Auteur/autrice : Boubacar Kante

  • SENEGAL-AFRIQUE-MEDIAS / Le Grand Prix de la FAAPA 2022 remis à Abdoulaye Diallo

    SENEGAL-AFRIQUE-MEDIAS / Le Grand Prix de la FAAPA 2022 remis à Abdoulaye Diallo

    Dakar, 23 jan (APS) – Le journaliste Abdoulaye Diallo, de l’Agence de presse sénégalaise (APS), lauréat de l’édition 2022 du Grand Prix de la Fédération atlantique des agences de presse africaines (FAAPA) a reçu cette récompense, mardi, à Rabat.

    Diallo a été récompensé pour son reportage intitulé « Koumpentoum : le commerce comme planche de salut pour d’anciens migrants ».

    La cérémonie de remise du Grand Prix de la FAAPA s’est déroulée en marge de la septième assemblée générale de cette fédération d’agences de presse qui s’est ouverte lundi à Rabat. « L’information africaine : un enjeu de souveraineté majeur » est le thème de cette rencontre.

    Selon un document de la FAAPA, cette réunion de trois jours sera l’occasion pour les directeurs généraux des agences de presse africaines, de plusieurs experts des médias et de personnalités éminentes de la région atlantique de l’Afrique d’examiner les moyens de « renforcer la souveraineté africaine » à l’aide de l’information.

    BK/ESF

     

  • SENEGAL-EDUCATION-PROFIL / Adjaratou Fatou Kébé, « Ndéyou Daara » par l’exemple

    SENEGAL-EDUCATION-PROFIL / Adjaratou Fatou Kébé, « Ndéyou Daara » par l’exemple

    Par Momar Khoulé Ba, correspondant de l’APS à Tivaouane

    Tivaouane, 22 jan (APS) –  Il n’est pas donné à tout le monde d’imposer le nom de son école coranique dans une cité religieuse comme Tivaouane, réputée pour sa haute spiritualité autant que pour la place qui lui est dévolue dans la transmission du savoir islamique au Sénégal. Le symbole devient plus fort dans le cas d’une femme qui ne compte que sur elle-même.

    Adjaratou Fatou Kébé n’est visiblement pas pour rien présidente des « Ndéyou Daara » (marraines des écoles coraniques) de la région de Thiès. Son abnégation donne la mesure de ce qui est nécessaire pour promouvoir et valoriser toujours plus l’enseignement coranique.

    Le Daara Sokhna Oumou Ibrahima Dème, l’établissement qu’elle a fondé à Tivaouane, n’a pourtant vu le jour qu’en 2020. Mais elle a déjà bien pris ses marques. En atteste, la sortie de sa deuxième promotion de « hafiz » (personnes ayant mémorisé le Saint-Coran), le 7 janvier dernier.

    Beaucoup de crédit en si peu de temps donc pour un établissement parti d’un vœu, de presqu’un pacte que sa promotrice a passé avec elle-même devant Dieu. Un vœu exaucé. Un rêve devenu réalité.

    Huit ans avant d’entamer son projet, Adjaratou Fatou Kébé s’était envolée pour le pèlerinage à La Mecque en 2002, avec le vœu secret de solliciter de Dieu qu’il lui facilite l’obtention d’une parcelle pour bâtir l’école de ses rêves.

    « Devant la Kaaba, j’ai demandé à Allah de me faciliter l’obtention d’un terrain pour y ériger un daara », se rappelle-t-elle.

    Ce vœu sera exaucé trois années plus tard. La mise en œuvre du projet n’a plus attendu longtemps avec le démarrage de la phase de construction de l’école. Même si Adjaratou Fatou Kébé y allait de son rythme, ne pouvant compter que sur elle-même.

    « Chaque fois que j’avais de l’argent, j’achetais du ciment et du fer, car j’avais hâte de vivre ma passion. Le combat sera finalement plié en 2020 », raconte-t-elle.

    La phase de construction avait certes mobilisé toute son énergie et celle de ses proches, mais elle était soulagée. Surtout, il lui restait suffisamment d’enthousiasme et de détermination pour avancer.

    Un établissement qui ne compte que sur la « banque d’Allah »

    Le bouche-à-oreille a aussi eu son effet pour faire connaître son « daara » dans lequel elle reçoit d’abord des parents d’horizons divers, qui viennent y inscrire leurs enfants, en mode internat ou externat.

    L’établissement compte désormais quarante pensionnaires filles et garçons, admis sous régime internat, avec plusieurs appartements servant de dortoirs, en plus de deux grandes salles pour les cours.

    Les provisions destinées aux repas sont stockées dans deux grands magasins, transitent ensuite dans une spacieuse cuisine, avant de finir dans les plats des pensionnaires de l’établissement.

    Après avoir mémorisé le saint Coran, certains pensionnaires intègrent l’école française, où « ils ont tous sauté la cinquième », en se faisant inscrire directement au CE1 après le CI, raconte la promotrice de l’école.

    Pour supporter les « nombreuses dépenses » liées au fonctionnement de son « daara », Adjiaratou Fatou Kébé dit ne compter que sur la seule « banque d’Allah ».

    « Je n’ai jamais demandé à personne la moindre aide pour le fonctionnement du Daara, Alhamdoulilahi Rabbil Aalamine (gloire au Seigneur des mondes) ».

    Jusque-là, elle parvient pourtant à prendre en charge les charges fixes liées à la rémunération de ses trois « oustaz » (maîtres coraniques), ses deux « seydas » (institutrices coraniques) et de l’enseignant de français, sans compter celle des cuisinières.

    Elle dit sentir la main de Dieu, se dit guidée par sa grâce, à travers toutes ces bonnes volontés parcourant des centaines de kilomètres pour venir débarquer devant son « daara » des tonnes de riz ou des sacs de sucre et d’oignon, entre autres denrées.

    Adjaratou Fatou Kébé n’oublie pas pour autant de remercier ses parents et proches qui ne cessent de l’épauler depuis le début.

    Elle compte, parmi ses bienfaiteurs, l’opérateur économique Abdoulaye Ndiaye Ngalgou, pour ne citer que ce dernier.

    Adjaratou Fatou Kébé doit aussi beaucoup à certaines de ses connaissances établies en France, dont une femme du nom de Gnilane Diop, basée à Paris et qui lui envoie régulièrement d’importantes quantités de médicaments et lui prodigue moult conseils, en plus de l’appui de son frère, l’universitaire Abdou Aziz Kébé, ancien délégué général au pèlerinage.

    Le souvenir inspirant d’une mère

    Il reste que l’amour de Adjaratou Fatou Kébé pour l’enseignement et la mémorisation du Coran remonte à son enfance.

    Après avoir mémorisé le Coran, elle avait été inscrite à l’école primaire de la cité Lamy de Thiès. Mais cinq ans plus tard, la brillante élève demandait à être orientée dans une école franco-arabe.

    Malgré la réticence de son instituteur, qui ne voulait pas se séparer d’une si bonne élève, la ténacité de la jeune Adjaratou finit par convaincre le père qui, lui-même, enseignait à l’époque l’arabe à l’école primaire de la cité Lamy. Il accéda au souhait de sa fille.

    Une affaire de famille. C’était écrit. D’autant qu’elle semble tenir de sa mère qu’elle entendait souvent psalmodier le Coran pendant son temps libre.

    Adjiaratou Fatou Kébé décrocha son Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) en arabe en 1976. Comme le Baccalauréat arabe n’existait pas encore au Sénégal, elle n’eut d’autre choix que de suivre le parcours de son père.

    Elle est recrutée dans la fonction publique en 1982, avant d’être affectée – ironie du sort -, dans ‘école primaire qu’elle avait quittée pour le cycle franco-arabe.

    Un an plus tard, elle rejoint son mari à Tivaouane où elle officie d’abord à l’Ecole 4 jusqu’en 1992, année de sa mutation à l’Ecole 2, pour y poursuivre sa carrière jusqu’à sa retraite.

    La journée du dimanche 7 janvier dernier restera mémorable pour le Daara Sokhna Oumou Ibrahima Dème, qui a fêté la sortie de sa deuxième promotion de « hafiz ». Devant les parents et l’encadrement de l’école, trois « bouts de bois de Dieu » ont pu réciter intégralement le Coran. Un grand moment de bonheur pour tout le monde.

    L’émotion n’était donc pas en reste, certains parents n’ayant pu contenir des larmes de joie d’entendre ces jeunes voix psalmodiant parfaitement les versets coraniques. Il n’en fallait pas plus pour que des « Allahou Akbar ! » se fassent entendre. À la gloire du Seigneur.

    Des louanges qui ont contribué à électriser un public acquis et reconnaissant à l’endroit de Adjiaratou Fatou Kébé.

    MKB/BK/ADL/ASG

  • SENEGAL-FOOTBALL-SOCIETE / La région de Matam, pourvoyeuse de Lions au grand cœur

    SENEGAL-FOOTBALL-SOCIETE / La région de Matam, pourvoyeuse de Lions au grand cœur

    Par Amadou Thiam, correspondant de l’APS à Matam

    Matam, 22 jan (APS) – La région de Matam se présente comme une des mamelles de l’équipe nationale de football dont plusieurs pensionnaires viennent de cette zone nord du Sénégal depuis quelques années. La Tanière bénéficie bien évidemment du talent de ces sportifs de haut niveau, mais de nombreuses contrées tirent aussi profit des investissements sociaux et autres actions de bienfaisance de ces professionnels du ballon rond.

    Comme le traduit fort bien l’expression anglo-saxonne « Give Back » (Rendre à la communauté), ces internationaux sénégalais au grand cœur sont motivés par le désir d’apporter leur contribution au développement de leur terroir d’origine.

    Ils sont tous binationaux ou presque. Ils ont aussi en commun d’avoir leurs racines dans la région de Matam, une zone traditionnellement d’émigration vers la France, qui a accueilli à partir des années 1960-1970 de nombreux ressortissants de cette partie du Sénégal.

    Ils se sont retrouvés par générations entières dans l’Hexagone, en quête d’une vie meilleure. Ils y ont fondé des familles sans jamais oublier leurs origines et le pays de leurs ancêtres.

    La nouvelle génération de footballeurs en activité ou à la retraite, n’est pas en reste, maintenant et confortant les liens avec leur pays d’origine par diverses actions caritatives, notamment.

    À la suite des Mamadou Niang et autres Moussa Sow, une nouvelle vague continue aujourd’hui de procurer du plaisir aux millions de supporteurs des Lions du football.

    Sur la liste des vingt-sept joueurs appelés par le sélectionneur Aliou Cissé pour cette 34ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Côte d’Ivoire, trois sont originaires de la région de Matam et ont tous la particularité d’être nés et d’avoir grandi en France.

    Kalidou Koulibaly, le capitaine de l’équipe nationale de football, cadre de la « tanière » joue pour le pays de ses parents depuis 2015. Il offre ainsi un exemple d’intégration réussie avec les Lions.

    Avant d’opter pour le Sénégal, le sociétaire d’Al Hilal (Arabie Saoudite) dont les parents sont originaires de Ngano, un village de la commune de Ouro Sidy, dans le département de Kanel, avait porté la tunique bleue chez les moins de 20 ans, totalisant 11 sélections chez les Espoirs français.

    Passé par le FC Metz, « capitaine courage », comme on le surnomme, a évolué en Belgique avant d’atterrir dans le sud de l’Italie, au SS Napoli, en 2014. Il restera dans ce club italien emblématique jusqu’en 2022, avant de rallier Londres et Chelsea en Angleterre. L’Arabie Saoudite l’a accueilli il y a quelques mois après son transfert à Al Hilal.

    « Capitaine » sur le terrain et en dehors

    Personne n’a oublié un moment plus qu’insolite lié à la carrière de Kalidou Koulibaly, quand le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, déclarait, dans l’émission Canal Football Club de la chaine cryptée française Canal+, vouloir convoquer Kalidou Koulibaly, alors que ce dernier avait déjà obtenu le passeport sénégalais. Beaucoup en avait ri, mais cette scène est symptomatique des convoitises dont le Sénégalais faisait l’objet et des nombreuses attentes placées en lui.

    Capitaine sur le terrain, Kalidou Koulibaly impose le respect de la même manière en dehors. En témoignent les nombreuses actions sociales de l’ancien défenseur du club belge KRC Genk en faveur des populations de son village d’origine.

    En juin dernier, avec sa structure « Capitaine Cœur », il a offert une ambulance médicalisée au centre hospitalier régional de Ourossogui, avant d’assister, le même jour, à la cérémonie de pose de première pierre du centre de santé de Ngano.

    Le 4 janvier 2024, avec un de ces partenaires publicitaires, il avait offert 200 casques à des conducteurs de moto « Jakarta » lors d’une cérémonie organisée à Ourossogui, dans le cadre d’un projet dénommé « Un casque, une vie ».

    Une trajectoire dont peut facilement se réclamer Boulaye Dia, natif d’Oyonnax, une commune située en Auvergne-Rhône-Alpes, mais qui a, lui aussi, ses origines dans le même département de Kanel.

    Selon un de ses proches, les parents de l’attaquant sénégalais sont originaires du village de Doundé, dans la commune d’Aouré.

    Il précise que les grands-parents de l’ancien joueur du Stade de Reims et du PVFC Oyonnax sont ensuite partis habiter à Hadobéré, une localité située dans le Dandé Mayo sud et peuplée principalement de Soninkés.

    « Son choix de jouer pour le Sénégal a été personnel. Ses parents n’ont eu aucune influence dans son choix de jouer pour le pays de ses parents », affirme cette source.

    C’est en 2020 qu’il démarre son aventure avec les Lions du Sénégal, totalisant 26 sélections pour six buts, avec à la clé un titre de champion d’Afrique pour sa toute première Coupe d’Afrique des nations, en 2022, au Cameroun, en plus d’une participation à la Coupe du monde la même année au Qatar.

    Boulaye Dia, sociétaire de l’US Salermitana (Italie) depuis 2023, a auparavant évolué en Espagne, à Villarreal CF, après avoir joué au Stade de Reims et à Jura Sud Foot.

    Niang de Thiempeng, Sow de Thiodaye

    Mory Diaw, dont le père est l’actuel maire de la commune de Matam, fait également partie du groupe sélectionné par Aliou Cissé pour défendre les couleurs du Sénégal en Côte d’Ivoire. Diaw dispute ainsi sa première CAN avec la ferme ambition d’aider le Sénégal à conserver son titre continental.

    Fils de l’ancien député Mamadou Mory Diaw, Mory est, lui aussi, né en France, à Poissy, dans le département des Yvelines.

    Âgé de 30 ans, le numéro 23 sénégalais est passé par plusieurs clubs entre la France, la Suisse et le Portugal, dont le Paris Saint-Germain, avant de rejoindre Clermont Foot, en Ligue 1, depuis 2022.

    En visite récemment dans la ville natale de ses parents, Mory Diaw a annoncé vouloir y dérouler des projets sportifs, a-t-on appris d’une source locale, selon qui un fan club Mory Diaw a été installé il y a quelques mois par des jeunes de Matam.

    « Il a beaucoup de projets qu’il veut dérouler dans la région et qui concernent le développement du sport, à travers la construction de terrains de football et l’appui aux équipes locales. Il a aussi une Fondation qui porte son nom, qu’il veut structurer », a fait savoir le président de son fan club, Vieux Sow.

    Avant ces trois joueurs, d’autres dont les parents sont originaires de la région ont porté le maillot du Sénégal.

    Il s’agit de Mamadou Niang, originaire de Thiempeng, un village du Dandé Mayo sud, dans la commune de Ouro Sidy.

    Niang a joué avec beaucoup de joueurs de l’équipe nationale de la génération 2002. Il a disputé au total quatre CAN entre 2004 et 2012, portant même le brassard lors de sa dernière participation, au Gabon et en Guinée Équatoriale.

    L’ancien attaquant marseillais avait côtoyé dans l’équipe nationale du Sénégal Moussa Sow, dont les parents sont originaires du village d’Agnam Thiodaye, toujours dans la région de Matam.

    Sow a évolué à Lille, Rennes, avant de jouer en Turquie. Il a disputé toutes les CAN auxquelles le Sénégal a pris part entre 2012 et 2017.

    Bien que nés en France, ces binationaux sénégalais gardent des relations particulières avec les localités d’origine de leurs parents.

    AT/BK/ABB/ASG

  • SENEGAL-ECONOMIE-ENTREPRENEURIAT / Elevage de « ladoum », un bon filon pour l’emploi des jeunes

    SENEGAL-ECONOMIE-ENTREPRENEURIAT / Elevage de « ladoum », un bon filon pour l’emploi des jeunes

    Dakar, 17 jan (APS) – L’élevage de moutons de race améliorée  »ladoum » est une activité longtemps considérée comme un hobby. Un violon d’Ingres pour fonctionnaire voulant s’occuper les week-ends. L’explosion de cette activité ces dernières années n’était pas spécialement attendue certes, mais cette évolution apporte une nouvelle perspective à la vie de nombreuses personnes qui voient dans ce secteur une niche de création d’emploi.

    Cela tombe bien, les jeunes ne demandent souvent qu’à s’occuper. Il y a cependant que la filière élevage de moutons de race « ladoum » nécessite plus d’organisation pour que ses acteurs puissent atteindre les niveaux de rentabilité escomptés.

    Le Regroupement des éleveurs de Tivaouane pour la promotion de l’élevage ladoum (REPTEL) ne s’y trompe pas. Le REPTEL milite pour l’homologation de cette race améliorée de mouton, afin de mieux positionner le Sénégal sur le marché continental, voire mondial.

    Le REPTEL est à l’initiative d’un Salon de l’élevage dont la sixième édition s’est tenue en janvier à Tivaouane (ouest), où l’élevage de moutons de race « ladoum » est en plein essor, alors que ce département se trouve dans le même temps fortement impacté par l’émigration irrégulière.

    Ils sont nombreux à considérer donc que cette activité offre une alternative pour tous ces jeunes qui rêvent d’ailleurs et d’un hypothétique Eldorado, en contribuant à les retenir sur place.

    Les éleveurs de moutons de race « ladoum » contribuent à créer  »un grand nombre d’emplois », soutient le président de la Fédération nationale des acteurs de la filière ovine (FENAFO), Abou Kane.

    Cette activité contribue à freiner l’émigration irrégulière, « car beaucoup de jeunes sont employés dans les bergeries », dit cet acteur, affirmant que « beaucoup sont devenus des millionnaires avec les moutons ladoum ».

    Il arrive souvent que certains jeunes, après avoir acquis suffisamment d’expérience comme employés de bergeries, se mettent à leur propre compte.

    Abou Kane a un exemple précis en tête et n’hésite pas à le partager : « J’ai une fois prêté un mouton ladoum à un jeune. Au bout de quelque temps, il m’a donné une avance pour que je lui cède définitivement une agnelle. A force de travail, il est devenu autonome en me payant le reliquat. Aujourd’hui, il se déplace avec un véhicule de marque et emploie lui-même des jeunes ».

    Des exemples de réussite par cette activité, Abou Kane peut en donner encore et encore. Il cite volontiers le cas d’un apprenti employé dans des autocars, devenu propriétaire de plusieurs véhicules de transport en commun de marque Tata.

    Il s’appelle Moussa Yade. « Je lui avais prêté une agnelle qui coûtait 700.000 à l’époque, il a sollicité et obtenu les services du géniteur appelé Boy Sérère », qui lui a permis de constituer sa propre bergerie, devenue une référence dans le milieu.

    L’élevage de « ladoum » plutôt que l’émigration irrégulière

    Selon le président de la Fédération nationale des acteurs de la filière ovine, Moussa Yade a récemment vendu un mouton à 10 millions de francs CFA.

    Un jour, raconte-t-il, un de ses clients lui a confié que son fils qu’il voulait voir émigrer lui a plutôt demandé un mouton « ladoum » pour s’engager dans l’élevage. Abou Kane confie avoir fait observer à ce client que c’était peut-être là une voie pour réussir au Sénégal.

    Il a accepté de lui céder une de ses agnelles à 500.000 francs CFA, permettant ainsi à son garçon de s’engager dans cette activité avec laquelle il a pu s’offrir une grande quincaillerie, sans compter qu’il parcourt désormais les salons d’agriculture du monde entier pour vendre ses moutons.

    Il résulte de ces différentes anecdotes que le Sénégal peut bien s’appuyer sur ce secteur pour tenter de résorber le chômage des jeunes, tout en contribuant à rééquilibrer la balance commerciale du pays à travers la limitation des importations de lait et de viande.

    La Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (CNCAS), spécialisée dans la couverture des risques agricoles, est un bon instrument pour arriver à cet objectif, indiquent des acteurs interrogés par l’APS.

     L’apport des assureurs pour booster le secteur

    Selon l’assureur Djibril Diop, l’Etat du Sénégal, depuis le passage de Abdoulaye Wade à la tête du pays (2000-2012), a eu l’intelligence de bâtir un partenariat public-privé ayant impulsé un nouvel environnement avec « des conditions favorables » aux acteurs privés dont les activités peuvent tirer profit de la création de la Banque agricole (LBA) et de la CNCAS.

    L’assureur rappelle que cette dernière a pour mission d’apporter plus de sécurité aux investissements dans des secteurs tels que l’agriculture et l’élevage, de concert avec la Banque agricole.

    La Compagnie nationale d’assurance agricole garantit le paiement d’indemnités à l’éleveur assuré si la mortalité de son bétail est liée aux risques suivants : mort naturelle ou accidentelle et abattage autorisé.

    « Nous faisons aussi du benchmarking, de l’éducation financière car on oriente notre cible vers une stratégie plus porteuse », explique Djibril Diop.

    La CNCAS incite également les acteurs à se regrouper en mutuelles ou coopératives de crédit et d’épargne « pour pouvoir soutenir l’activité et faire face à des périodes de soudure qui les poussent en général à brader leurs marchandises. »

    L’Etat du Sénégal, en subventionnant les primes d’assurance, « fait savoir à l’éleveur et à l’agriculteur qu’il n’est pas seul […] Ce qui est une façon de les autonomiser », selon Djibril Diop.

    MKB/BK/ASG/OID/ASB

  • SENEGAL-MALI-CINEMA-PROFIL / Fatoumata Coulibaly, actrice principale de « Moolaadé » : le personnage et le combat

    SENEGAL-MALI-CINEMA-PROFIL / Fatoumata Coulibaly, actrice principale de « Moolaadé » : le personnage et le combat

    Dakar, 17 jan (APS) – A soixante ans passés, Fatoumata Coulibaly garde cette capacité à se remettre dans la peau de Collé Ardo, personnage principal de Moolaadé, 20 ans après la sortie de ce film, le dernier du cinéaste sénégalais Sembène Ousmane, décédé le 9 juin 2007 à Dakar.

    Le personnage de  »Collé Ardo », incarné par Fatoumata Coulibaly dans ce long métrage consacré à la problématique de l’excision, lui va comme moteur d’un conditionnement, jusqu’à symboliser le combat d’une vie.

    Vêtue d’un boubou traditionnel de couleur beige, assorti d’un foulard noué autour de la tête, Fatoumata Coulibaly, de nationalité malienne, attire l’attention par ses boucles d’oreille qui scintillent. Difficile de ne pas la remarquer, même au milieu de la foule qui se presse à l’entrée de la cinémathèque flambant neuve de Rabat, la capitale du Maroc, où se tenaient les premières Rencontres cinématographiques africaines ‘’Roots Rabat 2023’’ (12 au 16 mars).

    D’une démarche prudente, celle qui est surnommée FC, monte les marches menant au hall et à la salle de la cinémathèque marocaine où s’apprête à être projetées quatre minutes du film Moolaadé, en phase de restauration dans cette structure de l’industrie cinématographique du Royaume chérifien.

    Moolaadé, la consécration

    Une fois dans la salle, la nostalgie et surtout l’émotion transparaissent sur son visage, lorsque les spectateurs, triés sur le volet, se sont mis à applaudir, pour saluer sa présence, autant que pour se féliciter de l’initiative marocaine de restauration de ce film culte du cinéaste sénégalais.

    Sans doute que dans un coin de la mémoire de FC, défilaient en même temps les images du 57e Festival de Cannes de mai 2004. Elle ne pouvait surtout ne pas se souvenir de ce jour où elle avait arpenté, inconnue et presque inaperçue, le tapis rouge et les montées mythiques sur la Croisette, pour suivre la projection de Moolaadé, pour en ressortir subitement vedette et triomphante, sous le crépitement des flashs des photographes et les lueurs des caméras.

    Le film dont elle est l’actrice principale venait d’être consacré à l’applaudimètre, alors que son réalisateur avait décidé de se mettre en retrait ce jour-là pour permettre à son actrice fétiche d’attirer toute la lumière, de recevoir toutes les attentions.

     »Ce jour-là, les spectateurs parmi lesquels Viviane Wade, épouse de l’ancien président Abdoulaye Wade, et leur fille Syndiély, se sont levés dans la salle pour applaudir pendant presque trois minutes. Et lorsque j’ai aperçu des larmes couler sur les joues de certains, je me suis alors dit que j’avais bien travaillé et réussi », raconte la journaliste, réalisatrice et comédienne malienne.

    Une récompense bien méritée pour les sacrifices et les épreuves subies par FC sur les scènes de tournage du film auréolé à la fin du festival de Cannes du prix ‘’Un certain regard’’.

    Elle dit souvent ressasser la séquence de la bastonnade incontournable dans le film, lorsque son mari a été obligé de la fouetter publiquement pour exorciser son refus de livrer quatre jeunes filles que la communauté voulait exciser.

     »Lors du tournage, Sembène a donné le fouet à mon époux dans le film en me chuchotant à l’oreille +ça va faire mal, mais c’est le prix à payer si on veut faire un bon film+ », se remémore-t-elle, en signalant que Gimba, l’acteur incarnant le griot dans le film, avait supplié en vain le réalisateur d’être fouetté à sa place, quitte à faire les retouches nécessaires au moment du montage.

    La seule concession que celui qu’elle appelait affectueusement papa Sembène était prêt à faire était de  »mettre du carton sous ma camisole pour atténuer ma souffrance mais j’avais décliné car il fallait tout accepter pour réaliser un bon film ».

    Le combat contre l’excision, comme une mission paternelle

    Une résilience à la douleur que FC croit avoir acquis après avoir été excisée dans sa tendre enfance, une chose et d’autres qui ont démultiplié son envie d’incarner le personnage de Collé Ardo.

     »C’est un personnage et en même temps un combat puisque les deux sont liés. J’ai été excisée contre la volonté de mon père, un ancien combattant qui a été contraint de céder face à la pression de la famille au sens large », rappelle-t-elle, ajoutant s’être à l’époque refugiée dans l’innocence de l’enfance pour subir cette épreuve. Il lui reste malgré tout comme petit réconfort ces paroles presque prémonitoires de son père :  »Ma fille, lui dit-elle impuissant, je n’y peux rien, c’est la tradition, mais tu verras dans quelques années cette pratique sera abandonnée ».

    Comme si son géniteur lui avait confié, par ces mots, la mission de contribuer au combat contre l’excision.

     »J’ai compris ce que mon papa voulait me faire comprendre, plus tard, lorsque que j’ai commencé à voir des petites mourir des suites d’hémorragies causées par l’excision », fait savoir FC qui, après avoir intégré la Radio nationale malienne, a commencé à faire des reportages pour conscientiser les communautés sur les dangers de l’excision, alors qu’il était encore tabou d’aborder si frontalement ce sujet à la radio comme à la télévision.

     »J’ai commencé à faire des reportages. Je me souviens de celui au cours duquel j’ai recueilli les avis de marabouts et prêtes catholiques qui m’ont dit que la recommandation de cette pratique n’existait ni dans le Coran ni dans la Bible. Ce reportage n’a été diffusé qu’une fois à la télévision avant d’être censuré », confie-t-elle.

    Commence alors pour elle la réflexion sur la nécessité de trouver d’autres formes d’engagement pour faire bouger les choses. Aussi, le choix porté sur elle par Sembène pour incarner l’actrice principale d’un film traitant du thème des mutilations génitales était du  »pain béni ».

     »J’avais commencé depuis un bon moment à mener ce combat contre l’excision. Le fait que Sembène me choisisse comme actrice principale de son film ne pouvait que me ravir. Je sais dire non ! je suis une tête brulée. Lorsque je ne veux pas, je ne veux pas, et pour la cause de la nouvelle génération j’étais prête à me battre », déclare celle qui se défend d’être féministe, se présentant simplement comme une  »militante de la famille ».

     »Le personnage et le combat se sont conjugués et ont donné une force au film. Je suis rentrée dans mon personnage parce que je me suis mise à la place d’une mère qui ne veut pas que ses enfants soient excisées, et j’étais à cette place déjà parce que je luttais contre l’excision après avoir vu dans une famille voisine une fille mourir de ses conséquences », explique la comédienne, surnommée  »la sorcière » par sa grand-mère, en raison de son engagement contre cette pratique.

    Près de vingt ans après la sortie du film, il existe des femmes pour penser et surtout dire que Moolaadé a contribué à faire bouger les choses. FC donne l’exemple de la veuve d’un ancien responsable de la photographie à la Télévision malienne qui lui a fait cette réflexion.

    Quelque chose de proprement gratifiant pour FC, d’autant qu’à Cannes, papa Sembène lui avait confié la promotion du film auprès des communautés, conscient, du reste, que ce long métrage risquait de ne pas passer à la télévision.

     »Fille d’Ousmane Sembène »

     »La cible, c’était davantage les communautés de base. On projetait en plein air et les gens posaient des questions. Il nous arrivait de travailler avec des ONG qui utilisaient le film dans le cadre de campagnes de sensibilisation », a rappelé l’ancienne employée de l’Office de la radiodiffusion télévision malienne (ORTM).

    FC se souvient encore des insultes et autres réprimandes qu’elle recevait dans certains quartiers lors de campagnes itinérantes de projection, des situations difficiles contrebalancées par l’assurance que Moolaadé avait beaucoup contribué à la lutte contre l’excision.

     »Il y a eu beaucoup d’évolutions au Mali et au Burkina où d’ailleurs a été adoptée après le film une loi pour légiférer. L’excision existe toujours mais a perdu en ampleur. Ces dernières années, de nombreux villages ont abandonné la pratique à travers des cérémonies de dépôt de couteaux », dit l’auteure de l’essai  »Paroles de femmes », paru en 2019.

    Que de chemin parcouru par la  »fille d’Ousmane Sembène », restée fidèle à ses principes même après avoir été propulsée au-devant de la scène mondiale, à la faveur de la reconnaissance de la grande qualité de l’œuvre de  »l’Aîné des anciens ».

    Vingt ans après, les idées de la comédienne ont peut-être évolué mais n’ont pas beaucoup changé. Et lorsqu’on lui demande de faire le bilan de cet engagement, elle répond :  »Je m’appelle Fatoumata Coulibaly, tout le monde m’appelle FC. Je suis journaliste, réalisatrice, comédienne, chargée de production à la Télévision nationale du Mali, et je suis la fille adoptive d’Ousmane Sembène ».

    AKS/BK/ADC/OID/ASB

  • SENEGAL-ARMEES-ALERTE / Cinq commandos de la Marine nationale portés disparus

    SENEGAL-ARMEES-ALERTE / Cinq commandos de la Marine nationale portés disparus

    Dakar, 6 jan (APS) – Cinq commandos de la marine sénégalaise sont portés disparus depuis vendredi, après que leur patrouilleur a intercepté, au large de Dakar, un navire suspecté de trafic international de stupéfiants, a appris l’APS de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA).

    « Cinq commandos marins sénégalais sont portés disparus depuis le vendredi 5 janviers à 20 heures. Cela fait suite à l’interception par le patrouilleur de haute mer le Walo, d’un navire suspecté de trafic international de stupéfiants au large de Dakar », informe la DIRPA dans un communiqué.

    Selon le communiqué, au cours de la fouille opérée par l’équipe d’intervention des commandos marins montée à bord, elle « a constaté une ouverture des vannes du navire ».

    Elle soupçonnait que « cette action de sabotage consistant à couler le navire visait à effacer toute preuve de son chargement illicite ».

    Les secouristes de la marine nationale sont parvenus à « récupérer sept éléments de l’équipe d’intervention et les dix membres de l’équipage du bateau incriminé ».

    La marine nationale annonce que les recherches se poursuivent pour retrouver les cinq commandos marins portés disparus.

    MTN/BK

     

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens tirent le bilan du contrôle des parrainages à la prochaine présidentielle

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens tirent le bilan du contrôle des parrainages à la prochaine présidentielle

    Dakar, 6 jan (APS) – Les quotidiens parvenus samedi à l’APS continuent de rendre compte en priorité des travaux du Conseil constitutionnel consacrés au contrôle de la validité des parrainages à la présidentielle du 25 février prochain, de nombreux titres revenant sur le rejet du dossier présenté par l’opposant Ousmane Sonko.

    « Neuf passent, Sonko éliminé », à l’issue du dernier jour des travaux du Conseil constitutionnel, résume le quotidien Le Soleil, selon lequel la première phase du contrôle des parrainages au Conseil constitutionnel a été bouclé vendredi. « A l’issue de l’opération, neufs candidats sont admis d’office », d’autres ont 48 heures pour compléter leurs dossiers, tandis que plusieurs des 93 postulants ont été recalés.

    Le cas de l’opposant Ousmane Sonko, leader du parti dissout Pastef-Les patriotes, semble le plus marquant aux yeux des journaux, qui reviennent largement sur le rejet du dossier de candidature du maire de Ziguinchor, déclaré « incomplet » par le Conseil constitutionnel.

    « Sonko écarté », affiche le quotidien L’As à ce sujet. « Le coup de grâce », estime L’info. « Ousmane Sonko définitivement recalé », affirme Les Echos.  « Sa candidature invalidée par le Conseil constitutionnel, Ousmane Sonko médite, du fond de sa cellule, sur son sort actuel », commente le journal Le Quotidien.

    « Le terminus où l’a conduit son parcours électoral a été parsemé d’embûches et de pièges qu’il s’est créés lui-même, et qui se sont refermés sur lui. La base de ceux-ci reste ses virées nocturnes à Sweet Beauty », ajoute Le Quotidien, en allusion à l’affaire relative aux accusations de viols portées à son encontre par une employée d’un salon de massage dakarois.

    Refonte de la stratégie de l’ex parti Pastef

    Dans cette affaire, la justice, dans une décision rendue le 1er juin dernier, avait acquitté l’opposant des faits présumés de viols, mais l’a condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».

    Arrêté le 28 juillet, Ousmane Sonko a été inculpé trois jours plus tard de huit chefs d’accusation, dont celui d’appel à l’insurrection.

    Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, etc.

    Plusieurs quotidiens rapportent que même son dossier de candidature invalidé, M. Sonko et ses avocats ne disent pas leur dernier mot et annoncent un recours. Vox Populi, parmi d’autres quotidiens, précise que le Conseil constitutionnel sera saisi d’un recours dès que le rejet de son dossier sera notifié à son mandataire.

    « Plans de survie », peut-on ainsi lire à la une de Bès Bi Le Jour. « Les avocats du candidat Sonko ne lâchent pas prise. De l’avis de Me Ciré Clédor Ly, ils comptent déposer un recours afin que l’opposant + puissent participer à la présidentielle+ ». Sans compter que le camp du maire de Ziguinchor mise sur Habib Sy, Cheikh Tidiane Dièye et Diomaye Faye « pour le sauvetage du +projet+ » porté par l’ex-parti Pastef-Les Patriotes.

    « Le rejet du dossier de candidature d’Ousmane Sonko par le Conseil constitutionnel est susceptible d’entraîner une refonte de la stratégie de l’ex parti Pastef. L’option des cadres de [cette formation dissoute] d’envoyer ou de +parrainer + plusieurs candidatures vise à s’assurer de la présence d’un membre de la galaxie Pastef à la présidentielle. Un moyen de contourner l’invalidation de son leader Ousmane Sonko », analyse le quotidien Enquête.

    Plus généralement, L’Observateur note que la liste des candidats à la présidentielle du 25 février prochain « risque d’être longue, avec plusieurs concurrents face à Amadou Ba, candidat de la majorité au pouvoir. Cette pluralité de candidats de l’opposition présente aussi bien des avantages que des inconvénients, pour les deux camps », ajoute le journal.

    « Encore des épines sous le pied », titre Walf quotidien, en s’intéressant à trois candidats – Habib Sy, Karim Wade, Déthié Fall – qui ont certes passé l’étape du contrôle des parrainages, mais qui sont « encore loin du bout du tunnel ». Il reste encore à ces candidats « un saut pour espérer prendre part à la prochaine présidentielle de 2024. Ils risquent d’être bloqués par leur passé pénal ».

    BK

     

     

     

  • SENEGAL-ECONOMIE / Financements ESG : Dakar a émis des obligations de l’ordre de 295 milliards CFA (officiel)

    SENEGAL-ECONOMIE / Financements ESG : Dakar a émis des obligations de l’ordre de 295 milliards CFA (officiel)

    Dakar, 28 déc (APS) – Le Sénégal a réalisé  »des avancées » dans les financements de type ESG (environnementaux, sociaux et gouvernance) pour lesquels le pays a émis des obligations de l’ordre de 295 milliards de francs CFA dont il attend des ressources pour l’année 2024, a déclaré, jeudi, à Dakar, le directeur général de la comptabilité publique et du trésor (DGCPT), Cheikh Tidiane Diop.

    Les émissions de type ESG, apparues de cela il y a quelques années, sont destinées à financer des projets environnementaux, sociaux ou de gouvernance.

     »Le Sénégal a fait des avancées dans les financements ESG au niveau de la zone africaine et s’est doté déjà d’un cadre ESG qui a été homologué et validé par les institutions internationales », a-t-il indiqué.

    Il intervenait au cours d’un panel organisé par la direction générale de la comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) sur le thème  »Promotion des financements ESG : enjeux et rôles des services de la DGCPT ».

    Le document-cadre du Sénégal portant sur les financements de type ESG a été élaboré suite à  »une revue concluante » de l’agence de notation financière Moody’s, a-t-on appris lors de ce panel tenu au CICES, le Centre international du commerce extérieur du Sénégal, dans le cadre de la Foire internationale de Dakar (FIDAK).

    Cheikh Tidiane Diop a rappelé que les financements de type ESG  »sont arrimés au triptyque environnement, social et gouvernance ».

     »Environnement, c’est des questions de changement climatique, société fait référence aux secteurs tels que la santé, l’éducation et l’accès aux services sociaux de base, et gouvernance renvoie à l’imputabilité, la transparence dans la gestion des ressources publiques », a-t-il expliqué, avant de préciser que  »les financements ESG sont réservés essentiellement aux projets verts ».

     »Le Trésor, relève-t-il, est souvent connu dans sa logique de paiement des dépenses publiques, mais très peu connu dans sa mission de mobilisation des ressources de financement des politiques publiques ».

     »Au titre de l’année 2023, il était attendu, en termes de mobilisation de ressources, un paiement de deux mille six cent quarante-deux milliards de francs CFA en couverture du déficit budgétaire et du financement des politiques publiques », a signalé le directeur général de la comptabilité publique et du trésor.

    L’inspecteur du Trésor Aliou Diouf est revenu sur les défis auxquels le Sénégal se trouve confronté dans le cadre des financements ESG.

    Le Sénégal fait face  »à une forte vulnérabilité au réchauffement climatique des écosystèmes et une hausse des émissions de Co2 », a-t-il souligné.

    Il a rappelé qu’avec  »l’exploitation effective du pétrole par le Sénégal, le niveau des émissions de CO2 pourrait connaître une hausse substantielle ».

    Aliou Diouf a signalé que le Sénégal a mis en place  »le PSE vert », conçu comme  »un plan stratégique de promotion de la croissance verte et résiliente au changement climatique ».

    LBD/ALT/BK/OID

  • SENEGAL-UNIVERSITE-COMMEMORATION / La nouvelle génération invitée à s’approprier la pensée de Cheikh Anta Diop

    SENEGAL-UNIVERSITE-COMMEMORATION / La nouvelle génération invitée à s’approprier la pensée de Cheikh Anta Diop

    Dakar, 21 déc (APS) – Le recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Ahmadou Aly Mbaye, a appelé, jeudi, la nouvelle génération à s’approprier la pensée de Cheikh Anta Diop pour ‘’faire face aux défis actuels auxquels l’Afrique est confrontée’’.

    S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture du centenaire du savant et historien sénégalais, M. Mbaye estime que ‘’la tâche qui incombe à la nouvelle génération consiste à s’approprier la pensée de Cheikh Anta Diop pour faire face aux défis de notre temps’’.

    « À travers les panels, colloques et expositions qui se tiendront tout au long de ce centenaire, nous sommes appelés à sortir des sentiers battus et à examiner de manière critique l’œuvre de Cheikh Anta Diop et à imaginer la manière dont ses idées peuvent éclairer les défis du 21ᵉ siècle », a déclaré le recteur de l’UCAD.

    « Cheikh Anta Diop, cent ans après : les défis de la reconstruction d’une pensée audacieuse pour l’Afrique » est le thème choisi pour ce centenaire.

    Selon Ahmadou Aly Mbaye, cette commémoration « offre une occasion pour renforcer les liens entre les différentes disciplines pour ainsi favoriser la collaboration entre les différentes branches du savoir ».

    « Nous nous trouvons dans une période cruciale de l’histoire où l’éducation, la recherche et l’engagement politique sont plus que jamais nécessaires pour relever les défis auxquels l’Afrique est confrontée », a-t-il souligné.

    Il appelle les jeunes élèves et étudiants à « perpétuer » les idées de Cheikh Anta Diop « pour contribuer à l’éducation, à la recherche et à la construction d’une Afrique unie et prospère ».

    « Cheikh Anta Diop était un homme d’une polyvalence académique exceptionnelle et nous sommes appelés à émuler son esprit d’ouverture et d’exploration dans nos domaines d’expertise respectifs », a dit Ahmadou Aly Mbaye.

    Il ajoute que « les institutions, telles que l’UCAD, doivent dans le contexte actuel s’engager à la formation de leaders africains conscients de leur héritage culturel et engagés dans la résolution des problèmes contemporains ».

    « Faisons de ce centenaire un moment mémorable, un catalyseur de changements intellectuels et une étape cruciale dans la construction d’une Afrique forte, audacieuse et résolument tournée vers l’avenir », a lancé le recteur de l’UCAD.

    LBD/BK/MTN

     

     

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le dernier rebondissement du « feuilleton » Sonko en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le dernier rebondissement du « feuilleton » Sonko en exergue

    Dakar, 15 déc (APS) – La décision du Tribunal hors classe de Dakar annulant la radiation de l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales est le sujet le plus en vue dans les journaux reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise.

    Un juge du Tribunal hors classe de Dakar a annulé la radiation de l’opposant Ousmane Sonko des listes électorales après l’avoir jugé ‘’illégale’’, une décision confirmant celle initialement rendue par le Tribunal d’instance de Ziguinchor (sud) en faveur du candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 février prochain.

    Le 17 novembre, la Cour suprême avait annulé et cassé cette décision favorable à M. Sonko.

    La juridiction supérieure a en même temps renvoyé les deux parties devant le Tribunal hors classe de Dakar.

    Devant ce juge, les avocats d’Ousmane Sonko ont plaidé sa réintégration dans le fichier électoral, sans laquelle sa candidature ne peut pas être recevable.

    “Sonko obtient gain de cause’’, titre le journal Vox Populi, selon lequel le juge Racine Thione a confirmé son collègue Sabassy Faye du Tribunal de grande instance de Ziguinchor.

    “Par deux fois, la justice sénégalaise a tranché et donné raison à Ousmane Sonko. Il est temps que l’Etat abdique. Ce ne serait ni honte ni désolation, mais grandeur et sagesse’’, rapporte Vox Populi, en citant Me Ciré Clédor Ly, l’un des conseillers de l’opposant sénégalais.

    “Sonko réintégré’’, mentionne Sud Quotidien à sa Une. “Le juge Ousmane Racine Thione casse la mesure de radiation dans les listes électorales prise contre Ousmane Sonko’’, rapporte le journal qui met en évidence les photos des juges de Ziguinchor et Dakar.

     “Suite et pas fin’’

    Pour l’As, l’opposant Ousmane Sonko a tout simplement gagné la bataille d’instance. “Le verdict lui est favorable. Mais Ousmane Sonko n’était pas au palais de justice pour savourer sa victoire contre l’Etat du Sénégal avec ses collaborateurs’’, a fait remarquer le journal l’As.

    Pour le journal Le Quotidien, la réintégration d’Ousmane Sonko sonne comme une autre étape dans le long feuilleton judiciaire opposant l’Etat à l’opposant. “Saison 2 à la Cour suprême’’, titre Le Quotidien via sa manchette.

    La publication annonce que l’Etat du Sénégal va se pourvoir en cassation. “Dans un communiqué rendu public, les conseils de l’Etat du Sénégal entendent user de leur droit de recours par l’introduction d’un pourvoi en cassation’’, signale Le Quotidien.

    D’où ce titre du journal Enquête : “Suite et pas fin’’. Il cite, à ce sujet, Me El Hadji Diouf, membre du pool d’avocats de l’Etat. “Nous avons assisté à la décision d’un juge inférieur qui défie un juge supérieur. Nous allons faire un pourvoi en cassation’’, dit l’avocat.

    “La justice garde la tête haute’’

    Cette situation fait dire au journal Le Soleil que “les délai et procédure jouent contre Ousmane Sonko’’.

    Citant les avocats de la partie civile, Le Soleil fait observer que l’opposant Ousmane Sonko “reste radié des listes électorales jusqu’à ce que la cause soit définitivement jugée’’. La publication signale que M. Sonko est “prisonnier des délais pour participer à l’élection présidentielle’’.

    Pour Sud Quotidien cette “victoire’’ d’Ousmane Sonko permet à la justice de garder la tête haute.

    “Même s’il est vrai qu’une justice parfaire n’existe pas, il est aussi certain que la justice sénégalaise continue de jouer pleinement son rôle, malgré les attaques dont les magistrats font l’objet de la part des hommes politiques […]’’. Il note que ‘’le verdict rendu par le tribunal hors classe de Dakar en est une parfaite illustration’’.

    MTN/BK