Auteur/autrice : Boubacar Kante

  • SENEGAL-RELIGIONS-COMMEMORATION / Quand la khadiriyya se met en scène dans les allées de Niary Tally, à Dakar

    SENEGAL-RELIGIONS-COMMEMORATION / Quand la khadiriyya se met en scène dans les allées de Niary Tally, à Dakar

    Dakar, 21 fév (APS) – La fadiliyya, un courant de la khadiriyya qui s’est propagé dans tout l’ouest saharien depuis Cheikh Muhammad Fâdil (1797-1869), son fondateur, a battu le rappel des troupes à Dakar, à l’occasion du 60e anniversaire du rappel à Dieu de Cheikhna Cheikh Talibouya Aïdara. Une occasion de se distinguer et de mettre en valeur une confrérie dont il est désormais établi qu’elle a grandement contribué à la vie de l’islam.

    Le ‘’khayma’’ Cheikh Sidaty Aïdara, siège dakarois de la confrérie, sur les allées du même nom, dans la commune de Biscuiterie, a refusé du monde, ce 10 février, à l’occasion du 60e anniversaire du rappel à Dieu de Cheikhna Cheikh Talibouya, premier khalif de Cheikhna Cheikh Saad Bouh Abih, lui-même fils du fondateur de la fadiliyya.

    De nombreux fidèles venus des régions du Sénégal et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ont pris d’assaut ces allées devenues en un week-end le point de convergence de la communauté khadre.

    Ils ne pouvaient rater, pour rien au monde, cette journée de prières et de recueillement, une occasion également de raffermir leur allégeance à la khadiriyya.

    ‘’Cheikhna Aïdara est très sollicité pour ses prières’’

    Mamadou Diallo, la trentaine révolue, est venu de Bignona (sud) répondre à l’appel de son guide.

    ‘’C’est la deuxième fois que j’assiste à cette cérémonie, je suis venu recueillir des prières auprès de Cheikhna Aïdara’’, dit-il à l’APS, ajoutant : ‘’Les fidèles sont venus de partout [participer à cette manifestation], j’ai vu ici des Américains et même des Chinois.’’

    ‘’Cheikhna Aïdara est très sollicité pour ses prières. L’année dernière, il a prié pour un homme qui souffrait de démence. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, cet homme jouit désormais de toutes ses facultés mentales’’, raconte Laye Sy, un habitant de Niary Tally.

    Sokhna Mbaye, une sexagénaire, est venue de Pikine dans le but de recueillir les prières du guide religieux pour ses filles, dont elle est accompagnée.

    ‘’Aïdara, je suis venue solliciter des bénédictions pour mes filles, elles sont toutes des étudiantes. J’aimerais que tu pries pour elles, afin qu’elles trouvent du boulot et de bons époux’’, dit-elle au guide spirituel, représentant du courant de la fadiliyya au Sénégal.

    Les adeptes de la fadiliyya considèrent que leur guide, Cheikh Muhammad Fâdil, et ses descendants, dont Cheikh Saad Bouh, sont les précurseurs de la khadriyya en Afrique de l’Ouest.

    Cheikh Talibouya, fils de Cheikh Saad Bouh, a été khalife général de la khadriyya dans cette partie du continent, de 1931 à son rappel à Dieu en 1964.

    Son fils Cheikh Sidaty Aïdara, qui a donné son nom au ‘’khayma’’ des allées de Niarry Tally, lui a succédé à la tête de la confrérie (1964-1987). Il est non seulement considéré comme l’un des plus grands propagateurs de la confrérie, mais il est surtout présenté comme ‘’un grand bâtisseur’’, rappelle Momar Mbaye, journaliste faisant office de conseiller en communication.

    Le pays de la ‘’téranga’’ et de la baraka

    Selon M. Mbaye, la célébration, cette année, de l’anniversaire du rappel à Dieu de Cheikhna Cheikh Talibouya Aïdara était aussi l’occasion de présenter Cheikh Abdou Aziz Ould Cheikh Aya, le nouveau khalif général de la khadriyya en Afrique de l’Ouest, et Cheikhna Aïdara, son représentant au Sénégal.

    ‘’Nous appelons tous les talibés et toutes les confréries à prier pour que la paix et la sérénité règnent au Sénégal, le pays de la ‘téranga’ (l’hospitalité) et de la baraka, où reposent beaucoup d’hommes de Dieu’’, a déclaré Cheikhna Aïdara.

    Il a salué le respect prévalant entre les confréries musulmanes au Sénégal.

    ‘’Les khadres de Ndiassane et nous de la famille de Cheikhna Cheikh Saad Bouh entretenons d’excellentes relations. Nous sommes de la même confrérie, nos patriarches viennent tous du Hodh (sud-est mauritanien), et chaque famille reconnait la dimension spirituelle de l’autre. Les grandes figures du soufisme au Sénégal ont toutes eu des échanges avec Cheikh Saad Bouh, soit dans le domaine ésotérique, soit en littérature’’, explique-t-il.

    En guise de preuve de la bonne implantation de la khadriyya au Sénégal et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, Cheikhna Aïdara évoque le nombre important de dignitaires élevés au rang de cheikh par Cheikh Saad Bouh. Il a cité Cheikh Moussa Camara de Ganguel Soulé (Matam), Cheikh Déthié Law Seck, de Ngourane (Louga), Cheikh Mouhamadou Lo (Mbour), Cheikh Ely Manel Fall (Diourbel), entre autres guides religieux.

    Les chérifs Cheikh Makhfouz Aïdara et son frère Cheikh Hadramé, fils de Cheikhna Cheikh Saad Bouh, reposent au cimetière de Guéoul, dans le département de Kébémer (Louga).

    Sous l’impulsion de Cheikh Makhfouz, la confrérie est bien implantée en Casamance (sud) aussi, à Mahmouda Chérif et Darou Khayri notamment, dans le département de Bignona.

    Des soins et des médicaments payés par le khalife et sa famille

    En Mauritanie, la ville de Nimzatt, capitale de la khadriyya en Afrique de l’Ouest, s’est modernisée grâce aux investissements réalisés par les khalifes qui se sont succédé à la tête de la confrérie, selon Momar Mbaye. 

    À Nimzatt se trouve, par exemple, une grande mosquée dont la construction a coûté ‘’plus d’un milliard de francs CFA’’, en plus d’une école, d’un ‘’daara’’ (école coranique), d’un hôpital flambant neuf, où soins et médicaments sont payés par le khalife et sa famille, a dit M. Mbaye.

    La cité possède aussi une boulangerie et bénéficie d’une extension du réseau électrique et d’un accès à l’eau potable. À ces infrastructures s’ajoute une piste de près de 300 mètres menant au cimetière Saalikhina de Nimzatt, où reposent des saints comme Cheikh Saad Bou Abih, selon Momar Mbaye.

    MYK/BK/ESF/AKS

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les explications d’Aïssata Tall Sall sur la vague de libérations de détenus en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les explications d’Aïssata Tall Sall sur la vague de libérations de détenus en exergue

    Dakar, 21 fév (APS) – Les précisions de la garde des Sceaux concernant la vague de libérations de personnes détenues depuis plusieurs mois, à la suite de manifestations ou d’activités politiques, sont évoquées par la plupart des quotidiens parvenus mercredi à l’APS.

    Le ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, a annoncé, lors d’une conférence de presse donnée la veille, que « plus de 500 détenus avaient obtenu la liberté provisoire, soit 344 détenus déjà libérés et 272 autres qui vont suivre dans les jours à venir », rapporte Le Soleil.

    « Ces libérations massives traduisent […] la volonté de l’État de baisser la tension politique », écrit Sud Quotidien sur la base d’explications fournies par Aïssata Tall Sall.

    Les dossiers des personnes concernées ont été examinés « au cas par cas » par les procureurs avant leur libération, note L’Observateur en relayant les propos de la ministre de la Justice.

    « Il n’y a pas eu de […] libération à la tête du client », a-t-elle dit. Une précision relayée par le journal Le Quotidien, lequel rappelle que ces libérations surviennent dans « un contexte politique tendu ».

    « C’est une Aïssata Tall Sall qui s’est présentée en tant qu’avocate, plutôt que sous les habits d’une ministre de la Justice, pour parler notamment de la vague de libérations de détenus ‘politiques »’, commente WalfQuotidien.

    La garde des Sceaux « s’est défendue [des] critiques faites contre la libération en masse, sans procès, des détenus », souligne le même journal, notant que certains ont raillé la procédure « en parlant de ‘journées portes ouvertes des prisons’ ».

    « C’est toujours l’inconnu »

    « Ces libérations, c’est pour désengorger les prisons et lutter contre les longues détentions », insiste la ministre de la Justice, citée par le quotidien Bès Bi Le Jour, selon lequel, c’est le « suspense », s’agissant de l’élargissement des opposants Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.

    Ce sujet n’élude pas totalement les attentes relatives à la nouvelle date de l’élection présidentielle, initialement prévue le 25 février et reportée au 15 décembre prochain par l’Assemblée nationale, une décision annulée par le Conseil constitutionnel.

    Le chef de l’État s’est engagé, vendredi, à « faire pleinement appliquer » la décision prise la veille par le Conseil constitutionnel, qui annule le report de l’élection présidentielle et le décret qu’il a signé, samedi 3 février, pour renoncer à la convocation des électeurs aux urnes.

    La haute juridiction, après avoir jugé que la loi adoptée par l’Assemblée pour reporter l’élection présidentielle du 25 février était « contraire » à la Constitution, a demandé aux autorités concernées, le président de la République notamment, de tenir le scrutin « dans les meilleurs délais ».

    « C’est toujours l’inconnu », en ce qui concerne la nouvelle date, relève Libération, Vox Populi affichant que « 16 candidats se dressent contre ‘le sabotage en cours de l’élection ».

    Le même journal, citant ces candidats, note le « refus du président [de la République] de prendre en charge sa mission régalienne d’organisation d’une élection libre et transparente ».

    « Le fichier électoral, qui devait être disponible à quinze jours du scrutin, a été mis à la disposition d’un seul candidat, Bassirou Diomaye Faye, par l’intermédiaire de son mandataire national, Amadou Ba, vingt-quatre heures avant les autres candidats », écrit WalfQuotidien.

    BK/ESF

  • SENEGAL-POLITIQUE-CRISE / Le PIT appelle à « raffermir l’exception sénégalaise »

    SENEGAL-POLITIQUE-CRISE / Le PIT appelle à « raffermir l’exception sénégalaise »

    Dakar, 20 fév (APS) – Le Parti de l’indépendance et du travail (PIT, majorité) invite « toutes les forces politiques », ainsi que les différents segments de la vie sociale et religieuse du Sénégal, « à cautionner sans réserve » le dialogue préconisé par le chef de l’Etat « pour préserver notre pays du chaos et pour maintenir voire raffermir l’exception sénégalaise en Afrique », indique-t-il dans une résolution de son dernier comité central.

    Le comité central du PIT s’est réuni en session ordinaire le 18 février dernier, pour notamment écouter et discuter d’un « important rapport » de son bureau politique portant « sur l’analyse approfondie de la situation politique nationale marquée par une grave crise politico-judiciaire inédite et complexe, liée à l’élection présidentielle ».

    « Analysant la situation du pays, le comité central constate avec regret que la grave crise politique a été provoquée et nourrie par diverses manœuvres entreprises pour le report de l’élection présidentielle, en violation des dispositions de la Constitution, fondement de la République », peut-on lire dans une résolution.

    Le comité central du PIT « considère que le non-respect des prérogatives des institutions de la République a gravement contribué à la genèse et au développement de cette crise politique », laquelle, « tout en ébranlant la République dans ses fondements, a menacé du coup la stabilité des Institutions, la paix civile et exposé le pays à une aventure dangereuse ».

    En « prenant la pleine mesure des dangers encourus du fait de cette situation aussi grave qu’inédite », il « se réjouit de la sage décision du Conseil Constitutionnel en date du 15 février 2024 », qui « abroge toutes les dispositions non conformes à la Constitution et demande explicitement aux autorités compétentes de tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais ».

    Selon la résolution rendue publique par le comité central du PIT, « cette invite à revenir à la légalité constitutionnelle, actée et acceptée par le président de la République, est une solution de sortie de crise », et « traduit, en même temps, la réalité forte de la prévalence de l’État de droit dans notre pays ».

    Le comité central salue l’engagement du président de la République « à exécuter pleinement la décision du Conseil constitutionnel. Dans le même élan, et pour résorber la crise », il « engage le Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal à participer activement aux initiatives » du chef de l’Etat, « en vue de l’organisation d’une élection présidentielle apaisée, libre, démocratique et transparente ».

    De même, invite-t-il « toutes les forces politiques, celles de la société civile (expression en principe d’une vraie citoyenneté préoccupée de stabilité), les centrales syndicales (soucieuses en toute circonstance de l’intérêt des travailleurs) et les autorités religieuses et coutumières (garantes de la paix sociale et civile), à cautionner sans réserve ce nécessaire dialogue pour préserver notre pays du chaos et pour maintenir voire raffermir l’exception sénégalaise en Afrique ».

    Dans un message radiotélévisé à la nation, le président Macky Sall avait annoncé avoir décidé d’annuler son décret convoquant les électeurs aux urnes pour la présidentielle initialement prévue le 25 février.

    Il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.

    L’Assemblée nationale a voté, deux jours plus tard, une proposition parlementaire reportant le scrutin présidentiel au 15 décembre prochain.

    Le Conseil constitutionnel a jugé contraire à la Constitution la loi reportant au 15 décembre prochain l’élection présidentielle.

    Il a annulé en même temps le décret avec lequel Macky Sall a renoncé à la convocation des électeurs aux urnes pour l’élection d’un nouveau président de la République, le 25 février, tout en invitant les autorités concernées à organiser la présidentielle  »dans les meilleurs délais ».

    BK/ASG

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La présidentielle, sujet cristallisant pour les quotidiens

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La présidentielle, sujet cristallisant pour les quotidiens

    Dakar, 20 fév (APS) – Les sujets relatifs à la présidentielle initialement prévue le 25 février avant d’être reportée, continuent de cristalliser l’intérêt de la presse quotidienne, sur fond de décrispation de l’atmosphère politique.

    Plusieurs quotidiens parvenus mardi à l’APS annoncent que Rose Wardini, l’une des 20 candidats retenus pour cette élection, a finalement décidé de jeter l’éponge. Une décision liée à « ses déboires judiciaires sur sa supposée double nationalité », explique Sud Quotidien.

    Les soupçons autour de la double nationalité supposée de la présidente du mouvement « Sénégal nouveau » avaient conduit la Division des investigations criminelles à convoquer Mme Wardini pour l’entendre, le 2 février dernier.

    Elle a animé une conférence de presse pour annoncer le retrait de sa candidature et promettre que « le jour finira par se lever très bientôt […] » sur cette affaire, rapporte le quotidien L’info. Mme Wardini « entend mettre à la disposition du juge, toutes les preuves de la renonciation à sa nationalité française, attestant de la sincérité de sa déclaration sur l’honneur », ajoute le journal.

    Les quotidiens Libération et Bès Bi Le jour précisent qu’après le retrait de Rose Wardini il ne reste plus que 19 candidats à la présidentielle dont une seule femme, en la personne de Anta Babacar Ngom, « porte-étendard des femmes » à cette élection, indique Walfquotidien.

    Mais si elle renonce à sa candidature, Rose Wardini « exige la tenue du scrutin avant le 2 avril », selon Vox Populi. Il y a aussi que 16 des candidats retenus par le Conseil constitutionnel « mettent la pression sur l’Etat », ajoute le même journal.

    « Après la décision du Conseil constitutionnel en date du 15 févier, annulant la loi et le décret portant report de l’élection au 15 décembre, les acteurs politiques s’interrogent sur la nouvelle date à retenir pour l’organisation du scrutin », écrit Vox Populi.

    « En attendant le chef de l’Etat à qui le dernier mot revient, les spéculations vont bon train », mais les candidats de l’opposition et les organisations de la société civile réunis au sein du F C25, le Front des candidats à la présidentielle, « exigent le respect du calendrier républicain, considérant que le mandat du président sortant finit le 2 avril », rapporte ce quotidien.

    Et Vox Populi d’ajouter que les membres de ce front ont signé un communiqué « pour inviter le président de la République […] à presser le pas pour organiser le scrutin dans les +meilleurs délais+, tel que suggéré par le Conseil constitutionnel ».

    Mais alors que le mandat du président de la République prend fin le 2 avril, « le report du scrutin et la libération annoncée d’Ousmane Sonko ont fait rebattre les cartes », estime le quotidien Enquête.

    « Les cartes se brouillent », affiche cette publication, selon laquelle le dialogue politique « devrait permettre de trouver des consensus forts. C’est la seule issue devant les contraintes posées par le Code électoral ».

    « Ça manœuvre dans tous les sens », affiche de son côté Tribune, en faisant observer que la date de la tenue de la présidentielle « divise la classe politique. L’Assemblée nationale qui prône le dialogue et la redéfinition des règles du jeu est soutenue par certains candidats validés, spoliés et recalés ».

    « Ce camp fait face au nouveau collectif FC 25 qui regroupe 15 candidats qui réclament la tenue du scrutin avant le 2 avril », renseigne Tribune.

    Selon Bès Bi Le jour, ces 15 candidats « exhortent la population à poursuivre la mobilisation pour faire respecter la Constitution », alors que d’autres publications, dont le journal Le Quotidien, reviennent sur la « libération continue des détenus +politiques+ ».

     »Dans le cadre de la supposée pacification de l’espace public, une vaste opération de libération  de détenus est en cours. Pour l’instant, une certaine opacité entoure entoure le processus poussant la ministre de la Justice à briser le silence cet après-midi. Pour le procureur de la République, ce sont bien les juges d’instruction, qui ont signé les ordonnances de mise en liberté », écrit Le Quotidien.

     »Depuis jeudi dernier, des dizaines de détenus dits +détenus politiques+ sortent de prison », un  »vent d’apaisement ayant commencé à souffler » sur le Sénégal, avec la décision du régime en place de « desserrer l’étau autour de ces personnes interpellées » lors de manifestations politiques, indique Les Echos. Mais selon le journal,  »le procédé du parquet pour libérer les détenus » interroge.

    Sans compter que  »leur libération obtenue sur fond de négociations, les détenus politiques ont toujours la même hargne. Ils ne baissent pas les bras, +la lutte continue !+ clament-ils tous », note L’Observateur, qui s’interroge : « Macky Sall aurait-il perdu le pari de la décrispation ? »

    BK/SKS

  • SENEGAL-POLITIQUE-PUBLICATION / Le journaliste Samba Mangane « immortalise » les hommes et femmes de l’exécutif sénégalais depuis 1957

    SENEGAL-POLITIQUE-PUBLICATION / Le journaliste Samba Mangane « immortalise » les hommes et femmes de l’exécutif sénégalais depuis 1957

    Dakar, 16 fév (APS) – Le journaliste Samba Mangane a déclaré que le livre qu’il vient de consacrer aux différents gouvernements du Sénégal depuis 1957, est une manière d’immortaliser les hommes et femmes du pouvoir et de permettre aux nouvelles générations de mettre des noms sur leurs visages.

    Intitulé « Gouvernements du Sénégal de 1957 à 2023 : les hommes et les femmes du pouvoir exécutif », ce livre a été présenté au public, jeudi, à Dakar, au cours d’une cérémonie de dédicace.

     « J’ai écrit ce livre pour rendre hommage et pour immortaliser ces hommes et ces femmes qui ont tout donné à ce pays », a déclaré l’auteur, diplômé du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), l’école de journalisme de l’université de Dakar.

    « Cet ouvrage va permettre à la jeune génération de connaitre et de mettre des noms sur ces figures qui ont servi notre cher Sénégal », a indiqué Samba Mangane, un ancien de la Radiotélévision sénégalaise (RTS, publique).

    Son livre se veut une contribution à la « mémoire collective », parce qu’il retrace l’histoire de tous les gouvernements du Sénégal, à commencer par le premier, formé en 1957.

    « Le premier gouvernement du Sénégal est formé en 1957, il est dirigé par Pierre Lamy, et Mamadou Dia était son vice-président. Il était composé de 11 ministres. Les ministères dits de souveraineté (Finances, Défense, Justice et Affaires étrangères) étaient dirigés par des Français, et le reste par des Sénégalais », a-t-il rappelé.

    Samba Mangane a précisé que 440 personnes ont participé aux différents gouvernements du Sénégal depuis cette date.

    MYK/ALT/BK/AKS

  • SENEGAL-AGRICULTURE-COMMERCIALISATION / A Kaffrine, la campagne de l’arachide pas au niveau espéré

    SENEGAL-AGRICULTURE-COMMERCIALISATION / A Kaffrine, la campagne de l’arachide pas au niveau espéré

    Kaffrine, 9 fév (APS) – La campagne de commercialisation de l’arachide suit son cours à Kaffrine, avec un volume de coques collectées évalué à 3150 tonnes de graines à travers les treize points de collecte ou de vente officiels de la région, à la date du 8 février dernier, a-t-on appris du directeur régional du développement rural (DRDR), Mamadou Badiane. Il se dit optimiste quant à une possible augmentation, à terme, de ce niveau de collecte.

    ‘’A la date d’aujourd’hui [8 février], le volume de coques collecté au niveau des points de collecte est évalué à 3150 tonnes de graines huileries. Et pour les semences, toutes variétés et tout niveau de production confondus, on est à 26 888 tonnes’’, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

    A la mi-janvier, après plus d’un mois de collecte concernant l’huilerie, plus de 1830 tonnes de coques d’arachide avaient été collectés par les opérateurs, dont la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos), selon le DRDR de Kaffrine.

    L’année dernière, en fin mars 2023, ‘’on était à 1165 tonnes de graines huileries et 14 319 tonnes de semences’’, a indiqué le directeur régional du développement rural de Kaffrine, à titre de comparaison.

    ‘’On est vraiment optimiste par rapport à une augmentation éventuelle aussi bien du volume de coques […] que des quantités de semences d’arachide’’ qui seront collectés, a commenté Mamadou Badiane.

    Il note toutefois que les volumes ainsi collectés sont moindres en considération de la dimension agricole de la région de Kaffrine.

    ‘’Ce volume de collecte est très petit pour le moment’’, a-t-il souligné. Il faut quand même compter, selon lui, avec ‘’les quantités autoconsommées, les réserves personnelles de semences qui sont opérées par les producteurs et leurs organisations, les produits transformés et vendus […]’’, etc.

    Au total, la campagne de commercialisation attend encore d’attendre son rythme de croisière dans la région.

    Cela se sent à certains endroits de la ville par exemple, comme au marché central de Kaffrine, où les choses ne bougent que timidement dans les magasins et auprès des opérateurs.

    Il est 10 heures. Une nouvelle journée vient de démarrer dans les allées du marché central de la capitale du Ndoucoumane.

    Dans un coin, des ouvriers sont en train de charger des sacs d’arachide sur un camion benne de seize mètres. Une scène ordinaire qui ne dit pas grand-chose de l’état du marché.

     ‘’Cette année, rien ne marche sur le marché’’, tranche Omar Wilane. ’’Difficile de voir une file de camions, car tout est presque à l’arrêt, il n’y a pas d’arachide’’, se désole-t-il.

    Le décor reste le même un peu plus loin, au niveau des points de collecte non officiels.

    Assis sur une chaise pliante, sous un hangar, à côté de quelques sacs d’arachide, de mil et de maïs bien rangés devant un magasin, Ibrahima Sy, opérateur économique, se dit pessimiste concernant la campagne de commercialisation de l’arachide.

    ‘’L’année dernière, à la même période, c’était un grand rush des camions et de charrettes ici, mais depuis le démarrage de la campagne, c’est très timide, aucune grande activité sur le marché. On reste toute une journée sans charger un camion. C’est vraiment difficile, mais nous essayons de gérer’’, témoigne-t-il.

    El Hadji Diaw, lui, se dit au bord du découragement. ‘’Non seulement nous ne voyons la couleur de l’arachide, mais nous sommes fatigués avec nos nombreuses dépenses’’, dit-il, citant les factures à payer, les remboursements de dette à la banque et les rémunérations des ouvriers engagés durant l’hivernage.

    Des propos corroborés par Badou Bèye, un ouvrier âgé d’une cinquantaine d’années, dont le travail consiste à charger et décharger les camions convoyant de l’arachide, jure que c’est l’une des campagnes les plus timides de son expérience.

    Il affirme ne pas gagner 15 000 francs CFA dans la journée cette année, alors qu’il lui arrivait pendant certaines campagnes passées de se retrouver avec 30 000 francs CFA par jour.

     Les rendements ne sont pas bons cette année, soutient le paysan Gorgui Diallo, la soixantaine et originaire du village de Santhie Moussa, dans la commune de Kahi.

    Ce paysan venu revendre un sac de mil à l’opérateur Ibrahima Sy, pour acheter un sac de riz pour sa famille, assure avoir déjà écoulé toute sa production d’arachide. Un détail supplémentaire de la conjoncture du marché.

    ‘’La campagne de commercialisation ne marche pas bien’’, affirme également Aly Diaw, président de la coopérative de Kahi, selon lequel les points de collecte ‘’ne marchent pas’’ comme ils devraient. Mis à part certains marchands ambulants qui font la navette avec leurs camions, peu d’acteurs s’en sortent, ajoute-t-il.

    Selon cet opérateur, cette situation peut s’expliquer par les impayés que l’État doit aux opérateurs privés.

    Même les femmes dont l’activité consiste à revendre des graines d’arachide disent avoir du mal à s’en sortir.

    Derrière le ‘’marché syndicat’’ de la capitale du Ndoucoumane, juste à côté de la ligne de chemin de fer, des femmes se sont établies cette activité tournant autour du décorticage et de la vente de graines d’arachide.

    Ces femmes soutiennent que leur activité tourne au ralenti depuis le démarrage de la campagne de commercialisation de l’arachide, le 30 novembre dernier.

    ‘’Ce n’est pas encore rentable, contrairement aux années précédentes’’, confie une des femmes trouvées sur place.

    Elle dit avoir déjà dépensé 50.000 francs CFA, sans être sûre de s’en sortir après avoir acheté un sac d’arachide à 30.000 dont elle va revendre les graines sur le marché et engagé d’autres frais.

    CTS/BK/AKS

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens reviennent sur les initiatives appelant au respect du calendrier électoral

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens reviennent sur les initiatives appelant au respect du calendrier électoral

    Dakar, 9 fév (APS) – La livraison de vendredi de la presse quotidienne reste concentrée sur les initiatives lancées par l’opposition et la société civile pour le respect du calendrier électoral. 

    « Sall pressions sur Macky », affiche le journal Le Quotidien, notant dans son commentaire du jour que le président sortant « reste dans le viseur des partis d’opposition, des syndicats et du patronat », suite à sa décision d’abroger son  décret convoquant le corps électoral le 25 février prochain, date initialement prévue pour la tenue de la présidentielle.

    Deux jours après cette annonce faite le 3 février, l’Assemblée nationale, à l’incitation du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) et avec le soutien de la majorité Benno Bokk Yaakaar (BBY), a voté une proposition de loi constitutionnelle reportant cette élection au 15 décembre prochain.

    Le PDS  avait demandé l’instauration d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions de sélection des candidats à la présidentielle, sur la base de soupçons de corruption présumée et de conflits d’intérêts émis contre deux juges du Conseil constitutionnel, juridiction supérieure chargé de l’examen des candidatures à cette élection.

    « Premier test grandeur nature des opposants au report », ce vendredi

    « Comment dialoguer dans ces conditions ? Il faudra ériger rapidement des ponts pour retrouver l’autoroute qui mène vers le consensus pour la tenue du scrutin présidentiel. C’est une Sall pression pour Macky Sall pressé de lâcher du lest ou de trouver une solution à cet écheveau politico-juridique », écrit le commentateur du journal Le Quotidien.

    Il signale que la « campagne de contestations débute aujourd’hui » vendredi avec un débrayage décidé par les enseignants, alors que la plateforme  »Aar Sunu élection » « engage le combat contre le report de l’élection présidentielle », en misant sur « une forte mobilisation des citoyens ».

    Cette plateforme « les invite à se rendre à la prière de ce vendredi en arborant le drapeau national en guise de protestation. Non sans demander aux imams et prêtres de consacrer leurs prêches et homélies [à] ce report », selon Le Quotidien. « +Aar Sunu élection+ prêt à en découdre avec Macky Sall », souligne également Vox Populi.

    L’As pointe un risque de paralysie du système éducatif, Walfquotidien évoquant un « premier test grandeur nature des opposants au report » à l’occasion de ce « vendredi de protestation ». « Toutes les couches socio-professionnelles seront dans la rue aujourd’hui pour protester contre le report de la présidentielle. Cette journée […] s’annonce mouvementée sur l’ensemble du territoire national », indique le journal.

    Les sept sages « en arbitres »

    « Vers un réchauffement du front social », titre Sud Quotidien sur le même sujet. « Des actions sectorielles et des grèves générales en vue », annonce également le quotidien Les Echos, selon lequel la société civile, les enseignants et le patronat « se liguent » contre le report de l’élection présidentielle.

    Ce n’est pas tout, puisque les artistes aussi s’y mettent, du moins certains artistes comme les rappeurs « Didier Awadi, Ndongo D, Ngaaka Blindé, Dip…, qui se sont insurgés [contre le report de la présidentielle] à la suite de Youssou Ndour », star du mbalax, style dominat de la scène musicale sénégalaise.

    Seulement, relève L’Info, « la plupart des artistes, dont des ténors, ont brillé par leur silence ou des réactions très mesurées », ce qui peut s’expliquer par le fait que l’art engagé est « un couteau à double tranchant », analyse le quotidien Enquête, et cela, même si à l’heure des réseaux sociaux,  »la parole des artistes et des leaders d’opinion est attendue par l’opinion publique qui leur exige de prendre position sur tel ou tel sujet », écrit ce journal.

    Il y a aussi la part de la justice, de nombreux quotidiens annonçant que des recours ont été déposés sur la table du Conseil constitutionnel. « Les sages en arbitres », affiche à ce propos Enquête, quotidien selon lequel « 39 députés » de Yewwi Askan Wi « ont saisi le Conseil constitutionnel sur la base de l’article 75 de la Constitution », pour contester la loi constitutionnelle reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain.

    BK

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le report de l’élection présidentielle, le sujet toujours dominant

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le report de l’élection présidentielle, le sujet toujours dominant

    Dakar, 8 fév (APS) – Le report du scrutin présidentiel continue de préoccuper les quotidiens, dont la plupart soulignent dans leur édition de jeudi la volonté de dialogue et d’apaisement du chef de l’État, pendant que l’opposition crée un nouveau cadre de contestation.

    Le Soleil, citant le communiqué du Conseil des ministres tenu la veille, rapporte que le président de la République « a décidé d’engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation, pour préserver la paix et consolider la stabilité de la nation ».

    Macky Sall a fait cette promesse, à l’occasion de la réunion hebdomadaire du gouvernement, après le vote, par l’Assemblée nationale, d’une loi constitutionnelle reportant au 15 décembre prochain la présidentielle initialement prévue le 25 février.

    Le chef de l’État a, au préalable, abrogé le décret convoquant les électeurs le 25 février en invoquant une crise entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, à la suite d’accusations de corruption et de conflit d’intérêts présumés, contre deux membres de cette juridiction par le Parti démocratique sénégalais (PDS).

    Pour en arriver là, le PDS a demandé et obtenu l’instauration d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions dans lesquelles les dossiers de candidature à l’élection présidentielle ont été contrôlés par le Conseil constitutionnel.

    Ce processus a fini par conduire l’Assemblée nationale à reporter l’élection.

    « La grave et accablante accusation de corruption supposée de magistrats [du Conseil constitutionnel] est au centre de toutes les attentions. En plus du fait qu’elle remet en cause la crédibilité du Conseil constitutionnel, cette affaire puante est l’épine dorsale de l’abrogation du décret qui avait convoqué le corps électoral pour l’élection présidentielle à date échue », commente le journal Kritik’.

    « Décrispation »

    Malgré la décision de reporter l’élection, l’opposition compte faire front et continuer à faire campagne comme si de rien n’était, au risque de rendre le climat politique encore plus délétère, avec la poursuite de la contestation et son lot de tensions et d’incertitudes.

    Cette situation a conduit le président sortant à saisir l’opportunité du Conseil des ministres pour une « grande séance d’explications », selon L’Observateur. Macky Sall en a également profité pour renouveler sa confiance au Premier ministre, Amadou Ba, qui reste le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar à l’élection présidentielle, ajoute le même journal.

    « Face aux critiques engendrées par sa décision d’abroger le décret convoquant le corps électoral et le report de la présidentielle au 15 décembre prochain, le président Macky Sall ne compte pas se braquer ou être dans une posture défensive ou de riposte », écrit L’As.

    Il ajoute que le chef de l’État « a […] opté pour l’apaisement » et cherche à « convaincre la classe politique et les forces vives de la nation que son appel au dialogue pour une élection libre et transparente est sincère », alors que la colère de l’opposition ne s’atténue pas.

    Cette dernière reste « vent debout contre Macky Sall », relève le quotidien Bés Bi Le Jour, selon lequel les candidats continuent de hausser le ton et d’exiger « la poursuite du processus électoral », tout en appelant « à une plus large mobilisation ».

    Mais Macky Sall « veut la décrispation », résume ce journal. Sauf que les candidats de l’opposition opposés au report de l’élection viennent de créer le Front des candidats à la présidentielle (FC 25), « dont l’objectif est de faire respecter le calendrier électoral », annonce le journal Le Quotidien.

    « Les candidats [de l’opposition] sonnent la charge », note L’info, Vox Populi titrant : « Colère et mises en garde des candidats de l’opposition ».

    BK/ESF

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens n’en ont pas fini avec le report de la présidentielle

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens n’en ont pas fini avec le report de la présidentielle

    Dakar, 7 fév (APS) – Les quotidiens de ce mercredi continuent de s’intéresser aux suites du report de la prochaine présidentielle, acté lundi par l’Assemblée nationale par l’adoption d’une proposition de loi constitutionnelle fixant au 15 décembre prochain la date de cette élection initialement prévue le 25 février.

    Les députés du groupe parlementaire de la majorité « Benno Bokk Yaakaar » (BBY) ont rencontré les journalistes, mardi, au lendemain de l’adoption de la loi portant report de l’élection présidentielle, pour expliquer « les raisons de leur soutien à la proposition de loi déposée par les députés libéraux », rapporte Le Soleil.

    Les députés BBY, par la voix du président de leur groupe, disent avoir « adhéré à l’initiative » de leurs collègues de « Wallu Sénégal », c’est-à-dire du Parti démocratique sénégalais (PDS), « afin d’apporter la lumière sur +les manquements notés dans le processus électoral+, notamment les soupçons de corruption portés sur deux magistrats du Conseil constitutionnel et sur le Premier ministre Amadou Ba », écrit Le Soleil.

    Le PDS est à l’origine de tout ce processus avec sa demande d’instauration d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions dans lesquelles les dossiers de candidature à l’élection présidentielle ont été contrôlés par le Conseil constitutionnel.

    « L’heure des barricades »

    Le PDS a motivé sa demande en portant des accusations de corruption présumée et de conflit d’intérêts contre deux juges du Conseil constitutionnel, une situation trouble, selon le chef de l’État. Macky Sall est parti de ce constat pour annuler le décret convoquant les électeurs le 25 février prochain.

    Selon L’As, au cours de leur rencontre avec les journalistes, les députés de la majorité ont également évoqué « les tensions survenues lors du vote de la proposition de loi constitutionnelle portant dérogation à l’article 31 de la Constitution sur la date de l’élection présidentielle ». Ils imputent la responsabilité de ces tensions « aux députés de Yewwi Askan Wi et de Taxawu qui, à leurs yeux, cherchent à écorner l’image du Sénégal ».

    « L’heure des barricades », affiche le journal Le Quotidien à sa une, en allusion au dispositif préventif mis en place par les forces de l’ordre pour empêcher tout rassemblement pour contester ce report, alors que les opposants « multiplient les recours devant le Conseil constitutionnel », selon ce quotidien.

    La société civile aussi « monte au front » et « prévoit d’organiser des rassemblements pacifiques pour dénoncer ce report », renseigne le quotidien Enquête, selon lequel les structures concernées mènent en même temps « des consultations auprès des syndicats et des associations pour créer des synergies de lutte ».

    « La révolte des universitaires »

    « Seul contre tous », affiche Walfquotidien au sujet de la situation présente du chef de l’Etat dont la photo illustre la Une du journal. « En décidant de reporter de manière unilatérale l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février » 2024, « Macky Sall s’est mis à dos toute la communauté nationale et internationale », indique le journal.

    Les Etats-Unis, par exemple, « demandent la tenue de l’élection à date » et « invitent le gouvernement à +organiser [l’]élection présidentielle conformément à la Constitution et aux lois électorales », le département d’Etat américain estimant que le vote à l’Assemblée nationale « ne peut être considéré comme légitime compte tenu des conditions dans lesquelles il s’est déroulé », rapporte Vox Populi.

    Alors que les Echos font observer que le front anti-report « s’élargit et se densifie », L’info souligne « la révolte des universitaires », dont l’historien Mamadou Diouf de l’université de Columbia, aux Etats-Unis, et l’économiste et écrivain Felwine Sarr, lui aussi enseignant dans le même pays, à Duke University.

    Ces deux universitaires font partie de la centaine d’intellectuels sénégalais signataires d’un texte collectif dans lequel ils « ont fustigé » le report des élections, « en taillant en pièce l’argumentaire servi par le chef de l’Etat », souligne L’info, pendant que Tribune rapporte des propos du sénateur américain Ben Cardin. Le Sénégal, dit ce dernier, se trouve « sur une voie dangereuse vers la dictature ».

    L’Observateur, pour sa part, s’intéresse aux « autres dégâts du report » de la présidentielle et pointe de « graves menaces sur l’économie nationale et les investissements directs étrangers ». Le journal relève que cette période d’incertitude pourrait amener les investisseurs à exiger une prime supplémentaire sur le risque d’investissement dans le pays ».

    BK/FKS/

     

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le report de la présidentielle fait les choux gras des quotidiens

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le report de la présidentielle fait les choux gras des quotidiens

    Dakar, 6 fév (APS) – Le report au 15 décembre prochain de l’élection présidentielle sénégalaise initialement prévue le 25 février est le sujet le plus présent dans la livraison de mardi de la presse quotidienne.

    L’Assemblée nationale, après « une farouche bataille entre députés de l’opposition et de la majorité », selon Vox Populi, a voté, la veille, une proposition de loi constitutionnelle reportant cette élection. Le vote a eu lieu au bout d’une « folle journée d’empoignades au sein de l’hémicycle », rapporte L’Observateur.

    « C’est passé… » titre ce journal. « Après une dizaine d’heures de débats, l’intervention de la gendarmerie et l’expulsion des députés qui étaient contre, la proposition de loi amendée […] a été adoptée », écrit L’Observateur, précisant que le texte voté est « une dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution ».

    Selon le même journal, au passage, la majorité parlementaire « a encore dicté sa loi en foulant allègrement aux pieds le règlement intérieur de l’Assemblée nationale et les lois constitutionnelles ».

    Vox Populi souligne que les députés de Yewwi Askan Wi et de Taxawu Senegaal (opposition) « ont combattu et bloqué le vote jusqu’à leur expulsion par les gendarmes », une image « insoutenable », déplore le journal.

    « Un accouchement par césarienne »

    « L’Assemblée nationale cautionne », note Sud Quotidien, entre constat et dénonciation, car la présidentielle initialement prévue le 25 février prochain est désormais « fixée au 15 décembre 2024 », comme l’indique le quotidien Le Soleil.

    Le même journal précise que « le président Macky Sall, non partant pour une troisième candidature, garde ses fonctions jusqu’à l’installation du nouvel élu ».

    Les quotidiens rivalisent de formules pour caractériser le vote de ce report « dans une cacophonie totale » à l’Assemblée nationale, selon le mot du quotidien L’As.

    « Le report voté au forceps », note par exemple Libération, Tribune déplorant : « Macky impose au forceps (sic) la prolongation de son mandat. »

    « Le coup de force du duo BBY-PDS », relève L’info en faisant allusion à l’alliance tacite ayant permis le vote de cette loi, entre la coalition de la majorité Benno Bokk Yaakaar et le Parti démocratique sénégalais (PDS), la formation politique de l’ancien président Abdoulaye Wade.

    Le PDS est à l’origine de tout ce processus avec sa demande d’instauration d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions dans lesquelles les dossiers de candidature à l’élection présidentielle ont été contrôlés par le Conseil constitutionnel.

    Le PDS a motivé sa demande en portant des accusations de corruption présumée et de conflit d’intérêts contre deux juges du Conseil constitutionnel, une situation trouble, selon le chef de l’État.

    Macky Sall est parti de ce constat pour annuler le décret convoquant les électeurs le 25 février prochain.

    « Un accouchement par césarienne », dans la douleur donc, constate le quotidien Kritik’ en parlant du report acté par l’Assemblée nationale, alors que Bés Bi Le Jour insiste sur les insultes, les échanges de coups et la réquisition de la gendarmerie, un décor qui, rappelle le journal, renvoie au 12 septembre 2022.

    Cette date correspond à une nouvelle législature, la 14e, et une rentrée parlementaire très mouvementée, marquée par des bagarres, des insultes…

    L’opposition « engage le combat juridique »

    « Peuple trahi ! » s’exclame WalfQuotidien, selon lequel le troisième mandat « est en marche ».

    « La démocratie est abolie au Sénégal », réagit Birame Soulèye Diop, député de Yewwi Askan Wi, cité par Vox Populi.

    D’autres voix, comme celle de la star de la musique sénégalaise Youssou Ndour, dénoncent le report du scrutin présidentiel.

    « Sans équivoque, je ne suis pas d’accord avec le report de l’élection présidentielle. Nos rendez-vous démocratiques s’imposent à nous tous, et le peuple souverain sera le dernier juge », affirme L’info en citant Youssou Ndour, un ancien collaborateur de Macky Sall.

    Les quotidiens annoncent que les opposants au report vont saisir le Conseil constitutionnel d’un recours.

    Libération cite les candidats Bassirou Diomaye Faye, Malick Gakou, Cheikh Tidiane Dièye et El Hadji Mamadou Diao, dit Mame Boye.

    WalfQuotidien fait observer que l’opposition « engage le combat juridique ». « Annuler le décret qui a annulé l’élection présidentielle. C’est l’autre combat de l’opposition », écrit le même journal.

    « Maintenant, le seul obstacle […] semble être les juges du Conseil constitutionnel », dont deux membres sont accusés de corruption, lit-on dans L’As.

    « Ayant perdu la confiance de presque tous les candidats qui veulent participer aux joutes électorales à venir, ils doivent démissionner pour laver leur honneur et permettre la reprise du processus électoral dans les règles de l’art », conclut ce journal.

    BK/ESF