Auteur/autrice : Fatou Kiné SENE

  • SENEGAL-FRANCE-PATRIMOINE / Restitution des biens culturels : un officiel appelle à entrer dans ‘’une nouvelle séquence’’

    SENEGAL-FRANCE-PATRIMOINE / Restitution des biens culturels : un officiel appelle à entrer dans ‘’une nouvelle séquence’’

    Dakar, 8 déc (APS) – Le Directeur général du Musée des civilisations noires (MCN), Mohamed Abdallah Ly a insisté sur la nécessité d’entrer dans « une nouvelle séquence » dans le cadre du débat sur la restitution des objets culturels africains conservés dans des musées occidentaux.

    ‘’(…) il nous faut entrer dans une nouvelle séquence où nous sommes maîtres des perspectives agitées au niveau des débats, de l‘agenda et du langage’’, a soutenu le directeur général du Musée des civilisations noires.

    Il intervenait lors du vernissage de l’exposition intitulée ‘’Demoon dikkaat-Les Restitués’’ sur le sabre d’El Hadji Oumar Tall (1797-1864) restitué au Sénégal, le 17 novembre 2019 par la France.

    Il estime que  »c’est dans un élan panafricain avec l’appui des actuels gouvernants qui sont sur des questions d’émancipation, de révolution culturelle, que l’on peut arriver à recouvrer ce patrimoine culturel » africain se trouvant dans les musées occidentaux.

    À l’initiative du président français Emmanuel Macron, l’économiste sénégalais Felwine Sarr et l’historienne d’art française Bénédicte Savoy ont rendu, en 2018, un rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain spolié pendant la colonisation et gardé dans les musées occidentaux.

    De nombreux pays africains comptent sur la mise en œuvre effective des recommandations de ce rapport pour entrer en possession de certains objets culturels les plus emblématiques du point de vue de leur identité et de leur histoire.

    Au moins 88 000 objets provenant de l’Afrique subsaharienne sont présents dans les collections publiques françaises, dont près de 70 000 dans le seul musée du quai Branly-Jacques Chirac, à Paris, quand les inventaires des musées africains ne dépassent pas les 3 000 à 5 000 objets, selon la plupart des spécialistes.

    Le Musée des civilisations noires, à travers cette exposition,  »s’exprime dans son langage pour exposer son point de vue sur ce débat », a indiqué Mohamed Abdallah Ly.

    Le sabre d’El Hadji Oumar Tall, le seul objet restitué au Sénégal depuis l’annonce du président Macron, à l’université de Ouagadougou le 28 novembre 2017,  »est isolé dans cette salle d’exposition afin qu’il raconte sa propre histoire », selon M. Ly, l’un des commissaires de cette exposition.

    L’exposition invite le visiteur à se poser des questions sur la restitution des biens culturels annoncée en grande pompe et qui sept ans après n’est pas effective malgré les assurances du président français.

    Parlant au nom de la famille Omarienne, Amadou Moctar Tall  a demandé une restitution du patrimoine d’El Hadji Oumar Tall, évoquant plus de 500 manuscrits se trouvant à la Bibliothèque nationale de Paris, énumérant des kilos d’or, des tambours, etc.

    S’interrogeant sur l’arrêt de ce processus initié par le président français, il a invité  les autorités sénégalaises et françaises à terminer cette restitution des biens culturels africains.

    Prenant part à cette exposition, le secrétaire d’Etat à la Culture, Bakary Sarr, chargé des Industries créatives et du Patrimoine historique a réitéré, l’engagement du Sénégal à récupérer son patrimoine qui lui revient de droit.

    ‘’Les autorités sénégalaises sont dans cet esprit et restent dans cette dynamique de restitution de la souveraineté culturelle du Sénégal’’, a insisté M. Sarr qui a pris part à cette exposition, en présence du Haut représentant du président de la République Aminata Touré.

    Le vernissage de l’exposition ‘’Demoon dikkaat-Les Restitués’’  entre dans le cadre de la célébration du sixième anniversaire du Musée des civilisations noires.

    FKS/ASB/AB

  • SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Dak’art 2024 : un espace d’initiation des enfants à l’art aménagé dans les locaux de l’ancien palais de justice

    SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE / Dak’art 2024 : un espace d’initiation des enfants à l’art aménagé dans les locaux de l’ancien palais de justice

    Dakar, 7 déc (APS) – La 15ème biennale de l’art africain contemporain de Dakar qui prend fin, ce samedi, a aménagé en faveur des enfants visiteurs, un espace d’initiation aux métiers des arts visuels dans les locaux de l’ancien palais de justice du cap manuel. Cet événement a été une grande attraction du Dak’art, a constaté l’APS.

    Niché au fond du palais, juste à côté de la salle réservée à la causerie, l’espace pour enfant est une pièce presque carrée peinte en blanc avec  des dimensions d’une salle de classe classique.

    Des tables rectangulaires et une dizaine de chaises, en bois, y sont aménagées.

    Sur les murs sont accrochées les œuvres réalisées par les premiers visiteurs et en dessous, des étagères se trouvent des matériaux utilisés pour l’art plastique : pots de peinture, crayons, feuilles, pinceaux, adhésifs, gomme, etc.

    L’artiste et enseignant d’art plastique, El hadji Ibrahima Ndiaye, chargé d’animer cet atelier pédagogique d’initiation aux métiers des arts explique que  »cet espace sert à mieux faire connaitre la biennale aux enfants et accompagnants ».

    ‘’Le but de cet atelier vise avant tout à faire comprendre aux enfants et autres visiteurs, le sens de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar », a-t-il ajouté, relevant que sur le nombre de visiteurs qui viennent, peu savent exactement de quoi il s’agit.

    Selon lui, M. Ndiaye  »l’importance de cet atelier, c’est de réveiller également le sens artistique qui dort chez certain ».

     »C’est important d’expliquer aux visiteurs l’origine et l’objectif de la biennale tout en se focalisant sur le thème de cette année +The Wake, l’éveil, le sillage+ », a-t-il insisté, soulignant qu’expliquer aux enfants comment créer une œuvre d’art va permettre à ces derniers de mieux comprendre, plus tard, les expositions et d’être en mesure de les interpréter.

    ‘’ Il est important que les enfants, les visiteurs connaissent les 58 artistes qui exposent ici dans le IN et comprendre aussi le sens de chaque œuvre par rapport au thème’’, a-t-il réitéré.

    Il a expliqué que la méthode de l’enseignant consiste à laisser libre cours aux visiteurs pour qu’ils se servent de leur imagination.

    Visiblement très occupé, El hadji Ibrahima Ndiaye, explique également le thème aux participants et assiste chacun dans la réalisation de son œuvre, avant d’exposer les meilleures réalisations sur les étagères.

    ‘’Avant de commencer, je les explique d’abord le thème et je les demande de laisser aller leur imagination et après je leur donne la peinture adéquate pour le coloriage’’, a-t-il précisé.

    Il souhaite qu’ à travers cet espace d’initiation aux métiers des arts visuel,  créer  »une élite artistique » de demain.

    M. Ndiaye s’est félicité en outre de la fréquentation du public.   »Même si l’espace est spécialement réservé aux enfants, il est quand même fréquenté par toutes les tranches d’âges, des visiteurs porteurs du concept », a-t-il relevé, soulignant sa  »satisfaction » par rapport au taux de fréquentation.

    ‘’Je suis très satisfait du taux de fréquentation des visiteurs mais aussi des étudiants et élèves de plusieurs écoles qui viennent souvent en incursion pédagogique sur le site’’, a-t-il dit.

    Pour sa première fois à la biennale de Dakar, Khadija, étudiante, dit avoir apprécié cet espace qu’elle a découvert. ‘’C’est une excellente initiative, cela nous permet d’être au contact des métiers de l’art, de les comprendre, de les découvrir. C’est un plaisir d’être là, de découvrir de belles œuvres d’art, de dessiner, de s’amuser et de développer une passion pour l’art’’, confie-t-elle.

    L’étudiant et artiste, Mor Talla Gueye,  a magnifié cette  »initiative excellente », qui permet aux  »participants de connaître et de comprendre la biennale et au-delà de promouvoir l’art en général’’.

    L’étudiante Fatou Anne, concentrée à fond sur l’œuvre qu’elle est en train de réaliser, loue à son tour la mise en place de cet espace d’initiation aux métiers des arts visuel.

    ‘’J’étais venue visiter la biennale, découvrir des œuvres mais j’ai découvert accidentellement la salle d’initiation à l’art. J’ai été séduite par les  dessins accrochés sur les étagères, et j’ai décidé d’y participer’’, a-t-elle expliqué.

    TAB/FKS/AB

     

  • SENEGAL-FRANCE-PATRIMOINE-RESTITUTION / Biens culturels : Bakary Sarr réitère l’engagement du Sénégal à récupérer son patrimoine

    SENEGAL-FRANCE-PATRIMOINE-RESTITUTION / Biens culturels : Bakary Sarr réitère l’engagement du Sénégal à récupérer son patrimoine

    Dakar, 7 déc (APS) – Le secrétaire d’Etat à la Culture, Bakary Sarr, chargé des Industries créatives et du Patrimoine historique a réitéré, l’engagement du Sénégal à récupérer son patrimoine qui lui revient de droit dans le cadre de la restitution des biens culturels africains, une initiative lancée en 2017 par l’actuel président français, Emanuel Macron.

    ‘’Nous sommes engagés dans cette dynamique de restitution du patrimoine qui revient à l’Etat du Sénégal, au peuple sénégalais et africain. C’est dans cette dynamique que l’Etat du Sénégal s’est engagé pour récupérer ce patrimoine qui lui revient de droit en toute souveraineté’’, a déclaré M. Sarr.

    Il présidait vendredi le vernissage de l’exposition ‘’Demoon dikkaat-Les Restitués’’ organisée par le Musée des civilisations noires. Cet événement entre dans le cadre de la célébration du sixième anniversaire de ce musée d’Etat situé à Dakar. Le Haut représentant du président de la République Aminata Touré a pris part à la cérémonie.

     Bakary Sarr, a souligné que ‘’les autorités sénégalaises sont dans cet esprit et restent engagées dans cette dynamique de restitution de la souveraineté culturelle du Sénégal’’.

    Aujourd’hui, dit-il, ‘’ce débat se pose et va devoir nous amener à réfléchir sur quelle posture adopter ou qu’est-ce qu’il faut faire pour que tout le patrimoine africain pillé, confisqué qui se retrouve dans les musées occidentaux, puisse revenir aux Etats africains’’.

    Le secrétaire d’Etat à la Culture reconnait que le débat sur comment arriver à restituer  ce patrimoine est  »ouvert’’. ‘’Les nations africaines  prendront toutes les décisions nécessaires en toute souveraineté et discuteront avec les pays qui confisquent de ces objets afin de trouver des solutions. Il faut nécessairement que ce patrimoine revienne aux pays africains de droit’’, a-t-il insisté.

    FKS/AB

  • SENEGAL-MONDE-CULTURE-TIC / Dak’Art : une ‘’bibliothèque haptique’’ pour décoloniser les savoirs exposée à l’ancien Palais de justice

    SENEGAL-MONDE-CULTURE-TIC / Dak’Art : une ‘’bibliothèque haptique’’ pour décoloniser les savoirs exposée à l’ancien Palais de justice

    Dakar, 6 déc (APS)- L’installation d’une ‘’bibliothèque haptique’’, un concept alliant technologie et tout ce qui est en rapport avec le sens du toucher et les traditions africaines est une des innovations de la 15e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art) qui prend fin, samedi.

    Cette bibliothèque vise  »à décoloniser les savoirs et à élargir l’espace de connaissance » dans un travail d’éveil pour répondre au thème de la Biennale 2024  »The Wake, l’éveil, le sillage », a a expliqué la Sénégalaise Tabara Korka Ndiaye, l’une des commissaires de cet évènement culturel.

    ‘’La bibliothèque haptique se présente comme une bibliothèque anticolonialiste qui repense et détourne la bibliothèque comme un souk, un espace assez politique, fluide pour le désir du commun’’, a t-elle ajouté.

    Pour Tabara Korka Ndiaye, il s’agit surtout  »(…) de rouvrir des archives oubliées qui ne se limitent pas à la matière écrite, à la finitude du livre et à l’idée conventionnelle de la bibliothèque’’.

    ‘’Elle sert de laboratoire d’imagination et de pensée radicale. Ici l’acte de remémorer devient une forme de réécriture et de résistance aux récits coloniaux qui ont démembré l’affectivité, des liens et des cultures entières’’, a souligné la commissaire.

    Initiée par ‘’Archive Ensemble’’ créée en 2009, la bibliothèque, installée dans une salle qui jouxte celle de la Cour Suprême de l’ancien palais de justice du cap manuel, ‘’remet en question la domination inhérente de la vue et de la matière imprimée en confrontant de multiples approches afin d’inscrire un savoir et de le disséminer dans une proximité qui encourage l’interaction’’.

    Elle étudie aussi, selon Mme Ndiaye, les possibilités d’édition dans le sens large du terme en puisant dans des connaissances ancestrales et une pensée extra logique pour permettre aux visiteurs de vivre des expériences sensorielles uniques.

    Cette bibliothèque haptique a été l’attraction du Dak’art pour les visiteurs émerveillés par ce concept.

    Elle est constituée de huit écrans, alignés tout autour, sur lesquels apparaissent des images, accompagnées de musique et montrant ainsi comment fabriquer les pagnes tissés qui sont suspendus au plafond et un peu partout sur des présentoirs en fer.

    Des étagères de livres de la littérature négro-africaine et du black féminisme, de la poterie, des cassettes à bandes de musique anciennes de célèbres artistes sont également étalées un peu partout dans cette grande pièce.

    Une musique basse et continue donne une ambiance détendue dans l’espace. Les œuvres sont disposées de telle sorte que les utilisateurs puissent entrer en contact direct par le toucher, l’ouïe et par la vue avec les principaux éléments.

    Venue visiter la biennale, Joëlle, étudiante d’origine nigériane, scotchée devant les étagères de livres, apprécie l’endroit. ‘’Je suis nourrie de la littérature négro-africaine qui montre l’importance de la culture africaine et cela se reflète dans ce lieu’’, dit-elle, ajoutant qu’un tel lieu lui renseigne davantage sur son identité culturelle et sur la culture d’autres pays africains.

    Ndèye Marème Sougou se dit impressionnée par ce qu’elle a vu. ‘’C’est totalement différent des bibliothèques que je vois en général, le décor me touche vraiment, j’aime bien les différentes ambiances ; d’une part les vidéos avec de la musique et d’autres part l’aspect silencieux les livres’’, raconte-t-elle.

     »’C’est intrigant, mais aussi fascinant en même temps. C’est notre histoire, notre culture’’, lance-t-elle.

    L’étudiante Siny Ndiaye se dit très heureuse de visiter un tel lieu.  »C’est très joli, le décor est très bien réussi et je découvre d’autres aspects de notre culture que je ne connaissais pas », explique-t-elle pointant du doigt les écrans montrant les méthodes de fabrication des pagnes et nattes tissées.

    Elle se dit fière de découvrir la littérature négro-africaine et le concept ‘’black féminisme’’ à travers cette bibliothèque.

    Massiré Ndiaye, étudiant en master, abonde dans le même sens. Il apprécie le concept de la bibliothèque et se dit heureux de visiter cet endroit qui se dit ‘’anticolonialiste’’.

    La Camerounaise Flore salue elle aussi le concept et se dit fière de découvrir des artistes camerounais sur les cassettes à bande exposés.

    ‘’J’aime vraiment cet endroit surtout les pagnes et la sculpture. C’est un très beau décor’’ confie-t-elle.

    TAB/FKS/OID/SBS

  • SENEGAL-SOCIETE / Des organisations de la société civile en synergie pour relever les défis de l’employabilité des jeunes

    SENEGAL-SOCIETE / Des organisations de la société civile en synergie pour relever les défis de l’employabilité des jeunes

    Dakar, 4 déc (APS) – Les membres du Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad), réunis autour d’un atelier de deux jours, travaillent à la mise en place d’une plateforme, dans le but de relever les défis dans les secteurs de l’éducation, de la formation et l’employabilité des jeunes à Dakar, a constaté l’APS.

    « Cet atelier est justifié par un certain nombre de constats que les organisations de la société civile ont fait, motivant ainsi une approche systémique par rapport à la prise en charge de la question de l’employabilité des jeunes », a expliqué Oumar Kane, un membre du Congad.

    L’atelier, qui prend fin mercredi, se déroule sous la présidence de Malick Ndong, un membre du conseil d’administration du Congad.

    Il a pour objectif global de renforcer les capacités de dialogue et d’intervention des organisations de la société civile dans les secteurs de l’éducation, de la formation et de l’emploi des jeunes au Sénégal.

    « Cette rencontre est importante au regard du thème et des objectifs qui sont visés. Il s’agit aujourd’hui de travailler dans un processus de mise en place d’une plateforme regroupant certaines organisations de la société civile pour relever les défis auxquels les jeunes sont confrontés aussi bien sur le plan humain que social », a pour sa part affirmé Alassane Guissé, point focal du Congad dans la région de Tambacounda.

    Le ministère de la Formation professionnelle, à travers son représentant, Mohamed Ndao, se dit sensible aux initiatives portant sur l’éducation et la formation professionnelle qui sont en substance leur centre d’intérêt.

    « Aujourd’hui, les orientations politiques nationales et internationales nous imposent une collaboration étroite avec la société civile, pour prendre en charge, à travers une approche décentralisée, les préoccupations des populations », a ajouté M. Ndao.

    Conseiller technique au ministère de la Formation professionnelle, il estime que l’éducation, la formation et l’employabilité des jeunes sont « les véritables problématiques actuelles ».

    Il est convaincu que « la transformation structurelle de l’économie, qui est le calendrier du nouveau gouvernement, ne sera effective qu’à travers la prise en charge du capital humain ».

    Ce projet met en avant également l’inclusion des personnes handicapées dans l’éducation, la formation technique et professionnelle et l’emploi des jeunes.

    Cette rencontre est organisée en partenariat avec la fondation « Nous Cims », basée à Barcelone (Espagne), et l’antenne sénégalaise de l’ONG « Shightsaver ».

    SC/FKS/SKS/ASG/BK

  • AFRIQUE-CINEMA / Le Fespaco dévoile son affiche officielle pour 2025, symbole d’une « Afrique plurielle décomplexée »

    AFRIQUE-CINEMA / Le Fespaco dévoile son affiche officielle pour 2025, symbole d’une « Afrique plurielle décomplexée »

    Dakar, 3 déc (APS) – L’affiche officielle de la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), dévoilée mardi, se veut le symbole d’une « Afrique plurielle et décomplexée », sous les traits d’une femme africaine belle, élégante et jeune.

    Ce visuel conçu par le réalisateur hollandais Gideon Vink, qui vit au Burkina Faso depuis une vingtaine d’années, sera désormais l’identité du Fespaco 2025, prévu du 22 février au 1ᵉʳ mars, ont indiqué les organisateurs dans un document rendu public mardi.

    « Cette femme que l’on voit sur l’affiche, une femme africaine, belle, élégante, jeune, un peu à l’image de l’Afrique, cela peut être n’importe qui, cela peut être tout le monde et personne, c’est l’Afrique plurielle », a déclaré le concepteur, au cours d’une conférence de presse animée à Ouagadougou par le comité d’organisation.

    « C’est une femme qui représente cette génération d’Africains qui, comme elle, regarde le monde extérieur avec fierté, assurance, elle n’est pas complexée dans son regard » , a expliqué l’artiste hollandais.

    Cette affiche montrant le visage d’une femme au regard franc avec les lettres du mot Fespaco découpées représente « ette Afrique d’aujourd’hui qui regarde sans complexe, avec fierté, qui assume pleinement sa place dans ce monde », a indiqué Gideon Vink.

    Selon le réalisateur, cette affiche fait en même temps ressortir la thématique du Fespaco, à savoir « Cinéma d’Afrique et identités culturelles », à travers une référence à la mode et aux tissus.

    « Pourquoi la mode ? Chaque tissu africain, chaque couleur et motif nous ramène vers une ethnie, un pays, une région de l’Afrique. Chaque contrée de l’Afrique a ses traditions, ses modes, a sa façon de s’habiller différemment ou de la même manière », explique le réalisateur burkinabè.

    « Les gens prennent plaisir à s’habiller africain au Burkina et ailleurs », a-t-il souligné, estimant que le tissu « nous ramène à la diversité culturelle ».

    Pour cette 29ᵉ édition du Fespaco, quatre innovations ont été dévoilées par le comité d’organisation qui a donné des assurances relativement à la tenue de la manifestation.

    Il s’agit de l’institution de plusieurs distinctions, dont le « prix Thomas Sankara du panafricanisme », qui sera pris en charge par l’État burkinabè, et le « prix du public » offert par la Radiotélévision du Burkina Faso.

    Il faut aussi compter, parmi les innovations de l’édition 2025, la Semaine de la critique et l’exposition permanente sur les idées des personnalités inspirantes des cinémas d’Afrique, a fait savoir le délégué général du Fespaco, Alex Moussa Sawadogo.

    Selon M. Sawadogo, 1 351 films ont été soumis au comité de sélection de la programmation officielle à la date du 31 octobre 2024, dont 258 longs métrages fictions, 286 longs métrages documentaires, 53 films d’animation, 64 films d’école et 611 courts métrages.

    La sélection finale sera dévoilée en janvier prochain, selon M. Sawadogo.

    Il a signalé que les spectacles d’ouverture et de fermeture de la 29ᵉ édition du Fespaco seront interprétés par des artistes burkinabè et tchadiens.

    Le jury longs métrages fiction sera présidé par le cinéaste malien Souleymane Cissé, la Kényane Judy Kibinge devant présider celui des longs métrages documentaires, a-t-il fait savoir.

    Le réalisateur sénégalais Abdoul Aziz Cissé sera le président du jury Yennenga postproduction, tandis que le jury de la critique africaine sera présidé par le Nigérien Youssoufa Halidou.

    Le Tchad est le pays invité d’honneur du Fespaco 2025.

    En marge de cette édition, se tiendront la 22ᵉ édition du Marché international du cinéma et de l’audiovisuel africain (MICA) et les ateliers Yennenga, des rencontres visant à renforcer le rôle du festival comme passerelle de soutien à l’émergence de nouveaux talents dans les principales chaînes de valeur de l’industrie cinématographique.

    FKS/SBS/BK/MTN

  • SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : les historiens invités à la vigilance

    SENEGAL-AFRIQUE-FRANCE-MEMOIRE / Thiaroye 44 : les historiens invités à la vigilance

    Dakar, 3 déc (APS) – Les historiens doivent toujours faire preuve de vigilance dans le travail de mémoire et éviter de ‘’se laisser embarquer par un dossier’’, a recommandé l’universitaire sénégalais Ibrahima Thioub, en prononçant, lundi, la leçon inaugurale du colloque international organisé à l’UCAD, à l’occasion de la commémoration des 80 ans du massacre de Tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

    ‘’En vue d’une histoire de mémoire, les historiens doivent toujours garder la vigilance et ne pas se laisser embarquer par un dossier. Ils ont à investir cette mémoire, à en faire une matière première pour en rendre compte dans les règles de la discipline’’, a-t-il préconisé.

    Il a appelé ses collègues historiens à “rester attentifs à la différence des visées”, précisant que “la visée mémorielle n’est pas la visée historienne”.

    Ibrahima Thioub estime que si les historiens font le travail et un travail d’historien, ils peuvent éclairer la mémoire, donner de la matière à la mémoire, pour que soient édifiés en toute connaissance de cause, des monuments, pour que des films de très bonne qualité continuent d’être produits.

    Il estime en effet que ‘’la mémoire a cette capacité à mobiliser que les historiens n’ont pas’’.

    “S’il y a un évènement survenu durant la deuxième Guerre mondiale qui demeure ancré, vivace dans les mémoires africaines de la colonisation, c’est bien le massacre des tirailleurs sénégalais, survenu le matin du 1er décembre 1944”, insiste le professeur Ibrahima Thioub.

    Il soutient que ‘’c’est une tragédie qui se rattache en fait, à une longue tradition du gouvernement colonial de répression et de maintien de l’ordre public”.

    L’ancien directeur de l’Institut interdisciplinaire virtuel des hautes études sur les esclavages et les traites indique que la sensibilité de la question dans les relations franco-africaines explique certainement, le renoncement du Sénégal à faire du 1er décembre la date de commémoration de la journée du tirailleur, sous le règne du président Abdoulaye Wade.

    ‘’La mémoire africaine construite sur le passé des tirailleurs se révèle comme toute mémoire sélective”, a souligné le Pr Thioub, fondateur du Centre africain de recherches sur les traites et les esclavages du département d’histoire de l’UCAD.

    Ce colloque est organisé par la Faculté des lettres et sciences humaines de l’UCAD, en partenariat avec le comité scientifique de la commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs à Thiaroye.

    Il a vu la participation de la rectrice intérimaire de l’UCAD, Aminata Niang Diène, d’éminents professeurs, de chercheurs et d’étudiants.

    ID/FKS/SBS/ASG/OID

  • SENEGAL-NECROLOGIE-HOMMAGE / Décès d’Alioune Badara Bèye : des personnalités rendent hommage à une icône de la culture sénégalaise

    SENEGAL-NECROLOGIE-HOMMAGE / Décès d’Alioune Badara Bèye : des personnalités rendent hommage à une icône de la culture sénégalaise

    Dakar, 3 déc (APS) – Le président de l’Association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye, a été inhumé, lundi, au cimetière musulman de Yoff, où une foule nombreuse est venue l’accompagner à sa dernière demeure, après une cérémonie de levée du corps à la mosquée de Colobane, a constaté l’APS.

    De nombreuses personnalités ont tenu à rendre de vibrants  hommages au dramaturge de 79 ans, décédé dimanche, à l’hôpital Abass Ndao de Dakar, saluant sa « vie bien remplie et une et son œuvre immense ».

    « Compte tenu de tout ce qu’il a fait au plan culturel, Alioune Badara Bèye est une propriété du peuple sénégalais. Au nom du chef de l’Etat et de la nation sénégalaise, nous présentons nos condoléances à sa famille », a dit le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, à l’occasion de la cérémonie de levée du corps.  

    « J’ai perdu un mentor, c’est quelqu’un qui m’a aidé à réussir ma mission lorsque j’étais au ministère de la Culture. Il est de ceux qui ont toujours guidé la pirogue de la culture, mais aussi de la littérature sénégalaise dans toutes ses facettes’’, a confié le chanteur et lead vocal du Super Etoile, Youssou Ndour.

    Son frère cadet déclare à son tour qu’ »Alioune Badara Bèye s’en est allé laissant une famille triste mais fière de son legs à la fois historique et culturel ».

    Il confie que depuis le rappel à Dieu de leur père El Hadji Ibrahima Bèye, Alioune Badara Bèye s’est substitué au patriarche, en tant qu’aîné de la famille, jouant ainsi pleinement le rôle d’un parfait père. 

    « Nous avons tous grandi sous son aisselle, il nous a couvés », poursuit-il.

    L’écrivain sénégalais, à la fois dramaturge, romancier, poète et essayiste, a à son actif une dizaine d’ouvrages.

    Pour le comédien et metteur en scène Pape Faye, par ailleurs président des artistes comédiens du théâtre sénégalais, Alioune Badara Bèye était « un soldat de la plume, un soldat de l’histoire ».

    « Toute son œuvre est orientée vers la recherche de la vérité de notre patrimoine historique. Ces productions, dont +Lat-Dior+, +Nder en flammes+ et +Demain, la fin du Monde+ ou encore +Les larmes de la patrie+ en sont une illustration parfaite », a-t-il soutenu.

    Président de l’Association des écrivains sénégalais depuis 2005, Bèye était chargé de la coordination du troisième Festival mondial des arts nègres (FESMAN III), qui s’est tenu du 10 au 31 décembre 2010 à Dakar.

    « Un homme d’une immense culture, un homme qui s’est forgé par la persistance de la recherche et qui a fini par devenir un grand écrivain », a salué M. Sall, un de ses collègues de travail.

    Dans sa bibliographie riche d’une dizaine d’ouvrages qui abordent, entre autres, des thèmes liés à l’histoire, à la société et à la condition humaine, figurent beaucoup de pièces de théâtre mettant en scène l’histoire du Sénégal du 19ème au début du 20ème siècle. 

    SC/FKS/ASG/MTN

  • SENEGAL-LITTERATURE-PROFIL / Alioune Badara Bèye  : un écrivain prolifique

    SENEGAL-LITTERATURE-PROFIL / Alioune Badara Bèye : un écrivain prolifique

    Dakar, 2 déc (APS) – Le président de l’Association des écrivains du Sénégal (AES), décédé dimanche, à l’âge de 79 ans, après une carrière de plus de 50 ans, passe pour un écrivain prolifique qui laisse à la postérité de nombreux ouvrages de tous genres.

    Rappelé à Dieu à l’âge de soixante-dix-neuf ans, Alioune Badara Bèye sera inhumé ce lundi au cimetière musulman de Yoff.

    L’écrivain a célébré en septembre 2022 ses cinquante ans de carrière. A la fois romancier, poète, dramaturge, on lui doit des pièces de théâtre historiques mettant en vedette les héros de l’histoire du Sénégal.

    Dans sa riche bibliographie d’une dizaine d’ouvrages qui abordent, entre autres, des thèmes liés à l’histoire, à la société et à la condition humaine, figurent beaucoup de pièces de théâtre mettant en scène l’histoire du Sénégal du 19ème au début du 20ème siècle. Certaines parmi elles ont été interprétées au théâtre national Daniel Sorano par de grands comédiens, dont Oumar Seck, Awa Sène Sarr, Ismaël Cissé et capturées pour la télévision nationale (RTS).

    Il s’agit de ‘’Le sacre du cedo’’ (1982) primé au concours théâtral interafricain organisé par Radio France Internationale dans les années 1970, de  »Nder en flammes » (1988), de ‘’Maba, laisse le Sine’’ (1987), et de ‘’Dialawali, terre de feu’’ (1980).

    Alioune Badara Bèye est aussi l’auteur de pièces de théâtre éminemment politique avec ‘’Demain, la fin du monde : un avertissement à tous les dictateurs du monde’’ (1993) et ‘’Les larmes de la patrie’’ (2003).

    Il a aussi écrit le roman ‘’Raki : fille lumière’’ en 2004. Cet ouvrage, qui a lancé sa carrière littéraire, est selon lui, sa production la plus vendue, avec un total de trois tirages.

    Bèye a aussi publié un recueil de poèmes intitulé ‘’Les bourgeons de l’espoir’’ en 2005.

    ‘’J’ai commencé comme tout le monde par la poésie, comme tout Sénégalais. Tout le monde est poète’’, raconte.

    Il a rappelé que le déclic a eu lieu pour lui grâce à l’émission ‘’+Langage du folklore+ animée par le doyen Majip Sène à la Chaîne inter’’, entre 1968 et 1969.

    ‘’Je lui ai envoyé une évocation poétique qui s’appelait +Calmé+ et il m’a contacté. J’étais à la brigade maritime de Foudioungne.  Il m’a dit : +Il faut que tu viennes, vous avez laissé entre mes mains un trésor. Il en a fait une belle réalisation qui a gagné un disque d’or au Cirtef’’, raconte-t-il dans une vidéo publiée par la place du Souvenir africain.

    Son ouvrage ‘’De l’uniforme à la plume’’, publié en 2008 chez l’éditeur français Michel Lafon, édifie sur le parcours ‘’atypique’’ du directeur général de la maison d’édition ‘’Maguilen’’. Celle-ci a été créée en 1990 et baptisée du nom de Philippe Maguilen Senghor. Le choix de ce nom traduit un  hommage au fils de Léopold Sedar Senghor, poète et premier président sénégalais, décédé dans un accident à Dakar.

    Alioune Badara Bèye, né le 28 septembre 1945, à Saint-Louis, fut haut fonctionnaire de l’Etat du Sénégal.

    Dans son essai autobiographique ‘’De l’uniforme à la plume. Sur le terrain comme dans la vie’’, Bèye écrit qu’il a servi successivement, la marine, la douane et le contrôle économique.

    Dans ce livre, l’ancien agent de la marine, devenu président de la Fédération internationale des écrivains de langue française en 2007, donne un aperçu de son itinéraire ‘’mouvementé et varié’’, de son engagement littéraire, de ses origines et surtout, de l’attachement qu’il accorde aux valeurs morales.

     »Aly Bèye, turbulent comme tu es, tu me tueras avant ta réussite dans la vie. Parce que tu seras quelqu’un dans la vie’’, se souvenait l’auteur des prédications de sa grand-mère Fatou Sall Faye à l’endroit de son petit-fils lors de la présentation de l’ouvrage à sa sortie.

    Il a suivi les conseils de son père qui a servi pendant 27 ans dans l’armée française, s’engageant ainsi comme lui dans la marine française, puis sénégalaise.

     »J’ai dû faire un choix, car mes écrits commençaient à prendre beaucoup de place dans ma carrière dans l’armée », révèle celui qui a été président du conseil d’administration du théâtre national Daniel Sorano et dont la salle de conférence porte le nom.

    ‘’Cela a commencé à gêner un peu parce que j’étais invité souvent en Afrique et ailleurs et je n’avais pas cette liberté d’expression qui n’était pas permise dans l’armée, j’étais appelé à faire un choix alors que j’étais bien parti dans l’administration’’, déclare-t-il dans la vidéo témoignage de la place du Souvenir africain.

    L’auteur a été aussi footballeur à Toulon, en France, ainsi qu’à l’Asfa, l’équipe de l’armée sénégalaise.

    Membre du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), il fut élu en 2005 président de l’AES, poste qu’il occupera jusqu’à son décès ce dimanche.

    FKS/ASG/OID

  • SENEGAL-LITTERATURE-NECROLOGIE-REACTION / Décès de Alioune Badara Bèye : le chef de l’Etat rend hommage à un « homme de lettres remarquable »

    SENEGAL-LITTERATURE-NECROLOGIE-REACTION / Décès de Alioune Badara Bèye : le chef de l’Etat rend hommage à un « homme de lettres remarquable »

    Dakar, 2 déc (APS) – Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a rendu hommage au président de l’Association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye, décédé, dimanche, à Dakar, saluant ‘’un brillant écrivain, un homme de lettres remarquable’’.

     »C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès d’Alioune Badara Bèye, brillant écrivain et président de l’Association des écrivains sénégalais. Le Sénégal perd un homme de lettres remarquable, un gardien de notre patrimoine culturel », a écrit le président Faye sur le réseau social facebook.

     »Mes pensées vont à sa famille et à ses proches. Que son âme repose en paix », a t-il ajouté.

    L’écrivain sénégalais Alioune Badara Bèye décédé, dimanche, à l’âge de 79 ans, à Dakar, des suites d’une maladie, sera inhumé, lundi, au cimetière musulman de Yoff, a annoncé le vice-président de l’Association des écrivains du Sénégal, Abdoulaye Fodé Ndione.

    La cérémonie de levée du corps est prévue à la mosquée de Colobane à 11 heures.

    Alioune Badara Bèye, président de l’Association des écrivains sénégalais (AES), né le 28 septembre 1945 à Saint-Louis, était à la fois dramaturge, auteur notamment de pièces historiques, poète, romancier et éditeur.

    II a été pendant de nombreuses années président du Conseil d’administration du théâtre national Daniel Sorano, dont la salle de conférence porte le nom.

    Il a aussi été le coordonnateur du troisième Festival mondial des arts nègres (FESMAN III), qui s’est tenu du 10 au 31 décembre 2010 à Dakar.

    Alioune Badara Bèye a également été président de la Fédération internationale des écrivains de langue française.

    Dans sa riche bibliographie figurent les pièces de théâtre ‘’Dialawali, terre de feu’’ (1980), ‘’Le sacre du ceddo’’ (1982), ‘’Maba, laisse le Sine’’, (1987), ‘’Nder en flammes’’ (1988) interprétée par la troupe du théâtre national Daniel Sorano.

    FKS/OID