Auteur/autrice : Ousmane Ibrahima Dia

  • SENEGAL-ECONOMIE / La DER remet des bons de financement à des groupements de marchands ambulants

    SENEGAL-ECONOMIE / La DER remet des bons de financement à des groupements de marchands ambulants

    Dakar, 26 mai (APS) – La Délégation à l’entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes (DER/FJ) a remis des bons de financement à 505 porteurs de projets regroupés autour de sept groupements de marchands ambulants.

    ‘’L’enveloppe globale évaluée à 245 millions de francs CFA a été mobilisée’’ en partenariat avec le Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3FPT), à travers un dispositif de qualification professionnelle en vue de redynamiser le secteur de l’entrepreneuriat au Sénégal », a expliqué, jeudi, Mame Aby Sèye, déléguée générale à l’entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes (DER/FJ).

    Mme Sèye a salué ‘’la synergie entre les structures, qui a pu permettre à une couche informelle n’étant pas dans le dispositif mis en place par l’Etat de pouvoir bénéficier de ces instruments (…)’’.

    Les porteurs de projets ont également reçu une formation sur l’éducation financière, le marketing, etc.

    Les bénéficiaires se sont engagés à rembourser les fonds afin de permettre à la Der de pérenniser ses actions.

    KD/OID/ASG

     

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / A la Une, les réponses du gouvernement aux députés

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / A la Une, les réponses du gouvernement aux députés

    Dakar, 26 juin (APS) – Les réponses du gouvernement aux députés lors de la séance des questions d’actualité sont au menu des quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).

    ‘’Depuis sa nomination, en septembre 2022, le Premier ministre Amadou a vécu, hier, pour la première fois, le rituel des questions d’actualité des députés de la 14e législature. Le chef du gouvernement et ses ministres ont répondu à toutes les questions, lesquelles ont porté sur tous les secteurs de la vie sociale, notamment la politique, la santé, l’éducation, l’énergie, l’agriculture…’’, écrit Le Soleil.

    ’’Pétrole, pêche, croissance, prix des denrées de première nécessité, Amadou Ba rassure les députés’’, indique le journal.

    Selon Le Témoin aussi, ‘’Amadou Ba rassure sur les questions de l’heure’’. ‘

    A propos des suspicions au tour de l’organisation libre et transparente de la présidentielle de 2024, le Premier ministre Amadou Ba ‘’calme le jeu’’ face à la représentation nationale, selon Sud Quotidien.

    ‘’En février 2024, tout va se passer dans de très bonnes conditions (…) les élections ont toujours bien été organisées dans le respect des règles en vigueur. Tous les candidats retenus par le Conseil constitutionnel iront en compétition’’ soutient le PM dont les propos ont été rapportés par Sud.

    L’Info souligne que ‘’face aux députés, hier, dans le cadre des questions d’actualités posées au gouvernement, le Premier ministre a donné des gages de transparence et de sincérité sur l’organisation des élections à venir’’.

    Le Quotidien relève que ‘’les débats ont été houleux, les échanges parfois musclés. (…) le passage du gouvernement devant les députés pour répondre aux questions d’actualités posées par les parlementaires de la 14e législature n’a pas été un long  fleuve tranquille pour le premier ministre Amadou Ba et son équipe’’.

    ‘’Une foire d’empoigne à l’hémicycle’’, commente le quotidien L’As, qui signale que ‘’les débats se sont déroulés dans une ambiance électrique entre les députés de l’opposition et les membres du gouvernement’’.

    ‘’Comme sur un ring !’’, s’exclame EnQuête, qui note que la question du maintien de l’ordre, le litige foncier à Ngor, la bande des filaos à Guédiawaye, les licences de pêches, etc, ont été les ‘’points de crispation’’.

    Le quotidien Bës Bi, relève que ‘’sur les sanglantes tensions politiques qui minent le pays dans le cadre du bras de fer entre le leader du Pastef et le pouvoir, le Premier ministre s’est frotté, hier, à un Guy Marius Sagna plus que grincheux’’.

    ‘’Mais selon Amadou Ba, lors des dernières manifestations, si les forces de défense et de sécurité n’avaient pas de professionnalisme et de sang-froid, on allait voir dans ce pays, ce qui se passe ailleurs’’, ajoute la publication.

    OID

     

     

     

  • SENEGAL-MEDIAS-FORMATION / Le CESTI met sur le marché une cohorte de 33 journalistes

    SENEGAL-MEDIAS-FORMATION / Le CESTI met sur le marché une cohorte de 33 journalistes

    Dakar, 25 mai (APS) – Trente-trois étudiants du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) ont reçu, jeudi, leurs diplômes de fin formation.

    Cette promotion composée de journalistes spécialisés en radio, télévision et presse écrite, a pour parrain feu Jean Meissa Diop, diplômé du CESTI, ancien rédacteur en chef de Walfadjri et directeur de publication du défunt quotidien Walf Grand’Place.

    La cérémonie de remise des parchemins aux étudiants de la 50e promotion s’est déroulée à l’UCAD 2, en présence des autorités universitaires, de la veuve du parrain, du ministre de l’Enseignement supérieur, Moussa Baldé, d’une forte délégation de l’amicale des anciens étudiants maliens au CESTI, entre autres.

    OID/ASG

  • SENEGAL-FOOTBALL-ITINERAIRE / Faraba Cissokho : itinéraire d’un ancien footballeur désabusé reconverti dans la mode

    SENEGAL-FOOTBALL-ITINERAIRE / Faraba Cissokho : itinéraire d’un ancien footballeur désabusé reconverti dans la mode

    Par Alioune Diouf

    Thiès, 24 mai (APS) – Faraba Cissokho, un jeune footballeur, désabusé par les multiples tentatives avortées d’expatriation pour monnayer son talent, a décidé de se lancer dans l’entreprenariat, notamment dans la mode.

    ‘’J’étais un footballeur il y a cinq ans. J’ai joué dans les ‘navétanes’, dans la ligue pro et j’ai terminé (ma carrière) par l’ASC Daara’’, a raconté Faraba à l’APS. L’ancien footballeur est aujourd’hui en partenariat avec Seed Academy,  un centre de formation de basket. En marge du Hoop Forum, une rencontre annuelle dédiée au basket-ball, organisée par cette structure à Dakar et Thiès, il avait exposé ses articles vestimentaires dans un stand.

    Pour Faraba Cissokho, en dehors des blessures, ce sont surtout les arnaques au visa qui l’ont amené à écourter sa carrière qu’il rêvait de poursuivre à l’étranger.

    ‘’Le rêve de tous les footballeurs est de voyager’’, relève l’ex international en herbe. ‘’Vu notre jeune âge, les gens malintentionnés profitent de notre vulnérabilité et notre manque de conseil pour faire le bon choix, pour nous vendre des illusions’’, regrette-t-il.

    ‘’Lors de ma dernière tentative, j’avais un visa de trois mois pour la zone Asie, l’Indonésie’’, se souvient-il. La promesse de son facilitateur était de l’aider à aller jouer dans un club.  En réalité, il avait obtenu un visa tourisme, qui était juste valable pour trois mois. ‘’Ce qui voulait dire que je ne pourrais pas jouer au foot. Mes parents m’ont dissuadé de partir’’.

    Les expériences précédentes ont été ‘’plus dures’’, puisque qu’il n’a pu mettre la main sur aucun papier. En somme, les tractations ont englouti ‘’plus de 5 millions’’ de francs CFA d’économies réalisées grâce au soutien des parents, de connaissances, mais aussi à ses prestations lors des tournois de ‘’navétanes’’.

    ‘’Voyant que j’avançais en âge et que mes études étaient gâchées, je m’étais rendu compte qu’il fallait que je mène une activité pour gagner ma vie. C’est alors que j’ai eu l’idée de créer une marque de vêtement », confie t-il.

    C’est alors qu’une nuit, il tombe sur une vidéo sur YouTube racontant l’expérience de l’ancien joueur de Manchester (Le Scott), qui à la fin de sa carrière avait lancé une marque de vêtement. ‘’C’est lui qui m’a inspiré à créer ma marque’’, dit Faraba Cissokho.

    Il monte alors une entreprise de prêt-à-porter utilisant des tissus africains.  ‘’J’ai démarré avec 30.000 francs et avec quelques tee-shirts que m’avait offerts mon oncle’’.  Obligé au départ de squatter des ateliers pour se faire confectionner ses modèles, il a aujourd’hui son propre atelier où il peut employer à temps partiel jusqu’à six tailleurs.

    Après avoir acquis quelques notions d’entreprenariat via les réseaux sociaux, le besoin de rencontrer un professionnel ‘’en chair et en os’’, l’amène à contacter un professeur du collège Bassirou Mbacké. Au bout de huit mois, il a une attestation de manager d’entreprise.  Grâce au programme sénégalo-allemand ‘’Réussir au Sénégal’’, il se bonifie dans l’entreprenariat et s’initie au marketing digital.

     ‘’Seconde chance’’ pour les footballeurs naufragés

    Avec le recul, il évalue les risques du métier de footballeur qui, au-delà des blessures, englobent des ‘’réalités cachées’’, au plan des performances, au plan administratif et autres.  Un vécu qu’il compte partager avec ses cadets qui ont le même rêve de devenir des footballeurs internationaux. ‘’Ils doivent être prudents, patients et commencer par les clubs locaux avant d’aspirer à sortir’’, conseille-t-il, mettant en garde contre les ‘’faux agents’’.

    Avec un ancien international de football, il dit envisager de lancer bientôt un projet appelé ‘’Seconde chance’’, pour orienter les jeunes footballeurs et leur éviter les déboires qu’il a connues, mais aussi aider ceux dont les carrières se sont brisées à bénéficier de l’encadrement de structures dédiées, pour se  former, se formaliser et avoir une activité. Ils sont en train de recenser les cibles de leur projet. ‘’Tout le monde ne peut être footballeur ni étudiant’’, dit-il.

    Natif de Malamine Senghor,  un quartier de footballeurs, où il a grandi en voyant jouer des stars de l’époque comme Kader Mangane, dont l’équipe, de la catégorie de cadet jusqu’à celle de sénior, se regroupait chez lui, avant les matchs,  cet environnement l’a beaucoup influencé. Il se souvient qu’il était le seul enfant à se glisser dans le car de l’équipe quand elle allait disputer un match.

    Pupille, Faraba Cissokho a été à l’école de football Dosso, du coach Makha Diao, ancien footballeur, puis à l’école Maurice Pilot, avant de poursuivre comme minime, puis cadet au Cneps Excellence. De là, il est parti à l’Olympique de Ngor en U17. De retour à Thiès il a joué en junior et sénior à l’US Rail pendant deux à trois ans.

    Il a alors signé à l’ASC Daara en Ligue 2. ‘’C’est là où mes difficultés ont commencé, avec des blessures, les arnaques, quand j’ai voulu coûte que coûte m’expatrier’’, se rappelle-t-il. Aujourd’hui, en tant qu’observateur, il considère qu’une bonne partie des écoles de football de son quartier sont confrontées à un problème de matériel.

    Faraba plaide pour que les autorités dotent chaque quartier ou zone d’un terrain synthétique qui sera utilisé à tour de rôle par les écoles de football qu’il polarise. Contrairement aux terrains sablonneux sur lesquels les jeunes jouent, ce type de tapis développe la ‘’vivacité’’ des joueurs, explique l’ancien footballeur.

    ‘’Les championnats des écoles de football, doivent bénéficier d’un soutien’’, plaide-t-il, soulignant le dénuement dans lequel elles baignent. Il se rappelle qu’en son temps, l’unique parrain des finales du championnat des écoles de football de Thiès était Alboury Lakh, un ancien footballeur international sénégalais.

    Les enfants attendaient avec impatience qu’il vienne en vacance, pour leur ramener des ballons et autres dotations, se remémore-t-il, se disant ‘’marqué’’ par ces moments.  Son coach à l’école de football leur réclamait 50 francs tous les mercredis et samedis, pour contourner leur incapacité à honorer les mensualités.

    Il se souvient, alors qu’il était au CM2, avoir négocié avec un ami pour que le père de ce dernier qui était tapissier, le prenne comme apprenti dans son atelier, afin qu’il puisse récolter de quoi payer le coach, puisque son père lui interdisait de jouer, pour ne pas hypothéquer son examen scolaire.  C’est avec cet argent que l’entraîneur achetait des ballons et faisait certaines dépenses.

    Aujourd’hui, parallèlement à ses activités dans la mode, l’ancien footballeur intervient dans le cadre d’une Association des jeunes apprentis du Sénégal, dans un projet dénommé ‘’Jappal ma japp’’, visant à réhabiliter les écoles du Sénégal, avec l’appui d’une ONG luxembourgeoise. Elle a déjà permis de retaper une école à Ballabey, dit-il.

    Dans la même optique de service à la communauté, son entreprise est membre d’un consortium qui travaille à l’épanouissement des pensionnaires des orphelinats. En vendant ses tee-shirts, l’association a pu offrir des excursions aux pouponnières de Mbour et Thiès. Ce regroupement entend aider à leur autonomisation par des ventes dans des sites touristiques et des ambassades, dont les bénéfices serviront à monter une ferme avicole.

    Dans sa nouvelle carrière de styliste, Faraba Cissokho voit grand et rêve même un jour de proposer ses produits à l’équipe nationale de football. Comme pour dire qu’il y a une vie après une carrière de football brisée.

    ADI/ASB/OID/ASG

  • SENEGAL-FOOTBALL-FORMATION / Plaidoyer pour la formation des entraîneurs des écoles de foot

    SENEGAL-FOOTBALL-FORMATION / Plaidoyer pour la formation des entraîneurs des écoles de foot

    Par Alioune Diouf

    Thiès, 24 mai (APS) – Pape Mamadou Ndao, journaliste à la radio régionale de la RTS de Thiès, à la fois acteur et observateur du milieu des écoles de football à Thiès depuis 18 ans, insiste sur l’importance d’une formalisation de ces structures, en vue d’une mise à niveau de la formation des techniciens s’activant dans un secteur qui reste encore très libéralisé.

    Coach à Thiès étude et sports académie (Thesa, ex-Adolphe Mendy), une école de football située à la Cité Lamy, Pape Mamadou Ndao évolue depuis presque deux décennies dans ce milieu, où il a bénéficié de l’encadrement du coach Pape Sow, une icône en la matière, qui est l’actuel président de la Coordination départementale des écoles de football (CODEF).

    Constatant une augmentation du nombre d’écoles de football qu’il trouve toujours ‘’insuffisant’’,  d’ailleurs, Pape Ndao pointe du doigt surtout le fait que nombre d’entre elles restent encore informelles. Ce qui déteint, à son avis, sur la qualité de la formation.

    ‘’Il y a beaucoup plus d’écoles de football. Maintenant, c’est dans l’organisation qu’il y a problème, parce que certains ne s’affilient pas à la CODEF, et ne passent pas non plus leur diplôme. Ils se contentent de deux ballons et de rassembler quelques jeunes pour s’autoproclamer écoles de football’’, a-t-il dit dans un entretien accordé à l’APS.

    Une bonne maîtrise de la morphologie de l’enfant par exemple est nécessaire, pour lui faire faire des exercices compatibles avec son âge, fait-il valoir, relevant que dans la formation d’entraîneur, il est enseigné que ‘’l’enfant est par nature endurant, donc pas besoin de trop d’entraînements physiques.

    Sans formation, il est impossible de maîtriser ces notions de base qui sont très déterminantes, laisse-t-il entendre. ‘’Donc, il est important que les écoles de football s’affilient et que les formateurs soient formés’’, dit-il, saluant en passant, l’‘’excellent travail’’ qu’abat la CODEF de Thiès, dont ‘’95, voire 99%’’ des encadreurs qui y sont affiliés, sont titulaires au minimum de la licence D (CAF).

    Partisan d’une généralisation de la formation, il dit, par exemple, approcher un jeune qui entraîne des garçons entre 14 et 15 heures près de chez lui, pour l’encourager à adhérer à la CODEF.

     »Tant qu’il n’intègre pas la CODEF, il va toujours penser bien faire, en passant de côté par rapport au timing, à la méthode, à l’heure. ‘’On ne peut pas faire faire des exercices d’un joueur en sénior à un enfant de 15 ans. Et ça, on a besoin d’être formé pour le savoir », relève-t-il, non sans admettre qu’il y a un ‘’libéralisme total’’ dans ce sous-secteur des sports.

    Les écoles de football sont aux centres et académies de football, ce que le préscolaire est aux écoles classiques. On y prépare les enfants à bas âge. ‘’Génération Foot, Diambars et Dakar Sacré-Cœur qui sont les meilleurs centres du pays, ne prendront jamais un enfant de six ans, en tout cas pas pour le moment, ils n’en ont pas besoin, parce que cela leur coûtera plus d’une dizaine d’années d’investissement pour que l’enfant puisse être apte à jouer en ligue 1 ou ligue 2, histoire de le vendre après’’.

    Le principe est de laisser aux écoles de football la tâche de ‘’travailler les enfants jusqu’à 14-15 ans’’, pour ensuite en récupérer les meilleurs.

    Ces recrues passent ‘’au maximum quatre ans’’ dans ces centres, avant de partir vers des clubs locaux ou étrangers. ‘’Ces centres-là sont juste un tremplin pour les jeunes, parce que les écoles de football n’ont pas les moyens de travailler avec Metz, le Réal de Madrid, le Paris Saint-Germain ou Lyon’’, relève Pape Ndao, qui ((administrait jusqu’à une période récente) un site dédié au sport.

    Insistant sur le caractère très sélectif de ces centres, comparés aux écoles de football qui ratissent large, il note, par exemple, que ‘’quand Génération Foot organise un test à Thiès, il prend les deux meilleurs sur 50 participants’’. Il prend ainsi un ‘’produit presque fini qu’il va polir pour après le vendre’’.

    La formation n’est pas que purement sportive, au sens physique du terme, mais aussi morale, civique, citoyenne.

    ‘’Sur les 30 jeunes encadrés par l’école de football sur l’année, même l’encadreur sait que moins d’un pourcent vont réussir, mais il va les encadrer quand même, (en alliant) sports et études’’, dit-il, précisant que ‘’l’objectif n’est pas d’avoir coûte que coûte un joueur professionnel, mais d’avoir un homme qui peut vivre dans la société’’.

    Chaque lendemain de Korité et de Tabaski, la structure où il intervient fait des investissements humains. ‘’Nous désensablons les alentours de la mosquée, et en période de Pâques, nous regardons du côté de la chapelle du quartier, pour la nettoyer, si nécessaire’’, dit-il. L’idée est de montrer aux enfants qu’ils doivent s’investir au service de la communauté.

    En plus d’être un entraîneur, l’encadreur d’une école de football doit être un ‘’papa’’, un ‘’bon psychologue’’, capable de détecter des comportements anormaux, signes de problèmes sociaux vécus par l’enfant. ‘’Il nous est arrivé de détecter des enfants qui ont été abusés sexuellement, alors que leurs parents n’étaient pas au courant’’, a-t-il ajouté.

     »Focus sur le Sénégal »

    Selon Ndao, l’école où il intervient compte parmi ses ex-pensionnaires un pilote dans l’armée de l’air et un professeur d’université. ‘’Ils ont compris qu’on ne forme pas des footballeurs, mais des hommes. Si tu ne réussis pas dans le football, tu réussis dans la vie, et pour cela, il faut allier sport et études’’.

     »Les écoles de football ont besoin d’être accompagnées, non pas financièrement, mais sur le plan matériel, et c’est le Sénégal qui y gagnerait au-delà du football’’.

    Pour lui, la Fédération et la Ligue régionale de football devraient appuyer ces formateurs qui sont ‘’extrêmement importants dans le football sénégalais’’, à l’image des écoles de football, devenues une ‘’base extrêmement solide pour supporter le football sénégalais’’

    Pour lui, ce n’est pas anodin ni fortuit, si après tous les trophées remportés cette année par le pays, ‘’beaucoup de télévisions ont fait des focus sur le Sénégal, pas sur la ligue 1, mais soit sur Dakar Sacré-Cœur, Génération Foot ou les écoles de football’’.

    Relevant que le noyau de l’équipe nationale du Sénégal, champion d’Afrique de 2022, compte ‘’beaucoup plus de joueurs formés dans le pays qu’ailleurs’’, il signale que cette formation a été assurée essentiellement par les écoles de football.

    Quant aux joueurs du football local, ils viennent ‘’à cent pourcent du pays’’, et font leurs premières armes dans les écoles de football, avant que la ligue n’en choisisse les meilleurs produits.

    Les juniors qui n’ont pas fait quatre ans dans les centres d’entraînement, étaient avant cela dans les écoles de football. ‘’Cela vient confirmer, voire conforter le travail abattu non pas sur l’année, mais pendant plusieurs décennies’’, note Pape Ndao, estimant qu’après de nombreux échecs, le Sénégal a finalement ‘’ compris qu’il nous fallait mettre l’accent sur la formation’’.

    ‘’Aujourd’hui, beaucoup de pays sont en train de prendre en exemple le modèle sénégalais, où les écoles de football jouent un rôle essentiel’’, se réjouit-il, non sans ajouter : ‘’Si un maillon du système joue un rôle essentiel, il faut l’entretenir’’.

    ADI/ASB/OID/ASG

  • SENEGAL-FOOTBALL-REPORTAGE / A Thiès, les écoles de football entretiennent le rêve de jeunes de devenir des professionnels

    SENEGAL-FOOTBALL-REPORTAGE / A Thiès, les écoles de football entretiennent le rêve de jeunes de devenir des professionnels

    +++Par Alioune Diouf+++

    Thiès, 24 mai (APS) – Aux environs de 11 heures, en ce premier dimanche du mois de Ramadan, une vingtaine d’enfants qui ont juste fini de taper dans un ballon, sur l’un des terrains de football du Lycée Malick Sy, se retrouvent avec leur coach à l’ombre d’un arbre, pour un débriefing. Cette école de football à l’image d’autres qui font florès à Thiès, entretient le rêve des plus jeunes de devenir des footballeurs professionnels.

    Assis sur sa moto, Alassane Diop, la mine sérieuse, prodigue des conseils sur la tenue et les comportements aux jeunes garçons, membres de la petite catégorie de son école de football, créée il y a quatre ans.  Comme s’ils buvaient ses paroles, les adolescents et les plus petits l’écoutent quasi-religieusement.

    Natif du populeux quartier de Som, de l’autre côté de la route nationale, dont sont issus la plupart de ses élèves, l’ancien footballeur professionnel a dû écourter sa carrière, pour cause de blessure, pour se reconvertir en entraîneur. Il a créé depuis 2017 son école de football, Pa Jules, qui compte aujourd’hui 113 pensionnaires.

    C’est l’un des coaches qui animent la trentaine d’écoles de football, du moins celles reconnues, qui occupent les aires de jeu un peu partout dans la ville de Thiès, une partie de la journée pendant trois jours de la semaine. Jusqu’en 2021-2022, il y avait 54 écoles affiliées à la Coordination nationale des écoles de football (CODEF) dans tout le département de Thiès, dont 34 dans la ville. Sans compter ces structures informelles qui sont légion à travers la ville. Alassane Diop, 32 ans, regroupe chaque dimanche la petite catégorie, sur un terrain du Lycée Malick Sy, pour leur inculquer les rudiments du ballon rond. Les plus grands sont confiés à d’autres coaches avec lesquels ils s’entraînent aussi les samedis et mercredis dans l’après-midi.

    Le coach Alassane voit cette activité comme un moyen d’éduquer les enfants de son quartier pour les préserver de la délinquance et de l’errance, tout en les encourageant à avoir de meilleures performances à l’école classique. Par exemple, si Seydina, 15 ans, le capitaine de l’équipe, porte le brassard, il le doit à ses moyennes en classe, qui tournent autour de 15 sur 20. Il insiste sur les valeurs.  ‘’Ne venez plus ici avec autre chose que votre maillot et ne le changez plus en quittant ici, et à la fin rentrez !’’, lance-t-il, en voyant un des garçons s’empresser d’enlever son maillot, après l’entraînement. L’idée est d’éviter que les enfants ne puissent vadrouiller et de faire en sorte qu’ils puissent être repérés à travers la ville.

    Comme beaucoup de ses pairs, le vieux Cissokho, entraîneur dans une structure, tient aussi aux études de ses protégés. ‘’Il faut qu’ils étudient. Un professionnel n’ayant pas fait des études, se fait escroquer où qu’il aille, explique-t-il.  En plus, tu peux devenir gouverneur, député, avocat’’. Il se souvient de ses anciens élèves qui n’ont pas réussi dans le football, mais qui ont fait carrière dans d’autres domaines, tous ne pouvant pas devenir footballeurs professionnels.

    Concilier sport et études

    ‘’Je ne forme pas des footballeurs, je forme des hommes’’, dit à ce propos Pape Abdoulaye Sow, un des pionniers de écoles de football à Thiès. L’actuel président de la coordination départementale des écoles de football, accorde une place centrale à l’aspect éducatif des écoles de football. ‘’Sur 100 jeunes, un seul sera professionnel et il passe par Génération Foot, Diambars ou Dakar Sacré-Cœur’’, relève-t-il. D’où la nécessité de les préparer à être de bons citoyens et à se réaliser quel que soit le domaine où ils seront appelés à s’activer. Il garde le souvenir de cet enfant en difficulté dans sa famille qu’il accueillait dans son école de football et qu’il aidait à poursuivre ses études. Aujourd’hui il est devenu un commandant de la gendarmerie, dit-il, relevant que la récompense divine reste sa seule motivation.

    Professeur d’EPS au Lycée Malick Sy de Thiès, Ousmane Diédhiou, connaît bien la valeur des études.  Il ne badine pas non plus avec les bonnes performances scolaires. Ceux qui ont de mauvais résultats à l’école sont écartés du groupe, en guise de punition, et de pression, renseigne ce résident de Grand-Thiès, qui a mis sur pied récemment sa structure : Référence. Lui aussi compte sur les terrains de son établissement pour aider ses jeunes élèves-footballeurs à s’exercer. A raison de trois par semaine, les mercredis soir, samedi soir et dimanches matin, les séances qui ne dépassent pas deux heures. Il travaille en étroite collaboration avec les parents, et fixe des règles strictes. Par exemple, il est interdit aux enfants de jouer au football dans les rues, au risque de se faire exclure.

    Les écoles de football qui font florès à Thiès sont le fait, la plupart du temps, d’initiatives privées de bonnes volontés qui cherchent à accompagner les plus jeunes et leurs parents dans la réalisation de leur rêve de devenir des footballeurs professionnels et surtout d’aller faire carrière à l’étranger.

    La plus grande satisfaction qu’en tirent les responsables, n’est pas pécuniaire, elle est humaine : la marque de reconnaissance dont lui témoignent leurs anciens élèves ou les parents de ces derniers ou encore le simple fait de rencontrer l’un d’entre eux, devenu un haut cadre de l’administration ou ayant réussi sa vie, fait valoir Alassane Diop. Après six ans, il voit déjà le fruit de son travail : l’un de ses anciens poulains aujourd’hui gardien au CNEPS FC, revient souvent le voir à l’école de football, un autre qui a signé dans un club à Pau, en France, a renoncé à son billet d’avion pour les vacances, pour lui envoyer 30 ballons, raconte-t-il.

    Manque de moyens, précarité : la complainte des responsables d’écoles

    Faute de moyens, gérer une école n’est pas de tout repos. La complainte est presque unanime chez les responsables d’écoles, qui partagent le sentiment d’être laissés à eux-mêmes, et d’être peu valorisés.  Ce sont des écoles sans locaux qui squattent les terrains vagues, convoités aussi par certains clubs et équipes de quartier qui viennent aussi y jouer, face au manque criant d’aires de jeu dans la ville. ‘’On est les malaimés, on ne nous prend pas au sérieux’’, se désole Ousmane Diédhiou.

    ‘’C’est nous qui faisons tout le travail (à la base). Nous les formons, et ensuite, la Fédération et Diambars viennent leur faire des tests, pour les amener et nous ne recevons rien en retour’’, regrette le vieux Boubacar Cissokho, entraîneur au Rapid Club de Diamaguène (RCD), une école de football créée depuis 2006 par Djim Fall.  ‘’Peut-être qu’avec le temps, nous aurons des retombées, mais pour le moment, nous n’avons rien’’, relève le sexagénaire.

    Bien que son école ne réclame pas de paiement mensuel, elle achète tout le matériel qu’utilisent ses pensionnaires.  Les écoles de football connaissent des fortunes diverses, même si de manière générale la précarité est la même. ‘’Il y a des écoles dont les pensionnaires paient à la fin du mois, mais d’autres non.

    Pour certaines, c’est 2000, d’autres, 5000 FCFA’’. ‘’Ni l’Etat, ni la municipalité ne nous soutient, nous nous débrouillons avec nos propres moyens. C’est dur, n’est-ce pas ?’’, dit-il.

    Il déplore que la plupart des anciens élèves qui réussissent, ne reviennent pas faire un geste à l’endroit de leur école d’origine, ‘’comme le fait Sadio Mané’’. ‘’Ils oublient que nous avions galéré ensemble avant qu’ils n’en n’arrivent là’’.  Mais il en faut plus pour décourager ce fils d’artiste qui a commencé à coacher des footballeurs à l’âge de 18 ans. ‘’Mon père Soundioulou Cissokho était musicien, tout comme tous mes frères. Après un passage à l’école des arts où j’ai appris la musique, ma mère s’est opposée à ce que je devienne musicien. Déboussolé, je me suis rabattu sur le sport’’, raconte-t-il. Il a passé sa licence D d’entraîneur, alors qu’il était déjà très âgé.

    ‘’On se débrouille avec les moyens du bord’’ pour acheter le matériel didactique, notamment des ballons, des chasubles (dossards), des cerceaux, plots, échelles, pour travailler la coordination, relève Diédhiou, qui ne compte que sur les inscriptions des élèves ou l’appui de bonnes volontés du quartier, dont d’anciens footballeurs. Diédhiou, qui est coach à Amitié Football club, un club de ligue 2, où il gère toujours la catégorie des cadets, a ouvert cette année son propre centre, surtout par passion, dit-il. ‘’Ce n’est pas  évident d’être tout le temps avec des enfants, mais on est habitué en tant qu’enseignants’’. L’année dernière, son école était à 30 joueurs, répartis en trois catégories : pupilles, benjamins et minimes.

    ‘’Les gens travaillent, parce qu’en voyant les résultats des championnats, que ce soit en U20, et consorts, c’est clair que ce sont les jeunes sortis des écoles de football qui en sont à l’origine, mais les retombées font défaut’’, s’offusque aussi Ousmane Diédhiou. ‘’On est vraiment laissés en rade’’, poursuit -t-il, notant que beaucoup de jeunes qui disent sortir de Diambars ou Génération foot sont en réalité les produits de ces écoles de foot ‘’aux pieds nus’’. ‘’C’est nous qui les formons, ensuite ces derniers organisent des tests et prennent les meilleurs’’. Le problème est qu’ils ont des moyens que nous n’avons pas.

    Il note toutefois une évolution positive, avec Génération et l’Institut Diambars qui ont commencé à signer des protocoles d’accord avec l’école de football d’origine, afin de leur verser des ristournes, au cas où leur ancien élève signerait avec un club étranger.

    Diambars, par exemple, reverse 10% à l’école de football (au club) formatrice, là où Génération Foot ne parle pas pour le moment d’argent, mais se contente d’un appui en matériel, note le coach Ousmane Diédhiou. Ce sont des acquis que nous allons préserver, mais nous nous battons pour que cette pratique soit généralisée.

    ‘’Ici, l’école de football, c’est dans le sang, lance non sans fierté Cissokho. Ceux qui travaillent deviennent de grands footballeurs’’. Pour lui, Thiès est un ‘’grenier’’ de footballeurs que les autorités n’appuient pas suffisamment. Il a vu passer des joueurs de renom comme Kader Mangane, Ousmane Ndoye, Moussa Traoré, Habib Traoré, Seydou Tavarez, Dame Ndoye, Habib Diallo.

    Parmi les éléments du coach Alassane Diop, Mohamed Ndiaye, un neveu du parrain de l’école de football qui a été encouragé par ses parents à s’y inscrire depuis 2022. ‘’Le football n’entrave en rien mes études, car les horaires d’entraînement ne coïncident pas avec ceux des cours. Nous faisons de la préparation physique, des matchs entre nous’’, confie-t-il.

    Aliou Diène, 15 ans, élève à l’école Abdel Kader de Mbour 1, qui est aussi de Som, s’est est inscrit à Pa Jules depuis 2019.  A la question de savoir pourquoi une école de football, il rétorque sans sourciller : ‘’Pour signer’’.  Il dit vouloir suivre les traces de Sadio Mané et autres grands noms du football sénégalais. Pourtant, il reçoit gracieusement des équipements de son coach, qui comme la plupart de ses collègues, fait preuve de beaucoup de volontarisme dans l’accomplissement de sa tâche. ‘’Au quartier, quand les gens me voient aller aux entraînements, ils disent que je suis farfelu’’, relève-t-il, visiblement indifférent à ces remarques.

    Elève en classe de CM2, Aboubacar Cissokho, le plus ancien du groupe, est venu à l’école Pa Jules, après avoir supplié son père de lui donner une chance. Féru de football, ce jeune libéro qui prend comme référence le défenseur de l’équipe nationale Kalidou Coulibaly dit aussi espérer ‘’signer’’ un jour un contrat à l’étranger.

    ADI/ASB/OID/ASG

  • SENEGAL-FOOTBALL-ENCADRE / Thiès, ville pionnière des écoles de football

    SENEGAL-FOOTBALL-ENCADRE / Thiès, ville pionnière des écoles de football

    Par Alioune Diouf

    Thiès, xxx mai (APS) – En matière d’école de football, Thiès est une ville pionnière au Sénégal, selon Pape Abdoulaye Sow, le président de la Coordination nationale des écoles de football (CODEF).

    La première école de football Alao Fari, de l’ancien arbitre Younouss Diallo, a vu le jour à Thiès en 1988-89, au quartier HLM, rappelle M. Sow. D’autres avaient vu le jour.  Portés à six, par la suite, ces premiers embryons d’écoles de football, dénommées ‘’opérations jeunesses’’, s’étaient regroupés en une association.

    Jusqu’en 1995, il y avait dix écoles de football qui avaient déjà créé un championnat entre elles. Leurs responsables ont alors créé une union communale des écoles de football de Thiès (UCEFT), devenue en 2000 l’Union départementale des écoles de football (UDEFT).

    Tous les clubs de Thiès sont issus des écoles de football, selon Pape Abdoulaye Sow. Ce sont, fondamentalement, les statuts et règlements de l’UDEFT qui ont servi de base à la création, en 2018, de la Coordination nationale des écoles de football (CONEF).

    Dans cette nouvelle configuration, l’UDEFT s’est muée en Coordination des écoles de football (CODEF), une organisation affiliée à la CONEF.

    Malgré le manque de moyens, la CODEF de Thiès compte sur l’expérience acquise et l’engagement de ses membres, pour maintenir une organisation très huilée. Les vieux locaux de l’inspection de l’élevage et des sports, nichés derrière le marché central de Thiès, en face du Centre Daniel Brothier de l’autre côté de la rue, accueillent les lundis et mercredis soir, les réunions des responsables d’écoles de football de la ville.

    Au mois de mars dernier, ils avaient entamé les mensurations, pour classer les catégories de jeunes élèves-footballeurs selon leur poids et taille, pour les besoins de renouvellement des licences ou de l’octroi de nouveaux documents. C’était en prélude au championnat des écoles de football. Prévu initialement pour le 25 mars dernier, pour se poursuivre jusqu’à juin, il a finalement démarré vers fin avril.

    Cette compétition essentielle dans la formation des jeunes footballeurs et la détection de talents, est organisée aux frais des élèves-footballeurs qui donnent chacun 200 à 300 FCFA lors des matchs. C’est avec cela qu’on paie les arbitres, dit le vieux Cissokho. Chaque école de football s’affilie pour 10.000 francs CFA à la CODEF, un démembrement de la CONEF, pour prétendre à vingt licences en minime et 20 en benjamins. U13, U15, benjamins et minimes.

    Cette année, les licences de benjamins ne sont pas encore reçues de Dakar, seules celles des minimes sont disponibles, explique Ousmane Diédhiou. Ils recourent à des licences déposées (LD), ce sont des photocopies d’anciennes licences pour pouvoir démarrer les compétitions, et régulariser ensuite dès que les nouvelles licences seront disponibles. C’est pour éviter les désagréments de l’année dernière, liés à l’arrivée tardive des licences, qui avait retardé le championnat l’année dernière.

    Des garçons de différentes écoles de football de la ville, et au-delà de certaines parties du département, dont certains indentifiables à leurs maillots, viennent en groupes pour se faire enrôler ou renouveler leurs licences, avec en bandoulière, l’espoir de signer un jour dans un club étranger.  Ce qui représente, à leurs yeux, le summum de la réussite et de la gloire.

    ADI/ASB/OID/ASG

  • SENEGAL-FOOTBALL-PORTRAIT / Coach Pape Sow, pionnier et icône des écoles de football à Thiès

    SENEGAL-FOOTBALL-PORTRAIT / Coach Pape Sow, pionnier et icône des écoles de football à Thiès

    Par Alioune Diouf

    Thiès, 24 mai (APS) – Les réunions de la Coordination des écoles de football du département de Thiès (CODEF) les mercredis et lundis soir à l’inspection départementale des sports et de l’élevage, rythment sa semaine. Le nom de Pape Abdoulaye Sow, ou coach Sow, se confond à cette structure qu’il dirige depuis sa naissance en 2018. Rien de surprenant si la communauté des écoles de football choisit un des pionniers dans ce domaine à Thiès pour diriger leur regroupement.

    Blottie derrière le marché central de Thiès, sur cette avenue qui débouche sur le rond-point Nguinth, une vieille bâtisse blanchie par les fientes des hérons qui nichent au faîte des cailcédrats géants, sert de quartier général à la CODEF de Thiès. Autour d’une table placée à l’entrée d’une salle spacieuse, qui leur est dédiée, il planche avec les autres membres du bureau sur différentes questions liées à la vie des écoles de football.

    L’ancien gardien du Rail, surnommé alors Okola, du nom d’un gardien de but nigérian de l’époque, se présente comme parmi les membres fondateurs de la première expérience d’école de football de Thiès, Alao Fari en 1988-89. Avec ses pairs Lucien Preira, Thiécodou Sarr, Pa Jules Ndiaye, ils avaient démarré un championnat entre la demi-douzaine d’écoles de football. En ce temps, on parlait de mouvements de jeunesse, se souvient-il.

    Les plus grands se regroupaient les dimanches au stade Lat-Dior pour des matches avec comme seule récompense, à la fin, des oranges distribuées aux joueurs. De là, est née l’idée de créer une association des écoles de football. Après son initiation comme entraîneur, il crée sa propre école de football en 1990, alors qu’il était un footballeur en fin de carrière.

    L’inspection régionale des sports avait eu l’idée d’implanter une école de football dans chaque quartier pour permettre aux personnes ayant suivi l’initiation, d’exercer leurs compétences, se rappelle-t-il.

    De 1990 à 1992, le phénomène s’est amplifié, il y avait de plus en plus d’écoles. En 1995, il y en avait 10 dans Thiès, raconte coach Sow, à la fois acteur et témoin de l’avènement de ces écoles. C’est cette année que l’Union communale des écoles de football de Thiès (UCEFT) a vu le jour, pour devenir cinq ans plus tard l’UDEFT, en s’élargissant au département. Au fil du temps, les choses sont allées crescendo, et presque tous les quartiers ont eu leur école. Elles ont commencé à se professionnaliser et à mettre sur pied un championnat régulier, respectant les catégories de joueurs selon le poids et la taille, relève-t-il.

    Un exemple d’altruisme

    Les dirigeants locaux en avaient décidé ainsi après qu’un joueur s’était fracturé la jambe, suite à un contact avec un adversaire de plus grand gabarit, lors d’un match à Maniang Soumaré. De retour d’un stage en France en 2001, feu Samba Diallo avait ramené toute une documentation sur les écoles de football. C’est alors que les responsables locaux ont pris connaissance des notions d’U15, U7, U9, U11, U16, U17 jusqu’à U23, conte avec beaucoup d’enthousiasme, cet homme riche de 35 ans de carrière dans les écoles de football. Soit plus de la moitié de ses 62 ans.

    Pape Sow est un exemple d’altruisme. ‘’Depuis 90, je me forme et je forme des gosses’’, se targue-t-il, ne cachant pas sa satisfaction quant au rôle qu’il est appelé à jouer, et qui au-delà de son aspect purement sportif, porte sur les valeurs. ‘’Je ne forme pas des footballeurs, je forme des hommes’’, aime-t-il à dire. ‘’J’ai formé beaucoup de fonctionnaires, des bureaucrates, des policiers, des gendarmes, des soldats, des commandants’’, égrène-t-il, en guise de palmarès.

    Son école de football insiste sur les performances scolaires, puisque la réussite de l’enfant et son avenir restent son principal objectif. Ses élèves sont tenus de présenter leurs bulletins de notes, après chaque évaluation semestrielle. Quand un enfant n’a pas de moyenne en classe, il est suspendu des entraînements, et ne réintègre le groupe que lorsque ses notes s’amélioreront.

    ‘’Ce faisant, tu aides le parent’’, estime-t-il. Il se remémore encore le cas de cet enfant issu d’une famille recomposée, qui subissait les brimades de la nouvelle épouse de son père. ‘’Il venait manger chez moi où il satisfaisait une bonne partie de ses besoins. C’est moi qui lui achetais des équipements’’, se souvient-il. Son ancien protégé est aujourd’hui un commandant de légion dans la gendarmerie, dit-il, sourire aux lèvres. Lui rend-il l’ascenseur ? Ce n’est pas important à ses yeux. Pour lui, seule compte la récompense divine.

    ‘’C’est Dieu qui nous paiera’’, lance-t-il. Par expérience, il a remarqué que ‘’dans une école de football, sur cent joueurs, tu auras un professionnel sur cinq à six ans et ce joueur passera par Génération Foot, Diambars ou Dakar Sacré-Cœur, avant d’aller à l’étranger’’. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’un centre comme Génération Foot insiste sur les études de ses pensionnaires, relève-t-il.

    Comparant sa génération des années 80 à celle d’aujourd’hui, son verdict est sans appel : ‘’Nous sommes de loin meilleurs qu’eux. Si nous avions le peu de moyens qu’ils ont, nous serions tous des professionnels’’.

     L’impact des écoles de football sur les récentes performances à différents niveaux du football sénégalais

    ‘’Tu ne pouvais pas imaginer porter les équipements que mettent les garçons d’aujourd’hui. Tu avais une paire de gants pour six à sept ans et il fallait les prêter à un ami. ‘’Les godasses, c’était de l’or’’. La paire te coûtait dans les 50.000 à 60.000 francs CFA et quand tu les avais, tu ne pouvais pas te permettre de les prêter à quelqu’un. ‘’Les maillots, n’en parlons pas’’. A Thiès, tout le monde connaissait Pape Sow, plus connu sous le surnom Okola. Gardien de buts à Lat-Dior (ex-Thiès FC), où il débute en 1981-82, il signe à l’ASC Ndiambour (83-85), ensuite au Rail en 86-88, pour terminer sa carrière à la SONACOS de Kaolack (88-90).

    Pour Pape Sow, l’impact des écoles de football sur les récentes performances à différents niveaux du football sénégalais, est indéniable. ‘’Tous les professionnels en équipe nationale sont passés par les techniciens des écoles de football’’, tranche-t-il. Il établit un lien entre la naissance en 2018 de la Coordination nationale des écoles de football (CONEF) et les résultats du Sénégal.

    ‘’Ce sont les cinq dernières années où le Sénégal a commencé à émerger, après la création de la CONEF, avec les sélections U17, U20 et maintenant nous sommes champions dans toutes les catégories’’, soutient l’entraîneur. Il regrette que l’encadrement au plus haut sommet ‘’ne (les) écoute pas’’, en tout cas pas comme il se doit, ces orfèvres qui ‘’travaillent’’ l’enfant à la base, pour livrer un ‘’produit fini’’. ‘’Celui qui a semé et arrosé, doit être consulté’’ pour l’utilisation ultérieur du produit récolté, estime-t-il.

    Il a été témoin de la genèse des écoles de football au Sénégal, avec Thiès comme berceau. ‘’Le départ, c’est ici’’, dit-il fièrement, racontant la longue aventure depuis les mouvements de jeunesse à la fin des  années 1980, jusqu’à la création de l’union UDEFT, qui a servi de base à la fondation en 2018 de la CONEF, avec ses démembrements régionaux (COREF), départementaux (CODEF), et communaux (COSEF).

    ‘’Tous les règlements en matière de football pour les jeunes, appliqués par les écoles de football au Sénégal, viennent de Thiès, parce que depuis 95, nous tenons un championnat régulier en U15 et des plateaux’’, dit-il. En 2021-2022, la CODEF de Thiès comptait 54 écoles de football affiliées. Ce chiffre sera revu à la hausse cette année 2022-23, avec l’arrivée de nouvelles écoles.

    Rien que dans la cité du rail, 34 écoles sont membres de cette instance. Il s’attend à ce que ce chiffre soit revu à la hausse après le recensement de cette année 2022-23, avec les nouvelles adhésions. ‘’Ici, tous les techniciens sont diplômés, certaines écoles ont deux à trois techniciens’’, selon Pape Sow. ‘’Pour intégrer la CODEF, il faut au minimum un diplôme (d’entraîneur) de licence D’’.

    ‘’On est tellement bien organisés’’, se réjouit celui que certains surnomment ‘’Pa allemand’’, pour sa rigueur, témoigne Pape Mamadou Ndao, journaliste à la station locale de la RTS, et coach dans ses heures libres à l’école de football Thesa, grâce à l’encadrement du doyen Pape Sow. L’organisation, la méthode et la rigueur font figure de palliatif, en l’absence de subvention de la part de l’Etat et de la commune.

    ‘’Peut-être que les choses peuvent changer d’ici deux ou trois ans’’, après que les trophées successifs du Sénégal, ont révélé au grand jour, leur travail en sourdine, espère-t-il.  ‘’Les formateurs des écoles de football devaient être les plus riches du Sénégal, mais nous sommes les plus pauvres, les gens ne nous (respectent) même pas’’.

    ‘’J’ai fait toute ma carrière de football et toute ma carrière d’entraîneur’’, je suis titulaire de la licence B, le plafond au Sénégal, mais on ne nous écoute pas’’, se désole-t-il, exprimant son engagement à continuer à se rendre utile. ‘’Nous sommes toujours au service du Sénégal et des gosses. Si nous voulons améliorer le football thiéssois, il faut qu’on appuie les écoles de foot en matériel.

    ’’Toutes nos difficultés se résument au matériel d’entraînement. Si nous l’avons, nous ne demandons pas plus, et le Sénégal sera de plus en plus performant’’, dit-il.

     

    ADI/ASB/OID/ASG

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Procès Ousmane Sonko-Adji Sarr : Les avocats de la défense quittent la salle d’audience

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Procès Ousmane Sonko-Adji Sarr : Les avocats de la défense quittent la salle d’audience

    Dakar, 23 mai (APS) – Les avocats de la défense ont quitté la salle d’audience au procès Ousmane Sonko-Adji Sarr après avoir demandé en vain le renvoi de l’affaire.

    Après une pause d’une dizaine de minutes, le procès pour ‘’viols’’ et ‘’menaces de mort’’ opposant la jeune masseuse Adji Sarr au leader de Pastef et maire de Ziguinchor a repris sans le principal mis en cause.

    La greffière a commencé la lecture de l’ordonnance de renvoi devant la chambre criminelle.

    Le tribunal a décidé de juger l’affaire ce mardi en audience spéciale en dépit des demandes de renvoi formulées par la défense.

    Les avocats de la patronne du salon ‘’Sweet beauty’’, Ndèye Khady Ndiaye, poursuivie pour ‘’incitation à la débauche, diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et complicité de viol’’, ont demandé un renvoi de l’audience, le temps de bien visionner les vidéos contenus dans le dossier. Ils ont aussi relevé le fait que leur cliente était enceinte.

    Les avocats de Ousmane Sonko ont avancé que leur client n’avait pas reçu de convocation pour comparaître devant le tribunal. En l’absence de M. Sonko, ils ne pourront pas donc plaider conformément à la procédure.

    Le procureur a balayé cet argument suivi en cela par le juge, qui a déclaré que la défense a été régulièrement saisie.

    Alors que son accusatrice est sur place, toute de rouge vêtue, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, lui ne s’est pas présenté.

    Il avait posé des conditions préalables à sa présence au procès, exigeant, entre autres, le respect de son itinéraire pour se rendre au tribunal, la levée des barricades érigées aux alentours de son domicile dakarois, à la Cité Keur Gorgui.

    Ouvert, le 16 mai, le procès pour viols présumés de l’opposant Ousmane Sonko avait été renvoyé au 23 mai, en audience spéciale.

    Le procès s’était ouvert sans le maire de Ziguinchor, retiré depuis quelques jours dans cette ville du sud du Sénégal dont il est l’édile.

    Ousmane Sonko a indiqué avoir décidé de ne plus collaborer avec la justice dans cette affaire politico-judiciaire qui tient en haleine le Sénégal depuis mars 2021 et dans le cadre de laquelle il est accusé de  »viols répétés » et  »menaces de mort » présumés par une masseuse dakaroise.

    Adji Sarr, qui travaillait dans le salon de massage ‘’Sweat Beauty’’, accuse depuis février 2021, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, de ‘’viols répétitifs et de menaces de mort’’.

    L’opposant, maire de Ziguinchor, et ancien député, sous contrôle judiciaire depuis mars 2021, nie les faits et soutient être la cible d’un ‘’complot’’ tramé par ses adversaires politiques.

    Le déclenchement de cette affaire avait provoqué de violentes manifestations occasionnant la mort de 14 personnes et de nombreuses destructions en mars 2021.

    CS/OID

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Procès Ousmane Sonko-Adji Sarr : rejet des demandes de renvoi

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Procès Ousmane Sonko-Adji Sarr : rejet des demandes de renvoi

    Dakar, 23 mai (APS) – Le président de la chambre criminelle a décidé de retenir l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, rejetant ainsi la demande de renvoi formulée par la défense.

    Les avocats de la patronne du salon ‘’Sweet beauty’’, Ndèye Khady Ndiaye, ont demandé un renvoi de l’audience, le temps de bien visionner les vidéos contenues dans le dossier. Ils ont aussi plaidé pour le renvoi du jugement, arguant que leur cliente était enceinte.

    Les avocats de Ousmane Sonko ont également sollicité le renvoi du procès.

    L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est jugée en audience spéciale, ce mardi, devant la Chambre criminelle de Dakar.

    Adji Sarr qui accuse Ousmane Sonko de  »viols répétés » et  »menaces de mort » est arrivée vêtue d’une robe rouge bordeaux.

    Ndeye Khady Ndiaye, la patronne du salon ‘’Sweet beauty’’ est également présente.

    Le leader de Pastef, Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, lui ne s’est pas présenté. Ses avocats sont sur place.

    Il avait posé des conditions préalables à sa présence au procès, exigeant, entre autres, le respect de son itinéraire pour se rendre au tribunal, la levée des barricades érigées aux alentours de son domicile dakarois, à la Cité Keur Gorgui.

    Ouvert, le 16 mai, le procès pour viols présumés de l’opposant Ousmane Sonko avait été renvoyé au 23 mai, en audience spéciale.

    Le procès s’était ouvert sans le maire de Ziguinchor, retiré depuis quelques jours dans cette ville du sud du Sénégal dont il est l’édile.

    Ousmane Sonko a indiqué avoir décidé de ne plus collaborer avec la justice dans cette affaire politico-judiciaire qui tient en haleine le Sénégal depuis mars 2021 et dans le cadre de laquelle il est accusé de  »viols répétés » et  »menaces de mort » présumés par une masseuse dakaroise.

    Adji Sarr, qui travaillait dans le salon de massage ‘’Sweat Beauty’’, accuse depuis février 2021, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, de ‘’viols répétitifs et de menaces de mort’’.

    L’opposant, maire de Ziguinchor, et ancien député, sous contrôle judiciaire depuis mars 2021, nie les faits et soutient être la cible d’un ‘’complot’’ tramé par ses adversaires politiques.

    Le déclenchement de cette affaire avait provoqué de violentes manifestations occasionnant la mort de 14 personnes et de nombreuses destructions en mars 2021.

     

    CS/OID