Auteur/autrice : MF

  • SENEGAL-AFRIQUE-AVIATION / Les Africains invités à accorder beaucoup d’importance à leur industrie aéronautique

    SENEGAL-AFRIQUE-AVIATION / Les Africains invités à accorder beaucoup d’importance à leur industrie aéronautique

    Saly, 14 oct (APS) – Le transport aérien africain ne représente que 2 % du trafic mondial, a rappelé le secrétaire général de la section Afrique du Conseil international des aéroports (ACI), Ali Tounsi, samedi, à Saly (ouest), en appelant les Africains à accorder beaucoup d’importance au transport aérien.

    ‘’Le trafic africain, c’est 2 % du trafic mondial, alors que la population africaine représente 15 % de la population mondiale. Il faut donc donner beaucoup d’importance à ce secteur pour qu’il se développe en Afrique’’, a dit M. Tounsi.

    Il intervenait à une réunion des experts de l’ACI, dont la station balnéaire de Saly accueille la 70e conférence régionale (Afrique), de ce samedi à vendredi prochain.

    Selon Ali Tounsi, ingénieur en télématique, l’Afrique a besoin d’‘’une aviation robuste’’ pour pallier les difficultés de son industrie aéronautique.

    Il pense que ‘’les problèmes auxquels sont confrontés les aéroports africains’’ sont le résultat ‘’des politiques et de l’importance que les gouvernements donnent au secteur de l’aviation’’.

    L’administration des aéroports, qui n’est pas une priorité pour les dirigeants du continent, est confrontée à une faible formation de ses employés et à un manque de moyens, selon le secrétaire général de la section Afrique du Conseil international des aéroports.

    ‘’Moins vous avez du trafic, plus l’exploitation et l’infrastructure coûtent cher. Donc, la rentabilité d’un aéroport dépend du trafic’’, a souligné Ali Tounsi.

    Préparer les aéroports du continent à un meilleur avenir

    L’aviation mondiale a traversé des moments difficiles durant la pandémie de Covid-19, a rappelé Askin Demir, le directeur général de Limak AIBD Summa, la société chargée de la gestion de l’aéroport international Blaise-Diagne, au Sénégal.

    ‘’Cependant, les données habituelles reviennent petit à petit à l’aéroport Blaise-Diagne, qui a recensé 2,6 millions de passagers en 2022 et est sur le point d’atteindre 3 millions de passagers cette année’’, a signalé M. Demir.

    Selon lui, à Saly, la section Afrique de l’ACI va étudier les voies et moyens de résoudre les problèmes engendrés par la pandémie de Covid-19 et préparer les aéroports du continent à un meilleur avenir.

    La sécurité, les ressources humaines, l’environnement et d’autres aspects de l’industrie aéronautique africaine seront étudiés lors de l’assemblée générale.

    La cérémonie officielle d’ouverture de cette rencontre se tiendra lundi prochain au centre international de conférences Abdou-Diouf de Diamniadio (ouest).

    Le Conseil international des aéroports a été créé en 1991. Son siège se trouve à Montréal, au Canada. Il réunit 717 gestionnaires d’aéroports, qui exploitent 1.950 aéroports dans 185 pays.

    L’ACI comprend cinq sections régionales, dont celle de l’Afrique. Cette dernière fédère 71 membres gestionnaires d’aéroport répartis dans les 53 pays du continent.

    MF/ESF

  • SENEGAL-MIGRATION / Innocence Ntap préoccupée par le sort des migrants menacés de rapatriement

    SENEGAL-MIGRATION / Innocence Ntap préoccupée par le sort des migrants menacés de rapatriement

    Saly, 11 oct (APS) – La présidente du Haut Conseil du dialogue social (HCDS) s’est dite préoccupée, mercredi à Saly, par le sort des centaines de jeunes migrants clandestins sénégalais qui courent le risque d’être rapatriés, après leur arrivée dans des pays de destination comme l’Espagne.

    ‘’Il m’est revenu que des migrants vont être rapatriés. Ils ont dépensé de l’argent pour partir, ils ont couru des risques pour arriver et on les retourne à la case départ. Qu’est-ce que le Sénégal va leur offrir ?’’, s’est interrogée Innocence Ntap Ndiaye.

    Elle présidait l’ouverture de la 32ème assemblée plénière du HCDS sur la vulgarisation du rapport 2021-2022-2023 du dialogue social.

    Durant les trois jours que vont durer les travaux, il s’agira d’examiner les recommandations issues de ce rapport sur ‘’la reprise et l’ampleur de l’émigration irrégulière avec son lot de risques et dangers’’.

    ‘’Cette assemblée va nous permettre, avec les jeunes issus des centrales syndicales et de la société civile, de formuler d’autres recommandations parce que le phénomène est en train de s’aggraver de jour en jour’’, a-t-elle souligné.

    Outre la question de l’émigration irrégulière, la rencontre va également se pencher sur l’état de mise en œuvre des recommandations sur l’employabilité et l’entreprenariat des jeunes ainsi que l’exploitation des ressources pétrolières et gazières.

    Innocence Ntap Ndiaye a rappelé que le rapport du HCDS portant sur les années 2020-2021-2022, 4éme du genre, depuis 2017 a été remis jeudi dernier au président de la République, au cours d’une cérémonie solennelle.

    MF/ASG/ADL

  • SENEGAL-AVIATION / Ouverture d’une conférence régionale de l’ACI/Afrique, samedi à Saly

    SENEGAL-AVIATION / Ouverture d’une conférence régionale de l’ACI/Afrique, samedi à Saly

    Saly, 9 oct (APS) – La station balnéaire de Saly (Mbour ouest) accueille à partir de samedi, jusqu’au 20 octobre, la  70ème Conférence régionale de l’ACI (Airports Council International) section Afrique, pour parler des enjeux et perspectives de l’industrie aéronautique, a annoncé lundi le chef du département communication et marketing de LAS (Limak Aibd Summa), gestionnaire de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD).

    Près  de 300 délégués représentants 53 pays africains sont attendus à cette rencontre dont le thème est  »la résilience par l’innovation », a précisé Jean Baptiste Diop face à des journalistes, soulignant que durant cette rencontre, les questions de sécurité, de sûreté et gestion de l’environnement seront aussi  débattues ainsi que le développement des infrastructures aéroportuaires.

     »Les discussions vont surtout tourner autour de la manière dont les aéroports ont pu sortir de la crise sanitaire liée à la Covid-19 qui a marqué le secteur de l’aviation », a-t-il expliqué. Il a rappelé que le Sénégal a pu réaliser  »une prouesse » en retrouvant 100% de son trafic d’avant la crise.  »Nous avons été durant cette période de résilience distingués par l’ACI comme le meilleur aéroport dans la catégorie des 2 a 5 millions de passagers’’, a-t-il ajouté.

    En prélude à cette rencontre à Saly, le gestionnaire LAS en partenariat avec la mairie de ladite commune a entamé lundi deux jours de  »cleaning days » (journées de nettoiement).

    MF/ADL/ADC

  • SENEGAL-SANTE / Un médecin du sport met en exergue les bienfaits de la marche contre les maladies cardiovasculaires

    SENEGAL-SANTE / Un médecin du sport met en exergue les bienfaits de la marche contre les maladies cardiovasculaires

    Mbour, 9 oct (APS) – Docteur Alioune Tabane, médecin du sport, initiateur de la  »Grande randonnée du coeur », a mis en exergue, dimanche, les bienfaits de la marche contre les maladies cardiovasculaires.

     »Parmi les premières mesures pour lutter contres les maladies cardiovasculaires, il y a la marche, conseillée par tous les médecins praticiens et professionnels de la santé », a-t-il soutenu.

    Il s’exprimait en marge de la 1 ère édition de la  »Grande randonnée du cœur » dont il est l’initiateur et axée sur le thème  »Le sport, meilleur allié du cœur ».

    Selon Dr Tabane,  »les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde et plus plus particulièrement au Sénégal ».

     »Une étude récente a confirmé qu’un adulte sur trois est porteur d’une hypertension artérielle et on voit les dégâts que l’hypertension artérielle fait », a-t-il souligné.

    D’où, estime t-il, l’importance de la marche, qui  »permet non seulement d’améliorer la fonction cardiaque mais diminue aussi le risque de diabète et améliore le taux de mauvais cholestérol ».

    Cette  »Randonnée du coeur » est une manière de  »faire de la prévention et de la sensibilisation », a t-il dit.

    Dr Tabane, par ailleurs directeur de la clinique Cardiolab de Mbour, a préconisé aux Sénégalais de faire un bilan cardiaque une fois par an avant de faire une activité sportive.

     »La consultation plus l’électrocardiogramme permet de dépister plus de 80% des maladies cardiovasculaires qui sont sources de mort subite », a déclaré le médecin du sport.

    MF/OID

  • SENEGAL-ECONOMIE / Joal Fadiouth étrenne son premier bassin de dégorgement des huîtres

    SENEGAL-ECONOMIE / Joal Fadiouth étrenne son premier bassin de dégorgement des huîtres

    Joal Fadiouth, 9 oct (APS) – Le directeur exécutif de l’ONG Enda Ecopop, Bachir Kanouté et le premier adjoint au maire de la commune de Joal-Fadiouth, Oumar Bâ, ont procédé à l’inauguration du premier bassin de dégorgement des huitres de cette collectivité territoriale reconnue comme une zone ostréicole, a constaté l’APS.

    Réalisé grâce au projet d’appui aux modèles de valorisation des produits halieutiques  (PROMOVAL) d’Enda Ecopop, ce bassin permettra un traitement plus efficace des huîtres, ainsi qu’une production ostréicole de meilleure qualité, a expliqué M. Kanouté.

    Il s’exprimait samedi lors de la cérémonie d’inauguration qui a enregistré la présence des autorités locales, des groupements de femmes bénéficiaires et des responsables du comité de gestion de l’Aire marine protégée de Joal Fadiouth.

    Il permet aussi à cette commune reconnue comme ‘’ zone ostréicole d’excellence’’, qui n’a jamais pu disposer d’un bassin de dégorgement, de résoudre’’ la problématique de l’équité territoriale dans la zone mais aussi de l’équité sociale, de même qu’une situation liée au non-respect des normes d’épuration des huîtres ’’.

    Selon ses concepteurs, le bassin de désengorgement des huitres est une technique qui permet d’entreposer les huîtres une fois sorties des pochons dans un compartiment ou dégorgeoir pendant 6 heures pour éliminer tous les résidus de vase et contenus du système digestif des huîtres.

    Ensuite, les huîtres sont mises durant 24 à 48 heures dans un autre compartiment pour être purifier par brassage en micro bulle où l’eau est bien oxygénée puisque l’eau du bassin de purification est filtrée et stérilisée. Les huîtres une fois propres, sont récupérées et décortiquées, ajoutent-ils.

    L’ONG Enda Ecopop, en mettant en place ce bassin, veut aider les femmes qui s’activent dans cette production à participer à l’économie locale et familiale, a expliqué son directeur exécutif.

    Oumar Bâ, premier adjoint au maire de Joal-Fadiouth a souligné que cette infrastructure vient à son heure car la tradition ostréicole de Joal est bien connue, mais les femmes avaient l’habitude d’aller jusqu’à Dakar précisément aux Almadies, pour procéder au dégorgement de leurs productions d’huîtres.

    Binetou Sonko, porte-parole des femmes bénéficiaires, s’est réjouie de la construction de cette infrastructure qui permet, selon elle,  »d’avoir une production de qualité » et d’éviter  de perdre de nombreux clients à cause de  certaines huîtres qui n’ont pas pu être dégorgées.

    MF/AB/ASB

  • SENEGAL-ECONOMIE  / Vers la relance du Conseil présidentiel de l’investissement

    SENEGAL-ECONOMIE / Vers la relance du Conseil présidentiel de l’investissement

    Saly, 8 oct (APS) – L’Agence pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX) a entamé des travaux sur différentes thématiques en vue de relancer le Conseil présidentiel de l’investissement (CPI) qui est en “léthargie depuis plusieurs années’’, a appris de sa directrice de l’environnement des affaires.

    ‘’Nous travaillons en collaboration avec le ministère en charge de l’Economie pour relancer le Conseil présidentiel de l’investissement qui était un cadre de dialogue bénéfique notamment pour le secteur privé. Mais il est en léthargie depuis plusieurs années’’, a soutenu Abibatou Emmanuelle Thiam responsable de l’environnement des affaires.

    Elle s’exprimait à Saly en marge d’une rencontre de clôture d’un atelier de trois jour sur le lancement des travaux d’une des quatre thématiques phares retenues pour la relance du CPI qui concerne la ‘’Transformation et mise à niveau digitale/numérique de l’économie sénégalaise’’.

    Elle annoncé d’autres thématiques qui vont suivre au courant du mois d’octobre.

    “L’objectif est d’arriver à des recommandations fortes à présenter sous formes de réformes ou projets qui vont être soumis au chef de l’Etat lors de la prochaine session du CPI’’, a poursuivi la responsable à l’APIX.

    Les participants à la rencontre de Saly ont planché sur la “Transformation digitale/numérique de l’économie sénégalaise’’.

    Les autres thématiques prévues pour la relance du CPI sont libellées comme suit : “Mobilité et attractivité’’ ; “La concurrence et la régulation’’ ; “Dakar, place financière de référence’’.

    Abordant la thématique sur le numérique, Antoine Ngom, président du Groupe de travail sur le numérique s’est dit ‘’satisfait des résultats obtenus dans le cadre de ces travaux en terme de mobilisation’’.

    “Les réformes et programmes qui seront proposés au conseil vont consacrer une accélération de la transition numérique du Sénégal mais surtout le leadership régional ou africain du Sénégal dans le domaine du numérique’’, a fait valoir M. Ngom.

    MF/MTN

  • SENEGAL-SANTE / Mortalité maternelle et néonatale : un officiel préconise une surveillance et une analyse de données

    SENEGAL-SANTE / Mortalité maternelle et néonatale : un officiel préconise une surveillance et une analyse de données

    Saly, 7 oct (APS) – Le directeur de la santé de la mère et de l’enfant au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Amadou Doucouré, a préconisé vendredi à Saly (Mbour, ouest), la surveillance et l’analyse de données pour relever les défis liés aux mortalités maternelle et néonatale.

    « Parmi l’une des stratégies identifiées, nous pouvons citer la surveillance des décès maternels, néonataux et prénataux qui permet l’identification des décès par la notification, la collecte et l’analyse », a-t-il soutenu.

    Dr Doucouré s’exprimait au terme d’un atelier de graduation de la 16e cohorte du programme de Formation à l’épidémiologie de terrain (FETP)  axé sur la santé de la mère et de l’enfant.

     « L’épidémiologie de terrain pour soutenir la lutte contre les décès maternels et néonataux », est le thème de cette formation destinée à 25 coordinatrices en santé de la reproduction.

    Les efforts du Sénégal durant ces 20 dernières années ont permis d’atteindre un taux de mortalité maternelle de 236 décès pour 100 mille naissances vivantes, a fait savoir Amadou Doucouré. « Ce qui positionne le Sénégal à la deuxième place après le Cap-Vert en Afrique de l’Ouest », selon lui.

    Pour la mortalité néonatale et infanto-juvénile, le Sénégal est respectivement à 21 décès et 37 décès pour 1000 naissances vivantes, a-t-il dit.

    Le directeur de la santé de la mère et de l’enfant rappelle toutefois que l’objectif pour 2030 est d’atteindre un taux de mortalité maternelle de 70 pour 1000 naissances vivantes, un taux de 12 décès pour la mortalité néonatale et 20 décès infanto-juvénile pour 1000 naissances vivantes.

    D’où l’importance de cette formation, selon lui, qui cible des sages-femmes des établissements publics de santé, des majors de service de pédiatrie au niveau des hôpitaux, entre autres acteurs.

    Cette formation qui dure trois mois permet aux bénéficiaires de maîtriser l’organisation d’audits de décès maternels, l’investigation et la collecte des données afin de mieux formuler la mise en œuvre des recommandations et éviter ces décès.

    Interrogé sur la problématique de l’accueil dans les établissements sanitaires, Dr Amadou Doucouré a assuré qu’un guide a été élaboré pour améliorer l’accueil dans les structures de santé. Le document prévoit une formation pour l’ensemble des prestataires au niveau des structures de santé pour améliorer l’accueil des patients, a-t-il fait savoir.

    MF/ASB/MTN

  •  SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / Le tamarinier de Fissel Mbadane : un arbre théâtre d’une bagarre macabre

     SENEGAL-CULTURE-REPORTAGE / Le tamarinier de Fissel Mbadane : un arbre théâtre d’une bagarre macabre

    Par Mansoura Fall

    Fissel Mbadane, 6 sept (APS) – Le tamarinier sacré situé sur la route de Fissel Mbadane, dans le département de Mbour (ouest), rendu célèbre par une chanson de l’artiste-musicien Youssou Ndour (Daaxaar ga ca yoonu Mbaadane), a été le théâtre, en 1977, d’une bagarre politique macabre devenue un sujet tabou pour beaucoup d’habitants de cette commune.

    Si les vertus médicinales du tamarinier ne sont plus à démontrer, ses vertus mystiques sont, elles, bien préservées dans la société sénégalaise, particulièrement dans la communauté de Fissel Mbadane, peuplée en majorité de sereer.

    Les vertus fébrifuges, purgatives et laxatives de son fruit appelé le tamarin, sont connues depuis des siècles par la médecine traditionnelle. L’arbre est aussi considéré comme sacré et mystique par de nombreux habitants de la localité.

    Situé sur la route de Fissel Mbadane, plus précisément à Mboufoudj, l’un des 28 villages qui formaient la communauté rurale de Fissel, devenue aujourd’hui une commune, il reste l’un des tamariniers les plus célèbres du Sénégal.

    Bien avant l’évènement politique macabre dont il fut le théâtre, ce tamarinier était un lieu de rendez-vous pour toutes les grandes cérémonies socioculturelles du village, notamment les ‘’xoye’’ (séance de divination pré-hivernale) dans une zone dominée par l’animisme.

    Son gardien, Cheikh Diouf raconte que son père, Ibrahima Diouf, avait l’habitude d’accueillir une famille de chérifs dont le patronyme est Aïdara. Elle venait organiser des prières sous le tamarinier. C’est lors de l’une de ces séances, dit-il, que son père, qui se trouve être le propriétaire du tamarinier, se convertit à l’islam.

    Bien plus tard, une famille de ‘’djinn’’ (génie), chassée d’un autre tamarinier à Khombole (Thiès), voulut s’y installer. Malheureusement pour elle, le propriétaire Ibrahima Diouf avait fini par convertir les ‘’djinn’’ eux-mêmes à l’islam, lesquels se sont désormais installés à un endroit éloigné un peu de l’arbre.

    Un des vœux de feu Ibrahima Diouf était de construire une mosquée à côté de l’arbre mystique. Une prière bien exaucée, puisque qu’en plus de la mosquée, les habitants du village ont érigé une école coranique, juste en face de l’arbre.

    Du haut de ses 20 mètres, ce tamarinier de 200 ans et au feuillage persistant semble avoir résisté aux affres du temps. Témoin de plusieurs époques, l’arbre continue de recevoir des visiteurs qui viennent pour des prières ou cueillir ses fruits et écorces sous l’œil attentif de son gardien.

    Théâtre d’une bagarre politique macabre

    Mais les bienfaits de cet arbre bicentenaire ont été éclipsés en 1977 par un évènement politique dont il fut le théâtre lors d’une opération de vente de cartes pour le renouvellement de la section locale du Parti socialiste (PS). Cheikh Diouf lui-même en était témoin, alors qu’il était à peine âgé de 30 ans.

    ‘’Une bagarre a éclaté entre deux tendances au sein du même parti qui se disputaient le fauteuil du bureau du secrétariat du PS de Fissel. Il s’agissait pourtant de plusieurs amitiés intimes que la politique a entachées’’, indique Cheikh Diouf. Il envisage même d’écrire un ouvrage sur cet évènement politique méconnu et qui a coûté la vie à une personne.

    El Hadji Khaly Guèye et Abdou Babou Ngom, leaders politiques locaux soutenus respectivement par Amadou Ly, responsable à Mbour, et par François Bopp (ex ministre des Sports), se disputaient un poste de secrétariat à Fissel. Tous étaient présents à une vente des cartes organisée sous le tamarinier. Mais, la rencontre est interrompue par la visite surprise d’assaillants.

    Leur arrivée mit fin à l’opération de vente de cartes, renseigne Cheikh Diouf qui, ce jour-là, était chargé de remplir les noms des adhérents sur les cartes.

    ‘’Nous avons subitement vu [une bande d’hommes] venant de Fissel armée jusqu’aux dents [surgir] en direction du tamarinier. Ils nous ont menacé d’arrêter immédiatement le processus de vente des cartes’’, rapporte-t-il.

    Un autre témoin des faits, Demba Sène, déclare que les assaillants ont confisqué le stylo avec lequel Cheikh Diouf écrivait, pour l’empêcher de continuer son travail. ‘’Mais, c’était sans compter avec la témérité de ce dernier, qui s’est aussitôt défendu’’, déclare-t-il.

    L’homme à la tête de la bande avait provoqué Cheikh Diouf, se souvient Demba Sène. Il y avait de l’électricité dans l’air et les esprits ont commencé à chauffer, se remémore-t-il.

    ‘’Je me suis soudain retrouvé projeté en arrière et j’ai atterri sur une table en bois, mais ma réplique ne s’est pas faite attendre’’, narre-t-il, disant avoir asséné à la seconde qui suit un poing de sa main droite sur la figure du cerveau de la bande.

    ‘’Et c’est là que les choses ont dégénéré. Une bagarre sans merci a éclaté entre les deux camps, on n’était pas préparé du tout. Donc, on a ramassé des bâtons ici et là et on s’est défendu avec’’, explique Djokal Sène, le grand frère de Demba Sène.

    Agé aujourd’hui de presque une centaine d’années, Djokal Sène, assis sur son hamac en bois dans la cour de sa maison, se rappelle encore tous les détails de cet évènement comme si c’était hier. Bien sûr, certains n’ont pas manqué de prendre la poudre d’escampette face à des adversaires munis d’armes blanches, explique le vieil homme.

    Un homme tué d’un coup de couteau dans le dos

    Ces affrontements ont occasionné la mort de Ndom Diouf, tué d’un coup de couteau dans le dos. De nombreux blessés furent enregistrés lors de ces évènements tragiques. ‘’Ce jour-là, le chef de village de l’époque a immédiatement appelé la police qui a interpellé 18 personnes’’, raconte-t-il.

    ‘’ Nous avons tous été acheminés à la Mac de Thiès’’, dit Djokal Sène avec un brin de sourire, déclenchant l’hilarité générale dans la cour de sa maison. Ce jour-là,  déclare Demba Sène, il n’y avait jamais eu autant de policiers dans le village de Mboufoudj. Il affirme que ces derniers avaient été aidés dans leur travail par le chef de village qui donnait les noms des antagonistes.

    Des 18 personnes arrêtées, seules trois personnes sont encore en vie. Le présumé meurtrier qui a écopé d’une peine plus lourde, est sorti de prison depuis longtemps. Il vit loin du village de Mboufoudj, explique Djokal Sène, qui s’est gardé de donner son nom.

    Cette histoire politique reste encore taboue dans de nombreuses familles de Fissel Mbadane qui se sont déchirées suite à cet événement douloureux, explique un journaliste d’une radio locale.

    ‘’Chaque famille ou témoin peut donner différentes versions pour atténuer le problème et éviter d’entrer dans certains détails de l’affrontement dans le but justement d’éviter de blesser la sensibilité des familles des victimes’’, précise Pape Kaïré.

    Dans les semaines qui ont suivi ce drame dont le tamarinier de Fissel Mbadane fut le théâtre, la chanson Mbadane de Youssou Ndour, à l’époque lead vocal du groupe Etoile de Dakar, faisait déjà vibrer des mélomanes sénégalais. Et en 1978, le titre intégra l’album ‘’Tolou Badou Ndiaye’’.

    Les habitants demandent aujourd’hui au lead-vocal du Super étoile de Dakar, qui a rendu célèbre le tamarinier de la route de Fissel Mbadane, de venir dans leur village. Ils trouvent paradoxal le fait que le chanteur n’a jamais mis les pieds dans cette localité située pourtant à environ 1h30mn de route de la ville de Mbour via la route de Thiadiaye.

    MF/ASB/ASG

  • SENEGAL-EDUCATION / IEF Mbour 2 : plus de 90 mille tenues distribuées aux élèves de l’élémentaire

    SENEGAL-EDUCATION / IEF Mbour 2 : plus de 90 mille tenues distribuées aux élèves de l’élémentaire

    Mbour, 5 oct (APS) – Quelques 90 mille tenues scolaires ont été distribuées aux élèves du cycle élémentaire des communes relevant de l’inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Mbour 2, a-t-on appris de source académique.

    Il s’agit de 39370 tenues pour les garçons et 50943 tenues pour les filles, a précisé l’inspecteur Serigne Fall de l’IEF de Mbour 2, qui regroupe les communes de Fissel, Joal Fadiouth, Ndiaganio, Nguéniène, Sandiara, Séssène et Thiadiaye.

    Selon M. Fall, il subsiste un gap de 6770 tenues pour les garçons et 815 pour les filles.

    Les besoins en tables-bancs sont de 7656 unités dans cette inspection, 138 abris provisoires, dont la majorité se trouve dans la commune de Ndiaganiao, avec 38 abris provisoires.

    Les écoles inondables, par contre, se trouvent essentiellement dans la commune de Joal Fadiouth qui en compte 51, mais les eaux de pluie n’ont finalement touché que 5 établissements, selon l’inspecteur Fall.

    Il signale que des instructions avaient été données par la préfecture pour désinfecter les écoles concernées.

    Une visite d’une équipe de l’Inspection de l’éducation et de la formation est prévue en ce début de journée dans les établissements en question.

    MF/BK

     

  • SÉNÉGAL-ENVIRONNEMENT  / Une responsable sur le changement climatique : « Il nous faut intégrer les phénomènes non-maîtrisables »

    SÉNÉGAL-ENVIRONNEMENT / Une responsable sur le changement climatique : « Il nous faut intégrer les phénomènes non-maîtrisables »

    Saly (Mbour), 5 oct (APS) – La cheffe de la division changement climatique au ministère en charge de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Madeleine Diouf Sarr, souligne l’urgence pour le Sénégal d’intégrer les « phénomènes non-maîtrisables » du changement climatique dans sa planification des politiques publiques.

    « Les informations qui nous parviennent de par le monde nous montrent que nul n’est à l’abri. Il nous faut intégrer dans notre planification ces phénomènes qui sont des phénomènes non-maîtrisables », a-t-elle déclaré.

    Madeleine Diouf Sarr s’exprimait mercredi en marge d’un « atelier national multi-acteurs sur le développement de la Vision à long terme (LTV) du Sénégal pour l’horizon 2050 », organisé en partenariat avec Enda Énergie.

    Selon Mme Sarr, cette optique inclut la question de la résilience du Sénégal face au changement climatique mais également la prise en charge d’une « trajectoire sobre en carbone ».

    La prise en compte du changement climatique « va orienter le Sénégal vers une autre trajectoire de développement (…), mais il faut que les acteurs soient ensemble », a-t-elle dit.

    Cet atelier, le troisième du genre, regroupe les acteurs non étatiques, à savoir l’ensemble des acteurs territoriaux, des acteurs du secteur privé, de la société civile, des universités et des associations.

    Pour Jean Pascal Corréa, coordinateur de programme à Enda Énergie, il s’agit de donner la parole à ces acteurs et leur permettre de se projeter et de partager leur réflexion en répondant à une question : « quel Sénégal nous voudrions avoir à l’horizon 2050 ? »

    Il a évoqué « la perception des défis à relever, la vision commune et les stratégies constructifs ».

    Les conclusions de cet atelier sont destinées à contribuer à l’achèvement du document stratégique de la LTV qui sera soumis là la COP 28, la Conférence de Dubaï de 2023 sur les changements climatiques, prévue du 30 novembre au 12 décembre.

    MF/BK