Auteur/autrice : Abdou Kogne SALL

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Anta Babacar Ngom, la surprise du chef

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Anta Babacar Ngom, la surprise du chef

    Dakar, 12 mars (APS) – Personne ne l’a vue venir. Tel un ovni (objet volant non identifié), Anta Babacar Ngom, 38 ans, est apparue dans le champ politique quand personne ou presque ne l’attendait.

    Peu d’observateurs auraient d’ailleurs parié, ne serait-ce qu’un kopek, sur cette ‘’fille de’’, bombardée PDG de Sedima, une entreprise familiale prospère évoluant dans l’aviculture, la production d’aliment de volaille, etc.

    Des signes avant-coureurs devaient pourtant les alerter. Car, Anta Babacar Ngom a franchi avec brio l’immense obstacle de l’obtention de parrains. Un exploit, au moment où des cadors de la vie politique sénégalaise ont été, soit tout bonnement recalés, soit appelés à compléter leur liste trop courte de parrains.

    Et comme le dit l’adage, qui veut aller loin ménage sa monture. La présidente du mouvement Alternative pour une relève citoyenne (ARC) l’a visiblement bien assimilé en investissant, dès les premières heures, le terrain, à la quête de parrains à sa candidature. A la surprise générale, elle réussit à les obtenir du premier coup.

    Au vu des péripéties qui ont jalonné cette étape, rien que la validation par le Conseil constitutionnel de sa liste de parrains constitue une prouesse. Mais que ce fut dur ! Il a fallu pour Anta Babacar Ngom respirer l’odeur des grenades lacrymogènes tout le long de ses tournées dans des localités du pays.

    Cet apprentissage de la politique à la sénégalaise aux allures de bizutage montre que, pour elle, le jeu en vaut la chandelle.  Et il semble qu’elle n’a encore rien vu. C’était juste le teaser, pourrait-on dire pour emprunter un jargon cinématographique.

    Connaissant le paysage politique sénégalais et la période électorale, très souvent émaillés de tensions, le film proprement dit, la campagne électorale, se caractérise par son agitation.

    Provocations tous azimuts, attaques de convois, bagarres généralisées, tout ce qui caractérise la violence politique y passe, mais, pour Anta Babacar Ngom, l’engagement en politique obéit à des principes.

    ‘’Mon engagement portera sur l’éducation et la formation professionnelle pour révéler une nouvelle génération de leaders qui sera apte à relever les défis futurs’’, disait-elle, en août dernier, lors du lancement de son mouvement.

    Elle avait ajouté vouloir ‘’faire renaître l’espoir chez les jeunes et les populations sénégalaises en général’’.

    Après avoir franchi l’obstacle des parrainages, une première pour une femme dans l’histoire politique du Sénégal, voici donc Anta Babacar Ngom, définitivement qualifiée pour la présidentielle du 24 mars. Sans parti politique, sans carrière dans l’administration, elle devra lutter pied à pied pour se faire une place dans un univers dominé par les hommes. Dans un pays où, de surcroît, les relents patriarcaux ont la peau dure.

                                                            Femme leader

    Cela ne semble pas ébranler outre mesure cette femme leader, PDG du holding familial, Sedima, employant près de 800 salariés et riche d’un chiffre d’affaires de 42 milliards de francs CFA.

    Son père Babacar, lui a mis le pied à l’étrier en 2016, alors qu’elle n’avait que 30 ans, à son retour du Canada et de la France, où elle a été formée.

    Créée en 1976, l’entreprise Sedima est active dans l’aviculture, l’aliment de volaille, mais également dans l’immobilier et la boulangerie.

    Présent au Mali et au Congo-Brazzaville, le groupe gère depuis 2018 la franchise KFC au Sénégal.

    Si cette expérience managériale dans le privé ne suffit pas, Anta Babacar Ngom, qui a fait partie de l’équipe de campagne de Macky Sall en 2012, pourra miser sur le jeunisme et la photogénie. Des atouts certes pas décisifs, mais non-négligeables à l’ère des élections 2.0. Feu Djibo Ka, Abdoulaye Bathily ont, en leur temps, joué sur l’un, l’autre ou les deux registres.

    Le premier était d’ailleurs appelé par le doux sobriquet de ‘’Peul bu rafèt’’ (Le Peul élégant, en wolof). Quant au second, les militants de son parti, la LD/MPT, n’hésitaient pas à chauffer ses meetings, chantant en chœur : ‘’Il est beau, il est jeune’’.

    Aujourd’hui, avec l’apport des médias sociaux, Anta Babacar Ngom peut rajouter à ces atouts, sa présence remarquée sur les réseaux sociaux.

    D’ailleurs, sur une de ses vidéos publiées sur TikTok, on la voit vêtue d’un jeans et d’un polo, marchant, puis pressant, cheveux au vent, avant de sauter dans sa rutilante voiture, le tout en images au ralenti. Une communication à l’ère du numérique qui renvoie à la campagne à l’américaine.

    A ceux qui lui collent l’étiquette du ‘’Macky-compatible’’, elle dit : ‘’C’est en unissant nos forces que nous pourrons défendre efficacement les principes de notre démocratie et garantir le respect des règles électorales’’.

    De chef d’entreprise à président de la République, la marche est on ne peu plus haute.

    Certains en Afrique et ailleurs, Marc Ravalomanana à Madagascar, Patrice Talon au Bénin, feu Silvio Berlusconi en Italie, ont réussi à la franchir. Pourquoi pas Anta Babacar Ngom, au Sénégal ?

    ABB/AKS/SBS/ASG

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Thierno Alassane Sall, un défenseur de la République et de ses valeurs  

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Thierno Alassane Sall, un défenseur de la République et de ses valeurs  

    Thiès, 12 mars (APS) – Sur la liste des dix-neuf candidats retenus pour l’élection présidentielle du 24 mars, Thierno Alassane Sall (TAS), en acronyme, forme avec Idrissa Seck, le duo de ceux qu’il convient d’appeler les « candidats de Thiès ». La particularité de son orientation politique peut résider dans son engagement sans faille pour la défense de la République et de ses valeurs.

    Le fils d’imam, moulé dans les valeurs islamiques dès son jeune âge, en garde encore les empreintes, indélébiles.

    Son défunt père Amadou Tidiane Sall a eu à diriger les prières à la grande mosquée de Grand-Thiès.

    Le nom de son parti, République des valeurs, est une inspiration qui n’est certainement pas étrangère à cette ambiance de piété dans laquelle il a baigné, enfant.

    Thierno (qui signifie aussi marabout, en langue Pulaar), comme l’appellent les intimes, a fait ses études primaires à l’école des HLM Route de Dakar, à Thiès. Il a fréquenté le lycée Malick Sy de la cité du rail, où il obtient son baccalauréat. Il est ensuite allé poursuivre ses études à l’étranger, plus précisément en Tunisie, où il s’inscrit à l’École nationale d’ingénieurs de Sfax.

    Avec son diplôme d’ingénieur en télécommunications et en aviation civile, obtenu dans cet établissement tunisien, il est recruté une fois de retour au pays, à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), basée à Dakar. Une carrière de 22 ans qui l’a conduit jusqu’aux Comores pour, aime-t-il rappeler, lui faire payer ses prises de positions qui n’agréaient pas toujours la hiérarchie.

    Il a occupé les fonctions d’auditeur de l’aviation civile pour le compte de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) en Afrique, en Europe et en Asie.

    TAS a aussi été chef du Département sécurité et qualité à la direction générale de l’ASECNA et directeur de la navigation aérienne de l’Agence nationale de l’aviation civile du Sénégal (ANACS).

    À l’ASECNA, où il a passé le plus gros de sa carrière professionnelle, il a aussi occupé le poste de chef de l’Inspection technique. Ce, avant d’être nommé membre de l’équipe des 19 experts mondiaux choisis pour la mise en place de l’annexe 19 de l’OACI sur la sécurité aérienne, Safety Management Panel (SMP).

    Engagement politique

    Son engagement politique est présenté comme le fait du hasard. Avec l’avènement de Macky Sall en 2012, il se voit confier la direction de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), où il fait un passage éclair, d’avril 2012 à octobre 2012.

    Thierno Alassane Sall est ensuite nommé, successivement, ministre des Infrastructures et des Transports aériens, avant d’avoir en charge le portefeuille de l’Énergie de 2015 à 2017.

    Réputé travailleur, rigoureux et doté d’un franc-parler certain, son passage dans ce ministère a coïncidé avec d’importantes découvertes d’hydrocarbures offshore, mais également avec le redressement de la Senelec, la société publique d’électricité. Cette période a été aussi marquée par des investissements substantiels dans la production d’énergie électrique et solaire et l’électrification rurale.

    En tant que responsable des cadres de l’Alliance pour la République (APR), une de ses missions étaient, en même temps, de faire rayonner Thiès, mais également d’asseoir le parti présidentiel dans sa ville natale où l’opposant Idrissa Seck régnait en maître absolu.

    Il ne s’est pas fait prier pour multiplier les réalisations. Selon un de ses proches, « à Thiès, toutes les nouvelles routes sont l’œuvre de Thierno Alassane Sall : cité Malick Sy, Sofraco, Parcelles Assainies, Grand-Thiès, l’Esplanade de la grande mosquée de Grand-Thiès, route de Diakhao, Fandène et Moussanté. »

    Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre, a dit à son propos dans son ouvrage « Servir » : « Monsieur Thierno Alassane Sall est un technocrate membre influent du parti présidentiel. J’ai eu le net sentiment qu’il faisait de la politique par conviction. Je me souviens un jour lui avoir dit : quand je te vois, je regrette de ne m’être engagé en politique, car j’ai conscience qu’on peut faire de la politique dans notre pays sans vendre son âme ».

    Parallèlement à ses activités politiques, l’ancien ministre milite pour le bien-être des couches défavorisées.

    Mais en mai 2017, il sort du gouvernement, à cause de « divergences irréconciliables » avec le président Sall autour de de l’affaire Petro-Tim et des contrats entre l’Etat du Sénégal et Total qu’il dénonçait. Cette séquence est retracée dans son livre « Le protocole de l’Élysée. Confidences d’un ancien ministre sénégalais du pétrole », publié en septembre 2020, aux éditions Fauves. Un ouvrage très critique de la gestion des ressources naturelles du pays depuis 2000.

    C’est sur ces désaccords avec le chef de l’État, portant sur les négociations des contrats d’exploration du pétrole et du gaz au Sénégal, qu’il quittera le gouvernement et le parti présidentiel.  Il mettra sur pied sa propre formation politique : la République des Valeurs, avec laquelle il compte conquérir le cœur des élections sénégalais au soir du scrutin présidentiel du 24 mars prochain.

    ADI/ABB/AKS/BK

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Aliou Mamadou Dia, un acteur du développement dans la course au Palais

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Aliou Mamadou Dia, un acteur du développement dans la course au Palais

    Dakar, 12 mars (APS) – Candidat à l’élection présidentielle du 24 mars sous la bannière du Parti de l’unité de rassemblement (PUR), Aliou Mamadou Dia, peu connu du grand public, est un fonctionnaire international qui compte mettre son expérience d’un homme du développement au service du Sénégal.

    Alors que tous les esprits étaient tournés vers Cheikh Tidiane Youm, Secrétaire général national du PUR, le patron de la formation vert-blanc Serigne Moustapha Sy a porté son choix sur Aliou Mamadou Dia, très peu connu du grand public.

     ‘’J’ai toujours été un militant du PUR depuis 2018, mais mes fonctions internationales ne me permettaient pas de m’afficher’’, fait-il savoir en précisant que même dans l’ombre, il donnait des conseils.

    Le natif de Keur Oumar dans la commune de Djilor (Foundiougne, région de Fatick), a fait ses humanités à Thiadiaye, dans le département de Mbour, où s’étaient installés ses parents.

    Après le BFEM, il est orienté au Lycée Demba Diop de Mbour, le baccalauréat en poche, il rejoint l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) au département de géographie. En DEA, il bénéficie d’une bourse d’excellence de la Francophonie qui l’a conduit en France.

    Aliou Mamadou Dia a eu plusieurs contrats avec le système des Nations unies, ce qui lui a permis de travailler dans une trentaine de pays africains. M. Dia a débuté sa vie professionnelle à la direction des travaux géographique et cartographique entre 1997-1998 à Dakar, notamment sur la partie géomatique.

    Sa trajectoire internationale a débuté au Bureau des affaires humanitaires du système onusien à Dakar. De fil en aiguille, il réussit à tisser sa toile, bénéficiant d’une expérience d’une vingtaine d’années dans le système des Nations unies.

    Le candidat du PUR semble avoir des atouts à faire valoir à une élection présidentielle en raison de son parcours, qui l’a conduit à des rôles de premier plan dans la résolution et la prévention des crises en Afrique centrale et dans le Sahel.

    Le quinquagénaire a servi plusieurs agences spécialisées de l’ONU, dont le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), dans ces deux régions du continent. Il est le représentant du PNUD au Cameroun depuis avril 2023.

    Auparavant, le fonctionnaire international a occupé des postes à responsabilités, celui de coordonnateur des agences des Nations unies au Togo, par exemple, pendant plusieurs années.

    Depuis une vingtaine d’années, M. Dia est au service des Nations unies. De nombreux Sénégalais se sont demandés qui était celui-là lorsque le PUR a déclaré l’avoir désigné candidat à l’élection présidentielle de 2024.

    La gouvernance démocratique, la décentralisation, la réforme du secteur public, l’accès à la justice, la promotion de l’État de droit et l’emploi font partie des secteurs dans lesquels il a travaillé. L’entrepreneuriat, le leadership féminin, la cohésion sociale, la consolidation de la paix et la sécurité font également partie de ses compétences.

    Aliou Mamadou Dia est titulaire d’un doctorat de géographie de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar. Il a enseigné à l’Institut des sciences de la terre de la même université et au laboratoire de géosciences de l’université de Marne-la-Vallée, en France. Il parle couramment plusieurs langues notamment le wolof, le puular, l’anglais, le français etc.

    Celui qui se qualifie comme ‘’un homme de développement’’ veut mettre son expérience et son expertise au service de ces concitoyens. ‘’Je ne viens pas pour tenter, je ne viens pas pour essayer, je viens pour faire. J’ai les mains propres. Le Sénégal a besoin d’un nouveau leadership, une nouvelle équipe, une nouvelle personne (…) avec toute la probité qui a vraiment, qui vient avec l’humilité. Je viens pour servir’’, fait-il valoir.

    Selon lui, les chantiers qui attendent le prochain président de la République sont nombreux mais l’augmentation du pouvoir d’achat des sénégalais est une priorité. Son ambition de bâtir un Sénégal nouveau et prospère grâce à son programme ‘’Nité akk Naataangué‘’ (humanisme et prospérité) articulé autour de 4 Piliers, 4 Leviers et 4 Réformes.

    Le porte-étendard de cette formation arrivée quatrième à la présidentielle en 2019 dit avoir démissionné des Nations unies ‘’pour se consacrer exclusivement au Sénégal’’. ‘’Quand il s’agit de travailler pour le Sénégal, on n’hésite pas’’, a avancé le candidat à la présidentielle.

    Depuis son investiture, Aliou Mamadou Dia multiplie les tournées dans plusieurs localités du pays pour échanger sur son projet de société. Une fois élu, Aliou Mamadou Dia, compte se focaliser sur les intérêts du Sénégal qui selon lui est ‘’essentiel’’.

    Le PUR, créé en 1998, est l’un des partis politiques les plus actifs de la vie politique sénégalaise des six dernières années. Seul, il a fait élire des députés en 2017. En 2022, allié au Pastef-Les patriotes d’Ousmane Sonko et à d’autres partis, le PUR a obtenu plusieurs sièges à l’Assemblée nationale. En 2019, son candidat, El Hadji Issa Sall, était l’un des rares – cinq au total – à avoir franchi l’étape des parrainages et à briguer le mandat présidentiel.

    Sur le plan scientifique, le fonctionnaire international dit aimer Cheikh Anta Diop mais que Serigne Moustapha Sy reste son modèle.

    FD/OID/AKS

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Serigne Mboup, un homme d’affaires arabisant à la conquête du Palais

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Serigne Mboup, un homme d’affaires arabisant à la conquête du Palais

    Kaolack, 12 mars (APS) – Elu à la tête de la municipalité de Kaolack au sortir des élections locales de 2022, l’homme d’affaires et arabisant Serigne Mboup se met en selle pour l’élection présidentielle du 24 mars avec comme cheval de bataille ‘’un Sénégal de justice, de paix et d’équité sociale’’.

    A l’annonce de sa candidature, certains de ses administrés avaient salué l’audace d’un novice en politique qui avait réussi la prouesse de se faire élire à la tête de la mairie de Kaolack devant un parterre de concurrents issus des rangs du pouvoir composés de ministres et de directeurs généraux et nationaux.

    Les Kaolackois avaient toutefois invité leur maire à d’abord faire ses preuves à travers la gestion de la municipalité avant de prétendre diriger le Sénégal.

     »Les anciens élèves de l’école coranique n’ont pas de limite à se fixer. Aujourd’hui, si on me proposait de diriger la NASA, j’accepterais volontiers, sans appréhension aucune’’, argue-t-il. Comme pour répondre à ses détracteurs qui doutent de ses capacités intellectuelles.

    L’homme qui a repris l’entreprise familiale après le décès de son père en 1992 avant de faire de la Compagnie commerciale Bara Mboup (CCBM) l’un des fleurons de l’économie sénégalaise a cette rengaine qu’il oppose à ceux qui le critiquent :   »je sais que ce que nous faisons dans nos entreprises est plus compliqué que gérer un Etat’’, avait-t-il soutenu dans un entretien accordé au quotidien sénégalais L’Observateur (privé).

    Le leader de la coalition ‘’And Nawlé, And Suxali Sénégal’’ qui a fait ses armes dans les affaires a été président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack (CCIAK)

    Ancien pensionnaire de la célèbre école coranique de Coki fondée au début des années 1930 dans la région de Louga (nord), Serigne Mboup dit vouloir montrer, à travers sa candidature, que les daara ont évolué. Il s’agira selon lui, de démontrer que les ‘’ndongo daara’’ (sortants des daara) peuvent occuper n’importe quel poste de responsabilité.

    Si son français n’est pas des meilleurs, au point qu’il se voit par moments tourné en dérision dans les réseaux sociaux, Serigne Mboup, s’exprime aisément en anglais.

    Longtemps et largement situés à la marge, les intellectuels non europhones pour désigner les élites formées dans l’offre éducative dite arabo-islamique s’affirment de plus en plus dans l’espace public.

    Si l’économie informelle a toujours été leur trouvaille, les plus ambitieux investissent le terrain politique jusqu’à se faire élire à la tête de municipalités. Tandis que les plus téméraires se mettent en selle pour briguer le suffrage des Sénégalais à la magistrature suprême, en mettant en avant le sobriquet de  »doomou daara » pour se faire une virginité politique, quand les gens se détournent de plus en plus des politiciens classiques.

    Si certains observateurs analysent ces nouvelles affiches politiques comme des candidatures de procuration, il n’en demeure pas point qu’elles matérialisent en quelque sorte une revanche des marges.

     ADE/SMD/AKS/OID

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL  / Aly Ngouille, un polytechnicien sur la ligne de départ de la course à la présidentielle  

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL  / Aly Ngouille, un polytechnicien sur la ligne de départ de la course à la présidentielle  

    Louga, 11 mars (APS) – Aly Ngouille Ndiaye, candidat à l’élection présidentielle du 24 mars, est un polytechnicien ayant géré d’importants portefeuilles ministériels durant ces 12 dernières années aux côtés de Macky Sall, avant de s’affranchir pour aller à la conquête des suffrages des Sénégalais.

    Cet ancien ministre de l’Intérieur est né le 16 août 1964, à Linguère, dans la région de Louga. Il est ingénieur en génie civil, diplômé de l’Ecole Polytechnique de Thiès où il est sorti major de sa promotion en 1988.

    Brillant étudiant, le polytechnicien part ensuite aux Etats-Unis, pour compléter sa formation à l’institut de technologie de l’Illinois à Chicago où il obtient un diplôme de MBA avec une double spécialisation en Finance et Recherche opérationnelle en 1993.

    A la fin de ses études au pays de l’Oncle Sam, il décline toutes les propositions qui lui ont été faites pour rentrer au bercail afin de servir son pays.

    Une fois au Sénégal, il découvre le secteur bancaire sous les couleurs de la Banque de l’habitat du Sénégal (BHS), où il a très vite gravi les échelons, en occupant respectivement plusieurs postes, auditeur, chef du service des caisses et guichets, chef de département des opérations de la clientèle, directeur du crédit et directeur de la clientèle et du réseau.

    Il décide un départ négocié pour entreprendre et donner du temps à la politique.

    Pionnier du microcrédit dans le Djolof, son terroir d’origine, il a marqué d’une empreinte indélébile ce secteur avec la création d’une structure financière dénommée DjoMEC (Djolof Mutuelle d’Epargne et de Crédit), comptant 12 000 adhérents pour un capital qui dépasse un milliard de francs CFA, permettant ainsi beaucoup de réalisation en termes de biens immobiliers.

    Pour marquer son entrée en politique, il met sur pied le Mouvement pour la renaissance du Djolof (MRD), en 2007.

    Il noue une alliance avec le parti de Macky Sall, l’APR (Alliance pour la République), une année plus tard. Une fois élu, en 2012, ce dernier va le coopter au gouvernement où il va siéger pendant plusieurs années, occupant différents postes ministériels.

    Fils de l’ancien maire de Linguère, feu Ibra Ndiatté Ndiaye, Aly Ngouille Ndiaye a marché sur les pas de son père, en briguant les suffrages des populations de sa ville natale aux élections locales de 2014 qu’il remporta devant son rival Habib Sy, un autre candidat à la prochaine élection présidentielle.

    Réputé rigoureux et compétent, jouissant d’une bonne réputation, il était à la tête d’Aris Engineering, une société d’ingénierie immobilière, jusqu’à sa nomination en qualité de ministre de l’Industrie et des Mines.

    Il a également été le président du conseil d’administration (PCA) de l’ASC Dahra lorsque ce club évoluait en ligue 1 de football. 

    Entre 2012-2017, il a été ministre sous la direction de trois Premiers ministres qui se sont respectivement succédé à la Primature, à savoir Abdoul Mbaye, Aminata Touré et Mohamed Boune Abdallah Dionne.

    Il a été ministre de l’Energie, des Mines et de l’Industrie, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique sous le gouvernement de Mohamed Boune Abdallah Dionne.

    Il quitte le gouvernement lors du remaniement intervenu en 2020, avant de revenir aux affaires avec la nomination d’Amadou Ba, en occupant le poste de ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural en 2023.

    Nourrissant des ambitions présidentielles, il fait part de sa volonté d’être candidat à l’élection présidentielle après que le chef de l’Etat, Macky Sall, a annoncé ne pas se représenter à sa propre succession.

    Il démissionne alors de son poste de ministre de l’Agriculture pour briguer les suffrages des Sénégalais.

    Aly Ngouille Ndiaye parle couramment anglais.

    DS/OID/AKS/BK

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Malick Gakou, une longue carrière politique et professionnelle doublée d’un engagement social et sportif

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Malick Gakou, une longue carrière politique et professionnelle doublée d’un engagement social et sportif

    Guédiawaye, 11 mars (APS) –  Recalé en 2019 à l’étape des parrainages, Malick Gakou, cette fois-ci dans le peloton des candidats du scrutin présidentiel du 24 mars, a une longue carrière politique et professionnelle doublée d’un engagement en faveur du social et du sport.

    Le président du Grand parti (GP), formé en Pologne après son cycle primaire et secondaire à Pikine et Guédiawaye (banlieue de Dakar), ambitionne de diriger le Sénégal selon une vision déclinée dans le Projet alternatif suxali Sénégal (PASS) dont le but est de remettre le pays sur les rails du développement.

    Né le 17 août 1961 à Dakar, Gakou, orphelin de mère à sa naissance (sa mère est décédée en couche) a été formé en Pologne, avant de faire ses premiers pas en politique au Parti socialiste (PS), puis à l’Alliance des Forces de Progrès (AFP). Il créa par la suite sa propre formation politique dénommée  »Le Grand parti ».

    Malick Gakou a vécu son enfance à Thiaroye Sur Mer, auprès de sa grand-mère Astou Seck. Il fit ses premiers pas à l’école primaire numéro 1 de ce village traditionnel Lébou, où il obtient son CEPE (Certificat de fin d’études primaires et élémentaires) et l’entrée en 6-ème.

    Après l’école primaire, sa grand-mère déménagea à Pikine Guinaw-Rails où il fréquente le Collège de Pikine sud, renommé CEM Cherif Mouhamadoul Habib Tijani. Par la suite, sa famille se déplace à Guédiawaye où elle se fixa définitivement. Il décroche au lycée Seydina Limamou Laye son baccalauréat série F2 (électrotechnique).

    Le tournant de la Pologne

    Après le bac, Gakou obtient quatre (4) bourses étrangères pour poursuivre, selon son souhait, ses études, soit en Italie, en Chine, en Bulgarie ou en Pologne. Il choisit d’aller en Pologne après le conseil avisé d’un grand frère, qui était son vrai ami qui venait de terminer ses études en Ukraine.

    En 1984/85, il entra à l’école des langues de Lodz, où il décroche un diplôme de langue polonaise avec mention et fut orienté à la célèbre école centrale de planification et des statistiques de Varsovie (SGPIS), première école des hautes études économiques en Pologne (1906), devenue Warsaw school of economics (SGH) en 1991.

    Durant son séjour dans ce pays, le jeune étudiant sénégalais fut ainsi profondément marqué par l’histoire du roi Kazimierz Wielki (Casimir III) et les déchirements des années d’occupation nazie, suscitant chez lui un profond sentiment de  »polonité ».

    Gakou dit avoir vécu de plein fouet toutes ces transformations engendrées par les conséquences de l’après-guerre et du partage du monde en deux blocs antagonistes (Est-Ouest).

    C’est au firmament de cette ambiance historique qu’il obtient un master en commerce extérieur, et puis un doctorat en sciences économiques suivi d’une spécialisation en politique de développement en décembre 1992.

    En Pologne, il mena parallèlement, aux études, une vie associative très intense au sein des Associations des étudiants sénégalais et africains, en plus de sa participation active au sein de l’Association Internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales (AIESEC). Il fut ainsi le premier président de l’Association africaine des anciens étudiants en Pologne.

    Une vie professionnelle forgée dans le secteur privé

    A son retour au Sénégal, avec son doctorat en économie et une spécialisation en politiques de développement, il vécut deux années de chômage avant d’être repéré par Famara Ibrahima Sagna, président du Conseil économiques et Social (CES) devenu aujourd’hui Conseil économique social et environnemental (CESE) qui le recrute.

    Il y occupa, tour à tour, les fonctions de consultant, conseiller technique, expert-conseiller technique et, enfin conseiller spécial.

    En 2000, il fut nommé Directeur de Cabinet du ministre des Transports et des Infrastructures, Madieyna Diouf. Il quitte ce poste en mars 2001, à la suite du départ du Gouvernement du Premier ministre Moustapha Niasse et ses partisans. Ce départ du gouvernement le contraint à quitter l’administration.

    Malick Gakou entame ainsi une carrière dans le secteur privé. A la suite des élections locales de 2009, il devient le président du Conseil régional de Dakar après avoir remporté haut la main les élections à Guédiawaye. A ce poste, il posa les prémices d’une réelle prise en charge de la problématique des inondations à Dakar, à la suite des fortes pluies de 2009.

    Il est nommé ministre des Sports en 2012, puis ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel. Il démissionne à la suite de profondes divergences avec le Gouvernement en février 2013. Depuis lors, il a retrouvé sa fonction d’administrateur de plusieurs sociétés qui exercent dans le secteur privé national comme international.

    Une carrière politique entamée au Parti socialiste (PS)

    Sur le plan politique, Malick Gakou qui se définit lui-même comme ‘’un socialiste invétéré’’ a milité au Parti socialiste aux côtés de feu Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niass, feu Djibo Leyti Ka, feu Assane Diagne, Mata Sy Diallo, Babacar Sine, Abdourahim Agne entre autres.

    Il a passé toute sa jeunesse au sein de ce Parti, avant d’aller répondre en 1999, à l’appel de Moustapha Niass qui venait de créer l’Alliance des forces de progrès (AFP) dont il devient le numéro 2 en succédant à Madieyna Diouf.

    A la suite de profondes divergences avec la Direction de l’AFP (juin 2015) sur l’orientation du Parti, il y fut exclu. Gackou met sur pied, le 17 août 2015 le Grand parti (GP). Recalé de la présidentielle de 2019 à l’étape des parrainages, il décide de soutenir la campagne du candidat Idrissa Seck dans le cadre de la ‘’Coalition Idy 2019’’, arrivée deuxième de l’élection, derrière le président sortant, réélu pour un second mandat.

    Malick Gakou assure avoir été de tous ‘’les combats et justes causes’’ des populations. Ce qui lui a valu d’être désigné, le 31 mars 2022, ‘’Maire honoraire’’ de la ville de Guédiawaye.

    Pour le scrutin présidentiel du 25 février, le leader du Grand parti se présente avec son Projet alternatif suxali Sénégal (PASS) qui ambitionne de remettre le Sénégal sur les rails du développement.

    ‘’Progressiste et humaniste dans l’âme’’

    La trajectoire de Malick Gackou, c’est aussi un engagement dans le social et le sport.

    ‘’Progressiste et humaniste dans l’âme’’, porteurs des valeurs de la social-démocratie, M. Gackou est connu pour sa contribution au rayonnement du sport, de la culture, de l’éducation, de la santé et du développement humain dans sa ville Guédiawaye.

    Mentor des artistes et mécène des événements culturels, Malick Gakou participe à travers divers actions à l’épanouissement de sa communauté.

    Parrain de la Scolarisation des filles (SCOFI) dans le département de Guédiawaye, il participe au renforcement de la promotion du genre dans le système éducatif. La mise sur pied du Prix Seydina Limamoulaye qui distingue les meilleurs élèves de ce lycée emblématique éponyme est la traduction de l’importance qu’il accorde à la valorisation et la promotion de la jeunesse intellectuelle.

    Président de la Fondation maternité solidaire, il contribue à la lutte contre la mortalité maternelle et infanto- juvénile partout dans le pays. Ladite Fondation a remis un don à l’Hôpital Mame Abdou Aziz SY Dabakh de Tivaouane à la suite de l’incendie qui a causé la mort de onze (11) bébés en juin 2022.

    Il a organisé un téléthon qui a récolté cent millions de francs pour venir en aide aux sinistrés de la banlieue pendant des inondations.

    Malick Gakou se décrit aussi comme un sportif ‘’de cœur, d’esprit et d’action’’. Président de Guédiawaye football club pendant 10 ans, il se définit comme ‘’un symbole vivant au-devant de tous les succès des champions de l’arène, des talents des stades et des stars des podiums’’.

    Son engagement en faveur du sport lui a valu son entrée à la Fédération sénégalaise de Football (FSF) où il a tour à tour occupé les postes de Trésorier général adjoint, Président de la commission centrale des finances et vice-président en charge du marketing, jusqu’en 2009.

    SG/OID/AKS/ASB/

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Khalifa Ababacar Sall, un cacique de la politique à l’assaut du fauteuil présidentiel

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Khalifa Ababacar Sall, un cacique de la politique à l’assaut du fauteuil présidentiel

    Dakar, 11 mars (APS) – Instituteur de formation, plusieurs fois ministre, député et élu local durant le règne du Parti socialiste, Khalifa Ababacar Sall, 68 ans, fait partie des acteurs qui régentent la vie politique sénégalaise depuis plusieurs années, au point de pouvoir revêtir les habits d’un cacique engagé, à travers l’élection présidentielle du 24 mars, dans l’une de ses ultimes batailles politiques.

    La validation de la candidature de l’ancien maire de Dakar pour le scrutin du 24 mars, après avoir été déclarée irrecevable par le Conseil constitutionnel en 2019, sonne déjà comme une revanche de l’histoire pour le natif de Louga, une localité du nord du Sénégal.

    Khalifa Ababacar Sall a connu un militantisme politique très précoce, à l’image de sa génération qui a grandi dans les tumultes estudiantins de mai 1968. Ainsi, à 12 ans, il s’engage et acquiert sa carte de membre de l’Union progressiste sénégalaise, devenue Parti socialiste, qui a gouverné de 1960 à 2000. Il occupe très tôt des responsabilités importantes au sein de cette formation politique avant d’en être exclu avec 65 autres personnes pour dissidence.

    De secrétaire national des Jeunesses socialistes, il sera promu responsable des jeunes, secrétaire aux élections, puis secrétaire à la vie nationale du Parti socialiste.

    Khalifa Sall a été plusieurs fois député et ministre. En 1983, à la faveur des élections générales, il commence sa carrière en tant que député à l’Assemblée nationale, l’un des plus jeunes de cette législature, disait-on. Il reste à l’Hémicycle comme membre du Bureau jusqu’en 1993, année au cours de laquelle il vit sa première expérience gouvernementale comme ministre chargé des Relations avec les assemblées. Il occupe ce poste jusqu’en 1998 et devient ministre du Commerce du dernier gouvernement socialiste dirigé par Mamadou Lamine Loum.

    Après la première alternance politique intervenue en 2000 avec l’élection de l’opposant historique, Abdoulaye Wade, Khalifa Sall devient consultant auprès d’organisations internationales du système des Nations unies, avant de retourner à l’Assemblée nationale en mai 2001. Il ne quitte l’Assemblée qu’en 2007 au lendemain des élections législatives de cette année marquées par le boycott de l’opposition, lit-on dans une note biographique qui lui est consacrée.

    En mars 2009, sous la bannière de la coalition Benno Siggil Senegaal (en wolof s’unir pour relever le Sénégal), Khalifa Ababacar Sall est élu maire de Dakar avec 81 voix sur 100 des suffrages exprimés devant Karim Wade, fils du président Abdoulaye Wade et candidat du Parti démocratique Sénégalais, alors au pouvoir.

    En juin 2014, il est réélu haut la main cette fois sous la bannière de la liste Taxawu Ndakaaru (Debout pour Dakar) et bat le Premier ministre et candidat du gouvernement à Grand Yoff.

    S’il est si fréquent jusqu’à devenir presque une certitude en science politique que la fonction de ministre de l’Intérieur ou maire de la capitale d’un pays conduisent généralement à la magistrature suprême, ce ne sera pas le cas avec Khalifa Sall. Car quelques années seulement après sa réélection à la tête de la municipalité de Dakar, l’ancien patron des Jeunesses socialistes sera rattrapé par l’affaire dite de la caisse d’avance.

    Il a été notamment accusé en 2017 d’avoir profité de ses fonctions pour  »détourner » la somme d’un milliards 800 millions de FCFA. Condamné à 5 ans de prison et à payer une amende de 5 millions de francs CFA, il est révoqué avant de bénéficier de la grâce présidentielle en 2019.

    Au cours de ce long feuilleton judiciaire, ses partisans n’ont eu de cesse de mettre en avant la thèse  »d’un procès politique » destiné à éliminer un adversaire potentiel du président Macky Sall, en vue de l’élection présidentielle de 2019 que ce dernier avait remportée dès le premier tour.

    Le rapprochement de l’ancien secrétaire général du PS, Ousmane Tanor Dieng avec le président Macky Sall n’aurait rien arrangé de l’ambition des jeunes loups politiques aux dents longues de la trempe de Khalifa Ababacar Sall. Cette nouvelle génération pensait que leur tour était arrivé de prendre les rênes du Parti socialiste qui a dirigé le pays pendant 40 ans avant que n’intervienne la première alternance politique survenue en 2000.

    La tendance du PS animée par cette jeunesse qui pensait qu’il était inconcevable qu’un parti politique historique ne dispose pas de candidat à une élection présidentielle sera exclue du parti de Senghor pour insubordination et dissidence.

    Ironie du sort celui qui avait fait cavalier seul, sous la Bannière de Taxawu Dakar pour se faire élire à la tête de la mairie Dakar avant de la perdre après des ennuis judiciaires sera remplacé par un de ses lieutenants les plus en vue, Barthélémy Dias lors des élections locales de 2022.

    Khalifa Ababacar Sall que ses partisans présentent comme l’incarnation de la dignité, de la persévérance, de la résistance, de la cohérence, de la constance et de l’endurance en politique joue sans doute son destin politique avec l’élection présidentielle de cette année.

    S’il réussit à se faire élire au soir du 24 mars à la magistrature suprême, il aura signé sans doute sa réhabilitation politique après des démêlés judiciaires qui lui ont coûté son fauteuil de maire de la capitale, et par extension, la revanche des Socialistes après 24 années passées dans l’opposition.

    SMD/ADC/AKS/OID

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Daouda Ndiaye, un indépendant en  »Actions » à la présidentielle

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Daouda Ndiaye, un indépendant en  »Actions » à la présidentielle

    Dakar, 11 mars (APS) – L’initiateur du mouvement  »Actions », le professeur Daouda Ndiaye, chef du département de parasitologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), un  »natif de Pikine », va briguer les suffrages des Sénégalais à la présidentielle du 24 mars.

    Chef du département de parasitologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et conseiller spécial de l’Université Harvard de Boston (USA), Daouda Ndiaye a été révélé au grand public à travers les activités de son mouvement  »Actions ». Ndiaye présente une candidature indépendante à la présidentielle du 25 février. Il a passé haut la main l’étape du parrainage avec 46.656 parrains.

     »Beaucoup de défis nous attendent, des défis que nous devons relever ensemble. C’est pourquoi, je voudrais déclarer ma candidature à l’élection présidentielle de 2024 », a-t-il déclaré le 6 juillet dernier lors d’un point de presse pour déclarer sa candidature à la présidentielle.

     »Si j’ai pu aller à l’école, bénéficier d’un système de santé, d’éducation et réussir ma vie pour un natif de la banlieue, c’est parce que j’ai eu à bénéficier de l’argent du contribuable sénégalais », avait-il expliqué en mettant en place son mouvement.

    Cela, a-t-il ajouté,  »par le biais, en grande partie, d’impôts collectés, de taxes payées par des Sénégalais qui n’ont peut-être pas eu la même chance que j’ai eue pour la réussir ».

     »C’est donc à mon tour d’aider ces sénégalais et enfants des sénégalais sans distinction de régions, de villes, de villages, d’ethnies ou de cultures. Je sens juste ce devoir de payer cette dette au Sénégal qui m’a tout donné », estime le professeur en pharmacie.

    Le mouvement social Actions  »Sén Tawféex, Sunu Yiité », s’active particulièrement dans l’éducation, la santé, la solidarité et l’environnement. Car, estime-t-il, avoir une dette envers le Sénégal et la communauté sénégalaise dans son ensemble.

    Le Pr Daouda Ndiaye, agrégé de parasitologie et mycologie est aussi le chef du service de parasitologie du Centre hospitalier universitaire Aristide le Dantec de Dakar. Directeur du Centre africain d’excellence sur le génome et les maladies infectieuses du Sénégal. Il est l’inventeur, en 2016, du test  »illumigene malaria » qui est une révolution dans le dépistage du paludisme.

    Daouda Ndiaye est un fils de la banlieue dakaroise et le dit fièrement quand l’occasion se présente. Né à Pikine, précisément à Guinaw Rails, il a fait ses études primaires et secondaires à Pikine et a obtenu son baccalauréat au Lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye en 1992 avant de rejoindre la faculté de médecine.

    Directeur Afrique francophone et lusophone du Cours international OMS d’accréditation du diagnostic du paludisme, le Professeur a également mis en place Centre africain d’excellence sur la génomique des maladies infectieuses.

    Il s’était fixé comme objectif de travailler pour l’éradication du paludisme après avoir échappé à cette maladie quand il était jeune.

    Membre du Conseil scientifique de l’UCAD, il a reçu de l’académie française de pharmacie le Prix de la Pharmacie francophone 2020 pour la découverte en 2016 du test du paludisme  »Illumigene-Malaria », jugé  »révolutionnaire ».

    En, 1997, il a été le seul candidat admis en Médecine et Pharmacie au concours des Internes des Hôpitaux à Dakar.

    SKS/ADC/AKS/OID/ASB

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Mahammad Boun Abdallah Dionne, un économiste à la quête de la présidence

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Mahammad Boun Abdallah Dionne, un économiste à la quête de la présidence

    Dakar, 11 mars (APS) – Après avoir joué les premiers rôles aux côtés de Macky Sall dont il a été un ardent défenseur, véritable fusible en tant que Premier ministre, pendant près de six ans, Mahammad Boun Abdallah Dionne, 65 ans, a fini par prendre ses distances avec son patron et cherche aujourd’hui à prendre sa place en briguant les suffrages des Sénégalais le 24 mars.

    L’ancien Premier ministre (2014-2019), Mahammad Boun Abdallah Dionne, né le 22 septembre 1959 à Gossas, dans la région de Fatick, est un économiste et informaticien de formation.

    Il a fait ses études primaires au gré des affectations d’un père commissaire de police, entre Dakar, Pikine Icotaf, Tivaouane, Saint Louis et Diourbel.

    Dionne réussit au concours d’entrée en sixième au collège sacré cœur de Dakar avant de fréquenter le lycée Van Vollenhoven (actuel Lamine Guèye) où il a commencé ses études secondaires de la 6e à la 4e.

    Il a fait la classe de 3e au lycée Charles de Gaulle de Saint Louis, avant de faire la seconde C au lycée Faidherbe (actuel Oumar Foutiyou Tall) de la même ville.

    De retour au lycée Van Vollenhoven, il y fera les classes de première et de terminale et décroche son baccalauréat en série C (mathématiques et physiques) en 1977.

    Dionne obtiendra le diplôme de troisième cycle (DEA/master à finalité recherche) avec mention, en sciences économiques, économie internationale et globalisation, spécialité politiques économiques et sociales de l’Université de Grenoble en France (1978-1983).

    Il est diplômé aussi de l’Institut d’informatique d’entreprise (IIE) de l’Ecole nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise (ENSIIE) de Paris. Titulaire d’un diplôme de relations internationales approfondies du Centre d’études diplomatiques stratégiques (CEDS) de Paris (France) en 1983, il a aussi fait l’institut d’informatique d’entreprise du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris en 1983.

                                       Carrière professionnelle

    Economiste de formation, Mahammad Boun Abdallah Dionne a commencé sa carrière en 1983 comme ingénieur à la compagnie IBM France (division des opérations extérieures), en qualité d`ingénieur technico-commercial, avant de rejoindre en 1986, la Banque centrale des Etats de l`Afrique de l`Ouest (BCEAO) où il a occupé les fonctions de chef de service à la Direction centrale de l’organisation et de l’informatique de 1996 à 1997.

    Il a également occupé de 1997 à 2003, les fonctions de directeur de l`Industrie au ministère chargé de l`Industrie, avant d’être nommé chef du bureau économique du Sénégal à Paris avec rang de ministre-conseiller de 2003 à 2005.

    Il a été à deux reprises directeur de cabinet de Macky Sall, d’abord à la Primature de 2005 à 2007 ensuite à l’Assemblée nationale de 2007 à 2008, sous le régime d’Abdoulaye Wade.

    L’ancien Premier ministre a également été fonctionnaire à l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) de 2009 à 2010. D’abord en qualité de représentant de cet organisme international en Algérie en 2009 et 2010. Ensuite à Vienne en Autriche, au siège de l’ONUDI où il a occupé successivement, de janvier 2011 à mars 2014, les fonctions de coordinateur senior de la coopération sud puis chef du programme pour l’Afrique et les pays les moins avancés (PMA).

    Membre de l’Alliance pour la République (APR) du président Macky Sall, Dionne milite dans cette formation politique de la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yaakar (BBY) où il joue un rôle de premier plan pendant une dizaine d’années.

    Aux législatives de juillet 2017, c’est lui qui conduit la liste de la mouvance présidentielle qui sortira largement vainqueur avec 125 sur 165 députés à l’Assemblée nationale.

    Deux ans plus tard en 2019, il est le directeur de campagne du candidat Macky Sall à la présidentielle. Le président sortant remportera le scrutin dès le premier tour avec 58,27% des suffrages.

                                                     Carrière politique

    Mahammad Boun Abdallah Dionne a occupé de hautes fonctions gouvernementales dont celle de Premier ministre de juillet 2014 au 14 mai 2019.

    Sous son magistère, le gouvernement a mis en œuvre le Plan Sénégal émergent (PSE), devenu le référentiel des politiques publiques du pays.

    A partir de mai 2019, à la suite à la suppression de la fonction de Premier ministre au Sénégal, il continua d’assurer les activités de coordination du gouvernement en qualité de ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence du Sénégal, du 6 avril 2019 au 28 octobre 2020, date à laquelle il quitte le gouvernement.

    Il se lance en 2021 dans la consultation internationale avant d’être nommé en avril 2023, président du Conseil d’administration de la Banque industrielle pour le commerce et l’industrie (BICIS), d’où il démissionne, le 25 septembre de la même année, après avoir pris la décision de se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024.

    En retrait du terrain politique, il est revenu au-devant de la scène avec sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle, en fin septembre 2023, après le choix porté par Macky Sall sur Amadou Bâ, comme candidat de Benno Bokk Yaakar (BBY).

    Mahammad Boun Abdallah Dionne est candidat de la coalition ‘’Dionne2024’’. Il s’est engagé à ne faire qu‘’un seul mandat de 5 ans’’ s’il était élu.

    Mahammad Boune Abdallah Dionne est l’auteur de plusieurs publications et articles sur les stratégies de développement économique et social. Il a publié en 2023 ‘’Le lion, le papillon et l’abeille’’ un essai à travers lequel il réaffirme la souveraineté du continent et déconstruit les thèses impérialistes qui maintenaient l’Afrique dans l’asservissement et la dépendance aux puissances occidentales.

    L’ancien Premier ministre est aussi ingénieur informaticien et auditeur libre.

    Mahammad Boun Abdallah Dionne a été décoré du Grand-Croix de l’Ordre national du mérite et Officier dans l’Ordre national du Lion du Sénégal, Grand Officier dans l’Ordre de la Couronne de chêne du Grand-Duché de Luxembourg et Commandeur de l’organisation internationale de la Protection civile (OIPC-ICDO Genève). Il parle de couramment le français et l’anglais.

    AB/OID/AKS

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-CAMPAGNE / Amadou Ba prône une fédération des énergies et des talents

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-CAMPAGNE / Amadou Ba prône une fédération des énergies et des talents

    Dakar, 10 mars (APS) – Amadou Ba, candidat de la mouvance présidentielle à l’élection présidentielle du 24 mars, appelle à une « fédération des énergies et des talents » autour d’un l’objectif commun : la victoire.

    « J’ai invité nos forces vives à fédérer leurs énergies et leurs talents vers notre objectif commun », a-t-il indiqué dans un message publié sur le réseau social X après le lancement officiel de sa campagne électorale.

    « C’est sous l’impulsion fervente de mon directoire de campagne et de ma famille politique, la coalition Benno Bokk Yakaar , que le coup d’envoi de ma campagne électorale pour la présidentielle 2024 a été donné », a-t-il ajouté.

    Il a fait part de sa « détermination, renforcée par l’exceptionnelle mobilisation des militants », afin que le 24 mars consacre sa victoire et celle de son camp.

    « Elle (la victoire électorale) sera celle de tous les sénégalais, pour que l’emploi massif des jeunes, le pouvoir d’achat des ménages soient une réalité, dans un Sénégal de paix, de stabilité et de prospérité », a assuré l’ancien Premier ministre.

    La campagne électorale pour la présidentielle du 24 mars a officiellement démarré samedi à 00 heures.

    Caravanes, meetings, visites de proximité et présentation de programmes électoraux sont pour l’heure au menu des 19 candidats au scrutin du 24 mars.

    AKS/SMD