Auteur/autrice : Ousmane Ibrahima Dia

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La rétrospective de l’année 2024 et la hausse des revenus du secteur minier au menu des quotidiens

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La rétrospective de l’année 2024 et la hausse des revenus du secteur minier au menu des quotidiens

    Dakar, 31 déc (APS) – La rétrospective de l’année 2024 marquée par l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la tête de l’Etat et la hausse des revenus du secteur minier sont au menu des quotidiens reçus, mardi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).

    ‘’2024, l’année du basculement’’, selon Sud Quotidien. ‘’2024 a été une année particulièrement marquée au Sénégal sur le plan politique. Du premier report de l’élection présidentielle décidé par le président Macky à la tenue des premières législatives anticipées de l’histoire du Sénégal, en passant par la position ferme du Conseil constitutionnel sur cette question et les tergiversations de l’Assemblée nationale, le Sénégal a frôlé de justesse le chaos’’, relève Sud.

    Le journal revient également sur le ‘’parcours atypique’’ de Bassirou Diomaye Faye, élu président de la République le 24 mars 2024. ‘’Le parcours atypique de l’actuel chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye qui est passé en 11 jours d’intervalle d’un statut de prisonnier à celui de président de la République fait également partie des faits saillants qui ont marqué l’actualité politique de l’année 2024’’, estime la publication.

    L’As parle d’une ‘’année de toutes les émotions’’. ‘’En 2024, le Sénégal a dansé au bord de l’abîme. Toutes les Forces vives de la Nation étaient sur le qui-vive, sachant manifestement que la moindre inattention pouvait être fatale à ce pays, fragilisé par des batailles politiques. 2024 a été épuisante à tous points de vue. Entre le report de l’élection présidentielle, les protestations incessantes qui ont suivi cette décision inédite et impopulaire de Macky Sall, les libérations des détenus politiques, l’élection sans équivoque à la magistrature suprême de Bassirou Diomaye Faye avec la bénédiction du célèbre leader du Pastef Ousmane Sonko, le pays est passé par toutes les émotions’’, écrit le journal.

    ‘’2024, une année avec Faye !’’, s’exclame Le Quotidien, notant qu’au soir du 24 mars 2014, ‘’Bassirou Diomaye Faye entre dans l’histoire en devenant le 5 ème Président du Sénégal. A 44 ans, il atteint le sommet de la hiérarchie de la République au bout d’un processus électoral chaotique et tendu. Après un report Jusqu’au 15 décembre par Macky Sall, la Présidentielle se tient le 14 mars à la suite d’un bras de fer avec le Conseil constitutionnel, qui avait fixé la date au 31 mars avant de s’aligner sur la date choisie par le Président sortant. C’est l’épilogue d’un imbroglio politico-judiciaire. Et le couronnement de BDF, élu au premier tour avec 54% des suffrages, qui ouvre une nouvelle ère dans ce pays’’.

    Et ce 31 décembre, L’Observateur signale que le Président Bassirou Diomaye Faye ‘’s’apprête à gravir l’un des moments symboliques de son mandat : son premier discours de fin d’année à la Nation’’.

    ‘’Cette cérémonie, ancrée dans l’imaginaire collectif, est bien plus qu’un simple rituel républicain : il est une tribune où se cristallisent les attentes, les espoirs et les critiques des différentes couches de la population. Cette édition de 2024 s’annonce d’autant plus singulière qu’elle s’inscrit dans un contexte où la parole présidentielle doit rivaliser d’ingéniosité pour éviter les écarts de redondance. Quelques jours plus tôt, le 27 décembre, le Premier ministre Ousmane Sonko avait dévoilé devant l’Assemblée nationale les grandes orientations de la politique gouvernementale à travers la traditionnelle Déclaration de politique générale (Dpg). Un exercice qui, en théorie, devait avoir lieu dans les trois mois suivant sa nomination en juillet, mais qui, avec ce retard, s’est finalement tenu dans une ambiance marquée par des débats marathon en hémicycle’’, écrit L’Obs.

                                                   ‘‘La poussière aux Sénégalais et les milliards aux entreprises étrangères »

    Le même journal souligne que l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (Itie) a rendu public, lundi, son rapport 2023. ‘’Le document révèle un accroissement de la contribution du secteur extractif dans l’économie. Pour 2023, le total des revenus générés par le secteur s’élève à 380,03 mil- liards contre 277,36 milliards FCFA en 2022, soit une augmentation de 102, 67 milliards FCfa’’, rapporte L’Observateur.

    ‘’380,03 milliards F CFA. C’est le montant total des recettes versées par les compagnies du secteur extractif pour le compte de l’année 2023. L’information a été donnée par la présidente du Comité national ITIE, lors de la présentation de son onzième rapport annuel’’, écrit EnQuête.

    Selon Le Soleil, ‘’le secteur a bonne mine’’. ‘’Le redressement fiscal de trois entreprises, l’impôt sur les sociétés ou encore les dividendes versés à l’État expliquent l’augmentation des revenus dans le secteur extractif qui, au cours de l’année 2023, a atteint 380,03 milliards de FCfa, soit une hausse de 102,67 de milliards par rapport à l’exercice 2022. C’est ce que révèle le rapport 2023 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), rendu public hier au cours d’une conférence de presse’’, écrit le journal.

     »Le total des revenus générés par le secteur extractif pour l’année 2023 s’élève à 380,03 mil- liards de francs Cfa y compris les paiements sociaux et environnementaux, dont 346,19 milliards francs affectés au budget de l’Etat. Une misère. Car, ce montant correspond à moins de 2 % du Pib et 8 % des recettes de l’Etat’’, indique WalfQuotidien.

    Et le journal d’ajouter:  »Autant dire la poussière aux Sénégalais et les milliards aux entreprises étrangères ».

    OID

     

  • SENEGAL-COLLECTIVITE-RETROSPECTIVE / En 2024, Sédhiou partagé entre tragédies, hommages et innovations

    SENEGAL-COLLECTIVITE-RETROSPECTIVE / En 2024, Sédhiou partagé entre tragédies, hommages et innovations

    Sédhiou, 29 déc (APS)- Des faits divers, des événements culturels, éducatifs et sportifs, ont été relèves au cours de l’année 2024 dans la région de Sédhiou (sud).

    Le décès tragique d’un jeune professeur de Mathématiques au lycée de Dianah Malary, a marqué les esprits au cours de cette année. Originaire de Patar, dans la région de Fatick (centre), Cheikh Bop, en service depuis trois ans dans cet établissement scolaire, a été retrouvé pendu dans sa chambre.

    Le corps sans vie d’un jeune homme d’une vingtaine d’années avait également été trouvé au bord du fleuve de Marsasoum. La victime était un maçon célibataire originaire de Dioudoulou, une commune du département de la région de Ziguinchor (sud).

    Un accident sur la Route nationale 21 près de Badjandiang a fait seize blessés, dont trois graves. Les blessés ont été transportés au centre hospitalier régional Amadou Tidiane BA.

    La brigade des douanes de Sénoba a saisi de faux billets d’une contrevaleur de plus de 3 milliards de francs CFA.

    De son côté, la sous-brigade d’hygiène de Sédhiou a saisi environ quatre tonnes de produits périmés, d’une valeur estimée à 20 millions de francs CFA.

    Sur le plan culturel, le film documentaire  »Essamaye Bocandé, la Panthère » a été projeté à Sédhiou pour commémorer le douzième anniversaire du décès de l’international sénégalais.

    Réglementation du Kankourang:

    Par ailleurs, le gouverneur de Sédhiou a engagé des discussions avec les acteurs culturels pour réglementer la sortie des Kankourang (masques), visant à équilibrer tradition et sécurité.

    Le Lycée nation-armée pour la qualité et l’équité (LYNAQE) de Sédhiou a ouvert ses portes en novembre, avec une première cohorte de 480 élèves.

    Cet établissement innovant a été créé pour offrir aux jeunes Sénégalais une formation de qualité alliant rigueur académique et discipline militaire, renseigne le ministère de l’Education nationale.

    La pose de la première pierre du siège de la Ligue régionale de football de Sédhiou et la réception de la pelouse du stade municipal ont été marquées par des discours sur l’impact positif attendu sur le football régional.

    OB/ASB/SBS/ADL

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le vote sans débat de la LFI et l’installation de la Haute cour de justice au menu des quotidiens

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Le vote sans débat de la LFI et l’installation de la Haute cour de justice au menu des quotidiens

    Dakar, 30 déc (APS) – Le vote sans débat de la Loi de finances 2025 sur la base de l’article 86 alinéa 6 de la Constitution et l’installation de la Haute cour de justice sont les principaux sujets au menu des quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).

    ‘’L’Assemblée nationale se plie à la volonté de Sonko’’, note L’As après l’adoption sans débat de la Loi de finances initiale 2025. ‘’L’Assemblée nationale a adopté samedi, sans débat, le projet de loi de finances 2025. C’est à la suite de la demande du Premier ministre Ousmane Sonko qui a engagé la responsabilité du gouvernement conformément à l’article 86 alinéa 6 de la Constitution. Une décision dénoncée par une partie de l’opposition qui trouve inélégante+ la démarche du régime’’, +écrit le journal.

    ‘’Le Budget acquis à 86.6’’, affiche à la Une Le Quotidien. ‘’Le projet de loi de finances 2025 a été adopté, samedi, sans débat, par l’Assemblée nationale sur la base de l’article 86.6 de la Constitution invoqué par l’Exécutif, qui a évoqué le temps court pour tenir les plénières. Mais du côté de l’opposition, des parlementaires dont Abdou Mbow, membre du groupe parlementaire Takku Wallu et Thierno Alassane Sall, dénoncent +une violation grave de notre Constitution+ et un dilatoire qui a abouti à cette situation’’, rapporte la publication.

    Analysant la LFI, WalfQuotidien parle de ‘’marge de manœuvre étroite’’ avec ‘’une prépondérance des dépenses de personnel dans l’enseignement’’. Selon le journal, ‘’les nouvelles autorités ont fait leur choix. Elles privilégient les dépenses de personnel au détriment des dépenses d’investissements. A titre d’exemple, le ministère de l’Education nationale dont le budget représente 15 % du budget 2025, a seulement 4,5 % des investissements exécutés par l’Etat’’.

    Le même journal revient sur l’installation de la Haute cour de justice et estime que c’est ‘’un pas de plus vers le jugement des hommes de l’ancien régime’’.

    ‘’La Haute cour de justice a été installée, samedi 28 décembre 2024. Avec cette juridiction, le pouvoir peut juger l’ancien Président Macky Sall, ses Premiers ministres ainsi que les membres du gouvernement ayant commis des crimes dans l’exercice de leurs fonctions’’, écrit Walf.

    Le Soleil présente les 16 députés membres de la Haute Cour de justice connus depuis samedi dernier. ‘’Ils ont été élus par la majorité de leurs collègues, suite à un vote électronique. Sur les 165 députés élus, 146 ont voté, soit 140 pour, 2 contre et 4 abstentions. Ainsi, Alioune Ndao, Ramatoulaye Bodian, Youngar Dione, Amadou Ba n°2, Rokhy Ndiaye, Mouhamed Ayib Daffé, Daba Wagnane et Abdou Mbow sont élus comme titulaires.

                                                                  ‘’le défi de l’impartialité’’

    Ils ont pour suppléants Samba Dang, Oulimata Sidibé, El Hadj A. Tambédou, Fatou Diop Cissé, Mouramani Diakité, Marie Hélène Diouf, Mayabe Mbaye et Fatou Sow. Tous ont juré de se conformer à leur serment. Ces députés-juges devront siéger à côté de magistrats professionnels en cas de jugement, souligne le journal.

    ‘’Instituée par l’article 99 de la Constitution sénégalaise de 2001, la Haute cour de justice (HCJ) est régie par la loi organique n° 2002-10 du 22 février 2002. Placée sous la présidence du Premier président de la Cour suprême, elle est composée de huit membres, tous juges titulaires, élus par l’Assemblée nationale. Cette juridiction de privilège demeure cependant rarement sollicitée depuis 1960’’, rappelle le quotidien national.

    Avec l’installation de cette HCJ, il y a ‘’la traque en ligne de mire’’, dit Sud Quotidien. ‘’La Haute Cour de Justice, qui a fait l’objet de débats pendant la campagne des législatives anticipées de novembre faisait débat depuis des mois, a été installée samedi dernier, comme le prévoit le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Si d’aucuns y voient déjà un outil de règlement de comptes, le Premier ministre Ousmane Sonko a informé qu’elle est un, moyen de vérifier la gestion +nébuleuse+ couvrant la période 2021-2024, des anciens ministres, directeurs généraux et autres administrateurs de fonds publics, du régime déchu du Président Macky Sall’’, souligne la publication.

    EnQuête soulève ‘’le défi de l’impartialité’’. ‘’Les dés sont jetés. La majorité parlementaire a installé ses juges, titulaires et suppléants, devant siéger au niveau de la Haute cour de justice. Conformé ment aux dispositions de la loi portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il y aura, dans cette instance, sept membres issus du parti les Patriotes africains du Séné gal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) et un seul de l’Alliance pour la République. Tous sont non seulement connus pour leur militantisme actif, mais aussi et surtout pour leur parti-pris manifeste sur certains faits qui, potentiellement, peuvent être déférés devant cette juridiction. De sérieux doutes existent en tout cas sur leur impartialité et leurs aptitudes à apprécier les faits et à dire le droit’’, écrit le journal.

    Dans le quotidien Source A, Le premier juge titulaire, Alioune Ndao, assure qu’il ‘’ne s’agit pas d’une justice politique, et qu’il n’est aucunement dans une logique de vengeance ou de chasse aux sorcières’’.

    ‘’D’ailleurs, si les procédures sont respectées, il faut que le dossier de chaque mis en cause présumé, ancien ministre ou ancien président de la République, soit instruit par la Cour d’Appel, afin que les personnes poursuivies puissent être trainées devant la Haute Cour de Justice’’, rappelle-t-il.

    OID

     

  • SENEGAL-FRANCE-MEMOIRE / RETROSPECTIVE / Massacre de Thiaroye : l’hommage enfin mérité pour les Tirailleurs 80 ans après

    SENEGAL-FRANCE-MEMOIRE / RETROSPECTIVE / Massacre de Thiaroye : l’hommage enfin mérité pour les Tirailleurs 80 ans après

    Dakar, 28 déc (APS) – L’année 2024 a connu une séquence mémorielle forte avec la commémoration du 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs perpétré le 1ᵉʳ décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye par l’armée coloniale française.

    Au mois d’août, le gouvernement a mis en place un comité de commémoration présidé par l’historien Mamadou Diouf, enseignant-chercheur à l’université de Colombia (USA).

    Le 1er décembre 1944, plusieurs anciens combattants africains, de retour d’Europe après avoir participé à la deuxième Guerre mondiale, avaient été massacrés par des militaires français au camp de Thiaroye, dans la banlieue dakaroise, pour avoir réclamé leurs arriérés de solde et primes de démobilisation.

    Ils réclamaient leurs arriérés de solde et primes de démobilisation, après avoir participé à la libération de la France sous l’occupation nazie.

    Communément appelés “tirailleurs sénégalais”, ces soldats venaient des colonies françaises d’Afrique, du Sénégal, du Bénin, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Tchad, de la Centrafrique, du Niger, du Gabon et du Togo.

    Le Sénégal a rendu hommage à ses combattants le 1er décembre en présence de plusieurs chefs d’État africains, dont Mohamed Ould Ghazouani, président en exercice de l’Union africaine (UA) et de la Mauritanie, et de ses homologues de la Gambie, Adama Barrow, de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, du Gabon, Brice Oligui Nguéma, et des Comores Assoumani Azali.

    Le Premier ministre, Ousmane Sonko et plusieurs membres du gouvernement, des autorités militaires, des élus, des représentants de missions diplomatiques et d’institutions internationales accrédités au Sénégal, étaient présents à cette cérémonie.

    Des délégations de la France, du Cameroun, de Djibouti, du Tchad, du Burkina Faso ont également pris part à cette commémoration.

    Dans une lettre qu’il a adressée au président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, Emmanuel Macron a affirmé que ‘’la France se doit de reconnaître’’ qu’il y a eu un ‘’massacre’’ dans le camp militaire de Thiaroye, en périphérie de Dakar, le 1er décembre 1944.

    Les commémoration du 80e anniversaire de ce massacre ont été marqués par un dépôt de gerbes de fleurs au cimetière de Thiaroye, une cérémonie militaire et civile au camp lieutenant Amadou Lindor Fall de Thiaroye, la représentation de la pièce de théâtre  ‘’Aube africaine’’ au Grand théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose.

    Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a annoncé cinq mesures pour ‘’restaurer la mémoire et la dignité’’ des tirailleurs sénégalais.

    ‘’Nous devons encourager cette dynamique pour restaurer la mémoire et la dignité des tirailleurs sénégalais. Pour ma part, j’initierai plusieurs mesures de réappropriation de cette histoire commune avec 16 pays africains frères’’, a-t-il déclaré dans son discours, à l’occasion de la commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs par l’armée coloniale française, à Thiaroye, le 1er décembre 1944.

    Le chef de l’État sénégalais a notamment indiqué qu’un Mémorial en l’honneur des tirailleurs sera érigé à Thiaroye, ‘’pour servir de lieu de recueillement ouvert à toutes les nations dont ils étaient originaires’’, ainsi qu’un centre de documentation et de recherche dédié ‘’pour conserver la mémoire’’ de ces soldats africains ayant participé à la libération de la France du joug nazi.

    Le président Faye a également annoncé que des rues et places publiques porteront le nom de cet événement tragique, de ces soldats pour inscrire leur sacrifice dans notre quotidien.

    Il en en outre souligné que ‘’l’histoire de Thiaroye sera enseignée dans les curricula éducatifs’’, ajoutant que la Journée du tirailleur sera désormais célébrée le 1er décembre de chaque année.

     »Les générations futures grandiront avec une compréhension approfondie de cet épisode de notre passé’’, a soutenu chef de l’État.

    Le comité de commémoration présidé par l’historien Mamadou Diouf remettra en avril 2025 un livre blanc au chef de l’Etat sur le massacre de Thiaroye.

    FKS/OID/ASG

  • SENEGAL-POLITIQUE-TRANSPORT / Pape Djibril Fall préconise le rétablissement du chemin de fer

    SENEGAL-POLITIQUE-TRANSPORT / Pape Djibril Fall préconise le rétablissement du chemin de fer

    Dakar, 27 déc (APS)- Le député Pape Djibril Fall (Samm sa kaddu, opposition), a préconisé, vendredi, le rétablissement du chemin de fer pour favoriser le transport de masse et rapprocher les zones de production des zones de consommation.

    ‘’Rien que dans le département de Podor, les pertes post agricoles liées au transport sont estimés plus de 50 milliards de francs CFA par CFA. D’où l’importance de rétablir le chemin de fer pour rapprocher les zones de production des zones de consommation », a-t-il déclaré, après la Déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko.

    Le rétablissement du chemin de fer permettra par la même occasion de développer le transport de masse des personnes et des marchandises et de réduire les nombreux accidents routiers enregistrés chaque année dans le pays, selon lui.

    Il a par ailleurs plaidé pour le développement du logement social à travers la fiscalité
    jibril Fall préconise le rétablissement du chemin de fer

    MK/OID/SBS/ADL

  • SENEGAL-ECONOMIE / La CCIAD adopte un budget de 2,8 milliards de francs CFA pour l’année 2025

    SENEGAL-ECONOMIE / La CCIAD adopte un budget de 2,8 milliards de francs CFA pour l’année 2025

    Dakar, 26 déc (APS) – Le budget global de la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (CCIAD) pour l’année 2025, adopté jeudi, s’élève à 2.883.895.307 francs CFA, avec une baisse de 125.229.787 francs du montant voté pour l’exercice en cours.

    ‘’Le budget de fonctionnement pour l’exercice 2025 s’élève à 2.125.320.307 francs CFA, contre 2.062.440.094 en 2024, soit une hausse de 62.880.213 représentant 0,030 %, a indiqué le président de la CCIAD, Abdoulaye Sow, lors d’un point de presse tenu à la suite de l’examen du budget de la chambre d’agriculture.

    Le budget consacré à l’investissement et aux équipements de la CCIAD, d’un montant de 758.575.000 francs CFA, connaît une baisse de 188.110.000 francs CFA, soit 20 %.

    Selon Abdoulaye Sow, cette baisse est le résultat de la fin d’aides budgétaires dont bénéficiait la chambre de commerce.

    La finalisation des travaux de rénovation du bâtiment abritant le siège de la CCIAD est l’une des causes de sa baisse, a-t-il dit.

    ‘’Les mesures qui ont présidé à l’élaboration du budget 2025 ont été prises en adéquation avec les directives administratives, à savoir la compression […] des dépenses de fonctionnement, l’adaptation des effectifs aux besoins réels de l’institution’’, a expliqué Abdoulaye Sow.

    MYK/OID/AB/ESF

  • SENEGAL-PECHE-PERSPECTIVES / Le respect des normes sanitaires, l’enjeu majeur de l’élevage des huîtres

    SENEGAL-PECHE-PERSPECTIVES / Le respect des normes sanitaires, l’enjeu majeur de l’élevage des huîtres

    De l’envoyé spécial de l’APS, Ousmane Ibrahima Dia

    Ziguinchor, 23 déc (APS) – L’État du Sénégal s’est engagé, avec l’aide de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans la valorisation de ses potentialités ostréicoles en misant sur la sécurité sanitaire des huîtres, dans le cadre du Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF).

    Le renforcement de la filière coquillage au Sénégal à travers la mise aux normes sanitaires et phytosanitaires vise à ‘’promouvoir la sécurité sanitaire des coquillages et leur accès aux marchés régional et international’’. L’initiative permettra de booster la consommation d’huîtres fraîches et d’augmenter les revenus des producteurs.

    Au Sénégal, la production d’huîtres tourne autour de 16.000 tonnes par an, la superficie des mangroves, ces espaces naturels de reproduction des huîtres, étant estimée à 300.000 hectares.

    Le Sénégal exporte vers l’UE 200.000 tonnes de produits halieutiques par an

    En avril 2023, lors de la célébration de la Journée nationale de l’huître, le directeur des industries de transformation de la pêche, Abdoulaye Diouf, signalait que le Sénégal était à la recherche d’un agrément lui permettant d’exporter ses produits ostréicoles vers les pays de l’Union européenne (UE).

    ‘’Le Sénégal travaille […] dans ce sens avec l’aide de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, ainsi que d’autres partenaires. On ose espérer que d’ici à 2025 le Sénégal aura un dossier conforme aux exigences du marché de l’UE’’, avait dit M. Diouf à plusieurs médias dont l’APS, en marge de la célébration de la Journée nationale de l’huître.

    Dr Mamadou Ndiaye, le coordonnateur sous-régional du projet STDF à la FAO

    ‘’L’huître est un produit halieutique très recherché en Europe, d’où la nécessité de réfléchir aux possibilités pour le Sénégal de répondre aux exigences et normes qualité du marché européen’’, a-t-il ajouté, estimant que les exportations vers l’Europe vont générer une plus-value pour le Sénégal. 

    Selon le directeur des industries de transformation de la pêche, les huîtres ne font pas encore partie des produits halieutiques (les crustacés, les poissons, etc.) exportés par le Sénégal vers l’Europe.

    ‘’Le Sénégal exporte vers l’UE annuellement un volume de 200.000 tonnes de produits halieutiques, pour un chiffre d’affaires d’environ 200 milliards de francs CFA’’, avait-il dit.

    Le projet qui vise à promouvoir la sécurité sanitaire des coquillages et leur accès aux marchés régional et international, est mis en œuvre par la FAO et le gouvernement du Sénégal, avec l’appui du STDF, un fonds de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Son objectif est d’améliorer l’exploitation des coquillages, les rendre plus salubres et sains, comestibles sans danger, favoriser leur exportation vers des marchés rentables en les mettant aux normes sanitaires et phytosanitaires.

    Les coquillages peuvent être ‘’très dangereux pour les consommateurs’’

    Le budget estimatif total du projet s’élève à 854.518 dollars américains (environ 539 millions de francs CFA), dont 756.408 (environ 477 millions de francs CFA) financés par le projet STDF.

    Depuis janvier 2024, des prélèvements mensuels sont effectués sur 50 sites de production répartis dans les régions de Saint-Louis, Louga (nord), Thiès (ouest), Fatick, Kaolack (centre), Kolda, Sédhiou et Ziguinchor (sud), pour des analyses permettant d’améliorer l’exploitation des coquillages et leur exportation vers des marchés avantageux.

    ‘’En 1996, le système d’inspection et de certification des produits halieutiques du Sénégal était réputé conforme aux exigences internationales, celles de l’UE notamment. Cette situation offrait une ouverture au marché international à tous les produits de la pêche, les céphalopodes, les poissons et les crustacés notamment’’, a rappelé Dr Mamadou Ndiaye, le coordonnateur sous-régional du projet à la FAO.

    Cependant, ‘’ces produits aquacoles en général et les coquillages n’en faisaient pas partie’’, a-t-il précisé dans un entretien avec des journalistes, lors d’une mission d’investigation et de collecte d’informations sur les sites conchylicoles (les sites sur lesquels est pratiqué l’élevage des coquillages) et de vulgarisation des activités du projet dans les régions de Sédhiou et Ziguinchor. 

    Un tableau de classification des zones aquacoles disponible dès janvier 2025

    ‘’Ces produits, a relevé Dr Ndiaye, ont la particularité biologique de filtrer l’eau dans laquelle ils vivent pour se nourrir. En raison de cette situation, quand le plan d’eau est contaminé, les coquillages sont contaminés et deviennent très dangereux pour les consommateurs, surtout s’ils les consomment crus.’’ D’où la nécessité de procéder à la surveillance sanitaire des plans d’eau pour garantir la salubrité des coquillages.

    ‘’C’est ainsi que le Sénégal a sollicité le STDF en vue du financement de la mise en œuvre du plan de surveillance’’, a expliqué Dr Ndiaye.

    Cette surveillance est assurée par la FAO, l’Agence nationale de l’aquaculture et la direction des industries de transformation des pêches, qui est chargée de l’inspection et de la certification des produits de pêche destinés à l’exportation.

    ‘’Il y a eu des sessions de formation des agents, pour s’assurer que les prélèvements se fassent dans de bonnes conditions. Les prélèvements sont ensuite étudiés par le Laboratoire national d’analyses et de contrôle du ministère de l’Industrie et du Commerce, selon la norme 17025’’, a expliqué Dr Mamadou Ndiaye.

    La surveillance des plans d’eau a démarré en janvier 2024, et les équipes de la FAO devraient, d’ici à janvier 2025, disposer de l’ensemble des résultats permettant de classer les zones aquacoles.

    Le soutien de la FAO permet au Sénégal de s’assurer de la bonne qualité de ses produits avant de les mettre sur le marché, selon Dr Ndiaye.

    À la formation s’ajoutent le respect des bonnes pratiques, l’Initiative pêche côtière, le FISH4ACP, dont le but est de valoriser les potentialités de la pêche et de l’aquaculture, selon le coordonnateur sous-régional du projet à la FAO.

    L’élevage des huîtres, un bassin d’emplois

    Au Sénégal, la filière coquillage est également prise en compte. Ses potentialités sont énormes, selon Dr Mamadou Ndiaye.

    ‘’La cueillette, à elle seule, va satisfaire les besoins du marché […] Si nous arrivons à satisfaire les exigences de qualité, nous pourrons satisfaire les demandes des hôtels et des restaurants qui, aujourd’hui, importent ces denrées parce qu’ils sont regardants sur la qualité’’, a-t-il souligné.

    ‘’Beaucoup de femmes travaillent dans cette filière. Les marchés vont profiter aux femmes et aux jeunes, lorsqu’ils seront ouverts. On a noté un engagement important des acteurs. Le projet FISH4ACP a permis l’organisation des acteurs. Ce sera certainement un cadre de coopération et de relation qui permettra à l’État et aux partenaires, dont la FAO, d’accompagner facilement les acteurs. Il y a eu un engagement fort de l’État, qui a été à l’origine de ce soutien de la FAO et du STDF de l’OMC’’, a signalé Dr Mamadou Ndiaye.

    Il rappelle qu’il y a eu beaucoup d’initiatives visant à soutenir les ostréiculteurs, notamment dans le centre du pays, pour améliorer les conditions et les techniques de production.

    ‘’Mais, jusqu’à présent […], les hôtels comme les grands restaurants rechignaient à acquérir la production artisanale, car ils n’ont pas la garantie de la qualité sanitaire des produits. Donc, le projet STDF prend une problématique extrêmement importante : la capacité de l’État à certifier la qualité sanitaire des coquillages. Nous sommes en train de travailler là-dessus. C’est un levier extrêmement important de valorisation de la filière’’, a expliqué le coordonnateur sous-régional du projet.

    ‘’Lorsqu’on arrivera à certifier la qualité sanitaire des produits, tout le marché local, les hôtels et les restaurants avec, sera satisfait. Même les produits transformés auront une meilleure garantie de la qualité sanitaire des huîtres, par ce qu’ils seront certifiés par l’autorité. On peut s’ouvrir au marché international. Aujourd’hui, il y a beaucoup de perspectives européennes, asiatiques ou encore américaines.’’

    Les femmes travaillent surtout dans la transformation artisanale. Un travail pénible, qui rapporte peu. L’État et ses partenaires se sont lancés dans un processus de valorisation des potentialités ostréicoles en misant sur la sécurité sanitaire des huîtres, selon Dr Mamadou Ndiaye.

    Transformation artisanale : les femmes en première ligne

    ‘’Nous avons été dans les zones de production. On a vu la pénibilité des activités de transformation. En termes de rendement, il faut 70 kilos d’huîtres fraîches transformées pour avoir un kilo de produits séchés. Et le prix du kilo atteint difficilement 5.000 francs CFA. Or, si nous arrivons à garantir la qualité sanitaire du produit, on peut le vendre à l’état cru. De ce fait, on peut valablement vendre une douzaine à 5.000 francs CFA. Et on passe de 1 x 5.000 à 70 x 5.000 francs CFA. La marge en termes de développement et d’amélioration des revenus est extrêmement importante’’, a analysé Dr Ndiaye.

    ‘’Travailler sur la certification des produits, c’est travailler à multiplier par 70 les revenus des acteurs de la filière, dont 80 % sont des femmes. On voit bien les répercussions sociales que cela va entraîner’’, a-t-il ajouté.

    OID/ADL/MTN/ESF

  • SENEGAL-PECHE-REPORTAGE / A Sédhiou et Ziguinchor, le potentiel ostréicole face au défi de la modernisation

    SENEGAL-PECHE-REPORTAGE / A Sédhiou et Ziguinchor, le potentiel ostréicole face au défi de la modernisation

    Diao Insaba (Sédhiou), 21 déc (APS) –  A Diao Insaba, un village de la commune de Bémet (Sédhiou), des perspectives s’ouvrent pour les femmes en termes d’activités génératrices de revenus avec la valorisation du potentiel ostréicole locale initiée dans le cadre de la mise en œuvre du Fonds pour l’application des Normes et le Développement du Commerce (STDF).

    Le projet de renforcement de la filière coquillage au Sénégal à travers la mise aux normes sanitaires et phytosanitaires (SPS) qui vise à promouvoir la sécurité sanitaire des coquillages et leur accès aux marchés régional et international, est mis en œuvre par le Fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le gouvernement du Sénégal, avec l’appui du Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

    L’objectif est d’améliorer l’exploitation des coquillages, les rendre plus salubres et sains pour la consommation humaine et permettre ainsi leur exportation vers des marchés porteurs en les mettant aux normes sanitaires et phytosanitaires (SPS), selon la FAO

    Pour s’assurer de la sécurité sanitaire des coquillages, des prélèvements mensuels sont effectués sur 50 sites de production répartis dans les régions de Saint-Louis, Louga, Thiès, Fatick, Kaolack, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor depuis janvier 2024. Des prélèvements analysés par le laboratoire national.

    Au Sénégal, la saison ostréicole s’étend de novembre à avril. L’huître est réputée pour ses richesses en vitamines, oligoéléments, protéines, sa cueillette est un travail épuisant. Une fois cueillies, les huitres sont séchées et cuites pour être consommées ou vendues.

    La tendance est désormais d’aller progressivement vers la vente et la consommation d’huitres fraîches pour augmenter les revenus des acteurs. Par exemple, une douzaine d’huitres fraîches dans un pot peut revenir entre 4500 francs Cfa et 6000 francs Cfa alors que le kilogramme d’huitres séchées, qui nécessite au moins plusieurs douzaines d’huitres, est vendu à 4000 francs à 6000 francs Cfa.

    Toutefois, cette option de la consommation d’huitres fraiches requiert le respect des conditions d’hygiène. En effet, le processus de l’alimentation de l’huitre résulte de deux actions : le pompage et la filtration. Pour se nourrir, les coquillages filtreurs pompent l’eau afin de capter les particules nécessaires à leur alimentation par filtration, une source de contamination pour l’huitre en ingurgitant des contaminants chimiques et de micro-organismes indésirables présents dans l’eau, notamment les virus, les bactéries, les microalgues toxiques et les contaminants chimiques.

    Technique traditionnelle de cueillette

    Ce qui le rend impropre à la consommation, surtout pour les huitres fraiches. D’où la nécessité de disposer de certaines infrastructures pour le transport et la conservation. Un problème auquel la FAO cherche à apporter des solutions avec le projet de renforcement de la filière coquillage au Sénégal à travers la mise aux normes Sanitaires et Phytosanitaires doté d’un budget de 854.518 dollars (environ 530 millions de FCfa). 

    En août 2022, une mission de la FAO a permis de découvrir un important gisement de coquillage dans la région de Sedhiou.

    Au village de Diao Insaba, situé le long du fleuve Casamance, c’est la technique traditionnelle de cueillette qui prévaut sur place. Pour récolter les huitres, il faut pénétrer dans les eaux salées et froides de la mangrove pour arracher les coquillages accrochés aux racines des palétuviers. L’activité est encore timide malgré le potentiel dont regorge la zone.

    ‘’’Dans ce village, les femmes s’activaient principalement dans la riziculture. Mais de plus en plus, nous récoltons des huitres dans les mangroves. Toutes les femmes du village s’y activent. Il n’y a pas encore une organisation formelle, mais nous récoltons ensemble les huitres et faisons le séchage nécessaire avant la consommation du produit. La récolte est vendue dans le village ou aux rares clients de passage à DiaoInsaba’’, confie Aminata Mané à la fin d’une matinée de cueillette dans les eaux du fleuve Casamance.

    Faute de clients, le gain est dérisoire. ‘’Nous vendons le pot d’huitres séchées à 500 francs Cfa. Et cette vente peut générer entre 4000 et 6000 francs. Cet argent est reversé dans une caisse’’, ajoute-t-elle.

    Mme Mané et ses camarades saluent l’avènement du projet de la FAO dans la zone. Elles y voient des opportunités en termes de formation et de débouchés sur d’autres marchés. ‘’Le potentiel est là, mais nous avons besoin d’encadrement et de formation pour mieux valoriser notre production’’, plaide Adama Dabo.

    Chef d’antenne de l’Agence nationale d’aquaculture (ANA) dans la région de Sédhiou, Abdoulaye Diallo, travaille avec les exploitantes de Diao Insaba. Une fois par mois, il est sur le terrain, avec Almamy Diatta, le chef de service départemental des pêches, dans le cadre du plan de surveillance des eaux.

    ‘’Sédhiou ne figurait sur la carte des zones de production d’huitres. Pourtant, elle a d’importants gisements de coquillages. Nous faisons un travail de sensibilisation auprès des femmes sur la coupe de la mangrove, par exemple. On leur apprend comment détacher les coquillages pour ne pas couper les racines. Si on coupe la racine, la plante meurt, et à la longue, ce sera la déforestation’’, explique-t-il.

    M. Diallo voit les choses en grand. Son ambition, c’est d’ériger des parcs ostréicoles, c’est-à-dire des endroits où on pratique l’élevage d’huitres. ‘’L’avantage de ces parcs, c’est de fixer les larves sur des supports pour qu’elles ne soient emportés par les courants. Et cela permet de booster la production’’, dit-il.

    Des techniques modernes à Katakalousse

    Nouvellement affecté, le chef de service régional des Pêches, Serigne Thiam, s’enthousiasme également pour ce projet de valorisation des huitres au regard du potentiel de la zone.

    Ces techniques modernes sont une réalité dans la région de Ziguinchor plus précisément à Katakalousse, dans la commune de Diémbéring. Ici, les femmes s’adonnent de plus en plus à l’ostréiculture, parallèlement à la méthode traditionnelle de cueillette.

    Ce processus comporte le captage à l’aide de guirlandes ou de coupelles, c’est-à-dire la collecte des naissains (des larves) dans les palétuviers. Pour se faire, les femmes ont installé des collecteurs dans la mangrove sur lesquels viennent se fixer les larves d’huitres qui  commencent à se développer. Au bout de plusieurs mois, ces naissains sont détachés et placés dans des pochons (sacs avec des mailles, servant de site de grossissement) pour que les huitres poursuivent leur croissance. Une fois, atteint le niveau de croissance requis, les huitres sont placées dans des bassins d’eau de mer appelés dégorgeoirs pour être lavées, triées et mises dans des bocaux pour la commercialisation.

    Katakalousse dispose d’un dégorgeoir, un bassin qui permet un traitement plus efficace des huîtres, ce qui assure une production ostréicole de meilleure qualité. Le désengorgement des huitres est une technique qui permet d’entreposer les huîtres une fois sorties des pochons dans un compartiment ou dégorgeoir pendant 6 heures pour éliminer tous les résidus de vase et contenus du système digestif des huîtres.

    Ensuite, les huîtres sont mises durant 24 à 48 heures dans un autre compartiment pour être purifier par brassage en micro bulle où l’eau est bien oxygénée puisque l’eau du bassin de purification est filtrée et stérilisée. Les huîtres une fois propres, sont récupérées et décortiquées.

    ‘’Pour la culture des huitres, il faut commencer par le captage, qui consiste à attirer le naissain vers le support. Les huitres ont besoin de substrat pour se fixer. Après ce fixage, les huitres sont collectées dans des pochons pour le prè-grossissement et le grossissement. Quand les huitres auront une taille bien déterminée, elles sont récoltées pour être mises dans des bassins de dégorgement, c’est ce qui le cas ici à Katakalousse. Et à une période donnée, elles seront récoltées pour être vendues ou transformées. C’est le tout le processus de la chaine de valeur depuis la mise en place des infrastructures d’élevage’’, explique Mariama Faye, chef du bureau régional de l’ANA à Ziguinchor et ex Point focal du projet sur l’aspect sanitaire.

    Selon elle, ‘’l’ANA intervient dans le processus de mise en place des infrastructures d’élevage, essaye de moderniser un peu l’infrastructure, qui était un peu artisanale au début. Auparavant, la collecte se faisait dans les mangroves, mais l’ANA est intervenue avec l’ostréiculture, c’est à dire que les espèces sont placées dans des infrastructures pour être élevées. Parmi ces infrastructures d’élevages, il y a les pochons (sacs avec des mailles) et les coupelles’’.

    Mariama Badji, elle, est formatrice dans une ONG. Depuis 2021, elle accompagne les femmes dans la confection des guirlandes, l’installation et la confection des pochons, le suivi et nettoyage des guirlandes. Membre du Réseau national de la chaîne de valeurs huitres, elle dirige également des séances de formation sur la transformation de l’huitre afin de valoriser le produit.

    Selon elle, ‘’il y a une forte augmentation de la production avec les nouvelles de techniques de transformation’’

    ‘’Les femmes vont faire la cueillette, nettoient les huitres, avant de les dégorger. Après le dégorgement, elles font le tri. Pour l’huitre frais, la douzaine est vendue à 1000 f ou à 1500 f. Avant, elles faisaient le séchage qui n’est pas très rentable. Avec 70 kg d’huitres fraiches, tu te retrouves avec 1kg d’huitres séchées. On a voulu autonomiser ces femmes, elles ont été formées à la transformation. Les huitres fraiches sont mises dans des bocaux ou dans des barquettes’’, explique-t-elle, ajoutant que l’objectif est d’ériger un centre pour faciliter la commercialisation des produits.

    Originaire du village de Ourong, Maimouna Gomis est présidente du GIE Sotiba. Maimouna, née en 1964, ne connait que la cueillette d’huitres. Une activité qui lui permet de gagner sa vie, d’entretenir sa famille. Plaidant pour l’amélioration de leurs conditions de travail, elle estime que les femmes, dont la plupart viennent des iles, ont besoin de pirogues, de gilets et de petits matériels pour augmenter leur production. Lors de la dernière campagne, elle confie avoir gagné 250 mille francs Cfa.

    Surveillance des plans d’eau

    A Katakalousse, ‘’le niveau est plus élevé’’, selon Abdalah Thiam, consultant sécurité et santé des aliments à la Fao et coordonnateur adjoint du projet. ‘’Les femmes disposent d’une bande de palétuviers importante sur lesquelles elles peuvent récolter des huitres. Parallèlement, elles ont installé des guirlandes pour capter des naissains. L’intérêt, c’est de pouvoir capter le maximum de naissains et les mettre dans les pochons pour le grossissement. En plus de cela, elles ont un bassin de dégorgement’’, souligne M. Thiam.

    A en croire Abdalah Thiam, c’est ce que le projet vise, c’est d’aller au-delà. ‘’Il faudra savoir si produits ne sont pas contaminés par d’autres germes microbiologiques ou des contaminants chimiques. A la fin du plan de surveillance, on pourra classer un site et savoir effectivement si un site pourra continuer à faire le dégorgement ou si en plus de cela, il faudra une purification. Donc, parallèlement au bassin de dégorgement, on aura un bassin d’épuration. C’est-à-dire, ramener à un niveau de risque moins la contamination à un niveau de risque moins élevé’’, fait-il observer.

    A Tobor, près de Ziguinchor, Mariama Faye, est venue effectuer des prélèvements. Entre ses mains, des isolants, des carboglaces et les matériels permettant de prendre les paramètres physico-chimiques. Avec ses baskets, elle entre dans l’eau jusqu’aux pochons en compagnie des femmes du GIE ‘’Youlaye’’ (huitre en Joola).

    Ce travail de prélèvement est réalisé sur la base d’un protocole entre l’Agence nationale de l’aquaculture (ANA), le ministère des Pêche et la FAO. ‘’Ce document explique comment faire les prélèvements sur les 50 sites. Il faut commencer par une inspection du littoral, qui consiste à prendre l’ensemble des données géographiques, les contaminants. Ensuite, il y a le prélèvement mensuel proprement dit’’, souligne Mariama Faye.

    ‘’On prend un échantillon d’huitres. On fait une analyse microbiologique qui consiste à faire la classification des sites sur la base des critères de l’arrêté de classification du ministère des Pêches. Il faut constituer l’échantillon et le mettre dans de bonnes conditions. Il doit être acheminé dans les 24h. L’agent contrôleur est un agent du ministère des Pêches. Les prélèvements sont acheminés au laboratoire national d’analyse à Dakar. Le travail a démarré en janvier et doit être finalisé en février pour les interprétations et la classification’’, ajoute-t-elle.

    Ce travail de classification est effectué en fonction du niveau de présence de l’Escherichia coli, un germe qui peut être présente dans les huitres.

    ‘’Pour chaque classe, on a un seuil à respecter sur la base des résultats d’analyse en Escherichia coli. Si le seuil est de 300 grammes par liquide intervalvaire, on dira que le site est classé A. sur ce site, on n’aura pas plus d’efforts pour pouvoir commercialiser les huitres. On récolte et on commercialise directement. Si le site est de classe B, on peut dégorger (nettoyer) avant de commercialiser. Si le site est de classe C, on doit faire une épuration dans des bassins avant de commercialiser. Si le site est de classe D, cela veut dire qu’il est inexploitable’’, explique la représentante régionale de l’ANA.

    Un travail pénible et qui ne rapporte pas beaucoup

    A Tobor, Mariama Diédhiou est à la tête de fédération ‘’Youlaye’’ (huitre en Joola), un groupement de six GIE composé de 40 femmes. Ce matin, elles sont venues inspecter les guirlandes et les pochons d’élevage. Le travail est dur et ne rapporte pas beaucoup.

    ‘’On est dans l’exploitation des huitres depuis longtemps. On utilise la méthode des guirlandes avec les coquillages pour capter les larves que nous élevons ensuite dans des pochons.  Nous devons nettoyer les coquillages pour les maintenir propres. Ça ne rapporte pas beaucoup. Avec deux bassines, vous pouvez vous retrouver avec deux pots d’huitres séchées. Par contre, si les huitres sont bouillies et conservées dans des bocaux, c’est mieux. Nous mettons une douzaine d’huitres dans un bocal avec des carottes, de l’oignon, du vinaigre. Le bocal peut être vendu entre 1500 et 2000 francs Cfa. Nous le faisons depuis deux ans, surtout à l’occasion des foires. Mais actuellement, les conditions ne sont pas réunies pour faire ce travail. Il y a des normes d’hygiène à respecter. La nourriture est quelque chose de très sensible’’, dit-elle.

    ‘’Nos gains ne sont pas encore à la hauteur des efforts fournis. L’huitre peut mettre un an pour grossir. Lors de la dernière campagne, je n’ai pas gagné grand-chose. Beaucoup de femmes ont quitté le GIE, parce que l’activité ne rapporte pas énormément. Si c’est avec les huiles séchées, avec deux bassines d’huitres, vous allez vous retrouver avec deux pots que vous allez vendre’’, explique Mme Diédhiou.

    Elle et ses camarades comptent beaucoup sur l’initiative de la FAO pour développer leur activité comme l’ont réussi les exploitants dans les Iles du Saloum. ‘’Là-bas, l’activité marche bien, alors qu’ici, en dépit du potentiel, nous peinons à nous en sortir. Nous espérons qu’avec ce projet de la FAO, les choses iront mieux’’, confie -t-elle.

    A Thobor, comme dans la plupart des sites de production, les femmes travaillent plus sur la transformation artisanale. Un travail pénible et qui ne rapporte pas beaucoup. L’État et ses partenaires se sont engagés dans un processus de valorisation du potentiel ostréicole en misant sur la sécurité sanitaire des huîtres, une perspective porteuse, selon Dr Mamadou Ndiaye, Coordonnateur sous-régional du projet à la FAO.

     »Nous avons été dans les zones de production et on a vu la pénibilité de cette transformation. En termes de rendements, selon les chiffres donnés, il faut 70 Kg d’huitres frais transformés pour avoir un kilogramme de produit séché. Le prix du Kg attient difficilement 5000 francs Cfa. Or si nous pouvons garantir la qualité sanitaire, on peut vendre le produit frais. De ce fait on peut valablement vendre une douzaine à 5000 f. Et on passe de 1 x 5000 à 70 x 5000 francs Cfa. La marge en termes de développement et d’amélioration des revenus est extrêmement importante. Travailler sur la certification des produits, c’est travailler à multiplier par 70 les revenus des acteurs de la filière qui sont à plus 80 % des femmes. On voit que bien les répercussions sociales que cela va entrainer’’, dit Dr Ndiaye.

    OID/AKS/ADL

  • SENEGAL-PECHE-REPORTAGE / Thiobon à l’heure de l’ostréiculture avec l’appui de la FAO et de l’ANA

    SENEGAL-PECHE-REPORTAGE / Thiobon à l’heure de l’ostréiculture avec l’appui de la FAO et de l’ANA

    Thiobon (Bignona), 21 déc (APS) – Le village de Thiobon, dans le département de Bignona, est un important point de départ en direction d’autres endroits de la région de Ziguinchor à travers les bolongs du fleuve Casamance. Les pirogues assurent le transport des personnes et des biens. C’est de là qu’embarquent les femmes du GIE du Karonguène Soul (élevage d’huitres) pour se rendre dans leur champ ostréicole situé dans l’Aire marine protégée (AMP) de Kaalolaal Blouf-Fogny.

    Le décret portant création de l’Air marine protégée Kaalalaal Blouf Fogny (KBF) ainsi que celle de Gorée a été signé le 27 mai 2020. L’AMP polarise les communes de Diouloulou, Kataba 1, Djinacky, Mlomp, Thionck Essyl, Diégoune, Kartiack, Suel et Djibidione, soit une superficie de 83 854 hectares. L’aire marine comporte une partie estuarienne et une partie terrestre qui englobe une forêt de mangrove, des vasières, des forêts continentales, une mangrove littorale et des petits estuaires. Un écosystème riche en ressources ligneuses et halieutiques.

    A bord des pirogues, le respect du port du gilet est de rigueur sous l’œil vigilant de l’adjoint du conservateur de l’AMP et du président du comité de gestion. A Thiobon, la cueillette des huitres est en train de passer à une échelle avec le projet ‘’Renforcement de la filière coquillage au Sénégal à travers la mise aux normes Sanitaires et Phytosanitaires (SPS)’’. Le projet SPS qui vise à promouvoir la sécurité sanitaire des coquillages et leur accès aux marchés régional et international est mis en œuvre par la FAO et le gouvernement du Sénégal, avec l’appui des Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

    Son objectif est d’améliorer l’exploitation des coquillages, les rendre plus salubres et sains pour la consommation humaine et permettre ainsi leur exportation vers des marchés porteurs en les mettant aux normes sanitaires et phytosanitaires (SPS).

    Depuis janvier 2024, des prélèvements mensuels pour analyse sont effectués sur 50 sites de production répartis dans les régions de Saint-Louis, Louga, Thiès, Fatick, Kaolack, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, dans le but d’améliorer l’exploitation des coquillages et permettre ainsi leur exportation vers des marchés porteurs.

    L’avènement de ce projet permet à la cueillette des huitres de passer à une échelle. C’est le cas à Thiobon où les habitants peuvent s’adonner désormais à l’ostréiculture, c’est-à-dire l’élevage d’huitres.

    Les embarcations se rapprochent plus près de la mangrove. Sur les racines, sont accrochées des coquillages. Un crocodile de taille moyenne se prélasse dans cette végétation aquatique. Il est dans son milieu.

    Partenariat ANA-FAO

    Après une dizaine de minutes de navigation, les équipes arrivent sur le champ ostréicole du GIE Karonguène Soul. Dans l’eau salée, sont installées les guirlandes. Il s’agit de fils tendus entre des branches d’eucalyptus soutenus par des pieux plantés près de la mangrove. Ce procédé permet de capter les naissains (larves) qui viennent s’accrocher sur les fils. Ces larves peuvent grandir entre ces filets ou être récupérés et placés dans des pochons pour grossir davantage. Outre les guirlandes, il y a également les coupelles qui permettent de capter les larves.

    A Thiobon, grâce au partenariat entre l’Agence nationale de l’aquaculture (ANA) et la FAO, les femmes du GIE Karonguène Soul (Elevage d’huitres) allient cette technique moderne de cueillette des huitres et celle traditionnelle qui consiste à détacher les huitres des racines des palétuviers. Arabiatou Diémé est à la tête de ce regroupement fort de 100 membres dont la majorité sont des femmes. Avec le projet de la FAO, elles ont acquis des connaissances en matière de transformation et de conservation des huitres. ‘’Auparavant, on partait cueillir les huitres, on les séchait. Mais de plus en plus on les fait bouillir pour les conserver dans des bocaux et les vendre’’, fait savoir la vice-présidente du GIE, Aïssata Diédhiou.

    L’année dernière, la production n’était pas au rendez-vous parce qu’elles ne maitrisaient pas encore les techniques de l’ostréiculture. Cette saison, la vice-présidente nourrit beaucoup d’espoir. A Thiobon, comme dans les zones de production, les femmes plaident pour l’accès aux marchés et l’acquisition de pirogues et de matériels.

    Le passage à l’ostréiculture est salué par Ousmane Coly, le président du comité de gestion de l’AMP Kaalolaal Blouf Fogni et membre du GIE Karonguène Soul, qui rappelle les conditions dans lesquelles travaillaient ces femmes.

    ‘’Pour exploiter les huîtres, les femmes embarquaient à bord de petites pirogues et se rendaient dans les mangroves pour décrocher les coquillages, explique-t-il. Souvent, dans ce travail, elles utilisaient des coupe-coupes. Nous avons compris, avec l’appui de l’Etat et l’ANA, que cette forme d’exploitation n’était pas appropriée parce qu’on pouvait tuer les mangroves. Et les femmes, conscientes de la situation, se confectionnaient des gants avec des pantalons jean usés pour récolter les huitres sans couper les racines des mangroves’’.

    Aujourd’hui, les populations se mettent à l’école de l’ostréiculture avec l’appui de l’ANA qui leur a permis d’installer des guirlandes.

    Selon M. Coly, ‘’les communautés ont accepté d’aller vers la modernité en pratiquant l’ostréiculture. Le comité de gestion est l’affaire des communautés. Ce sont les communautés qui ont mis sur pied le comité de gestion avec l’équipe technique de l’Aire marine protégée. Le comité de gestion représente les communautés. Vous y retrouvez les GIE, les associations. Nous nous sommes engagés dans la conservation pour une exploitation durable de la ressource’’.

    Selon le président du Comité de gestion, la FAO était déjà présente avant l’implantation de l’AMP. ‘’Elle est venue par le biais de l’ANA, un partenaire de longue date dans le cadre de l’exploitation de l’huitre. La FAO nous a donné un canevas de travail pour une exploitation rationnelle de la ressource et pour sa valorisation. A l’époque, l’huitre était juste destinée à la consommation locale. Aujourd’hui, avec le concours de la FAO, on pourrait exporter l’huitre. On peut produire, transformer et vendre. C’est çà véritablement la valorisation de l’huitre’’, souligne Ousmane Coly.

    L’un des objectifs du projet STDF, c’est d’assurer la production d’huitres saines. Ce qui favorisera la vente d’huitres fraiches plus à même de procurer de meilleurs revenus aux producteurs.

    ‘’On peut sécher une grande quantité de coquillages et se retrouver juste avec une petite quantité d’huitres. Aujourd’hui, nous maitrisons des techniques de conservation de l’huitre fraiche qui permettent d’avoir plus de revenus. Mais pour vendre cette huitre fraiche un peu partout, il faut qu’elle soit saine. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’initiative de la FAO. C’est un processus’’, affirme Ousmane Coly.

     

    Selon lui, la tendance aujourd’hui est d’aller vers des parcs ostréicoles. ‘’C’est cela l’objectif. Si ces parcs sont bien gérés, un partenaire peut demander des huitres fraiches, et dans ce cas, il suffira juste d’aller dans un champ et pour en récolter. Il aura un produit de qualité, propre à la consommation’’, soutient M. Coly, non sans plaider pour l’érection d’un centre de dégorgement sur place.

    Le désengorgement des huitres est une technique qui permet d’entreposer les huîtres une fois sorties des pochons dans un compartiment ou dégorgeoir pendant 6 heures pour éliminer tous les résidus de vase et contenus du système digestif des huîtres.

    Ensuite, les huîtres sont mises durant 24 à 48 heures dans un autre compartiment pour être purifier par brassage en micro bulle où l’eau est bien oxygénée puisque l’eau du bassin de purification est filtrée et stérilisée. Les huîtres une fois propres, sont récupérées et décortiquées.

    Aujourd’hui, l’unique centre de dégorgement de toute la région de Ziguinchor se trouve à Katakalousse, dans la commune de Diémbéring.

    L’exploitation durable de la ressource est au cœur de la démarche des communautés dans le cadre de l’Aire marine protégée. Adjoint du Conservateur de l’AMP, le lieutenant Lamine Loum explique qu’elle ‘’est composée de deux équipes : l’équipe étatique dirigée par le conservateur et l’équipe du comité de gestion qui s’occupe de la ressource’’.

     

    Exploitation rationnelle de la ressource

    Il rappelle leur rôle de ‘’régulateurs’’ en tant qu’agents. ‘’On est là pour accompagner la population, pour accompagner le comité de gestion dans l’exploitation des ressources. Cette exploitation est réglementée, qu’il s’agisse des produits halieutiques ou des produits forestiers. On est là pour être les garants de cette exploitation et cette réglementation est définie par la population’’, explique-t-il.

    Le lieutenant Loum rappelle qu’il ‘’y a des périodes d’exploitation et des périodes de fermeture. Pendant la période de l’exploitation, on observe si les conditions sont réunies. Est-ce que les femmes portent leurs gilets, est ce que les normes de sécurité sont respectées. Il est formellement interdit de couper la mangrove que ce soit la racine, les feuilles. Les communautés sont à la base de la création des AMP ; et lorsque l’Etat créée une AMP, il la met à la disposition des communautés. C’est une démarche purement participative’’.

    Pour Ibrahima Tamsir Mané, chef du village de Thiobon, ‘’le projet de la FAO est venu à son heure, compte tenu des difficultés liés à l’écoulement des produits. Les femmes travaillent beaucoup et souvent dans des conditions difficiles. En plus de cela, elles rencontrent des difficultés dans l’écoulement de leurs produits. Le projet de la FAO permettra aux femmes non seulement de diminuer la pénibilité dans le travail et de faciliter l’écoulement des produits grâce à la vente d’huitres fraîches respectant les normes sanitaires. Il y aura des retombées économiques dans les familles’’.

    A Thiobon, comme dans la plupart des sites de production, les femmes travaillent plus sur la transformation artisanale. Un travail pénible et qui ne rapporte pas beaucoup. L’État et ses partenaires se sont engagés dans un processus de valorisation du potentiel ostréicole en misant sur la sécurité sanitaire des huîtres, une perspective porteuse, selon Dr Mamadou Ndiaye.

    ‘’Nous avons été dans les zones de production et on a vu la pénibilité de cette transformation. En termes de rendements, selon les chiffres donnés, il faut 70 Kg d’huitres frais transformés pour avoir un KG de produit séchés. Et le prix du Kg attient difficilement 5000 francs Cfa. Or si nous pouvons garantir la qualité sanitaire, on peut vendre le produit à l’état cru. De ce fait on peut valablement vendre une douzaine à 5000 f. Et on passe de 1 x 5000 à 70 x 5000 francs Cfa. La marge en termes de développement et d’amélioration des revenus est extrêmement importante’’, indique Dr Mamadou Ndiaye, Coordonnateur sous-régional du projet à la FAO.

    Dr Ndiaye estime ainsi que travailler sur la certification des produits, c’est travailler à multiplier par 70 les revenus des acteurs de la filière qui sont à plus 80 % des femmes.  »On voit que bien les répercussions sociales que cela va entrainer’’, dit-il.

    OID/AKS/ADL

  • SENEGAL-INSTITUTION-JUSTICE / Ville de Dakar : Khalifa Sall et Barthélémy Dias, deux destins politiques qui se ressemblent

    SENEGAL-INSTITUTION-JUSTICE / Ville de Dakar : Khalifa Sall et Barthélémy Dias, deux destins politiques qui se ressemblent

    Dakar, 14 déc (APS) – La révocation de Barthélémy Dias de son poste de maire de Dakar rappelle celle de son mentor et prédécesseur, Khalifa Ababacar Sall, conséquence de ses ennuis judiciaires dans l’affaire dite de la « caisse d’avance » qui lui avait valu une condamnation à 5 ans de prison.

    En mars 2009, sous la bannière de la coalition Benno Siggil Senegaal (s’unir pour relever le Sénégal, en wolof), Khalifa Ababacar Sall est élu maire de Dakar avec 81 voix sur 100 des suffrages exprimés devant Karim Wade, fils du président Abdoulaye Wade et candidat du Parti démocratique Sénégalais, alors au pouvoir.

    En juin 2014, il est réélu haut la main cette fois sous la bannière de la liste Taxawu Ndakaaru (Debout pour Dakar). Il avait battu Aminata Touré l’ancienne premier ministre et candidate à Grand Yoff pour le compte de la majorité d’alors.

    En 2017, les ennuis judiciaires commencent pour l’ancien patron des Jeunesses socialistes. Il est notamment accusé d’avoir profité de ses fonctions pour « détourner » la somme d’un milliard 800 millions de FCFA.

    Khalifa Sall, incarcéré depuis mars 2017 dans l’affaire dite de la « caisse d’avance » de la mairie de Dakar, sera condamné à 5 ans de prison le 30 mars 2018, une peine confirmée par la Cour d’appel de Dakar, le 30 août 2018, et la Cour suprême, le 3 janvier 2019.

    Il sera révoqué de ses fonctions de maire de la capitale sénégalaise, au lendemain de la confirmation de sa condamnation par la Cour d’appel.

    Khalifa Sall va recouvrer ainsi la liberté après plus de deux ans de détention. Il a bénéficié d’une remise de peines intégrales avec ses codétenus Mbaye Touré et Yaya Bodian.

    Privé de ses droits civiques dans l’affaire de la caisse d’avance, Khalifa Sall n’a pas pu se présenter à l’élection présidentielle de 2019.

    Ironie du sort, celui qui avait fait cavalier seul, sous la Bannière de Taxawu Dakar pour se faire élire à la tête de la mairie Dakar avant de la perdre après des ennuis judiciaires, sera remplacé par un de ses lieutenants les plus en vue, Barthélémy Dias lors des élections locales de 2022.

    M. Dias sera lui aussi rattrapé par ses ennuis judiciaires qui remontent à 2011.

    En 2017, il avait été condamné pour « coups mortels », dans l’affaire de l’attaque de sa mairie de Mermoz-Sacré-Cœur, à deux ans de prison, dont six mois ferme, ainsi que des dommages et intérêts de 25 millions de francs CFA à verser à la famille de la victime.

    Le verdict a été confirmé en appel. En décembre 2023, la Cour suprême avait rejeté le pourvoi introduit par les avocats de Barthélémy Dias.

    Lors de l’ouverture de la session parlementaire, le ministre de la Justice a officiellement saisi le bureau de l’Assemblée nationale de procéder à la révocation du mandat de M. Dias.

    En application des dispositions de l’article 61, dernier alinéa, de la Constitution et l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, dernier alinéa, le bureau de l’institution parlementaire, réuni le jeudi 5 décembre 2024, a procédé à la radiation de M. Barthélémy Dias.

    Après l’assemblée nationale, l’opposant Barthélémy Dias a été déchu de son poste de maire de Dakar.

    Vendredi au cours d’une conférence de presse interrompue par la police dans l‘enceinte de l’hôtel de ville de Dakar, Barthélémy Dias dénonce une « dictature » des nouveaux tenants du pouvoir et compte saisir les juridictions habilitées.

    « Personne ne peut me dessaisir de ma fonction de maire de Dakar, tant que mon droit de recours n’est pas encore exercé », clame M. Dias devant des journalistes.

    OID/MTN