Auteur/autrice : Ousmane Ibrahima Dia

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT-MINES-MESURE / La délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minière dans la zone couvrant la Falémé suspendue jusqu’au 30 juin 2027 (officiel)

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT-MINES-MESURE / La délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minière dans la zone couvrant la Falémé suspendue jusqu’au 30 juin 2027 (officiel)

    Dakar, 27 août (APS) – La délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minière dans la zone couvrant la Falémé est suspendue jusqu’au 30 juin 2027, a annoncé le ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, invitant les populations riveraines à ‘’dénoncer auprès des autorités administratives ou des Forces de défense et de sécurité tout individu qui tentera d’enfreindre la présente mesure’’.

    Dans un communiqué rendu public mardi, le ministère rappelle que gouvernement du Sénégal a examiné et adopté en Conseil des ministres, le 19 juillet 2024, le projet de décret portant interdiction des activités minières et d’octroi de permis d’exploitation dans la zone du fleuve Falémé.

    La même source souligne qu’en ‘’droite ligne des instructions’’ du chef de l’Etat, ‘’le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines porte à la connaissance des acteurs du secteur minier et de l’opinion nationale que la délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minière dans la zone couvrant la Falémé est suspendue jusqu’au 30 juin 2027’’.

    Le ministère signale par conséquent que ‘’toutes opérations minières ou délivrance de titres miniers autour de la rive gauche du fleuve de la Falémé sont formellement interdites sur un rayon de cinq cent (500) mètres’’.

    Il invite ‘’les populations riveraines à dénoncer auprès des autorités administratives ou des Forces de défense et de sécurité tout individu qui tentera d’enfreindre la présente mesure’’.

    Selon le document une mission du ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines les 26 et 27 mai 2024, conjointement avec les ministres en charge des Forces armées, de l’Environnement, du Travail et de l’Education nationale, ‘’a permis de constater l’ampleur des impacts négatifs de l’exploitation minière sur la Falémé, principal affluent du Fleuve Sénégal situé dans la zone frontalière’’.

    Le communiqué note qu’aujourd’hui, ‘’les abords du fleuve sont envahis par des activités minières sauvages engendrant ainsi d’innombrables conséquences environnementales, sanitaires et sécuritaires préjudiciables aux populations riveraines’’.

    Il ajoute que ‘’l’engagement de l’Etat en faveur de la sauvegarde de la paix, de la sécurité et de la politique de souveraineté nécessitent la mobilisation de stratégies et de dispositifs de préservation de la Falémé dans le sens de protéger l’environnement, de promouvoir le développement local et d’asseoir la stabilité sociale, l’ordre et la sécurité au bénéfice des populations riveraines’’.

    La Falémé, le principal affluent du fleuve Sénégal qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, est menacée de disparition à cause des effets néfastes des produits chimiques, du lavage des roches par des cracheurs et autres engins utilisés par les exploitants aurifères.

    OID/AKS

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / A la Une, le projet de suppression du CESE et du HCCT

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / A la Une, le projet de suppression du CESE et du HCCT

    Dakar, 27 août (APS) – Les quotidiens reçus, mardi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS) commentent le projet de loi portant suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE), une stratégie qui pourrait ouvrir la voie à une dissolution de l’Assemblée nationale, conformément à la volonté des nouvelles autorités.

    La présidence de la République a déclaré, lundi, avoir transmis au président de l’Assemblée nationale un décret portant convocation des membres de cette institution parlementaire à une session extraordinaire prévue jeudi 29 août, dans le but d’examiner un projet de loi portant suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

    ‘’Conformément à l’article 63 de la Constitution, le président de la République a transmis au président de l’Assemblée nationale le décret portant convocation de l’Assemblée nationale en session extraordinaire, le jeudi 29 août, pour l’examen du projet de loi portant modification de la Constitution’’, annonce la présidence de la République sur sa page Facebook.

    Elle précise que ‘’la modification envisagée de la Constitution porte sur la suppression du HCCT et du CESE’’.

    ‘’C’est un communiqué qui prend de court beaucoup d’observateurs. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, souhaiterait dissoudre le Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental’’, écrit EnQuête, ajoutant que  »dans une note publiée hier par les services de communication de la présidence de la République, il est annoncé que l’Assemblée nationale est convoquée en session extraordinaire le jeudi 29 août 2024, à l’effet d’examiner un projet de loi portant modification de la Constitution’’.

    Pour EnQuête, ‘’la question que tous les observateurs avertis peuvent se poser c’est pourquoi le régime qui s’obstine à refuser d’envoyer son Premier ministre devant cette législature va solliciter les députés de la même législature pour la mise en œuvre d’une partie de sa politique qui, de surcroît, les impacte directement ? La question est d’autant plus légitime que jusque-là, il n’a été signalé une quelconque discussion ou même une consultation avec la majorité parlementaire actuelle sur cette volonté de dissoudre ces institutions mises en place par leur mentor Macky Sall’’.

     »Dans tous les cas, écrit le journal, ce projet constitue un véritable piège pour l’Alliance pour la République et ses alliés. Refuser de le voter pourrait non seulement donner un motif légitime au régime de procéder à la dissolution de l’Assemblée nationale, mais aussi de donner un argument de campagne. Ils pourront avancer le besoin d’avoir une majorité pour dérouler leur politique et que sans majorité, il leur serait presque impossible de mettre en œuvre leur programme’’.

    Selon L’As, ‘’Bassirou Diomaye Faye piège Benno Bokk Yaakaar’’. ‘’Pris de court par la décision du président de la République, BBY a convoqué ses députés aujourd’hui à 17 h pour voir la stratégie à adopter : il s’agit de définir sa stratégie face à ce piège tendu par Diomaye Faye. S’ils refusent de voter la loi, ils donnent non seulement un argument de campagne à Sonko et Cie, mais ils donnent également l’occasion à Diomaye de dissoudre l’Assemblée à partir de ce mois de septembre conformément à la loi’’.

    ‘’Tout donc dépendra de la position de Bby. Si la coalition de l’opposition rejette la loi, le président Diomaye Faye va dissoudre l’Assemblée de facto et convoquer le collège électoral dans les 60 jours minimum et 90 jours maximum. Il disposera ainsi d’un bon argument de campagne. Quoi qu’il en soit, les jours des trois institutions (Cese, Hcct et Assemblée) sont comptés. Reste à savoir si les partisans de la rupture systémique feront comme leurs prédécesseurs en faisant renaitre le Sénat des cendres des défuntes Cese et Hcct pour caser une clientèle politique ou s’ils vont se conformer à la rupture et fonctionner sans d’autres institutions budgétivores’’, dit L’As.

    Selon Le Quotidien, ‘’le projet était jusqu’ici mis en stand-by. Et apparemment l’opportunité s’est présentée au chef de l’Etat de dissoudre les deux institutions de la République que sont le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE)’’.

    ‘’Maintenant, il reste à savoir si le projet de loi que le gouvernement dépose sur la table du président de l’Assemblée nationale emportera l’adhésion de la majorité des parlementaires. Celle-ci qui d’ailleurs se réclame du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (BBY), devenu la nouvelle opposition au niveau de la Place Soweto’’, souligne le journal du Groupe Avenir Communication.

    La publication ajoute : ‘’Le Président Diomaye Faye ne cherche-t-il pas le prétexte idéal pour dissoudre l’Assemblée nationale, en cas de vote ou de rejet du projet de loi en question ? En tout cas, voté ou pas, ce projet de loi visant à mettre fin à l’existence du Hcct et du Cese, ce serait la voie clairement ouverte pour mettre un terme au mandat des députés de la XIVème Législature, élus le 31 juillet 2022 et installés le 12 septembre de la même année. Ainsi, le régime né au soir du 24 mars dernier tiendrait son projet politique de bâtir de nouvelles institutions qui entrent en adéquation avec les idéaux que ses partisans professent et défendent partout ou pour ne pas dire mot, conformes au +Projet+’’.

    Sud Quotidien rappelle que ‘’dans leur programme de campagne pour la présidentielle du 24 mars 2024, les nouvelles autorités avaient promis, une fois élues, la dissolution de certaines institutions jugées budgétivores pour rationaliser les dépenses de l’Etat’’.

    Selon le journal, ‘’la machine semble en marche. Par décret n°2024- 1590, en date du 7 août 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, avait déjà dissout la Commission nationale de dialogue des territoires (CNDT) dont les ressources, biens et meubles, etc. étaient transférés au Secrétariat général de la Présidence de la République’’.

    Le quotidien L’Info note que ‘’la volonté des nouvelles autorités de dissoudre l’Assemblée nationale et d’aller à de nouvelles législatives, pour avoir une majorité confortable, ne souffre d’aucun doute’’.

     »Sauf qu’au rythme actuel, souligne la publication, ça risque de prendre du temps. Or, c’est tout ce qui est défavorable au président Faye et son régime. Plus il prend son temps, au lieu de surfer sur la vague de son écrasante victoire à la présidentielle, plus il prendra le risque de perdre de plus en plus d’électeurs, les déçus et frustrés des premiers actes de sa gouvernance; mais plus encore, il donnera à l’opposition le temps de refaire ses forces et ses stratégies’’.

    OID/SKS/ASG

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT-POINT / Plus de 800 sites d’orpaillage clandestins recensés sur la Falémé (acteur)

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT-POINT / Plus de 800 sites d’orpaillage clandestins recensés sur la Falémé (acteur)

    Par Ibrahima Diébakhaté (texte) et Aliou Sylla (photos)

    Kédougou, 26 août (APS)- Plus de 800 sites d’orpaillage clandestins ont été recensés le long de la Falémé, le principal affluent du fleuve Sénégal, a appris l’APS du président de l’association ‘’Wassaton’’ 1 et 2 pour la sauvegarde de la Falémé du Mali, Adama Ndiaye.

    ‘’Nous avons recensé en 2021, 600 sites clandestins au niveau de la Falémé. Nous avons réalisé cette année encore un autre recensement avec le collectif +Sauvons la Falémé+. Plus de 800 sites sont installés par les Chinois et les orpailleurs traditionnels entre les rives sénégalaises et maliennes’’, a dit M. Ndiaye.

    Dans un entretien accordé à l’APS, il déplore la présence de certains ressortissants étrangers un peu partout sur le fleuve et les marigots au niveau de la frontière dans la zone de  Moussala-Mahinamine.

    ‘’Ils sont dans des véhicules Pick-up et L200 avec des pelles mécaniques et ils ne résident pas sur place. Tantôt ils sont au Mali, tantôt ils sont au Sénégal. Et ils ne cherchent que l’or avec des pratiques très mauvaises’’, déplore le ressortissant malien.

    Un cadre de concertation et de dialogue pour la dépollution de la Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal et frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, a été mis en place mercredi 7 août 2024, à Kidira, dans la région de Tambacounda (est).

    Le 18 juillet 2024, le Conseil des ministres a examiné et adopté, un projet de décret interdisant les activités minières et l’octroi de permis d’exploitation dans la zone de la Falémé.

    Le 2 août 2024, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a annoncé  l’interdiction des activités minières pour une durée de trois ans dans les zones tampons situées à 500 mètres des berges de la Falémé.

    Au mois de mai, le collectif ‘’Sauvons la Falémé’’ a organisé des manifestations à Niéniokho Sara, à Sékhoto et à Kidira dans la région de Tambacounda pour alerter les autorités sur l’exaspération des populations. Il est composé de villages sénégalais et maliens riverains du fleuve et de membres de la diaspora sénégalaise et malienne originaire de ces localités.

    Le collectif a demandé l’arrêt immédiat de l’exploitation sauvage de l’or sur les rives de la Falémé et les marigots situés dans ses alentours. Ses membres réclament aussi le retrait de tous les permis autorisant l’exploitation semi mécanique par des opérateurs utilisant des produit chimiques dangereux pour tous les êtres vivants et polluant les nappes phréatiques,  informe son président, Tamba Sawané.  

    Croisade contre les permis semi mécanisés

    Le député sénégalais Guy Marius Sagna s’est rendu sur la Falémé le 15 mai 2024 pour visiter le site d’exploitation semi- mécanisée de Sansamba et d’autres sites appartenant à des Chinois et à des orpailleurs traditionnels dans le département de Saraya. Le parlementaire était accompagné de jeunes du village de Sansamba et des membres de son mouvement FRAPP, le Front pour une révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine.  

    Il s’était dit stupéfait par l’ampleur des dégâts toxiques qui menacent la vie des populations vivant dans la zone frontière située vers Moussala-Mahinamine et environs.

    M. Sagna s’était engagé à  »porter ce combat au niveau de l’Assemblée nationale contre ces actes de banditisme et de criminalité contre les populations locales de Sansamba et environs qui ne font plus leurs activités normalement’’.

    Le président du conseil départemental de Saraya, Moussa Danfakha, a lui aussi déploré l’exploitation illicite des ressources naturelles au niveau de la Falémé. 

    Il a souligné que l’histoire d’une trentaine de villages est intimement liée à la Falémé, évoquant les activités agricoles et maraîchères pratiquées par les populations riveraines.

    Les entreprises semi mécanisées sont à l’origine de la pollution de la Falémé et des marigots dans le département de Saraya, selon lui.

    ‘’Ce sont des entreprises qui ont eu l’autorisation d’exploiter et beaucoup se sont installées au bord du fleuve pour pouvoir utiliser l’eau de la Falémé avec des produits très toxiques, à savoir le mercure et le cyanure. Ils ont tué le fleuve et son écosystème complètement et l’eau n’est plus utilisable’’, s’est-il offusqué.

    Le député-maire de Bembou, Mady Danfakha, a demandé à l’Etat du Sénégal de discuter avec les autorités maliennes pour lutter contre la pollution de la Falémé pour le bien-être des populations riveraines.

    ‘’Si on n’associe pas nos voisins maliens, il n’est pas possible de faire ce combat. Il faut que nos deux gouvernements travaillent en synergie pour la récupération rapide de la Falémé, sinon c’est tout le pays qui est menacé par ce qu’elle se déverse au niveau du fleuve Sénégal’’, a-t-il alerté.   

    La Direction régionale de l’environnement et des établissements classés continue d’alerter les plus hautes autorités du pays, pour que des mesures idoines soient prises le plus rapidement en matière de dispositifs et d’évaluations environnementales.

    ‘’L’Etat du Sénégal doit prendre la question de la Falémé à bras-le-corps très rapidement, parce que la Falémé est presque finie. Ils ont tout souillé sans aucun dispositif environnemental et social au préalable’’, a fustigé Maurice Coly Ndior.

     PID/ASB/OID/AKS/SBS

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT-REPORTAGE / La Falémé, un cours d’eau en péril à cause de l’orpaillage

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT-REPORTAGE / La Falémé, un cours d’eau en péril à cause de l’orpaillage

    Par Ibrahima Diébakhaté (textes) et Aliou Sylla (photos)

    Kédougou, 26 août (APS) – La Falémé, le principal affluent du fleuve Sénégal qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, est menacée de disparition à cause des effets néfastes des produits chimiques, du lavage des roches par des cracheurs et autres engins utilisés par les exploitants aurifères.

    Trouvé à son domicile, le vieux Diarra, chef du village de Sansamba, est catégorique. Le changement de la couleur de l’eau est consécutif à la présence de cracheurs, des machines qui séparent le gravier aurifère de la boue ou du sable.

    ‘’Tout le lit du fleuve est pollué’’, tient-il à signaler, regrettant de ne plus pouvoir boire l’eau de la Falémé à cause de sa pollution.

    Le village de Sansamba est situé à plus de 60 kilomètres de Bembou, une commune du  département de Saraya, dans la région de Kédougou. C’est l’un des derniers villages frontaliers du Mali.

    Sur la rive sénégalaise, le niveau de destruction de l’écosystème du cours d’eau est alarmant. Il est à sec, et l’eau ne coule plus en période de saison sèche. Elle a perdu sa couleur et est devenue rougeâtre.

    ‘’L’orpaillage a complètement gâté le fleuve et personne ne peut plus avoir de l’eau potable’’, fustige le chef de village de Sansamba. Il déplore par ailleurs la coupe abusive des arbres dans la zone de Moussala Mahinamine et d’autres hameaux satellites.

    Des exploitants présentés comme des Chinois et les orpailleurs clandestins s’activent au lavage du minerai en utilisant des machines cracheuses et de gros engins. Le cours d’eau est couvert de produits toxiques. Cette pollution est accentuée par la présence des orpailleurs s’activant sur les deux rives.

    Bamba Diango, habitant du village de Daworola, fustige la présence d’orpailleurs de deux pays étrangers utilisant de gros engins et de concasseurs pour exploiter le métal précieux de la Falémé.

    Toutefois, tient-il à préciser, ‘’les promoteurs de ces entreprises semi mécanisés sont des Sénégalais. Ils font un business gagnant-gagnant avec les Chinois, au détriment des populations locales’’.

    L’eau est ‘’très toxique’’, dit-il, évoquant notamment la forte pollution et l’utilisation des produits illicites, comme le cyanure et le mercure dans le traitement du minerai.

    L’impact de cette pollution, note-t-il, se fait sentir de manière significative sur le maraîchage. Les femmes sont découragées à cause de la baisse drastique des rendements horticoles.

    Il pointe la qualité de l’eau, ce qui pousse les femmes à abandonner les périmètres maraîchers.

     Les populations riveraines opposées à la présence des orpailleurs

    Les populations de Faranding, de Daworola et de Daloto, des villages de la commune de Missirah Sirimana, ont organisé à plusieurs reprises des manifestations, pour dénoncer l’octroi de permis d’exploitations aux Chinois sur la Falémé et surtout, derrière la montagne de Moussala Mahamine.

    Elles accusent ces derniers d’utiliser des pelleteuses pour creuser de grands trous avec l’autorisation de la mairie, sans respecter aucun engagement de la responsabilité sociétale d’entreprise.

    Elles ont en veulent pour preuve les travaux en cours au poste de santé de Faranding et d’autres infrastructures dans la commune, qui ont été entamés depuis longtemps.

    Pour toutes ces raisons, les populations disent s’opposer ‘’totalement’’ à l’exploitation de leurs terres cultivables. ‘’On a perdu nos champs, nos jardins et nous ne faisons plus la pèche à cause du dragage et des produits chimiques qui sont déversés à longueur de journée’’ sur la Falémé, ont-elles dénoncé.

    ‘’Les Chinois ont installé des machines pollueuses tout au long de la Falémé dans la partie de Farading et ses environs en accord avec le maire de la commune de Missirah Sirimana’’, renseigne une source sécuritaire.

    Le maire de Missirah Sirimana, Karamba Sissoko, contacté par l’APS, a refusé de répondre à cette accusation. ‘’Je ne vous donne aucune réponse parce que vous n’êtes pas venus me voir dans un premier temps. Je suis très libre aussi’’, a-t-il argué.

    Décret interdisant les activités minières et l’octroi de permis d’exploitation

    Bamba Diango, enseignant, par ailleurs lanceur d’alerte, souhaite que les exploitants chinois et les orpailleurs traditionnels quittent la zone. ‘’(…) ils ont coupé tous les arbres autour du fleuve. Sur la Falémé, vous trouverez des Chinois, des Burkinabè et des Maliens’’, dit-il.

    Diango signale que des jeunes sénégalais de la frontière de Moussala emploient des burkinabè pour forer des puits derrière la montagne de la Falémé, lesquels laissent couler des acides dans les profondeurs du fleuve.

    Les orpailleurs sénégalais, maliens, chinois, guinéens et burkinabè sont installés sur tout le long de la Falémé à la recherche de l’or de façon clandestine. Ils occupent les rives sénégalaise et malienne en toute impunité avec des conséquences désastreuses sur l’écosystème du fleuve.

    ‘’Des Chinois et des Burkinabè ont installé des machines cracheuses tout le long de la Falémé, et ils font le dragage partout dans le fleuve’’, renseigne Diatiba Sissoko, enseignant et habitant de Sansamba.

    Les véhicules pick up des chinois et les motos tricycles des orpailleurs traditionnels traversent la cour de l’école de Sansamba à longueur de journée, ajoute M. Sissoko.

    ‘’Les élèves ne sont pas en sécurité parce que l’école n’a pas de clôture. Les voitures et les motos trois roues passent au milieu de l’école et le bruit sonore des gros engins perturbent les cours’’, dit-il.

    Les habitants des villages de Kolia, Satadougou et Garaboreya, dans la commune de Bembou, vivent un véritable calvaire à cause des machines cracheuses et des motos tricycles.

    ‘’Aujourd’hui, une bonne partie de l’eau est devenue jaunâtre et le bruit des pompes manuelles placées aux abords résonne partout et  laissent couler des produits toxiques et des déchets dans les profondeurs du fleuve. L’huile est déversée partout dans la nature aussi’’,  indique Kama Dansokho, président des jeunes du village de Kolia.

    D’ailleurs, fustige M. Dansokho, le long du fleuve est occupé par les Chinois, Sénégalais, Burkinabè et Maliens, en commençant par Satadougou, Wortokati, Sékhoto, Kolia jusqu’à Sansamba et Garboréya, à la frontière dans la zone de Moussala.

    Un cadre de concertation et de dialogue pour la dépollution de la Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal, qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, a été mis en place mercredi 7 août 2024, à Kidira, dans la région de Tambacounda (est).

    Le 18 juillet 2024, le Conseil des ministres a examiné et adopté, un projet de décret interdisant les activités minières et l’octroi de permis d’exploitation dans la zone de la Falémé, affluent le plus important du fleuve Sénégal.

    Le 2 août 2024, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a annoncé l’interdiction des activités minières pour une durée de trois ans dans les zones tampons situées à 500 mètres des berges de la Falémé

    M. Ngom s’entretenait avec l’Agence de presse sénégalaise (APS), à la veille des journées nationales de reboisement et de nettoiement organisées le samedi 3 août et dimanche 4 août 2024 à Touba et dans le reste du pays.

    L’application des mesures annoncées par le gouvernement pourrait contribuer à ralentir, voire interrompre la disparition aujourd’hui inexorable de la Falémé avec ses éventuelles conséquences sur la vie des populations habitant la zone.

    PID/ASB/OID/SBS/AKS

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT-REPORTAGE / L’agriculture et la pêche menacées par la pollution de la Falémé

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT-REPORTAGE / L’agriculture et la pêche menacées par la pollution de la Falémé

    Par Ibrahima Diébakhaté (texte) et Aliou Sylla (photo)

    Kédougou, 26 août (APS) – L’orpaillage à grande échelle sur la Falémé, à l’origine d’une forte pollution du fleuve, affecte l’écosystème, la pêche et l’agriculture, dénoncent des populations riveraines du principal affluent du fleuve Sénégal.

    Les animaux sont en voie de disparition et ne boivent plus l’eau du fleuve devenue impropre, s’inquiète Kama Dansokho, président des jeunes du village de Kolia. Il ajoute que les autorités sénégalaises et maliennes sont au courant de cette situation.

    Les nappes phréatiques sont pratiquement contaminées par les produits toxiques. Ce qui impacte la santé des populations, surtout les femmes enceintes, fulmine-t-il.

    ‘’Plusieurs villages » ne bénéficient pas d’opérations de pulvérisation contre les moustiques, et pire encore, « d’autres sont enclavés et n’ont pas de poste de santé pour des soins médicaux ». En raison de cet état de fait, déclare-t-il, « les populations se soignent dans les postes de santé clandestins au Mali’’.

    Le directeur du centre anti-poison au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Professeur Mamadou Fall, a réalisé une enquête sur des personnes atteintes par les effets de l’exposition au mercure et souffrant de paralysie flasque. Il a mené cette enquête dans le cadre d’une mission de santé dans la zone de la Falémé située dans le département de Saraya.

    ‘’Au moins une dizaine de personnes, surtout des enfants vivant aux abords de la Falémé, sont atteintes de mercure, et deux femmes enceintes sont décédées, il y a de cela deux ans. Récemment, le mercure et le cyanure avaient même atteint le bétail qui boitait’’, a relevé le toxicologue.

    Le Professeur Mamadou Fall alerte aussi sur de la présence de l’arsenic, ‘’un produit très dangereux’’ pour la santé des personnes, sur le sol de la Falémé.

    ‘’Cet arsenic peut se libérer du sol et contaminer les nappes phréatiques. C’est un produit qui n’a ni goût ni odeur. La population de la Falémé peut consommer une eau contenant de l’arsenic, sans s’en rendre compte’’, prévient le spécialiste.

    Il a sensibilisé le personnel médical communautaire sur les risques liés à l’utilisation du mercure et du cyanure dans les eaux et à l’aire libre. Il l’invite à recommander aux populations locales de faire des analyses médicales.

    ‘’Il y a un problème sanitaire et de désastre écologique qui se pose au niveau de la zone Falémé, et il est nécessaire que les populations fassent des analyses, pour voir si elles ne sont pas atteintes’’, suggère-t-il. Il signale que ‘’des études cliniques ont détecté la présence des métaux polluants très toxiques dans les corps des orpailleurs’’.

     »Des traces de produits chimiques, de métaux lourds’’

    Le chef de la division de l’environnement et des établissements classés (Dreec), Maurice Coly Ndior, affirme que les activités menées ne respectent pas les obligations légales. Les entreprises semi-mécanisées et l’orpaillage à grande échelle au niveau de la Falémé ne respectent pas la sécurité et la distance environnementale et sociale, déplore-t-il.

    ‘’C’est une activité qui n’est pas contrôlée du point de vue environnemental, puisqu’il n’y a aucun contrat liant l’administration environnementale à ces exploitants semi mécanisés (…)’’, fait-il observer. S’y ajoute selon lui ‘’l’usage des produits prohibés, comme le mercure et les acides, et à côté, des bassins de cyanuration au niveau de la Falémé’’.

    Déplorant la pollution de la Falémé, il fait état de la présence de ‘’traces de produits chimiques, de métaux lourds partout au niveau de la Falémé’’, un affluent du fleuve Sénégal qui alimente le lac de Guiers, la principale source d’alimentation en eau potable de la région de Dakar. A l’en croire, ces métaux peuvent avoir des conséquences sanitaires, à travers notamment la consommation de l’eau et d’autres produits naturels.

    L’agriculture et la pêche au ralenti

    L’utilisation des produits chimiques et des acides a réduit les activités agricoles et de l’élevage, dans toute la zone de la Falémé, ajoute le chef de la division régionale de l’environnement.

    Les poissons sont devenus très rares à cause des activités polluantes des orpailleurs qui détruisent en même temps les périmètres maraîchers des groupements de femmes au bord du fleuve, dans la zone de la frontalière située vers Moussala.

    ‘’Il n’y a plus de poissons dans le fleuve à cause de l’utilisation des machines et des produits toxiques’’, alerte Bamba Toué, pêcheur à Faranding. Il en est de même pour les hippopotames et les crocodiles, fait-il remarquer.

    C’est la pêche qui lui permettait de nourrir sa famille et d’acheter des machines et des produits agricoles pour cultiver pendant hivernage. ‘’Actuellement, on ne peut pas faire de la pêche. Tout est pollué’’, s’indigne-t-il.

    Kémokho Sissoko, pêcheur et père de sept enfants, est en train de subir le même sort que Bemba Touré. L’orpaillage clandestin a fait disparaître la pêche fluviale, une activité héritée de ses parents. Très nostalgique, il raconte que le fleuve était très poissonneux.  Il était également peuplé d’autres espèces, comme les crocodiles et les hippopotames.

    Sina Conta, un pécheur malien rencontré sur la rive sénégalaise de la Falémé, déplore lui aussi la raréfaction des poissons à cause du dragage du cours d’eau et des produits toxiques.

    ’J’ai parcouru environs plus de deux kilomètres, mais je n’ai pas deux poissons. Auparavant, j’avais la pirogue pleine de poissons même en saison sèche en moins de deux heures’’, lance-t-il, après une matinée de pêche infructueuse.

    Toutes les femmes vivant le long de la frontière ne pratiquent plus de maraîchage à cause de la pollution de l’eau et des produits nocifs, se désole la présidente des groupements de femmes du village de Sansamba.

    ‘’L’eau n’est pas potable, et tous nos périmètres de maraîchage dans la zone sont asséchés. Et nous sommes retournées aux activités de l’orpaillage, parce que nous ne savons pas quoi faire’’, dit-elle, en guidant la visite d’une équipe de l’APS.

    La quasi-totalité des forages répertoriés sont utilisés pour l’exploitation aurifère. Les principaux exploitants sont des ressortissants chinois et des orpailleurs traditionnels.

    ‘’Les premiers cités ont installé leurs bases près de la Falémé, notamment dans les villages de Daworola et de Bountoung, dans le département de Saraya’’, renseigne Mamadou Diop, chef de la brigade des ressources en eau de Tambacounda et de Kédougou, dans le cadre d’une visite de terrain et d’inventaire des forages.

    Il déclare que pour le traitement de l’or, une importante quantité d’eau est puisée du fleuve, laquelle est ensuite rejetée et déversée  »dans le lit de la Falémé’’. Selon lui, les produits utilisés agressent la nature et s’infiltrent ‘’dans la nappe souterraine sans ouvrage de suivi’’, comme le piézomètre.

    Les orpailleurs traditionnels sont pour la plupart installés  sur des sites situés au bord de la Falémé, où ils réalisent des forages, précise M. Diop.

    Selon lui, ‘’l’eau ayant servi au traitement de l’or est déversée librement dans la nature’’. Il ajoute qu’’’un important lot de machines cracheuses servent à broyer finement et à malaxer les couches du sous-sol contenant de l’or’’. Ces machines consomment une ‘’importante’’ quantité de gasoil et de lubrifiants. Des produits qui ‘’s’échappent vers les cours d’eau et dans la nature’’.

    Le chef de la brigade des ressources en eau de Tambacounda et de Kédougou précise que la commune de Missirah Sirimana compte 164 forages recensés dans 11 villages situés le long de la Falémé.

    Le constat est le même dans la commune de Tomboronkoto où des ressortissants chinois et les orpailleurs traditionnels sont installés au bord du fleuve Gambie. Ils procèdent au dragage de cours d’eau et creusent le sol à la recherche du métal jaune.

    Les villages de Tambanoumouya et de Kerekonko abritent l’entreprise Noga Mine et une autre entreprise chinoise dénommée Cilaze mine, qui pratiquent un orpaillage semi mécanisé au bord du fleuve. Ils creusent des galeries partout à la recherche du métal jaune.

    ‘’Ils sont installés à côté du fleuve, parce qu’ils ont creusé de gros trous avec de gros engins et de machines cracheuses.  Maintenant, ils tirent l’eau du fleuve pour laver l’or. Après, ils déversent les produits chimiques dans les profondeurs et dans la nature. Et il n’y a plus d’eau dans ces localités’’, dénonce Doudou Dione Dramé, lanceur d’alerte dans la commune de Tomboronkoto.

    PID/ASB/OID/AKS/ASG

     

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / A la Une, le Magal de Touba et l’enquête sur le meurtre du danseur Aziz Dabala et de son neveu

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / A la Une, le Magal de Touba et l’enquête sur le meurtre du danseur Aziz Dabala et de son neveu

    Dakar, 26 août (APS) – Les messages délivrés lors de la cérémonie officielle du Magal de Touba et les développements de l’enquête sur le meurtre du danseur Aziz Dabala et de son neveu, les difficultés de la compagnie aérienne Air Sénégal sont les principaux sujets au menu des quotidiens reçus, lundi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).

    ‘’La 130ème édition du Magal de Touba a été clôturée, samedi, par la cérémonie officielle. Le porte-parole du khalife général des mourides a délivré le message de Serigne Mountakha Mbacké en présence de la délégation gouvernementale conduite par le ministre de l’Intérieur qui a demandé aux jeunes de ne pas tenter l’émigration irrégulière’’, rapporte le quotidien Bës Bi.

    Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, président du Comité d’organisation du Magal et porte-parole du khalife général des mourides, a annoncé qu’après la saison des pluies, Serigne Mountakha, ‘’compte engager des travaux d’installation de tentes climatisées dans la cour de la grande mosquée de Touba’’, écrit le journal, soulignant que l’’autre projet qui tient à cœur le khalife, selon lui, c’est l’achèvement des travaux du complexe Cheikh Ahmadoul Khadim pour l’éducation et la formation (Ccak-Ef).

    La publication signale que l’Etat du Sénégal  »va accompagner les projets initiés à Touba par le khalife général des mourides ». Jean Baptiste Tine, qui conduisait la délégation officielle, a assuré de la ‘’disponibilité du gouvernement à accompagner Touba pour améliorer le cadre de vie et de bien-être des populations’’.

    Le Soleil se fait écho du ‘’sermon’’ du khalife général des mourides ‘’contre les dérives’’ notées durant les célébrations du Magal.

    ‘’Le mois de Safar, dont le 18e jour coïncide avec la commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, est célébré de plus en plus avec des pratiques telles que les gaspillages, le non-respect de la séparation entre les hommes et les femmes, les tamtams, la danse, aux antipodes de l’enseignement du fondateur du mouridisme. Il en est de même de certaines pratiques durant le Magal. Une situation que déplore le guide de la confrérie, Serigne Mountakha Mbacké’’, écrit Le Soleil.

    Selon Les Echos, ‘’Touba déplore le folklore du mois de Safar’’.  ‘’Serigne Bassirou Mbacké dénonce les 18 Safar avant l’heure, le folklore, l’émigration irrégulière’’, rapporte Vox populi.

    EnQuête signale qu’une semaine après le meurtre du danseur Aziz Dabala et de son neveu, tués dans leur appartement à Pikine, dans la banlieue de Dakar,  »l’enquête confiée à la Division des investigations criminelles (DIC) avance à grands pas’’.

    Selon le journal, ‘’six suspects dont l’artiste et amie du danseur, Nabou Lèye, ont été arrêtés et seront déférés au parquet dans les prochaines heures’’.

    La DIC est ‘’sur les traces d’une exécution planifiée avec beaucoup de zones d’ombres’’, à en croire Libération.

    Sud Quotidien s’intéresse à Air Sénégal SA, ‘’une compagnie en zone de turbulence’’.

    Avec une dette de 10 millions de dollars à payer à la société américaine Carlyle Aviation qui ‘’a obtenu de la justice américaine une ordonnance immobilisant quatre appareils loués par la compagnie nationale sénégalaise, en passe d’interrompre sa liaison de Dakar-New York (JFK) à compter du 19 septembre 2024, soumis à des retards constants et une qualité de service qui suscite réflexion, Air Sénégal traverse mille et une turbulences’’, écrit Sud.

    ‘’Dans la nasse depuis sa création, le fleuron aérien national tarde à prendre véritablement son envol. Une situation que les nouvelles autorités entendent corriger en adoptant une nouvelle stratégie et un nouveau plan d’affaires, en accord avec leur politique de souveraineté…’’, ajoute le journal.

    WalfQuotidien rapporte que ‘’pour une dette de 6,5 milliards Fcfa, Carlyle Aviation menace de saisir quatre appareils d’Air Sénégal’’.

    OID

  • SENEGAL-MAROC-RELIGION / Magal de Touba : un chercheur marocain ‘’impressionné’’ par la doctrine du mouridisme

    SENEGAL-MAROC-RELIGION / Magal de Touba : un chercheur marocain ‘’impressionné’’ par la doctrine du mouridisme

    Touba, 23 août (APS) – Le Marocain Lkaihal Mhamed, chercheur en Intelligence et en Innovation territoriale, venu assister au Magal de Touba, s’est dit impressionné par la doctrine du mouridisme fondée, selon lui, sur  »un capital matériel » et  »un capital immatériel ».

    ‘’Sincèrement je suis très impressionné par la doctrine du mouridisme fondée sur une doctrine productive. Une réflexion doctrinale qui vise à avoir un capital matériel et un capital immatériel’’, a-t-il confié dans un entretien avec l’APS.

    Selon lui, cette doctrine est également fondée sur le dialogue pacifique, mais aussi sur la tolérance.

    De l’avis de Dr Mhamed, la confrérie mouride occupe plus que jamais une place stratégique sur le plan économique.

    ‘’La confrérie mouride occupe une place stratégique sur le plan économique (…)’’, a-t-il remarqué.

    Dr Mhamed a plaidé pour un modèle de développement territorial pour la cité religieuse de Touba.

    ‘’Il est important de renforcer la position stratégique de la ville de Touba et pourquoi ne pas réfléchir à établir un modèle de développement territorial accès sur la marque de territoire’’, a-t-il suggéré, décrivant Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme, comme un ‘’visionnaire’’.

    Dans cet entretien, Dr Mhamed n’a pas manqué de rappeler ‘’la relation fraternelle’’ entre le Sénégal et le Maroc.

    La 130e édition du Grand Magal de Touba, commémorant le départ en exil d’Ahmadou Bamba, au Gabon, en 1895, est célébrée ce vendredi 23 août, correspondant au 18e jour du mois lunaire Safar. 

    CGD/OID/ABB

  • SENEGAL-RELIGION-COMMEMORATION / Magal : forte affluence de pèlerins à la grande mosquée de Touba

    SENEGAL-RELIGION-COMMEMORATION / Magal : forte affluence de pèlerins à la grande mosquée de Touba

    Touba, 23 août (APS) – La grande mosquée de Touba est le lieu de convergence, ce vendredi, de milliers de pèlerins qui viennent se recueillir à l’occasion du Magal, l’évènement religieux commémorant le départ en exil du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul.

    De longues files humaines sont visibles tout le long du périmètre du lieu de culte pour les célébrations de cette 130ème édition.

    Les pèlerins viennent de toutes les régions du Sénégal et de la diaspora en cette journée symbolique pour la communauté mouride, coïncidant avec également la grande prière du vendredi.

    Amadou Camara est venu de la région de Tamba. Trouvé à l’esplanade de la grande mosquée, le corps trempé de sueur, il attend depuis de longues heures avant d’accomplir son ‘’ziar’’.

    ‘’Ce n’est pas grave. Même s’il faudra y passer la nuit, on le fera », affirme ainsi Amadou Camara.

    A l’image des autres fidèles présents à la grande mosquée, il devra encore patienter avant de se recueillir à l’intérieur et dans les différents mausolées. L’accès se fait par vagues afin d’éviter les bousculades, selon un agent de sécurité.

    Le Grand Magal de Touba, commémore le départ en exil au Gabon (1895-1902) de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme, l’une des principales confréries musulmanes du Sénégal.

    Né vers 1854, Cheikh Ahmadou Bamba s’est attribué le titre de Khadimou Rassoul, “serviteur du prophète”.

    Après la mort de son père, Ahmadou Bamba devient un guide et fonda la voie mouride dans un contexte de domination coloniale française. Ce qui était d’ailleurs vu d’un très mauvais œil par l’administration coloniale.

    Le colon français, craignant que les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, résistant anti-colonial, ne suscitent un soulèvement populaire, décide de l’exiler au Gabon entre 1895 et 1902.

    Khadimou Rassoul (serviteur du prophète Mohamed) est resté sept ans au Gabon, sur l’île inhospitalière de Mayombé, bravant toute sorte de dangers.

    Il y a supporté plusieurs brimades de la part du colonisateur français engagé dans une croisade contre l’islam au Sénégal. Des années de surveillance, de privation, de solitude et de persécutions, relatent des historiens.

    Ahmadou Bamba est mort en 1927 à Diourbel. Mais son héritage est perpétué par ses fils et petits-fils.

    Le Magal, terme wolof voulant dire rendre hommage, célébrer, magnifier, est commémoré en souvenir de cet exil qui marque le début d’une somme d’épreuves supportées en conscience par le Cheikh, suivant un pacte contracté avec son créateur.

    Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins prennent d’assaut la ville de Touba pour se recueillir et prier à l’occasion du Magal, qui est également un moment de convivialité et d’hospitalité à travers les ‘’berndé’’, ces copieux repas servis aux pèlerins.

     

    MK/OID

  • SENEGAL-RELIGION-COMMÉMORATION-MESSAGE / Magal de Touba : le président Bassirou Diomaye Faye souhaite une célébration ‘’empreinte de grâces’’

    SENEGAL-RELIGION-COMMÉMORATION-MESSAGE / Magal de Touba : le président Bassirou Diomaye Faye souhaite une célébration ‘’empreinte de grâces’’

    Touba, 23 août (APS) – Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a souhaité, ce vendredi, à la communauté mouride une célébration du Magal de Touba ‘’empreinte de grâces’’, formulant des prières de longue vie et de santé pour le Khalife général Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.

    ‘’À l’occasion du Grand Magal de Touba 2024, je souhaite une célébration empreinte de grâces à toute la communauté mouride’’, a-t-il déclaré dans un message posté sur le réseau social X (Twitter).

    Le chef de l’État a également formulé des prières de longue vie et de santé pour le Khalife général des mourides.

    ‘’Que le Khalife Serigne Mountakha Mbacké soit comblé d’une santé de fer et d’une longévité exemplaire, afin qu’il continue à guider les disciples sur la voie tracée par l’illustre Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul’’, a prié Bassirou Diomaye Faye qui a déjà effectué une visite de courtoisie auprès du Khalife en prélude du Magal.

    Grand événement religieux commémorant le départ en exil au Gabon en 1895 de Cheikh Ahmadou Bamba, la 130e édition Magal de Touba est célébrée ce vendredi 23 août, correspondant au 18e jour du mois lunaire Safar.

    CGD/OID

  • SENEGAL-ISLAM-COMMEMORATION / Touba dans la ferveur de la commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba

    SENEGAL-ISLAM-COMMEMORATION / Touba dans la ferveur de la commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba

    Touba, 23 août (APS) – Des dizaines de milliers de fidèles convergent depuis vendredi tôt le matin vers la grande mosquée de Touba pour prier et se recueillir à l’occasion de la célébration la 130e édition du grand Magal, en souvenir du départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur du mouridisme, l’une des principales confréries musulmanes du Sénégal.

    L’évènement religieux se tient cette année encore en plein hivernage, ce qui a rendu difficiles les déplacements dans la cité religieuse en proie à des inondations en dépit de l’important dispositif de pompage des eaux mis en place par les autorités.

    La Police a déployé 4 331 agents et 144 véhicules pour assurer la sécurité des personnes.

    Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a mis en place un ”important dispositif” de surveillance épidémiologique de la variole du singe, assure le directeur régional de la santé de Diourbel.

    Conformément à la tradition, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, élu le 24 mars 2024, était à Touba, lundi, pour sa visite de courtoisie au Khalife général des mourides. Le chef de l’État s’est entretenu avec le guide religieux Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.

    Bassirou Diomaye Faye lui a réitéré sa volonté de régler les problèmes liés à l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement à Touba.

    ‘’Mon premier projet pour les cinq ans à venir sera de régler les problèmes liés à l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement de la cité religieuse de Touba”, a-t-il déclaré.

    Le Premier ministre Ousmane Sonko a lui aussi rendu, mardi, une visite de courtoisie auprès du Khalife général.

    Les conférences et plateaux inscrits au menu de la 130ème édition du grand Magal de Touba portent sur le thème général ‘’L’éducation à l’ère de la mondialisation », a indiqué le président de la Commission culture et communication du comité d’organisation, Cheikh Abdou Lahat Mbacké Gaïndé Fatma.

     »Le Magal n’a jamais de thème. Mais chaque année, il y en a un qui est choisi pour les conférences et plateaux où on peut impacter sur le vécu des fidèles. Et pour cette année, c’est +l’éducation à l’ère de la mondialisation+, qui est retenu comme thème  », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec des journalistes de l’APS en déplacement à Touba en perspective de l’évènement religieux.

    Ce thème sera développé lors des différents plateaux et conférences organisés le jour-J par d’éminents savants et cheikhs soufis du Sénégal et de la quinzaine de pays invités, a précisé Cheikh Abdou Lahat Mbacké Gaïndé Fatma.

    ‘’On recevra 15 nationalités à Touba, cette année, pour le Magal […] et à peu près une quarantaine de personnalités », a dit Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma. 

    Une quinzaine de pays dont l’Égypte, le Maroc, l’Algérie, le Burkina Faso, le Nigéria, le Ghana, la Guinée-Bissau, les Etats-Unis, la France, les Émirats arabes unis seront présents avec des délégations composées pratiquement que de ‘’soufis’’, un critère important pour le comité d’organisation.

    De plus, ‘’une centaine de délégations religieuses avec plus de 400 personnalités vont assister au Magal’’, a-t-il indiqué.

    ‘’Beaucoup sont des universitaires, des personnes qui ont une certaine crédibilité, qui sont bien connues dans leur pays’’ et au retour elles ‘’vont faire un peu la promotion de l’islam tel qu’il est vécu au Sénégal’’, a-t-il avancé.

    Selon lui, de nombreux pays arabes notamment ne connaissent pas l’islam confrérique tel que pratiqué au Sénégal.

    Le Grand Magal de Touba, organisé sous sa forme actuelle depuis 1928, est un évènement religieux annuel commémorant le départ en exil au Gabon (1895-1902) de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme, l’une des principales confréries musulmanes du Sénégal.

    Né vers 1854, Cheikh Ahmadou Bamba s’est attribué le titre de Khadimou Rassoul, “serviteur du prophète”.

    Il est le fils de Mouhamad Ibn Abiballah, plus connu sous le nom de Mor Anta Saly, un serviteur de l’aristocratie princière, juriste-conseiller, un imam très respecté des musulmans et des rois. La mère de Bamba, Mame Diarra Bousso, surnommée “Diarratoullahi” ou “proche d’Allah”, était reconnue pour sa piété.

    Ahmadou Bamba qui préféra rester loin des palais dira : “si mon défaut est la renonciation aux vanités des princes, c’est là un précieux vice qui ne me déshonore point”.

    Il assimila le Coran et certaines sciences religieuses telles que la théologie, la prière et le droit musulman etc. Jusqu’en 1882, Ahmadou Bamba s’occupa de l’enseignement de son père tout en écrivant des ouvrages dans le domaine de la jurisprudence, de la théologie et le perfectionnement.

    Après la mort de son père, Ahmadou Bamba devient un guide et fonda la voie mouride dans un contexte de domination coloniale française. Ce qui était d’ailleurs vu d’un très mauvais œil par l’administration coloniale.

    Le colon français, craignant que les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, résistant anti-colonial, ne suscitent un soulèvement populaire, décide de l’exiler au Gabon entre 1895 et 1902.

    ‘’Le motif de mon départ en exil est la volonté que Dieu a eue d’élever mon rang jusqu’auprès de Lui, de faire de moi l’intercesseur des miens et le serviteur du Prophète Mohamed (PSL)’’, avait, selon la tradition, indiqué Cheikh Ahmadou Bamba.

    Khadimou Rassoul (serviteur du prophète Mohamed) est resté sept ans au Gabon, sur l’île inhospitalière de Mayombé, bravant toute sorte de dangers.

    Il y a supporté plusieurs brimades de la part du colonisateur français engagé dans une croisade contre l’islam au Sénégal. Des années de surveillance, de privation, de solitude et de persécutions, relatent des historiens.

    Ahmadou Bamba est mort en 1927 à Diourbel. Mais son héritage est perpétué par ses fils : Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké (1927-1945), El Hadj Falilou Mbacké (1945-1968), Serigne Abdoul Lahat Mbacké (1968-1989), Serigne Abdou Khadr Mbacké (1989-1990), Serigne Saliou Mbacké (1990-2007).

    La disparition en 2007 de Serigne Saliou Mbacké a ouvert l’accession des petits-fils au khalifat : Serigne Mouhamadou Bara Mbacké (2007-2010), Serigne Sidy Moctar Mbacké (2010-2018) et Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, qui est le Khalife général des mourides depuis 2018.

    Le Magal, terme wolof voulant dire rendre hommage, célébrer, magnifier, est commémoré en souvenir de cet exil qui marque le début d’une somme d’épreuves supportées en conscience par le Cheikh, suivant un pacte contracté avec son créateur.

    Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins prennent d’assaut la ville de Touba pour se recueillir et prier à l’occasion du Magal, qui est également un moment de convivialité et d’hospitalité à travers les ‘’berndé’’, ces copieux repas servis aux pèlerins.

    OID/ASB/ABB