et de ses misères, cartons, tôles ondulées, parpaings mal équarris, cases en torchis, rien ne manque pour illustrer l’ingéniosité de l’homme de nos cités sans âmes, lit-on dans une description de son travail sur le site Africiné.

    Ndoye Douts, peintre, réalisateur, scénariste, a d’ailleurs réalisé un court métrage d’animation intitulé ‘’Train train Médina’’ (2001), où il propose une belle réflexion sur l’égoïsme de la civilisation occidentale, soulignée avec force par la qualité de la mise en scène.

    L’artiste qui revient d’un voyage professionnel au Japon préparait un projet dans ce sens.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-EDITION –LITTERATURE / Mahammed Boun Abdallah Dionne publie un essai intitulé « Le lion, le papillon et l’abeille »

    SENEGAL-EDITION –LITTERATURE / Mahammed Boun Abdallah Dionne publie un essai intitulé « Le lion, le papillon et l’abeille »

    Dakar, 8 juin (APS) –Mahammed Boun Abdallah Dionne, Premier ministre du Sénégal de juillet 2014 à mai 2019, a annoncé sur son compte twitter la parution de son prochain livre essai intitulé « Le lion, le papillon et l’abeille », dans lequel se montre soucieux de réaffirmer la souveraineté du continent africain.

    Le livre va paraitre le 6 juillet prochain, a déclaré sur son site internet l’éditeur de l’ouvrage basé à Paris.

    « L’Afrique sera une terre au potentiel et à l’influence géostratégique majeure au XXIe siècle. (…). Plus question désormais de nourrir l’image archaïque de l’homme noir qualifié de +moitié démon et de moitié enfant+ par Ridyard Kipling », indique la quatrième de couverture du livre.

    L’auteur déconstruit les thèses impérialistes qui maintenaient l’Afrique dans l’asservissement et la dépendance aux puissances occidentales.

    Pour Mahammed Boun Abdallah Dionne, « il est aujourd’hui urgent de lui [L’Afrique] redonner la place et la valeur qu’elle mérite fort de ses 1,3 milliard d’habitants et couvrant 20 % des surfaces émergées, ce continent à la croissance exponentielle s’affirme désormais ».

    Cet ouvrage a été édité par la maison « Débats publics » basée à Paris, en France, et créée en 2007 et dont la vocation est de donner la parole aux dirigeants qui, à la lumière de leur expérience et de leurs convictions personnelles, souhaitent livrer leurs réflexions sur des sujets de société contemporains.

    Mahammed Boun Abdallah Dionne, ingénieur de formation, a fait carrière à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest avant de servir dans l’administration sénégalaise.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Plusieurs activités culturelles reportées à cause de la situation politique

    SENEGAL-CULTURE / Plusieurs activités culturelles reportées à cause de la situation politique

    Dakar, 8 juin (APS) – De nombreuses activités culturelles qui étaient prévues le week-end dernier et d’autres qui devaient se tenir cette semaine ont été reportées, en raison des manifestations survenues après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, a indiqué le président de l’Association des métiers de la musique (AMS), Daniel Gomes.

    La dernière annulation en date est le Festival international de littérature de Dakar dont la deuxième édition devait s’ouvrir mercredi. Ce festival, qui devait se tenir jusqu’à samedi, a été reportée à une date ultérieure.

    Les violentes manifestations survenues jeudi et vendredi derniers sont à l’origine de ce report, a précisé le promoteur de la manifestation, l’écrivain et éditeur Abdoulaye Fodé Dione, dans un communiqué de presse.

    ‘’La situation qui prévaut actuellement au Sénégal et suite aux recommandations des autorités, nous vous informons du report de la deuxième édition du festival international de littérature de Dakar’’, explique-t-il dans le communiqué. Joint au téléphone par l’APS, M. Dione a jugé qu’il était ‘’plus prudent’’ de reporter l’évènement.

    ‘’Des invités venant du Canada et de l’Allemagne sont arrivés lundi à Dakar, ils étaient déjà dans l’avion. Nous avons annulé des réservations et certains billets avec des pénalités. Ce report a une conséquence financière’’, a-t-il regretté. Il a promis de communiquer les nouvelles dates du festival en espérant que ce sera au mois de juillet prochain.

    L’artiste-chanteur Simon Sène qui préparait sa soirée d’anniversaire prévue vendredi dernier au théâtre national Daniel Sorano, a reporté la manifestation suite aux violents troubles survenus à Dakar et dans d’autres localités du pays, comme Ziguinchor. Il déplore un manque à gagner lié aux dépenses de communication déjà engagées.

    Le journaliste et écrivain Birame Demba Ngaary Faye a lui aussi dû reporter la présentation-dédicace de son premier livre ‘’Eres et repères : L’âme du griot’’, dont la cérémonie devait avoir lieu samedi dernier, à la maison de la presse Babacar Touré. ‘’La situation d’insécurité a justifié le report, cela a causé juste quelques désagréments pas graves’’, a-t-il avancé.

    Le chanteur Wally Ballago Seck a quant à lui reporté son concert prévu samedi dernier au Dôme de Paris, en France.  Il a voulu, à travers ce report, compatir à la douleur qui a frappé le Sénégal suite aux manifestations violentes qui ont secoué le pays, jeudi et samedi derniers.

    Les organisateurs du festival ‘’Kaay Fecc’’ (Viens danser en wolof), dont la directrice artistique est Gacirah Diagne, ont aussi annoncé le report de cette manifestation qui devrait se tenir du 1er au 5 juin au centre culturel régional de Dakar. Des activités annexes devaient également se tenir du 5 au 11 juin dans le cadre de cette manifestation.

    Cette douzième édition devait se déroule autour du thème ‘’Yeesal’’ (Renouveau en wolof) avec comme pays invités le Mali, le Bénin, la France et l’Espagne.

    Ces reports sont justifiés par des craintes liées aux manifestations consécutives à la condamnation du leader du parti PASTEF. ‘’On n’est pas dans la plainte, mais la peine avec les nombreux morts [16 morts] et le sentiment d’insécurité’’, a ainsi expliqué Daniel Gomes à l’APS, mercredi.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-CULTURE / Le Dak’art lance un appel à candidatures pour l’exposition internationale 2024

    SENEGAL-CULTURE / Le Dak’art lance un appel à candidatures pour l’exposition internationale 2024

    Dakar, 6 juin (APS) – La Biennale de l’art africain contemporain de Dakar « Dak’art » a lancé depuis le 1er juin l’appel à candidatures pour l’exposition internationale ou « IN » de sa quinzième édition prévue en 2024, a appris l’APS de son secrétariat, mardi.

    Dix disciplines des arts visuels sont ciblées :  la peinture, la photographie, l’installation, le graffiti et le street art, le textile, la vidéo d’art, entre autres.

    Le texte annonce aussi que l’appel concerne les artistes africains et ceux de la diaspora. Les candidatures sont reçues à l’adresse ‘’opencall@biennalededakar.org’’.

    L’exposition officielle internationale de la quinzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar est ouverte uniquement aux artistes africains et de la diaspora jusqu’au 31 août prochain, précise le communiqué.

    « Les œuvres proposées pour la sélection sont inédites et par conséquent ne doivent pas avoir déjà été présentées à une exposition et doivent être facilement transportables. Elles doivent également être libres de tous droits, aucune œuvre déjà vendue ne fera l’objet de sélection. Toute œuvre sélectionnée et réalisée sur place avec le soutien financier de la Biennale de Dakar restera la propriété de l’Etat du Sénégal », informet-il.

    FKS/ASG/MD

  • SENEGAL-CINEMA-CULTURE / La mort d’Ousmane Sembène sera commémorée à Thiès, vendredi

    SENEGAL-CINEMA-CULTURE / La mort d’Ousmane Sembène sera commémorée à Thiès, vendredi

    Dakar, 5 juin (APS) – L’association ‘’Daaray Sembène’’ et la Maison de la pédagogie et de l’image vont tenir la 16e édition de la cérémonie de commémoration de la disparition du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène (1923-2007), vendredi à 10 heures, aux Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès (ouest), selon un communiqué parvenu à l’APS.

    La directrice de ‘’Daaray Sembène’’, Hadja Maï Niang, précise que diverses activités sont prévues pour cet événement, notamment un marathon de lecture sur le roman historique ‘’Les bouts de bois de Dieu’’ (1960) de Sembène Ousmane.

    Ce livre reconstruit par la fiction les étapes de la grève des cheminots du rail Dakar-Niger en 1947-1948.

    Quatre candidats sont en lice pour ce concours de lecture.

    Il s’agit de deux Sénégalais, un licencié de l’université Iba-Der-Thiam de Thiès et une sortante de l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, et de deux Burkinabè, une enseignante et un docteur de l’université Joseph-Ki-Zerbo.

    ‘’Les bouts de bois de Dieu : l’histoire et le social’’ est le thème de la leçon inaugurale, qui sera donnée par Pape Massène Sène, un ancien fonctionnaire du ministère de la Culture et professeur associé à l’université Senghor d’Alexandrie (Egypte).

    Le Maroc est le pays invité d’honneur de la manifestation, selon le communiqué.

    FKS/ASG/ESF

  • SENEGAL-MEMOIRE-CULTURE / Un expert propose de faire de l’île de Gorée un centre mondial de l’esclavage

    SENEGAL-MEMOIRE-CULTURE / Un expert propose de faire de l’île de Gorée un centre mondial de l’esclavage

    Dakar, 2 juin (APS) – Le diplomate Doudou Diène, ancien rapporteur spécial à l’Organisation des Nations unies (ONU), a préconisé vendredi à Dakar, de faire l’île de Gorée, un centre mondial de l’esclavage en vue de donner une « dimension plus profonde et une vitalité » à cette île-mémoire.

    Doudou Diène fut un ancien rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines de racismes, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance.

    « Le défi qui nous est lancé, est de faire de Gorée un centre mondial de l’esclavage », a-t-il notamment proposé en marge de la cérémonie inaugurale du Centre d’interprétation pour la revitalisation de la maison des esclaves de Gorée.

    La cérémonie de réception de ce centre a été présidé par le ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow en présence du maire de Gorée Me Augustin Senghor et d’autres personalités.

    « Il s’agira de créer un réseau mondial des lieux de mémoires des esclaves en faisant de Gorée le centre de ce réseau qui n’existe pas encore à travers le monde », a insisté Doudou Diène qui est par ailleurs le représentant de la Coalition internationale des sites de Conscience.

    Cette coalition fondée en 1999. La maison des esclaves de Gorée en est l’une des membres. Elle regroupe un réseau mondial de plus de 350 sites historiques, musées et initiatives de mémoire, répartis dans 65 Pays, tous engagés à utiliser les luttes passées pour combattre les injustices sociales actuelles, fait savoir l’ancien fonctionnaire onusien.

    Doudou Diène a également plaidé pour la création d’un « fonds permanent des Nations-Unies pour financer des lieux des mémoires de l’esclavage tout en mobilisant la communauté scientifique ».

    « Le défi est là et il va falloir donner à ce projet une dimension profonde, un sens et une vitalité », a insisté l’expert..

    Réagissant à la proposition de M. Diène, le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow a souligné sa volonté de prendre en charge cette « anomalie » pour permettre au Sénégal de jouer un rôle de leadership dans le domaine de la préservation des mémoires.

    Il a promis que son département va travailler sur cette proposition dans les meilleurs délais en collaboration avec toutes les parties prenantes pour élaborer rapidement la bonne stratégie.

    « Le but est de convier un certain nombre de dirigeants de réseaux et de sites assez représentatifs du monde pour en faire l’ébauche et lancer le projet », a promis le ministre de la Culture et du Patrimoine historique.

    AN/FKS/MTN

  • SENEGAL-MEMOIRE-CULTURE / Gorée : Inauguration du Centre d’interprétation pour la revitalisation de la maison des esclaves

    SENEGAL-MEMOIRE-CULTURE / Gorée : Inauguration du Centre d’interprétation pour la revitalisation de la maison des esclaves

    Dakar, 3 juin (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow a inauguré, vendredi, le nouveau Centre d’interprétation pour la revitalisation de la maison des esclaves sur l’île de Gorée, a constaté l’APS.

    Ce centre est construit sur le site de l’ancien emplacement du musée de la femme Henriette Bathily.

    La cérémonie s’est déroulée en présence du maire de Gorée, Me Augustin Senghor, du représentant de la coalition internationale des sites de conscience, l’ambassadeur Doudou Diène, du conservateur de la maison des esclaves de Gorée, Eloi Coly et de représentants de la Fondation Fords USA,  entre autres.

    Ce projet de revitalisation de la maison de Gorée est financé pour un coût global d’1 million 800 milles dollars américains, soit environ 1 milliard 142 millions de francs CFA. Il s’agit d’un cofinancement entre la fondation Fords des Etats Unis à hauteur de 650 millions de Francs CFA et l’Etat du Sénégal pour une valeur de 492 millions de FCFA, selon le Ministère de la Culture.

    Aliou Sow a indiqué que ce centre d’interprétation représente un lieu de convergence de connaissances.  « Il s’agit d’un espace dédié à la découverte et un carrefour où les passionnés de cultures, les chercheurs et les curieux peuvent se réunir pour explorer, échanger les idées et élargir les horizons à travers des ateliers et des programmes éducatifs », a souligné M. Sow.

    Il a affirmé que les acteurs de ce projet ont travaillé « main dans la main pour restaurer les éléments architecturaux d’origine, améliorer l’accessibilité et moderniser les installations tout en préservant l’âme unique de ce haut lieu de mémoire ».

    « La synthèse pédagogique du contenu de ce centre doit pouvoir inspirer nos jeunes générations en les mettant dans une dynamique de maîtrise et d’appropriation de leurs vérités historiques », a estimé le ministre de la Culture et du Patrimoine historique.

    Il a procédé à une visite de la nouvelle exposition de la maison des esclaves de Gorée qui ne se limite pas seulement à rappeler les horreurs du passé. « Cette nouvelle exposition est un appel à l’action, une invitation à réfléchir sur les conséquences de l’esclavage », a-t-il dit.

    Pour sa part, le  maire de Gorée, Augustin Senghor a souligné que ce genre d’espace va permettre « de ne pas tuer la mémoire ».

    AN/ FKS/MTN

  • SENEGAL-SOCIETE-ECONOMIE / La fondation Batonga cherche à autonomiser plus de 5000 filles et femmes (directrice)

    SENEGAL-SOCIETE-ECONOMIE / La fondation Batonga cherche à autonomiser plus de 5000 filles et femmes (directrice)

    Dakar, 30 mai (APS) – La Fondation ‘’Batonga’’ a lancé, mardi, ses programmes au Sénégal, avec l’objectif de soutenir 2560 adolescentes et 3000 femmes d’ici 2025 à Kolda et Sédhiou, dans le sud du pays, a annoncé sa directrice au Sénégal, Aïda Guèye Seydi.

    ‘’Grâce au partenariat avec la Fondation Mastercard, nous allons étendre le programme leadership des adolescentes de 14 à 18 ans au Sénégal et soutenir 2560 jeunes filles dans les régions de Kolda (département de Kolda et à Médina Yoro Foulah) et Sédhiou (département Sédhiou et Bounkiling), jusqu’en fin 2025’’, a-t-elle dit lors du lancement à Dakar des activités de la fondation Batonga au Sénégal.

    La cérémonie s’est déroulée en présence de la fondatrice, la chanteuse franco-béninoise Angélique Kidjo, et du directeur de cabinet de ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants, Mouhamed Ndiaye, et de nombreux acteurs et actrices de la société civile, parmi lesquels des figures de la société civile, dont Alioune Tine et Penda Mbow.

    Selon Aïda Guèye Seydi, le programme Leadership des adolescentes (AGL) offre un accès à des espaces sûrs et un mentorat pour les filles vivant dans les zones les plus difficiles, dans le but de soutenir une nouvelle génération de leaders féminines et de transformer les normes et les croyances communautaires qui freinent les filles dans la réalisation de leur plein potentiel.

    ‘’Le programme pour l’autonomisation économique des femmes cible 3000  jeunes femmes dans les deux régions pilotes au Sénégal pour les aider à renforcer leurs opportunités de croissance d’ici trois ans’’, a fait savoir la directrice de ‘’Batonga’’ au Sénégal.

    ‘’Le lancement de Batonga est une occasion unique de mettre en valeur le travail que l’organisation accomplit pour promouvoir les droits, le leadership et le pouvoir économique des filles et des femmes. Nous serons particulièrement ravis de partager nos ambitions avec les partenaires et alliés avec lesquels nous prévoyons de travailler pour avoir un impact positif sur la vie de milliers de filles et de femmes, en particulier celles des zones les plus rurales’’, a déclaré Aida Guèye Seydi.

    Mouhamed Ndiaye, le directeur de cabinet du ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’enfance, a souligné que ‘’c’est avec beaucoup de satisfaction, que le Sénégal accueille à bras ouvert cette extension de la fondation Batonga à Kolda et Sédhiou’’.

    ‘’Nous espérons que Batonga pourra réaliser ses missions au Sénégal pour l’autonomisation des femmes. Elle s’inscrit dans la stratégie nationale pour l’autonomisation des femmes élaborée depuis 2020’’, a-t-il dit, estimant que l’autonomisation des femmes est la voie la plus appropriée pour favoriser la croissance économique.

    M. Ndiaye a salué l’engagement et la vision panafricaniste de la fondatrice de Batonga, Angélique Kidjo, qui incarne selon lui, ‘’la voix des sans voix’’.

    L’Organisation de formation et d’appui au développement (OFAD/Nafoore, utilité en pulaar) va travailler avec la fondation Batonga au Sénégal dans quatre communes de Kolda. Son secrétaire exécutif, Sicka Baldé, estime que c’est ‘’une opportunité’’ pour les communes bénéficiaires.

    ‘’(…) Batonga focalise son intervention sur la jeune fille et l’émancipation de la femme et elle accompagne la femme à connaître davantage ses droits et à les renforcer économiquement’’, souligne-t-il. Pour lui, il ne faut pas se tromper, car « tant qu’on relègue les femmes au second plan dans l’économie, nos visions et nos plans ne peuvent pas se faire valoir ».

    Dans un entretien accordé samedi à l’APS, samedi, Angélique Kidjo disait que c’est la première fois, depuis sa création en 2006, que la fondation Batonga étend ses activités au-delà du Bénin.

    La chanteuse franco-béninoise, aux nombreuses et prestigieuses distinctions, dit avoir choisi les régions de Kolda et Sédhiou pour aider à éviter les mariages précoces, participer à l’autonomisation économique des femmes et au leadership des adolescentes.

    FKS/ASG/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-ARTS-SOCIAL / Angélique Kidjo explique l’intervention de sa fondation à Kolda et Sédhiou

    SENEGAL-AFRIQUE-ARTS-SOCIAL / Angélique Kidjo explique l’intervention de sa fondation à Kolda et Sédhiou

    Dakar, 29 mai (APS) – La fondation Batonga a décidé d’étendre ses activités de promotion sociale et économique aux régions de Kolda et Sédhiou, situées dans le sud du Sénégal, pour entre autres missions y combattre les mariages précoces, a déclaré à l’APS sa présidence et fondatrice, la chanteuse franco-béninoise Angélique Kidjo.

    ‘’Je choisis toujours les régions où on me signale des besoins’’, a répondu Kidjo, dans une interview accordée à l’APS, à la question de savoir pourquoi elle s’investit dans l’‘’autonomisation’’ et le ‘’leadership des filles et des femmes’’ dans cette partie du Sénégal.

    C’est la première fois, depuis sa création en 2006, que la fondation Batonga étend ses activités au-delà du Bénin, a-t-elle précisé.

    La chanteuse franco-béninoise aux nombreuses et prestigieuses distinctions dit avoir choisi les régions de Kolda et Sédhiou pour aider à éviter les mariages précoces, qui y sont monnaie courante.

    Elle ajoute avoir pris la décision de s’investir dans la promotion sociale et économique des filles et des femmes de ces deux régions sénégalaises en raison de leur appartenance au monde francophone.

    ‘’Sur le plan international, les pays anglophones sont de [loin] devant nous […] Nous des pays francophones sommes derrière les anglophones. Ça se voit dans les organisations internationales […] Nous avons pourtant les mêmes problèmes que les adolescents des pays anglophones’’, a commenté Angélique Kidjo.

    ‘’Le rôle de la fondation Batonga est de faire entendre la voix des francophones africains en apprenant aux adolescentes à entreprendre et à participer au bien-être de leur famille et de leur communauté’’, a-t-elle ajouté.

    La célèbre chanteuse tient à préciser que sa fondation ne vient pas au Sénégal pour remettre en question l’autorité des parents sur les enfants.

    Batonga ‘’aide les filles à trouver du travail, à faire du business et à gagner de l’argent’’, a-t-elle dit, ajoutant : ‘’C’est ce que j’ai envie de faire dans ces deux régions du Sénégal. Que les parents comprennent qu’on n’est pas là pour arracher quelque chose, mais pour leur venir en aide.’’

    La fondation veut offrir ses services à quelque 3.000 filles et femmes du Sénégal, dans une première phase, et n’exclut pas d’étendre ses activités à d’autres régions du pays, selon sa présidente.

    Le lancement de ses activités au Sénégal aura lieu ce mardi au King Fahd Palace, à Dakar. Angélique Kidjo se rendra ensuite dans les régions de Kolda et Sédhiou.

    Elle affirme avoir appris à connaître le Sénégal grâce à Youssou Ndour et à ses activités d’ambassadrice de l’Unicef, l’agence des Nations unies chargée de l’enfance.

    FKS/ESF