Auteur/autrice : Ousmane Ibrahima Dia

  • SENEGAL-TIC-DEVELOPPEMENT / Le Sénégal lance sa nouvelle stratégie numérique dénommée ‘’New deal technologique’’

    SENEGAL-TIC-DEVELOPPEMENT / Le Sénégal lance sa nouvelle stratégie numérique dénommée ‘’New deal technologique’’

    Dakar, 24 fev (APS)- Le Sénégal procède, ce lundi, au lancement de sa nouvelle stratégie numérique dénommée ‘’New deal technologique’’ qui se veut la source d’une  »croissance durable » et  »le moteur d’une administration performante au service des citoyens et des entreprises’’.

    La cérémonie de lancement est présidée par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD).

    Selon le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, ‘’le Sénégal compte faire de la recherche scientifique et l’innovation technologique un objectif stratégique prioritaire, source de croissance durable et moteur d’une administration performante au service des citoyens et des entreprises’’.

    Dans un document de presse, la tutelle souligne que ‘’cette volonté a été clairement affichée par le chef de l’État qui, dès sa prise de fonction, a demandé de repenser l’organisation et le fonctionnement de l’administration, d’accentuer la réforme du service public autour de la digitalisation des procédures administratives et d’amorcer le développement de l’économie numérique’’.

    ‘’Pour accélérer la révolution numérique (SN VISION 2050 – OS6), indique le ministère, la nouvelle stratégie de l’État du Sénégal est (ainsi) articulée autour de la souveraineté numérique; la digitalisation du service public; le développement de l’économie numérique’’, l’objectif étant de ‘’faire du Sénégal, un leader du numérique africain’’.

    La nouvelle stratégie a vocation à présenter ‘’une vision d’ensemble des initiatives que compte prendre l’État du Sénégal dans le domaine du numérique (…)’’.

    OID/AB/HB/SBS/MT

     

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La dégradation de la note souveraine du Sénégal et la paix en Casamance en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La dégradation de la note souveraine du Sénégal et la paix en Casamance en exergue

    Dakar, 24 fév (APS) – La dégradation de la note souveraine du Sénégal, conséquence de la situation difficile des comptes publics, la signature d’un accord de paix entre le gouvernement et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) sont, entre autres sujets, au menu des quotidiens reçus, lundi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).

    Le journal L’As annonce que l’agence Moody’s ‘’abaisse la note du Sénégal’’. ‘’L’agence de notation Moody’s Investors Service a sévèrement abaissé la note souveraine du Sénégal, la faisant chuter de B1 à B3, soit six niveaux sous la catégorie investissement, avec une perspective désormais négative’’, écrit le journal.

    Il rappelle que ‘’cette décision intervient après la publication du rapport de la Cour des comptes, le 13 février dernier, révélant une détérioration inquiétante des finances publiques sous la présidence de Macky Sall’’.

    Le Quotidien prévient qu’avec cette dégradation, ‘’le pays va s’endetter à des taux élevés’’ sur le marché.

    Pour WalfQuotidien, ‘’les choses semblent aller de mal en pis pour le Sénégal’’.

    Le journal Vox Populi salue, pour sa part, ‘’un nouveau jalon dans la recherche de la paix dans la région naturelle de Casamance en proie à un conflit depuis 1982’’.

    En effet, dimanche, ‘’le gouvernement sénégalais, représenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) ont signé, un accord de paix à Bissau, en présence du chef de l’Etat bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo’’.

    Le journal explique que ‘’l’accord vise à mettre fin aux hostilités, à assurer la démobilisation et la réinsertion des rebelles et à relancer le processus de paix pour garantir la stabilité et le développement de la région’’.

    ‘’L’Etat et le MFDC signent un accord de paix à Bissau’’, selon Le Soleil, soulignant que cet accord ‘’vient consolider le précédent signé en août 2022’’.

    Dans le journal, le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré que ‘’ce travail est le fruit d’une réunion du Comité de négociations qui est à pied d’œuvre depuis trois jours à Bissau. Cet accord constitue un grand pas pour un retour définitif de la paix en Casamance’’.

    Il a rappelé que ‘’le président Bassirou Diomaye Faye a un plan ambitieux, appelé Plan Diomaye pour la Casamance, un plan de développement économique et social qui ne peut être mis en œuvre sans une paix définitive. Pour cela, nous saluons l’engagement du chef d’État guinéen Umaro Sissoco Embaló en faveur d’une paix définitive en Casamance. Tout ce qui impacte le Sénégal impacte aussi la Guinée-Bissau et vice-versa’’.

    Le même journal met également en exergue la facture laitière du Sénégal estimée en 2023 à 126 milliards de francs Cfa.

    La publication qui affiche à la Une ‘’l’amer goût financier du lait’’, rapporte qu’en lançant la Journée nationale de l’Elevage, samedi dernier, à Kaolack, ‘’le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a indiqué que le Sénégal a dépensé plus de 126 milliards de FCfa en 2023 pour importer du lait. Ce qui, selon lui, n’est pas soutenable dans un pays qui aspire à la souveraineté alimentaire’’.

    Lors de cette Journée, Sud Quotidien note que le président Faye a annoncé ‘’la tenue imminente de concertations nationales sur le vol de bétail, devenu aujourd’hui un fléau à éradiquer d’urgence’’.

    Soulignant que la souveraineté alimentaire est au cœur politiques publiques et que le secteur de l’élevage occupe une place prépondérante, le président de la République, a annoncé des instructions pour ‘’l’évaluation de la loi d’orientation et agrosylvopastorale (LOASPH) ainsi que la préparation des décrets en attente’’.

    OID/AB

  • SENEGAL-SOCIAL / Ousmane Sonko aux syndicats : ‘’Nous sommes pour un dialogue sincère, mais serons intransigeants’’

    SENEGAL-SOCIAL / Ousmane Sonko aux syndicats : ‘’Nous sommes pour un dialogue sincère, mais serons intransigeants’’

    Dakar, 21 fév (APS) – Le Premier ministre Ousmane Sonko a réaffirmé, ce vendredi, à l’Assemblée nationale, la disponibilité de son gouvernement à instaurer un dialogue social ‘’sincère et franc’’ avec les organisations syndicales dans un contexte économique difficile.

    ‘’La liberté d’association est consacrée, particulièrement celle des travailleurs de s’organiser pour défendre leurs intérêts matériels et moraux’’, a-t-il dit, répondant à une interpellation du député de Pastef (majorité), Mamadou Lamine Diaïté.

    Ce dernier, premier intervenant de cette séance de ‘’Questions d’actualités’’, s’est étonné que le monde syndical multiplie les menaces de grève alors que le rapport de la Cour des comptes a révélé des malversations et chiffres ‘’cachés’’ par l’ancien régime sur la dette et le déficit budgétaire.

    ‘’La publication de ce rapport de la Cour des comptes a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Mais la vérité finit toujours par rattraper le mensonge et le dépasser’’, a dit M. Sonko qui a indiqué que ces résultats ‘’inquiétants’’ de cet audit ‘’nécessitent un vrai sursaut’’.

    Sur les mots d’ordre de grève brandis, le chef du gouvernement dit comprendre les syndicats.

    ‘’Je suis bien placé pour le comprendre, pour avoir dirigé pendant deux mandats un syndicat’’, a-t-il rappelé.

    Cependant, Ousmane Sonko a souligné que cela doit se faire ‘’dans un cadre normé et encadré’’.

    ‘’La meilleure formule, c’est de s’organiser, et, en tant qu’Etat, nous nous engageons à dialoguer, à écouter et à trouver des solutions. Nous y travaillons tous les jours’’, a-t-il assuré.

    C’est la raison pour laquelle, le Premier ministre a réitéré la volonté du gouvernement, comme souligné par le Conseil des ministres de mercredi dernier, d’organiser un dialogue social.

    ‘’Nous allons tenir ce dialogue social, le 27 (février) prochain, la première édition du dialogue social sincère et franc pour (aboutir) à un pacte de stabilité’’, a dit le Premier ministre.

    Il a, toutefois, souligné que l’Etat restera ferme face à certains mouvements d’humeur.

    ‘’Nous serons flexibles, mais nous serons fermes et intransigeants sur certaines revendications qui ne sont pas raisonnables’’, a prévenu le chef du gouvernement.

    HK/OID/ASB

  • SENEGAL-ELEVAGE / Vol de bétail : les éleveurs perdent 2 milliards de francs CFA par an

    SENEGAL-ELEVAGE / Vol de bétail : les éleveurs perdent 2 milliards de francs CFA par an

    Birkelane, 21 fév (APS) – Le préjudice subi par les éleveurs victimes du vol de bétail est estimé à 2 milliards de francs CFA par an, a-t-on appris du chef du service départemental de l’élevage et des productions animales de Birkelane, dans la région de Kaffrine (centre), Samba Thioye.

    ‘’Chaque année, le Sénégal perd plus de 2 milliards de francs CFA à cause du vol de bétail. C’est un problème complexe pour le Sénégal’’, a signalé M. Thioye.

    Une mission de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a effectué une ‘’mission de sensibilisation’’ sur les conséquences du vol de bétail, en janvier dernier, dans les régions de Kaffrine et Kaolack (centre).

    Cette estimation du préjudice subi par les éleveurs ne concerne que les cas de vol de bétail déclarés, selon la coordonnatrice de la cellule de lutte contre le vol de bétail au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Astou Fall.

    Mme Fall et El Hadji Aboubacar Bitèye, le président de l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail (ANLCVB), ont pris part à la mission effectuée par le bureau régional de la FAO à Dakar.

    Le but de cette mission était de sensibiliser les autorités administratives des régions de Kaffrine et Kaolack à ce phénomène et de les encourager à le combattre davantage.

    L’ANLCVB a partagé ses données relatives au vol de bétail, lors de cette visite. Selon son président, elle a dénombré 12.316 têtes de bétail volées, dont 5.101 retrouvées, soit 41,42 %.

    Samba Thioye, le chef du service départemental de l’élevage et des productions animales de Birkelane

    En 2021, indique l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail, 9.114 têtes de bétail avaient été volées et 6.702 avaient été retrouvées, soit 73,50 %.

    Ces données ont été collectées dans plusieurs régions, selon l’ANLCVB. Elle observe que celles de Kaffrine, Kaolack, Fatick (centre), Louga, Matam, Saint-Louis (nord) et Tambacounda (est) sont les plus touchées par le vol de bétail.

    ‘’Le vol de bétail cause énormément de dégâts en Afrique de l’Ouest […] Au Sénégal, on nous parle de pertes estimées à 2 milliards de francs CFA par an’’, affirme l’ingénieur agronome Ibrahima Thiam, du bureau de la FAO à Dakar.

    Pour éradiquer ce phénomène, les pouvoirs publics sénégalais doivent investir dans la traçabilité du bétail, selon M. Thiam.

    Les voleurs de bétail profitent de ‘’l’insuffisance de la présence des forces de défense et de sécurité’’ dans certaines zones, près des frontières du Sénégal avec les pays voisins notamment, pour subtiliser leur bétail aux éleveurs, selon Ibrahima Thiam.

    Le vol de bétail et les ‘’trafics transfrontaliers, dont la contrebande, la circulation des armes légères ou le trafic de drogue’’, vont de pair, signale la coordonnatrice de la cellule de lutte contre le vol de bétail au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage.

    Le vol de bétail est d’autant plus pernicieux que l’élevage est un sous-secteur ‘’fondamental’’ de l’économie sénégalaise, qui contribue à la sécurité alimentaire des ménages et à la réduction de la pauvreté, selon un document de la FAO.

    L’élevage concentre 22 % de la valeur ajoutée du secteur primaire et fournit 4 % du produit intérieur brut du Sénégal, selon le même document.

    Le cheptel sénégalais est estimé à plus de 4,5 millions de bovins, plus de 9,8 millions d’ovins, environ 6 millions de caprins, 1,6 million d’équidés et 946.543 porcins, ajoute-t-il.

    ADE/ASB/HK/OID/ESF/SBS/ASG

  • SENEGAL-ELEVAGE / Le vol de bétail continue de prospérer dans les régions de Kaffrine et Kaolack, malgré sa criminalisation

    SENEGAL-ELEVAGE / Le vol de bétail continue de prospérer dans les régions de Kaffrine et Kaolack, malgré sa criminalisation

    Par Assane Dème

    Kaolack, 21 fév (APS) – Le vol de bétail hante les éleveurs des régions du centre du pays, malgré le vote, par l’Assemblée nationale, en 2017, d’une loi criminalisant cette infraction.

    En cette matinée ensoleillée, une délégation de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) foule le sol du très animé foirail de Dinguiraye, dans la région de Kaolack. C’est le plus grand marché de bétail du département de Kaolack. Il est situé près de la route nationale numéro 4, à 42 kilomètres de la ville de Kaolack. Moutons, vaches, chevaux, ânes et chèvres se vendent ici.

    Selon les autorités administratives locales et les associations d’éleveurs de la zone, certains animaux vendus à Dinguiraye sont le butin de bandes de voleurs qui continuent d’opérer, malgré la criminalisation du vol de bétail au Sénégal depuis 2017. C’est pour lutter contre ce fléau que le bureau ouest-africain de la FAO à Dakar a effectué ‘’une mission de sensibilisation’’ des autorités et des éleveurs sur les conséquences du vol de bétail, du 25 au 28 janvier 2025, dans les régions de Kaffrine (centre) et Kaolack. Le but visé est d’éradiquer ou de réduire fortement l’ampleur de ce fléau, qui est un ‘’frein’’ au développement de l’élevage.

    Le foirail de Dinguiraye est la première étape de cette mission à laquelle participent des membres de l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail au Sénégal (ANLCVB). Les membres de cette mission sont saisis de plaintes d’éleveurs récemment victimes du vol de leur bétail. Un phénomène qui, quelquefois, engendre des violences meurtrières. Aliou Ba, un habitant de Keur Bouba, un village du département de Nioro du Rip, dit avoir été victime, le 2 janvier dernier, du vol d’une trentaine de têtes de bétail. ‘’Malgré mes efforts pour retrouver le bétail volé, les témoignages d’un membre de la famille du présumé voleur et les plaintes déposées à la brigade de gendarmerie et au tribunal de grande instance de Kaolack, rien ne bouge. Le voleur circule librement. Il n’est nullement inquiété’’, s’inquiète M. Ba.

    L’élevage est l’une des principales activités économiques des régions de Kaffrine et Kaolack.

    Ce jeune éleveur, membre de l’ANLCVB, évalue le préjudice subi à une vingtaine de millions de francs CFA. Il dit avoir déposé une réquisition à la Sonatel, la Société nationale des télécommunications, dans le but d’identifier le voleur à l’aide de la traçabilité de ses appels téléphoniques. Aliou Ba affirme avoir conservé les enregistrements des appels d’un témoin, qui l’aidait à retrouver son bétail. Ce dernier est entré en contact avec le présumé voleur, qui réclame 500.000 francs CFA pour restituer le butin.

    Le facilitateur, sentant le piège se refermer sur lui, se rétracte. Il dit craindre de se retrouver en prison par le simple fait d’aider l’éleveur à retrouver son bétail. ‘’À ma grande surprise, les gendarmes partis cueillir le voleur constatent qu’il a pris la fuite. Le lendemain, un témoignage est recueilli, selon lequel les animaux volés se trouveraient dans la forêt de Birkilane (dans la région de Kaffrine)’’, raconte Aliou Ba.

    Arrêté quelques jours plus tard et placé en garde à vue, le présumé voleur est ensuite libéré sans jugement, selon lui. L’éleveur, qui a déposé une plainte auprès du tribunal de grande instance de Kaolack, dit toutefois espérer que justice lui sera rendue.

    Arame Diop, une veuve du village de Thiamène Ousmane, dans la commune de Keur Mandongo, est l’une des nombreuses victimes des voleurs de bétail. Elle s’est fait voler six chèvres. ‘’J’ai décidé de mener des activités d’élevage pour gagner ma vie. Malheureusement, les voleurs m’ont privé de tout mon bétail, le seul moyen dont je disposais pour prendre en charge ma famille’’, témoigne-t-elle, désemparée.

    Une réunion de sensibilisation et d’information sur les conséquences du vol de bétail

    Selon le secrétaire général du foirail de Dinguiraye, Abdoulaye Ba, le vol de bétail est très courant dans la zone. À son avis, cette pratique délictuelle prospère parce que les voleurs sont rarement sévèrement punis. ‘’Les trafiquants et les consommateurs de drogues sont traqués et condamnés à de lourdes peines. Les voleurs de bétail, eux, n’ont pas à s’inquiéter’’, s’indigne M. Ba, qui est souvent informé des cas de vol de bétail.

    Modou Fall Sow, un membre du comité communal de lutte contre le vol de bétail de Paoskoto, est d’avis qu’il reste beaucoup d’efforts à fournir par les pouvoirs publics pour mettre les voleurs hors d’état de nuire. ‘’L’État doit prendre des mesures énergiques pour mettre un terme à cette pratique’’, plaide-t-il. Selon Modou Fall Sow, les éleveurs, à eux seuls, ne peuvent pas faire grand-chose contre le fléau dont ils sont victimes, car les voleurs de bétail opèrent souvent en bande, en plus de disposer de voitures pour le transport de leur butin.

    ‘’Les comités de vigilance sont impuissants, et les voleurs bien équipés’’

    Après Dinguiraye, la ‘’mission de sensibilisation’’ de la FAO sur les conséquences du vol de bétail se rend dans la région de Kaffrine, en compagnie de membres de l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail. La commune de Missirah Wadène, une zone d’élevage et d’agriculture, accueille les membres de la mission. Le vol de bétail est pratiqué à une grande échelle dans cette municipalité, selon les éleveurs et les autorités locales. ‘’Chaque jour, nous enregistrons des cas de vol. Face à ce phénomène, les comités de vigilance sont impuissants, et les voleurs bien équipés’’, raconte Cheikhna Ba, un habitant du village de Guinté Pathé. En parlant d’équipements, il fait allusion aux véhicules utilisés par les voleurs pour transporter les bêtes volées.

    Le vol de bétail s’accompagne de manœuvres à la fois cocasses et vexantes, dans cette partie du pays. ‘’Chaque fois qu’on vous vole vos animaux, il y a quelqu’un qui vient vous assurer qu’il est possible de les retrouver si vous acceptez de payer pour cela’’, témoigne Cheikhna Ba.

    Maire de Missirah Wadène depuis 2014, Moustapha Ndong fait de la lutte contre le vol de bétail un sacerdoce. La zone est un important carrefour pour les éleveurs maliens, mauritaniens, sénégalais et d’autres pays de la région, selon lui. ‘’Le marché hebdomadaire de Missirah Wadène est le plus important de la région de Kaffrine. Le vol de bétail y est monnaie courante. Avec l’aide des forces de l’ordre et du comité de vigilance constitué par la mairie, nous sommes en train de réduire l’immensité du fléau’’, rassure M. Ndong.

    Samba Thioye, le chef du service départemental de l’élevage de Birkelane

    La position carrefour rend la recherche du bétail volé complexe, laisse-t-il entendre. ‘’Notre marché hebdomadaire accueille une vingtaine de camions remplis de bétail’’, signale Moustapha Ndong, laissant deviner toute la complexité de l’identification des animaux volés parmi des milliers de têtes de bétail.

    Selon le maire de Missirah Wadène, même les femmes qui pratiquent l’élevage de petits ruminants (chèvres et moutons) sont victimes du fléau. Le président du comité communal de lutte contre le vol de bétail de Missirah Wadène, Babou Sow, signale que ce fléau est en train d’‘’anéantir’’ les efforts visant à développer l’élevage dans la région de Kaffrine. ‘’Nous sommes fatigués du vol de bétail […] Les voleurs sont souvent en armes et n’hésitent pas à s’en servir’’, s’indigne M. Sow. Selon lui, les membres du comité communal de lutte contre le vol de bétail exercent leur mission à titre bénévole et sans les moyens nécessaires.

    ‘’On n’ose plus investir de l’argent dans les activités d’élevage à cause du vol de bétail. Il faut que l’État vienne davantage en aide aux populations’’, plaide la présidente d’une association d’éleveuses de Missirah Wadène, Yacine Wade. Aly Dicko, l’un des responsables de la communauté maure de Koungheul, pense que les comités de lutte contre le vol de bétail sont à encourager et à doter d’équipements leur permettant de faire leur travail en toute sécurité. ‘’Ils doivent être protégés. Ils sont souvent victimes d’agressions menées par les malfaiteurs’’, s’inquiète-t-il, signalant que le vol de bétail est surtout fréquent pendant les heures de marché hebdomadaire.

    Certains éleveurs de Koungheul, pour éviter le vol de leur bétail, rémunèrent les membres du comité de vigilance constitué par la mairie, selon leurs délégués. Gallo Maïga, l’un des éleveurs maliens de Missirah Wadène, soutient que les voleurs de bétail bénéficient de ‘’complicités locales’’, parmi certains vendeurs de bétail et transporteurs.

    Le président de l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail, El Hadji Aboubacar Bitèye

    La commune de Birkelane, voisine de Missirah Wadène, abrite l’un des plus grands marchés de bétail du Sénégal, que la ‘’mission de sensibilisation’’ de la FAO a visité. Samba Thioye, le chef du service départemental de l’élevage et des productions animales, salue l’initiative de l’agence onusienne. Amadou Seydou Ba, le responsable du foirail de Birkelane, une infrastructure construite par l’Union économique et monétaire ouest-africaine, estime qu’il faut ‘’nécessairement’’ appliquer la loi criminalisant le vol de bétail pour éradiquer ce phénomène ou le réduire à de faibles proportions.

    La loi de 2017 sur le vol de bétail prévoit une peine d’emprisonnement de cinq à dix ans, ‘’si le vol […] a été commis au préjudice d’une personne qui tire de l’exploitation dudit bétail l’essentiel de ses revenus ou fait de son élevage son activité principale’’. Le législateur exclut le sursis et élève la peine d’amende jusqu’au quintuple de la valeur du bétail volé et fixe un plancher d’amende de 500.000 francs, y compris en cas de tentative de vol. Une dizaine d’années après son vote, cette loi ne décourage nullement les voleurs de bétail.

    ‘’Certains conducteurs de motos peuvent opérer en toute complicité avec les voleurs’’

    Samba Ba, leader d’une association d’éleveurs à Birkelane, soutient que certains ménages ne veulent plus s’adonner à l’élevage à cause du vol de bétail. Ils sont obligés, dès lors, d’acheter le mouton de Tabaski à un prix élevé. ‘’Si nous parvenons à éradiquer ce fléau, nous atteindrons l’autosuffisance du Sénégal en moutons’’, assure M. Ba.

    Les éleveurs de Ndramé Escale et Ndiédieng, deux communes situées dans la région de Kaolack, sont régulièrement victimes des voleurs de bétail. El Hadji Sow, l’un des leaders de l’association communale de lutte contre le vol de bétail de Ndramé Escale, salue le ‘’dynamisme’’ de la lutte menée contre les voleurs, avec le soutien, selon lui, du maire Hamidou Diop et des conducteurs de deux-roues. Par contre, d’autres propriétaires de motos sont sollicités par les voleurs de bétail, selon El Hadji Dramé. ‘’Certains conducteurs de motos peuvent opérer en toute complicité avec les voleurs. Ceux-là ne sont jamais sollicités par notre association’’, soutient-il.

    Le sous-préfet de Ndiédieng, Abdoulaye Diop

    L’abattage clandestin facilite le vol de bétail, selon les éleveurs. Hamidou Diop, le maire de Ndramé Escale, dit compter sur ‘’l’efficacité’’ des services vétérinaires. Le préjudice subi par les éleveurs est tellement important que certains d’entre eux ‘’n’osent plus prendre le risque d’investir’’ dans l’élevage, craignant que leur bétail soit subtilisé par les voleurs, selon M. Diop.

    ‘’Cette situation crée le désœuvrement et l’appauvrissant des populations, des éleveurs surtout. C’est un phénomène qu’il faut combattre’’, insiste le maire de Ndramé Escale.

    Mbaye Seck, l’adjoint du sous-préfet de Ndiédieng, a relevé l’opportunité de la mission menée par la FAO et l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail. Il salue la ‘’forte implication’’ et l’‘’engagement’’ du président de l’ANLCVB, El Hadji Aboubacar Bitèye. Cette association veut installer des comités de vigilance contre le vol de bétail dans les 557 communes du Sénégal, selon M. Bitèye. ‘’Si nous parvenons à installer partout dans le pays des comités de vigilance dont les membres sont bien formés, on arrivera à éradiquer ce fléau. Une fois cette étape franchie, nous arriverons facilement à identifier ceux qui s’adonnent au vol de bétail et à les mettre hors d’état de nuire’’, assure le président de l’ANLCVB.

    Le maire de Ndiédieng, Abdoul Aziz Mbodj, signale que l’élevage, l’une des principales activités économiques de cette commune, est de plus en plus délaissée par certains à cause du vol de bétail. ‘’À cause du développement de ce phénomène, beaucoup de personnes comme moi hésitent à investir dans l’élevage.’’ Or, selon M. Mbodj, l’élevage est l’une des principales activités économiques du monde rural.

    Ibrahima Thiam, le chef de la ‘’mission de sensibilisation’’ de la FAO sur le vol de bétail dans les régions de Kaffrine et Kaolack

    Le sous-préfet de Ndiédieng, Abdoulaye Diop, soutient que ‘’l’État n’a jamais cessé de lutter contre le vol de bétail’’. La répression de cette pratique bute sur le manque de ‘’culture de la dénonciation’’ des éleveurs, des populations en général, selon M. Diop. ‘’L’État n’a jamais failli à son devoir d’assistance des populations confrontées au vol de bétail. Nous avons toujours été présents à leurs côtés et leur demandons de dénoncer les cas de vol pour que l’État puisse prendre ses responsabilités et mettre fin à ce phénomène’’, soutient-il.

    ‘’Malheureusement, la non-dénonciation est un obstacle à l’éradication de cette pratique’’, relève Abdoulaye Diop, faisant remarquer avec regret : ‘’Le délit de vol de bétail a été criminalisé mais il persiste.’’

    ‘’On ne veut pas dénoncer les voleurs de bétail’’

    Ceux qui s’y adonnent bénéficient de la complicité d’une partie des populations, selon lui. Pourtant, ‘’toutes les conditions sont réunies pour encourager la dénonciation. Quelquefois, en raison des liens de parenté qu’on a avec eux, on ne veut pas dénoncer les voleurs de bétail’’, révèle le sous-préfet de Ndiédieng.

    Selon Abdoulaye Diop, le vol de bétail favorise le trafic des armes légères. Certains voleurs n’hésitent pas à se munir de ces armes et à s’en servir le cas échéant, signale l’administrateur civil.

    Des malfaiteurs arrêtés pour vol de bétail sont souvent ‘’responsables’’ d’attaques à main armée menées contre des commerces et de braquages signalés dans les zones rurales, selon Astou Fall, la coordonnatrice de la cellule de lutte contre le vol de bétail au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage. Les voleurs de bétail profitent quelquefois de ‘’l’insuffisance de la présence des forces de défense et de sécurité’’ dans certaines zones pour opérer en toute tranquillité, signale Mme Fall, précisant que cela arrive souvent le long des frontières avec d’autres pays.

    Le vol de bétail et la circulation des armes légères ou le trafic de drogue vont de pair dans certaines régions du pays, confirme-t-elle.

    L’ingénieur agronome Ibrahima Thiam, expert du bureau de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, tire un bilan ‘’satisfaisant’’ de la mission menée par la FAO pour la sensibilisation, l’information, la communication et le plaidoyer sur le vol de bétail dans le centre du Sénégal. ‘’Notre objectif est de faire en sorte que le vol de bétail soit reconnu au Sénégal et partout en Afrique de l’Ouest comme une entrave au développement de nos pays’’, explique M. Thiam, le chef de ladite mission.

    Les échanges des membres de la mission avec des éleveurs et des autorités administratives des régions de Kaffrine et Kaolack ont permis à la FAO d’appréhender le phénomène, selon M. Thiam. ‘’La FAO va fournir de l’expertise à l’État du Sénégal et aux organisations d’éleveurs, pour les aider à éradiquer le vol de bétail’’, promet-il, invitant les populations à en dénoncer les auteurs.

    ‘’L’implication des [autorités] et des organisations communautaires suffit pour l’éradiquer’’

    Ibrahima Thiam encourage la création des comités de lutte contre ce fléau dans les villages et les communes. Il préconise aussi le recours à la technologie pour retrouver le bétail volé et prévenir les vols, la reconnaissance juridique et administrative des comités de lutte contre le vol de bétail et l’encadrement de leurs activités par les pouvoirs publics.

    Le chef de la mission de la FAO appelle, par ailleurs, à éradiquer les abattages clandestins. ‘’On sait que le mal est profond’’, reconnaît-il, tout en estimant que ‘’l’implication des gouverneurs, des préfets, des sous-préfets, des maires, des chefs de village et des organisations communautaires suffit pour l’éradiquer’’.

    ‘’Le vol de bétail cause énormément de dégâts en Afrique de l’Ouest […] Il existe rarement des données là-dessus mais on parle de pertes estimées à 2 milliards de francs CFA par an au Sénégal. Cette ampleur devrait encourager les pouvoirs publics à investir dans la traçabilité du bétail, pour éviter ces pertes et l’appauvrissement des éleveurs’’, propose-t-il.

    ADE/ASB/HK/OID/ESF/ASG

  • SENEGAL-UNIVERSITES / Fac médecine : remise de toges aux agrégés reçus au 22ème Concours du CAMES, samedi

    SENEGAL-UNIVERSITES / Fac médecine : remise de toges aux agrégés reçus au 22ème Concours du CAMES, samedi

    Dakar, 20 fev (APS) – La faculté de Médecine, Pharmacie et d’Odontologie de l’UCAD organise, samedi, la cérémonie solennelle de remise de toges aux agrégés reçus au 22ème Concours d’Agrégation de Médecine, Pharmacie, Odontologie et Médecine vétérinaire du CAMES, annonce un communiqué transmis à l’APS.

    La cérémonie est prévue à partir de 09 heures au grand amphithéâtre de l’UCAD II sous la présidence de Dr El Hadji Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

    Le concours d’agrégation du CAMES s’est tenu à Conakry (Guinée) au mois de novembre 2024, rappelle le communiqué.

    Il précise que les récipiendaires des universités de Thiès et de Bambey seront célébrés à Dakar.

    La même source indique que ‘’devant leurs familles et proches, les lauréats seront habillés de la toge de Professeur agrégé par leurs maitres et recevront leur diplôme conformément à la tradition universitaire’’.

    Lors du dernier concours du CAMES, l’UCAD a obtenu 28 admis sur 29 candidats présentés soit un taux de réussite de 96,55%, rappelle le communiqué, soulignant que parmi les lauréats, 12 sont les majors de leur jury.

    OID/SBS/AB

  • SENEGAL-MALI-SECURITE / Les armées malienne et sénégalaise mènent des opérations de patrouilles conjointes frontalières (DIRPA)

    SENEGAL-MALI-SECURITE / Les armées malienne et sénégalaise mènent des opérations de patrouilles conjointes frontalières (DIRPA)

    Dakar, 20 fev (APS) – Les armées malienne et sénégalaise ont démarré des opérations de patrouilles mixtes transfrontalières, a appris l’APS de la Direction de l’information et des relations publiques des armées sénégalaises (DIRPA).

    « Les FDS [Forces de défense et de sécurité] malienne et sénégalaise lancent des patrouilles conjointes transfrontalières », rapporte la DIRPA sur compte X.

    Selon la même source, la cérémonie officielle de démarrage de ces patrouilles s’est tenue ce jeudi matin, à Diboli (Mali), en présence des commandants de zones voisines et des autorités locales.

    LA DIRPA ajoute que « les détachements d’unités de la Zone militaire N°4 et des gendarmes du GARSI [Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention] conduiront des opérations mixtes avec leurs homologues de l’armée et de la police maliennes, le long de la frontière commune ».  

    HK/OID/ABB

  • SENEGAL-ECONOMIE / Le chef de l’Etat demande au PM d’engager des concertations avec les forces vives de la Nation

    SENEGAL-ECONOMIE / Le chef de l’Etat demande au PM d’engager des concertations avec les forces vives de la Nation

    Dakar, 19 fev (APS) – Le chef de l’Etat a demandé au Premier ministre, mercredi en Conseil des ministres, d’engager des concertations avec toutes les forces vives de la Nation sur la situation des comptes publics et ses conséquences.

    ‘’(…) le chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre d’engager des concertations avec toutes les forces vives de la Nation, les centrales syndicales, le secteur privé national et le patronat notamment, afin de partager avec précision les conséquences de la situation décrite et de trouver les consensus adaptés à la mise en œuvre soutenable du nouvel agenda de transformation de la gestion des finances publiques, dans la solidarité et la protection sociale des couches vulnérables’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.

    Evoquant les enseignements et les analyses issus de l’audit des finances publiques réalisé par la Cour des Comptes, Bassirou Diomaye Faye a appelé à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour renforcer la résilience et la crédibilité de notre système économique, budgétaire, financier et comptable’’.

    OID

     

  • SENEGAL-ECONOMIE / Finances publiques : le chef de l’Etat appelle à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes

    SENEGAL-ECONOMIE / Finances publiques : le chef de l’Etat appelle à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes

    Dakar, 19 fev (APS) – Le chef de l’Etat a appelé, mercredi en Conseil des ministres, à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour  »renforcer la résilience et la crédibilité du système économique, budgétaire, financier et comptable ».

     »Evoquant les enseignements et les analyses issus de l’audit des finances publiques réalisé par la Cour des Comptes, le chef de l’Etat a appelé à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour renforcer la résilience et la crédibilité de notre système économique, budgétaire, financier et comptable’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.

    Le chef de l’Etat a également demandé au Premier ministre ‘’de lui proposer un chronogramme de mise en œuvre de toutes les recommandations du rapport d’audit de la Cour des comptes et de lui faire parvenir, dans les meilleurs délais, un programme spécial de maîtrise des dépenses publiques, en tenant compte des impératifs économiques et sociaux, à court et moyen termes, dictés par le déploiement de la vision Sénégal 2050’’.

    Bassirou Diomaye Faye a souligné ‘’l’importance d’une bonne maitrise des programmes budgétaires, des plans de financement et de trésorerie de l’Etat pour les trois prochaines années, des dépenses fiscales et de la dette publique’’.

    Il a demandé au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre chargé de l’Economie de ‘’proposer, sous la coordination du Premier ministre, une nouvelle réglementation sur les conditions et modalités d’émission des emprunts de l’Etat ainsi qu’un nouveau cadre organisationnel de pilotage et de gestion de la dette publique’’.

    Selon le communiqué, ‘’le Premier Ministre veillera également à la préparation rapide par le Ministre des Finances et du Budget d’un projet de loi rectificative des finances, en perspective du débat d’orientation budgétaire’’.

    Le chef de l’Etat a indiqué au Premier ministre, au ministre des Finances et du Budget et au ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, ‘’l’urgence d’asseoir l’intégrité de l’information financière en termes de fiabilité, d’exhaustivité, d’exactitude et de sincérité ; d’accélérer la digitalisation et l’interopérabilité des systèmes d’informations économiques, financières et comptables de l’Etat ; de renforcer la supervision du processus de cadrage macroéconomique ; d’améliorer la planification triennale consensuelle des investissements publics financés sur ressources externes et internes et des partenariats public-privé’’.

    Selon lui, ‘’la situation de vérité assumée est l’occasion d’engager une transformation objective et en profondeur des administrations économiques, financières et comptables de l’Etat et de leurs interrelations avec les partenaires et le système financier’’.

    Bassirou Diomaye Faye en appelle à ‘’un véritable changement de paradigme dans la gouvernance administrative, économique, financière et comptable de l’Etat’’.

    OID

     

  • SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le Communiqué du Conseil des ministres du mercredi 19 février 2025

    SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le Communiqué du Conseil des ministres du mercredi 19 février 2025

    Dakar, 19 fev (APS) – Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 19 février 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

    A l’entame de sa communication, le Président de la République a adressé ses condoléances les plus attristées au Khalif général des Mourides et à la Communauté musulmane suite au rappel à Dieu du Khalif général des Baye FALL, Serigne Amdy Modou Mbenda FALL et de Serigne Moustapha Saliou MBACKE, fils du défunt Khalif général des Mourides Serigne Saliou MBACKE.

    Evoquant les enseignements et les analyses issus de l’audit des finances publiques réalisé par la Cour des Comptes, le Chef de l’Etat a appelé à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour renforcer la résilience et la crédibilité de notre système économique, budgétaire, financier et comptable. Il a demandé au Premier Ministre de lui proposer un chronogramme de mise en œuvre de toutes les recommandations du rapport d’audit de la Cour des comptes et de lui faire parvenir, dans les meilleurs délais, un programme spécial de maîtrise des dépenses publiques, en tenant compte des impératifs économiques et sociaux, à court et moyen termes, dictés par le déploiement de la vision « Sénégal 2050 ».

    Le Président de la République a souligné l’importance d’une bonne maitrise des programmes budgétaires, des plans de financement et de trésorerie de l’Etat pour les trois prochaines années, des dépenses fiscales et de la dette publique. Sur ce dernier point, il a demandé au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre chargé de l’Economie de proposer, sous la coordination du Premier Ministre, une nouvelle réglementation sur les conditions et modalités d’émission des emprunts de l’Etat ainsi qu’un nouveau cadre organisationnel de pilotage et de gestion de la dette publique. Le Premier Ministre veillera également à la préparation rapide par le Ministre des Finances et du Budget d’un projet de loi rectificative des finances, en perspective du débat d’orientation budgétaire.

    Par ailleurs, le Chef de l’Etat a indiqué au Premier Ministre, au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, l’urgence : – d’asseoir l’intégrité de l’information financière en termes de fiabilité, d’exhaustivité, d’exactitude et de sincérité ; – d’accélérer la digitalisation et l’interopérabilité des systèmes d’informations économiques, financières et comptables de l’Etat ; – de renforcer la supervision du processus de cadrage macroéconomique ; – d’améliorer la planification triennale consensuelle des investissements publics financés sur ressources externes et internes et des partenariats public-privé. Il a indiqué que la situation de vérité assumée est l’occasion d’engager une transformation objective et en profondeur des administrations économiques, financières et comptables de l’Etat et de leurs interrelations avec les partenaires et le système financier. Il en appelle à un véritable changement de paradigme dans la gouvernance administrative, économique, financière et comptable de l’Etat.

    En outre, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre d’engager des concertations avec toutes les forces vives de la Nation, les centrales syndicales, le secteur privé national et le patronat notamment, afin de partager avec précision les conséquences de la situation décrite et de trouver les consensus adaptés à la mise en œuvre soutenable du nouvel agenda de transformation de la gestion des finances publiques, dans la solidarité et la protection sociale des couches vulnérables.

    L’accès à l’eau potable des populations, notamment en milieu rural, doit rester une priorité du Gouvernement. Ainsi, le Président de la République a invité le Premier Ministre à poursuivre les efforts consentis afin d’améliorer l’accès à l’eau potable des populations à des coûts maitrisés. Il a salué la tenue récente des concertations nationales sur le secteur de l’eau et appelé à l’accélération de la mise en œuvre d’un plan d’action global visant la sécurisation de la ressource mais également le déploiement d’un schéma hydraulique national qui intègrera, à terme, tous les systèmes d’approvisionnement en eau en zone urbaine, péri-urbaine et rurale.

    Dès lors, il a demandé au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de réviser le cadre de gestion des délégations de service public en eau potable en milieu rural et de renforcer l’entretien et le renouvellement des forages et infrastructures hydrauliques. Le Ministre en charge de l’Hydraulique veillera également à la transparence concernant la tarification des services et la gestion des concessions.

    Dans la dynamique d’aménagement et de réalisation des « autoroutes de l’eau », le Gouvernement devra anticiper la réflexion sur le modèle économique du secteur couvrant le volet assainissement (eaux usées et eaux pluviales) et la montée en puissance des projets « d’unités de dessalement ». Il s’agit, surtout, de conforter la place des collectivités territoriales et des populations dans la gouvernance inclusive du secteur. A ce titre, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de refonder la politique d’hydraulique urbaine, d’élargir de façon maitrisée le périmètre dit « affermé » au regard de l’urbanisation accélérée du territoire national et des défis climatiques nouveaux qui appellent la révision de la gouvernance stratégique, technique et financière de l’assainissement.

    A ce sujet, il a instruit le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement d’engager les actions urgentes pour assurer le fonctionnement efficace des services et réseaux relevant de l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS).

    Par ailleurs, le Président de la République a indiqué au Gouvernement, l’urgence de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la prévention et la lutte contre les inondations.

    Il a demandé au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement d’engager, au plus tôt, les opérations pré-hivernage et de définir les mesures urgentes en matière de prévention et de gestion des inondations, notamment au niveau des zones et sites identifiés sensibles.

    Le Chef de l’Etat a rappelé également au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement l’impératif de finaliser le projet de loi portant Code de l’eau. Cette loi en perspective va renforcer la préservation de nos ressources naturelles en eau et la transparence dans leur gouvernance inclusive. Une Autorité de régulation du secteur de l’eau sera également mise en place. Pour clore ce chapitre, le Président de la République a informé qu’il procédera, le vendredi 21 février 2025 à Koungheul, au lancement du Projet de Mobilisation des Ressources en Eau du Bassin versant du Nianijia Bolong (PROMOREN).

    Enfin, le Chef de l’Etat est revenu sur sa participation, en Ethiopie, au 38ème Sommet de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA) qui s’est tenu les 15 et 16 février 2025 et aux célébrations de l’indépendance de la République sœur de Gambie, à l’invitation de son homologue Adama BARROW, pour témoigner notre solidarité et notre fraternité au peuple gambien dont le destin est lié à celui du Sénégal.

    Dans sa communication, le Premier Ministre a fait part au Conseil de son passage à l’Assemblée nationale le vendredi 21 février 2025 au titre des questions d’actualité au Gouvernement, en vue notamment d’échanger avec les députés sur les enseignements à tirer des constatations graves et des recommandations ressortant du Rapport définitif de la Cour des Comptes sur « l’audit du Rapport sur la situation des finances publiques, Gestions de 2019 au 31 mars 2024 », notamment les mesures conservatoires et correctives. Le Premier Ministre a relevé les indications contenues dans le Rapport, relatives à la suite que la Cour des Comptes envisage de donner aux faits présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestion de fait ou d’infractions à caractère pénal.

    Conformément aux directives du Chef de l’Etat, il a instruit le Ministre des Finances et du Budget de prendre les dispositions appropriées en vue de la mise en œuvre diligente des mesures correctives requises, sans délais, aux fins de rendre opérationnelles lesdites recommandations. Dans ce cadre, il conviendra d’accorder une attention particulière à l’intégrité et à la transparence des processus décisionnels et des relations fonctionnelles au sein des régies financières.

    Le Premier Ministre a relevé qu’au-delà de l’amélioration de la gouvernance budgétaire et financière des deniers publics, le Gouvernement entend mettre en œuvre les mesures correctives requises à court terme, portant sur la rationalisation des dépenses publiques et la réduction du train de vie de l’Etat. Il a souligné que conformément aux orientations du Président de la République, il tiendra la première rencontre entre le Gouvernement et les partenaires sociaux, le jeudi 27 février 2025, en vue d’assurer la mobilisation de l’ensemble des forces vives de la Nation dans l’œuvre de redressement économique et financier du pays.

    Cette rencontre, qui constituera le point de départ d’un dialogue inclusif, franc et patriotique, réunira autour du Gouvernement, les syndicats, les organisations d’employeurs et de la société civile, les Institutions de la République, les dirigeants d’entreprises, des organismes nationaux, des associations et des amicales.

    Revenant sur le déploiement des projets et programmes du Référentiel Vision Sénégal 2050, au titre de la période quinquennale 2025-2029, le Premier Ministre a exhorté les Ministres à accorder une attention particulière à la finalisation des feuilles de route et au démarrage, dans les meilleurs délais possibles, des projets à initialiser en 2025.

    Enfin, le Premier Ministre a rendu compte au Conseil de la poursuite des travaux du Comité de commémoration en décembre 2024 du 80ème anniversaire du Massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye.

    À cet égard, il a rappelé que le Président de la République a, par décret en date du 13 janvier 2025, élevé le cimetière militaire de Thiaroye en cimetière national et institué la date du 1er décembre « Journée des tirailleurs sénégalais ». Le Premier Ministre a également indiqué la prise en charge par les ministères concernés des quatre (04) autres mesures prises par le Chef de l’Etat pour cristalliser dans la mémoire collective ce tragique événement. Il s’agit du mémorial Thiaroye 44, du centre de documentation, de la désignation de rues et places publiques au nom des victimes de cet événement et de l’introduction, dans les curricula, de l’enseignement de cette histoire.

    S’agissant de la manifestation de toute la vérité sur le nombre de victimes, le Premier Ministre a informé le Conseil que les compléments d’informations requis sont toujours attendus. Devant cette contrainte, des fouilles archéologiques seront entreprises.

    AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

     Le Ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a fait une communication sur la sortie des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la CEDEAO ;

     Le Ministre de l’Industrie et du Commerce a fait une communication sur l’approvisionnement du marché en denrées ;

     Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait le point sur la situation de la campagne de commercialisation de l’arachide, le suivi de la campagne horticole et la préparation de la journée nationale de l’Élevage ;

     Le Secrétaire d’Etat au développement des Petites et Moyennes Entreprises a fait une communication sur la 4ème édition du Forum de la PME dans le cadre de la stratégie nationale de promotion et de développement des PME/PMI.

    AU TITRES DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,
    Le Conseil a examiné et adopté :

     Le projet de décret autorisant le Président de la République à ratifier la convention régissant la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest africaine adoptée le 31 mars 2023 à Dakar ;

     Le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Comité de Gouvernance du Numérique « GouvNum ».

    AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,

    Le Président de la République a pris les décisions suivantes :

    Au titre du Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires étrangères

    • Monsieur Mame Baba CISSE, Conseiller des Affaires étrangères principal de classe exceptionnelle, matricule de Solde 516 903/B, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal auprès de la Commission de l’Union européenne, en remplacement de Monsieur Baye Moctar DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
    • Monsieur Malick DIOUF, Conseiller des Affaires étrangères principal, matricule de solde 605 799/D, précédemment Ambassadeur, Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal, auprès de Son Excellence Monsieur Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, en remplacement de Monsieur Khare DIOUF, appelé à d’autres fonctions.
    • Monsieur Samba Dialigué BALDE, chancelier des Affaires étrangères principal matricule de solde 620 663/A, précédemment Deuxième Conseiller à l’Ambassade du Sénégal au Niger, est nommé Consul général de la République du Sénégal à Pointe-Noire, en remplacement de Monsieur Issa WAGUE.

    Le Ministre de la Formation professionnelle et technique, Porte-Parole du Gouvernement
    Amadou Moustapha Njekk SARRE