Auteur/autrice : Mohamed Tidiane Ndiaye

  • SENEGAL-COMMEMORATION-REPORTAGE / Sur les traces de Bamba : Mbacké Khéwar, la part d’héritage

    SENEGAL-COMMEMORATION-REPORTAGE / Sur les traces de Bamba : Mbacké Khéwar, la part d’héritage

    +++Par Ndèye Suzanne Sy+++

    Dakar, 3 sept (APS) – Mbacké Khéwar, village administré par la descendance de Mame Mor Diarra Mbacké, frère du fondateur du Mouridisme, se trouve dans la zone de Mbacké-Baol, le lieu de naissance de Serigne Touba.

    Cela fait de Mbacké Khéwar un des sites les plus représentatifs de l’héritage familial de Cheikh Ahmadou Bamba. Il est situé dans les faubourgs de la commune de Mbacké, à quelques quatre kilomètres de la ville de Touba.

    L’urbanisation a fait de Mbacké Khéwar un village moderne, raccordé à l’eau et à l’électricité et doté de routes goudronnées.

    Le temps passe, la force des symboles demeure par quelques sites incontournables : la demeure familiale du cheikh, les cimetières où reposent son grand-frère, mais également son oncle paternel, sa fille ainée et deux de ses fils.

    Signe supplémentaire de cet héritage familial, il y a là une résidence dédiée à Mame Mor Diarra – frère de Serigne Touba – et placée sous la responsabilité de Cheikh Ismaïla Mbacké, khalife de ce dernier. Il en a fait son fief. Et c’est ainsi depuis des années.

    Les calotropis, plante utilisée pour guérir certaines maladies et dont les fleurs très odorantes sont souvent utilisées dans la fabrication de bouquets floraux dans certaines régions, poussent comme des champignons partout en ce lieu légendaire qui a vu naître le fondateur du Mouridisme.

    Savoir que la sève blanche du calotropis renvoie à la paix fait penser que rien n’est fortuit dans la vie du cheikh, qui a eu recours à une résistance pacifique pour faire triompher l’islam.

    « L’abreuvoir des assoiffés », comme le désigne ses fidèles, s’était totalement mis au service de Dieu au cours de son séjour terrestre, par la force du savoir et la maîtrise que garantit la sagesse.

    A l’origine du nom, un arbre fruitier et thérapeutique

    Mbacké Khéwar doit pourtant son nom à un autre arbre, le cerisier du Cayor. Une espèce typiquement forestière et fruitière qui ne pousse plus dans cette zone.

    Un cerisier du Cayor était situé là il y a longtemps mais a fini par disparaître. Des herbes y poussent dorénavant. Une petite mosquée a été construite à l’emplacement de ce « Khéwar ».

    Cette plante bénéficiait d’une grande considération auprès des phytothérapeutes qui lui reconnaissaient bien des vertus, ses écorces par exemple étant conseillées pour soigner les maladies broncho-pulmonaires.

    Elle combat également la douleur, selon le conservateur des cimetières de Mbacké Khéwar.

    Les populations de la contrée, bien au fait de ces considérations, venaient cueillir ses feuilles et récolter son écorce pour leurs besoins thérapeutiques. L’arbre n’y a pas survécu.

    Dans un environnement de plus en plus gagné par les constructions modernes, une petite mosquée peinte en blanc signale le lieu de naissance de Cheikh Ahmadou Mbacké. A gauche de la concession, une case qui sert d’abri en cas de pluie pour se protéger du soleil.

    Juste à côté, une chambre qui sert de salle de repos où se retrouvaient des hôtes du cheikh, nous rapporte Serigne Moctar Mbacké.

    Cheikh Ahmadou Mbacké a vécu enfant avec ses parents à Mbacké Khéwar pendant 3 mois, avant de se retrouver à Khourou Mbacké. Des années plus tard, son oncle paternel le ramenait souvent dans son village de naissance.

    Plus loin, en face du lieu qui a vu naître le Cheikh, sur la route principale, un long mur cimenté clôture les cimetières de Mbacké Khéwar.

    A gauche, de l’autre côté, une prochaine résidence dédiée à Serigne Touba, un vaste site en chantier qui abritait le stade pour la commune de Mbacké. Lequel a été démoli cette année sur instruction du khalife général des mourides.

    Serigne Mountakha Mbacké ne pouvait concevoir que ce lieu, situé en face des cimetières où repose son ancêtre, soit devenu un stade.

    Les Baye Fall sont en charge de ce projet qui inclut une grande mosquée.

    Non loin de la demeure où le cheikh est venu au monde, se trouvent les cimetières de Mbacké Khéwar où repose notamment Serigne Mame Mor Diarra, frère de Serigne Touba, ses fils Mouhamadou Abdou Khadr et Serigne Mouhamadou Yadali, ainsi que sa fille aînée Sokhna Fatou Dia.

    Fief des Boussobé

    À la création de Mbacké Khéwar, vers 1780, un délégué de quartier a été désigné par la famille de Mame Mor Diarra pour administrer le village. Une grande cour située entre la résidence de Mame Mor Diarra et les cimetières de Mbacké Khéwar, sont la marque de cet héritage.

    Cette cour est le lieu de résidence de la famille Boussobé, celle de Mame Diarra Bousso, mère de Serigne Touba.

    Dans cette grande concession, se trouve un imposant arbre dénommé « Yir ». D’après Serigne Bassirou Boussobé, c’est sous cet arbre que Serigne Touba a entamé la rédaction de son célèbre xassida (poème) « Mazalikoul djinane » (La voie du paradis).

    Selon la tradition, Cheikh Oumar Foutiyou Tall a séjourné en ces lieux.

    Dans cette partie de Mbacké Khéwar, tout le monde porte le nom de Bousso. Ils sont habilités à diriger les prières à la grande mosquée de Touba parmi tant d’autres honneurs, sur instruction du khalife général des mourides.

    Ce site relève également d’un titre foncier appartenant à la communauté mouride. Il abrite un grand marché de bétail, la gare de Mbacké étant située un peu plus loin.

    Il y a là également la première résidence de Cheikh Ahmadou Mbacké dont le site est conservé par la famille de Serigne Fallou Mbacké et qui n’est ouverte que pendant des occasions solennelles, comme quand il faut scruter la lune à la veille du Ramadan, le jeûne musulman.

    NSS/BK/MTN/ASB

  • SENEGAL-RELIGION-COMMEMORATION-REPORTAGE / Sur les traces de Bamba : Ndiarem, dernière étape d’une vie totalement dévouée à Dieu

    SENEGAL-RELIGION-COMMEMORATION-REPORTAGE / Sur les traces de Bamba : Ndiarem, dernière étape d’une vie totalement dévouée à Dieu

    +++Par Amadou Baba Ba+++

    Dakar, 3 sept (APS) – Diourbel, anciennement Ndiarem, est un passage obligé pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur l’histoire du mouridisme, la confrérie fondée par Cheikh Ahmadou Bamba.

    C’est dans cette cité que Cheikh Ahmadou Bamba vécut les quinze dernières années de sa vie, parachevant ainsi sa mission sur terre au service de Dieu et des hommes.

     Si le nom de Ahmadou Bamba se confond avec Touba, l’on ne peut évoquer la vie du cheikh sans mentionner Diourbel ou Ndiarem, la ville du centre du Sénégal où il a passé quinze ans de sa vie.

    Après deux déportations au Gabon puis en Mauritanie, les autorités coloniales voient son influence encore plus grandissante. Ses fidèles deviennent de plus en plus nombreux.

    C’est ainsi que la décision de le mettre en résidence surveillée à Ndiarem fut prise.

    Dans la concession du commandant d’alors, il occupe trois cases, mais le cheikh exprime en son for intérieur le désir d’avoir une mosquée. Il aurait volontiers échangé sa frugale demeure contre une « demeure de Dieu », une mosquée.

    Le colon pensait qu’en l’emmenant à Diourbel, place moderne, grouillante et fêtarde, il réussirait à ramollir sa foi et sa dévotion. Mais c’était méconnaître celui que les manuels d’histoire désignent comme un « apôtre de la guerre sainte pacifique », le vrai jihad, qui consiste à rompre totalement avec ses attaches terrestres pour ne consacrer sa vie qu’à l’adoration de Dieu.

    L’obsession d’une mosquée était devenue si pressante que Serigne Touba prit trois bouts de bois pour en délimiter une dans son lieu de résidence surveillée.

    « Il posa un bout de bois de chaque côté et le troisième devant lui pour indiquer la qibla », renseigne Aladji Fallou Lèye, un des conservateurs du patrimoine mouride à Diourbel. « Mais le commandant de cercle, qui ne voulait pas d’une mosquée, même en schéma, fit dégager toute cette charpente », ajoute-t-il.

    Toujours est-il que le cheikh restera treize mois, du 13 janvier 1912 au 18 février 1913, dans cette résidence, sous l’œil du colon.

    Malgré cette situation, les disciples affluaient de partout des contrées environnantes pour voir cet homme qui était revenu sain et sauf des déportations, brimades et acharnements de toute sorte de l’administration coloniale. Une administration coloniale qui avait achevé de disloquer les royaumes de la Sénégambie ou de soumettre leur porte-étendard.

    Contre mauvaise fortune bon cœur, elle consentit, dans un semblant d’élargissement, à laisser enfin le cheikh s’établir dans une zone de son choix, mais toujours dans Diourbel.

    Keur Gu Mag, haut-lieu du mouridisme

     C’est ainsi qu’il aménagea à Keur Gu Mag (La Grande demeure, en wolof). A voir les dimensions de la résidence – 300 mètres sur 500 mètres -, ce lieu n’a pas usurpé son nom. Rebaptisé par lui  « Al boukhatou Moubaaraka » ou « la Place bénie », le cheikh y a résidé de 1913 à 1927, année de sa disparition.

    Selon Lèye, « c’est dans cette demeure qu’il a célébré, pour la première fois, le 10 octobre 1920, le Magal, et ce, jusqu’en 1927 ».  Il ajoute : « Serigne Touba l’avait acheté à 400 francs de l’époque, en 1917, payés par Meissa Sellé Ndiaye. L’acte d’achat a été signé pour le cheikh par Cheikh Issa Diène ».

    Aujourd’hui, entièrement reconstruit en dur, l’édifice abrite plusieurs pièces, à l’époque des baraquements, plus emblématiques les unes que les autres par les histoires dont elles recèlent.

    Dans l’une d’elles, dénommée « Baytûl Kitab » ou « La Chambre du Savoir », des effets personnels du cheikh sont soigneusement conservés : des malles en fer et en bois contenant des manuscrits du Coran et des khassaides, quelques vestiges de la mosquée où il effectuait ses cinq prières, des bouilloires, des gobelets et autres récipients, des candélabres, etc.

    C’est à sa devanture qu’a été prise la célébrissime photo en noir et blanc du cheikh debout, seul, le visage couvert d’un châle. Cette photo dont la rumeur disait qu’elle était la seule et unique image de Serigne Touba, avant que d’autres soient rapatriées de France.

    Des photographies prises à quelques mètres de là, à l’emplacement actuel de la belle Grande mosquée de Diourbel, qui fait face à la résidence du cheikh.

    Ces images immortalisent la pose de la première pierre de cet imposant lieu de culte, par le cheikh lui-même, le 11 mars 1918. « Elle fut inaugurée en 1924 par le cheikh, après 6 ans 5 mois et 6 jours de construction. Et c’est à l’emplacement du minbar que le cheikh aimait à se tenir pour prier », raconte Lèye.

    Maintenant qu’il a construit « sa » mosquée, « reçut, quinze jours durant, la visite du prophète Mouhamed », comme l’indique l’écriteau à l’entrée de la pièce dénommée « Baytûl Rasûl », implanté solidement sa tarikha, le cheikh Ahmadou Bamba pouvait enfin rejoindre son créateur.

    Le mardi 19 juillet 1927, il rend son dernier souffle dans une pièce de sa résidence, aujourd’hui passage obligé pour tout visiteur à Ndiarem. Il avait 74 ans, et sera inhumé à Touba.

    ABB/BK/MTN/OID

     

  • SENEGAL-RELIGION-COMMEMORATION-REPORTAGE / Sur les traces de Bamba : Mbacké Kadior, le temps des premières allégeances

    SENEGAL-RELIGION-COMMEMORATION-REPORTAGE / Sur les traces de Bamba : Mbacké Kadior, le temps des premières allégeances

    +++Par Ndèye Suzanne Sy+++

    Dakar, 3 sept (APS) – La tradition dit que les premiers disciples mourides ont fait allégeance à Serigne Touba (1853-1927), à Mbacké Kadior, village fondé par Mame Mor Anta Saly, son père, dans la région de Louga (nord-ouest). Il va donc de soi que cette cité puisse occuper une place privilégiée dans l’histoire du Mouridisme et dans le cœur des fidèles.

    Il se dit précisément que les 40 premiers disciples mourides ont fait allégeance au cheikh dans cette localité située dans l’arrondissement de Darou Mousty (département de Kébémer).

    Dans le lot de ces nouveaux fidèles, on cite Mame Cheikh Ibra Fall, le plus célèbre, Serigne Ndame Abdourahmane Lô, Serigne Massamba Diop Sam et Serigne Ibrahima Sarr Ndiagne.

    Il y a aussi Serigne Adama Guèye, présenté comme le premier disciple du cheikh, soit autant de références morales et spirituelles solides qui confortent la renommée de Mbacké Kadior dans le cœur des mourides.

    L’électrification du village et des zones environnantes apporte une certaine modernité au site dénommé « Guiguiss Bamba ». Devenu un lieu de pèlerinage, Cheikh Ahmadou Bamba, appelé également Cheikhoul Khadim ou Serigne Touba, y avait édifié son premier centre d’éducation spirituelle.

    Il s’agit précisément du lieu où Cheikh Ibrahima Fall lui avait prêté allégeance, selon Mame Mor Sylla, maire de Mbacké Kadior.

    Les Sylla, habitants originels de Mbacké Kadior

    Ce lieu symbolique, situé à environ un kilomètre de la commune de Mbacké Kadior, devrait être bientôt doté d’une résidence, d’une mosquée et d’autres édifices. Comme on pouvait s’y attendre, les Baye Fall, qui se rattachent justement au cheikh par l’entremise de Cheikh Ibra Fall, sont les maîtres d’œuvre de ce chantier.

    A l’origine les Sylla étaient les premiers occupants de ce site. Cette famille avait cédé une partie de ses terres à Mame Mor Anta Saly lorsque le père de Serigne Touba décida de fonder son propre village.

    Selon l’imam El Hadj Cheikh Kajor Mbacké, Serigne Touba vécut quatre ans à Mbacké Kadior dont la création relève, dit-il, d’une certaine cohérence familiale, faite de quête spirituelle.

    Après Mbacké Baol, village fondé par Mame Maharam, dans le Baol, Mbacké Kadior a été fondé par Mame Mor Anta Saly.

    Aussi, après sa conversion à l’islam, lorsque Lat Dior Ngoné Latyr Diop (1842-1886) a voulu en connaître davantage sur cette religion qu’il venait d’embrasser, le choix de ce résistant à la colonisation française s’était porté sur Mame Mor Anta Saly.

    Serigne Touba, dont la quête de spiritualité était à son apogée, était resté au total quatre ans à Mbacké Kadior, où son père n’a vécu que trois ans, de 1880 à 1883, date de sa disparition.

    Le fils continua à s’occuper des écoles coraniques créées par son père après son rappel à Dieu, jusqu’à ce qu’il reçût la révélation du prophète Mohamad (PSL) l’enjoignant, selon la tradition, de faire le « djihad pacifique » pour trouver la voie du salut.

    Naissance du « Diébelou » ou acte d’allégeance

    La voie de la « Mouridiyya » semblait toute tracée. Le cheikh informa les disciples de la recommandation du prophète Mohamad (PSL) portant sur une nouvelle méthode d’éducation, de formation et d’élévation spirituelle à partir de l’allégeance, explique Cheikh Mbacké Kadior. Une démarche dont l’ambition est de contribuer à revivifier la voie tracée par le prophète Mohamad (PSL).

    Les premiers disciples, parmi lesquelles Serigne Adama Guèye, Serigne Massamba Diop Sam, Serigne Abdourahmane Lô et Serigne Ibrahima Sarr, firent immédiatement allégeance.

    Cheikh Ibrahima Fall, le 40e disciple selon la tradition, arriva alors à la rencontre du cheikh à Mbacké Kadior, où il lui fait allégeance. Un jour symbolique correspondant au 20e du mois de ramadan, date encore fêtée par les Baye Fall, communauté regroupant tous ceux qui se réclament de ce disciple exceptionnel de Serigne Touba.

    Il est prévu de construire une mosquée à l’emplacement des deux arbres sous lesquels Cheikh Ibra Fall a prêté allégeance à Serigne Touba. Le chantier est presque achevé.

    Mbacké Kadior est un « symbole du Mouridisme » dans la mesure où c’est dans cette localité que « tous les grands hommes qui ont marqué le Mouridisme ont été formés », d’après l’édile de la localité, Mame Mor Sylla.

    « Tous les interdits observés à Touba sont également respectés ici. Il peut y avoir des résistances mais ils demeurent néanmoins des interdits », ajoute-t-il.

    NSS/BK/MTN/OID

  • SENEGAL-RELIGION-COMMEMORATION-REPORTAGE / Sur les traces de Bamba : Immersion à Darou Salam, cité de la rédemption

    SENEGAL-RELIGION-COMMEMORATION-REPORTAGE / Sur les traces de Bamba : Immersion à Darou Salam, cité de la rédemption

    +++Par Amadou Baba Ba+++

    Dakar, 3 sept (APS) – Darou Salam, première cité fondée par Cheikh Ahmadou Bamba, se découvre comme une mine de trésors matériels et immatériels caractéristiques de la confrérie musulmane mouride du Sénégal.

    Située à quatre kilomètres de Touba, elle a été érigée entre 1884 et 1886 par le fondateur du Mouridisme. Il y a passé vingt ans de sa vie. Ses deux enfants, Serigne Mouhamadou Moustapha et Serigne Fallou, respectivement premier et deuxième calife de la communauté mouride, y ont vu le jour.

    L’histoire de Darou Salam est aussi liée à celle de son frère cadet, Mame Cheikh Anta Mbacké.

    Selon Serigne Mame Balla Guèye, membre du comité scientifique et culturel de Darou Salam et conservateur des lieux, « ce lieu a été indiqué au saint homme par son seigneur, afin qu’il s’y installe ».

    En baptisant la cité Darou Salam ou Dar-Salam (cité-de-la-paix, en arabe) « le cheikh entendait contredire la fausse réputation d’homme belliqueux que ses détracteurs, l’administration coloniale et ses supplétifs locaux notamment, lui collaient à la peau », précise-t-il.

    A l’en croire, la première case qu’il occupait est devenue aujourd’hui l’emplacement de la mosquée, construite entièrement par un riche homme d’affaires sénégalais, patron d’une grande entreprise spécialisée dans la fabrication de produits alimentaires. Avec une capacité de 200 places, elle a été inaugurée le 26 novembre 2023.

    S’étalant sur une grande superficie, le bel édifice religieux côtoie le mausolée de Mame Cheikh Anta Mbacké, frère cadet du cheikh, connu également sous le nom de Borom Gawane.

    D’après le conservateur, « le mausolée se trouve exactement là où le cheikh rangeait ses exemplaires du Coran et ses khassidas, (poèmes et panégyriques en l’honneur du prophète de l’islam, Ndlr) ».

    « C’est là que le prophète lui est apparu », renseigne-t-il, avant d’ajouter : « Le mausolée est un lieu par excellence d’exaucement de vœux ».

    Et ce n’est pas cette étudiante dakaroise rencontrée sur les lieux qui dira le contraire. N.S, qui veut garder l’anonymat, est inscrite en master 2 informatique dans une université parisienne.

    La Dakaroise, habituée du Magal, passe actuellement ses vacances au Sénégal. Cette année, elle est revenue au pays plus tôt, comme si elle entendait une voix l’appeler. « Venir à Darou Salam, c’est… automatique », bégaie-t-elle presque.

    « C’est comme un appel, une invite. C’est quelque chose d’inexplicable pour moi », dit-elle, marchant pieds nus, au sortir de sa visite de la mosquée et du mausolée.

    Ses parents sont originaires de Darou Salam où des membres de sa famille décédés, reposent dans le cimetière de la cité non loin de la mosquée et du mausolée de Mame Cheikh Anta.

    À Darou Salam, le rituel de N.S est immuable : « Quand je viens ici, je visite la mosquée, puis le mausolée de Mame Cheikh Anta et enfin le cimetière où reposent mes parents et grands-parents », dit-elle, l’émotion se lisant sur son visage.

    « Si demain je meurs, c’est mon souhait d’être enterrée ici », ajoute-t-elle.

    En fait, il y a chez les mourides et pas seulement, une croyance fortement ancrée selon laquelle une personne inhumée dans ce cimetière bénéficie de la rédemption auprès de son Seigneur.

    Serigne Codé Sall, le responsable du cimetière soutient cela sans ambages. « Quiconque est inhumé ici bénéficiera du salut éternel », dit le vieil homme avec la ferveur du disciple inconditionnel.

    C’est ainsi que, informe-t-il, «de partout du Sénégal et du monde, des gens font tout pour avoir ici des sépultures pour leurs défunts. Des corps sont même rapatriés du cimetière de Touba à celui de Darou Salam ».

    Lien fraternel et spirituel

    Bien que fondée par Cheikh Ahmadou Bamba, la cité de Darou Salam est intimement liée à Mame Cheikh Anta Mbacké. Les deux saints hommes entretenaient une relation plus que fraternelle. On aurait dit deux faces d’une même pièce. D’ailleurs, les personnes qui tiennent aux symboles y verraient une certaine mystique.

    En effet, le cheikh était âgé de quinze ans de plus que son jeune frère. Et quand il quitta ce monde en 1927, Mame Cheikh Anta Mbacké le rejoignit quinze ans plus tard.

    Intimement liés, « leur relation a débuté lorsque Mame Cheikh Anta n’avait que 6 ans », indique Serigne Balla Guèye, le conservateur de la mosquée de Darou Salam.

    Par son érudition, à l’ombre de son frère aîné, la relation mystique et fraternelle entre Borom Gawane et Borom Touba – leur surnom respectif, confirme l’adage selon lequel « beau sang ne saurait mentir ».

    Ainsi, on raconte que Mame Cheikh Anta Mbacké, doté d’une grande intelligence, était le premier à mémoriser les khassaides de Serigne Touba.

    Il avait prié pour son homonyme, le savant sénégalais Cheikh Anta Diop, à qui il avait prédit qu’il serait le meilleur de ses condisciples dans ses études aussi bien à l’école coranique qu’à l’école française. Une prédiction qui s’est réalisée, au vu de la connaissance encyclopédique du célèbre savant sénégalais.

    Négociant fortuné, on dit qu’il était l’argentier de la communauté mouride. C’est pourquoi, on l’appelait également « Borom dërëm ak ngërëm » (L’homme riche et béni, Ndlr).

    Quand le cheikh est rentré d’exil, en 1902, et s’est rendu à Darou Salam, l’accueil qu’il lui réserve est grandiose.  »Serigne Touba en a été content », confie Serigne Balla Guèye.

    La richesse de Borom Gawane, autre nom de Mame Cheikh Anta, n’avait de mesure que les histoires racontées sur ses largesses et ses dépenses faramineuses au service de ses semblables et pour la satisfaction du cheikh.

    Il achetait chaque article, produit ou objet par douzaine, selon la légende. Le conservateur Serigne Balla Guèye raconte qu’un jour qu’il roulait en voiture, celle du commandant de cercle le dépassa. Piqué dans sa fierté, « il en acheta douze du même modèle pour démontrer sa puissance financière et montrer à ses coreligionnaires et concitoyens qu’ils ne devraient éprouver aucun complexe vis-à-vis du colon blanc ».

    En entendant cette anecdote, l’on ne peut s’empêcher de penser à cette harangue de Cheikh Ahmadou Bamba inscrite dans Jawartu, un de ses poèmes : « N’abusez pas de ma condition d’homme noir, pour ne pas profiter de moi »

     Destins liés

    Le destin de Mame Cheikh Anta Mbacké semble lié à celui du cheikh, à qui il a rendu visite en 1900, quand ce dernier avait été déporté au Gabon.

    Ainsi connut-il le même sort, puisqu’il fut arrêté à Diourbel et exilé à Ségou, au Mali, en 1930, « sur les ordres de Blaise Diagne » qui, selon le conservateur de la mosquée et du mausolée de Darou Salam, « n’avait pas apprécié son soutien à Ngalandou Diouf », son ancien allié devenu son adversaire, lors de l’élection du député du Sénégal, en 1928. Il y reste cinq ans avant d’être élargi. Il décède en 1940.

    Aujourd’hui, lieu de pèlerinage, Darou Salam regorge de « trésors » qui retracent l’histoire du mouridisme, de son fondateur et de ses descendants.

    Dans une pièce réhabilitée en dur, le visiteur peut toucher le lit sur lequel Serigne Touba s’asseyait, recevant ses hôtes, des disciples venus faire acte d’allégeance, à son retour d’exil.

    A côté, une autre avec un lit ayant appartenu à Serigne Fallou, ou encore cette pièce avec divers objets leur ayant appartenu, de même qu’une étoffe ayant servi à couvrir la Kaaba, que Mame Cheikh Anta Mbacké a rapporté de son pèlerinage à La Macque, en 1928.

    Par ce qu’elle représente dans le Mouridisme, c’est à Darou Salam que tous les khalifes généraux effectuent leur première sortie après leur intronisation.

    Suffisant pour mesurer la grande affection qu’éprouvent les disciples pour cette cité fondée par Khadimou Rassoul (Serviteur du prophète) et confiée à son frère cadet.

    ABB/BK/MTN/OID

  • SENEGAL-COLLECTIVITES-DEMOGRAPHIE / Touba : entre 100 000 et 120 000 naissances déclarées par année (maire)

    SENEGAL-COLLECTIVITES-DEMOGRAPHIE / Touba : entre 100 000 et 120 000 naissances déclarées par année (maire)

    Dakar, 3 sept (APS) – La ville de Touba (centre), deuxième agglomération la plus peuplée après Dakar, enregistre chaque année entre 100 000 et 120 000 naissances déclarées, a révélé dimanche son maire Abdou Lahad Ka.

    « Notre commune enregistre chaque année entre 100 000 et 120 000 naissances déclarées », a notamment dit le maire de la ville de Touba Abdou Lahad Ka, invité de l’émission Grand jury de la RFM (privé).

    « Les naissances déclarées ne font pas 40%. Il y a beaucoup de naissances non déclarées (…) notre état-civil est débordé », a encore dit M. Ka.

    Au cours de cette émission, le maire de Touba est revenu sur le niveau rapide d’évolution de la démographie dans sa ville. « A ce rythme, d’ici à 12 ans, Touba va dépasser la capitale Dakar en terme de démographie. L’accroissement de la population est exponentiel », va-t-il fait remarquer.

    « Presque tous les jours, une quarantaine de nouveaux ménages aménagent à Touba. Ils viennent de toutes les contrées du pays pour élire domicile à Touba », a encore déclaré Abdou Lahad Ka.

  • MALI-AFRIQUE-FOOTBALL-NECROLOGIE / Salif Keita, premier ballon d’or africain, est décédé (source fédérale)

    MALI-AFRIQUE-FOOTBALL-NECROLOGIE / Salif Keita, premier ballon d’or africain, est décédé (source fédérale)

    Dakar, 2 sept (APS) – Salif Keita, premier ballon d’or africain en 1970 et légende du football malien, est décédé samedi à Bamako à l’âge de 76 ans, annonce la Fédération malienne de football.

    L’ancien international malien est le premier vainqueur du ballon d’or africain en 1970.

    Celui qui s’était révélé entre 1962 et 1972 à Saint-Etienne en France, avait débuté sa carrière à l’AS Real de Bamako avec qui il a remporté trois fois la Coupe du Mali. Le défunt fut aussi sociétaire du Stade malien.

    Salif Keita, surnommé la panthère noire, a remporté trois fois le Championnat de France avec Saint-Etienne (1968, 1969 et 1970) ainsi que deux Coupes de France (1968 et 1970).

    « La panthère noire s’en est allée, emportant avec elle un morceau de notre club. Salif Keita, nous pleurons ta disparition », a salué Saint-Etienne sur ses comptes sociaux.

    En cinq saisons avec les Verts, Keita a inscrit 140 buts en 185 matchs. La légende malienne a poursuivi sa carrière à l’Olympique de Marseille.

    Par la suite il avait déposé ses baluchons à Valence en Espagne, puis au Sporting Portugal, avant de partir aux États-Unis d’Amérique.

    SK/MTN

  • SENEGAL-MAROC-MIGRATION / Un convoi de 169 migrants sénégalais a quitté Dakhla ce samedi (source diplomatique)

    SENEGAL-MAROC-MIGRATION / Un convoi de 169 migrants sénégalais a quitté Dakhla ce samedi (source diplomatique)

    Dakar, 2 sept (APS) – Cent soixante-neuf Sénégalais, candidats à l’émigration irrégulière, ont quitté la ville marocaine de Dakhla ce samedi dans le cadre d’une nouvelle opération de rapatriement vers le Sénégal, a appris l’APS le même jour de source diplomatique.

    « Au total 169 candidats à l’émigration irrégulière qui séjournaient à Dakhla depuis la mi-août 2023, ont effectivement quitté, par voie terrestre, le Maroc ce jour pour retourner au Sénégal », a informé la même source.

    Ces migrants sénégalais arriveront à Saint Louis du Sénégal dimanche en fin de matinée, a-t-elle précisé.

    « A la date du 2 septembre 2023, aucun sénégalais candidat à l’émigration irrégulière vers l’Espagne n’est recensé dans les centres d’accueil et d’hébergement de la région Dakhla-Oued Eddahab », a révélé la source diplomatique.

    Depuis le 21 août 2023, la marine royale marocaine n’a procédé à « aucun sauvetage de pirogue en difficulté en provenance du Sénégal », a-t-elle indiqué.

    MTN

     

  • SENEGAL-MEDIAS / L’APS lance son nouveau produit, « APS Hebdo »

    SENEGAL-MEDIAS / L’APS lance son nouveau produit, « APS Hebdo »

    Dakar, 2 sept (APS) – L’Agence de presse sénégalaise (APS) a mis sur le marché son nouveau produit « APS Hebdo », une publication hebdomadaire disponible tous les samedis dans les kiosques, a dit son directeur général Thierno Ahmadou Sy.

    L’hebdomadaire vient en complément de Vitrine-magazine, un mensuel lancé en avril dernier « avec toujours la même volonté d’apporter un plus aux lecteurs », lit-on dans la note de l’éditeur de ce premier numéro consacré aux actualités liées au Magal avec comme titre principal « Le train du 18 Safar ».

    APS Hebdo se propose d’apporter sa contribution pour un paysage médiatique plus riche et diversifié dans le souci d’un meilleur traitement de l’actualité, mais aussi de questions importantes de développement, ajoute la note de l’éditeur.

    « Qu’il s’agisse de thématiques liées à l’économie, à la politique, aux sujets de société ou à la culture, le constat est que certaines questions ne bénéficient pas souvent de toute l’attention qu’il faut de la part des médias, si elles ne sont pas simplement éludées », ajoute la même note.

    « APS Hebdo ambitionne de remédier à cela. Pour ce faire, il veut arriver à trouver toute sa place dans le combat toujours renouvelé pour une presse de qualité et toujours au plus près des préoccupations des lecteurs et donc des citoyens », fait-elle valoir.

    Créée en avril 1959, l’Agence de presse sénégalaise dispose de plusieurs plateformes et de produits dont son fil d’actualités, son magazine Vitrine, une unité audiovisuelle, un service infographie et désormais une publication hebdomadaire.

    MTN

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les journaux dans la ferveur du grand Magal de Touba

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les journaux dans la ferveur du grand Magal de Touba

    Dakar, 2 sept (APS) – Les quotidiens du week-end reçus samedi à l’Agence de presse sénégalaise, traitent en priorité du grand Magal de Touba dont la célébration marque le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927).

    Ce grand événement religieux sera célébré lundi 4 septembre prochain correspondant au 18e jour du mois lunaire Safar 1445h

    « La grande communion de Touba », lit-on dans Sud Quotidien. « La ville de Touba commence à refuser du monde à moins de 72 heures du grand Magal. Un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé sur les axes routiers qui mènent vers la cité religieuse », constate le journal.

    Le quotidien l’As préfère mettre le curseur sur ce qu’il appelle à sa Une « la touche Serigne Mountakha ». La publication, qui revient sur les différentes réalisations faites sous le règne de l’actuel Khalife général des mourides Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a cité notamment la construction de l’Université Cheikhou Ahmadou Khadim de Touba, l’instauration des journées de récital de Khassida, entres autres initiatives.

    « Touba déjà dans la ferveur », titre Libération. Le journal explique que « la ville religieuse de Touba est en train de vivre au rythme du grand Magal, des milliers de pèlerins ayant déjà rallié la ville sainte pour commémorer le départ en exil au Gabon du fondateur du Mouridisme ».

    Dans un article intitulé « Petits-fils, grands Khalifes », le quotidien Bés bi le Jour revient sur l’ère des petits-fils qui ont régné et continuent à régner sur le trône de Bamba en citant les grandes réalisations sous Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké, Serigne Sidy Moukhtar Mbacké et Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.

    « Touba, la gare ressuscitée », titre le Soleil. La publication fait observer que les passagers sont étreints par l’émotion. « Le train a sifflé  à Touba au grand bonheur des passagers visiblement nostalgiques de ce moyen de transport », mentionne le Soleil.

    Dans un dossier intitulé « Le train du 18 Safar », APS Hebdo, une nouvelle publication hebdomadaire de l’Agence de presse sénégalaise, est longuement revenu sur l’actualité du Magal. Ce premier numéro de APS Hebdo aborde différents aspects de la commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba.

    Dans un reportage à Tivaouane, APS Hebdo montre comment « la ferveur du Safar constitue un symbole d’osmose entre Tidianes et Mourides ».

    « Chaque année, à quelques jours du Magal de Touba, une ferveur s’empare de la quasi totalité des 80 quartiers de Tivaouane, preuve par mille de la belle osmose qui règne entre Tidianes et Mourides dans la cité de Maodo Malick », lit-on dans le premier numéro d’APS Hebdo, paru ce samedi.

    Constatant une vague de libération dans les prisons, le journal L’Info souligne que la ‘’grâce du Magal a frappé les détenus’’.

    « Après Cheikh Bara Ndiaye, Serigne Assane Mbacké en prison depuis février dernier a été libéré et pourrait passer le Magal en famille (…) une cinquantaine de détenus emprisonnés relativement aux évènements de février-mars 2023 sont libérés à la Maison d’arrêt et de correction de Reubeuss », écrit le journal L’Info.

    « D’autres libérations sont annoncées dans les autres prisons », poursuit la publication.

    MTN/ASG

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Ousmane Sonko suspend sa grève de la faim

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Ousmane Sonko suspend sa grève de la faim

    Dakar, 2 sept (APS) – L’opposant Ousmane Sonko a suspendu la grève de la faim qu’il observait depuis près d’un mois, a déclaré, samedi, El Hadji Malick Ndiaye, le secrétaire à la communication de Pastef-Les patriotes, son parti politique dissous par les autorités sénégalaises.

    ‘’Ousmane Sonko vient de suspendre sa grève de la faim’’, a écrit M. Ndiaye sur sa page Facebook.

    Placé sous mandat de dépôt depuis le 31 juillet, l’opposant avait arrêté de s’alimenter pour dénoncer son emprisonnement.

    Ses partisans, les responsables de la coalition Yewwi Askan Wi (opposition) et ses avocats ne cessaient d’alerter les autorités judiciaires sur son état de santé qu’ils jugeaient préoccupant, une conséquence, selon eux, de sa grève de la faim.

    ‘’L’état de santé de monsieur Ousmane Sonko a atteint, ce jour du 30 août 2023, un seuil alarmant, au point qu’il est à craindre que les seuls soins médicaux ne puissent plus lui éviter une dégradation irréversible de ses organes vitaux’’, a averti l’un de ses avocats, Me Ciré Clédor Ly, mercredi 30 août.

    M. Sonko, maire de Ziguinchor (sud), a été évacué de la prison de Sébikhotane (région de Dakar) à l’hôpital Principal de Dakar, dimanche 6 août.

    À la suite d’un malaise survenu dans la nuit du 16 au 17 août, il a été transféré au service de réanimation du même hôpital, a déclaré récemment le service de communication de la direction de l’administration pénitentiaire.

    Ousmane Sonko, ancien député, a été arrêté le 28 juillet dernier.

    Trois jours plus tard, il a été inculpé d’appel à l’insurrection, d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sûreté de l’État, de complot contre l’autorité de l’État.

    L’opposant est également accusé par le parquet de Dakar d’actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et de vol.

    Le jour de son inculpation, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a annoncé la dissolution de son parti, Pastef-Les patriotes.

    ‘’Pastef, à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels’’, a argué M. Diome, ce que les responsables de ladite formation politique et ses militants ne cessent de nier.

    M. Sonko est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019, derrière l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et Macky Sall, qui s’est fait réélire à l’issue de ce scrutin.

    Pastef-Les patriotes et ses alliés constituent l’un des principaux groupes parlementaires de la législature élue le 31 juillet 2022.

    MTN/ESF