Auteur/autrice : Boubacar Kante

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens insistent sur l’état des finances publiques

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens insistent sur l’état des finances publiques

    Dakar, 21 fév (APS) – Les quotidiens, entre les craintes d’un ajustement structurel ou de politiques d’austérité, continuent de porter un intérêt particulier à la situation difficile des finances publiques du Sénégal, sujet parmi les plus en vue dans la livraison de vendredi.

    « Ni austérité, ni ajustement », tient pourtant à rassurer Walfquotidien, se basant sur le point de vue de l’économiste Demba Moussa Dembélé, selon lequel le gouvernement « n’est pas dans une dynamique d’ajustement structurel, contrairement à ce que pensent les syndicats d’enseignants et de la santé ».

    Demba Moussa Dembélé « se dit convaincu que le gouvernement ne va pas aller dans le sens d’une politique d’austérité encore moins d’ajustement structurel », perspective qui « serait contraire à leur philosophie et discréditerait le régime » du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko.

    Selon l’économiste, le Premier ministre Ousmane Sonko, attendu ce vendredi à l’Assemblée nationale pour répondre à des questions d’actualité des députés, « devrait édifier les Sénégalais sur les mesures que l’Etat va prendre pour le redressement des finances publiques ».

    L’Alliance pour la République (APR) persiste malgré tout à soutenir le contraire. Le parti de l’ancien président Macky Sall, désormais dans l’opposition, dit voir dans « les mesures d’austérité que le gouvernement veut prendre, une volonté de celui-ci de placer le pays sous ajustement structurel », rapporte le journal Le Quotidien.

    « Il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’un placement du pays sous ajustement structurel », renchérit Vox Populi, en reprenant la position du secrétariat exécutif national de l’APR dont le leader était au pouvoir de 2012 à 2024. Le régime de Macky Sall est accusé par celui de son prédécesseur d’avoir falsifié les comptes publics.

    Le service de la dette et les intérêts « ont explosé »

    Un rapport d’audit de la Cour des comptes, portant sur la période allant de 2019 à 2024, a confirmé ces accusations et a fait état d’un déficit public plus important que celui rendu public.

    La Cour des comptes a également relevé une marge de manœuvre financière quasi inexistante pour l’État du Sénégal et des dettes colossales à rembourser, du fait justement de l’état des finances publiques.

    Selon le quotidien Enquête, l’Etat sénégalais se trouverait même « au bord du précipice », en raison de l’importance de la dette publique. « Le service de la dette et les intérêts […] ont explosé au deuxième semestre 2024. Le Sénégal s’enfonce dans le rouge », semble alerter cette publication.

    Enquête en profite pour revenir sur le déplacement du chef du gouvernement à l’Assemblée nationale ce jour pour répondre à des questions d’actualité des députés.

    « Face aux parlementaires, écrit le journal, le Premier ministre Ousmane Sonko reviendra sans doute sur la situation difficile des finances publiques qui ne cesse de se détériorer depuis les révélations fracassantes de la dette cachée par l’ancien régime ».

    Cette stratégie est « basée sur la transparence », mais elle « fait peser sur le Sénégal de graves risques d’insolvabilité », indique Enquête, loin d’être le seul quotidien à nourrir des craintes à ce sujet.

    Le quotidien 24 Heures, aussi, pointe à sa une « les risques liées à la dette publique [du Sénégal] et aux garanties ». Le journal, citant un rapport des services du ministère des Finances et du Budget, fait état d’une « conjoncture internationale peu favorable, matérialisée par un maintien ou un durcissement des conditions financières […] ».

    S’y ajoutent « une inflation qui demeure relativement élevée, un endettement assez élevé et des tensions géopolitiques, commerciales qui risquent de s’exacerber, [sans compter les] aléas climatiques ».

    L’Etat se désengage de la prise en charge des compétitions africaines de clubs

    Dans ce contexte, les quotidiens anticipent, dans une certaine mesure, les réponses du Premier ministre aux questions des députés. L’As note que d’après les partisans de Macky Sall, « Ousmane Sonko viendra distiller des fake-news et des accusations puériles et sans fondement suite à la publication du rapport de la Cour des comptes » sur l’état des finances publiques.

    Selon L’info, il y a un risque que les échanges soient « à sens unique et en toute complicité entre le pouvoir et sa majorité », alors qu’il en est attendu « un débat contradictoire, garant d’un bon contrôle de l’action gouvernementale ».

    Le Premier ministre devant répondre à 10 questions des députés à cette occasion, Khalifa Sall, opposant politique et ancien maire de Dakar, demande qu’il soit permis à l’opposition « de pouvoir s’exprimer », rapporte Rewmi quotidien.

    L’Observateur et Tribune annoncent que l’Etat sénégalais a décidé de se désengager de la prise en charge des compétitions africaines de clubs. Le ministère des Sports en a informé les clubs, selon le premier des deux quotidiens cités.

    « Désormais, écrit-il, l’Etat du Sénégal n’aidera pas les clubs sénégalais qui participent à la Ligue des champions et la Coupe de la CAF ». « En clair, précise le quotidien Tribune, les services de Khady Diène Gaye ne sortiront plus aucun rond pour acheter le quota de 30 billets d’avion les matchs à l’extérieur ».

    Le Soleil s’intéresse aux rapports entre élevage et souveraineté alimentaire, en perspective de la Journée nationale de l’élevage, prévue ce samedi à Kaolack (centre), une manifestation au cours de laquelle le chef de l’Etat et les acteurs du secteur vont échanger « sur la valorisation des produits d’origine animale », selon cette publication.

     »Malgré son potentiel [au Sénégal], l’élevage reste […] sous-exploité et confronté à moult défis », constate Sud Quotidien, avant de se demander si les nouvelles autorités réussiront « à booster cette filière qui peut offrir de grandes opportunités en matière de revenus, d’emplois et de renforcement de la résilience face aux crises alimentaires ».

    BK

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les perspectives du dialogue social en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les perspectives du dialogue social en exergue

    Dakar, 20 fév (APS) – Les promesses de dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux font le menu de plusieurs quotidiens parvenus jeudi à l’APS, dont Le Soleil.

    Il annonce que le 27 février est la date retenue pour un « premier tour de table » entre les deux parties, le Premier ministre, Ousmane Sonko, considérant que « ce sera le point de départ d’un dialogue inclusif, franc et patriotique » avec les syndicats, les organisations d’employeurs et de la société civile.

    Les différentes institutions de la République et les dirigeants d’entreprises vont également prendre part aux discussions, de même que des organismes nationaux, des associations et des amicales, indique Le Soleil.

    « Diomaye appelle au dialogue », affiche à ce sujet Le Quotidien, évoquant une « situation économique morose ». Le président de la République, ajoute-t-il, a demandé au Premier ministre de tenir des concertations avec tous les acteurs sociaux.

    « Malgré la publication du rapport très alarmant de la Cour des comptes sur la situation économique et financière, les pouvoirs publics ont des difficultés à convaincre l’opinion d’accepter les sacrifices éventuels qui seraient attendus », fait observer Le Quotidien.

    « La crise de confiance s’installe »

    De nombreux salariés « ne sont pas disposés à accepter des ponctions sur leurs salaires », en plus « des remous » signalés dans le secteur du travail. « Cela semble être la base de l’appel du chef de l’Etat à des concertations avec le gouvernement », selon Le Quotidien.

    Le quotidien Enquête note que les syndicats « exigent un partage équitable de l’effort, face aux réformes d’austérité annoncées ». Il y a aussi que l’absence de concertation « renforce les tensions », pointe le même journal, qui titre à propos : « La crise de confiance s’installe ».

    « Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, le gouvernement sénégalais est confronté à une grogne persistante. Grèves, revendications syndicales et critiques sur les réformes économiques et sociales mettent en lumière les difficultés de sa communication politique », analyse Enquête.

    L’info rapporte que le président de la République a instruit le Premier ministre « d’engager les concertations et de trouver les  »consensus adaptés ». Dans cette perspective, le rendez-vous du 27 février prochain entre le gouvernement et les partenaires sociaux s’annonce comme une « rencontre cruciale », estime le quotidien Libération.

    En attendant, Bassirou Diomaye Faye « appelle à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes’ », signale Libération. « L’Etat sonne la charge », affiche Sud Quotidien, pour dire que le président de la République et son Premier ministre ont annoncé, en Conseil des ministres, « plusieurs mesures pour rationaliser les dépenses publiques, suite aux conclusions du rapport de la Cour des comptes ».

    Des « mesures conservatoires et correctives » annoncées

    Intitulé « Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024 », ce rapport a confirmé les prévisions alarmantes du Premier ministre, Ousmane Sonko, qui faisait état d’un déficit public plus important que celui rendu public, concernant la période 2019-2023. La Cour des comptes y relève également une marge de manœuvre financière quasi inexistante pour l’État du Sénégal et des dettes colossales à rembourser.

    L’As annonce justement qu’en Conseil des ministres, « le chef de l’Etat et ses équipes ont évoqué les enseignements et les analyses issus de l’audit des finances publiques réalisé par la Cour des comptes ».

    « Pour corriger les anomalies constatées […], Bassirou Diomaye Faye a appelé ses hommes à appliquer des mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour renforcer la résilience et la crédibilité du système économique, budgétaire, financier et comptable sénégalais », écrit L’As.

    Walfquotidien s’intéresse à la plénière de l’Assemblée nationale devant être consacrée à des questions d’actualité, vendredi. « Sonko refait les comptes », peut-on lire à la une du journal. Il affirme que les députés Pastef (pouvoir) « offrent au Premier ministre Ousmane Sonko une tribune pour qu’il annonce des  »mesures conservatoires et correctives contre les personnes incriminées par le rapport ».

    Pour le reste, les quotidiens annoncent la mort d’El Hadj Elimane Ndour, père de la star sénégalaise Youssou Ndour, à 98 ans. « Un sage s’en va », titre L’Observateur, quotidien du Groupe Futurs médias (GFM) dont Youssou Ndour est le propriétaire.

    Le quotidien Tribune titre le plus simplement possible : « Youssou Ndour a perdu son père Elimane Ndour ».

    BK/MK/HK

     

     

     

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La sortie du PM contre l’affairisme d’Etat fait le menu des quotidiens

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La sortie du PM contre l’affairisme d’Etat fait le menu des quotidiens

    Dakar, 19 fév (APS) – La sortie du Premier ministre Ousmane Sonko contre « l’affairisme d’Etat » fait la une des quotidiens parvenus mercredi à l’APS dont certains reviennent dans le même temps sur la décision du ministre de l’Intérieur d’arrêter, jusqu’à nouvel ordre, la couverture sécuritaire des combats de lutte.

    M. Sonko, présidant mardi l’ouverture de la 4e édition du Forum de la PME-MPI, a assuré de son gouvernement est déterminé à mettre fin à certaines pratiques comme celle permettant à une partie du secteur privé de « s’enrichir grâce à des surfacturations sur des marchés attribués sans transparence, en entretenant des relations privilégiées avec les pouvoirs publics », rapporte Le Soleil.

    « Cette époque est révolue », a-t-il déclaré dans des propos rapportés par le même journal. « L’affairisme d’Etat, c’est terminé dans ce pays », a insisté Ousmane Sonko, tout en dévoilant l’agenda du gouvernement « visant à faire des PME-PMI un moteur du développement ».

    Comme Le Soleil, la plupart des quotidiens sont revenus sur cette sortie et ont mis en exergue cette phrase-choc du Premier ministre. L’As par exemple note que le chef du gouvernement « a profité du forum des PME-PMI pour siffler la fin de la récréation », concernant « le clientélisme et le népotisme sur les marchés publics ».

    « Ousmane Sonko a annoncé dans la même veine un nouveau paradigme économique. Pour y parvenir, le chef du gouvernement mise sur le secteur privé », écrit L’As. « Sonko sonne la fin de ‘l’affairisme d’Etat’ », affiche le quotidien Libération.

    Le privé local veut un changement dans ses rapports avec le pouvoir

    Le quotidien Les Echos assimile la sortie du Premier ministre à une mise en garde au secteur privé, avant de reproduire les propos suivants du Premier ministre : « Nous combattrons ceux qui s’enrichissaient à coups de surfacturations et de marchés grassement accordés ».

    Il n’y a cependant pas que des mises en garde dans les déclarations du chef du gouvernement. Ousmane Sonko a également promis soutien à « tous les acteurs privés qui veulent travailler sérieusement et honnêtement », selon le quotidien L’info.

    « Le vrai secteur privé, celui qui veut et sait entreprendre, aura tout le soutien, l’encadrement et la protection de l’Etat », a-t-il insisté dans d’autres déclarations relayées par la même publication. Un message qui semble avoir été bien entendu, si l’on en croit la réaction, en quelque sorte, du président de la Confédérations nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Adama Lam, lors du même forum.

    « Nous ne sommes pas de petits bras », a soutenu ce dernier, cité par Walfquotidien, selon lequel le secteur privé local « veut un changement dans ses rapports avec le pouvoir ».

    Et le même quotidien de rapporter que Adama Lam a soutenu, lors de cette rencontre, que les acteurs du privé, « s’ils sont unis, […] peuvent soulever des montagnes et réaliser de grandes choses, notamment exécuter les programmes du gouvernement ».

    De ce dialogue, Vox Populi tire la conclusion que le Premier ministre est « sur la même longueur d’ondes que ‘le vrai secteur privé national’ », d’autant que le chef du gouvernement « a manifesté le choix […] de faire de la préférence nationale » dans la conduite des projets de développement et l’exploitation des ressources minières du pays.

     »Vagues de licenciements » dans certaines entreprises et agences

    D’autres quotidiens, dont Enquête, reviennent sur la décision du ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Tine, « de ne plus assurer la couverture sécuritaire des combats de lutte ». Décision « motivée par les manquements » du comité national de gestion de la lutte et des acteurs impliqués, relativement aux scènes de violence notées le week-end dernier, explique ce quotidien.

    Tribune pointe le non-respect des horaires de démarrage des grands combats de lutte, lesquels sont souvent suivis d’actes de vandalisme, d’agressions et de destructions de biens publics. La police, en conséquence, « décide d’arrêter, jusqu’à nouvel ordre, la couverture sécuritaire des combats [de lutte] », signale Vox Populi.

    « La police ‘quitte’ l’arène », renchérit à ce sujet le quotidien Les Echos, en évoquant à son tour des violences  »avant, pendant et après les combats de lutte ».  »Plus de couverture sécuritaire, plus de combat de lutte », lit-on à propos à la une du quotidien Libération. 

    Le journal Le Quotidien s’intéresse plutôt à l’exploitation du gisement de gaz dénommé Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière avec la Mauritanie et développé par le britannique BP, avec l’américain Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Petrosen (Société Pétrolière du Sénégal).

    « Le Premier ministre a indiqué hier [mardi] que l’ancien régime avait pris l’option de ‘liquéfier presque tout ce gaz là et de l’exporter, en nous laissant dans une situation [incitant] à continuer à importer des hydrocarbures pour alimenter nos centrales’. Une option que son régime ne va pas suivre », écrit ce quotidien. Mais, selon Le Quotidien, « les données de la politique énergétique du temps de Macky Sall ne donnent pas raison à Ousmane Sonko ».

    Sud Quotidien traite des  »vagues de licenciements » dans certaines entreprises et agences, « avec l’activation de plans sociaux dans certains cas. Ce qui met en péril l’avenir des travailleurs dans un contexte difficile ». Le journal cite le cas du Grand Théâtre national, du Port autonome de Dakar et du ministère de l’Energie.

    BK

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens redoutent d’éventuelles mesures d’austérité

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens redoutent d’éventuelles mesures d’austérité

    Dakar, 18 fév (APS) – La livraison de mardi de la presse quotidienne déborde de spéculations sur un éventuel plan d’austérité que le gouvernement compterait  mettre en oeuvre, pour prévenir les difficultés économiques pouvant résulter du déficit public révélé par un rapport de la Cour des comptes.

    Le gouvernement « a décidé de prendre des mesures fortes pour apporter des solutions à la situation sombre des finances publiques », parmi lesquelles « il y a la réduction des salaires de certains fonctionnaires, la suppression des subventions et des exonérations », croit savoir Sud Quotidien.

    Le journal, citant des économistes, soutient que « ces mesures vont avoir des impacts négatifs sur les Sénégalais notamment le niveau de consommation des ménages ».

    Mais alors que « le front social est déjà en ébullition, l’annonce d’un plan d’austérité est venue mettre de l’huile sur le feu », souligne Les Echos, qui rapporte que les organisations syndicales « ont décidé de faire face par tous les moyens » à cette situation.

    L’Observateur, analysant cette situation, juge que le « clash » entre l’Etat et les centrales syndicales est inévitable, d’autant que « tous les secteurs d’activité sont touchés. Des grèves sont décrétées, des préavis déposés, des brassards rouges fièrement arborés par les centrales syndicales ».

    « Les Sénégalais vont souffrir dans les années à venir »

    Concernant précisément le « projet de baisse des salaires » des fonctionnaires évoqué par plusieurs quotidiens, Source A, citant le Bureau d’information gouvernementale, affirme que la baisse des salaires « concerne uniquement les ministres et les directeurs généraux, pas les autres fonctionnaires ».

    De même, la suppression des subventions de l’électricité et de l’eau « va concerner uniquement les plus riches (industries et services) », ajoute le même journal, assurances toutefois contrebalancées par les inquiétudes exprimées par l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye.

    « Ce que j’ai vu n’augure rien de bon. Les Sénégalais vont davantage souffrir dans les prochaines années », prédit-il dans des propos rapportés par Source A, lequel quotidien ajoute que l’ancien Premier ministre « propose la vente de l’avion présidentiel et siffle la fin de la pagaille dans la finance publique ».

    Le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) va plus loin dans les colonnes de Walfquotidien. M. Mbaye y appelle à « des sanctions sévères contre les personnes et les banques épinglées par le rapport de la Cour des comptes », intitulé « Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024 ».

    Ce rapport a confirmé les prévisions alarmantes du Premier ministre, Ousmane Sonko, qui faisait état d’un déficit public plus important que celui rendu public, concernant la période 2019-2023. La Cour des comptes y relève une marge de manœuvre financière quasi inexistante pour l’État du Sénégal et des dettes colossales à rembourser.

    L’info, sur le même sujet, donne la parole à l’ancien directeur des Moyens généraux de la présidence de la République, Cheikh Oumar Diagne. La situation du Sénégal « ne nécessite pas un plan d’austérité », assure ce dernier, avant d’ajouter : « Il nous faut de nouveaux instruments pour redynamiser l’économie, accroître la marge de manœuvre de l’Etat ».

    Les pôles territoires, pour développer les régions les plus reculées

    Si le train de vie de l’Etat est « un levier sur lequel il faudra faire quelque chose, un salaire est sacré [et] il faut respecter le pouvoir d’achat des travailleurs », poursuit Cheikh Oumar Diagne.

    Le journal Le Quotidien apporte sa contribution au débat en interrogeant l’administrateur civil Macodou Sène, ancien directeur de l’administration générale et de l’équipement de la Primature.

    « Il me semble nécessaire et urgent de redynamiser la commission d’évaluation des agences », suggère Macodou Sène, auteur d’un livre intitulé « L’administration d’Etat au Sénégal face au défi de la transformation, ces réformes incontournables ».

    Sur un tout autre sujet, le quotidien Libération annonce que le député Thierno Alassane Sall va déposer ce mardi une proposition de loi portant abrogation de la loi d’amnistie relative aux manifestations politiques enregistrées au Sénégal entre 2021 et 2024.

    Le quotidien L’As revient sur cette information et laisse entendre que le député motive sa proposition de loi par le fait qu’ »aucun acte concret n’a été visiblement posé par l’actuel régime » sur cette question.

    « Les atrocités commises au Sénégal ces dernières années font partie de ces crimes qui ne peuvent rester impunis. Une nation ne peut avancer que si elle s’appuie sur la vérité et la justice », écrit Thierno Alassane Sall dans un message posté sur X et relayé par le quotidien Enquête.

    Le Soleil s’intéresse sur la mise en place des pôles territoires, une approche qui « devrait permettre de développer économiquement les régions les plus reculées du pays en se basant sur les opportunités et richesses de chaque terroir ».

    BK/SMD

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens prédisent un réchauffement du front social

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens prédisent un réchauffement du front social

    Dakar, 17 fév (APS) – Les quotidiens parvenus lundi à l’APS prédisent un ‘’redressement économique’’ résultant de la situation des finances publiques du Sénégal, à la suite du rapport de la Cour des comptes faisant étant d’une dette publique et d’un déficit budgétaire bien plus élevés que ce qui a été communiqué aux partenaires par les ex-dirigeants du pays.

    Ce document intitulé ‘’Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024’’ a confirmé les prévisions alarmantes du Premier ministre, Ousmane Sonko, qui faisait état d’un déficit public plus important que celui rendu public, concernant la période 2019-2023.

    La Cour des comptes a relevé une marge de manœuvre financière quasi inexistante pour l’État du Sénégal et des dettes colossales à rembourser.

    ‘’Les Sénégalais sont avertis. Après la sortie du chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, évoquant les faibles marges de manœuvre de l’État, c’est le tour du ministre, secrétaire général du gouvernement, de décrire une situation chaotique des finances publiques’’, rapporte L’Observateur.

    Ahmadou Al Aminou Lo ‘’a confirmé la situation chaotique des finances publiques révélée par le rapport de la Cour des comptes’’, avant d’en appeler à ‘’une responsabilité collective pour sortir de la crise’’, écrit le quotidien L’As.

    M. Lo ‘’a insisté sur le fait que le redressement économique nécessitera des efforts’’, ajoute le journal, selon lequel l’État ‘’prévoit de baisser les salaires’’. ‘’Des coupes sombres en vue’’, titre le quotidien Les Échos, ajoutant que les « goorgoorlu », les ménages les plus modestes, vont ‘’trinquer’’.

    ‘’Pour sortir de l’ornière, le gouvernement mise sur deux leviers principaux. D’abord une réduction drastique du train de vie de l’État, avec une rationalisation du nombre d’agences publiques, notamment. Ensuite, une meilleure mobilisation des recettes, particulièrement en matière d’impôt foncier et d’impôt sur le revenu’’, explique le quotidien Tribune, citant le ministre, secrétaire général du gouvernement.

    Ce dernier déclare, dans les colonnes du même journal, que les agents de l’État dont les salaires sont élevés seront amenés à faire ‘’un effort temporaire ou définitif’’. Autrement dit, leurs salaires seront réduits.

    Les petits salaires, en revanche, seront épargnés, note Tribune en citant Ahmadou Al Aminou Lo.

    ‘’Un pacte de stabilité sociale’’

    Certains journaux signalent que cet appel au sacrifice ne convient pas aux syndicats.  Ils évoquent une ‘’ébullition du climat social’’, selon la formule du quotidien EnQuête.

    ‘’Après le rapport de la Cour des comptes, place aux rapports de force. Face aux ‘promesses non tenues’, universitaires, étudiants et travailleurs […] adoptent une posture plus hostile pour espérer remporter la partie’’, ajoute EnQuête.

    Le même journal parle d’un ‘’bras de fer’’ entre le gouvernement et les syndicats.

    L’info estime que cette nouvelle donne compromet ‘’toute chance de sceller avec le gouvernement un pacte de stabilité sociale, comme le souhaite le chef de l’État’’, qui ‘’compte beaucoup sur la stabilité sociale pour mener sa mission à la tête du pays’’.

    Bassirou Diomaye Faye a ‘’donné des instructions dans ce sens. Sauf que sur le terrain, la réalité est loin d’aller dans le sens de la volonté du président de la République’’, les travailleurs s’étant déjà mis ‘’en ordre de bataille’’ pour protester contre le ‘’non-respect des accords’’ signés avec le gouvernement, ajoute L’info.

    Selon la même publication, les travailleurs dénoncent également ‘’l’indifférence des nouvelles autorités, les vagues de licenciements dans plusieurs secteurs, notamment l’administration publique’’. C’est dans ce contexte particulier que le quotidien Libération relaie les assurances du chef de l’État. ‘’Je demande aux Sénégalais de nous faire confiance. Les difficultés sont réelles mais nous les transformerons en opportunités’’, a déclaré Bassirou Diomaye Faye.

    Le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions, Abass Fall, ‘’tente de parer au plus pressé’’ pour apporter des réponses aux revendications des syndicats, lit-on dans les colonnes du journal Le Quotidien.

    ‘’Sous la pression des centrales syndicales’’, il ‘’a cherché à apporter des réponses à leurs revendications. Mais, en vérité, plusieurs questions restent en suspens’’, ajoute Le Quotidien.

    Les syndicats de l’enseignement supérieur et de la santé, par exemple, ‘’ont commencé leur cycle de grève’’, selon le même journal.

    ‘’Une Afrique plus souveraine, unie et prospère’’

    ‘’Le bras de fer’’ entre le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur et le ministère de l’Enseignement supérieur ‘’se durcit. Les universités publiques sont à nouveau secouées par un mouvement de grève [à venir], mardi 18 et mercredi 19 février. L’inertie du gouvernement face aux revendications et la démarche [du ministère de tutelle] pour la résolution des problèmes de l’enseignement supérieur sont pointées du doigt’’, observe Sud Quotidien.

    Le rappel à Dieu de Serigne Moustapha Saliou Mbacké, à l’âge de 82 ans, fait la une de certains quotidiens. ‘’Une belle lumière s’est éteinte’’, titre WalfQuotidien.

    ‘’Connu pour son franc-parler, ses sorties étaient souvent attendues aussi bien par la communauté mouride que le reste de la [communauté] islamique’’,  écrit WalfQuotidien au sujet du défunt, fils de Serigne Saliou Mbacké (1915-2007), cinquième khalife général des mourides.

    ‘’Il a profondément influencé le califat de son vénéré père, Serigne Saliou Mbacké, en tant que porte-parole pendant plusieurs années’’, rappelle Le Soleil.

    Vox Populi évoque les circonstances de son décès en affirmant qu’il a été rappelé à Dieu ‘’après avoir dirigé’’ la quatrième prière de la journée.

    Le Soleil s’intéresse à la participation du président de la République au sommet de l’Union africaine, qui a eu lieu ce week-end à Addis-Abeba, en Éthiopie, une rencontre lors de laquelle Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé ‘’sa détermination à œuvrer pour ‘une Afrique unie et prospère’‘’.

    ‘’À Addis-Abeba où il a pris part aux travaux de la 38e session ordinaire de l’Union africaine, le président Bassirou Diomaye Faye a pris l’engagement ferme de matérialiser la volonté du Sénégal [d’œuvrer] pour une Afrique plus souveraine, unie et prospère’’, lit-on dans L’Observateur.

    BK/ESF

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La nouvelle liste des médias reconnus, un des sujets en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La nouvelle liste des médias reconnus, un des sujets en exergue

    Dakar, 7 fév (APS) – La livraison de vendredi de la presse quotidienne traite d’une variété sujets dont la question de la régulation de la presse, avec la publication, la veille, d’une liste des médias reconnus par l’Etat à travers le ministère de la Communication et de l’Economie numérique.

    « Deux mois après une première liste qui adoubait 112 médias, le ministère de la Communication et de l’Economie numérique est allé au bout de son exercice de régulation du secteur de la presse », en publiant une nouvelle liste, renseigne le journal Le Quotidien.

    Il ressort de ce travail que sur 639 médias déclarés, 258 sont conformes aux dispositions du code de la presse, 380 ne respectant « toujours pas les dispositions nécessaires », précise le quotidien Le Soleil.

    Vox Populi reprend la même information et parle de 40,5% de médias conformes, à savoir « 26 télévisions, 30 radios commerciales, 102 radios communautaires, 28 journaux de la presse écrite, 48 médias de presse en ligne, 22 web TV ».

    Le CDEPS et APPEL contre « la validation ‘de la racaille’ ».

    Selon cette publication, « les récalcitrants » s’exposent à de sanctions telles que le blocage des sites web et web TV, le retrait de fréquence et de licence et même à des poursuites judiciaires. « Un second niveau de contrôle sera entrepris avant la distribution » du Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP), signale le journal.

    Source A rappelle que la proclamation de la première liste avait suscité des contestations de la part des médias recalés ou non encore déclarés. Un délai de 72 heures avait été accordé pour toute réclamation ou nouvelle soumission.

    « A la suite de ce délai, 307 nouveaux médias se sont déclarés. Ce qui donne un cumul de 689 unités », ajoute ce quotidien, en signalant que l’inspection du travail et le Conseil national de régulation des médias (CNRA) avaient été mis à contribution pour effectuer des vérifications additionnelles.

    Walfquotidien note que la nouvelle liste publiée par les autorités sur les médias reconnus par l’Etat n’agrée pas tous les acteurs de la presse, ajoutant que le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) et l’association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (APPEL), par exemple, « rognent contre la validation ‘de la racaille’ ».

    « Diomaye demande aux enseignants d’épouser sa vision »

     »Malgré les critiques, attaques et autres contestations, le ministre chargé de la Communication fonce dans sa volonté d’exiger » de toutes les entreprises de presse exerçant au Sénégal, « le respect de la réglementation » en vigueur. « Ce qui, du reste, était une exigence phare des assises nationales de la presse », relève le quotidien Enquête.

    Pour le reste, l’anniversaire du décès de l’historien et savant sénégalais Cheikh Anta Diop, disparu il y a de cela 39 ans,  fait la une de quelques quotidiens dont L’As, qui titre : « Cheikh Anta, l’immortel ». Le quotidien Enquête, de son côté, affiche :  »L’héritage vivant de Cheikh Anta ».

    « De la science à la médecine, les fils de Cheikh Anta Diop incarnent la rigueur et l’engagement de leur père », écrit la même publication, non sans faire observer que « 39 ans après sa disparition, le combat de Cheikh Anta Diop pour l’unité et la dignité africaine continue ».

    Le Soleil s’intéresse au Grand Prix du chef de l’Etat pour l’enseignant, remis jeudi à Dakar, à l’occasion d’une cérémonie solennelle présidée par Bassirou Diomaye Faye . « Des lauriers aux enseignants », affiche le journal, avant de reprendre sur la même page des propos du chef de l’Etat.

    « Personne n’est mieux indiqué que vous, enseignantes et enseignants, pour incarner l’œuvre salvatrice, patriotique et citoyenne de Jub Jubbal Jubbanti […] », c’est-à-dire de redressement national, a lancé le président  Faye aux acteurs de l’enseignement. « Diomaye demande aux enseignants d’épouser sa vision », souligne le quotidien L’As, pendant que Sud Quotidien note que le président Faye a évoqué, comme  »un impératif majeur », la question de la revalorisation de la fonction enseignante.

    BK/SMD

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les thématiques économiques et sociales en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les thématiques économiques et sociales en exergue

    Dakar, 6 fév (APS) – Les quotidiens parvenus, jeudi, à l’APS traitent principalement de thématiques économiques et sociales, plusieurs titres s’intéressant, notamment, à l’impact de la suspension de l’aide publique américaine sur les programmes de développement du Sénégal.

    Selon Sud Quotidien, le Compact électricité du Millenium Challenge Corporation (MCC), un « important projet visant à sortir les zones rurales du noir, risque une ‘électrocution’ à plus de 380 milliards de FCFA », après la décision du nouveau gouvernement américain de geler l’aide financière qui soutenait, au Sénégal, « ce projet vital pour l’accès à l’universel de l’électricité ».

    « Mca II, le court-circuit », affiche également Le Soleil, à propos du même programme qui « devrait impacter 12 millions de Sénégalais et assurer l’électricité pour 12.700 ménages… ». La suspension de l’aide publique américaine est un « changement de paradigme [qui] met en lumière la fragilité et la dépendance [des pays africains dont le Sénégal] aux financements extérieures […] », écrit cette publication.

    Le Soleil ajoute que ce constat « soulève une question cruciale : comment l’Afrique peut-elle transformer cette contrainte en opportunité pour renforcer son autonomie économie et politique ? ».

    Le journal Le Quotidien souligne que la suspension de l’aide publique américaine suscite déjà des inquiétudes en Casamance (sud), où 300 familles vivent « dans l’angoisse » de se retrouver « sans toit digne de ce nom ».

    De retour au bercail après des années d’exil lié à l’insécurité prévalant dans cette région au plus fort de la crise née des revendications indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), ces familles comptaient sur un programme humanitaire américain pour reconstruire leurs maisons, selon Le Quotidien.

    Comme une réponse implicite à toutes ces préoccupations, Vox Populi, rapporte que le Premier ministre Ousmane Sonko précise les modalités de mise en œuvre du plan quinquennal 2025-2029 du nouveau référentiel des politiques publiques  « Sénégal 2050, un agenda national de transformation ».

    Dans ce cadre, rapporte Vox Populi, « 276 projets et programmes » vont être exécutés, dont 60 considérés comme prioritaires. Le chef du gouvernement demande par ailleurs au Groupe de travail mis en place à cet effet « de proposer des mesures de rationalisation, en vue des fusions et des suppressions » desdits projets et programmes, ajoute Vox Populi.

    « Le travail de déclinaison stratégique [réalisé par les services compétents] a abouti à un portefeuille global de 276 projets et programmes, dont 60 considérés comme prioritaires, ainsi qu’à une quarantaine de réformes structurelles à entreprendre », relève de son côté le quotidien 24 Heures, citant le chef du gouvernement sénégalais.

    La bonne nouvelle économique du jour semble venir des Industries chimiques du Sénégal (ICS), un des fleurons de l’industrie sénégalaise, dont plusieurs quotidiens soulignent l’impact économique et social à travers ses derniers résultats.

    Selon un rapport d’évaluation dont les conclusions sont relayées par L’info et d’autres quotidiens, cette société spécialisée dans la production d’engrais phosphatés a payé en 2022 près de 54 milliards de francs CFA aux fournisseurs locaux dont le nombre a presque triplé en 10 ans.

    L’étude réalisé par Price Waterhouse Coopers Advisory Sénégal, filiale du cabinet international Price Waterhouse Coopers a montré que la contribution des ICS au PIB du Sénégal tourne autour de 120 milliards de francs CFA, indique L’info.

    « Attaquées de toutes parts, les ICS se défendent et publient leurs états financiers. L’entreprise a réalisé un bénéfice record de 230 milliards FCFA en 2022 et plus de 500 milliards de francs CFA de chiffres d’affaires », renseigne de son côté le quotidien Enquête. 

    « Les ICS brillent de mille feux », renchérit le quotidien L’As, en évoquant les résultats de la même étude réalisée par le cabinet Price Waterhouse Coopers. Le journal note que les responsables des Industries chimiques sénégalaises « ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin et veulent continuer à booster l’économie sénégalaise ».

    Dans ce cadre, poursuit le quotidien L’As,  »ils prévoient de mettre en place une nouvelle usine de production d’acide phosphorique » dont le coût est estimé à 240 milliards de francs CFA.

    Le quotidien L’As revient sur la  »bataille juridique » pour la réforme du Code de la famille, devenue une nécessité aux yeux des militants de la cause féminine, qui dénoncent le cadre juridique actuellement en vigueur, lequel  »laisse les femmes, en particulier les mères divorcées et célibataires, dans une situation de vulnérabilité et d’impuissance […] ».

    BK/FKS

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les sujets politiques fortement en vue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les sujets politiques fortement en vue

    Dakar, 5 fév (APS) – Les sujets politiques, marinés à la sauce judiciaire, semblent damer le pion à toute autre thème d’actualité dans la livraison de mercredi de la presse quotidienne.

    Plusieurs journaux, dont Sud Quotidien, reviennent largement sur une éventuelle levée de l’immunité parlementaire de l’ancien Premier ministre et député Amadou Ba. Cette rumeur circule depuis quelques jours dans les médias.  

    Amadou Ba  »n’est pas encore officiellement convoqué par la justice. Mais son nom figurerait sur la liste d’anciens dignitaires du régime qui sont dans le viseur de la justice ». Cela a suffi à ses partisans et soutiens pour dénoncer  »une instrumentalisation de la justice » et une  »chasse aux opposants », écrit Walfquotidien.

    « Face à la presse, mardi 4 févier 2025 », La Nouvelle responsabilité, coalition formée autour de l’ancien Premier ministre, « a dénoncé une ‘tentative manifeste de liquidation politique’ de son patron avant d’annoncer une tournée nationale dans les prochains jours pour s’adresser aux Sénégalais », rapporte Sud Quotidien.

    L’As évoque des « tirs de barrage des amis »  du chef du gouvernement de l’ancien président Macky Sall. Le journal souligne que pour ses camarades, une éventuelle demande de levée de l’immunité parlementaire d’Amadou Ba constitue une « manœuvre politique visant à écarter un futur adversaire à la présidentielle de 2029 ».

    Le quotidien Enquête, citant « des sources proches du dossier », donne un peu plus de consistance à cette rumeur, en soulignant cependant que « le juge n’est pas sur la même longueur d’onde que le parquet sur ce dossier ».

    « En clair, ajoute cette publication, la levée de l’immunité parlementaire des députés Amadou Ba et Birima Mangara risque de recevoir une fin de non-recevoir de la part du juge en charge du dossier ».

    Il n’empêche. Les partisans de l’ancien Premier ministre « ont décidé de prendre les devants pour assurer la défense de leur leader » et faire face, avec en tête l’ancien ministre Cheikh Oumar Anne, signale le quotidien Les Echos.

    « La Nouvelle responsabilité, vent debout », peut-on lire sur le même sujet à la une du quotidien Source A. Et ce journal de citer les déclarations de l’ex-ministre Moïse Sarr, selon qui Amadou Ba, en 33 ans de carrière dans l’administration sénégalaise, « n’a jamais été cité dans un quelconque scandale ».

    Il ajoute qu’en conséquence, « tous les militants et sympathisants [de l’ancien Premier ministre] d’ici et de la diaspora se sont mobilisés pour faire face » à une éventuelle procédure visant la levée de l’immunité parlementaire de leur leader politique.

    Comme un dossier pouvant en cacher un autre, L’Observateur affirme que la justice « resserre son étau » autour du député Farba Ngom, dont l’immunité parlementaire a été déjà levée dans le cadre d’une enquête pour blanchiment d’argent portant sur quelque 125 milliards de francs CFA.

    Le député-maire des Agnam, dans la région de Matam (nord), se trouve « suspendu à une convocation imminente ». Ce document, « arrivé hier mardi au Parquet du pool judiciaire financier », ouvre la porte aux auditions dans cette affaire, selon L’Observateur.

    Le journal assure que « plus aucun obstacle ne s’oppose à l’audition du député-maire des Agnam qui pourrait faire face au magistrat instructeur dans les prochains jours, voire les prochaines heures ».

    Dans ce contexte, Walfquotidien fait état d’un « essoufflement des opposants et activistes ». « Malgré la crise économique et malgré le chômage des jeunes avec comme conséquence directe la migration irrégulière, le tandem Diomaye/Sonko continue de bénéficier d’un capital sympathie », écrit le journal.

    Le Quotidien et Source A relaient la déception de certaines familles de personnes impactées par les violences politiques enregistrées au Sénégal de 2021 à 2024. « La complainte des oubliés de l’assistance de l’Etat », titre le premier de ces deux journaux.

    La mesure d’indemnisation annoncée par le gouvernement  »continue de soulever controverses et polémiques, du fait d’une sélection qui met à l’épreuve d’autres impactés par ces évènements », constate Le Quotidien, avant d’ajouter : « Pour l’instant, aucune compensation n’a été proposée aux gérants de stations-service, qui ont vu leurs matériels de service cassés et brûlés par des pillards ». 

    Les vendeurs, les banquiers et les grandes surfaces n’ont pas non plus été approchés pour bénéficier d’une compensation, ajoute le journal. Source A donne la parole à l’épouse de l’ancien procureur Alioune Ndao, mère d’un « ex-détenu politique », « déléguée pour porter la colère » de familles concernées.

    Selon Sokhna Ndèye Diop Diaratoulakh, communément appelée Ya Seyda, les  »détenus politiques », les personnes concernées  »s’étaient battus pour un projet, mais pour …500.000 francs CFA », soit le montant de la compensation financière qu’elles sont appelées à recevoir.

    Le Soleil annonce que les angles ont été  »arrondis » entre la Société nationale des habitations à loyer modéré (SN HLM) et le Syndicat professionnel des entrepreneurs de BTP au Sénégal, au sujet d’un projet de 25.000 logements qui aurait été attribué à des entreprises étrangères.  »Je ne privilégierai jamais une entreprise étrangère », assure à propos Bassirou Kébé, directeur général de la SN HLM, dont les propos sont cités par le journal.

    BK/SMD

  • SÉNÉGAL-SANTE-HUMEUR / Les internes vont se joindre à la grève du SAMES par un port de brassards rouges, les 14 et 17 février 

    SÉNÉGAL-SANTE-HUMEUR / Les internes vont se joindre à la grève du SAMES par un port de brassards rouges, les 14 et 17 février 

    Dakar, 4 fév (APS) – L’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal (AJAIHS) a annoncé avoir décidé de se joindre à la grève du Syndicat des médecins autonomes du Sénégal (SAMES), en annonçant avoir décrété 48 heures de port de brassards rouges les 14 et 17 prochains, pour protester contre la non prise en charge, disent-ils, de leurs revendications.

    « Le combat étant inséparable de celui du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES) », l’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal l’AIAIHS « se joindra à la grève générale les 18 et 19 février 2025 », écrit-elle dans un communiqué.

    « Au-delà de cette action, l’association décrète 48 heures de port de brassards rouges les vendredi 14 et lundi 17 février », ajoute-t-elle dans un communiqué. 

    L’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal dit constater « l’absence de prise en charge de ses revendications par la tutelle », « trois mois » après la rencontre de son bureau avec le ministre de la Santé et de l’Action sociale.

    Elle « compte de manière ferme et déterminée jouer sa partition et espère inspirer toutes les composantes du système sanitaire à l’union sacrée autour de la résolution [de] problèmes communs qui semblent paradoxalement être les moins prioritaires dans l’exercice de la rupture tant annoncée et dans la construction d’un Sénégal souverain, juste et prospère ».

    NSS/BK/ASB

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens dissèquent les conséquences de la suspension de l’aide publique américaine

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens dissèquent les conséquences de la suspension de l’aide publique américaine

    Dakar, 4 fév (APS) – La décision de la nouvelle administration américaine de suspendre l’aide publique de son pays compte parmi les sujets les plus en exergue dans la livraison de mardi de la presse quotidienne dont plusieurs titres reviennent sur l’impact de cette nouvelle sur les projets de développement du Sénégal.

    Selon Sud Quotidien citant le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, un projet de l’Etat du Sénégal, financé par les Etats-Unis d’Amérique, « à plus de 500 millions de dollars (plus de 300 milliards de francs CFA), fait partie du lot des programmes impactés par le gel de l’aide publique américaine décidé par Donald Trump ».

    Cette décision « ne manque pas d’impacter le Sénégal », a souligné Sud Quotidien. Les « coupes sombres » décidées par le président américain concernent « de nombreux projets portant sur la santé ou le développement de l’agriculture », note le journal Le Quotidien.

    Il insiste sur « le gel d’un programme américain du Millenium Challenge Account (MCA) qui concerne le financement de l’électrification, d’un montant d’environ 316 milliards FCFA (500 millions de dollars) ».

    « Lutte contre le terrorisme, santé, industrie extractive, électricité…Trump chamboule tout et met plusieurs organisations – publiques et privées – dans l’embarras », fait observer le quotidien Enquête.

    « Même s’il dit militer pour une politique souverainiste, le Premier ministre Ousmane Sonko regrette le blocage de près de 316 milliards de francs destinés à des programmes courants », relève Walfquotidien.

    « Nous ne nous développerons jamais avec l’aide extérieure »

    Source A évoque le même sujet. « Coup dur pour notre électricité », titre ce quotidien à sa une avant de rapporter des déclarations du chef du gouvernement sénégalais. « A travers l’appui sur l’électricité, explique Ousmane Sonko, nous recevions plus de 500 millions de dollars, soit plus de 319 milliards de francs CFA […] », avance-t-il.

    Avec la décision prise par le président américain de suspendre le programme pour une durée de trois mois, « nous avons tout perdu […] », ajoute Ousmane Sonko. Mais le Premier ministre semble écarter dans le même temps tout fatalisme. « Nous ne nous développerons jamais avec [l’aide extérieure] », assène-t-il à la une du quotidien L’info.

    Dans des propos relayés par le quotidien 24 Heures, il pointe « la nécessité de mobiliser les ressources locales, d’encourager l’industrialisation et de renforcer les capacités nationales pour ne plus dépendre des aides étrangères ».

    Si l’on en croit l’économiste Pape Demba Thiam, cité par le même journal, les choses risquent de se compliquer pour « beaucoup de dirigeants-bureaucrates-politiciens occidentaux et africains », « prisonniers d’un système économique qui ne pense plus et n’a plus les moyens de se penser ». 

    « Un désastre pour leurs populations, parce que Donald Trump est un redoutable stratège, Ceux qui essaient de le peindre en ‘farfelu’, n’ont jamais rien compris des nouvelles dynamiques géostratégiques du 21e siècle », alerte cet économiste.

    Selon Walfquotidien, les « dégâts d’une guerre commerciale » que mènerait Trump pourrait toucher également le pétrole sénégalais, d’autant que les Etats-Unis vont faire les possibles pour baisser ou faire baisser les prix des produits pétroliers dont ils sont grandement dépendants.

    « Niveler les conditions d’accès à l’eau potable »

    Pour le reste de l’actualité, Source A signale que la question de l’indemnisation des personnes considérées comme des victimes des violences politiques enregistrées au Sénégal entre 2021 et 2024, continue de diviser jusqu’au sein de l’Assemblée nationale.

     »Indemnisation ou assistance, l’argent qui sera distribué aux ex-détenus et autres familles des personnes décédées » suite à ces violences,  »divise le Parlement sénégalais », fait remarquer Source A, évoquant les  »avis divergents » des députés sur la question.

    L’info pointe en particulier  »la charge foudroyante » du député Mbaye Dione de l’opposition, lequel  »s’est joint au concert de désapprobation, en publiant un texte au vitriol.  »Levée de boucliers », peut-on aussi lire, sur le même sujet, à la une du quotidien L’As.

    La décision du gouvernement d’accorder une enveloppe de 5 milliards de francs CFA en guise d’assistance  financières aux ex-détenus et autres victimes des manifestations politiques de la période 2021-2024  »semble souiller la loi d’amnistie souhaitée par [le Premier ministre Ousmane] Sonko et Cie », écrit L’As.

    Le Soleil s’intéresse aux investissements engagés par l’Etat dans le domaine de l’hydraulique, à travers le Projet d’approvisionnement en eau potable en milieu rural, dont la deuxième phase des travaux a été lancée par le Premier ministre, hier lundi, dans le département de Kébémer.

     »L’eau de l’équité », affiche le quotidien Le Soleil, selon lequel ce projet d’approvisionnement en eau  »vise à niveler les conditions d’accès à l’eau potable entre le milieu rural et le milieu urbain ».

    BK/FKS/SMD