Auteur/autrice : Souleymane Faye

  • SENEGAL-FINANCES / L’audit de la Cour des comptes confirme les allégations de publication de ‘’données erronées’’

    SENEGAL-FINANCES / L’audit de la Cour des comptes confirme les allégations de publication de ‘’données erronées’’

    Dakar, 12 fév (APS) – La Cour des comptes confirme, dans un rapport publié mercredi, les allégations faites par le gouvernement en septembre dernier, selon lesquelles des ‘’données erronées’’ ont été publiées entre 2019 et 2023, concernant la dette et le déficit publics du Sénégal.

    Elle a rendu public le ‘’Rapport définitif sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 à mars 2024’’.

    ‘’Les travaux de la Cour [des comptes] ont permis de relever les constatations ci-après : des discordances sur les données de l’amortissement, de l’encours de la dette publique et des disponibilités bancaires ; des anomalies constatées dans les surfinancements ; des pratiques impactant la trésorerie de l’État ; des manquements dans la gestion des dépôts à terme’’, lit-on dans ce document de 57 pages.

    L’institution exerçant une mission de contrôle des finances publiques signale l’existence d’‘’un reliquat de l’emprunt obligataire de 2022 non versé au Trésor public’’, d’‘’une dette garantie non exhaustive’’, d’‘’une dette bancaire importante, contractée hors circuit budgétaire’’, de ‘’déficits budgétaires supérieurs à ceux affichés dans les documents de reddition’’, et d’‘’un encours de la dette supérieur au montant figurant dans les documents de reddition’’.

    Les auteurs de l’audit relèvent ‘’des discordances sur les données de l’amortissement, de l’encours de la dette publique et des disponibilités bancaires’’.

    ‘’Les données sur l’amortissement de la dette de 2019 à 2023 indiquées dans le rapport du gouvernement ne sont pas concordantes avec celles des PLR/LR (projets de loi de règlement/lois de règlement)’’, ajoutent-ils.

    L’audit de la Cour des comptes révèle que ‘’l’encours de 13.773 milliards de francs CFA de la dette de l’administration centrale au 31 décembre 2023 […] est différent de celui de 13.854 milliards de francs CFA retracé dans le PLR 2023, soit un écart de 81 milliards’’.

    ‘’Cet écart porte sur la dette intérieure et concerne les bons du Trésor en compte de dépôt, ainsi que les bons du Trésor par adjudication de courte durée (inférieure à un an) qui n’ont pas été remboursés dans l’année et, par conséquent, intègrent l’encours.’’

    ‘’Par ailleurs, signale la Cour des comptes, l’encours présenté dans le rapport du gouvernement n’inclut pas celui de la dette bancaire hors cadrage et certains tirages sur les ressources extérieures.’’

    Les auteurs du rapport d’audit estiment que ‘’la situation des disponibilités de l’État transmise à la Cour par le Trésorier général est arrêtée à 278,47 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023, alors que le rapport du gouvernement indique un solde de 173,6 milliards, soit un écart de 104,87 milliards’’.

    ‘’Le Trésorier général admet que le compte est bien ouvert à son nom’’

    L’audit de la Cour des comptes signale que ‘’la circularisation auprès de la banque BA révèle l’existence d’un solde créditeur au 31 décembre 2023 d’un montant de 479.607.713 francs CFA du compte n° 80130730000 ouvert au nom du Trésorier général mais non communiqué par le Trésor’’.

    Le document fait mention d’‘’un solde au 31 décembre 2023 de 3.141 francs CFA en lieu et place de 15.000.003.141 francs CFA enregistré au compte n° 80080030000 ouvert au nom de l’État du Sénégal et géré par le ministre chargé des Finances, que le Trésorier général a indument intégré dans ses disponibilités’’.

    ‘’Au total, les disponibilités du Trésor au 31 décembre 2023 sont arrêtées à 263,95 milliards de francs CFA’’.

    ‘’Le Trésorier général admet que le compte est bien ouvert à son nom. Il ajoute que ‘le solde dudit compte ouvert dans les livres de la banque BA au 31 décembre 2023 est bien de 15.000.000.141 francs CFA. Ce solde résulte de la réalisation d’une opération de trésorerie (mouvement de fonds) constatée le 29 décembre 2023 dans ses livres’’, lit-on dans le rapport d’audit.

    La Cour des comptes ajoute qu’‘’il est constaté que le montant de 15.000.000.000, qui fait la différence, est passé au crédit du compte en début d’année 2024 (03 janvier 2024)’’. ‘’Ce qui résulterait d’un problème technique au niveau de la banque. Sur cette base, il est sollicité de la Cour des comptes le rajout de ce montant aux disponibilités du Trésorier général au 31 décembre 2023, qui doivent ressortir à un montant de 278,47 milliards de francs CFA.’’

    ‘’La Cour souligne que le relevé transmis par la banque affiche un solde de 479.607.713 francs CFA à la date du 31 décembre 2023. En réalité, le Trésorier général a procédé le 29 décembre 2023, à partir de son compte règlement ouvert à la BCEAO, à un virement d’un montant de 15.000.000.000 dans le compte n° 80130730000 ouvert à son nom dans les livres de la banque BA’’, ajoutent les auditeurs.

    Ils affirment que ‘’ce virement positionné le 2 janvier 2024 est transféré le même jour dans le compte n° 80080030000 ouvert au nom de l’État du Sénégal dans la même banque et géré par le ministre chargé des Finances’’.

    ‘’Le montant est aussitôt utilisé pour payer des dépenses non autorisées au profit de divers fournisseurs. En définitive, la Cour retient le solde de 479.607.713 francs CFA au 31 décembre 2023. Ce solde n’a pas varié en fin janvier 2024’’, lit-on dans le rapport.

    ‘’Toutes les conséquences judiciaires seront rigoureusement tirées’’

    Ce document de la Cour des comptes était très attendu par les autorités sénégalaises et les partenaires économiques et financiers de l’État, dont le Fonds monétaire international.

    Le 26 septembre dernier, des membres du gouvernement, dont le Premier ministre, Ousmane Sonko, avaient dénoncé la publication de ‘’données erronées’’ par leurs prédécesseurs, Macky Sall et d’anciens ministres, concernant les comptes publics du pays.

    ‘’Les autorités que nous avons remplacées ont menti au pays et aux partenaires en […] fournissant des données erronées’’, avait soutenu M. Sonko en parlant de données publiées entre 2019 et 2023.

    La dette publique et le déficit budgétaire du pays sont plus élevés que ce qui a été publié et communiqué aux partenaires de l’État par l’ex-président de la République et son gouvernement, concernant la période 2019-2023, avait dit le Premier ministre sur la base d’un rapport préliminaire consacré aux finances publiques.

    ‘’Le déficit budgétaire a été annoncé à une moyenne de 5,5 % du PIB durant la période 2019-2023, mais, en réalité, il a été en moyenne de 10,1 %, soit près du double’’, avait dit le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.

    ‘’La dette publique a été annoncée en moyenne de 65,9 % du PIB durant la période 2019-2023 mais, en réalité, elle a été en moyenne de 76,3 % du PIB en raison des déficits publics plus élevés que ce qui a été publié’’, avait-il signalé.

    ‘’À la fin de l’année 2023, la dette de l’État […] hors secteur parapublic était de 15.664 milliards, soit 83,7 % du PIB, alors qu’elle était annoncée à 13.772 milliards, soit 73,6 % du PIB. Il s’agit donc d’un supplément de dettes contractées et non publiées de près de 1.892 milliards, soit 10 % de plus du PIB’’, avait soutenu M. Sarr.

    ‘’Il est vrai qu’il ne m’appartient pas […] de juger de l’effectivité des faits. Il appartiendra aux autorités judiciaires et policières de les déterminer. C’est leur travail. Ce que je peux dire, c’est que ce sera fait avec le maximum de rigueur, de transparence et sous réserve des règles du principe de la présomption d’innocence’’, avait assuré Ousmane Diagne, le ministre de la Justice.

    ‘’Toutes les conséquences judiciaires seront rigoureusement tirées, les faits seront décortiqués de manière […] transparente, claire et objective, les responsabilités situées, et les personnes susceptibles d’avoir eu à commettre des faits contraires [à] la loi pénale en subiront les conséquences’’, avait soutenu M. Diagne.

    ‘’J’ai laissé un pays où les indicateurs étaient au vert’’

    Macky Sall a rejeté l’accusation de l’actuel gouvernement selon laquelle lui et certains de ses collaborateurs auraient fait publier des données erronées, concernant les comptes publics du Sénégal.

    ‘’Je tiens à dire que ces propos sont faux, totalement faux. Attendons que la justice confirme ou infirme avant d’accuser les gens’’, a soutenu M. Sall dans une interview donnée à l’agence de presse américaine Bloomberg en octobre dernier.

    ‘’Les ministres mis en cause n’ont même pas accès à ces informations […] J’espère que nous arrêterons cette descente aux enfers et nous concentrerons sur l’essentiel. J’ai laissé un pays où les indicateurs étaient au vert. Le Fonds monétaire international a confirmé cela, un mois après que j’ai quitté le pays’’, s’est-il défendu.

    La Cour des comptes précise que ‘’les faits relatés dans le présent rapport, présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal, feront l’objet, le cas échéant, de déférés, de référés ou de déclarations provisoires de gestion de fait’’.

    L’audit a été fait à la demande des nouvelles autorités sénégalaises, à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024.

    Il a été conduit après que le ministre des Finances et du Budget a transmis à la Cour des comptes un rapport sur la situation des finances publiques couvrant la période allant de 2019 au 31 mars 2024.

    ‘’L’objectif général de l’audit est de s’assurer que le rapport produit par le gouvernement rend compte fidèlement de la situation budgétaire et financière de l’État, de 2019 au 31 mars 2024’’, rappellent les fonctionnaires auteurs de l’audit.

    HK/ESF/ASG

  • SENEGAL-FINANCES / En 2022, le directeur général du budget a ordonné des décaissements sur un compte public dont il n’est pas gestionnaire, selon la Cour des comptes

    SENEGAL-FINANCES / En 2022, le directeur général du budget a ordonné des décaissements sur un compte public dont il n’est pas gestionnaire, selon la Cour des comptes

    Dakar, 12 fév (APS) – Le directeur général du budget, bien que n’étant pas gestionnaire du compte de dépôt CAP/Gouvernement destiné à la mise en œuvre des projets et programmes de l’État, a donné l’ordre au Trésorier général d’y effectuer des décaissements, l’une des « anomalies » relevées par la Cour des comptes dans son « Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024 ».

    « Des décaissements sont effectués en 2022 par le Trésorier général sur ordre du directeur général du budget, qui n’est pas le gestionnaire du compte », observe la mission d’audit de la Cour des comptes.

    Elle rappelle que le compte de dépôt CAP/Gouvernement a été créé le 25 juin 2012 au profit de la Cellule d’appui à la mise en œuvre des projets et programmes.

    Ce compte a été créé dans le but de « contribuer à l’amélioration du niveau et de la qualité d’exécution des projets et programmes ».

    Il a été ouvert dans les livres de la Trésorerie générale et devait être « mouvementé » par le directeur de l’ordonnancement des dépenses publiques.

    Par la suite, « d’importantes ressources d’un montant de 1.343,5 milliards de francs CFA sont décaissées à travers ce compte », constate la Cour des comptes.

    Les décaissements effectués en 2022 par le Trésorier général sur ordre du directeur général du budget, « qui n’est pas le gestionnaire du compte », comprennent un paiement de 6.481.740.000 au profit d’Envol Partenariat S.A, au titre du loyer de la Maison des Nations unies à Diamniadio (ouest), et un autre de 1.205.237.681, au titre du complément de l’achat des 30 % d’actions de DP World pour le compte de l’État du Sénégal.

    Un autre paiement de 4 milliards de francs CFA a été effectué au profit de la compagnie Air Sénégal, selon le rapport d’audit de la Cour des comptes.

    « Sur cette question, le ministère des Finances et du Budget », interrogé par les auditeurs, « précise dans sa réponse que le directeur général du budget, qui n’est pas le gestionnaire du compte, ne peut donner d’ordre au Trésorier général de payer une dépense ».

    « Par ailleurs, le compte de dépôt enregistre, en 2023, le remboursement d’une dette bancaire d’un montant de 305.943.167.977 francs CFA sans lien établi avec l’objet pour lequel il a été créé », relève la Cour des comptes, ajoutant : « Il s’y ajoute que les remboursements sont effectués en dehors des procédures normales prévues par la règlementation en matière de gestion de la dette publique. » 

    Elle constate aussi que « les comptes de dépôt CAP/Gouvernement et Programme de défense des intérêts économiques et sécuritaires du Sénégal (PDIES) reçoivent des affectations de trésorerie sur autorisation du ministre chargé des Finances ».

    « C’est le cas de l’autorisation accordée en 2023 d’imputer les ressources mobilisées auprès de l’investisseur CGL dans les comptes de dépôt CAP Gouvernement et PDIES, pour des montants respectifs de 125.000.000.000 de francs CFA et 4.022.122.869 francs. Ces affectations sont effectuées en dehors des procédures de la loi de finances », révèle le rapport d’audit.

    Les fonctionnaires chargés de l’audit déclarent que « des prélèvements d’un montant de 407.550.717.701 francs CFA sont opérés sur des soldes créditeurs des comptes de dépôt pour être affectés à d’autres comptes sur autorisation du ministre chargé des Finances », à la fin de l’année 2023.

    Or, « ces prélèvements/affectations contreviennent aux dispositions de l’arrêté n° 21136 du 21 novembre 2017, modifié, qui prévoient, pour les soldes créditeurs de ces comptes de dépôt, le report ou la comptabilisation en recettes exceptionnelles », soutiennent les auditeurs de la Cour des comptes.

    Ils tiennent à rappeler que « le ministre chargé des Finances ne doit pas affecter le produit des emprunts à des comptes de dépôt pour y exécuter des opérations non autorisées par la loi de finances ».

    Le rapport d’audit signale, par ailleurs, que « les services non personnalisés de l’État », les SNPE, « entités dépourvues de personnalité juridique », ont bénéficié de transferts de crédits, sur la base de procédures qui « échappent totalement aux contrôles de régularité préalables nécessaires à la préservation des deniers publics ».

    « Les transferts au profit des SNPE suscite quelques observations […] L’État ne prévoit de transferts qu’au profit des entités dotées de la personnalité juridique », ce qui n’est pas le cas des services non personnalisés de l’État, constate la Cour des comptes.

     « Contrairement à la procédure normale », les opérations effectuées au profit des SNPE « échappent totalement aux contrôles de régularité préalables nécessaires à la préservation des deniers publics », soutient la mission d’audit.

    La Cour des comptes signale que « les faits relatés dans le présent rapport, présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal, feront l’objet, le cas échéant, de déférés, de référés ou de déclarations provisoires de gestion de fait ».

    L’audit a été fait à la demande des nouvelles autorités sénégalaises, à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024.

    Il a été conduit après que le ministre des Finances et du Budget a transmis à la Cour des comptes un rapport sur la situation des finances publiques couvrant la période allant de 2019 au 31 mars 2024.

    « L’objectif général de l’audit est de s’assurer que le rapport produit par le gouvernement rend compte fidèlement de la situation budgétaire et financière de l’État, de 2019 au 31 mars 2024 », rappellent les fonctionnaires auteurs de l’audit.

    ESF/BK

  • SENEGAL-FINANCES-AUDIT / Comptes publics : la Cour des comptes relève ‘’des anomalies’’ sur les recettes de l’État et des transferts de crédits irréguliers

    SENEGAL-FINANCES-AUDIT / Comptes publics : la Cour des comptes relève ‘’des anomalies’’ sur les recettes de l’État et des transferts de crédits irréguliers

    Dakar, 12 fév (APS) – La Cour des comptes constate ‘’des anomalies relatives à des rattachements de recettes’’, une absence de rapports d’évaluation des dépenses fiscales en 2022 et 2023 ‘’contraire’’ à la règlementation de l’UEMOA, des transferts de crédits contraires aux règles en la matière, entre autres, dans son ‘’Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024’’.

    ‘’La Cour [des comptes] constate, à la recette générale du Trésor, des rattachements irréguliers consistant à comptabiliser des recettes recouvrées en année N à l’exercice N-1’’, lit-on dans le rapport définitif de l’audit mené depuis plusieurs mois.

    ‘’L’absence de rapports d’évaluation des dépenses fiscales pour les gestions 2022 et 2023 est contraire à la décision n° 08/2015/CM/UEMOA du 2 juillet 2015 instituant les modalités d’évaluation des dépenses fiscales dans les États membres de l’UEMOA’’, notent les auteurs du document.

    Ils disent avoir constaté que ‘’la masse salariale est passée de 744,96 milliards de francs CFA en 2019 à 1 303,50 milliards en 2023, soit une évolution de 74,97 %’’.

    ‘’La Cour [des comptes] relève des transferts importants au profit des services non personnalisés de l’État (SNPE) et des dépenses sur ressources extérieures non retracées’’ dans les documents budgétaires.

    En plus, ‘’les services non personnalisés de l’État, entités dépourvues de personnalité juridique, ont bénéficié […] de transferts budgétaires d’un montant total de 2.562,17 milliards de francs CFA représentant 28,06 % des transferts globaux du budget général’’, alors que ‘’l’État ne doit pas accorder à ses propres services des transferts de crédits’’.

    La Cour des comptes signale que ‘’les faits relatés dans le présent rapport, présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal, feront l’objet, le cas échéant, de déférés, de référés ou de déclarations provisoires de gestion de fait’’.

    L’audit a été fait à la demande des nouvelles autorités sénégalaises, à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024.

    Il a été conduit après que le ministre des Finances et du Budget a transmis à la Cour des comptes un rapport sur la situation des finances publiques couvrant la période allant de 2019 au 31 mars 2024.

    ‘’L’objectif général de l’audit est de s’assurer que le rapport produit par le gouvernement rend compte fidèlement de la situation budgétaire et financière de l’État, de 2019 au 31 mars 2024’’, rappellent les fonctionnaires auteurs de l’audit.

    ESF/ASB/OID

  • SENEGAL-SOCIETE / Corruption : le Sénégal progresse de deux points au classement de Transparency International  

    SENEGAL-SOCIETE / Corruption : le Sénégal progresse de deux points au classement de Transparency International  

    Dakar, 11 fév (APS) – Le Sénégal a fait des progrès en matière de lutte contre la corruption, même s’il reste dans la ‘’zone rouge’’, le cercle des pays où ce phénomène est très préoccupant, a appris l’APS, mardi, du Forum civil, la section sénégalaise de l’organisation non gouvernementale Transparency International.

    ‘’Les résultats de l’indice de perception de la corruption 2024 […] montrent que le Sénégal progresse de deux points mais reste dans la zone rouge, avec une note de 45/100’’, affirme le Forum civil dans une déclaration parvenue à l’APS.

    Il rappelle que le Sénégal avait obtenu la note de 43/100 dans le précédent classement annuel.

    ‘’Cette progression timide s’explique par le fait que le Sénégal a enregistré des réformes en 2023 et en 2024, notamment l’adoption, par l’Assemblée nationale, d’une loi modifiant le code de procédure pénale pour la mise en place d’un parquet national financier’’, explique le Forum civil.

    L’amélioration de la note du Sénégal résulte en même temps de ‘’l’adoption, lors du Conseil des ministres du 22 novembre 2023, du projet de loi modifiant la loi […] portant création de l’Office national de lutte contre la corruption (OFNAC)’’.

    Le pays a adopté aussi un projet de loi modifiant une loi de 2014 relative à la déclaration de patrimoine, ce qui a contribué aux progrès faits en matière de lutte contre la corruption, ajoute le Forum civil.

    L’adoption du projet de loi relatif à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive ont valu aussi au Sénégal de bonnes performances, selon l’organisation représentant Transparency International dans le pays.

    ‘’L’adoption de la loi sur la déclaration de patrimoine et celle [relative au] blanchiment de capitaux par l’Assemblée nationale au début de 2024, la publication des rapports de la Cour des comptes et de l’OFNAC, le redressement opéré par la nomination du directeur général de l’Autorité de régulation de la commande publique (son prédécesseur a passé une quinzaine d’années à ce poste) et l’effectivité du fonctionnement du Pool judiciaire financier ont aussi contribué à rehausser la note du Sénégal’’, écrit Birahime Seck, le coordonnateur général du Forum civil.

    Faire adopter plusieurs textes de nature à prévenir la corruption

    L’organisation spécialisée dans la lutte contre la corruption dit rester ‘’très préoccupée par la non-publication de rapports de l’Inspection générale d’État, malgré différents rappels [faits au] président de la République, Bassirou Diomaye Faye’’.

    Le Forum civil déclare inviter les autorités sénégalaises à ‘’faire la lumière sur le ou les propriétaires du compte bancaire contenant 1.000 milliards de francs CFA, [dévoilé] par le Premier ministre’’.

    Birahime Seck et ses collègues disent encourager ‘’vivement’’ le président de la République à faire adopter plusieurs textes de nature à renforcer la bonne gouvernance et à prévenir la corruption.

    Il s’agit des lois sur l’accès à l’information et la déclaration de patrimoine, de la loi qui va encadrer l’exercice de la fonction de lanceur d’alerte. La modification de la loi portant création de l’OFNAC en fait partie.

    Les Seychelles (72/100), le Cap-Vert (62/100), le Botswana (57/100) et le Rwanda (57/100) sont les meilleurs pays d’Afrique subsaharienne en matière de lutte contre la corruption, selon le dernier classement de Transparency International.

    L’Érythrée (13/100), la Guinée Équatoriale (13/100), la Somalie (9/100) et le Soudan du Sud (8/100) sont les pays ayant fait le moins d’efforts dans ce domaine, selon l’indice de mesure utilisé par l’organisation non gouvernementale.

    HK/ESF

  • SENEGAL-SYNDICATS / La CNTS invite les travailleurs à un ‘’rassemblement’’ prévu vendredi

    SENEGAL-SYNDICATS / La CNTS invite les travailleurs à un ‘’rassemblement’’ prévu vendredi

    Dakar, 10 fév (APS) – La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) annonce vouloir tenir un ‘’rassemblement’’, vendredi à 15 heures, à son siège, à Dakar, en raison de ‘’la situation sociale durement ressentie par le monde du travail’’.

    ‘’Ce rassemblement a pour objectif de fédérer les luttes des travailleurs, par la création d’un large front syndical autour des revendications essentielles de l’ensemble des travailleurs’’, affirme son secrétaire général, Mody Guiro, dans un document parvenu à l’APS.

    M. Guiro invite ‘’toutes les organisations’’ syndicales à prendre part ‘’massivement’’ à cette rencontre.

    HK/ESF

  • SENEGAL-SOCIETE / Le ministère des Pêches assure avoir pris les ‘’mesures idoines’’ pour retrouver cinq pêcheurs de Rufisque  

    SENEGAL-SOCIETE / Le ministère des Pêches assure avoir pris les ‘’mesures idoines’’ pour retrouver cinq pêcheurs de Rufisque  

    Dakar, 10 fév (APS) – Le ministère des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires a assuré, lundi, avoir pris ‘’toutes les mesures idoines’’ pour retrouver cinq pêcheurs de Rufisque (ouest) portés disparus.

    ‘’Les structures compétentes, notamment la DPSP (direction de la protection et de la surveillance des pêches), ont pris toutes les mesures idoines […] applicables dans ce genre de situation’’, soutient-il dans un communiqué parvenu à l’APS.

    Le ministère affirme que ses services de recherches et de sauvetage ont été informés de la disparition en mer de cinq pêcheurs de Rufisque.

    ‘’Des moyens aériens et navals ont été mis en œuvre […] pour procéder à des recherches qui, malheureusement, n’ont pas encore permis de retrouver les disparus’’, déclare le ministère des Pêches et des Infrastructures maritimes et portuaires.

    Il assure que ‘’la sécurité des pêcheurs et la protection des intérêts de la communauté maritime restent [une] priorité absolue’’.

    Le ministère déclare continuer à ‘’travailler sans relâche’’ pour la sécurité des pêcheurs.  

    Il affirme rester ‘’en contact avec [un] représentant de la famille’’ des pêcheurs portés disparus et ‘’travaille[r] avec les CLPA’’, les conseils locaux de pêche artisanale, afin de les retrouver.

    HK/ESF

  • SENEGAL-MAURITANIE-HYDROCARBURES / Grand Tortue Ahmeyim a produit ses premières cargaisons de gaz, selon Kosmos Energy

    SENEGAL-MAURITANIE-HYDROCARBURES / Grand Tortue Ahmeyim a produit ses premières cargaisons de gaz, selon Kosmos Energy

    Dakar, 10 fév (APS) – La société américaine Kosmos Energy a annoncé, lundi, la première production de gaz naturel liquéfié (GNL) du gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé sur la frontière sénégalo-mauritanienne.

    Kosmos Energy affirme que c’est ‘’la première production de [GNL] réalisée dans le cadre de ce projet’’.

    Cette annonce confirme l’entrée de plain-pied du Sénégal parmi les pays producteurs de pétrole et de gaz, les gouvernements mauritanien et sénégalais ayant annoncé, le 31 décembre dernier, que le gaz avait ‘’commencé à couler des puits vers le navire flottant de production, de stockage et de déchargement’’ implanté en mer, à la frontière des deux pays.

    Quelques mois auparavant, le 25 juin 2024, la présidence de la République du Sénégal a annoncé que le champ Sangomar, situé à une centaine de kilomètres au sud de Dakar, avait produit ses premiers barils de pétrole.

    GTA est un projet gazier impliquant l’opérateur BP, qui en est l’actionnaire principal, et ses partenaires, à savoir Kosmos Energy, la Société des pétroles du Sénégal et la Société mauritanienne des hydrocarbures et de patrimoine minier.

    Le gisement est exploité par British Petroleum.

    Selon Mohamed Ould Khaled, le ministre mauritanien de l’Énergie et du Pétrole, et son homologue sénégalais, Birame Souleye Diop, la capacité de production de gaz de GTA est estimée à 2,5 millions de tonnes par an.

    Elle devrait passer à 10 millions de tonnes par an dans les prochaines années, affirme l’Agence mauritanienne d’information en citant M. Ould Khaled.

    Le champ pétrolier de Sangomar est exploité par la société australienne Woodside Energy. Le Sénégal possède un autre champ gazier, Yakaar-Teranga.

    HK/ESF

  • SENEGAL-ECONOMIE / Décès de Youssoupha Wade, ancien président du Haut Conseil du dialogue social

    SENEGAL-ECONOMIE / Décès de Youssoupha Wade, ancien président du Haut Conseil du dialogue social

    Dakar, 6 fév (APS) – Le Conseil national du patronat (CNP) a annoncé, jeudi, le décès survenu le même jour à Dakar de Youssoupha Wade, son président d’honneur et membre fondateur.

    Le défunt, ancien président du Haut Conseil du dialogue social, sera inhumé au cimetière musulman de Yoff, à Dakar, à la suite de la levée du corps prévue à 15 heures, à la mosquée de Mermoz, un quartier dakarois, selon un communiqué du CNP.

    ESF/ASG

  • SENEGAL-ECONOMIE / Deux cent soixante-seize projets et programmes en cours de finalisation, selon le Premier ministre

    SENEGAL-ECONOMIE / Deux cent soixante-seize projets et programmes en cours de finalisation, selon le Premier ministre

    Dakar, 6 fév (APS) – Le gouvernement travaille à la « finalisation » d’un portefeuille de 276 projets et programmes à mettre en œuvre au cours des cinq prochaines années, a annoncé le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors du dernier Conseil des ministres.

    Une quarantaine de réformes structurelles seront menées au cours de la même période, a-t-il dit lors de la réunion gouvernementale hebdomadaire de ce mercredi 5 février.

    « Le travail […] a abouti à un portefeuille global de deux cent soixante-seize projets et programmes, dont soixante considérés comme prioritaires, ainsi qu’à une quarantaine de réformes structurelles à entreprendre », rapporte le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré.

    Lors de la réunion, « le Premier ministre a informé le Conseil de la finalisation d’une étape essentielle des travaux de mise en œuvre opérationnelle de l’agenda ‘Sénégal 2050’, à savoir l’élaboration de la liste des projets, programmes et réformes de la période 2025-2029 soumise [au] président de la République », a écrit M. Sarré.

    Il ajoute que le chef du gouvernement « a relevé l’articulation à assurer avec environ cinq cents projets et programmes en cours » d’exécution. « Ce nombre est ressorti des travaux qu’il avait demandé de mener avant toute dépense d’investissement sur le premier trimestre 2025. À l’analyse de ces projets par le groupe de travail, il ressort des constats préoccupants relatifs à certains projets », lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres.

    Certains projets ont « une durée de vie supérieure à cinq, voire dix ans », note le porte-parole du gouvernement, concernant les « constats préoccupants » relevés.

    Le gouvernement affirme avoir constaté « de faibles taux de réalisation inférieurs à 20 %, malgré une longue durée d’implantation, l’inexistence de dépenses d’investissement au profit de charges de fonctionnement, [ainsi que] le chevauchement d’objectifs [poursuivis par] plusieurs ministères ».

    « Le Premier ministre a […] demandé au groupe de travail de poursuivre ses analyses en proposant des mesures de rationalisation, notamment des fusions dans les projets et programmes du plan quinquennal 2025-2029 et des suppressions », note M. Sarré.

    ESF/BK

  • SENEGAL-ECONOMIE / Le gouvernement va tenir un conseil interministériel sur l’économie sociale et solidaire, d’ici à la fin de mars prochain  

    SENEGAL-ECONOMIE / Le gouvernement va tenir un conseil interministériel sur l’économie sociale et solidaire, d’ici à la fin de mars prochain  

    Dakar, 6 fév (APS) – Le chef de l’État a demandé au Premier ministre de tenir un conseil interministériel sur l’économie sociale et solidaire, d’ici à la fin de mars prochain, dans le but de proposer au gouvernement « une nouvelle feuille de route ambitieuse », annonce le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 5 février.

    « Le président de la République a invité le Premier ministre à tenir, d’ici à la fin de mars 2025, un conseil interministériel sur l’économie sociale et solidaire, afin de proposer une nouvelle feuille de route ambitieuse », a annoncé le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré.

    Le chef de l’État a parlé, lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement, de « la nécessité de poursuivre […] l’accélération des procédures » avec lesquelles le gouvernement accorde les agréments aux acteurs de ce secteur.

    « Les réformes pour le développement des coopératives agricoles et paysannes initiées par le ministre de l’Agriculture et le secrétaire d’État chargé des organisations paysannes doivent aussi être soutenues », ajoute M. Sarré.

    Il signale, dans le communiqué du Conseil des ministres, que « l’ancrage de l’économie sociale et solidaire dans la vie nationale demeure un facteur de mobilisation des populations et un puissant catalyseur de succès dans la mise en œuvre des politiques publiques ».

    Le gouvernement estime que « la politique nationale en la matière doit favoriser la transformation des systèmes de production et de financement mais également l’intensification de la création d’activités génératrices de revenus et d’emplois durables et décents dans toutes les localités du pays ».

    ESF/BK