Auteur/autrice : Mohamed Tidiane Ndiaye

  • SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le PM fixe les quatre orientations majeures de la nouvelle équipe gouvernementale

    SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le PM fixe les quatre orientations majeures de la nouvelle équipe gouvernementale

    Dakar, 11 oct (APS) – Le Premier ministre Amadou Ba a dévoilé, mercredi, les quatre “orientations majeures’’ dévolues à la nouvelle équipe gouvernementale, citant notamment les urgences économiques et sociales, les défis de la souveraineté et une bonne organisation de l’élection présidentielle du 25 février prochain.

    “Cette équipe est chargée de la coordination optimale de l’action gouvernementale. Il s’agit d’un gouvernement de +missions et de combats+ qui va concentrer ses actions autour de quatre orientations majeures’’, a déclaré Amadou Ba juste avant la lecture de la liste des membres du gouvernement par le secrétaire général de la présidence de la République, Oumar Samba Ba.

    La première orientation, a-t-il dit, est de répondre au défi de la souveraineté et d’assurer une bonne organisation de l’élection présidentielle du 25 février 2024.

    Pour la deuxième orientation, le Premier ministre a cité la “prise en charge des urgences économiques et sociales, notamment la consolidation de la croissance, l’amélioration du pouvoir d’achat des populations, la lutte contre la vie chère, l’insertion et l’emploi des jeunes, ainsi que l’organisation dans des meilleures conditions de la campagne de commercialisation agricole’’.

    La nouvelle équipe gouvernementale est aussi chargée de “veiller au fonctionnement adéquat des services publics et à la stabilité sociale de l’ensemble des secteurs de la vie de la nation a indiqué le Premier ministre en faisant allusion à la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur et les collectivités territoriales.

    Pour Amadou Ba, la quatrième orientation donnée au nouveau gouvernement est de “finaliser les projets prioritaires du chef de l’Etat et amorcer le déploiement à partir du dernier trimestre 2023 du plan d’actions prioritaires du Plan Sénégal émergent ((PAP3). Ce qui devrait permettre, selon lui, de préparer l’entrée du Sénégal dans l’ère de l’exploitation du pétrole et du gaz.

    L’inspecteur général d’Etat Mouhammadou Makhtar Cissé, précédemment ministre du Budget a hérité du poste directeur de cabinet du président de la République, selon Oumar Samba Ba

    SMD/MTN

  • SENEGAL-MONDE-CONFLIT / Conflit israélo-palestinien : Dakar réitère la nécessité de parvenir à deux Etats indépendants

    SENEGAL-MONDE-CONFLIT / Conflit israélo-palestinien : Dakar réitère la nécessité de parvenir à deux Etats indépendants

    Dakar, 8 oct (APS) – Le gouvernement du Sénégal a réitéré dimanche la nécessité de “raviver au plus vite’’ les négociations entre les parties prenantes pour parvenir à l’objectif fixé par les Nations unies d’arriver à deux Etats indépendants, a appris l’APS de source diplomatique.

    “En sa qualité de président du Comité des Nations unies pour l’exercice des droits Inaliénables du peuple palestinien, le Sénégal réitère la nécessité de raviver au plus vite les négociations entre les Parties, en vue de parvenir à l’objectif fixé par les résolutions pertinentes des Nations Unies, de deux États indépendants’’, explique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

    Les résolutions de l’ONU avaient préconisé l’existence de deux États indépendants, Israël et Palestine, vivant côte à côte, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues, a rappelé le texte.

    Dakar a aussi condamné les attaques à l’origine de cette nouvelle spirale de la violence et appelé toutes les parties à la “retenue pour éviter d’aggraver un bilan humain et matériel déjà lourd’’.

    “Le Sénégal est gravement préoccupé par la reprise des hostilités dans le conflit israélo palestinien le samedi 7 octobre 2023’’, a insisté le document.

    Israël et la bande de Gaza sont en guerre et les morts se comptent par centaines de part et d’autre après le déclenchement samedi d’une offensive militaire surprise et spectaculaire du Hamas.

    Le mouvement palestinien constitué d’une branche politique et d’une branche armée a tiré des milliers de roquettes, infiltré des combattants en territoire israélien et capturé des civils et militaires israéliens.

    MTN

  • SENEGAL-SANTE-CULTURE / Le titre d’ambassadrice de la lutte contre le cancer remis à Coumba Gawlo, dimanche

    SENEGAL-SANTE-CULTURE / Le titre d’ambassadrice de la lutte contre le cancer remis à Coumba Gawlo, dimanche

    Dakar, 7 oct (APS) – Le titre d’ambassadrice de la lutte contre le cancer sera remis dimanche à Dakar à l’artiste sénégalaise Coumba Gawlo Seck, a appris samedi l’APS de son entourage.

    A l’initiative de l’Association cancer du sein au Sénégal, la cérémonie de remise officielle de ce titre aura lieu à 11 heures au musée Henriette Bathily, précise un communiqué transmis à l’APS.

    Dans cette perspective, ajoute la même source, Coumba Gawlo “entend jouer pleinement sa partition, en droite ligne de son engagement social et humanitaire’’.

    Face au cancer qui continue de faire des ravages, la mobilisation de tous, notamment des leaders d’opinion, peut impacter positivement sur la prévention, l’accompagnement et la prise en charge des malades, rapporte le texte.

    MTN

  • SENEGAL-MEDIAS-NECROLOGIE / Décès du journaliste Daouda Laye Badiane (proches)

    SENEGAL-MEDIAS-NECROLOGIE / Décès du journaliste Daouda Laye Badiane (proches)

    Dakar, 7 oct (APS) – Le journaliste de Radio Sénégal (public) Daouda Laye Badiane est décédé samedi au Centre hospitalier régional de Kolda (sud) des suites d’une maladie, a appris l’APS de ses proches.

    Agé de 45 ans et natif du village de Tandiem dans le département de Bignona (Ziguinchor, sud), M. Badiane a longtemps évolué dans différentes stations régionales de Radio Sénégal.

    Au sein de la radio publique, Daouda Laye Badiane a démarré à la station de Kolda avant d’être affecté à celle de Kaolack (centre) où il s’était fait un nom, une signature.

    Depuis deux ans, il était retourné à la station de Kolda, démembrement de la RTS 4 Casamance. “Il était malade depuis quelques temps. Il était en congé. Mais il avait repris le 21 septembre dernier’’, a confié un de ses amis à l’APS.

    D’un commerce facile et amoureux du terrain journalistique, Daouda Laye Badiane était marié et père d’une fille.

    MTN

     

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La dissolution du gouvernement et le rejet de la requête d’Ousmane Sonko à la Une

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La dissolution du gouvernement et le rejet de la requête d’Ousmane Sonko à la Une

    Dakar, 7 oct (APS) – Les journaux du week-end reçus à l’Agence de presse sénégalaise traitent en priorité de la dissolution du gouvernement par le chef de l’Etat Macky Sall, tout en se projetant sur le nouvel attelage, dans un contexte où la Cour suprême a rejeté la requête de l’opposant Ousmane Sonko sur les parrainages.

    Le président de la République, Macky Sall, a mis fin vendredi aux fonctions des ministres, membres du gouvernement. Il a, en même temps, décidé de mettre en place un nouveau Gouvernement, sous la direction du Premier ministre Amadou Ba, renseigne un communiqué de la Présidence sénégalaise publié la veille.

    Pour le journal le Quotidien, à travers cette dissolution, Macky Sall vise à “renforcer son candidat’’.

    “Après avoir dissous le gouvernement, le président Sall a reconduit Amadou Ba à la Primature. La stratégie est simple : Macky Sall veut laisser le terrain à son candidat qui va utiliser les apparats de l’Etat pour lui donner les chances de gagner la présidentielle de 2024’’, analyse le Quotidien qui porte en manchette “Un gouvernement de comme Ba’’.

    Sud Quotidien renchérit à sa une “Amadou Ba à la baguette’’.

    “Annoncé depuis plusieurs semaines, c’est ce vendredi que le chef de l’Etat a pris un décret de dissolution de son gouvernement. Il a reconduit dans la même foulée son candidat à l’élection présidentielle Amadou Ba pour la formation d’une nouvelle équipe élargie à des technocrates et à des politiques’’, écrit la publication.

    Le journal Enquête se demande “Vers quel gouvernement ?’’.

    “Amadou Ba aura les coudées franches (…) Selon nos informations le remaniement sera en profondeur’’, croit savoir l’Enquête.

    Pour Bés Bi le Jour, “Ce sera une équipe de combat présidentiel’’.

    “Le candidat Amadou Ba va diriger le nouveau gouvernement qui sera composé bientôt. En le maintenant Macky Sall protège son poulain. Alors que des opposants réclament son départ’’, fait remarquer Bés Bi le Jour.

    Outre la dissolution du gouvernement et les projections sur le nouvel attelage, les journaux du week-end se sont largement intéressés aussi au rejet par la Cour suprême d’une requête de l’opposant Ousmane Sonko concernant les fiches de parrainage.

    La Cour suprême a rejeté vendredi la requête en référé Liberté, introduite par l’opposant Ousmane Sonko contre le refus de la Direction générale des élections (DGE) de lui donner une fiche de parrainage pour la présidentielle de février 2024.

    D’où ce titre du journal l’Info “Sonko perd la bataille du parrainage’’.

    “Après avoir déclaré la requête recevable, la Cour suprême a rejeté la demande de l’opposant’’, rapporte le journal.

    La publication rapporte aussi la réaction de Me Ciré Clédor Ly, conseiller juridique de l’opposant et maire de Ziguinchor. “Cette décision a surpris tout le monde. Je pense même que la décision a surpris l’Etat du Sénégal’’, a réagi Me Ly.

    Pour le journal Walfadjri, l’opposant Ousmane Sonko est tout simplement “si loin de la présidentielle’’.

    “Au terme d’une audience publique tenue vendredi, le juge a déclaré recevable la requête introduite par les avocats de la défense, tout en rejetant celle du référé-liberté’’, écrit le journal.

    MTN

  • SENEGAL-RELIGION-CELEBRATION / Médina Baye en plein dans le Gamouwaat

    SENEGAL-RELIGION-CELEBRATION / Médina Baye en plein dans le Gamouwaat

    Médina Baye, 4 oct (APS) – La fièvre religieuse monte à Médina Baye (Kaolack, centre) qui reste le point de ralliement de plusieurs fidèles musulmans venant surtout de pays étrangers pour célébrer le baptême de la naissance du prophète Mohamed (PSL) communément appelée “Gamouwaat’’, a constaté l’APS.

    En quittant le centre-ville de Kaolack pour rallier Médina Baye, le trafic devient de plus en plus dense. Les automobilistes se disputent la priorité. Le dispositif sécuritaire visiblement allégé par rapport au premier Gamou, veille au grain.

    A Medina Baye, les commerces se forment dans plusieurs coins de rue. Des fidèles étrangers venant du Nigéria, du Ghana, du Niger, de la Mauritanie entre autres pays de la sous-région proposent plusieurs articles.

    Les rangées de chapelet, les étals remplis de bonnets, des piles de livres islamiques, des effigies de Cheikh Ibrahima Niass dit Baye ainsi que des chaussures et des tissus sont les marchandises les plus en vue.

    La ferveur religieuse est plus perceptible aux alentours de la grande mosquée. De petites files d’attente se forment pour les visites (Ziarra) au niveau de l’esplanade des mausolées.

    Non loin de là, l’école élémentaire de Médina Baye sert de quartier général aux agents des forces de défense et de sécurité. Ici, la rentrée scolaire prévue jeudi ne sera pas possible.

    Dans plusieurs sites, les camps de consultations médicales gratuites installés depuis le premier Gamou, continuent à recevoir de patients.

    Les réceptifs hôteliers qui ont affiché complet depuis plusieurs jours, restent toujours remplis. A la maison des hôtes à Médina Baye, des fidèles se bousculent à la réception pour trouver un point de chute.

    “Nous sommes débordés. Nous avons affiché plein depuis le premier Gamou. Nous recevons en ce moment d’autres fidèles qui viennent surtout de l’étranger qui cherchent où se loger. On verra ce que l’on pourra faire pour eux’’, dit un agent à la réception de la maison des hôtes.

    Après son Mawlid international tenu la semaine dernière pour commémorer la naissance du prophète (PSL), Médina Baye célèbre cette nuit le baptême du messager de l’Islam.

    Une série de conférences abordant différentes thématiques sur le prophète sont organisées avant la nuit du Gamouwaat.

    La nuit du Gamouwaat sera rythmée de Zikr, c’est-à-dire des chants religieux et des récits dédiés au prophète Mohamed en présence notamment de plusieurs disciples étrangers, donnant à l’évènement un cachet international.

    ADE/MTN

  • SENEGAL-RELIGION-CELEBRATION / A Mogo Tafsir Balla, sur les traces d’un précurseur du Gamou

    SENEGAL-RELIGION-CELEBRATION / A Mogo Tafsir Balla, sur les traces d’un précurseur du Gamou

    +++Par Amadou Thiam de l’APS+++

    Mogo Tafsir Balla (Nabadji Civol), 27 sept (APS) –  Il y a exactement 122 ans, s’était tenu le premier Gamou de Mogo Tafsir Balla, à l’initiative de Tafsir Balla Seck, disciple de El Hadji Abdoulaye Niasse et précurseur de cette manifestation dans cette partie du Fouta (Matam).

    Depuis cette date fondatrice, la tradition du Maouloud continue d’être entretenue dans la famille Seck.

    A la sortie du village de Boyinadji, dans la commune de Nabadji Civol, une bâtisse sous forme de garage avec ses bancs en ciment se dresse, un peu avant Sinthiou Mogo, dans la même circonscription communale.

    Sur le toit de ce petit bâtiment, un tableau en fer indique un nom de village et le nombre de kilomètres qui le séparent de la route nationale numéro deux et de Fété Niébé ou Mogo Tafsir Balla.

    Pour l’administration, c’est le premier qui compte, mais le second reste l’appellation la plus célèbre, car plus connue et répandue.

    Il faut emprunter une piste latéritique de quatre kilomètres pour s’y rendre, faire attention aux nids-de-poule, éviter des animaux en divagation et quelque champ constituant le décor du paysage.

    De loin, l’on peut apercevoir la grande grotte qui trône sur cette partie de la région de Matam.

    Dans ce village qui porte le nom de Tafsir Balla Seck, grand érudit et disciple d’El Hadji Abdoulaye Niasse, un Gamou s’était tenu dans cette zone, une première dans cette partie du Fouta.

    Dans la maison familiale, le fils de Tafsir Balla Seck, aujourd’hui âgé de plus de 90 ans, fait officie de khalife.

    “C’est ici qu’a été organisé pour la première fois le Gamou, la nuit commémorant la naissance du Prophète Mouhamad (PSL). Ici au Fouta, tout le monde est d’accord pour dire que c’est Tafsir Balla Seck qui a été le premier à célébrer cette nuit’’, dit-il.

    Des fidèles venaient de “toute la zone’’pour participer à cette célébration, “des gens venaient même du Boundou, dans le Sénégal oriental’’. Des pèlerins venaient aussi du Jolof et de la Mauritanie, selon le patriarche.

    Les moyens de locomotion n’étant pas nombreux à cette époque, les fidèles faisaient le trajet à pied. Ils ont eu recours, bien des années plus tard, aux chameaux et charrettes, certains quittant leurs localités dès le premier jour du mois de naissance du prophète Mohamed (PSL) pour arriver à Mogo Tafsir Balla le jour du Maouloud.

    Rareté des moyens de locomotion

    “Au début, le Gamou se tenait juste avec quelques personnes, moins de dix. Il a même célébré une nuit avec cinq personnes’’, relève Babacar Seck, petit-fils de Tafsir Balla Seck.

    Selon sa famille, Tafsir Balla Seck a commencé à commémorer la naissance du prophète en 1920, “un an avant qu’elle soit célébrée à Danthialy’’, dans la commune de Ogo.

    Le marabout avait pour habitude de préparer le Gamou plusieurs semaines avant l’événement. Douze jours avant, indiquent ses petits-fils, les fidèles commençaient à rallier le village situé à une dizaine de kilomètres de Matam.

    “Il [Tafsir Balla Seck] accordait une attention particulière aux hôtes, pour qui il préparait des mets différents de ceux destinés aux membres de sa famille’’, soutient Babacar Seck, un de ses petits-fils.

    Il rappelle que son grand-père n’a jamais enseigné, mais avait des c connaissances spirituelles et mystiques telles que ses prédictions se sont toujours révélées vraies.

    Cela faisait de lui « une personnalité très connue » dans le Fouta, mais aussi dans tout le Sénégal, insiste-t-il.

    Tafsir Balla Seck a vu le jour en 1861 dans le village qui porte aujourd’hui son nom et qui s’appelait à cette époque Fété Niébé. Un nom qui a changé au fur des années pour porter celui du défunt érudit.

    “Au début, c’était Fété Niébé qui était retenu de tous, mais c’est Mogo Tafsir Balla qui reste aujourd’hui le plus connu. C’est un aspect que personne ne peut expliquer. C’est le nom Mogo Tafsir Balla qui figure sur la grande majorité des pièces d’identité des habitants de ce village, même si l’administration reconnait l’autre nom’’, explique Babacar Seck.

    Comme cela se fait ailleurs, son grand-père avait pour habitude de bien recevoir ses hôtes venus de partout pour le Gamou, souligne son petit-fils. Et la nuit, il faisait des causeries sur le prophète Mohamed (PSL).

    A sa disparition en 1949, son fils aîné, El Hadji Abdoulaye Seck, qui porte le nom de son guide et maître El Hadji Abdoulaye Niasse, est devenu son premier Khalife.

    Pendant 20 ans, il n’a rien changé à ce que faisait son père lors de la célébration du Maoloud, ajoute-t-il, estimant que la seule innovation à relever concerne le développement des moyens de transport et le nombre toujours grandissant de pèlerins.

    AT/BK/MTN

  • SENEGAL-RELIGION-CELEBRATION / A Médina Gounass, le Maouloud sobre et conforme aux prescriptions

    SENEGAL-RELIGION-CELEBRATION / A Médina Gounass, le Maouloud sobre et conforme aux prescriptions

    +++Par Baboucar Thiam+++

    Médina Gounass, 27 sept (APS) – La cité religieuse de Médina Gounass est davantage connue pour sa retraite spirituelle annuelle de dix jours, communément appelée “Daaka’’. Mais ce foyer religieux du département de Vélingara (sud-est) n’échappe pas non plus à la célébration du Mawloud, qui commémore la naissance du prophète Mohamed (PSL).

    Ce n’est pas étonnant pour une cité dont le quotidien est marqué par les pratiques religieuses.

    En apparence, rien ne se passe, mais chaque soir, les récitals de Coran sont la principale activité des jeunes et des membres du comité d’organisation du Mawloud, qui se déroule “un peu différemment’’ à Gounass, en comparaison de la manière de célébrer cet évènement dans les autres foyers religieux, explique Abdoulaye Athie.

    Le fondateur de Médina Gounass, Thierno El hadj Mamadou Saïd Ba, avait organisé la première édition “en 1942, après avoir créé la cité de Médina Gounas en 1936’’, selon ce membre du comité d’organisation.

    Au fil des années et des célébrations, la manifestation a pris des proportions importantes, au point que les femmes partageaient le même espace que les hommes, ce qu’il désapprouvait complètement, conformément aux prescriptions islamiques. Il décida donc d’arrêter la célébration du Mawloud de cette manière des années durant.

    C’est qu’à Médina Gounass, hommes et femmes. Ces dernières, sans exception, doivent se couvrir la tête et ne participent à la célébration du Maouloud à la mosquée. C’est pour conserver cette tradition que le fondateur de Médina Gounass, que les fidèles appellent affectueusement “le grand Thierno’’, a décidé de stopper la commémoration publique du Mawloud, “pendant une très longue période, puisqu’il ne l’a célébré que 3 ou 4 fois, après la première édition tenue en 1942’’, a renseigné Abdoulaye Athie.

    Il avait cependant recommandé aux fidèles de célébrer le Mawloud dans les maisons. Cette forme de commémoration a été reconduite par Thierno Amadou Tidiane Ba, khalife à partir de 1980.

    Le Gamou de Gounass, format actuel, date “des années 90’’

    Au bout de quelques années, animé par l’ardent désir de célébrer le prophète de l’islam, il autorisa les rencontres, les discussions religieuses le jour du Mawloud, « après la prière de ‘guéwé’ », la dernière du soir.

    Le fidèle était invité à suivre l’adresse de Thierno El hadj Mamadou Saïd Ba dans la grande mosquée, avant que chacun retourne dans sa demeure après avoir recueilli les prières formulées par le khalife.

    A Gounass, “on commence par le ‘tadrib’, c’est un peu comme le +Bourdh+, mais qui débute bien avant ce dernier avec des séances de lecture de poèmes en l’honneur de Dieu et de son prophète)’’

    “C’est le moment d’identifier les bons lecteurs et les organiser pour le jour-J. Il se tient un mois avant l’événement, les mercredis et les dimanches, à l’approche tous les jours jusqu’à l’arrivé du Mawloud’’, ajoute Thierno Amadou Tidiane Diallo, président du comité d’organisation.

    “C’est vers la fin des années 90 que la célébration du Mawloud, sous son format actuel, a repris’’, a indiqué Thierno Amadou Tidiane Diallo.

    Le Gamou est ainsi organisé chaque année, depuis que Thierno Amadou Tidiane Ba en a ordonné la reprise, mais dans le respect des enseignements du fondateur de Médina Gounass.

    À Médina Gounas, les organisateurs ne retiennent pas de thème particulier, le Gamou étant juste commémoré “en restant ancré dans l’héritage de Thierno El hadj Mamadou Saïd Ba’’.

    Le Gamou de Médina Gounass a désormais pris “une autre dimension », avec Internet, la télévision et la radio nouvellement lancées par la cité religieuse. « Nous nous sommes mieux organisés, avec l’appui de la fondation Thierno Wollé Ndiaye, qui nous vient en aide, surtout au cours des dernières années […]’’, dit-il.

    À Médina Gounass, la célébration du Gamou débute « à partir de minuit, dans la grande mosquée. Seuls les hommes se retrouvent pour des récitals de Coran et [des récitals de poèmes en l’honneur du prophète] jusqu’à l’aube », explique Thierno Mahmoudou Dialalou Dine Ba, fils ainé de Thierno Amadou Tidiane Ba.

    “Ici, il n’y pas beaucoup de préparation pour le Mawloud. Il n’y a presque pas de d’affluence de talibés venus d’ailleurs, contrairement à ce qui se passe lors du Daakaa, dont la dimension internationale est notable’’, poursuit Thierno Mahmoudou Dialalou Dine Ba, d’un ton calme, les mots à peine audibles.

    BT/BK/MTN

  • SENEGAL-RELIGION-CELEBRATION / Maoloud de Boyinadji, un événement presque centenaire

    SENEGAL-RELIGION-CELEBRATION / Maoloud de Boyinadji, un événement presque centenaire

    +++Par Amadou Thiam de l’APS+++

    Boyinadji (Matam), 27 sept (APS) – Le Maouloud initié par Thierno Amadou Boyinadji se tient au moins “depuis 90 ans’’ et enregistre la présence de fidèles musulmans venus de partout dans le Fouta et même de la sous-région.

    La manifestation, quasiment centenaire, se tient chaque année dans la grande mosquée de Boyinadji, dans la commune de Nabadji Civol (Matam, nord).

    “Il y a trois ou quatre ans derrière, un jeune voulait savoir la date exacte à laquelle a été organisé pour la première fois le Maouloud dans ce village. Après des jours sans réponse, une nuit, le jeune a vu en rêve Thierno Amadou Boyinadji qui lui est apparu à travers ma personne pour lui dire que le Maoloud a au moins 95 ans’’, dit Thierno Alpha Niang, un disciple de Thierno Amadou Niang, plus connu sous le nom de Thierno Amadou Boyinadji, aujourd’hui disparu.

    Les derniers déta ils de l’organisation de cet évènement sont réglés sous une tente, dans la maison familiale du défunt guide religieux de Boynadji.

    Juste à côté, se trouve son mausolée où reposent également son frère Mamadou Yaya Niang et sa sœur.

    Le Gamou de Boynadji, initié par Thierno Amadou Boyinadji, reçoit des fidèles de toute cette partie de Matam. Son ampleur ne se limite pas à cette seule région mais s’étend au Fouta en général.

    Selon ce disciple de Thierno Boynadji, un vieux ayant vécu avec le marabout, lui a dit qu’avant, alors qu’il était jeune, l’événement se tenait entre le saint-homme et quelques disciples.

    “La nuit [du Maouloud], Thierno était entouré d’un petit groupe de personnes pour qui il préparait du café et passer la nuit à parler du prophète Mouhamed (PSL)’’, rapporte-t-il, entouré de quelques personnes, dont le fils cadet de Thierno Boynadji, Mansour Niang.

    Le Gamou de Boynadji, qui se tenait dans la demeure du marabout, a été délocalisé quelques années plus tard à la grande mosquée de la localité, histoire de pouvoir accueillir des fidèles venus de plusieurs villages des environs.

    “Avant, c’était juste Thierno et quelques disciples qui se chargeaient de l’organisation. Aujourd’hui, ce sont des associations de disciples du défunt [guides] qui se chargent de cela’’, relève Thierno Alpha Niang.

    Les fidèles viennent du Sénégal, bien sûr, mais aussi du Gabon, de la France, des Etats-Unis et de partout dans le monde, selon lui.

    Les disciples ne sont cependant “plus les seuls à financer l’événement, car les associations qui se réclament de Thierno Amadou Boyinadji ont fait de l’organisation du Maoloud leur affaire. Beaucoup de gens basés à l’extérieur prennent des congés pour pouvoir assister au Gamou, ici, à Boyinadji. Ceux qui ne peuvent pas venir envoient de l’argent en guise de participation’’, explique Thierno Alpha Niang.

    De ses discussions des contemporains du marabout, il ressort que Thierno Amadou Niang a suivi les pas de Tasfsir Balla Seck, grand érudit et wali, le premier à avoir initié le Maouloud dans cette zone.

    Le marabout, voyant que le nombre de fidèles venant à lui pour le Maouloud en cessait d’augmenter, “a demandé à tous les grands marabouts qui venaient à Boyinadji de rester chez eux et d’y tenir le même événement’’, ajoute Thierno Alpha Niang.

    Selon lui, c’est la raison pour laquelle le Gamou est commémoré dans beaucoup de localités environnantes.

    Il reste que pour un habitant de Boynadji, “aucun événement ne peut être plus grand que le Maoloud’’.

    “Selon nos grands-frères et nos pères qui ont vécu avec Thierno, à chaque Maoloud, il donnait de de l’argent aux jeunes et aux adultes pour qu’ils puissent avoir de quoi entretenir leurs hôtes’’, raconte Thierno Alpha Niang.

    AT/BK/MTN

  • SENEGAL-RELIGIONS-CELEBRATION / Mawlid : environ 4.000 pèlerins des îles du Saloum arrivent à Kaolack à bord de pirogues

    SENEGAL-RELIGIONS-CELEBRATION / Mawlid : environ 4.000 pèlerins des îles du Saloum arrivent à Kaolack à bord de pirogues

    Kaolack, 27 sept (APS) – Cinquante-quatre pirogues sont arrivées au port de Kaolack (centre) avec quelque 4.000 pèlerins venus participer au Mawlid international de Médina Baye, a constaté un journaliste de l’APS, mardi.

    Ces pèlerins ont débarqué avec des valises, des matelas et des ustensiles de cuisine.

    ‘’Depuis plus de quarante ans, les pèlerins quittent les îles du Saloum à bord de pirogues, pour venir assister au Mawlid de Médina Baye. Aujourd’hui, nous avons fait accoster 54 pirogues dans lesquelles il y avait des pèlerins’’, a dit à l’APS le président de la section ‘’Jamhiyatou Ansarou-Diin’’ du département de Foundiougne (centre-ouest), Issa Ba.

    Les pèlerins venant des îles du Saloum ‘’veulent, à travers ce voyage, rendre un hommage mérité au vénéré guide Cheikh Ibrahima Niass’’, a-t-il affirmé.

    Les fidèles des îles du Saloum ont commencé à se rendre au Mawlid de Médina Baye par ce moyen depuis les années 1960, selon Issa Ba.

    Cette tradition ne cesse de se perpétuer, a-t-il ajouté.

    ‘’Dans les années 1960, Baye Niass a quitté Kaolack pour se rendre dans les îles du Saloum, précisément à Diamniadio et à Djirnda, à bord d’une pirogue. À cette époque-là, il n’y avait pas de pirogues motorisées, mais des pirogues à pagaie ou à voile’’, a rappelé M. Ba.

    ‘’Les pèlerins disposent aujourd’hui de plusieurs moyens de transport. Mais, pour honorer leur guide religieux, ils préfèrent voyager par pirogue, le moyen par lequel Baye Niass se rendait chez eux pour la célébration du Mawlid’’, a souligné le président de la section ‘’Jamhiyatou Ansarou-Diin’’ du département de Foundiougne.

    Les pèlerins arrivés en grand nombre à Kaolack viennent de trois communes insulaires : Djirnda, Dionewar et Bassoul.

    ‘’Il y a une nette amélioration dans l’organisation du voyage et des conditions d’accueil. Mais l’État doit s’impliquer davantage dans l’organisation, par le biais de ses services à Kaolack et à Fatick’’, a plaidé Issa Ba.

    Djiby Thior, âgé d’environ 40 ans et originaire du village de Fayako (commune de Djirnda), abonde dans le même sens en demandant l’aide des services de l’État.

    ‘’Nous souhaitons que l’accompagnement des pouvoirs publics soit renforcé par des vedettes et des forces de sécurité, pour que le voyage des pèlerins se déroule dans de bonnes conditions’’, a dit M. Thior.

    Dans les villages insulaires, le voyage par voie maritime vers Kaolack, pour le Mawlid, se prépare pendant plusieurs mois. ‘’L’organisation du voyage dure des mois durant lesquels les pèlerins s’organisent en menant des activités génératrices de revenus’’, a-t-il expliqué.

    ‘’Nous sommes des pêcheurs. Pour préparer l’édition suivante du Mawlid, des journées entières de pêche sont dédiées à l’événement. Tous les pêcheurs du village mettent la main à la pâte pour réunir les fonds nécessaires’’, a poursuivi Djiby Thior.Serigne Mboup, le maire et président de la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack, a assisté au débarquement des pèlerins.

    L’homme d’affaires suggère de considérer l’arrivée des milliers de pèlerins des îles du Saloum comme une ‘’opportunité économique profitable à la ville de Kaolack’’.

    ‘’Il faut aller vers la création d’une grande foire sur le site de débarquement des pèlerins, pour leur permettre de faire des achats sur place, avant de se rendre à Médina Baye’’, a expliqué M. Mboup.

    Médina Baye, un quartier de la ville de Kaolack, va organiser son Mawlid international, ce mercredi soir.

    Cette célébration de la naissance du prophète Mohamed aura lieu sous l’égide de la ‘’Jamhiyatu Ansaru-Diin’’, qui revendique plus de 500 millions de membres, tous des disciples de Cheikh Ibrahima Niass, dit Baye Niass (1900-1975).

    Des milliers de fidèles venus de plusieurs pays d’Afrique, d’Europe, des Amériques et d’Asie prennent part à cette célébration, chaque année.

    Des délégations officielles participent à l’événement.

    La nuit de mercredi à jeudi sera rythmée de zikr, c’est-à-dire des chants religieux dédiés au prophète Mohamed, sous la houlette de Mouhamadoul Amine Ibrahima, dit Baba Lamine Niass.

    AFD/ADE/MTN/ESF