Auteur/autrice : Boubacar Kante

  • SENEGAL-EDUCATION-EQUIPEMENT / Commande d’uniformes scolaires : le ministre de tutelle invité à revoir le dispositif

    SENEGAL-EDUCATION-EQUIPEMENT / Commande d’uniformes scolaires : le ministre de tutelle invité à revoir le dispositif

    Dakar, 8 août (APS) – Le Premier ministre a demandé mercredi au ministre de l’Education nationale de privilégier la proximité et le recours aux tailleurs de quartier pour la commande d’uniformes scolaires en perspective de la prochaine rentrée, a-t-on appris de source officielle. 

    En perspective de la prochaine rentrée scolaire, Ousmane Sonko « a invité le ministre de l’Education nationale à revoir le dispositif de commande d’uniformes scolaires, en privilégiant la proximité, par le recours aux tailleurs des quartiers où se situent les écoles », rapporte le communiqué du dernier Conseil des ministres.

    Cette orientation « devra toutefois s’adosser à des mesures incitatives à formaliser » les activités des tailleurs concernés, indique la même source.

    Elle ajoute que le chef du gouvernement a par ailleurs demandé au ministre de l’Education nationale et à ses collègues en charge de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle d’accorder la priorité à la construction de nouveaux instituts spécialisés en vue d’assurer une plus grande inclusion du  système éducatif sénégalais.

    Selon le communiqué du Conseil des ministres, il a de même relevé « l’urgence attachée à l’intégration de la langue des signes » dans la formation des instituteurs et professeurs, ainsi qu’à « l’amélioration de l’environnement pédagogique et logistique des enfants scolarisés vivant avec un handicap ».

    BK/ASG

  • SENEGAL-SANTE-ORIENTATIONS / Vers une « refonte globale » de la Couverture sanitaire universelle

    SENEGAL-SANTE-ORIENTATIONS / Vers une « refonte globale » de la Couverture sanitaire universelle

    Dakar, 8 août (APS) – Le président de la République a donné mercredi une série d’orientations pour une meilleure gouvernance du secteur sanitaire, insistant notamment sur l’actualisation de la carte sanitaire, la digitalisation intégrale des services,  la généralisation du management de la qualité et une refonte globale de la politique de Couverture sanitaire universelle (CSU).

    « Abordant la question de l’accélération du processus de transformation du système sanitaire national », lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, Bassirou Diomaye Faye « a rappelé que la santé est un secteur prioritaire de l’action de l’Etat coïncidant avec une demande sociale de premier ordre de nos concitoyens qui réclament, avec insistance, l’amélioration de la gouvernance sanitaire dans tous ses aspects ».

    Dans cet esprit, il « a invité le ministre de la Santé et de l’Action sociale à veiller en permanence à l’accès des populations à des soins essentiels de qualité dans une dynamique de promotion de la prévention sanitaire et de renforcement continu de la surveillance épidémiologique », rapporte le communiqué du Conseil des ministres.

    Le chef de l’Etat a de même « demandé l’évaluation prospective de la réforme hospitalière de 1998, l’actualisation de la carte sanitaire et la maitrise de l’agenda des réalisations de nouveaux projets d’hôpitaux et d’établissements de santé selon les différents niveaux de la pyramide sanitaire ».

    « Il a aussi prôné la digitalisation intégrale des services de santé et de l’information sanitaire, le contrôle des activités des établissements privés de santé, l’amélioration de la prise en charge de la santé communautaire et la stabilité sociale à la faveur d’un dialogue social responsable avec les syndicats du secteur de la santé », indique la même source.

    Selon le communiqué du Conseil des ministres, le président de la République « a aussi souligné la nécessité de la généralisation du management de la qualité dans les établissements de santé, particulièrement la certification de la qualité des soins prodigués dans les Services d’accueil et d’urgence (SAU) mais également la régulation soutenue des activités relatives à la pharmacie et au médicament ».

    Il a appelé, à ce sujet, le gouvernement « à renforcer la Sen Pharmacie nationale d’approvisionnement (SEN-PNA) » et à « repositionner l’entité publique dans la mise en œuvre de la stratégie de souveraineté pharmaceutique ».

    « Le président de la République a, dès lors, exhorté le Premier ministre, en relation avec les ministres impliqués, à travailler pour la mise en place d’un financement participatif et innovant du système de santé, avec une refonte globale de l’actuelle politique de Couverture sanitaire universelle (CSU) qui amplifie la dette hospitalière et menace la stabilité et la viabilité du système sanitaire national », rapporte la même source.

    BK/ASG

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT / Le président Faye veut une appropriation citoyenne des campagnes de reboisement

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT / Le président Faye veut une appropriation citoyenne des campagnes de reboisement

     Dakar, 8 août (APS) – Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, souhaite une plus grande implication des collectivités territoriales et un renforcement des personnels techniques des Eaux et Forêts « avec des recrutements spéciaux ou le redéploiement d’éléments volontaires », pour une appropriation citoyenne des campagnes nationales de reboisement et « l’ancrage d’une économie durable autour du développement des pépinières ».

    Bassirou Diomaye Faye, présidant mercredi le dernier Conseil des ministres, « a rappelé au gouvernement l’impératif de promouvoir un  »+SENEGAL VERT+ à travers l’appropriation citoyenne des campagnes nationales de reboisement et l’ancrage d’une économie durable autour du développement des pépinières, des aménagements paysagers, de la reforestation et des sites naturels à protéger ».

    « Pour ce faire, il a souligné la nécessité d’impliquer davantage les collectivités territoriales et de renforcer les personnels techniques des Eaux-et-Forêts avec des recrutements spéciaux ou le redéploiement d’éléments volontaires de la Gendarmerie nationale et de la Police nationale », rapporte le communiqué du Conseil des ministres.

    Le président Faye « est revenu sur la cérémonie marquant la Journée nationale de l’arbre qu’il a présidée, le dimanche 04 août 2024, à Touba ».

    « Il a remercié le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou MBACKE, pour l’accueil chaleureux qu’il lui a réservé, son soutien renouvelé et ses prières abondantes pour la réussite de sa mission à la tête du Sénégal ».

    Bassirou Diomaye Faye « a félicité le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, les membres du gouvernement, les autorités territoriales, les populations de Touba, les personnels des Eaux-et-Forêts, les associations citoyennes et l’ensemble des parties prenantes qui se sont mobilisés pour cette journée qui a connu un franc succès », indique la même source.

    BK/ASG

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / L' »horreur » de la migration clandestine en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / L’ »horreur » de la migration clandestine en exergue

    Dakar, 8 août (APS) – Les quotidiens sont fortement marqués par l’horreur de l’émigration clandestine, après que des ressortissants sénégalais et d’autres pays ont été retrouvés morts aux Caraïbes.

    Plusieurs titres de la livraison de jeudi s’intéressent à cette question. « Horreur au large de Rio San Juan », affiche le quotidien Enquête, au sujet d’une embarcation de fortune ayant échoué au large d’une commune de la République dominicaine « avec 14 corps sans vie de migrants ».

    La « découverte macabre » a été faite par les autorités dominicaines le 6 août dernier, au large de Rio San Juan, dans le nord du pays, renseigne le journal. « Une pirogue, dérivant depuis des semaines, a été repérée par un pêcheur à une trentaine de kilomètres des côtes. A son bord, les secours ont retrouvé 14 corps en état de décomposition avancée », rapporte-t-il.

    Enquête ajoute que les premières investigations menées révèlent que les victimes sont originaires du Sénégal et de la Mauritanie. Le quotidien Tribune souligne que les corps des victimes, « âgés de 24 à 33 ans » selon les documents d’identité retrouvés sur elles, étaient « en ‘état de décomposition avancée’, à l’état de squelettes […] ».

    La pirogue convoyant ces migrants « avait pris la route des Canaries avant de dériver de l’autre côté de l’Atlantique », affirme L’Observateur, Le Quotidien pointant « un drame migratoire […] joué à près de milliers de kilomètres » du Sénégal et de la Mauritanie, dans la partie de la République dominicaine frontalière avec Haïti.

    Vox Populi signale que ces « 14 squelettes de Sénégalais et Mauritaniens » ont été découverts avec « 12 paquets de cocaïne également retrouvés avec les cadavres ». Ce qui conduit le journal à dire qu’il s’agit d’un cas d’émigration clandestine ou de trafic international de drogue.

    Un « livre blanc » sur le système électoral sénégalais 

    « Malgré les nombreuses agences, les multiples fonds et programmes en faveur de l’emploi des jeunes, le fléau de la migration [irrégulière] persiste. Il prend même de l’ampleur », commente Walfquotidien, selon lequel l’argent investi dans ce domaine « n’arrive pas à retenir les candidats » à s’engager dans « ce qui ressemble à un voyage sans retour avec son lot de morts ».

    Pour le reste, des thématiques diverses suscitent l’intérêt des quotidiens, de l’actualité politique aux réformes institutionnelles en passant par des sujets de société tels que l’insécurité routière.

    « Enjeu d’un couplage », titre Bès Bi Le jour en évoquant la perspective des prochaines élections législatives et locales. « L’idée du couplage des élections législatives et locales serait une des propositions phares d’une partie de la société civile qui se penche sur l’édition d’un livre blanc sur le système électoral », explique le journal.

    Il ajoute que cette perspective « suggère la double dissolution de l’Assemblée nationale et des collectivités territoriales. Diomaye et Sonko, qui ne sont pas majoritaire, ne cracheraient pas sur une telle perche. Mais l’opposition laisserait-elle les parcelles de pouvoir qui lui restent lui filer entre les mains ? », s’interroge Bès Bi Le Jour.

    « Au-delà des enjeux de la dissolution de l’Assemblée nationale dont les conséquences restent imprévisibles, la mère des batailles reste la majorité qui se profile au lendemain des prochaines élections législatives anticipées », analyse le quotidien Kritik’.

    « Bataille de survie pour la nouvelle opposition mais soupape de sécurité et couverture parlementaire pour le nouveau pouvoir qui compte s’appuyer sur la machine parlementaire pour dérouler les grands axes [de son projet de gouvernement] », relève la même publication.

    « Jeu de chaises musicales » dans l’administration territoriale

    Libération s’intéresse au dernier Conseil des ministres qui a décidé d’un « vaste chamboulement dans l’administration territoriale ». « Jeu de chaises musicales chez les gouverneurs, préfets et sous-préfets », note également Vox Populi, précisant que « 9 gouverneurs sur 14 bougent, Al Hassan de Dakar muté à Saint-Louis ».

    Quatre gouverneurs  »n’ont pas été reconduits. Au moins 15 préfets » ont été aussi nommés dans les 45 départements, note le quotidien L’As, avant de revenir sur la promotion des artistes Nitt Doff et Kilifeu, devenus présidents de conseil d’administration. Ils sont tous les deux marqués, avec d’autres artistes et acteurs de la société civile,  par leur engagement aux côtés de l’opposant Ousmane Sonko, devenu Premier ministre.

    Sud Quotidien ouvre son édition sur la présence de plus en plus massive des mototaxis Jakarta dans le transport public urbain et le secteur de la livraison, contribuant  »sensiblement à la résorption du chômage ». Il reste que selon le journal, cette irruption n’est  »pas sans conséquence sur le vécu des Dakarois ».

     »Entre insécurité routière, accidents de la circulation, agressions et vols à main armée, entre autres infractions dans lesquelles ils sont impliqués au quotidien, les Jakarta sèment psychose, angoisse et peur chez les usagers et les populations », soutient Sud Quotidien.

    Concernant le rapport final des assises de la justice, L’info constate qu’il met en lumière  »le profond désaccord [des acteurs] sur la réforme du CSM », le Conseil supérieur de la magistrature, avec comme principale  »pomme de discorde » la présence ou non du président de la République au sein de cette instance chargée de la gestion de la carrière des magistrats.

    Le Soleil, faisant le compte-rendu du dernier Conseil des ministres, rapporte que  »de fortes mesures » ont été annoncées par le président de la République en faveur du secteur de la santé. Le journal, détaillant ces mesures, cite la gouvernance sanitaire, l’accès aux soins, la prévention et la réforme hospitalière.

    Le quotidien 24 heures en conclut que le président Bassirou Diomaye Faye  »engage les grands projets santé ». Il note, à ce propos, que le chef de l’Etat a notamment demandé  »la mise en place d’un financement participatif et innovant du système de santé, avec une refonte globale de l’actuelle politique de Couverture sanitaire universelle (CSU)… ».  

    BK/SMD

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La  »crise » du secteur des médias au menu

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La  »crise » du secteur des médias au menu

    Dakar, 7 août (APS) – Plusieurs titres de la livraison de mercredi de la presse quotidienne s’intéressent à la « crise » dans le secteur des médias, constat qui a conduit le patronat du secteur à solliciter des pouvoirs publics des mesures visant à favoriser la viabilité des entreprises concernées.

    « La presse à l’épreuve », affiche à sa une le quotidien Enquête, selon lequel les entreprises de média sont plongées « dans une crise sans précédent, exacerbée par les réclamations financières colossales de la Télédiffusion du Sénégal (TDS) ».

    « Depuis le samedi 3 août, la situation s’est encore détériorée, menaçant même l’existence de plusieurs organes de presse », écrit le journal. Il note que ces difficultés ont amené la Coordination des associations de presse (CAP) à demander « des mesures immédiates après la suspension de la publication » des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb.

    Les Echos annoncent que les patrons de presse se réuniront après-demain vendredi autour de cette problématique, alors même que la CAP « prédit la fermeture prochaine d’autres médias et demande l’ouverture de discussions » avec les pouvoirs publics.

    « La presse, au bord de l’asphyxie ! », s’exclame Sud Quotidien, comme alarmé par une situation tellement difficile que « le risque est grand de voir pas mal d’organes de presse mettre la clé sous le paillasson ».

    Sud Quotidien ne se fait pas prier pour lister ces difficultés qui plombent « depuis quelques mois » les médias, entre « blocage de comptes bancaires, réclamation de paiement des dettes fiscales […] suspension de conventions liant des départements et structures étatiques à des médias ».

    L’Etat doit savoir que le secteur des médias est  »en danger »

    Cette crise, marquée par des pressions multiformes sur les entreprises de presse […], a déjà conduit à la fermeture de Stades, Sunu Lamb, ainsi que la non-parution de Vox Populi hier [mardi] et la perte d’emplois dans le secteur », relève le journal Le Quotidien.

    Suffisant pour que le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) alerte les autorités publiques. « Il faut que l’Etat sache que son secteur médiatique est en danger », déclare Bamba Kassé dont les propos sont à la une du quotidien L’As.

    Certains journaux reviennent sur un autre débat, celui relatif à la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko. « Si près si loin », titre Bès Bi Le Jour, en laissant entendre que la perspective du face-à-face entre le chef du gouvernement et les députés s’éloigne un peu plus.

    « La saisine annoncée du Conseil constitutionnel par le président de la République pour un avis sur la date de dissolution de l’Assemblée nationale semble éloigner une DPG de Sonko », explique le journal.

    Il ajoute qu’en dépit de la mise en place du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, condition posée par le chef du gouvernement pour faire sa déclaration de politique générale, « le pouvoir prend son temps pour ne pas faire face à la majorité » Benno Bokk Yaakaar de l’opposition.

    Kritik’ aussi voit le Premier ministre prendre « la voie de contournement » sur cette question. « Pour éviter de prêter le flanc face à une Assemblée nationale hostile et tuer l’œuf d’une motion de censure certaine, analyse-t-il, le PM snobe la quatorzième législature ».

    Le chef du gouvernement, « pas tenu par les délais, compte dérouler son programme de gouvernance devant de nouveaux députés reflétant la trajectoire impulsée par l’électorat sénégalais. Un coup politique inégalant mais opportun en ces temps de realpolitik », analyse Kritik’.

    D’ici là, certains députés, dont Guy Marius Sagna, sont décidés à demander des comptes au gouvernement sur certaines questions dont l’attribution d’un marché de 9000 logements à des entrepreneurs chinois.

     »Fidèle à sa dynamique de +député du peuple+, Guy Marius Sagna a adressé, hier [mardi], pas moins de 24 questions au gouvernement, sur autant de faits et problématiques que vivent les populations », rapporte L’info.

     »Parmi ces questions, précise le journal, la réalisation de 9.000 logements sociaux confiée à des Chinois. Il demande au gouvernement d’expliquer le choix d’une entreprise chinoise, au lieu d’une entreprise sénégalaise ».

    Une brigade pour contrôler les activités sylvopastorales

    Sur cette question pouvant relever de la  »préférence nationale », L’Observateur énonce une  »dure réalité », selon laquelle les entreprises sénégalaises  »sont trop petites » pour se voir attribuer certains marchés, sans compter qu’elles ne sont pas toujours guidées par  »l’esprit de solidarité ».

    Le député Abdou Mbow, de son côté,  »s’empare de l’affaire du limogeage de Cheikh Dieng à la tête de l’Office national de l’assainissement (ONAS) », en demandant au ministre de tutelle, Cheikh Tidiane Dièye,  »des explications sur plusieurs allégations, relatives notamment à de présumées surfacturations, marchés par entente directe », rapporte encore L’info.

    Le groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY) de l’opposition  »veut éventer le scandale », titre sur cette question le quotidien L’As. Abdou Mbow, président dudit groupe, demande à être édifié sur certaines insinuations de Cheikh Dieng, démis de ses fonctions environ trois mois après sa nomination à la tête de l’ONAS.

    Le député veut savoir  »si, effectivement, comme l’insinue » M. Dieng, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement  »a pris la décision de suspendre la procédure de passation des marchés attribués provisoirement aux entreprises Tawfekh Taysir et Delgas et de privilégier en lieu et place une entente directe avec des entreprises de son choix ».

    Sur un sujet totalement différent, Le Soleil annonce la création d’une Brigade de sécurité alimentaire appelée à  »davantage contrôler les activités sylvopastorales et renforcer les mesures contre le vol de bétail sur toute l’étendue du territoire national ». 

    BK/ASG

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / De nombreux sujets au menu des quotidiens, entre diplomatie et économie

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / De nombreux sujets au menu des quotidiens, entre diplomatie et économie

    Dakar, 6 août (APS) – La livraison de mardi de la presse quotidienne traite d’un grand nombre de sujets dont les nouvelles perspectives de renforcement de la coopération sénégalo-gambienne.

    Le chef du gouvernement sénégalais, Ousmane Sonko, et le vice-président gambien Muhammad Jallow, ont eu une séance de travail, lundi, dans le cadre d’une visite que ce dernier effectuait à Dakar.

    MM. Sonko et Jallow « ont salué l’état de la coopération sénégalo-gambienne », rapporte le Soleil. Ils se sont aussi « engagés à renforcer les points de convergence dans la coopération sécuritaire, la lutte contre la criminalité transfrontalière et le transport transfrontalier ».

    « Dans cette dynamique, renseigne Le Soleil, ils entendent redynamiser le secrétariat permanent sénégalo-gambien, véritable colonne vertébrale de cette coopération ». « Dakar et Banjul ouvrent de nouvelles opportunités », souligne à ce sujet le quotidien 24 heures.

    Plusieurs quotidiens reviennent sur le débat sur le port du voile à l’école, après des déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko qui ont ramené ce sujet au-devant de l’actualité.

    Sud Quotidien pose les termes du débat en notant que « près de cinq ans après la polémique » née de la décision de l’institution Sainte Jeanne d’arc d’interdire le port du voile à ses pensionnaires, « voilà que le Premier ministre Ousmane Sonko dépoussière le dossier », en déclarant que l’Etat n’accepterait plus que les filles portant le voile soient récusées dans certains établissements.

    « L’enseignement privé catholique se sentant ainsi visé », convoque la Constitution et le règlement intérieur de ces établissements, indique Sud Quotidien, selon lequel face à un discours « ayant suscité indignations et récriminations, les appels au calme se multiplient ».

    Régler définitivement la question du voile à l’école

    Le quotidien L’As fait observer que la lettre de l’abbé Latyr Ndiaye, en réponse à la sortie du Premier ministre, « continue de faire couler beaucoup d’encre. Mais cette polémique est manifestement l’arbre qui cache la forêt ».

    L’As considère que le débat devrait être posé dans les termes suivants : dans un pays majoritairement religieux tel que le Sénégal, le modèle éducatif doit-il continuer à être sous-tendu par une laïcité qui est une survivance coloniale, calquée quasiment sur la loi de 1905 ?

    Sud Quotidien note toutefois que cette sortie du Premier ministre « pourrait être le début des +Assises de l’enseignement privé+ qui permettraient de régler définitivement cette question et tant d’autres comme la part de la subvention allouée à ces écoles mais aussi pour promouvoir le vivre-ensemble qui concerne tout le monde ».

    « L’ampleur du tollé suscité par la sortie de l’abbé Latyr Ndiaye contre les propos de Ousmane Sonko sur l’interdiction du voile dans certaines écoles a aussi rafraichi les mémoires sur une polémique similaire », relève Bès Bi Je jour.

    Il rappelle que l’ancien président Abdoulaye Wade « avait vu le courroux du même homme d’église s’abattre sur lui » en 2009, après des déclarations considérées comme offensantes pour la communauté catholique. « L’ironie du sort, ajoute Bès Bi Le jour, c’est aussi le même Moustapha Guirassy, ministre de la Communication à l’époque », aujourd’hui ministre de l’Education nationale, « qui s’était retrouvé au front pour la contre-attaque ».

    En marge de ce débat, Le Mandat pointe les « sorties de plus en plus nombreuses et peu convaincantes » du chef du gouvernement, des prises de position qui « dérangent jusqu’aux familles religieuses ».

    Plus généralement, estime le quotidien Kritik’, le nouveau pouvoir « entretient plusieurs fronts et le tandem en place semble s’y plaire. Si le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye évoque les sujets d’actualité avec un style qui lui est propre, posé mais intransigeant, c’est de loin de la méthode avec laquelle son chef de gouvernement s’y prend ».

    « Des discours qui suscitent souvent la polémique »

    « Va-t’en guerre, belliqueux et menaçant, le PM […] tire sur tout ce qui bouge. Provocation politique, brouillage des pistes ou dispatching dans la communication étatique, la double tonalité du discours fait du tandem un alliage entre le fer et le feu », analyse le même journal.

    L’As fait le constat de « deux styles à l’épreuve du pouvoir ». « Ils ont beau cheminer ensemble, tout oppose le président de la république et le Premier ministre en style communication », avance ce journal.

    « Très effacé, Bassirou Diomaye Faye fait figure d’un dirigeant posé et calme. Tandis que son Premier ministre, harangueur de foules attitré, s’en sort plutôt difficilement avec des discours qui suscitent souvent la polémique », soutient L’As.

    D’autres titres se projettent sur les prochaines législatives devant être convoquées après la dissolution annoncée de l’Assemblée nationale.  »Au cas où, comme le prévoit la Constitution, le président de la République dissout l’Assemblée nationale, les élections législatives se tiendront courant décembre 2024 », indique Walfquotidien.

     »A partir de ce moment, ajoute le journal, la coalition au pouvoir risque de faire face à un choix difficile dans la confection des listes, comme ce fut le cas avec les régimes précédents ».

    Toujours est-il que le président de la République a saisi le Conseil constitutionnel pour  »connaître la date opportune pour dissoudre l’Assemblée nationale », annonce le quotidien Enquête.   

    L’Observateur est plutôt intéressé par la situation économique du pays, sur la base du rapport de juillet 2024 de la direction de la prévision et des études économiques (DPEE), document portant sur  »les risques macroéconomiques au Sénégal et les mesures d’atténuation ».

    BK

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le diagnostic socio-économique du PM et le voile à l’école, sujets en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le diagnostic socio-économique du PM et le voile à l’école, sujets en exergue

    Dakar, 5 août (APS) – Le dernier diagnostic du Premier ministre, Ousmane Sonko, relativement à la situation socio-économique du Sénégal, est un des sujets en exergue dans les quotidiens, avec la question du port du voile à l’école.

    Plusieurs quotidiens parvenus lundi à l’APS s’intéressent en priorité aux dernières déclarations du chef du gouvernement sur la situation économique du Sénégal à l’arrivée du nouveau pouvoir issu de la présidentielle du 24 mars dernier.

    Selon Ousmane Sonko, l’ancien régime a laissé « un Etat en ruine. Notre silence doit être perçu comme un travail méthodique et sérieux de dressage des lieux », a-t-il indiqué dans des propos rapportés par le quotidien L’info.

    « Quand on aura fini, nous dirons aux Sénégalais de manière transparente : voilà ce que l’ancien régime vous a caché et toutes les conséquences qui vont en être tirées », a ajouté le Premier ministre dans des propos rapportés par le même journal.

    Les journaux ne pouvaient passer à côté de ces déclarations et sont tous ou presque revenus sur ce sujet. Bès Bi Le Jour par exemple rapporte que le Premier ministre « Ousmane Sonko a promis de faire le compte rendu [de la situation socio-économique du pays] aux Sénégalais dans les jours à venir ».

    Mais en attendant, le chef du gouvernement donne des gages.  »Nous ne nous enrichirons jamais et nous ne tolérerons aucun acte d’enrichissement dans ce gouvernement », a-t-il assuré dans des propos rapportés par Libération.

    Ce qui n’empêche pas Kritik’ de parler d’une « République des millionnaires », en soulignant que le président Bassirou Diomaye Faye, dont la déclaration de patrimoine vient d’être rendue publique par le Conseil constitutionnel,  est  »l’arbre qui cache la forêt » sur cette question.

    La polémique sur le voile à l’école « ressuscitée »

     »Même si le Sénégal patauge encore dans le lot des pays les moins avancés, ses dirigeants ne crèvent pas la dalle comme les citoyens qui ne voient pas la queue du diable », avance le quotidien Kritik’.

     »Entre institutions, Primature et ministère, ce sont des émoluments à coups de millions qui font d’eux des privilégiés de la République », insiste le journal, évoquant un  »défilé des salaires exceptionnels qui affolent le Trésor public ».

    Le quotidien Kritik’ donne l’exemple du Conseil économique social et environnemental (CESE) et du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) dont les présidents sont  »assis sur une caisse noire de 50 millions FCFA par mois. Soit 600 millions FCFA » pour Abdoulaye Daouda Diallo et Aminata Mbengue Ndiaye.

    Les quotidiens se font aussi l’écho d’un autre débat qui fait rage, concernant le port du voile à l’école. Le quotidien Enquête fait observer que le Premier ministre « Ousmane Sonko ressuscite la polémique » après sa dernière sortie sur ce sujet.

    « Le Sénégal, souvent cité comme un modèle de cohabitation pacifique entre religions, est à nouveau secoué par une polémique sur la laïcité et l’interdiction du voile dans certains établissements scolaire », écrit le journal.

    Il ajoute que cette controverse, « ravivée par les propos du Premier ministre Ousmane Sonko, a suscité une vague de réactions diverses, faisant ressurgir un débat qui n’est pas nouveau dans l’espace public sénégalais ».

    Faire en sorte que le Sénégal « retrouve sa verdure »

    Sauf que le quotidien Enquête souligne que cette polémique sur le voile à l’école « fragilise un tissu social soumis à rude épreuve, depuis des mois », surtout après la sortie du clergé, en réaction aux déclarations du chef du gouvernement.

    « L’Eglise charge violemment Sonko », constate le quotidien Les Echos, citant l’abbé André Latyr Ndiaye. « Certaines langues, certaines mains et certains pantalons sont disqualifiés pour mener les combats de Dieu », a déclaré ce religieux dont les propos sont repris par la plupart des quotidiens.

    Tribune, par exemple, reprend ces propos contenus dans une missive intitulée « Lettre ouverte à un politicien nouvellement promu à un haut poste de responsabilité ». « Soyez poli, écrivez diplomatiquement, parlez poliment », écrit-il en s’adressant au chef du gouvernement.

    L’abbé André Latyr Ndiaye « a lancé des piques très salées à Ousmane Sonko avant de l’appeler à la raison », relève le Quotidien L’As, lequel signale par ailleurs la réaction du Conseil national du laïcat, émanation des associations et mouvements d’action catholique.

    Le Conseil national du laïcat « a jugé maladroits les propos du Premier ministre Ousmane Sonko à l’encontre des écoles privées catholiques qui refuseront d’accepter une fille simplement parce qu’elle est voilée », peut-on lire dans les colonnes du même journal.           

    « La polémique glisse sur un terrain religieux, des va-t-en guerre se …dévoilent », fait observer Vox Populi, parlant d’un « branle-bas de combat d’hommes d’église ». « Sonko pris les pieds…dans le voile », pointe le journal Enquête.

    « Même si ses partisans assurent que sa déclaration sur le voile a été décontextualisé, le Premier ministre vient de raviver un débat réglé depuis 2019 après l’affaire Sainte Jeanne d’Arc », note cette publication.

    « Danger sous le voile », affiche L’Observateur, en allusion à cette polémique et à « la menace [qu’elle fait peser] sur la cohésion sociale ». « Le clergé catholique n’a pas caché ses mots et ses maux [pour réagir à ce débat et exprimer] sa déception », indique Walfquotidien.

    Le Soleil aère l’esprit de ses lecteurs en s’intéressant au  »projet de reverdissement du Sénégal », que la Journée nationale de l’arbre commémorée ce week-end a contribué à mettre en exergue.  »Bassirou Diomaye Faye veut que le Sénégal retrouve sa verdure à l’aune du dérèglement climatique », selon Le Soleil.

    BK

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Divers sujets en exergue, de l’émigration à la régulation des médias

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Divers sujets en exergue, de l’émigration à la régulation des médias

    Dakar, 26 juil (APS) – Le débat suscité par la recrudescence de l’émigration irrégulière continue de trouver écho dans les quotidiens dont la livraison de ce vendredi traite par ailleurs de divers autres sujets.

    Plusieurs quotidiens, dont Vox Populi, reviennent sur le débat nourri autour du dernier drame de l’émigration irrégulière, suite au chavirement lundi d’une pirogue au large de Nouakchott, en Mauritanie.

    Ce drame a fait « 45 morts, 185 personnes disparues, 103 sauvées et 25 repêchées », dont des Sénégalais, Maliens, Gambiens, des femmes et des enfants, rappelle Vox Populi. Il rapporte que le président du mouvement Gueum sa Bopp les Jambars, Bougane Guèye Dany « revient à la charge [sur ce sujet] et accable les tenants du pouvoir ».

    Il demande au président de la République à propos de « cette folie meurtrière », en laissant entendre que les jeunes « déçus par les premiers actes du régime » de Bassirou Diomaye Faye sont ceux qui « bravent » l’océan Atlantique, selon Tribune.

    Les Echos, parmi d’autres journaux, revient sur cette sortie de Bougane Guèye Dany, de même que Walfquotidien. « Dans un communiqué, rapporte ce quotidien, Bougane [Guèye] affirme que le gouvernement ne s’indigne point de la peine des victimes et de leurs familles ».

    Bougane Guèye Dany « ne lâche pas le tandem au pouvoir », souligne le quotidien Kritik’, pendant que Le Mandat fait observer que « les jeunes continuent de mourir dans l’océan ! », « malgré les nombreuses promesses [qui leur ont été faites] ».

    Bassirou Diomaye Faye pour « un ordre mondial plus juste »

    « En tout cas depuis son arrivée à la tête du Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye n’a pas encore posé un acte fort allant dans le sens de juguler » cette question, affirme la même publication, en s’adressant aux pouvoirs publics.

    Le président Diomaye Faye, à Paris pour encourager les athlètes sénégalais participant aux Jeux olympiques 2024, répond à sa manière à ces critiques, en plaidant pour un partenariat équitable entre pays développés et moins développés.

    « Si nous voulons que les choses changent, il nous faut changer les règles du jeu », a-t-il martelé dans des propos rapportés par le quotidien Libération. Ces déclarations ont été tenues par le président Faye lors d’un sommet dans la capitale française, sur le thème « Le sport pour le développement durable ».

    « Diomaye [Faye] plaide pour un ordre mondial plus juste autour des valeurs du sport », titre le quotidien 24 Heures, Enquête profitant de cette brèche sur les valeurs dans le sport pour évoquer une autre partie du message du président sénégalais.

    « Face aux discours haineux et au racisme » dans le sport notamment, Bassirou Diomaye Faye a pris position, en martelant qu’il faut « rester debout et intransigeant », et en insistant sur « le réveil des consciences et les iniquités persistantes d’un ordre mondial dépassé ».

    Le Soleil également ouvre son édition sur le même message délivré par Bassirou Diomaye Faye à Paris. « Dans un contexte de banalisation des discours haineux et xénophobes, le chef de l’Etat a invité les différents acteurs à faire bloc », note le journal.

     »Coup de balai dans la presse »

    « Pour lui, le sport n’est pas que compétition, il est aussi une humanité qui rassemble les peuples, au-delà de leurs frontières et de leurs différences », ajoute Le Soleil, selon lequel le président Faye, de passage au village olympique, « a boosté le moral des athlètes sénégalais ».

    « Diomaye harangue les Lions », relève à ce propos Walfquotidien. « Vous n’entendrez pas mes cris, mais je vous supporterai tous d’où je serai », a-t-il lancé aux 11 athlètes sénégalais engagés dans six disciplines, selon Walfquotidien.

    Le Quotidien traite de la régulation du secteur des médias.  »L’Etat lance ses filets », indique le journal, en soulignant que les entreprises de presse ont été  »rappelées à l’ordre », concernant la déclaration de parution et le non-respect du dépôt légal.

    Dans un communiqué, le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique  »demande [aux entreprises de presse] de se conformer à la réglementation en vigueur en matière de déclaration de parution et de respect de dépôt légal », écrit Le Quotidien.

     »Elles ont jusqu’au 29 juillet 2024 au plus tard pour se conformer à cette règle. A défaut, les sanctions prévues par la loi seront appliquées, avertit le directeur de la Communication », rapporte le communiqué cité par Le Quotidien.

     »Coup de balai dans la presse », affiche Walfquotidien, pour qui l’Etat  »veut assainir le secteur des médias ».  »Les nouvelles autorités maintiennent la pression sur les médias en leur demandant de se conformer de manière stricte à la loi sur la presse », écrit le journal.

    BK/ASG

      

  • SENEGAL-MUSIQUE / « Modou, joueur de hang », le grand retour

    SENEGAL-MUSIQUE / « Modou, joueur de hang », le grand retour

    Par Mamadou Yaya Kanté (APS)

    Dakar, 25 juil (APS) – De retour au bercail après une longue pérégrination intellectuelle et artistique entre l’Égypte et l’Europe, le musicien soufi-jazz sénégalais Modou Gaye fait de nouveau escale au pays avec de nouvelles inspirations, une volonté toujours plus déterminée de faire découvrir aux mélomanes un style musical teinté de références religieuses et qui se résume dans la pleine humanité d’une quête renouvelée de spiritualité.

    « Modou, le joueur de hang » s’est donné les moyens d’une traduction rénovée de son ambition en acquérant une nouvelle variante de son instrument fétiche, une sorte de tambour mélodique en métal.

    Il l’a fait adapter à des sonorités plus locales, tout en restant conforme à la musicalité unique de cet instrument, sa sensibilité particulière, sa tonalité rendue dans une grande spiritualité.

    Depuis 2001, Modou joue de cet instrument que le destin a placé sur son chemin et dont les sonorités se marient si harmonieusement avec les chants spirituels.

    Le hang est un instrument créé en Suisse en 2000 par Felix Rohner et Sabina Schärer. Il est la synthèse de plusieurs années de recherches inspirées par beaucoup d’autres instruments : gong, gamelan, ghatam, tambour, cloche, scie musicale, etc.

    « C’est un instrument de musique acoustique facile à jouer, aux sonorités identiques à celles de la cithare », explique le musicien sénégalais, présent au Sénégal l’année dernière pour des prestations pendant le ramadan.

    De nouveau revenu dans son pays natal pour présenter de « nouvelles tonalités du soufi-jazz au public », il a animé une résidence de création comportant cinq séances de répétition en dix jours, à Dakar.

    Ce travail a été clôturé par un showcase organisé, jeudi, au Grand Théâtre national Doudou-Ndiaye-Rose en perspective de nouvelles productions, qui, espère-t-il, lui vaudront d’être sollicité sur les scènes du Sénégal et du monde en attendant un nouvel album.

    Le tube « Sindidi », une réussite artistique

    « Le soufi-jazz, explique Modou Gaye, est un concept qui réunit la croyance, le zikr (invocation), les chants religieux et le jazz, un genre musical africain bien que né aux États-Unis. J’ai commencé à chanter dans les ‘dahira’ (associations confrériques) dès l’âge de huit ans, c’est ce qui explique mon penchant pour la musique spirituelle », s’est-il souvenu.

    Les chants religieux sont adaptés aux instruments de musique moderne dans beaucoup de pays comme l’Égypte, le Pakistan et le Sri Lanka, observe le fils de Serigne Sakhir Gaye, une figure emblématique de la communauté layène, une confrérie musulmane sénégalaise.

    « Pourquoi au Sénégal, on n’exploite pas cette piste pour vulgariser les poèmes des guides religieux soufis », s’interroge Modou Gaye en donnant en exemple son tube à succès « Sindidi » (2005), une adaptation musicale du poème éponyme de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1853-1927), le fondateur du mouridisme, une autre importante confrérie musulmane sénégalaise.

    « ‘Sindidi’ m’a fait beaucoup voyager à travers le monde, ce morceau passe partout où je chante, partout où je vais, il a été une réussite artistique », confie Modou Gaye, dont la carrière a été retracée dans un documentaire de cinquante-deux minutes intitulé « Modou, le joueur de hang ».

    Cette production datant de 2006 porte sur les pérégrinations d’un jeune musicien soufi insatisfait et en quête d’un signe du ciel qui lui est finalement venu des vertus d’un instrument particulier, le hang.

    « C’est un instrument que j’attendais toute ma vie et qui m’a permis de travailler en deux ans ce que je comptais réaliser en dix ans », avait expliqué Modou Gaye à l’APS.

    La quête d’une « musique silencieuse »

    Il est peut-être le premier Sénégalais, sans doute aussi le premier Africain, à jouer de cet instrument qu’il s’amuse à comparer à « une soucoupe volante » ou à « une bombe ».

    Modou Gaye a vécu au Caire pendant plusieurs années, au début des années 2000. Une période déterminante pour sa carrière qui a profité de la vitalité de la vie artistique nocturne cairote.

    Il a eu l’occasion de se produire avec de grands musiciens, dans le cadre du festival « Les Nuits du ramadan » notamment, des moments rêvés, au cours desquels il s’est entraîné à chanter toutes sortes de poésies soufies en arabe.

    La démarche artistique de Modou Gaye trouve sa justification dans la volonté de partager avec le monde une éducation artistique et une spiritualité qu’il tient notamment de son père, Serigne Sakhir Gaye, maître layène du chant religieux et poète réputé.

    La perspective de Modou Gaye est de se donner, par la grâce de cet héritage familial, les moyens de représenter partout son père et maître, sans renoncer pour autant à d’autres influences, synthèse de différentes cultures et religions.

    Modou Gaye cherche à mixer et à harmoniser des airs jazzy à d’autres types de sonorités, orientales et modernes, inspirées de ses multiples voyages et rencontres artistiques.

    « Le soufisme, c’est mon éducation, le jazz mes origines » africaines, a l’habitude de clamer ce musicien. Selon lui, le but ultime du soufi-jazz est d’arriver à « une musique silencieuse » correspondant à l’harmonie du monde tout à ses débuts.

    MYK/BK/FKS/ESF

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Un nouveau drame de l’émigration irrégulière en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Un nouveau drame de l’émigration irrégulière en exergue

    Dakar, 25 juil (APS) – Divers sujets font le menu de la livraison de jeudi de la presse quotidienne, dont le chavirement lundi d’une pirogue transportant des migrants au large de Nouakchott, en Mauritanie.

    La pirogue avait pris départ en Gambie avec à bord « 300 passagers, dont des Sénégalais, Maliens, Gambiens, des femmes et des enfants », écrit le quotidien Tribune, selon lequel les passagers de cette embarcation ont passé « sept jours en mer ».

    Le journal s’émeut des « vies naufragées » de ce nouveau drame de l’émigration irrégulière. « 25 morts et une centaine de personnes portées disparues », indique le journal à ce sujet.

    « Le drame s’est déroulé à la plage de la capitale mauritanienne à cause d’une forte houle. Certains témoins, qui ont assisté à la tragédie, parlent d’une scène effroyable », rapporte Le Quotidien.

    « Le Projet peine à dissuader les jeunes », souligne Walfquotidien, en allusion directe au nouveau pouvoir dont l’arrivée à la tête du pays a suscité beaucoup d’enthousiasme et d’espoir, en termes d’amélioration de la vie des citoyens.

    « Il faudra plus que des promesses pour endiguer l’émigration irrégulière, à travers l’Océan atlantique et le désert du Sahara. Le projet du duo Diomaye-Sonko de faire du Sénégal un eldorado peine à convaincre les candidats au départ aux allures de suicide collectif », écrit Walfquotidien.

    Amath Suzanne Camara  »risque gros »

    Les sujets politiques intéressent toujours autant les quotidiens, à l’image de Vox Populi qui revient sur l’arrestation de Amath Suzanne Camara, membre du réseau des enseignants de l’Alliance pour la République (APR), l’ancien parti présidentiel. Ce dernier a été « arrêté, auditionné et […] placé en garde-à-vue à la [Sûreté urbaine] » de Dakar, « après sa lourde charge contre les tenants du régime actuel », rapporte Vox Populi.

    Amath Suzanne Camara « a été placé en garde-à-vue pour offense au chef de l’Etat et actes de nature à jeter le discrédit sur les institutions’ », renseigne le quotidien Libération.

    « Le responsable de l’APR qui a fait une sortie virulente, ce mardi, dans l’émission ‘Ultimatum’ de Seneweb contre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, risque gros », écrit Bès Bi Le Jour. « Pour l’heure, ajoute le journal, il est en garde-à-vue mais l’apériste pourrait subir le même sort que l’activiste Bah Diakhaté ».

    L’As estime que le président Diomaye Faye est « sur les traces de ses prédécesseurs », évoquant le délit d’offense au chef de l’Etat pour lequel M. Camara a été arrêté. « Quand l’histoire se répète ! », relève la même publication.

    Le délit d’offense au chef de l’Etat « n’est pas inconnu du débat public sénégalais tellement cette disposition du code pénal a souvent été utilisée pour mettre derrière les verrous des voix critiques », ajoute L’As.

    Un peu dans le même ordre d’idées, L’Observateur revient sur la dernière sortie du directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Fadilou Keïta « sur les dégâts de l’ancien régime ».

    Selon L’Observateur, cette sortie « rajoute de l’huile sur le feu déjà ardent de menaces du pouvoir en place contre le régime sortant. Erreur de communication ou appel du pied pour des représailles ? », s’interroge le journal.

    Sud Quotidien affirme que l’accès au logement et à la propriété foncière et immobilière constitue un autre  »casse-tête » pour le président Diomaye Faye, un problème encore entier, en dépit des différents programmes mis en place dans ce domaine par les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays.

    « Les oubliés emmurés dans un silence intriguant »

    Le journal note que « toutes ces politiques ont fini par montrer leurs limites à atteindre les objectifs édictés face à la croissance démographique, la boulimie et l’accaparement du foncier et aux promoteurs immobiliers dont l’écrasante majorité ne cherche que le profit ».

    Enquête, pour sa part, s’intéresse aux partis politiques et personnalités alliés du régime lors de la phase de conquête du pouvoir, mais désormais « emmurés dans un silence intriguant depuis la fin de la présidentielle ».

     »Le silence des oubliés », titre à propos Enquête, en référence à des personnalités telles que Malick Gackou et Déthié Fall, et à des formations politiques comme le Parti de l’unité et du rassemblement (PUR).

    L’As insiste sur le cas de Déthié Fall,  »si proche, si loin » du nouveau pouvoir.  »Longtemps pressenti comme étant le plan B de Ousmane Sonko pour la présidentielle de 2024 », Déthié Fall  »s’est finalement lancé dans la course pour la présidentielle en utilisant sa propre bannière », rappelle le journal.

     »Alors qu’on s’attendait qu’il soit dans l’attelage gouvernemental ou institutionnel, le leader du Parti républicain pour le progrès (PRP) semble de plus en plus loin du duo Diomaye-Sonko. Il se dit qu’un message en privé serait à l’origine de leur brouille », ajoute L’As.

    Plus généralement, la  »grogne » monte dans les rangs du pouvoir, si l’on en croit le quotidien Kritik’.  »Malgré la vague de nominations et les promotions tous azimuts faites pour caser des soutiens politiques et personnes ressources qui ont porté le combat, le tandem au pouvoir n’est pas encore sorti de l’auberge », soutient le journal.

    « Des personnalités et non des moindres, convaincues d’avoir mouillé le maillot durant les temps de vaches maigres, s’impatientent de n’être pas encore cooptées au niveau de la gestion des affaires. Des positions loin des convictions originelles […] qui voudraient que la promotion individuelle soit bannie au profit du don à la patrie », conclut le journal.

    BK