Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • AFRIQUE-CINEMA / Mise en place d’une fédération panafricaine des festivals à Khouribga

    AFRIQUE-CINEMA / Mise en place d’une fédération panafricaine des festivals à Khouribga

    Khouribga (Maroc), 16 mai (APS) – Des directeurs de festivals réunis à la clôture de la 23ème édition du Festival international de cinéma africain de Khouribga (FICAK), samedi, ont annoncé la création d’un réseau panafricain des festivals afin d’unir leurs forces et surtout  »d’œuvrer pour une meilleure circulation des films africains », a déclaré son président Iz-Eddine Gourirran.

     »La date du 12 mai 2023 a vu naitre à Khouribga la Fédération panafricaine des festivals du cinéma et de l’audiovisuel qui marque une nouvelle ère des cinémas africains », a dit M. Gourirran, par ailleurs directeur du festival de Khouribga, précisant que l’objectif de cette fédération est de mettre en synergie les compétences et les moyens pour une meilleure diffusion des images des auteurs et réalisateurs africains.

    La fédération panafricaine des festivals qui regroupe aussi bien des festivals sur le continent et sur la diaspora vise sept missions majeures parmi lesquelles figurent « le renforcement de la coopération et l’échange entre festivals et de promouvoir le cinéma africain à travers le monde », selon les initiateurs.

    La chargée de programmation au festival « Vues d’Afrique » de Montréal au Canada, Kotimi Guira dit mesurer l’importance d’une telle structure pour son festival qui est hors du continent et représente la diaspora.

     »On a besoin de cette fédération panafricaine des festivals vu la complexité de joindre parfois les distributeurs, producteurs et à avoir certains films. Quand il y a une fédération, l’échange peut être facile, car il aura quelqu’un qui pourra transmettre les contacts », a-t-elle relevé, ajoutant que c’est un espace qui va permettre de pouvoir  »discuter ensemble et parler des difficultés de chacun ».

     »Pour nous de la diaspora, il est très difficile de trouver les films africains, de faire leur promotion sur le long terme, mais surtout de faire venir les professionnels du cinéma avec les problèmes de visas », a-t-elle expliqué.

    Outre les directeurs des festivals à Bangui, Yaoundé, Dakar, Ouagadougou, Khouribga, Abidjan, etc., qui sont membres de la fédération, des personnes ressources ont été coptées pour accompagner la fédération panafricaine des festivals de cinéma africain. Il s’agit de Ardiouma Soma, ancien délégué général du Fespaco (Burkina Faso), Baba Diop journaliste et critique et le professeur Maguèye Kassé (Sénégal), Mamadou dit Mohamed Coulibaly (Mali), entre autres.

    FKS/ADC

  • SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / khouribga : « Kipou », du sénégalais Abdoulaye Sow reçoit une mention spéciale du jury du 23 FICAK

    SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / khouribga : « Kipou », du sénégalais Abdoulaye Sow reçoit une mention spéciale du jury du 23 FICAK

    Khouribga (Maroc), 14 mai (APS)- le film « Kipou » du réalisateur sénégalais, Abdoulaye Sow,  a reçu une mention spéciale du jury court métrage, samedi, lors de la clôture de la 23ème édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga, a constaté l’envoyée spéciale de l’APS.

    Le jury a salué la thématique abordée dans le film notamment le sujet relatif à l’éducation véhiculé.

    Le court métrage »Kipou » de 14 minutes, du Sénégalais Abdoulaye Sow, a été projeté à la 23ème édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK) en présence du réalisateur.

    Seul film sénégalais en compétition cette année à Khouribga, Kipou, nom d’un chaton du film, raconte l’histoire d’Aïssatou, une fillette de 11 ans désireuse d’aller à l’école contre la volonté de son père qui redoute que ce choix ne l’entraine dans la débauche.

    Déterminée à apprendre à lire et à écrire et soutenue par sa mère, la jeune fille se lie d’amitié avec une camarade, sa voisine, qui lui donne des cours particuliers en échange de son chaton.

    Le court métrage, sorti en 2021, est un véritable ‘’plaidoyer pour l’éducation, l’amitié et aussi un hommage aux mères’’, a dit son réalisateur, Abdoulaye Sow.

    »Ce film est un hommage aux mères qui n’ont jamais été scolarisées (…) », précise le réalisateur.

    Le Grand prix Ousmane Sembène est revenu au film « Shimosie » (Fosse en swahili) de la réalisatrice Angela Wanjiku Wamal du Kenya. Ce film traite d’une histoire de crime de punition, de traumatisme et de rédemption. Il met en lumière Shimonie, une ville portuaire à l’extrême sud du Kenya, devenue ville touristique où vit Geoffrey, un brillant enseignant d’anglais qui a commis une homicide et a purgé sa peine de sept ans s’y rend pour retrouver quiétude.

    Le directeur du festival Iz-eddine Gourirran a exprimé sa satisfaction quant au déroulement de cette édition du Ficak 2023 où  « toutes les activités, tenues à l’heure, ont été riches en contenu ».

    Palmarès

    Longs métrages

    -Grand Prix Ousmane Sembène : « Shimonie » de Angela Wanjiku Wamal (Kenya)

    -Prix du jury Nour-Eddine Saïl : « L’oasis des eaux gelées » de Raoul Sebbahi (Maroc)

    -Prix de la meilleure réalisation irisa Ouédraogo : « 19B » de Ahmed Abdella (Egypte)

    -Prix du meilleur scénario Samir Farid : « Sadrack » de Narcisse Wandji (Cameroun)

    -Prix du premier rôle masculin Mohamed Bastaoui : l’acteur Sayed Ragab dans « 19B » (Egypte)

    -Prix du premier rôle féminin  Amina Rachid : l’actrice Nimo Loveline dans « La plantation des planteurs » (Cameroun)

    -Mention spéciale à l’actrice Fatma nager dans son rôle dans le film « Jalaldine » (Maroc)

    Courts métrages

    -Grand prix Nejip Ayed : « Ziwa » de Samuel Tebadeke (Ouganda)

    -Prix du jury Paulin Soumanou Vieyra : « Dear Ward » de Maria El Sharkawy (Egypte)

    -Mention spéciale au réalisateur de « Kipou » Abdoulaye Sow (Sénégal)

    -Mention spéciale au réalisateur de « Fabula »  Elyses Jerridi (Tunisie)

    -Prix Don Quichotte : « Jallaldine » de Hassan Benjelloum (Maroc)

    -Mention spéciale au film « Le courage de plus » de Billy Touré et Laurent Chevalier (Guinée Conakry)

    -Prix de la critique africaine : « L’oasis des eaux gelées » de Raoul Sebbahi (Maroc)

    -Mention spéciale au film « 19B » de Ahmed Abdella (Egypte)

     

    FKS/AKS

  • SENEGAL-CINEMA-PROFIL / Le réalisateur Abdoulaye Sow met ses pas dans ceux de sa sœur et mentor, Khadidiatou 

    SENEGAL-CINEMA-PROFIL / Le réalisateur Abdoulaye Sow met ses pas dans ceux de sa sœur et mentor, Khadidiatou 

    De l’envoyée spéciale de l’APS, Fatou Kiné Sène

    Khouribga (Maroc), 12 mai (APS) – Le Sénégalais Abdoulaye Sow s’est lancé dans une carrière de réalisateur en suivant les pas de sa sœur Khadidiatou, après avoir pratiqué d’autres métiers du 7e art.

    Sow a été scripte, scénariste, metteur en scène et costumier.

    A la 23e édition du Festival international de Khouribga, au Maroc (6-13 mai), il a présenté le court métrage ‘’Kipou’’, son premier film, en mettant ses pas dans ceux de sa petite sœur Khadidiatou, la célèbre réalisatrice du court métrage ‘’Une place dans l’avion’’ et lauréate du Poulain d’argent de l’édition 2021 du FESPACO, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou.

    ‘’Je suis présent dans le monde du cinéma depuis 2004, grâce à Khadidiatou. Nous sommes très proches, l’un de l’autre. Lorsqu’elle a obtenu le financement de son film ‘Une place dans l’avion’, elle a insisté pour que je travaille avec elle comme stagiaire en mise en scène. Auparavant, j’ai écrit pour elle une mini-série intitulée ‘Jeu à trois’, qui attend un acheteur’’, se souvient-il.

    Abdoulaye Sow, sous l’influence de Khadidiatou, a joué le rôle de chef costumier dans la série ‘’C’est la vie’’ (saison 3). ‘’Elle est mon mentor, c’est comme si je suivais son parcours. On discute beaucoup et on a la même passion pour le cinéma […] On regarde souvent des films ensemble à la maison’’, dit-il de sa sœur.

    Sow, âgé de 48 ans, a commencé par l’informatique, après une année passée au département de lettres modernes de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, à la fin des années 90.

    Après vingt années consacrées à la pratique de divers métiers du 7e art, il se lance dans la réalisation de courts métrages. Aujourd’hui, le nouveau réalisateur dit travailler à deux projets de court métrage, tout en restant chef costumier pour le prochain film de sa sœur.

    Abdoulaye Sow partage sa fierté d’être à Khouribga, où il espère remporter un prix avec son premier film. En attendant, il tire profit de sa présence au Maroc pour nouer des contacts avec des cinéastes dudit pays, mais aussi du Cameroun, du Nigeria et du Rwanda.

    FKS/ESF/ASG

  • MAROC-AFRIQUE-CINEMA / Le film  »Annatto » de Fatima Ali Boubakdy projeté au profit de détenus africains

    MAROC-AFRIQUE-CINEMA / Le film  »Annatto » de Fatima Ali Boubakdy projeté au profit de détenus africains

    Khouribga (Maroc), 12 mai (APS) – Le film « Annattto » de la réalisatrice marocaine Fatima Ali Boubakdy a fait l’objet d’une projection spéciale, jeudi, à la prison de la province de Khouribga (Maroc), a constaté l’envoyée spéciale de l’APS.

    Cette projection s’inscrit dans le cadre de la 23e édition du Festival international de cinéma africain de Khouribga (Ficak, 6-13 mai). Elle a permis aux organisateurs de partager quelques moments d’échanges avec les prisonniers, tous en chemise blanche et pantalon noir.

    D’une durée de plus de deux heures (143 minutes), le film « Annatto » traite de la question de l’identité africaine à travers une histoire d’amour qui commence au nord du Sénégal, précisément à Saint-Louis et qui se termine au Maroc.

    Cette histoire, c’est celle d’Annatto, une Franco-sénégalaise noire qui épouse Adnane, un commerçant marocain pendant son séjour à Saint-Louis, au Sénégal. Un mariage de plaisir qui finit par se transformer en un véritable amour, car Adnane emmène sa femme au Maroc, selon le synopsis du film.

    « Le sujet du film est beaucoup plus profond que cette histoire d’amour. J’ai essayé de traiter la question de l’identité africaine parce que, ici au Maroc et dans le Maghreb, il y a une identité un peu brouillée et on ne comprend pas pourquoi on ne se considère pas comme des Africains », a expliqué la réalisatrice, qui prône « une Afrique unie et prospère ».

    Au-delà de la question identitaire représentée par Annatto, une métisse noire, le film, dans une métaphore subtile, brosse la souffrance de l’Afrique à travers le sort réservé à cette dame qui subit tous les sévices corporels, mentaux, mais aussi à ces femmes obligées de se prostituer ou de se plier aux règles d’une autre.

    Un des détenus de la prison s’est interrogé sur la présence du français dans le film. « Si je comprends bien, le film parle d’identité africaine, [il] devrait être en français parce que la plupart de nous comprennent le français, pas l’arabe », a renchéri un autre détenu, qui invite les cinéastes à faire un film sur les détenus africains dans les prisons au Maroc.

    Cette projection au profit des détenus est la quatrième du genre organisée avec la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion du Maroc.

    Elle vise à faire participer les détenus à ce festival africain de Khouribga, précise un responsable de l’administration pénitentiaire.

    Selon lui, ces détenus, parmi lesquels il y a quatre femmes et un bébé, sont en majorité de jeunes subsahariens venant du Sénégal, de l’Afrique du Sud, de la Tunisie, du Mali, entre autres pays.

    FKS/ASG/BK

  • SENEGAL-MAROC-CINEMA / 23ème FICAK : « Kipou » d’Abdoulaye Sow projeté à Khouribga

    SENEGAL-MAROC-CINEMA / 23ème FICAK : « Kipou » d’Abdoulaye Sow projeté à Khouribga

    De l’envoyée spéciale de l’APS, Fatou Kiné Sène

    Khouribga (Maroc), 12 mai (APS) – Le court métrage  »Kipou » de 14 minutes, du Sénégalais Abdoulaye Sow, a été projeté à la 23ème édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK) en présence du réalisateur.

    Seul film sénégalais en compétition cette année à Khouribga, Kipou, nom d’un chaton du film, raconte l’histoire d’Aïssatou, une fillette de 11 ans désireuse d’aller à l’école contre la volonté de son père qui redoute que celle-ci ne l’entraine dans la débauche.

    Déterminée à apprendre à lire et à écrire et soutenue par sa mère, la jeune fille se lie d’amitié avec une camarade, sa voisine, qui lui donne des cours particuliers en échange de son chaton.

    Le court métrage, sorti en 2021, est un véritable ‘’plaidoyer pour l’éducation, l’amitié et aussi un hommage aux mères’’, a dit son réalisateur, Abdoulaye Sow.

     »Ce film est un hommage aux mères qui n’ont jamais été scolarisées (…) », précise le réalisateur, soulignant que si les enfants sont devenus de grands intellectuels », c’est parce que leurs mères les ont  »incités à aller à l’école, les ont encadrés et encouragés ». Sow se dit ‘’fier’’ de sa première sortie à l’international en tant que cinéaste.

    Il ajoute que ce film est inspiré du parcours de ses parents avec une mère analphabète qui tenait à apprendre à lire et un père qui n’a pas fait l’école, mais qui a travaillé aux ambassades du Sénégal en Chine et en Belgique.

    Le film, qui a déjà remporté en décembre dernier le Grand Prix Annette Mbaye D’Erneville au Festival Dakar court, était aussi en compétition en mars au festival de Bangui, en Centrafrique, selon le réalisateur.

    FKS/ASG/OID

  • SENEGAL-COTE D’IVOIRE-CINEMA / Une officielle vante l’importance de la mutualisation des moyens dans les productions cinématographiques africaines

    SENEGAL-COTE D’IVOIRE-CINEMA / Une officielle vante l’importance de la mutualisation des moyens dans les productions cinématographiques africaines

    Khouribga (Maroc), 10 mai (APS) – La directrice générale de l’Office national de cinéma de Côte d’Ivoire, Lyssone Fall Diomandé a invité, mercredi, les professionnels du sceteur à mutualiser leurs moyens au bénéfice des productions cinématographiques africaines, vantant les partenariats existant entre son pays et le Sénégal.

     »Nous devons mutualiser nos moyens, mais cela ne se résume pas seulement aux finances, les moyens techniques, humains et c’est à l’avantage des productions cinématographiques africains », a-t-elle plaidé.

    Lyssone Fall Diomandé qui participe à la 23ème édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (6 au 13 mai) estime que la réalité s’impose au secteur du cinéma.

    « Il est obligatoire de travailler ensemble parce que nous savons que les moyens s’amenuisent et c’est dans la coproduction, la mutualisation des moyens que l’on peut arriver à quelque chose», a-t-elle souligné.

    Elle a par ailleurs rappelé le travail effectué entre le Fonds de soutien à l’industrie cinématographique ivoirien (Fonsic) et le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel (Fopica) après la signature des accords d’échanges et de coproduction cinématographique signés en juin 2019.

    Ces accords ont boosté les échanges entre nos deux pays, notamment dans la production de films et la formation avec beaucoup d’Ivoiriens qui en formation en post production au Centre Yennenga d’Alain Gomis à Dakar. Elle a dans le même temps évoqué la participation d’acteurs ivoiriens dans les productions sénégalaises.

    La directrice générale de l’Onac-CI rappelle que les acteurs des deux pays n’ont pas attendu la signature d’accords pour travailler ensemble.  »Ils ont collaboré de manière informelle bien avant l’existence de ces documents », a-t-elle fait valoir en estimant que ce rapport naturel a favorisé la production de films dans les deux pays.

    Elle a ainsi cité les échanges entre le cinéaste ivoirien Fadika Kramo-Laciné (décédé en juin 2022 et qui a eu l’Etalon d’or du Fespaco en 1981 avec son film +Djéli+) et le Sénégalais Ousmane Sembene dont on célèbre cette année le centenaire de naissance.

    Il y a eu ensuite l’échange entre les pionniers du cinéma Sénégalais tels que Johnson Traoré, Ababacar Samb Makharam Paulin Soumanou Vieyra et les Ivoiriens Timoté Bassolé, Henry Dupart, etc.

    Mme Diomandé rappelle aussi que des producteurs sénégalais comme le directeur de Cinékap Oumar Sall a fait appel au Fonsic pour son film « Atlantique » de Mati Diop coproduit avec la côte d’Ivoire qui a effectué au Sénégal la montée des marches au festival international de Cannes en France en 2019 et d’autres films produits par lui.

    Elle précise que cela s’est passé avant la signature des accords, car beaucoup de choses lient le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

    Les accords de coproduction ont démarré avec le film + La nuit des rois+ du cinéaste ivoirien Phillip Lacôte, indique-t-elle.

    « Il y a aussi Jacques Trabi qui m’a récemment fait savoir qu’il a fait appel au Fopica pour son projet de film. Le dernier est le film + Xalé+ de Moussa Sène Absa coproduit avec la Côte d’Ivoire avec le Fonsic et le fonds Clap-ACP et nous avons voyagé avec ce film au festival de Loxor en Egypte », énumère la directrice générale de l’Onac-CI.

    La Côte d’Ivoire a déjà signé dit-elle des accords de coproduction avec le Maroc, le Burkina Faso dans le cadre de Traité d’amitié et de coopération et suscite des accords avec les autres pays de l’Union économique monétaire ouest africain.

    FKS /AKS

     

  • SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Pr Maguèye Kassé : « Le cinéma africain s’est inscrit dans la restitution de notre mémoire collective »

    SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Pr Maguèye Kassé : « Le cinéma africain s’est inscrit dans la restitution de notre mémoire collective »

    De l’envoyée spéciale de l’APS, Fatou Kiné Sène

    Khouribga (Maroc), 8 mai (APS) – Le cinéma africain s’est inscrit dès le départ dans la restitution de la mémoire collective des Africains, avec les films des pionniers, comme Sembène Ousmane du Sénégal, Souleymane Cissé du Mali ou encore Gaston Kaboré du Burkina Faso, a déclaré le critique de cinéma sénégalais, Professeur Maguèye Kassé.

    ‘’L’image est très parlante, elle est très forte. Elle se grave dans la mémoire collective et indique une direction de travail, de réflexion et permet à celui qui regarde le cinéma, le bond qui nous parle de nos réalités et des impasses que l’on trouve dans ces réalités’’, a-t-il expliqué, dimanche.

    Il intervenait à l’occasion d’un colloque axé autour du thème  ‘’Le cinéma : mémoire et prospective’’ et organisé lors de la 23ème édition du festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK).

    ‘’Le 7e art n’est pas seulement quelque chose qui nous divertit, car nous avons besoin de distraction, de rire, de pleurer parfois et le cinéma rend compte de tout cela’’, affirme-t-il.

    Au-delà de la rencontre, il estime que le cinéma africain crée les conditions d’interrogation de la réalité, qu’elle soit positive ou négative.

    ‘’Le cinéma africain s’est inscrit aussi dans la nécessité de former des nations nouvelles dans lesquelles nous serions les propres acteurs de notre développement et le cinéma y participe de façon extraordinaire et beaucoup plus importante que les autres arts’’, a indiqué le Professeur Kassé, par ailleurs spécialiste en civilisations germaniques.

    Il invite les cinéastes africains à faire preuve de plus de responsabilité pour la préservation des mémoires.

    Le réalisateur burkinabè Issiaka Compaoré a lui insisté sur l’éducation à l’image en vue d’une appropriation de la mémoire, ainsi que sur la prise en charge du financement du cinéma africain par les Etats du continent.

    Il appelle ainsi à revisiter l’histoire de l’Afrique et à mettre en valeur ce patrimoine en le transmettant par des vecteurs comme le cinéma.

    ‘’Avec le numérique, tout est possible, il faut savoir l’utiliser et prendre le contre-pied de ce l’on raconte comme élucubration sur notre image’’, suggère-t-il.

    FKS/ASG

  • SENEGAL-MAROC-INSOLITE / Refoulé du territoire marocain, l’universitaire Ibrahima Thioub raconte ses  »déboires » avec son passeport de service annulé

    SENEGAL-MAROC-INSOLITE / Refoulé du territoire marocain, l’universitaire Ibrahima Thioub raconte ses  »déboires » avec son passeport de service annulé

    Khouribga (Maroc), 7 mai (APS) – Titulaire d’un passeport de service, l’historien Ibrahima Thioub a appris à ses dépens l’annulation de ce document par les autorités diplomatiques du Sénégal suite à la découverte d’un vaste réseau de trafic de ce titre de voyage, se faisant ainsi refouler du territoire marocain où il devait prendre part à une activité scientifique.

    De l’envoyée spéciale de l’APS: Fatou Kiné Sène.

    Devant intervenir, ce dimanche, à un  colloque organisé en marge de la 23e  édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (6-13 mai) sur  »Le cinéma : mémoire et prospective », le professeur Ibrahima Thioub dit avoir été refoulé  »sous une escorte policière » à son arrivée à l’aéroport Mohamed VI de Casablanca (Maroc).

    Joint au téléphone depuis Dakar où il se trouve, il est revenu sur  »cette expérience aussi drôle que douloureuse ».

    « J’ai été invité pour participer au colloque du Festival international du cinéma africain de Khouribga et j’ai été détenu pendant douze heures à l’aéroport de Casablanca dès mon arrivée vendredi matin avec un sandwich incroyable et de la limonade que je ne bois plus. Heureusement que j’avais un livre avec moi. Et vers 21heures 30, j’ai été ensuite escorté par la police et rapatrié sur Dakar où j’ai revu mon passeport. Je suis arrivé chez moi à 3heures du matin samedi », raconte l’universitaire sénégalais.

    Ibrahima Thioub souligne qu’il a été informé par la police marocaine qui détient une note de l’ambassade du Sénégal signifiant que le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur avait annulé tous les passeports de service délivrés entre le 1er janvier 2021 et le 13 décembre 2022 à la suite de la découverte d’un vaste réseau de trafic de passeports de service sur la base de qualités douteuses.

     »La police de l’aéroport Blaise Diagne n’a pas été vigilante et il parait que je suis la troisième personne dans cette situation.(…) Mon passeport est annulé et on ne m’a pas informé. Normalement le ministère aurait dû retirer les passeports annulés », estime-t-il, notant que  »c’est dommage ! Mais ce sont des choses qui arrivent, pourvu qu’il n’arrive plus à quelqu’un d’autre ».

    Le professeur Ibrahima Thioub dit raconter cette histoire pour que  »cela ne se répète plus, que le ministère des Affaires Etrangères récupère les passeports et que la police de l’aéroport veille à ce que les gens n’utilisent plus ces documents de voyage ».

     »J’ai bien envi que cela n’arrive plus à d’autres, mais je ne sais pas du point de vue du droit, je ne sais pas si cela est faisable ou non. C’est un désagrément causé parce qu’au moment de prendre l’avion, j’ai été escorté par un officier de police et les gens qui m’ont vu passer ont dû se demander dans quel trafic l’ancien  recteur de l’UCAD a trempé pour se retrouver entre les mains de la police », a-t-il déploré.

    Contactée par l’APS, l’ambassade du Sénégal à Rabat indique  toutefois que  »la décision d’annulation de ces passeports de services a été diffusée par voie de presse depuis six mois et que les détenteurs étaient invités à changer de documents de voyage ».

    FKS /SMD

     

  • AFRIQUE-CINEMA-HOMMAGE / FICAK 2023 : une ouverture en hommage à Drissa Touré, le cinéaste burkinabé passé de  »la gloire à la dèche »

    AFRIQUE-CINEMA-HOMMAGE / FICAK 2023 : une ouverture en hommage à Drissa Touré, le cinéaste burkinabé passé de  »la gloire à la dèche »

    Khouribga (Maroc), 7 mai (APS) – La 23ème édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK) au Maroc s’est ouverte, samedi soir, avec un hommage  »émouvant » rendu au cinéaste burkinabé Drissa Touré, en reconnaissance à la contribution au cinéma africain de celui qui est passé de la gloire sur les marches de la croisette au festival de Cannes en France en 1991 avec son film « Laada » à la déchéance, en devenant vendeur de bois.

    De l’envoyée spéciale de l’APS: Fatou Kiné Sène

    Devant une salle de cinéma remplie prise d’assaut par des cinéphiles venus de divers horizons, Drissa Touré, un réalisateur autodidacte comptabilisant plus d’une trentaine d’années de pratique cinématographique a estimé que cet honneur est  »une renaissance et une résurrection ».

     »C’est une renaissance, une résurrection. Il y a eu beaucoup d’émotions, parce que je me suis rappelé de 1991 lorsque je faisais le film +Laada+, paix à l’âme de Nour-Eddine Saïl (décédé en 2020, il était l’un des fondateurs et ambassadeurs du FICAK), on était à Paris et il m’a amené ici et son cheval de bataille était de faire vivre le cinéma africain », a réagi le réalisateur Burkinabé après avoir reçu le trophée d’honneur du Festival international du cinéma africain de Khouribga (6 au 13 mai).

    Pour Drissa Touré, débordant d’émotion, cet hommage est une coïncidence de l’histoire, car se remémore-t-il,  »c’est ici qu’on me rend hommage, plus de vingt ans après quand j’étais dans la léthargie, c’est cela qui est émouvant, intéressant quand on a la passion du cinéma ».

    Le film d’ouverture de FICAK intitulé  »Le taxi, le cinéma et moi » que lui consacre son compatriote  Salam Zampaligré  retrace le parcours d’un cinéaste de 71 ans qui est passé de la gloire sur les marches de la croisette au festival de Cannes en France en 1991 avec son film  »Laada » à la déchéance avec comme métier vendeur de bois à Gaoua, un village du Burkina Faso.

    Ce documentaire de création dresse ainsi le portrait et le parcours cinématographique de Drissa Touré, ancien  chauffeur de Taxi qui a eu comme passager un jour le célèbre cinéaste sénégalais Ousmane Sembène (1923-2007). Ce dernier lui raconte qu’il a été docker à Marseille (France) avant d’entrer dans le cinéma.

    Drissa Touré suit les pas de Sembène, celui que l’on appelle affectueusement  »l’aîné des anciens », dont on célèbre cette année le centenaire de sa naissance. Il est devenu le taximan passé au cinéma et réalise neuf films entre 1981 avec le court métrage « Le sort » et 2002 avec « Pays de mon rêve ».

    Cette édition du FICAK, placé sous le haut patronage de sa Majesté le Roi Mohamed VI, a aussi rendu un vibrant hommage à l’acteur marocain de 59 ans Bachir Ouakine, un habitant de Khouribga.

    En dehors des hommages, les quatre jurys (Long métrage, court métrage, prix de la critique et le prix Don Quichotte) ont été présentés au public, aux autorités administratives et autres personnalités du cinéma et des arts venus assister à l’ouverture officielle.

    Le jury long métrage est présidé par Stanislas Bemile Méda (Burkina Faso) et le court métrage par l’actrice marocaine Salima Benmoumen. Ils décerneront des prix avec des noms de cinéastes très connus tels que  Sembène Ousmane, Idrissa Ouédraogo, Nour-Eddine Saïl, Paulin Soumanou Vieyra, Nejip Ayed, entre autres figures emblématiques du 7e art africain.

    Le président de la fondation du festival international du cinéma africain de Khouribga, El Habib El Malki a pour sa part salué tous ceux qui ont œuvré pour la reconnaissance du festival au plan international depuis sa création en 1977, le troisième par sa longévité après les journées cinématographiques de Carthage (JCC 1966) et le Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco 1969).

    Il a fait remarquer que cette année les douze longs métrages et quinze courts métrages présentent une  »variété de genres et une diversité linguistique ».

    FKS /SMD

  • SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Le FICAK, un espace pour raconter les histoires africaines ( directeur)

    SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Le FICAK, un espace pour raconter les histoires africaines ( directeur)

    Khouribga, 6 mai (APS)- Le Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK) qui se tient depuis 1977 dans le sud du Maroc, offre un espace où  »les histoires africaines peuvent être racontées, entendues et appréciées », a dit son directeur à l’envoyée spéciale de l’APS.

    De l’envoyée spéciale de l’APS: Fatou Kiné Sène

     »Depuis bien des décennies, notre Festival a été un lieu de rencontre des cinéastes africains et des cinéphiles du monde et nous sommes fiers d’avoir créé un espace où les histoires africaines peuvent être racontées, entendues et appréciées par un public international », a relevé son initiateur lz-Eddine Gourirran à quelques heures de son ouverture officielle (6-13 mai).

    Il souligne que l’option du FICAK depuis 46 ans se justifie par le souci de donner  »une place de choix au 7e art du continent ».

     »Je suis le créateur de ce festival en 1977. Notre objectif est de voir des films africains. On voyait des films américains, indiens, soviétiques et français, mais ce n’était pas logique. Il fallait donner une place aux films africains », a-t-il rappelé.

    lz-Eddine Gourirran  note que le FICAK qui célèbre cette année sa 23ème édition a choisi de se tourner vers l’Afrique pour lui offrir  »l’opportunité de faire entendre sa voix et de montrer les potentialités artistiques dont elle dispose sans nul complexe vis-à-vis de l’Occident ».

    Cette année encore, annonce son créateur, le Festival mettra en lumière le  »talent et la créativité des cinéastes africains » avec 12 films longs métrages venant de dix pays du continent et 15 courts métrages de treize pays d’Afrique pour la compétition officielle.

    Le court métrage  »Kipou » du réalisateur Abdoulaye Sow est le seul film sénégalais en compétition.

    Le FICAK met à l’honneur le cinéma camerounais cette année avec une rétrospective proposée aux cinéphiles de Khouribga, une ville du royaume chérifien réputée pour ses phosphates.

    La 23ème édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga compte également s’intéresser  à la question de  »la mémoire et de la préservation du patrimoine cinématographique africain »,  à travers notamment un colloque dont  l’historien et universitaire sénégalais Ibrahima Thioub figure parmi les intervenants.

    FKS/SMD