Auteur/autrice : Souleymane Faye

  • SENEGAL-INSTITUTIONS / Ousmane Sonko fera sa déclaration de politique générale devant les députés, vendredi 27 décembre  

    SENEGAL-INSTITUTIONS / Ousmane Sonko fera sa déclaration de politique générale devant les députés, vendredi 27 décembre  

    Dakar, 18 déc (APS) – Le Premier ministre, Ousmane Sonko, va faire sa déclaration de politique générale devant les députés, vendredi 27 décembre, a-t-on appris, mercredi 18 décembre, du ministre de la Formation professionnelle et technique, porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré.

    ‘’Le président de la République a saisi l’Assemblée nationale pour la tenue de [la] déclaration de politique générale [du chef du gouvernement], vendredi 27 décembre 2024’’, a annoncé M. Sarré dans le communiqué du Conseil des ministres de ce jour.

    ESF/MTN

  • SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 18 décembre 2024

    SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 18 décembre 2024

    Dakar, 18 déc (APS) – Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 18 décembre 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

    A l’entame de sa communication, le Président de la République est revenu sur la cérémonie d’inauguration, le jeudi 12 décembre 2024 à Thiès, du monument dédié au héros national Lat Dior Ngoné Latyr DIOP, à l’occasion du centenaire de sa disparition. Il a adressé ses remerciements aux populations de la ville de Thiès, notamment aux élèves, pour leur mobilisation exceptionnelle et leur accueil chaleureux. Il a aussi associé dans ses remerciements les autorités territoriales, le Maire de la ville, les élus, les notabilités religieuses et coutumières de Thiès qui ont fortement contribué au succès de la manifestation.

    La présence du Chef de l’Etat à Thiès symbolise son attachement particulier à la valorisation de notre patrimoine historique et culturel si nécessaire à la préservation d’un récit national assumé qui prend en compte nos valeurs traditionnelles séculaires, basées sur une culture de la mémoire et la célébration de nos héros nationaux dans tous les domaines. Dès lors, il a demandé au Premier Ministre, au Ministre des Collectivités territoriales, au Ministre de la Culture et au Secrétaire d’Etat en charge de la Culture, de travailler avec les Collectivités territoriales en vue de mettre en adéquation la dénomination de nos rues, avenues, boulevards et édifices publics avec les faits historiques et héros nationaux qui ont unanimement marqué la vie de notre pays.

    Le Président de la République a aussi souligné l’importance de vulgariser et d’enseigner l’histoire générale du Sénégal. Il a, à cet égard, demandé au Premier Ministre d’évaluer et de relancer le projet de réécriture scientifique de l’histoire générale du Sénégal, de réhabiliter et de promouvoir le patrimoine historique de nos communes et villes. Dans cet élan, il a indiqué au Ministre en charge de la Culture et au Secrétaire d’Etat chargé du patrimoine historique, la nécessité de travailler à la réhabilitation du patrimoine des îles, notamment Gorée et Carabane en étroite collaboration avec les autorités municipales et les populations. Il a, en outre, invité, le Premier Ministre à engager la réflexion sur la création d’un Conseil national de la Mémoire et de la Gestion du Patrimoine historique afin de faire de la préservation de notre histoire, un facteur majeur de développement économique, social et culturel du Sénégal.

    Abordant la question de la politique d’urbanisme, d’architecture, d’habitat et de promotion du logement, le Chef de l’Etat a indiqué que la matérialisation de la Vision Sénégal 2050, révèle l’urgence d’accélérer l’aménagement du territoire, le développement de nos terroirs ainsi que la modernisation de nos communes et villes à partir des Pôles. Il a demandé au Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires de veiller à l’actualisation et/ou à la généralisation des plans directeurs d’urbanisme dans toutes les communes et villes du Sénégal. Cet exercice impératif de planification, est fondamental pour maitriser le développement urbain et accélérer dans la cohérence et la rigueur des aménagements la mise en œuvre de la politique d’habitat et de promotion de logements sociaux en particulier. Dans ce sillage, il a instruit le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, de veiller à l’application stricte des règles d’architecture harmonisées dans chaque commune et ville du Sénégal. A cet égard, il a invité le Gouvernement à travailler avec l’Ordre des architectes pour proposer un nouveau cadre légal et réglementaire de mise en œuvre de la nouvelle politique d’architecture du Sénégal.

    Dans l’optique d’une dynamique de refondation de la politique d’urbanisme, de construction et du logement, le Président de la République a engagé le Gouvernement à poursuivre les efforts de promotion des constructions aux normes des habitations, bâtiments et édifices avec :

    – l’application rigoureuse des codes de l’urbanisme, de la construction, de l’assainissement et de l’environnement principalement ;

    – la maitrise des aménagements et occupations du littoral ;

    – la mise à contribution du Laboratoire national de référence des Bâtiments et Travaux publics qui assure l’homologation des matériaux et produits utilisés dans le secteur des BTP et garantit la qualité et la conformité des constructions ;

    – l’intégration d’une exigence d’aménagement paysager et d’espaces verts dans les quartiers  et les habitations ;

    – la formation professionnelle initiale et continue des acteurs du bâtiment dans des écoles et instituts spécialisés.

    Par ailleurs, le Chef de l’Etat a indiqué l’urgence d’accélérer le déploiement national des programmes de promotion de logements sociaux. A cet effet, il a demandé au Premier Ministre de relancer les programmes de construction de logement sociaux dans les zones adaptées soutenus par des lotissements, des plans d’aménagement et des titres d’occupation officiellement validés après les audits fonciers et immobiliers en cours. Le Gouvernement devra aussi proposer des solutions soutenables pour accélérer la promotion d’un habitat décent à travers la conception de plans consensuels de restructuration et de rénovation urbaine et s’atteler à moderniser l’habitat en milieu rural. Il a invité le Premier Ministre et le Gouvernement à faire du logement décent une cause nationale à partir de l’année 2025. Le Ministre de l’Urbanisme et le Secrétaire d’Etat au Logement feront le point mensuel en Conseil des Ministres sur la mise en œuvre de la politique du logement.

    Dans cet esprit, il a demandé au Premier Ministre et au Ministre en charge l’Urbanisme de fixer, pour les trois (3) prochaines années, la lettre de mission et le cadre d’intervention de la Société d’Aménagement Foncier et de Restructuration urbaine (SAFRU), entité qui doit disposer de ressources foncières et financières adaptées à partir d’un modèle économique viable. Au demeurant, il convient d’évaluer le Fonds de Garantie pour l’accès Logement (FOCALOG) et l’application de la loi d’orientation n° 2016-31 du 08 novembre 2016 sur l’habitat social avec le dispositif du Fonds pour l’Habitat social (FHS).

    Le Gouvernement s’attèlera aussi à la relance des pôles urbains et des zones d’aménagement concerté pour faciliter l’accès à la propriété foncière et immobilière avec le concours des banques et établissements financiers (CDC en particulier…). Dans cette lancée, une importance primordiale sera accordée au développement prioritaire du pôle urbain de Diamniadio et du Lac Rose qui commencent à accueillir des infrastructures hôtelières de classe mondiale.

    Au regard de la montée en puissance du secteur du tourisme, le Président de la République a demandé au Premier Ministre, au Ministre en charge des Collectivités territoriales et au Ministre en charge du Tourisme de veiller à la maitrise du développement urbain des zones touristiques du Sénégal.

    Dans sa communication, le Premier Ministre a informé le Conseil qu’en vertu des dispositions de la Constitution, notamment en son article 84, Monsieur le Président de la République a saisi l’Assemblée nationale pour la tenue de sa Déclaration de Politique générale (DPG), le vendredi 27 décembre 2024, conformément aux dispositions de l’Article 55 de la Constitution.

    Abordant la préparation de l’agenda législatif de l’année 2025, le Premier Ministre a indiqué que les projets de textes y afférents doivent être en phase avec le nouveau Référentiel des politiques publiques Vision Sénégal 2050. Il a, en outre, souligné l’exigence pour chaque ministère d’élaborer et de transmettre au Secrétariat général du Gouvernement son agenda législatif au titre du premier semestre de l’année 2025, au plus tard à la mi-janvier 2025. À cet égard, il a demandé aux Ministres de veiller, après une stricte revue des projets de texte élaborés antérieurement à avril 2024, à bien identifier les textes à vocation stratégique et ceux à vocation opérationnelle, aux fins d’anticiper sur la complexité et les délais d’élaboration ainsi que sur l’ordre de priorité. En outre, il devra être tenu compte de l’orientation majeure de rationalisation des ressources publiques.

    Par ailleurs, le Premier Ministre a relevé l’attention particulière à accorder à la restructuration des entreprises publiques et parapubliques en grande difficulté pour garantir la continuité du service public. Il a ainsi demandé au Ministre Secrétaire général du Gouvernement de procéder à la reprise des travaux du Comité interministériel de Suivi et de Restructuration des entreprises publiques et parapubliques et instruit le Ministre des Finances et du Budget de prendre les dispositions nécessaires pour la mise en œuvre effective du Fonds de Relance pour la restructuration des dites entreprises.

    Enfin, le Premier Ministre a informé le Conseil qu’il co-présidera avec le Vice-Président de La Gambie, à l’occasion d’une visite de travail et d’amitié dans ce pays les 19 et 20 décembre 2024, la réunion de la Commission consultative conjointe chargée du suivi de la coopération entre les deux pays qui ne s’est pas tenue depuis 2011. La rencontre sera consacrée à la revue de l’état de mise en œuvre des décisions issues du Conseil présidentiel du 1er août 2023 et à l’examen de divers dossiers. Le Premier Ministre co-présidera également, avec le Vice-Président de La Gambie, la cérémonie d’ouverture de la 2ème édition du forum économique, commercial et d’investissement sénégalo-gambien.

    AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

    • Le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait le point mensuel sur les préparatifs de l’organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026 ;
    • Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait une communication sur la situation de la campagne de commercialisation de l’arachide 2024, les cultures de décrue et la campagne horticole ;
    • Le Ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire a fait une communication sur la synergie gouvernementale autour de la mise en œuvre d’une Stratégie nationale de Financement ciblé (SNFC) au service de l’économie sociale et solidaire.

    AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,

    Le Conseil a examiné et adopté :

    • Le Projet de décret portant organisation du Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères.

    Le Ministre de la Formation professionnelle et technique, Porte-Parole du Gouvernement

    Amadou Moustapha Njekk SARRE

  • SENEGAL-AFRIQUE-ORGANISATIONS / La Banque africaine de développement va se doter d’un siège ‘’ultramoderne’’ à Abidjan

    SENEGAL-AFRIQUE-ORGANISATIONS / La Banque africaine de développement va se doter d’un siège ‘’ultramoderne’’ à Abidjan

    Dakar, 17 déc (APS) – Le conseil d’administration du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) annonce avoir approuvé la proposition faite par la direction de la même institution financière de faire construire un bâtiment ‘’ultramoderne’’ en guise de siège, à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire.

    Les administrateurs de la BAD ont accepté à l’unanimité cette proposition, selon un communiqué parvenu mardi à l’APS.

    Par cette décision, l’institution financière veut s’assurer d’une ‘’forte présence’’ à Abidjan.

    ‘’C’est un grand jour pour le groupe de la Banque africaine de développement. Il marque la concrétisation d’une vision que j’avais lors de mon élection à la présidence en 2015, celle de doter la banque d’un siège digne de son rang, à Abidjan’’, a expliqué Akinwumi Adesina, le président de la BAD.

    L’initiative permettra d’améliorer les opérations de la banque et le bien-être de son personnel, selon le communiqué.

    Elle va en même temps ‘’offrir une expérience professionnelle de classe mondiale’’ aux employés de la BAD et renforcer la productivité de la banque, ajoute la même source.

    L’institution doit avoir un siège ‘’à la hauteur de sa réputation mondiale’’, affirme-t-elle, assurant que le futur siège sera ‘’à la pointe de la technologie’’.

    Représentée dans 41 pays africains, la BAD dispose d’un bureau extérieur au Japon et contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 États membres, rappelle le communiqué.

    MFD/ESF/SMD

  • SENEGAL-ETATSUNIS-ECONOMIE / Investissements : l’APIX présente les opportunités du pays à des investisseurs américains  

    SENEGAL-ETATSUNIS-ECONOMIE / Investissements : l’APIX présente les opportunités du pays à des investisseurs américains  

    Dakar, 12 déc (APS) – Le directeur général de l’APIX, l’agence gouvernementale chargée de la promotion des investissements, a présenté à 15 hommes d’affaires américains les opportunités qu’offre le Sénégal aux investisseurs, lors d’une séance de travail, jeudi, à Dakar.

    Il y a de ‘’multiples opportunités d’investissement que le Sénégal a à offrir’’, leur a dit Bakary Séga Bathily lors de la réunion, en présence de la directrice générale l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ), Sinna Amadou Gaye.

    ‘’Le Sénégal est une terre d’opportunités, un carrefour stratégique et une nation en pleine mutation’’, a-t-il ajouté en s’entretenant avec les investisseurs venus de l’État de Colorado pour prospecter le marché sénégalais, sous la direction de Papa Maritew Dia.

    Ce dernier est un Sénégalais vivant aux États-Unis depuis plus de deux décennies.

    Sur le plan social et culturel, ‘’le Sénégal est reconnu comme une terre d’hospitalité, de paix et de cohésion. Notre diversité ethnique et religieuse est une richesse’’, a dit M. Bathily, soulignant que les nouvelles autorités du pays cherchent à construire ‘’un Sénégal souverain, notamment sur les plans énergétique, alimentaire, environnemental et sécuritaire’’.

    Le pays veut se doter de ‘’huit pôles économiques dynamiques’’, a affirmé le directeur général de l’APIX, faisant allusion à un découpage proposé dans le programme de politique générale ‘’Sénégal 2050’’.

    La croissance économique moyenne du Sénégal est de 3,6 % entre 2000 et 2024, a-t-il indiqué, assurant que ‘’nous aspirons à bien plus que cela’’.

    De la gauche vers la droite, Sinna Amadou Gaye, Bakary Séga Bathily et Papa Maritew Dia

    Le pays dispose de plus de 9,5 millions d’hectares propices à l’agriculture, a signalé Bakary Séga Bathily, affirmant qu’une bonne partie de cet ‘’immense potentiel [est] sous-exploitée’’.

    Sur le plan énergétique, le Sénégal possède d’importantes ressources minières, gazières et pétrolières : 2,7 milliards de barils de pétrole, 910 milliards de mètres cubes de gaz, et 750 millions de tonnes de fer, selon Bakary Séga Bathily.

    Les opportunités d’investissement se trouvent dans les infrastructures de transport, la logistique, les services de transport, le transport maritime et aérien, la construction des routes et d’autres secteurs d’activité, a-t-il encore dit aux Américains.

    ‘’Le secteur du tourisme, qui représente actuellement 7 % du PIB, est en pleine expansion, avec un objectif de 3 millions de visiteurs en 2024. Reconnu pour son patrimoine culturel, ses plages, ses paysages diversifiés et sa scène artistique, le Sénégal dispose d’un fort potentiel touristique’’, a poursuivi le directeur général de l’APIX.

    Il rappelle que le Sénégal bénéficie aussi d’un accès privilégié à des marchés régionaux et internationaux, grâce aux accords de libre-échange signés avec d’autres pays.

    Bakary Séga Bathily ajoute que l’environnement des affaires au Sénégal ‘’est en constante amélioration’’.

    ‘’S’il y a des opportunités à présenter, c’est très normal que je commence par le Sénégal’’, a réagi Papa Maritew Dia, qui a fait venir au Sénégal les investisseurs américains.

    Ces derniers ont déjà identifié des secteurs dans lesquels ils souhaitent investir, les soins de santé oculaire par exemple.

    Selon M. Dia, un laboratoire de fabrication de lunettes a été installé à Thiès (ouest), grâce à une initiative privée venue des États-Unis.

    Concernant l’agriculture, ‘’on prépare la construction d’un jardin botanique’’ à l’École nationale supérieure d’agriculture de Thiès, a-t-il annoncé.

    S’exprimant au nom des investisseurs américains, Papa Maritew Dia a dit que l’un d’entre eux souhaitait mettre en œuvre ‘’un projet de cybersécurité’’ au Sénégal, pour aider à ‘’sécuriser les frontières nationales et à créer des emplois’’.

    ‘’Il y a un projet aussi dans le transport aérien’’, a signalé M. Dia.

    ‘’Ce sont des investisseurs privés. Ils fournissent 100 % de l’investissement’’ nécessaire aux projets qu’ils veulent dérouler, a-t-il précisé, ajoutant que certains d’entre eux s’intéressent à l’habitat.

    ESF/ABB/OID

  • SENEGAL-ECONOMIE / La relance de l’industrie doit s’accompagner de la promotion du libre-échange, selon l’expert Youssoupha Samuel Mbaye

    SENEGAL-ECONOMIE / La relance de l’industrie doit s’accompagner de la promotion du libre-échange, selon l’expert Youssoupha Samuel Mbaye

    Dakar, 12 déc (APS) – La promotion du libre-échange est une dimension fondamentale à prendre en compte dans la stratégie de développement de l’industrie à mettre en œuvre par le gouvernement, a signalé l’ingénieur en développement industriel Youssoupha Samuel Mbaye, conseiller du Premier ministre.

    Il faut ‘’surtout penser à valoriser les accords de libre-échange, dont celui de la ZLECAf (la zone de libre-échange continentale africaine)’’, a souligné M. Mbaye dans une interview avec l’APS.

    Cette démarche va renforcer l’intégration économique du Sénégal dans le commerce africain et au-delà du continent, selon l’ingénieur en développement industriel ayant travaillé dans l’automobile, l’électronique et d’autres branches industrielles en France et au Japon.

    ‘’Les accords de libre-échange doivent être valorisés, mais on ne peut les valoriser que si et seulement si on a de quoi exporter’’, a dit l’expert.

    Il préconise, par ailleurs, la création de ‘’40 à 50 zones industrielles régionales, départementales et communales à l’horizon de 2029’’.

    D’ici à 2035, a-t-il poursuivi, une centaine de ‘’zones industrielles’’ doivent être créées dans le territoire sénégalais, selon Youssoupha Samuel Mbaye.

    ‘’Si mon calcul est bon, en 2040 il doit y avoir environ 150 zones industrielles au Sénégal, ce qui permettra à coup sûr d’atteindre l’autonomie industrielle’’, suggère M. Mbaye. ‘’Je suis persuadé que nous aurons 40 à 50 zones industrielles, d’ici à l’horizon de 2050, nous auront bien sorti la tête de l’eau.’’

    ‘’L’industrialisation consiste à développer un projet à partir d’une idée pour arriver à un résultat, en respectant toutes les conditions nécessaires à la réussite d’un projet industriel. Et en […] prenant en compte tous les indicateurs de performance, notamment […] la maîtrise des coûts, la maîtrise de la qualité et celle des délais’’, a expliqué l’expert.

    L’ingénieur en développement industriel ayant contribué à l’élaboration du programme de politique générale signale qu’‘’une série d’actions prioritaires’’ doivent être menées pour la relance de l’industrie nationale.

    Interrogé sur le développement des zones industrielles au Sénégal, il estime que celle de Diamniadio (ouest), la première, ‘’n’a pas atteint son optimum, malgré tous les efforts fournis et les financements’’ dont elle a bénéficié.

    La zone industrielle de Diamniadio doit être développée et son modèle reproduit dans les régions, départements et communes du pays, selon Youssoupha Samuel Mbaye.

    ESF/ASG

  • SENEGAL-ECONOMIE / Industrie : l’expert Youssoupha Samuel Mbaye propose de configurer le pays en régions industrielles

    SENEGAL-ECONOMIE / Industrie : l’expert Youssoupha Samuel Mbaye propose de configurer le pays en régions industrielles

    Dakar, 12 déc (APS) – L’ingénieur en développement industriel et conseiller du Premier ministre suggère, pour l’avenir de l’industrie sénégalaise, de configurer le pays en une dizaine de régions industrielles, sur la base des spécificités écologiques, environnementales ou économiques de ses différentes parties.

    « Ce choix doit être basé sur des critères bien définis, notamment des critères d’ordre climatique et écologique, en fonctions aussi de la disponibilité des matières primaires », a expliqué M. Mbaye dans une interview avec l’APS.

    Selon l’ingénieur, cette subdivision du pays en régions industrielles va décentraliser l’industrie nationale concentrée depuis longtemps dans la région de Dakar.

    La région de Matam (nord) par exemple devrait avoir une vocation minière en raison de ses phosphates, a-t-il expliqué, suggérant que les industries soient implantées dans des endroits proches de leurs matières premières.

    « La disponibilité de la main-d’œuvre et bien d’autres critères doivent être pris en compte » dans la configuration des régions industrielle, a suggéré l’ingénieur en développement industriel ayant travaillé dans l’électronique, l’automobile et d’autres branches de l’industrie en France et au Japon.

    Le conseiller technique du Premier ministre estime que les difficultés de l’industrie sénégalaise découlent d’un « manque de stratégie » des gouvernements. « Lorsque vous voulez développer quoi que ce soit dans la vie, dans l’industrie à plus forte raison, il faut avoir un plan bien établi », a-t-il souligné, affirmant que l’industrie s’accommode nécessairement de « prérequis ».

    « Je suis persuadé que les objectifs seront atteints »

    « L’objectif du gouvernement d’aujourd’hui est justement de […] mettre en place un plan stratégique » de politique  industrielle, a assuré Youssoupha Samuel Mbaye, auteur d’un plan d’accélération industrielle du Sénégal basé sur 15 « leviers », dont il est fait mention dans le référentiel « Sénégal 2050 », le programme de politique générale du gouvernement pour les prochaines années.

    L’industrie devra « normalement jouer un rôle important, voire prépondérant », dans ce programme public, a dit M. Mbaye, ajoutant : « Je suis persuadé que les objectifs seront atteints. »

    La « situation de sous-industrialisation » du pays résulte de la fermeture de centaines d’entreprises industrielles, a signalé l’ingénieur, souhaitant que l’industrie soit utilisée comme « cheval de bataille » par les autorités du pays.

    Youssoupha Samuel Mbaye préconise aussi la création d’un comité national de l’industrialisation, une structure qui doit disposer de démembrements dans les régions et les communes, pour superviser le secteur. Cette mesure permettra d’éviter par exemple la concentration de l’activité industrielle à Dakar, selon M. Mbaye.

    ESF/MTN/ASG

  • SENEGAL-ECONOMIE-INDUSTRIE / Un ingénieur propose une « reprise en main » du tissu industriel

    SENEGAL-ECONOMIE-INDUSTRIE / Un ingénieur propose une « reprise en main » du tissu industriel

    Dakar, 12 déc (APS) – Le Sénégal doit, pour la bonne tenue de son industrie, se lancer dans la reprise en main de son tissu industriel, ce qui va consister à remettre en marche certaines usines fermées ou en difficulté, préconise l’ingénieur en développement industriel Youssoupha Samuel Mbaye, conseiller technique du Premier ministre.

    Les pouvoirs publics sénégalais feraient bien d’aller vers une « compensation industrielle soutenue par une totale reprise en main du tissu industriel », a proposé M. Mbaye dans une interview avec l’APS.

    La reprise en question doit consister à remettre en marche certaines usines, dont la SONACOS, la principale huilerie du pays, et la SOTIBA, une société textile fermée depuis plusieurs années, a-t-il dit, tenant à rappeler que la société nationale de production d’huile fonctionne correctement, malgré les difficultés.

    Cette démarche donnera la possibilité au Sénégal d’« éviter d’être un géant aux pieds d’argile » lorsque les tentatives de relance de l’industrie donneront leurs fruits, a expliqué l’ingénieur ayant travaillé pendant une trentaine d’années dans l’automobile, l’électronique et d’autres branches industrielles en France et au Japon.

    « La compensation industrielle soutenue par une totale reprise en main de notre tissu industriel est nécessaire. C’est la base de la relance de l’industrie », a insisté Youssoupha Samuel Mbaye.

    « Bien sûr, pour compenser ces sociétés-là, les reprendre en main et les développer, il faut identifier [ce qui] ne va pas avec elles […] On ne peut pas résoudre un problème si on n’en connaît pas la cause », a-t-il souligné, assurant que cette démarche va se révéler fructueuse si les pouvoirs publics mettent en place des plans de relance des usines concernées et veillent à ce que soient respectées les six phases de développement de tout projet dans l’industrie.

    La relance de l’activité des usines fermées ou en difficulté doit s’accompagner du respect de « tous les indicateurs de performance requis,  notamment les trois principaux : le respect des coûts prévus, le respect de la qualité et celui des délais », a ajouté M. Mbaye.

    « D’après les informations que j’ai eues tout à l’heure, lors d’une séance de travail avec un conseiller technique du ministre de l’Industrie [et du Commerce], le recensement est en cours, pour ne pas dire qu’il est déjà fait », a-t-il dit en faisant allusion au recensement des entreprises en difficulté, une initiative dont les nouvelles autorités du pays ont hérité de leurs prédécesseurs.

    « C’est fait pour identifier de manière exhaustive toutes les industries qui sont aujourd’hui en difficulté, dans le but de faire le nécessaire, de manière stratégique… » a poursuivi Youssoupha Samuel Mbaye.

    Il a ajouté : « Je présume que le recensement n’avait pas été bien fait. Même s’il a été bien fait, vu que les résultats ne sont pas là, on peut penser que la méthode utilisée pour les (les entreprises en difficultés) remettre sur pied n’a certainement pas été efficiente. »

    « Nous en sommes toujours au même niveau […] Maintenant, avec la bénédiction des autorités d’aujourd’hui, le président de la République et le Premier ministre, nous sommes bien déterminés à identifier tous les éléments […] pour atteindre rapidement les objectifs fixés » en matière de relance de l’industrie, a assuré M. Mbaye.

    ESF/MTN/SMD

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / L’actualité économique domine la livraison des quotidiens

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / L’actualité économique domine la livraison des quotidiens

    Dakar, 12 déc (APS) – Les sujets économiques dominent largement l’édition des quotidiens parvenus ce jeudi à l’Agence de presse sénégalaise.

    Le journal EnQuête a cherché à savoir du dossier judiciaire concernant Samuel Sarr plus que ce qui en est dit jusque-là. ‘’Partie pour être le plus grand projet énergétique réalisé entièrement par des Sénégalais, la plus belle histoire de West African Energy (WAE) s’achève en queue de poisson’’, observe-t-il.

    Selon EnQuête, des investisseurs exclusivement sénégalais ont réuni 283 milliards pour la réalisation de cette initiative privée dont le montage financier a valu à l’ancien ministre de l’Énergie une arrestation.

    Il estime que ce projet devait être ‘’une véritable success story 100 % sénégalaise’’.

    EnQuête parle d’une ‘’désillusion nationale’’ pour mettre en exergue l’envergure du projet et sa tournure judiciaire.

    L’Observateur croit détenir ‘’la vérité sur les réserves de Sangomar’’, le champ pétrolier dont l’exploitation a démarré depuis plusieurs mois, à une centaine de kilomètres au sud de Dakar. ‘’Ses performances suscitent même des réactions de traders qui n’hésitent pas à surévaluer ses réserves’’, note le journal, estimant que cela se fait sur la base de ‘’jugements de valeur qui ne correspondent pas à la réalité des chiffres’’.

    ‘’Prestige diplomatique’’

    Libération aussi s’intéresse aux hydrocarbures en dévoilant les résultats d’un audit concernant la société Timis Corporation, l’un des investisseurs du secteur pétrolier sénégalais. ‘’Timis Corporation n’a pas atteint ses engagements en matière d’investissement et aurait dû verser à l’État du Sénégal une indemnité qui équivaudrait à 6.154.000 dollars américains (près de 4 milliards de francs CFA)’’, révèle le journal.

    ‘’Considérant l’absence de documentation et de justification des coûts de Timis Corporation, l’indemnité qui devait être reversée à l’État du Sénégal s’élève à 8 millions de dollars (presque 5 milliards de francs CFA’’, ajoute Libération.

    La Direction générale de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol a demandé aux personnes titulaires de droits sur des lotissements situés dans les régions de Dakar et Thiès (ouest) de remplir un formulaire d’identification de leurs lots et de le déposer à son siège. Cette mesure fait dire au journal Le Quotidien que ‘’le gouvernement s’apprête à lever la mesure suspensive de plusieurs lotissements entre Dakar et Thiès’’.

    ‘’Tout ça pour ça !’’ s’exclame le journal, estimant que c’est ‘’la charrue avant les bœufs’’.

    ‘’Il est assez déroutant […] de geler des travaux valant plusieurs millions de francs CFA, de mettre en chômage technique des entrepreneurs, leurs maçons, menuisiers et tâcherons, de bloquer les ressources de leurs fournisseurs… Bref, de paralyser l’activité d’une bonne partie du secteur du BTP, sur la base de présomptions sans aucun début de preuve’’, commente Le Quotidien.

    WalfQuotidien constate que ‘’le gouvernement mène une intense campagne pour faire élire Amadou Hott à la présidence de la Banque africaine de développement’’.

    ‘’Le Sénégal gagnera en prestige diplomatique’’, s’il réussit à faire élire l’économiste, banquier et ancien ministre de l’Économie, ajoute le journal en citant un expert.

    Des ‘’limites juridiques’’ et des ‘’obstacles coutumiers’’

    WalfQuotidien considère l’interdiction annoncée des importations de friperie comme un ‘’choix cornélien’’. ‘’Il est vrai que le ministre [du Commerce et de l’Industrie est] confronté à un choix difficile : laisser le statu quo et obérer définitivement le développement de l’industrie textile ou alors freiner les importations de friperie et mettre en difficulté des milliers de personnes […] qui vivent dans ce secteur tentaculaire’’, analyse-t-il.

    Le Soleil a relevé les ‘’limites juridiques’’ et les ‘’obstacles coutumiers’’ à cause desquels les femmes vivant dans le monde rural éprouvent de la peine à accéder à la terre.

    ‘’Malgré leur contribution significative à l’agriculture, seules 15 % d’entre elles sont propriétaires de terres au Sénégal’’, indique le journal en se basant sur des données fournies par la Banque mondiale.

    Une juriste interrogée par Le Soleil réclame, sur la base d’une directive de l’Union africaine, que chaque commune attribue au moins 30 % de ses terres aux femmes.

    Le Témoin Quotidien dévoile le ‘’business du rein’’ en se demandant à qui profite l’‘’interruption des opérations de la greffe rénale’’ au Sénégal.

    ‘’Le malheur des malades du rein fait le bonheur des mafieux de la dialyse. Une mafia bien rodée, qui entretient un business florissant, dans lequel fournisseurs, pharmaciens, techniciens, néphrologues, hommes d’affaires et délégués médicaux se disputent férocement un marché annuel estimé à 20 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires’’, révèle-t-il.

    Le Bus Rapid Transit (BRT) est confronté à l’‘’incivisme’’ de certains automobilistes, selon Sud Quotidien.

    ‘’Non-respect des feux de signalisation, blocage des carrefours, occupation illégale des emprises’’, observe-t-il sur le trajet du BRT, qui transporte des milliers de passagers par jour, entre Dakar et Guédiawaye.

    ESF

  • SENEGAL-URBANISME / Les détenteurs de parcelles dans plusieurs lotissements priés de déposer à la DGSCOS un formulaire d’identification de leurs lots

    SENEGAL-URBANISME / Les détenteurs de parcelles dans plusieurs lotissements priés de déposer à la DGSCOS un formulaire d’identification de leurs lots

    Dakar, 11 déc (APS) – La Direction générale de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DGSCOS) a demandé aux personnes titulaires de droits sur des lotissements situés dans les régions de Dakar et Thiès (ouest) de remplir un formulaire d’identification de leurs lots et de le déposer à son siège.

    ‘’Les titulaires de droits sur les PUD ou lotissements de Boa, Hangar des pèlerins, Recasement 2, Eogen 1 et Eogen-Extension, Zone nord de la bande des filaos de Guédiawaye, Yeumbeul-Malika-Tivaouane Peulh, Pointe Sarène et Mbour 4 sont priés de renseigner un formulaire d’identification de lots et de le déposer au siège de la [DGSCOS]’’, affirme un communiqué de son directeur général, le colonel Amadou Ousmane Ba.

    La direction chargée du contrôle de l’occupation du sol rappelle que son siège se trouve sur la VDN, à Dakar.

    Selon le communiqué, le formulaire d’identification de lots peut aussi être retiré à la brigade zonale de la DGSCOS à Mbour (ouest).

    Les personnes concernées peuvent aussi l’envoyer à l’adresse « courrier@dscos.gouv.sn ».

    ‘’Le formulaire peut être retiré à la DGSCOS comme dans les bureaux des domaines concernés’’, poursuit le texte, indiquant qu’‘’il peut être téléchargé sur le site www.dscos.gouv.sn’’.

    ‘’Un quitus tenant lieu de mainlevée sera délivré, au cas par cas, après exploitation des informations fournies’’, ajoute le communiqué.

    Les personnes concernées peuvent faire appel aux services de la DGSCOS en appelant l’un des numéros suivants : 775297754 ; 775297646.

    Le colonel Amadou Ousmane Ba rappelle que le secrétariat général du gouvernement a informé le public, dans un communiqué du 7 novembre dernier, de la prorogation, pour une durée de quarante-cinq jours, de la mesure suspensive des lotissements de Вoa, Hangar des pèlerins, Recasement 2, Eogen 1 et Eogen-Extension.

    En même temps que des PUD suivants : Mbour 4, Nouvelle Ville de Thiès, Zone nord de la bande des filaos de Guédiawaye, Yeumbeul-Malika-Tivaouane Peulh, des pôles urbains de Diacksao-Bambilor, Déni Birame Ndao, Yenne et Daga Kholpa.

    La DGSCOS rappelle que ‘’la prorogation de la suspension concernait également Egbos, Pointe Sarène et Ndiébène Gandiole’’.

    ‘’À cette occasion, ajoute-t-elle, il était indiqué que les zones et parcelles qui ne présentaient pas de problèmes particuliers feraient l’objet d’une levée de suspension au plus tard à la fin du délai de prorogation.’’

    ‘’En ce qui concerne le plan d’aménagement de la Nouvelle Ville de Thiès et l’aménagement de Ndiébène Gandiole, les décisions relatives au traitement des attributions seront notifiées ultérieurement aux personnes concernées’’, assure le communiqué.

    Le directeur du contrôle de l’occupation du sol affirme que ‘’les travaux du comité se poursuivent’’, concernant le lotissement Egbos, les pôles urbains de Diacksao, Bambilor, Déni Birame Ndao, Yenne et Daga Kholpa.

    ESF/ABB/OID

  • SENEGAL-AFRIQUE-COMMERCE / La FIDAK, un espace d’intégration économique et culturelle  

    SENEGAL-AFRIQUE-COMMERCE / La FIDAK, un espace d’intégration économique et culturelle  

    Par Souleymane Faye

    Dakar, 9 déc (APS) – La Foire internationale de Dakar (FIDAK) est un outil de promotion de l’intégration économique et culturelle des pays de la région, selon des exposants rencontrés à la 32e édition (28 novembre-15 décembre), qui disent y trouver une belle occasion de nouer des contacts, d’écouler des marchandises et de sceller des partenariats avec des commerçants et des artisans venus pour la plupart de pays d’Afrique de l’Ouest.

    La FIDAK 2024 coïncide avec le cinquantenaire du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES), l’établissement public chargé de son organisation depuis 1974.

    « Il ne peut pas y avoir de FIDAK sans le Burkina Faso », jure Daniel Samandoulgou, un artisan burkinabè, s’empressant d’ajouter : « La foire de Dakar est un espace d’échanges entre les pays. Ça va au-delà du commerce, ça tisse des relations. À force de rencontrer les mêmes gens chaque année, on finit par tisser des liens avec eux », dit le jeune Burkinabè, un badge d’exposant délivré par le CICES en sautoir sur la poitrine. Cette rencontre commerciale biennale organisée depuis 1974, annualisée récemment, est un rendez-vous « des arts et de la culture », selon M. Samandoulgou.

    « J’aime le Sénégal », lance Nasri Ali Bey lorsqu’on lui demande ce qu’il fait à la foire de Dakar. Assis devant une grosse table basse en marbre, l’homme, un chapeau melon vissé sur la tête, aime à se présenter comme « un Sénégalais de cœur ». Il devise joyeusement. Les relations sénégalo-algériennes n’ont pas de secret pour lui. « Ce showroom, nous l’avons loué depuis 2023 pour une durée de trois ans renouvelable. Il est là en permanence. C’est une décision du président d’Algérie, qui a fait faire la même chose à Nouakchott et à Abidjan. Prochainement, il y aura un showroom de la République algérienne à Douala », dit fièrement M. Bey, consultant en commerce international et président de l’Association nationale des exportateurs algériens.

    Nasri Ali Bey, un exportateur algérien, prend part à la FIDAK.

    Le showroom installé par son pays au CICES s’étend sur plusieurs centaines de mètres carrés. « L’Algérie, à l’initiative de son président, a décidé de se tourner vers l’Afrique, notre continent. C’est une orientation stratégique, qui va nous permettre de développer nos échanges avec l’Afrique en commençant par le Sénégal, la porte d’entrée du continent », dit-il doctement, s’empressant de dévier la conversation de temps en temps vers d’autres sujets, l’histoire et la politique surtout.

    « La FIDAK, pour nous Algériens, est une affaire de cœur d’abord. C’est un endroit où on échange surtout des savoirs. Nous, Algériens, nous nous inscrivons dans la ZLECAf (la zone de libre-échange continentale africaine), raison pour laquelle nous avons supprimé les droits de douanes avec certains pays du continent », lance Nasri Ali Bey, tout sourire, se positionnant derrière une table ornée des drapeaux algérien et sénégalais, sous l’objectif du reporter photographe de l’APS.

    « Je ne serais peut-être jamais venue au Sénégal sans la FIDAK. J’ai déjà envie de revenir aux prochaines éditions parce que cette première participation m’a permis de savoir ce dont les Sénégalais ont besoin. Ça m’a permis de nouer des contacts », s’enthousiasme la tisseuse burkinabè Abibata Zan, confortablement assise sur une chaise en plastique, au milieu d’un stand.

    Comme beaucoup d’exposants de son pays, elle écoule à la foire de Dakar des produits textiles, dont les célèbres tissus Faso Dan Fani, symboles du patriotisme et du souverainisme burkinabè.

    Abibata Zan fait partie de la délégation d’exposants venue du Burkina Faso.

    Abibata Zan conçoit la FIDAK comme un espace d’« opportunités » et de « découvertes ». « Je vais acheter des marchandises d’ici, après la foire, pour les revendre dans mon pays », promet-elle en interpelant un passant en dioula, une langue parlée notamment en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.

    Amidou Cissé accueille les visiteurs avec hospitalité, leur offrant même des fruits, dès qu’ils entrent dans son stand. Ce jeune professionnel du textile estime que « la FIDAK est un espace d’intégration des peuples ». « La foire, c’est aussi des rencontres. On y tisse des relations, on noue des partenariats. C’est un rendez-vous qui nous permet d’exceller ensemble. Ça nous rapproche davantage, les uns des autres », confie-t-il, vantant la contribution du Burkina Faso à la foire de Dakar.

    « Le Burkina Faso est un pays d’artisanat. Tout est fait à la main. Avec ou sans l’aide des autorités de notre pays, nous faisons la promotion de nos produits. Tenir la FIDAK sans les Burkinabè revient à raser la tête de quelqu’un à son absence, c’est impossible », dit-il.

    Les artisans de la Guinée et du Rwanda exposent dans des endroits décorés avec beaucoup de soin et de finesse. Cette année, ces deux pays sont les « invités d’honneur » de la Foire internationale de Dakar, selon la direction générale du CICES.

    Dady Yomba Touré, une exposante guinéenne

    « Nous avons aimé la FIDAK. C’est très intéressant. Certains de nos exposants envisagent même de venir s’installer à Dakar », dit Sandrine Mbarushimana, une jeune femme timide en apparence. Perchée sur une longue chaise, elle assure le secrétariat de la participation rwandaise à la FIDAK. « Nos artisans veulent apprendre aux jeunes Sénégalais à fabriquer des chaussures, des colliers, des tissus, etc. De Dakar, ils importent le basin, qui est très peu commercialisé au Rwanda », raconte la jeune femme, ajoutant : « C’est un grand plaisir pour notre pays et les exposants rwandais d’être choisis invités d’honneur de la FIDAK. Il y a eu, ici, une exposition internationale à l’honneur de notre pays. C’est un grand plaisir. »

    « C’est une belle opportunité qui nous a été offerte par le Sénégal d’être là », se réjouit, toute souriante, la décoratrice et vendeuse de parures rwandaise Fatuma Uwaminezi.

    Dady Yomba Touré fait partie des exposants guinéens de la 32e édition de la foire de Dakar. « La FIDAK est un moyen de renforcement des liens d’amitié sénégalo-guinéens et du tissu social des deux pays », sourit cette femme à la mine toute joviale, vêtue d’un boubou teint, à motifs noir et blanc.

    « Hier, nous avons assisté à une belle prestation du Bembeya Jazz national, à l’occasion de la foire », raconte-t-elle en faisant allusion à un célèbre orchestre guinéen venu contribuer à l’animation culturelle de la FIDAK.

    La décoratrice et vendeuse de parures rwandaise Fatuma Uwaminezi

    Le cordonnier guinéen Cissé Mory estime avoir vécu une « expérience exceptionnelle » en prenant part à la foire de Dakar. « Nous avons noué beaucoup de contacts parmi les artisans sénégalais, avec ceux d’autres pays également. Nous avons pris la décision de nous revoir et de mener des activités ensemble. Nous espérons revenir aux prochaines éditions de la foire, qui est un bon moyen de partage et de promotion du commerce. Nous avons eu des échanges sur les modes de travail, les difficultés de l’artisanat, l’acquisition des matières premières… » se réjouit M. Cissé, se précipitant vers l’entrée de son stand pour l’accueil des visiteurs.

    Le Malien Almoustapha Soumaré est un habitué de la FIDAK, à laquelle il participe depuis une vingtaine d’années. « La plupart de nos clients résident au Sénégal. C’est un rendez-vous important pour nous. La FIDAK, c’est de l’économie, de l’artisanat, des relations… » observe ce professionnel du textile et de l’habillement.

    Abdou Hassane et Hussain Wallayat, respectivement venus du Niger et du Pakistan, trouvent l’édition 2024 de la foire morose. L’artisan nigérien dit être confronté à cette situation « depuis les trois dernières éditions de la foire ». « Mais ainsi vont le commerce et l’artisanat. La FIDAK, c’est très bien, même s’il n’y a pas beaucoup d’argent », dit-il d’une voix rauque.

    Hussain Wallayat, venu du Pakistan, est un habitué de la FIDAK.

    Hussain Wallayat se plaint de la faiblesse de ses ventes. « Nous ne vendons presque pas. Pourtant, nous avons beaucoup dépensé pour être là », s’alarme ce commerçant spécialisé dans la décoration haut de gamme.

    Le commerçant venu de Karachi, la mine renfrognée, se souvient que « la FIDAK, c’était beaucoup d’opportunités, il y a quelques années ».

    « Il y avait beaucoup d’Indiens et de Pakistanais. Ça ne marche plus comme auparavant. Les visiteurs disent qu’ils n’ont pas d’argent », s’inquiète Mohammad Shuaib Saifi, un commerçant indien. L’homme à la fine moustache a découvert la FIDAK en 2006 et n’y était plus revenu pendant plusieurs années, à la suite d’un incendie dont il a été victime sur le site des expositions en 2015. « Je n’ai pas été indemnisé », se désole-t-il, jugeant très élevés les droits de douane payés cette année à son arrivée à Dakar pour la foire. Un million six cent mille francs CFA, répond-il amèrement à la question de savoir combien il a payé aux douaniers.

    ESF/ASG/BK