Auteur/autrice : Souleymane Faye

  • SENEGAL-TRANSPORTS / Le BRT assurera la rapidité, la sécurité et le confort des voyageurs, selon l’ingénieur Khadim Niang

    SENEGAL-TRANSPORTS / Le BRT assurera la rapidité, la sécurité et le confort des voyageurs, selon l’ingénieur Khadim Niang

    Dakar, 27 déc (APS) – Le bus rapid transit (BRT) de Dakar, dont la mise en service officielle est prévue ce mercredi 27 décembre, va ‘’apporter des solutions structurelles aux problèmes liés au transport urbain, en termes de rapidité, de régularité, de sécurité et de confort des voyageurs’’, a assuré l’ingénieur polytechnicien Khadim Niang, chargé de ce projet de transport de masse.

    ‘’Le BRT va apporter des améliorations en matière de protection de l’environnement et de résilience au changement climatique, parce que ses bus sont cent pour cent électriques, avec une émission polluante nulle’’, a souligné M. Niang dans un entretien avec l’APS.

    Selon lui, toutes les 23 stations de l’ouvrage devant transporter quelque 300.000 passagers par jour vont fonctionner à l’énergie solaire.

    La quantité de gaz carbonique ‘’évitée’’ grâce au BRT en trente ans est estimée à 1,8 million de tonnes, ce qui équivaut à 260.000 voitures en moyenne, a déclaré l’ingénieur.

    Le bus rapid transit est un moyen de transport de masse existant dans une petite poignée de villes, dont Bogota (Colombie), Dar es Salam (Tanzanie) et Lima (Pérou), que des ingénieurs sénégalais ont visitées pour mieux élaborer le projet de BRT de Dakar, selon Khadim Niang.

    ‘’Le bus rapid transit de Dakar est la synthèse de ceux des trois villes que j’ai énumérées (Bogota, Dar es Salam et Lima). Nous avons relevé toutes les erreurs de construction de ces BRT et les avons corrigées pour faire de celui de Dakar le premier de cette envergure dans le monde’’, a assuré M. Niang.

    La nouvelle infrastructure en construction depuis trois ans va relier les villes de Dakar et de Guédiawaye, soit 18,3 kilomètres, en traversant 14 communes d’arrondissement, selon un document reçu de l’ingénieur polytechnicien chargé de sa mise en œuvre.

    Khadim Niang, l’ingénieur polytechnicien chargé du projet du BRT de Dakar 

    Le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar et l’Ageroute, l’agence publique chargée de la construction, de la réhabilitation et de l’entretien de routes et des ponts, ont supervisé sa construction.

    ‘’Le tracé du BRT concerne deux départements (Guédiawaye et Dakar), 14 communes et deux mairies de ville situés dans l’agglomération dakaroise. Le BRT traverse la corniche de Guédiawaye, Fadia, les Parcelles Assainies, Grand-Yoff, l’ancienne piste, Sacré-Cœur, le boulevard Dial-Diop, la place de l’Obélisque, le boulevard général Charles-de-Gaulle, les allées Papa-Guèye-Fall et le Plateau’’, précise un document du projet.

    Il ajoute que le but de l’ouvrage est de ‘’répondre de manière satisfaisante à la forte demande de déplacements, dans les meilleures conditions de performance’’, de ‘’diminuer la congestion routière par un transfert modal de la voiture vers le BRT’’, de ‘’poursuivre la politique de développement du réseau de transport collectif’’ et de ‘’favoriser une connexion optimale et une intermodalité avec le Train express régional’’ de Dakar.

    Le coût du BRT s’élève à 419 milliards de francs CFA, dont les 69 % sont fournis par l’État du Sénégal et ses partenaires économiques et financiers, selon Khadim Niang. Le restant du financement, 31 %, provient du secteur privé, a-t-il dit.

    Avec 121 bus articulés, l’ouvrage va générer un millier d’emplois – dont 35 % destinés aux femmes – et réduire d’une heure trente minutes à quarante-cinq minutes – de moitié – la durée moyenne du trajet entre Dakar et Guédiawaye.

    Les bus sont climatisés et comprennent chacun 150 places équipées de ports USB et d’un wifi. Ils vont circuler de 5 à 23 h.

    Des voies cyclables et des voies réservées aux piétons sont aménagées sur le trajet du bus rapid transit.

    Les ingénieurs ont fait preuve d’inclusion sociale en prenant en compte les personnes à mobilité réduite et les malvoyants dans la construction du BRT, selon le document.

    ESF/ADL/MTN/ASG

  • SENEGAL-POLITIQUE / Présidentielle 2024 : au moins quatre dossiers de candidature déposés ce mardi

    SENEGAL-POLITIQUE / Présidentielle 2024 : au moins quatre dossiers de candidature déposés ce mardi

    Dakar, 26 fév (APS) – Les dossiers de candidature des anciens ministres Cheikh Tidiane Gadio et Aly Ngouille Ndiaye, de l’avocat Moussa Diop et du capitaine Mamadou Dièye ont été déposés ce mardi au Conseil constitutionnel, a appris l’APS des mandataires de ces candidats à l’élection présidentielle du 25 février prochain.

    ‘’Nous avons le nombre de parrains requis. Nous sommes venus […] pour faire un dépôt très sérieux et éviter certains manquements. Nous avons terminé depuis deux semaines la collecte des parrains, mais il fallait vérifier pour éviter les doublons’’, a dit Louis Ibrahima Mango, le porte-parole du MPCL/Luy Jot Jotna, dont M. Gadio est le candidat.

    L’ancien ministre des Affaires étrangères, âgé de 67 ans, dirige le MPCL/Luy Jot Jotna et l’Institut panafricain de stratégies, dédié aux questions de paix, de sécurité et de gouvernance.

    Candidat sans succès à l’élection présidentielle de 2012, Cheikh Tidiane Gadio a ensuite rejoint la coalition au pouvoir. Il a été élu député en 2017 et en 2022.

    ‘’Je voudrais rendre grâce à Dieu après le dépôt de notre dossier de candidature. Nous remercions tous ceux qui ont contribué à la constitution de ce dossier, la collecte des parrains notamment […] Je voudrais remercier les jeunes qui se sont cotisés pour le paiement de la caution de notre candidat’’, a dit Me Daouda Ka, le mandataire de la coalition AlyNgouille2024.

    ‘’Nous avons remis au greffe du Conseil constitutionnel l’entier dossier de candidature de monsieur Aly Ngouille Ndiaye […] Nous n’avons pas de doute que sa candidature sera jugée recevable par le Conseil constitutionnel’’, a déclaré Me Ka.

    Aly Ngouille Ndiaye, maire de Linguère (nord), a démissionné du gouvernement lorsque Macky Sall, président de Benno Bokk Yaakaar (BBY), a choisi Amadou Ba, le Premier ministre, comme candidat de ladite coalition.

    L’ancien ministre, ingénieur en génie civil diplômé de l’École polytechnique de Thiès (ouest), expert financier et ancien directeur du crédit à la Banque de l’habitat du Sénégal, était candidat à la candidature de BBY.

    Agé 59 ans, M. Ndiaye a été ministre des Mines et de l’Industrie, de l’Intérieur ensuite, puis de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire.

    Boubacar Camara, le mandataire de Me Moussa Diop, a annoncé également avoir déposé la candidature de l’ancien directeur général de la société nationale de transport Dakar Dem Dikk.

    ‘’Nous avons reçu du Conseil constitutionnel le récépissé de dépôt de la déclaration de candidature de Me Moussa Diop’’, a dit M. Camara.

    Me Moussa Diop a été investi candidat par le mouvement politique ‘’And Gor Yi Jotna’’.

    L’avocat âgé de 55 ans a été inculpé d’offense au chef de l’État, d’actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, de diffusion de fausse nouvelle, de diffamation et d’usage de faux.

    Début décembre, il a cité les noms de plusieurs personnalités, dont le président de la République, Macky Sall, dans une affaire de corruption relative à des contrats miniers.

    Abdoulaye Bop a assuré avoir déposé la candidature du capitaine Mamadou Dièye auprès du Conseil constitutionnel.

    Le capitaine Dièye, âgé de 40 ans, est diplômé de l’école militaire spéciale de Saint-Cyr (France). Il a démissionné avec fracas de l’armée sénégalaise en 2018.

    ESF/OID

  • SENEGAL-COMMERCE / Les femmes transformatrices prennent activement part à la FIDAK

    SENEGAL-COMMERCE / Les femmes transformatrices prennent activement part à la FIDAK

    Dakar, 26 déc (APS) – Les femmes transformatrices de produits agricoles prennent part en nombre à la 31e édition de la Foire internationale de Dakar (FIDAK).

    Cette rencontre commerciale se tient depuis le 7 décembre et se poursuivra jusqu’au 31 décembre, selon la direction générale du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES).

    Les femmes prennent souvent part à la FIDAK, dont le thème de cette année, ‘’L’autonomisation des femmes pour le développement économique et sociale durable’’, leur est dédié.

    Un après-midi à la FIDAK. Une puissante sono fait résonner de la musique dans l’enceinte du CICES, où se tient cette foire internationale courue par de nombreux commerçants et hommes d’affaires du continent et d’autres régions du monde.

    Des coups de marteau amplifient le bruit. Des ouvriers installent du matériel dans le pavillon Sénégal, à l’intérieur duquel se sont installés de nombreux exposants.

    Vêtue d’un tee-shirt blanc et d’un pantalon en jean, Faty Ousmane Abdou s’assoit devant son stand et attend la clientèle.

    Titulaire d’une licence d’agrobusiness d’un célèbre établissement d’enseignement supérieur privé de Dakar, elle représente dans la capitale sénégalaise un groupement de femmes s’activant dans l’agroalimentaire, appelé ‘’Dandu’’ et basé à Ziguinchor (sud).

    Ce groupement participe à la FIDAK pour la deuxième fois. ‘’Nous exposons de la ‘diouka’, un fonio cuit et mélangé à l’arachide, du ‘thiakri’ à base de mil, de la noix de cajou, du moringa en poudre, du miel et de la poudre de gombo’’, explique Faty Ousmane Abdou.

    ‘’Le fonio est un produit qui se vend difficilement au Sénégal, où il est supplanté par le riz’’, signale l’exposante.

    Selon elle, cette denrée alimentaire est surtout prisée par les non-Sénégalais. Seynabou Ka, elle, vient exposer à la FIDAK pour la première fois.

    Depuis sept ans, elle s’active dans la transformation des produits agricoles. Mme Ka juge l’affluence des visiteurs de la FIDAK très faible.

    Son stand est garni de bouteilles contenant du jus à base d’hibiscus et de fruits de baobab, de moringa en poudre, etc. ‘’Il y a peu de clients’’, constate-t-elle, précisant que la Foire internationale de Dakar est, pour elle, davantage une occasion de nouer des contacts qu’un espace pour écouler des marchandises.

    ‘’Des visiteurs viennent pour identifier les produits pour nous contacter plus tard et s’approvisionner’’, dit Seynabou Ka.

    Khardiata Seck est membre d’un groupement de femmes transformatrices, ‘’Kiming Kur Ki’’, ou l’avenir de Diass (ouest).

    Elle invite les Sénégalais à consommer les produits locaux. ‘’Nos produits sont cultivés et transformés sans intrant chimique. Nous nous préoccupons beaucoup de la santé des consommateurs’’, assure Mme Seck.

    Faty Ousmane Abdou soutient ce plaidoyer. ‘’L’agroalimentaire est l’un des piliers du développement’’, dit-elle.

    LBD/ESF/MTN

  • SENEGAL-POLITIQUE / Présidentielle 2024 : la liste des candidatures déposées s’allonge

    SENEGAL-POLITIQUE / Présidentielle 2024 : la liste des candidatures déposées s’allonge

    Dakar, 25 déc (APS) – Les dossiers de candidature à l’élection présidentielle du 25 février prochain de plusieurs candidats de l’opposition, dont Bassirou Diomaye Faye, Anta Babacar Ngom, Mary Teuw Niane et Ousmane Sonko, ont été déposés au greffe du Conseil constitutionnel, a appris l’APS, lundi, de mandataires et proches des concernés.

    Les dossiers de MM. Sonko et Faye, le leader et le numéro 2 de Pastef-Les patriotes, un parti d’opposition dissous par le président de la République, ont été déposés auprès de ladite institution, a déclaré à l’APS un proche des deux opposants, sous le sceau de l’anonymat.

    Tabouré Agne, le mandataire de la coalition MTN2024, a déclaré avoir remis au greffe du Conseil constitutionnel le dossier de candidature de l’ancien ministre Mary Teuw Niane.

    ‘’Ce sont les milliers d’étudiants et des centaines de doctorants formés par le professeur Mary Teuw Niane qui se sont cotisés pour payer sa caution’’, a dit aux journalistes son mandataire, Tabouré Agne, à sa sortie des bureaux du Conseil constitutionnel.

    Youssouph Diallo, le mandataire de la coalition ayant investi Thione Niang, a déclaré avoir déposé le dossier candidature de l’entrepreneur et conférencier international.

    ‘’Nous avons déposé notre candidature, avec plus de 52.000 parrains. Avec 2.000 signatures au moins dans neuf régions, plus que le minimum requis, donc’’, a assuré M. Diallo.

    ‘’Ce matin, le Conseil constitutionnel a officiellement reçu et enregistré son dossier, lequel a été accueilli sans aucune objection, ce qui témoigne de l’excellence et de la rigueur de notre démarche’’, affirme un communiqué du dimanche 24 décembre de la direction de la communication de l’ARC, l’Alternative pour la relève citoyenne, le mouvement ayant investi l’entrepreneure Anta Babacar Ngom.

    L’ancienne Première ministre Aminata Touré aussi a annoncé le dépôt de sa candidature. ‘’Notre candidature a été déposée ce matin au Conseil Constitutionnel. Je félicite notre mandataire national, nos délégués régionaux, tous les responsables et militants de #Mimi2024. Je remercie tous les Sénégalais, qui ont accepté de nous parrainer. La lutte pour une élection inclusive et transparente continue. Vive un Sénégal de paix, de justice et de prospérité partagée’’, a-t-elle écrit sur le réseau social X.

    MYK/ESF

  • SENEGAL-POLITIQUE-RELIGIONS / Mbour : un guide chrétien lance un appel à une élection présidentielle ‘’paisible, transparente et inclusive’’

    SENEGAL-POLITIQUE-RELIGIONS / Mbour : un guide chrétien lance un appel à une élection présidentielle ‘’paisible, transparente et inclusive’’

    Mbour, 25 déc (APS) – Le père Bernard Manga, de la paroisse sainte Marthe de Mbour (ouest), a lancé, dimanche soir, un appel à l’organisation d’une élection présidentielle ‘’paisible, transparente et inclusive’’ au Sénégal, le 25 février prochain.

    En dirigeant la messe de Noël, le célébrant a lancé un appel aux leaders politiques, qu’il invite à travailler à une ‘’élection paisible, transparente et inclusive’’.

    ‘’Le message que je voudrais lancer aux autorités politiques, c’est d’inviter tout le monde à travailler pour la paix, pour qu’on aille vers une élection paisible, transparente inclusive’’, a dit le guide religieux.

    ‘’Le Sénégal est notre bien commun. Il n’y a pas une raison de brûler ce pays. Nous devons faire en sorte que tout se passe bien, et que la quiétude revienne dans ce pays’’, a-t-il recommandé.

    Les Sénégalais vont élire le cinquième président du pays, le 25 février prochain, dans un contexte inédit, le chef de l’opposition, Ousmane Sonko, étant radié du fichier électoral et privé par la Direction générale des élections des outils avec lesquels il doit collecter les parrains nécessaires à sa candidature.

    Inculpé pour appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, diffusion de fausse nouvelle et d’autres crimes et délits, il est placé en détention depuis plusieurs mois, de même que de nombreux militants de l’opposition.

    Le père Bernard Manga appelle aussi les Sénégalais à ‘’être des porteurs de messages de paix et de fraternité’’.

    ‘’Que tout le monde comprenne que Dieu […] vient nous rejoindre dans notre humanité [et] nous apporte un message de paix. Comme croyants, au-delà de la communauté chrétienne, nous sommes tous invités à être des porteurs de messages de paix et de fraternité’’, a insisté le curé de la paroisse sainte Marthe.

    ‘’Le message de Noël est un message de paix et d’espérance. Aujourd’hui, nous sommes tous des porteurs de ce message-là’’, a ajouté Bernard Manga.

    Il affirme que ‘’Noël est l’incarnation du mystère du fils de Dieu’’.

    ‘’Quand on parle de l’incarnation, c’est l’entrée du fils de Dieu dans nos familles, dans nos vies, dans toute l’humanité, pour venir faire corps avec nous’’, a-t-il poursuivi.

    La communauté chrétienne fête, dimanche et lundi, la naissance de Jésus-Christ.

    DOB/ESF

  • SENEGAL-POLITIQUE-RETRO / Les procès d’Ousmane Sonko ont dominé la vie politique sénégalaise en 2023

    SENEGAL-POLITIQUE-RETRO / Les procès d’Ousmane Sonko ont dominé la vie politique sénégalaise en 2023

    Dakar, 24 déc (APS) – Deux mille vingt-trois, une année tumultueuse sur le plan politique : trois procès au moins concernant Ousmane Sonko, la suppression de son parti politique et sa détention, les violences politiques et les arrestations de centaines de manifestants font partie des événements politiques mémorables de cette année.

    La décision de Macky Sall de ne pas briguer un nouveau mandat présidentiel et la désignation d’Amadou Ba comme candidat de la majorité à l’élection présidentielle de 2024 font également partie des faits majeurs.

    Le 30 avril, l’opposant Ousmane Sonko est condamné pour diffamation envers le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang. Ce dernier se plaint d’avoir été accusé, par le maire de Ziguinchor (sud), de malversations financières liées à sa gestion d’un budget destiné à créer des emplois agricoles. L’opposant est condamné en même temps à payer 200 millions de francs CFA au ministre en guise de dommages et intérêts.

    Le 6 mai, Ousmane Sonko est condamné en appel à six mois de prison avec sursis pour diffamation et injures publiques et doit payer 200 millions de francs CFA au plaignant. Pour dommages et intérêts. Pour rappel, ce procès s’est tenu sans la présence du prévenu, qui a déclaré : ‘’J’ai décidé, dans le cadre de ma campagne de désobéissance civile, de ne plus collaborer avec cette justice.’’

    Il sera jugé également par contumace dans une affaire judiciaire contre la jeune dame Adji Sarr. Cette employée d’un salon de beauté l’accusait depuis février 2021 de viol et de menaces de mort, des accusations dont Ousmane Sonko a été blanchi. Mais dans la même affaire, il est condamné, le 1er juin, à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.

    De violentes manifestations éclatent le jour où cette décision est rendue et font 16 morts, selon le gouvernement. L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International parle de 23 morts, Pastef-Les patriotes, le parti politique d’Ousmane Sonko, faisant état d’une trentaine de personnes tuées.

    Accusée d’avoir tiré à balles réelles sur des manifestants, la Police nationale s’en défend.

    ‘’Des entreprises du secteur privés du pétrole et du gaz, de la grande distribution, des télécommunications et du numérique ont été brûlées, pillées et vandalisées. Il s’en est suivi un arrêt quasi-généralisé des activités économiques pendant trois jours. Au total, des centaines de milliards de francs CFA ont été perdus en investissements et en chiffre d’affaires’’, déclare Baïdy Agne, le président du CNP, l’une des principales organisations patronales du pays.

    ‘’On viole la loi, on brûle et on pille’’

    Les villes de Dakar, Guédiawaye, Keur Massar, Pikine, Rufisque et Ziguinchor paient le plus lourd tribut, avec le plus grand nombre de morts, d’arrestations et de pillages.

    Le parquet de Dakar annonce l’arrestation de plus de 400 personnes, dont des mineurs, soupçonnées d’avoir pris part aux violentes manifestations survenues après la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison pour ‘’corruption de la jeunesse’’.

    L’année 2023 a également connu un important dialogue national auquel le chef de l’État a invité les leaders politiques, religieux et coutumiers. Le but visé est, selon lui, de décrisper la situation politique, qui a valu à l’opposition des centaines d’arrestations. Ousmane Sonko déclare que plus de 700 militants de son parti ont été arrêtés et placés en détention.

    Le chef de l’opposition et d’autres leaders politiques rejettent l’appel au dialogue du président de la République en estimant que les précédents, tenus entre 2016 et 2021, n’ont servi à rien.

    ‘’On nous parle de dialogue. Mais celui qui a entrepris le dialogue a dit qu’on n’a pas besoin de dialoguer […] Il dit qu’il n’y a aucun problème au Sénégal, qu’il n’y a pas de prisonniers politiques, que les institutions fonctionnent bien’’, a argué M. Sonko.

    ‘’On viole la loi, on brûle et on pille. Tout individu qui fait cela est arrêté […] Ça n’a rien à voir avec les droits de l’homme. Personne n’est détenu au Sénégal pour ses opinions politiques’’, a soutenu Macky Sall dans une interview accordée à la Radio Futurs Médias (privée).

    D’autres opposants prennent part au dialogue. Au terme de la concertation, un projet de loi est adopté le 6 août par l’Assemblée nationale pour ‘’réhabiliter’’ les responsables politiques condamnés à des peines de prison déjà purgées. Cette modification du code électoral a permis à Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, et à l’ancien ministre Karim Wade de participer légalement au scrutin présidentiel du 25 février 2024.

    La loi votée ‘’permet […] au condamné ayant purgé sa peine de recouvrer ses droits, avec sa réintégration dans le fichier électoral’’, explique le ministre de l’Intérieur aux députés.

    Le 3 juillet, à la surprise de nombreux Sénégalais, Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, annonce sa décision de ne pas être candidat à l’élection présidentielle de 2024. Auparavant, il avait défendu la légalité de sa candidature en 2024.

    ‘’Mes chers compatriotes, ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024’’, a-t-il déclaré dans un discours diffusé par la RTS.

    Cette décision de Macky Sall est saluée par de nombreux chefs d’État et de gouvernement.

    ‘’De lourdes conséquences’’

    Le président de la République fait en même temps part de sa ferme volonté de garantir la sécurité publique et de mettre hors d’état de nuire tous ceux qui tenteraient de la compromettre.

    En juin aussi, l’opposant Ousmane Sonko est cueilli de l’intérieur du pays et assigné à résidence. Son domicile fait l’objet d’un blocus pendant près de deux mois. Le 28 juillet, il est arrêté en rentrant de la mosquée de son quartier, à Dakar.

    ‘’Il sera poursuivi pour appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, mais également vol de téléphone portable’’, annonce le procureur du tribunal de grande instance de Dakar, Abdou Karim Diop, le lendemain de son arrestation.

    Les faits présumés de ‘’vol d’un téléphone portable appartenant à une gendarme […] sont juste un élément déclencheur de son arrestation qui était d’ailleurs imminente’’, précise M. Diop.

    Le 31 juillet, le ministre de l’Intérieur annonce la dissolution de Pastef-Les patriotes, le parti politique du maire de Ziguinchor. ‘’Le parti politique Pastef est dissous par décret n° 2023-1407 du 31 juillet 2023’’, écrit-il dans un communiqué, ajoutant que cette formation politique ‘’a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels’’, lesquels ont engendré ‘’de lourdes conséquences incluant de nombreuses pertes en vies humaines, de nombreux blessés, ainsi que des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés’’.

    Ousmane Sonko se livre ensuite à des grèves de la faim. Le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, lui demande de s’alimenter et lui envoie des dattes, selon des leaders de l’opposition proches du détenu, qui ont rencontré le guide religieux. M. Sonko poursuit sa grève de la faim et est admis plusieurs fois en réanimation.

    Le 9 septembre, Macky Sall met fin à un autre suspense en déclarant avoir choisi le Premier ministre comme candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY), la majorité présidentielle, à l’élection présidentielle de 2024. Cette décision entraîne la démission de BBY de l’ancien Premier ministre Mahammed Dionne, du ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, et du directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, Elhadji Mamadou Diao, dit Mame Boye. Ce dernier est vite démis de ses fonctions par Macky Sall.

    Ces trois personnalités, pour contester le choix fait par le leader de la majorité présidentielle, font acte de candidature. Amadou Ba, lui, entame rapidement des tournées économiques, que certains analystes considèrent comme une campagne électorale anticipée.

    Une vive polémique

    Plusieurs mois après l’arrestation d’Ousmane Sonko s’ouvre un retentissant procès au cours duquel ses avocats plaident sa réintégration dans le fichier électoral. Le 12 octobre, un tribunal de Ziguinchor annule sa radiation du fichier électoral et ordonne sa réintégration. Cette décision est ‘’cassée’’ et ‘’annulée’’ par la Cour suprême, le 17 novembre.

    Chargé à son tour de juger l’affaire, le tribunal hors classe de Dakar prend la même décision que celui de Ziguinchor, mais la Direction générale des élections continue de refuser au mandataire de l’opposant, le député Mohamed Ayib Daffé, la fiche et les autres outils avec lesquels l’opposant en prison doit faire collecter des parrains en vue de sa candidature à l’élection présidentielle.

    Au milieu de cette bataille judiciaire, quatre personnalités proches d’Ousmane Sonko, dont le député Guy Marius Sagna, annoncent avoir investi candidat Bassirou Diomaye Faye, le numéro 2 du Pastef dissous, en prison lui aussi.

    Le président de la République, de son côté, nomme 12 personnalités chargées de diriger la Commission électorale nationale autonome, dont son nouveau président, l’inspecteur général d’État Abdoulaye Sylla. Une décision qui déclenche une vive polémique, certains experts du droit électoral estimant que Macky Sall n’a pas le droit de nommer en même temps les 12 membres de l’institution chargée du contrôle et de la supervision des élections.

    Début octobre, Macky Sall a mis fin aux fonctions du gouvernement d’Amadou Ba, qu’il reconduit au poste de Premier ministre quelques jours après , le chargeant de ‘’répondre aux défis de la souveraineté’’, d’‘’assurer une bonne organisation de l’élection présidentielle du 25 février 2024’’, de ‘’prendre en charge les urgences économiques et sociales, notamment la consolidation de la croissance, l’amélioration du pouvoir d’achat des populations, la lutte contre la vie chère, l’insertion, et l’emploi des jeunes’’.

    L’année tirant à sa fin a vu éclater la coalition Yewwi Askan Wi (YAW), dont certains leaders ont déclaré avoir procédé à l’‘’expulsion’’ de Khalifa Sall, lui reprochant notamment de soutenir BBY en allant participer au dialogue national organisé par Macky Sall. Conséquence de cette décision : le groupe parlementaire YAW vole en éclats et ses représentants au bureau du conseil municipal de Dakar se font virer par le maire, Barthélémy Dias, l’un des plus fidèles alliés politiques de Khalifa Sall.

    ESF/MTN

  • SENEGAL-POLITIQUE / Présidentielle 2024 : la candidature de Karim Wade a été déposée au Conseil constitutionnel, selon son mandataire

    SENEGAL-POLITIQUE / Présidentielle 2024 : la candidature de Karim Wade a été déposée au Conseil constitutionnel, selon son mandataire

    Dakar, 23 déc (APS) – Le député Lamine Thiam, mandataire du candidat Karim Wade, a confirmé à l’APS avoir déposé au Conseil constitutionnel le dossier de candidature à l’élection présidentielle de l’ancien ministre vivant en exil au Qatar depuis sept ans.

    ‘’Nous avons effectivement déposé notre dossier de candidature à minuit. Notre dossier était le dernier de la liste du jour. Et nous l’avons déposé’’, a dit M. Thiam.

    ‘’Nous sommes en règle avec la loi, aussi bien avec les parrainages qu’avec les autres aspects’’, a-t-il assuré.

    Karim Wade a utilisé le réseau social X (ex-Twitter) pour annoncer le dépôt de sa candidature.

    ‘’Je suis heureux de vous annoncer que mon dossier de candidature à l’élection présidentielle du 25 février prochain a été déposé aujourd’hui au Conseil constitutionnel. Un pas de plus vers un avenir meilleur pour le Sénégal’’, a écrit M. Wade.

    ‘’C’est imminent. Les choses vont bientôt s’accélérer’’, a répondu Lamine Thiam à la question de savoir quand le candidat du PDS va revenir au Sénégal.

    Le 6 août dernier, l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi modifiant le code électoral et permettant de ‘’réhabiliter’’ des leaders politiques condamnés à des peines de prison déjà purgées, dont les opposants Khalifa Sall et Karim Wade.

    Cette loi ‘’permet […] au condamné ayant purgé sa peine de recouvrer ses droits, avec sa réintégration dans le fichier électoral’’, avait précisé le ministre de l’Intérieur.

    Le projet de loi provenait d’une proposition faite lors du dialogue national lancé le 31 mai dernier par le président de la République, Macky Sall.

    Son adoption a permis à Khalifa Sall et à Karim Wade, condamnés à des peines de prison pour la manière dont ils ont géré des fonds publics, de pouvoir briguer légalement des mandats électifs.

    ESF/MTN

  • SENEGAL-HYDROCARBURES / Un navire de production et de stockage quitte Singapour pour être utilisé dans la production de pétrole au Sénégal

    SENEGAL-HYDROCARBURES / Un navire de production et de stockage quitte Singapour pour être utilisé dans la production de pétrole au Sénégal

    Dakar, 22 déc (APS) – Un navire de production, de stockage et de déchargement baptisé Léopold Sédar Senghor a quitté le chantier naval de Seatrium, à Singapour, ce vendredi, pour entrer dans le territoire maritime du Sénégal en février prochain et servir à la production pétrolière sénégalaise, a-t-on appris de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN).

    Son voyage à destination du Sénégal est ‘’l’un des éléments clés du projet Sangomar [et] un pas décisif vers le first-oil, c’est-à-dire le démarrage de la production de ce projet pétrolier prévu au courant du premier semestre de 2024’’, explique PETROSEN dans un communiqué reçu à l’APS.

    ‘’Véritable joyau’’, ce navire portant le nom du premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor (1906-2001), ‘’est le fruit de quarante-deux mois de dur labeur’’, auquel ont contribué ‘’plusieurs milliers d’ingénieurs et d’ouvriers spécialisés’’, explique la même source.

    ‘’D’une longueur de 372 mètres et d’une largeur de 58 mètres, avec une capacité de stockage de 1.300.000 barils, le navire sera amarré dans le champ Sangomar, à une profondeur d’eau d’environ 780 mètres, pour assurer la production d’environ 100.000 à 125.000 barils de pétrole brut par jour’’, affirme le communiqué.

    PETROSEN ajoute que ‘’sa construction a été un véritable défi, dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19, avec des restrictions qui ont entraîné le déplacement du navire des chantiers navals de Cosco (un armateur chinois) à Singapour’’.

    La Société des pétroles du Sénégal précise que la construction du navire a été ‘’achevée’’ à Singapour.

    ‘’La conjoncture économique consécutive à la crise russo-ukrainienne a eu également un fort impact sur le chantier en raison de l’inflation générée sur le marché international et les dysfonctionnements dans les chaînes d’approvisionnement de matériels et d’équipements’’, signale le communiqué.

    PETROSEN rappelle que Sangomar, une fois mis en service, sera le premier projet pétrolier offshore du Sénégal.

    ESF/MTN

  • SENEGAL-JUSTICE-POLITIQUE / Affaire Ndiaga Diouf : la Cour suprême rejette le pourvoi introduit par Barthélémy Dias

    SENEGAL-JUSTICE-POLITIQUE / Affaire Ndiaga Diouf : la Cour suprême rejette le pourvoi introduit par Barthélémy Dias

    Dakar, 22 déc (APS) – La Cour suprême a rejeté, vendredi, le pourvoi en cassation introduit par les avocats du député-maire de Dakar, Barthélémy Dias, pour obtenir la cassation d’une condamnation à deux ans de prison, dont six mois ferme, après la mort en 2011 d’un jeune homme, Ndiaga Diouf.

    La chambre correctionnelle de la cour d’appel de Dakar avait confirmé un jugement condamnant M. Dias à deux ans de prison, dont six mois ferme.

    Cette juridiction le condamnait en même temps à payer à la partie civile, la famille de Ndiaga Diouf, la somme de 25 millions de francs CFA.

    ‘’Tous les moyens soulevés par les conseils du député-maire ont été déclarés irrecevables’’, affirment plusieurs médias en citant l’un des avocats de M. Dias.

    Ce dernier, proche de l’opposant Khalifa Sall, un ancien maire de Dakar, a passé plusieurs mois en détention pour la mort de Ndiaga Diouf. Ce jeune homme a été tué par balle, lors de violences survenues à Dakar en 2011, dans un contexte préélectoral.

    ESF/OID

  • SENEGAL-POLITIQUE / Dépôt des candidatures à la présidentielle 2024 : une permanence sera assurée durant le week-end et le jour de Noël

    Dakar, 21 déc (APS) – Une permanence sera assurée au greffe du Conseil constitutionnel, du samedi 23 au lundi 25 décembre 2023, de 8 heures à 17 heures, pour permettre aux candidats à l’élection présidentielle ou à leurs mandataires de déposer leur dossier de candidature, malgré les jours fériés du week-end et de Noël, a-t-on appris, jeudi, de ladite institution.

    Le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle a démarré le 11 décembre et se poursuivra jusqu’au 26 décembre à minuit.

    ‘’Le Conseil constitutionnel porte à la connaissance des candidats […] qu’une permanence sera assurée à son greffe les 23, 24 et 25 décembre 2023, de 8 heures à 17 heures’’, est-il écrit dans un communiqué parvenu à l’APS.

    L’institution chargée de recevoir les dossiers de candidature à l’élection présidentielle du 25 février prochain affirme que cette mesure concerne aussi les mandataires des partis politiques, des coalitions de partis politiques, des entités regroupant des personnalités indépendantes et des candidats indépendants, ainsi que leurs représentants.

    Elle rappelle que ‘’le délai de dépôt des dossiers de déclaration de candidature expire le 26 décembre à minuit’’.

    ESF/MTN