Auteur/autrice : MF

  • SENEGAL-EDUCATION / Le Sénégal est encore loin de l’ODD 4 (expert)

    SENEGAL-EDUCATION / Le Sénégal est encore loin de l’ODD 4 (expert)

    Dakar, 10 fév (APS) – Le Sénégal demeure éloigné du quatrième objectif de développement durable des Nations unies, au regard des résultats engrangés par le pays du point de vue de l’accès à l’éducation et de la qualité de cette dernière, juge l’expert Mamadou Ndoye.

    L’objectif de développement durable 4 (ODD 4) des Nations unies vise d’ici à 2030,  à garantir l’accès à tous et toutes à une éducation équitable, gratuite et de qualité à travers toutes les étapes de la vie, en éliminant notamment les disparités entre les sexes et les revenus. Il met également l’accent sur l’acquisition de compétences fondamentales et de niveau supérieur pour vivre dans une société durable.

    Le Sénégal ‘’fait partie des pays éloignés de l’objectif [de développement durable des Nations unies relatif à l’éducation]’’, a-t-il avancé dans un entretien accordé au prochain numéro du magazine Vitrine de l’Agence de presse sénégalaise.

    ‘’Il y a des pays très éloignés de l’objectif, des pays éloignés, des pays proches et des pays qui ont atteint l’objectif. Nous, on fait partie des pays éloignés de l’objectif’’, a dit l’ancien ministre de l’Éducation de base et des Langues nationales.

    Selon Mamadou Ndoye, ‘’tant qu’il y aura des enfants non scolarisés, nous ne pouvons pas atteindre [l’ODD 4]’’, sans compter que l’équité ‘’est une dimension de l’ODD 4, et nous ne l’avons pas’’.

    ‘’Il y a des inégalités telles dans le système aujourd’hui, notamment les inégalités géographiques et les inégalités sociales, que l’on ne peut pas dire qu’il y a des chances égales’’, a-t-il fait valoir.

    De même, concernant la qualité de l’éducation, ‘’les dernières évaluations internationales que nous avons eues, montrent qu’en ce qui concerne le PASEC’’, le Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN, ‘’plus de 35 % des enfants de CM2 ne maîtrisent pas les mathématiques de base et plus de 25 % ne savent pas lire […]’’, relève Mamadou Ndoye.

    ‘’Des enfants qui font 6 ans et qui n’arrivent pas à lire et calculer, c’est énorme. Et ces évaluations ne montrent en réalité que le sommet de l’iceberg, donc c’est beaucoup plus grave’’, a-t-il ajouté.

    ‘’Si on cherchait la compréhension conceptuelle comme le PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) l’a fait au Sénégal, 85% des enfants de CM2 n’avaient pas réussi. Donc, si on s’intéresse aux dimensions accès pour tous et dimension qualité et équité, qui sont les dimensions principales, on est encore loin de l’ODD 4’’, tranche-t-il.

    ‘’Depuis 1961, nous répétons les mêmes choses, nous n’avançons pas et nous ne nous posons pas la question de savoir pourquoi. Nous n’avançons pas car nous refusons de sortir de la boite, et tant que nous resterons enfermés dans cette boite, qui est la boite de l’école néocoloniale ou coloniale, nous n’allons jamais nous en sortir’’, a-t-il conclu.

    MF/BK

  • SENEGAL-AFRIQUE-TECHNOLOGIES / L’acculturation à l’IA, remède contre de potentielles expérimentations inadaptées (spécialiste)

    SENEGAL-AFRIQUE-TECHNOLOGIES / L’acculturation à l’IA, remède contre de potentielles expérimentations inadaptées (spécialiste)

    Dakar, 7 fév (APS) – L’acculturation à l’intelligence artificielle (IA) peut permettre aux pays africains de faire face à toute tentative d’expérimentation non réglementaire de cette nouvelle technologie sur le continent, a soutenu le président de l’Association sénégalaise pour l’intelligence artificielle (ASIA).

    « Le constat que nous avons est que la plupart des dirigeants des pays africains n’ont pas une réelle conscience des opportunités offertes par l’IA. Il faut donc les acculturer par rapport à l’IA, les convaincre réellement de l’intérêt et de la nécessité pour chaque pays africain d’embrasser cette technologie et de mettre en place des actions concrètes pour la maitriser dans toute sa chaine de valeur », a dit Seydina Moussa Ndiaye.

    « Imaginez, par exemple, que l’on veuille tester de nouvelles molécules ou bien qu’on veuille expérimenter de nouvelles procédures alliant nanotechnologie et IA, l’endroit le plus favorable serait là où le cadre réglementaire ou les dispositifs de contrôle ne sont pas assez mûrs. L’Afrique est donc très exposée de ce point de vue », a-t-il ajouté dans un entretien avec le magazine Vitrine de l’APS, dont le prochain numéro porte sur l’éducation.

    Selon cet expert en IA, enseignant-chercheur à l’université numérique Cheikh Hamidou Kane, la quatrième révolution industrielle ne concerne pas seulement le développement fulgurant de l’IA, elle coïncide aussi avec la maturité d’autres technologies comme la nanotechnologie, la biotechnologie, l’Internet des objets, l’impression 3D et d’autres technologies de pointe.

    Seydina Moussa Ndiaye affirme que dans un tel contexte guidé par la convergence des technologies pour la résolution des problèmes de l’humanité, il n’est pas exclu de voir de plus en plus des recherches orientées vers la combinaison de ces différentes technologies.

    Aussi devient-il nécessaire de « passer par une phase d’expérimentation » dans le processus de découverte de nouvelles approches, surtout que depuis la pandémie de la COVID-19, « l’utilisation de l’IA dans la recherche est de plus en plus valorisée ».

    M. Ndiaye a insisté sur l’urgence, pour les pays africains, de participer activement aux différentes discussions internationales sur la gouvernance de l’IA, estimant que « le principal levier est la prise de conscience des décideurs politiques au niveau africain ».

    « Le gros goulot d’étranglement est en effet au niveau des pouvoirs publics et au niveau le plus haut, car certaines décisions stratégiques ne peuvent se faire qu’à ce niveau-là et tous les autres leviers dépendront de ce levier », a-t-il insisté.

    Seydina Moussa Ndiaye est le seul Sénégalais coopté parmi les 38 experts du comité consultatif de haut niveau sur l’IA mis en place par le secrétaire général des Nations unies et qui a proposé plusieurs recommandations contenues dans un rapport datant de septembre 2024.

    MF/BK/ASG/ADL

  • SENEGAL-EDUCATION-INFRASTRUCTURES / Résorption des abris provisoires : vers la signature d’une convention entre les ministères de l’Éducation et des Forces armées (ministre)

    SENEGAL-EDUCATION-INFRASTRUCTURES / Résorption des abris provisoires : vers la signature d’une convention entre les ministères de l’Éducation et des Forces armées (ministre)

    Dakar, 7 fév (APS) – Le ministère de l’Éducation nationale va signer « prochainement » un partenariat avec celui des Forces armées pour la résorption des abris provisoires, qui servent de salles de classe dans certaines localités du pays, annonce Moustapha Guirassy dans une interview accordée au prochain numéro du magazine Vitrine de l’Agence de presse sénégalaise.

    « Très prochainement, dans les prochains jours, nous allons signer une convention avec les Forces armées pour justement la résorption des abris provisoires en mettant à contribution le Génie civil militaire », a dit le ministre de l’Education nationale.

    Il a fait état d’un problème de planification dans ce domaine, surtout avec la poussée démographique, qui amène certains villages ou localités reculées à recourir à la construction d’abris provisoires en attendant la construction d’écoles.

    « Bien sûr, on va vers la résorption, mais il sera difficile d’avoir zéro abri provisoire dans la mesure où si on ne règle pas la question de la planification qui doit être corrélée avec celle de  la démographie, il y a certains qui vont toujours s’empresser dans la construction d’abris provisoires », a souligné Moustapha Guirassy.

    Il a assuré que le département ministériel dont il a la charge va s’orienter vers « des actions vigoureuses » pour résoudre ce problème grâce à un partenariat avec l’armée qui a été d’un grand appui dans le passé pour la gestion des inondations des salles de classe et qui a permis l’effectivité de la rentrée scolaire 2024-2025.

    Lors du Conseil des ministres du 2 octobre 2024, le chef de l’Etat avait annoncé le lancement, dans les meilleurs délais, d’un vaste programme de résorption des abris provisoires et de réhabilitation des établissements scolaires.

    A la suite de cela, le Premier ministre Ousmane Sonko, dans sa déclaration de politique générale prononcée le 27 décembre dernier, avait annoncé que tous les abris provisoires seront résorbés d’ici à 2029.

    Le dernier recensement de décembre 2024 fait état de 7 222 abris provisoires sur tout le territoire national.

    Dans l’entretien qu’il a accordé à Vitrine, le ministre de l’Éducation a également abordé la question de la qualité des infrastructures scolaires, invitant le secteur privé national à un « sursaut de patriotisme, de valeur, d’éthique, de loyauté et de professionnalisme » dans la construction et la gestion des ouvrages, qui remplaceront les abris provisoires.

    MF/FKS/ABB/SBS/BK/ASG

  • SENEGAL-ESPAGNE-COOPERATION / La migration circulaire, une alternative à l’émigration irrégulière, selon les autorités sénégalaises

    SENEGAL-ESPAGNE-COOPERATION / La migration circulaire, une alternative à l’émigration irrégulière, selon les autorités sénégalaises

    Dakar, 5 fév (APS) – Pour lutter contre l’émigration irrégulière de ses ressortissants, le Sénégal a signé, depuis 2006, des partenariats avec l’Espagne, la France et l’Italie dans le cadre d’une gestion concertée de ce fléau, qui cause beaucoup de décès et de disparitions parmi les nombreux candidats au départ.

    C’est dans cette optique que Dakar a conclu en 2021 avec Madrid le programme de migration circulaire, présenté par les autorités sénégalaises comme une alternative à la migration irrégulière, et renouvelé en août 2024, lors de la venue du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez dans la capitale sénégalaise.

    Cet accord vise à ‘’garantir des mouvements migratoires sûrs, ordonnés et réguliers’’, selon le ministère espagnol du Travail.

    La migration circulaire consiste à envoyer des jeunes Sénégalais, âgés de 18 à 35 ans, en Espagne, pour y effectuer des travaux saisonniers pour une durée de trois mois.  

    ‘’Selon les termes de l’accord, ils peuvent travailler en Espagne au maximum 9 mois sur 12 selon les résultats’’, a précisé Amadou Cherif Diouf, le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur.

    Pour l’année 2025, 250 candidats seront choisis après un dépôt de dossier en ligne du 5 février à 8 heures vendredi 7 février 2025 à 18 heures.

    La dématérialisation de la procédure a été décidée après les scènes, devenues virales sur les réseaux sociaux, de plusieurs dizaines de postulants prenant d’assaut les bureaux d’assistance, d’orientation et de suivi (BAOS) de Dakar et de Ziguinchor (sud), par exemple.   

    En fin janvier, c’est-à-dire avant la digitalisation de la procédure, 10 000 candidatures ont été déposées en seulement quarante-huit heures. Une situation qui traduit l’ampleur du chômage au Sénégal où le taux de chômage s’est établi à 20,3 % au troisième trimestre 2024, dont près de 33% de femmes et près de 12% d’hommes, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).

    Un programme qui existe depuis 2001

    Présenté comme une alternative à la migration irrégulière, le programme de migration circulaire entre le Sénégal et l’Espagne génère des avantages certains, selon le coordonnateur national des BAOS.

    ‘’Les migrants de ce programme peuvent revenir avec près de 6 millions de FCFA. Certains ne veulent même pas repartir, car ils reviennent le plus souvent avec des projets qu’ils sont prêts à dérouler au Sénégal’’, confiait Khadim Bamba Fall au quotidien gouvernemental Le Soleil.

    Mieux, disait dans le même journal, le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, pour la campagne en cours, au moins 370 personnes rentrés au pays, seront recrutés.

    La migration circulaire n’est pas en soi inédite au Sénégal. Des accords similaires avec celui signé avec l’Espagne ont été conclus avec l’Arabie saoudite, le Koweït ainsi que la France, sous les présidences d’Abdoulaye Wade (2000-2012) puis de Macky Sall (2012-2024).

    Des experts soulignent toutefois la nécessité de la promouvoir pour la valoriser davantage, en l’inscrivant dans un schéma plus global de coopération dans la gestion des flux migratoires et de promotion d’une mondialisation de la main-d’œuvre.

    Ils préconisent également une meilleure coordination internationale, des investissements dans l’emploi local et une gestion transparente.

    MF/SBS/ABB/OID

  • SENEGAL-MONDE-MEDIAS-REGULATION / Alioune Sall prône une approche sous-régionale pour endiguer la désinformation en ligne

    SENEGAL-MONDE-MEDIAS-REGULATION / Alioune Sall prône une approche sous-régionale pour endiguer la désinformation en ligne

    Dakar, 29 jan (APS) – Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN), Alioune Sall, a appelé les instances francophones de régulation des médias à adopter une démarche sous-régionale pour endiguer la désinformation en ligne.

    ‘’Il s’agit de porter une réflexion sous-régionale pour relever les défis liés à la régulation des médias face au phénomène de la désinformation en ligne’’, a déclaré Alioune Sall, cité dans un communiqué parvenu à l’APS.

    Le ministre s’exprimait ainsi, mardi, au cours de la cérémonie de clôture de la huitième Conférence des présidents du Réseau francophone des régulateurs des médias (REFRAM), qui s’est tenue du 27 au 28 janvier, à Dakar.

    Cette rencontre de deux jours dans la capitale sénégalaise a porté sur le thème: ‘’Poursuivre le dialogue entre les régulateurs et les plateformes numériques’’.

    ‘’Nous avons l’obligation de faire face aux dérives en ligne et de nous doter d’outils sophistiqués pour protéger nos populations’’, a également indiqué le ministre, qui a rappelé que le Sénégal est en instance de se doter d’une nouvelle autorité de régulation des médias qui prendra en compte les outils numériques d’information et de communication.  

    ‘’Le gouvernement du Sénégal, à l’ère du New Deal Technologique, adossé à la Stratégie Nationale de Développement (SND 2025) et arrimé à l’Agenda de Transformation Vision 2050, s’est résolument engagé à apporter des innovations dans la régulation des médias’’, a notamment dit Alioune Sall dans le communiqué.  

    Hôte de cette huitième édition de la Conférence des présidents du REFRAM, le Conseil national de régulation des médias (CNRA), qui occupe désormais la présidence de cette instance mondiale, est en phase avec la volonté de réforme exprimée par les pouvoirs publics sénégalais.   

    ‘’Le Sénégal entend aujourd’hui accélérer les réformes pour élargir les compétences de la future instance de régulation aux plateformes numériques, mais aussi à la presse écrite et en ligne, en renforçant les ressources et les moyens dont elle disposera’’, a souligné Mamadou Oumar Ndiaye, président du CNRA cité dans le communiqué.

    La huitième édition de la Conférence des présidents du REFRAM a été l’occasion pour les instances de régulation membres de cette organisation et de tous les acteurs des médias francophones de réfléchir aux meilleures pratiques en matière de régulation des médias, à l’ère de la prolifération des plateformes numériques.

    Le Réseau francophone des régulateurs des médias (REFRAM) a été créé à Ouagadougou le 1er juillet 2007 et comprend 31 institutions membres.

    MF/ABB/OID

  • SENEGAL-JUSTICE / Amendes pénales : plus de trois milliards de francs CFA non recouvrés entre 2022 et 2024 (garde des sceaux)

    SENEGAL-JUSTICE / Amendes pénales : plus de trois milliards de francs CFA non recouvrés entre 2022 et 2024 (garde des sceaux)

    Dakar, 23 jan (APS) – Le montant des amendes non recouvrées, dans des affaires traitées par le Tribunal de Grande Instance de Dakar, entre 2022 et 2024, s’élève à plus de trois milliards de francs CFA, a déclaré, jeudi, à Dakar, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne.

    ‘’Les études récentes menées, sous mon autorité, par la direction des Affaires criminelles et des grâces révèlent, en effet, que, rien qu’au Tribunal de Grande Instance de Dakar, le montant des amendes prononcées, entre 2022 et 2024, et non encore recouvrées, s’élève à plus de trois milliards de francs CFA’’, a fait savoir le Garde des Sceaux.

    Il s’exprimait ainsi lors de la conférence annuelle des chefs de parquet dont la thématique a porté sur : ‘’La redynamisation des bureaux d’exécution des peines et réponses à la problématique de la surpopulation carcérale’’.

    Ce montant démontre, selon lui, l’importance de la contribution que la justice peut apporter à l’économie nationale, mais ‘’aussi et surtout sur l’urgence d’une exécution effective des décisions’’.

    Pour Ousmane Diagne, la non-exécution des condamnations pécuniaires s’explique par un certain nombre de défis liés notamment à l’anachronisme du processus d’exécution, l’éparpillement des responsabilités, l’absence de coordination entre les acteurs impliqués et l’insuffisance de personnels et de moyens.

    C’est pourquoi, a-t-il insisté, il est important de procéder à une ‘’redynamisation du processus de recouvrement des amendes, confiscations et autres frais de procédure’’.

    Abordant la question de la surpopulation carcérale, le ministre de la Justice a souligné que cette ‘’problématique (…) est devenue un défi structurel et humain, en raison de la survivance d’un certain nombre de lenteurs et de goulots d’étranglement dans le traitement des dossiers’’.

    Ainsi, l’implication du ministère public dans la mise en œuvre des modes d’aménagement des peines, destinés à récompenser les efforts de re-socialisation fournis par certains condamnés, reste encore insuffisante, voire marginale, a estimé Ousmane Diagne.

    Il a en ce sens rappelé les ambitions du chef de l’État concernant l’importance d’une justice indépendante, capable de garantir les libertés fondamentales et l’équilibre social, mais aussi et surtout qui participe efficacement à la mobilisation des ressources et à la sauvegarde des deniers publics.

    Le ministre de la Justice a, dès lors, invité les représentants du ministère public à apporter ‘’des mesures correctives et des bonnes pratiques pour un désengorgement progressif des prisons et un recouvrement effectif des condamnations pécuniaires.’’

    MF/ABB/SKS/OID

  • SENEGAL-FRANCE-AFRIQUE-CINEMA / Séries télévisées : une plongée dans l’intimité d’une ‘’writer’s room’’ dakaroise

    SENEGAL-FRANCE-AFRIQUE-CINEMA / Séries télévisées : une plongée dans l’intimité d’une ‘’writer’s room’’ dakaroise

    Dakar, 2 août (APS) – Les séries télévisées, surtout sénégalaises, fleurissent depuis quelques années sur nos écrans, tirant pour la plupart leur engouement auprès de nombreux Sénégalais de leur conception à partir de la ‘’writer’s room’’, une salle d’écriture, où se réunissent les scénaristes, ces artistes de l’ombre  »sculpteurs de récits » racontant nos histoires.

    Elément clé de la création des séries, la  »writer’s room », concept venu droit des Etats-Unis d’Amérique, est l’espace de brainstorming, donc de réflexion par excellence pour les scénaristes.

    Un tour dans une de ces salles d’écriture dans un quartier de Dakar donne un aperçu du travail acharné auquel se livrent ces artistes de l’ombre, qui passent des nuits blanches à structurer chaque personnage dans le scénario.

    En cet après-midi, une équipe de scénaristes s’est donnée rendez-vous dans l’une d’elles sous une forte chaleur, pour réfléchir à une commande de plusieurs épisodes sur la thématique des femmes et la citoyenneté.

    Par chance, la salle est équipée d’une climatisation, rendant l’atmosphère agréable pour ce beau monde composé d’hommes et de femmes. Un grand téléviseur, des ordinateurs, un tableau blanc, un paperboard ou chevalet à feuilles repositionnables, des snacks, de l’eau minérale, tous les ingrédients sont réunis pour démarrer la séance de réflexion et trouver la trame du récit, prémices de l’œuvre audiovisuelle.

    Il peut ainsi arriver que l’équipe se répartisse en groupes pour essayer de trouver l’intrigue parfaite adaptée à chaque épisode de nature à rendre chaque épisode palpitant. Dans la writer’s room, chacun y va de son imagination et se met dans la peau des personnages afin de représenter et transmettre au mieux les émotions aux spectateurs.

    La productrice et scénariste Kalista Sy, propulsée par la célèbre série ‘’Maîtresse d’un homme marié’’, et figurant en 2019 parmi les 100 femmes les plus influentes au monde, selon BBC, dirige cette équipe dont certains s’initient pour la première fois à la scénarisation des séries télé.

    Connue pour raconter l’histoire des femmes à travers ses personnages, Kalista Sy explique que c’est dans la  »writer’s room » que ‘’la magie s’opère’’. ‘’Les scénaristes se réunissent pour trouver des idées d’épisodes, décomposer les scripts en grandes lignes détaillées et travailler ensemble à la rédaction’’, précise-t-elle.

    La  »writer’s room » ou le « territoire des créatifs »

    Une writer’s room, ‘’c’est le territoire des créatifs qui doivent avoir le loisir de vivre et projeter l’univers des personnages’’, souligne-t-elle. L’activité n’est pas de tout repos, car, contrairement aux longs métrages, les scénaristes peuvent passer des mois avant de finir et sécuriser l’écriture d’une saison entière.

    Ce que confirme Awa Kama, membre d’une équipe formée à la scénarisation de séries. ‘’Il faut surtout connaître la cible qui doit consommer la série, et surtout, ne pas sortir de son thème’’, estime-t-elle.

    ”Ecrire une série est plus difficile qu’écrire un long ou un court métrage, car il faut faire en sorte que les téléspectateurs s’accrochent à chaque histoire et chaque personnage‘’, explique pour sa part Ndèye Fatou Mboup, scénariste et réalisatrice, membre de l’équipe qui s’initie pour la toute première fois à l’écriture de séries.

    Selon Jessy, qui en est également à sa première expérience dans l’écriture, il s’agit de ‘’comprendre et voir la dynamique d’écriture, la démarche à adopter pour écrire un scénario (…). C’est aussi l’occasion de toucher du doigt la préproduction du cinéma, comment cela se crée, comment construire des personnages’’.

    En définitive, tout est dans la fidélisation des spectateurs, résume Kalista Sy. Et c’est la raison pour laquelle, à travers sa société de production  »Kalista Production », elle a décidé d’insérer et de former des jeunes, surtout des femmes, à l’écriture de scénarii, dans sa writers room.

    Elle pense qu’il est important d’apprendre aux femmes à se raconter en prenant la place qui leur appartient, en allant au-delà du jugement et du regard de l’autre et rendre crédible leur personnage ainsi que leur évolution.

    Kalista Sy soutient qu’‘’à l’heure des défis, il faut rendre aux femmes ce qu’elles savent faire le mieux : mener et gagner des combats au quotidien’’.

    Des financements pouvant aller jusqu’à 26 millions avec le Fonds « Maïssa »

    ‘’Nous avons eu l’honneur d’accueillir deux jeunes femmes et un jeune homme sur des projets d’écriture magnifiques . De cette session, trois projets de séries vont sortir avec de très belles histoires’’, se réjouit-elle.

    ‘’J’ai pour habitude de dire que si une personne n’arrive pas à se payer une thérapie, en regardant et en suivant nos histoires, la thérapie vient spontanément à elle’’, affirme-t-elle.

    Son regard et son approche de l’écriture de séries a valu à Kalista Sy d’être choisie parmi les sept lauréates du Fonds Maïssa, initié par l’ambassade de France au Sénégal et dédié à la création et aux projets portés par des femmes dans les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel, dans six pays d’Afrique de l’Ouest.

    Ce fonds a été lancé en mars 2024 avec 60 dossiers de candidatures reçus provenant du Sénégal, de la Gambie, de la Mauritanie, du Cap Vert, de la République de Guinée et de la Guinée Bissau.

    Parmi les sept lauréates qui seront financées pour des montants compris entre 9 000 et 40 000 euros (soit entre 6 et 26 millions de francs CFA),  les cinq sont des projets de Sénégalaises et les deux autres proviennent de la Mauritanie et de la Guinée, a révélé à l’APS Séraphine Angoula, attachée audiovisuelle régionale de l’ambassade de France au Sénégal.

    Il s’agit de quatre projets associatifs soutenus : la productrice Kalista Sy pour sa  »writer’s room », la Guinéenne Aicha Diaby pour son  »Festival et atelier de formation », la réalisatrice Binétou Faye, pour son programme de  »résidence panafricain » et la directrice de production, Amina Ndoye, pour son programme de  »Festival en Mauritanie ».

    Le Fonds Maïssa finance aussi trois projets créatifs avec la réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang, pour son long métrage ‘’Une si longue lettre’’, la réalisatrice Fagamou Ndiaye, pour son documentaire ‘’Maty ou la vraie vie’’ et enfin Iman Djionne, directrice de casting et réalisatrice, pour son long métrage  »Coura et Oulèye ».

    Selon Séraphine Angoula, ‘’très peu de femmes sont identifiées’’ dans l’industrie cinématographique, notamment en Afrique de l’Ouest.

    Identifier les femmes dans le secteur du cinéma

    ‘’Ce fonds va donc permettre d’identifier les femmes dans le secteur, afin de les soutenir en stratégie et développement, et surtout, dans la mise en réseau’’, a-t-elle expliqué. Elle précise qu’il ne s’agit pas seulement d’une subvention financière mais plutôt d’une réelle orientation.

    A ce titre, souligne Séraphine Angoula, l’ambassade de France compte lancer très prochainement une cartographie régionale sur les métiers audiovisuels et cinématographiques.

    Une soixantaine de candidatures au Fonds Maïssa, dont 70% provenant du Sénégal, ont été enregistrées, informe Mme Angoula. La part des cinéastes sénégalais s’explique par le fait que ‘’le Sénégal est la locomotive du secteur de l’industrie cinématographique et audiovisuelle dans la région’’.

    Il s’agit, avec ce Fonds, de ‘’créer une impulsion et valoriser ce qui se fait de mieux dans les projets portés par les femmes tout en renforçant leur insertion professionnelle’’.

    Le Fonds Maïssa peut aussi être considéré comme ‘’un incubateur qui identifie les talents (…)’’.  ‘’ Il était donc important qu’il réponde à des enjeux de restructuration de projets’’, déclare Mme Angoula.

    Le prochain appel à candidatures est prévu entre les mois d’octobre et de novembre 2024. Le délai de dépôt des candidatures a été rendu plus long que d’habitude, pour permettre d’avoir un nombre plus important de postulants, a assuré l’attachée audiovisuelle de l’ambassade de France au Sénégal.

    MF/FKS/ASG/ABB

  • SENEGAL-ELEVAGE / Mbour : biens organisés, les voleurs de bétail déroutent les éleveurs

    SENEGAL-ELEVAGE / Mbour : biens organisés, les voleurs de bétail déroutent les éleveurs

    Par Mansoura Fall (APS)

    Mbour, 23 jan (APS) – Le vol de bétail, une pratique très courante dans le département de Mbour (ouest), contrarie les éleveurs, lesquels tentent de créer des associations dédiées à la lutte contre cette forme de banditisme bien organisé dans cette partie du pays, rimant quelquefois avec violence.

    En 2017, l’Assemblée nationale sénégalaise a adopté une loi durcissant la peine d’emprisonnement requise contre le vol de bétail. Depuis lors, cette peine peut varier entre cinq et dix ans. La nouvelle disposition de la loi exclut le sursis et augmente la peine d’amende, qui peut atteindre le quintuple de la valeur du bétail volé.

    Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, le département de Mbour concentre 41 % du cheptel de la région de Thiès. En 2023, le service départemental de l’élevage de Mbour a dénombré 1.389.990 têtes de bétail dans cette circonscription administrative.

    Dans ce département, le vol de bétail est souvent commis par des bandes organisées, selon plusieurs éleveurs.

    Ahmed Ka et Abdoulaye Sow, des éleveurs rencontrés dans les foirails, affirment avoir été plusieurs fois victimes du vol de leurs animaux, qu’ils disent n’avoir jamais retrouvés.

    « Je suis originaire du Fouta (nord du Sénégal). Je me déplace avec quelque 300 bêtes, du Fouta vers les plus grands points de vente comme Sandiara (une commune du département de Mbour). Je suis souvent confronté aux voleurs de bétail », s’inquiète Ahmed Ka.

    « Lors des grandes fêtes comme la Tabaski, l’État renforce la sécurité autour des foirails. N’empêche, les voleurs continuent de sévir, les agents de sécurité ne pouvant pas être partout et à tout moment », ajoute M. Ka.

    Selon Ousmane Sow et Saliou Seck, les voleurs sont souvent des voisins des éleveurs et les connaissent bien. « Ce sont souvent des gens qui connaissent nos habitudes, ce qui complique tout », disent en chœur les deux éleveurs.

    La peur de représailles

    Dans le département de Mbour, les associations d’éleveurs ne restent pas les bras croisés. Ils tentent, aux côtés des forces de sécurité, de déjouer les plans des voleurs et de les traquer.

    Les membres des comités de vigilance sont quelquefois la cible préférée des voleurs de bétail, selon des témoignages recueillis auprès des éleveurs. « L’année dernière, raconte Bouya Diop, on m’a volé huit moutons que j’avais marqués au fer rouge en guise d’identification. Je ne les ai jamais retrouvés. »

    « Ma famille et mes amis me demandent souvent de démissionner du comité de vigilance. Ils estiment que je suis en danger par le simple fait de militer à une organisation chargée de traquer les voleurs ou de les empêcher d’opérer », dit M. Diop.

    Aider les victimes de vol de bétail à bénéficier d’une assistance juridique fait partie des activités des comités de vigilance, selon lui. « Nous nous impliquons surtout dans la recherche du bétail volé et aidons les victimes à déposer une plainte en espérant obtenir gain de cause en cas de jugement », explique Bouya Diop.

    Selon ce coordonnateur d’un collectif dédié à la lutte contre le vol de bétail, les comités de vigilance comme celui dont il est membre recourent souvent aux réseaux sociaux pour retrouver les animaux dérobés. Les photos du bétail volé sont souvent partagées via ces réseaux, dans l’espoir de les retrouver.

    « Les cotisations des membres sont la seule source de revenus de notre collectif, signale Bouya Diop. Notre collectif a reçu du ministère de l’Élevage des équipements, dont des gilets, des bottes, des sifflets et des torches, pour bien exercer sa mission. »

    « Le vol de bétail est récurrent à Mbour. Malheureusement, les victimes ne dénoncent pas les voleurs, par peur de représailles […] Très souvent, les deux parties se connaissent. Certaines victimes préfèrent quelquefois se lancer dans des négociations avec les voleurs en espérant, par cette démarche, retrouver les animaux volés », témoigne Bouya Diop.

    Le collectif départemental de lutte contre le vol de bétail de Mbour jouit d’une bonne réputation, car il a permis à des éleveurs de retrouver du bétail subtilisé, selon son coordonnateur.

    Le vol de bétail est quelquefois commis avec violence. Des témoignages recueillis auprès d’éleveurs du département de Mbour font état d’un quinquagénaire blessé à Nguékhokh en voulant s’opposer au vol de ses moutons.

    Il a été poignardé par un assaillant, qui a emporté l’animal. L’auteur du vol avec agression, identifié par la victime, est son voisin, selon les mêmes témoignages. Ils affirment qu’il a été appréhendé par la gendarmerie.

    Le collectif dirigé par Bouya Diop veut faire en sorte que les éleveurs disposent de titres de propriété sur leur bétail, ce qui, selon le coordonnateur de la structure, peut faciliter les recherches en cas de vol.

    « Nous sommes conscients du fait que les voleurs sont parmi nous. Il faut aussi avouer que les responsables d’associations d’éleveurs que nous sommes ont leur rôle à jouer dans la lutte contre ce fléau », assure Mbaye Sow, président d’une coopérative d’éleveurs du département de Mbour.

    Les associations de lutte contre le vol de bétail sont nombreuses, mais elles ne sont ni bien organisées ni agréées par l’État, relève-t-il, soulignant que ces structures doivent être soutenues et encadrées par les pouvoirs publics.

    La technologie proposée comme remède 

    Sindia et Ndiaganiao sont les communes du département de Mbour où le vol de bétail est le plus fréquent, selon plusieurs éleveurs.

    Cette pratique est tellement répandue que « beaucoup d’éleveurs ont peur d’acquérir et d’élever du bétail », soutient Modou Diagne, chef du quartier Gandigal, dans la commune de Sindia.

    Selon lui, la gendarmerie a démantelé récemment un « site d’abattage clandestin » appartenant à deux frères de Gandigal. Une maigre consolation dans cette zone que les voleurs écument, « lourdement armés, leurs victimes n’ayant pas les moyens de se défendre ».

    Les éleveurs interrogés signalent l’existence de bandes de voleurs bien organisées, à la tête desquelles se trouvent des « ndeyu sacc ». Il s’agit de voleurs ayant acquis une longue expérience et agissant pour la plupart en receleurs, les autres agissant sous leurs ordres, selon diverses sources. Ces bandes se chargent souvent de trouver des avocats et de les rémunérer pour la défense de leurs membres arrêtés et traduits en justice, révèle Modou Diagne.

    « Les ‘ndeyu sacc’ […] sont souvent des personnes que personne n’ose dénoncer. C’est un système bien organisé. Il arrive que ceux qui les connaissent bien les sollicitent en toute discrétion pour retrouver leur bétail, moyennant de fortes sommes d’argent », révèle le chef de quartier.

    M. Diagne plaide pour la délivrance de permis de port d’arme et de munitions aux éleveurs pour les aider à assurer leur propre sécurité. Il espère que cela peut dissuader les voleurs.

    À Ndiaganiao, Cheikh Bamba Faye est membre d’un collectif de lutte contre le vol de bétail depuis trois décennies. « J’ai attrapé une centaine de voleurs de bétail, un par un », se targue-t-il, rappelant que les « ndeyu sacc » ont commencé à constituer des bandes de voleurs depuis le début des années 2000.

    Il les décrit comme de « grands receleurs ». « L’un des plus dangereux d’entre eux s’appelait B. D. C’est grâce à moi que les forces de l’ordre l’ont arrêté », déclare M. Faye, détenteur d’un permis de port d’arme et de munitions depuis 2007.

    « Le vol de bétail est très courant dans notre commune. Des éleveurs ou des voleurs ont été tués dans des tentatives de vol. Les voleurs sont souvent armés jusqu’aux dents. La gendarmerie ne peut pas assurer la sécurité des éleveurs toute seule. Nous travaillons ensemble », dit-il.

    Amadou Dia, le chef du service régional de l’élevage de Mbour, déplore le caractère informel des associations de lutte contre le vol de bétail et le manque de moyens d’identification des animaux.

    « Le recours à la technologie dans les mesures de lutte contre le vol de bétail est très marginal », signale M. Dia en relevant la faiblesse des comités de vigilance créés par les éleveurs.

    Le maire de Sandiara, Serigne Guèye Diop, partage l’avis du chef du service départemental de l’élevage. Un « système de détection électronique » introduit « sous la peau des animaux devrait permettre de démasquer facilement les voleurs, selon M. Guèye.

    L’ancien ministre de l’Élevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, a tenu une concertation sur la prévention et la lutte contre le vol de bétail en mars 2023 à Thiès.

    L’identification du bétail à l’aide de la technologie est l’une des recommandations phares de cette rencontre, selon l’un des participants, Ndongo Fall, dirigeant d’une association de lutte contre le vol de bétail.

    MF/ESF/BK

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    Saly, 1 Nov (APS)-Le professeur agrégé de droit privé, Abdoulaye Sakho a mis en exergue l’importance d’une « régulation indépendante » dans l’éclosion d’une économie, évoquant  un cadre qui donne la garantie que « la compétition économique va se dérouler de la manière la plus loyale et la plus équitable possible pour tous les acteurs ».

    « La régulation (…) donne la garantie que la compétition économique va se dérouler de la manière la plus loyale et la plus équitable possible pour tous les acteurs », a dit l’universitaire en marge d’un atelier sur la régulation et la concurrence, organisé par l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX), en prélude au Conseil présidentiel de l’investissement (CPI).

    « La régulation et la concurrence permettent d’équilibrer le fonctionnement d’une économie », a fait valoir le spécialiste du droit des affaires, ajoutant que la régulation s’adresse à tout le marché économique, sous l’impulsion « d’une autorité de la concurrence ou commission de la concurrence ».

    Abdoulaye Sakho a aussi invité à réfléchir sur « le financement de la régulation ainsi que  les outils efficaces à mettre en avant ».

    L’enseignant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a toutefois insisté sur l’importance « d’une régulation autonome et indépendante », citant des domaines comme les télécommunications, l’énergie et les marchés publics.

    « Après diagnostic, on s’est rendu compte qu’il y a des choses à améliorer dans le cadre juridique institutionnel (…) comme la question de l’autonomie et de l’indépendance des régulateurs », a-t-il fait remarquer.

    S’exprimant au nom du comité des éditeurs de presse, Mactar Silla, a pour sa part plaidé pour une « révision » de la composition de l’autorité de régulation de l’audiovisuel.

    « Cela passe par un certain nombre de principes avec des objectifs clairs en termes de valeur d’équité, de transparence et de développement », a-t-il soutenu.

    L’ancien DG de la RTS a également insisté sur la nécessité d’avoir « une politique économique claire » dans le secteur de l’audiovisuel dont la « transversalité permet  d’accompagner tous les autres secteurs », a-t-il relevé.

    MF/ASB/SMD