Auteur/autrice : Ndèye Suzanne Sy

  • SENEGAL-SANTE-PLAIDOYER / Lutte contre les MTN : un officiel invite les acteurs à miser sur l’approche multisectorielle

    SENEGAL-SANTE-PLAIDOYER / Lutte contre les MTN : un officiel invite les acteurs à miser sur l’approche multisectorielle

    Dakar, 29 août (APS) – Le directeur de cabinet du ministre de la santé et de l’action sociale, Samba Cor Sarr, a invité, jeudi, les acteurs impliqués dans la lutte contre les maladies tropicales négligées à miser sur l’approche multisectorielle pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030.

     »L’atteinte de ces objectifs fixés d’ici 2030 requiert une approche multisectorielle, inclusive et intelligente avec une collaboration étroite et un engagement de la part des différentes parties prenantes de la lutte contre les MTN », a-t-il déclaré lors d’un symposium sur le thème  »S’unir pour accélérer l’élimination durable des MTN ».

    Selon lui,  »la lutte multisectorielle est gage d’une gestion intégrée et durable » des MTN. Elle permettra surtout, à travers le partage de  »ressources, d’expertises et de technologies, de renforcer les capacités locales, d’améliorer la résilience des systèmes de santé, et de répondre plus efficacement aux besoins des populations », a-t-il expliqué.

    Fort ce constat, le directeur de cabinet du ministre de la santé et de l’action sociale sollicite ainsi une  »plus grande collaboration entre les secteurs publics, privé, les universités, instituts de recherche et les organisations non gouvernementales », pour ensemble,  »développer de nouvelles méthodes de prévention, de diagnostic, et de traitement, adaptées aux contextes ».

    ‘’Si l’approche multisectorielle et l’intégration ne sont pas prises en compte, nous risquons de ne pas être au rendez-vous en 2030’’, a pour sa part insisté le directeur de la lutte contre la maladie, Mamadou Moustapha Diop.

    Revenant sur la situation de ces maladies au Sénégal, Dr Diop a indiqué que  »toutes les régions sont touchées par au moins cinq de ces infections », lesquelles, dit-il, peuvent entraîner  »des complications redoutables comme la stérilité, le cancer de la vessie, la cécité, les lymphœdèmes, l’hydrocèle, des glomérulonéphrites, une insuffisance rénale et même le décès. »

    Toutefois, selon lui,  »des résultats appréciables ont été obtenus grâce aux efforts faits par le comité multisectoriel mis en place depuis 2021. »

    NSS/MK/SKS/ADL/OID

  • SENEGAL-SANTE / Paludisme et MTN : des députés s’engagent à porter le plaidoyer sur la mobilisation de ressources

    SENEGAL-SANTE / Paludisme et MTN : des députés s’engagent à porter le plaidoyer sur la mobilisation de ressources

    Dakar, 28 août (APS) – Des députés sénégalais se sont engagés mercredi à porter le plaidoyer en vue de renforcer la communication et la mobilisation de ressources en faveur de la lutte contre le paludisme et les maladies tropicales négligées (MTN) au Sénégal, a appris l’APS de la commission santé de l’Assemblée nationale.

    Pour ce faire, les parlementaires ont lancé un appel à l’action aux décideurs, afin que des allocations budgétaires soient dédiées à la lutte contre ces pathologies. Celles-ci sont en effet considérées comme un défi pour le Sénégal, malgré les efforts considérables accomplis dans ce cadre.

    « L’ensemble des parlementaires présents à cette session, ont lancé un appel à l’action à l’endroit du gouvernement, du secteur privé national et des collectivités territoriales pour ériger le paludisme et les maladies tropicales négligées en priorité politique […] », a déclaré la députée Mame Guèye Diop, présidente de la commission santé de l’Assemblée nationale.

    Le but poursuivi est de « faciliter la mobilisation des ressources domestiques nécessaires à leur élimination », a-t-elle précisé lors d’une session d’orientation et d’engagement des parlementaires sur le paludisme et les MTN, dans les locaux de l’institution parlementaire, à Dakar.

    D’après la présidente de la commission santé, population, affaires sociales et solidarité nationale, une vingtaine de députés s’engagent ainsi à porter le plaidoyer pour renforcer la communication et la mobilisation de ressources en faveur de la lutte contre le paludisme et les (MTN) au Sénégal.

    Cette volonté découle du fait que « tous les observateurs sur le plan international sont convaincus que le Sénégal peut gagner cette bataille […] ».

    Mais un tel objectif ne peut être atteint que si les députés s’engagent à « nous accompagner en augmentant les ressources allouées au paludisme, en portant le plaidoyer au niveau de la communauté pour adopter les mesures qui permettent d’éviter le paludisme », estime le docteur Doudou Sène, coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP).

    Le docteur Sène se dit convaincu que l’engagement des députés sera d’un « très grand apport » pour l’atteinte de cet objectif.

    « A l’instar des pays de la Cédéao qui, en mars dernier, ont fait une grande réunion en mettant en place le Réseau des parlementaires pour l’élimination du paludisme, nous pensons que c’est l’occasion de mettre en place ce réseau qui nous permettra de pouvoir accompagner le ministère de la Santé à atteindre son objectif dans les meilleurs délais possibles », a-t-il exhorté.

    Il a rappelé que « 80% » du financement destiné à lutter contre ces maladies « viennent de l’extérieur ». Et s’il reconnaît que l’Etat fait des efforts, il n’en pense moins qu’ »il est important que la majeure partie de nos financements viennent de nos Etats ».

    Le docteur Ndeye Mbacké Kane, coordonnatrice du Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées, considère que ces types de maladies « sont source d’exclusion sociale et de handicap ». Selon elle, « elles ont un impact dévastateur sur la vie des populations », alors même qu’elles « peuvent être contrôlées et éliminées ».

    Mme Kane juge qu’ »il est donc crucial de renforcer le plaidoyer en faveur de l’élimination des MTN en vue d’atteindre les objectifs de développement durable ».

    Le Sénégal s’est engagé à lutter efficacement contre les MTN en se fixant comme objectif à l’horizon 2030, le contrôle, l’élimination ou l’éradication de ces maladies conformément à la nouvelle feuille de route de l’OMS 2021-2030 sur les MTN.

    Cette ambition concerne également l’élimination du paludisme.

    NSS/ASG/ADL/BK

  • SENEGAL-SANTE / Un spécialiste plaide pour le développement de la psychiatrie

    SENEGAL-SANTE / Un spécialiste plaide pour le développement de la psychiatrie

    Dakar, 28 août (APS) – Abou Sy, psychiatre et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a plaidé pour le développement de la psychiatrie pour prendre en charge la forte demande, surtout dans certaines zones, comme Louga et Matam où il n’y a pas de structures dédiées à cette spécialité.

    ‘’Aujourd’hui, si nous voyons le nombre de psychiatres qu’il y a au Sénégal par rapport à la population, on voit que c’est une discipline qui doit être développée’’, a justifié le Professeur Sy.

    Il animait, mardi, un panel de formation en psychiatrie en prélude de la 25 e caravane médicale organisée par l’Action sanitaire pour le Fouta (AFSO).

    En analysant le thème du panel, ‘’la santé mentale, état des lieux, défis et perspectives’’, le spécialiste avance : ‘'(…) depuis quelques années, on est en train d’observer une diminution du nombre de lits en psychiatrie, qui est en porte à faux avec l’augmentation des consultations de psychiatres ». Ce qui signifie pour le psychiatre que  »la demande (…) est bien là ». Pour cette raison, le médecin a suggéré de « mettre plus l’accent » sur la prise en charge de la santé mentale dans la politique sanitaire.

    ‘’Ce  qui fait que la psychiatre est délaissée provient un peu de cette vieille tradition où la maladie mentale est stigmatisée’’, a expliqué Pr Sy, se réjouissant du fait qu’on  »parle de plus en plus maintenant de la santé mentale’’.

    ‘’On ne peut pas aujourd’hui énoncer cette notion de santé sans représenter l’enjeu de santé mentale. Je pense que les autorités sanitaires vont être beaucoup plus regardantes par rapport à cela’’, a-t-il dit.

    Abou Sy a toutefois reconnu que, ‘’depuis un certain moment, un effort est en train d’être fait ».  »Mais c’est encore insuffisant’’, a-t-il cependant jugé.

    Toutefois, il se réjouit de voir des jeunes médecins s’intéresser à la santé mentale. ‘’C’est un élément qui nous permettra peut-être de nous projeter dans l’avenir en disant qu’il y aura des médecins qui vont s’intéresser à la discipline et qui sont prêts à aller servir dans ces zones un peu lointaines’’, a-t-il salué.

    Il a notamment relevé qu’il n’y a pas de psychiatre sur l’axe Louga-Matam.  »Donc, c’est vraiment une zone qui est oubliée », a déploré le psychiatre.

     »Il n’est pas rare de voir ces gens qui font des centaines de kilomètres juste pour venir faire leurs consultations en psychiatrie. La psychiatrie, comme je le disais tantôt, est le parent pauvre de la médecine », a-t-il renchéri.

    Lamine Diallo, le président de l’Action sanitaire pour le Fouta (Afso), a informé que  »la caravane sera dans le département de Podor du 5 au 11 septembre, dans six villages : Guédé Village, Tatki, Diatar, Bodé Lao, Madina Diathbé et Diaba ».

    ‘’La santé mentale, c’est quelque chose dont tout professionnel de santé doit s’inspirer afin de prodiguer des soins de qualité’’, a-t-il estimé, pour justifier le choix du thème de la caravane.

    NSS/SKS/OID/ASG

  • SENEGAL-SANTE / Vih/Sida : la transmission mère-enfant, « le grand défi » pour le CNLS

    SENEGAL-SANTE / Vih/Sida : la transmission mère-enfant, « le grand défi » pour le CNLS

    Dakar, 26 août (APS) – La prévention de la transmission du VIH/Sida de la mère à l’enfant demeure  »le plus grand défi » auquel le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) se trouve confronté, a soutenu, lundi, à Dakar, sa secrétaire exécutive, docteur Safiétou Thiam.

    « Le plus grand défi pour nous, en ce qui concerne l’infection du Vih/Sida, c’est la transmission mère-enfant », a-t-elle déclaré.

    Safiétou Thiam prenait part à un atelier de partage sur « la problématique du VIH au Sénégal : état des lieux, défis et enjeux de la lutte contre le Sida au Sénégal », une rencontre organisée de concert avec l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD).

    Selon Mme Thiam, des adultes vivant en couple viennent en consultation sans leurs enfants. « Ce qui signifie que leurs enfants ne sont pas suivis dans les structures hospitalières. Il s’agit des gaps à rattraper », a-t-elle indiqué.

    « Le dépistage chez les enfants est de 46% alors que nous sommes à 91% [sur un plan général]. C’est un défi énorme », une question « très difficile, parce que nous pensons que les enfants vivent dans ces 91% déjà dépistés et sous traitement. Cela veut dire qu’il y a des adultes sous traitement et qui n’ont pas amené leurs enfants », a expliqué docteur Thiam.

    « Nous ne leur faisons pas de reproche, mais nous voulons comprendre », a indiqué la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida, en évoquant le problème de l’auto-stigmatisation qui fait que les parents ont peur d’amener leurs enfants à l’hôpital.

    Safiétou Thiam note que cela signifie que « les gens continuent à cacher leur statut sérologique à leurs familles », soulignant que les efforts de sensibilisation doivent être accentués dans ce sens, de concert avec les Personnes vivant avec le Vih (PVVIH).

    « Nous travaillons avec les services de prise en charge [pour leur demander de dire aux adultes d’avoir l’habitude d’emmener leurs enfants avec eux chaque fois qu’ils viendront en consultation] », a-t-elle renseigné.

    De même, le Conseil national de lutte contre le Sida travaille avec les services pédiatriques pour que, chaque fois qu’ils seront amenés à recevoir un enfant malade, il soit « systématiquement » soumis à un test Vih pour lui donner « la chance d’être sous traitement », a-t-elle indiqué.

    « Cette approche demeure capitale », estime docteur Thiam, en soutenant que « 94% des enfants testés sont placés sous traitement. Mais malheureusement, les enfants sont testés avec un peu de retard, ce qui a des conséquences sur leur santé », relève-t-elle.

    NSS/BK/MTN

  • SENEGAL-AFRIQUE-SANTE / Variole du singe: des études avancées en cours pour produire un vaccin (responsable)

    SENEGAL-AFRIQUE-SANTE / Variole du singe: des études avancées en cours pour produire un vaccin (responsable)

    Dakar, 26 août (APS)- Le Directeur de la Santé publique de l’Institut Pasteur de Dakar, Abdourahmane Sarr, a annoncé, lundi, que des études avancées sont en cours pour mettre à la disposition des pays à risque un vaccin si l’épidémie de la variole du singe continue sa propagation.

    ‘’Il y a des études en cours très avancées et nous pense que d’ici quelques temps, si l’épidémie se propage davantage, on pourra avec les partenaires, mettre un vaccin à la disposition des pays les plus à risque’’, a indiqué Dr Abdourahmane Sarr qui prend part à l’atelier régional sur le diagnostic moléculaire de la variole du singe.

    La rencontre qui se tient à Dakar du 26 au 30 août qui regroupe 17 pays.

    Selon lui,  »la question de la vaccination à l’étude et il y a  plusieurs variants qui circulent le clade 1, le clade 2 et le clade 1B ».

    Le Directeur de la Santé publique de l’Institut Pasteur de Dakar a indiqué  »les vaccins sont ciblés dans les zones où le risque est plus élevé ».

     »Il est question de mettre à leur disposition des vaccins pour pouvoir renforcer et protéger la population mais aussi contrôler la propagation de l’épidémie’’, a expliqué Abdourahmane  Sarr.

    L’atelier de Dakar regroupe tous les pays de la Cedeao en plus du Rwanda et de la Mauritanie pour non seulement leur donner des outils pour ‘’diagnostiquer, détecter précocement  et pour pouvoir traiter pour éviter la propagation mais surtout  contrôler la maladie’’, a t-il souligné.

    Venu présider la rencontre, le Directeur de la Prévention, El Hadj Mamadou Ndiaye, a rassuré qu’’il n’y a pas de cas de variole du singe (Mpox) pour l’instant au Sénégal mais que le pays est en alerte.

    ‘’Nous avons l’institut Pasteur qui va nous aider à la détection diagnostic et les agents de santé seront davantage outillés pour prendre en charge les cas. Sur l’ensemble du territoire, toutes les régions et les districts mais également au niveau des portes d’entrée terrestres mais également les frontières maritimes au niveau du contrôle sanitaire au niveau du port sont en alerte’’, a expliqué le directeur de la Prévention.

    Il a  rappelé qu’une maladie a une expression clinique dont le diagnostic est virologique c’est-à-dire que le laboratoire permet de faire le diagnostic d’où l’intérêt de les outiller, les capaciter. Les experts formés vont assurer le diagnostic moléculaire de la maladie.

    Pour sa part, Thierno Baldé, coordonnateur du hub régional des urgences de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a noté que ‘’95% des cas aujourd’hui sont mentionnés sont rapportés dans la zone de l’Afrique de l’Ouest et dans la zone de l’Afrique centrale’’ .

    Il a prévenu que ‘’les risques sont là parce qu’il y a des mouvements de population ».  »Il faut mentionner que cette épidémie de Mpox est une maladie qui était endémique dans certaines zones. Mais il y a des mutations qui sont en train d’arriver. C’est le clade 1B qui nous pose problème d’où l’intérêt de voir comment juguler un peu cette pandémie autant que possible’’, a t-il soutenu.

    NSS/SKS/OID/SBS

  • SENEGAL-SANTE-PREVENTION / Mpox : le ministère de Santé active le Centre des opérations d’urgence sanitaire

    SENEGAL-SANTE-PREVENTION / Mpox : le ministère de Santé active le Centre des opérations d’urgence sanitaire

    Dakar, 22 août (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) a annoncé avoir activé le Centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS), ‘’suite à la déclaration de l’urgence de santé publique de portée internationale sur le Mpox », également appelée variole du singe.

    Au vu ‘’des recommandations du Comité national de gestion des épidémies qui s’est réuni le 19 août 2024 et tenant compte de la situation épidémiologique du Mpox en Afrique, le Centre des opérations d’urgence sanitaire est activé au niveau 3 (niveau faible)’’, informe un communiqué reçu à l’APS.

    L’activation du COUS vise à ‘’renforcer les mesures de prévention et de contrôle afin de protéger la population et de limiter la propagation du virus’’, assure le MSAS.

    Le docteur Boly Diop, médecin-chef de la division surveillance et riposte vaccinale à la Direction de la prévention, est nommé gestionnaire de ‘’l’incident’’. Il est chargé, avec son équipe, de ‘’l’élaboration du plan de préparation et de riposte du MSAS contre le Mpox (variole du singe)’’, précise le communiqué.

    Vendredi dernier, le ministère de la Santé et de l’Action sociale avait annoncé une série de mesures pour faire face à cette épidémie, qui a été déclarée ‘’urgence de santé publique de portée internationale’’ par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le 14 août dernier.

    Le docteur Boly Diop, médecin-chef de la division surveillance et riposte vaccinale à la direction de la prévention

    NSS/ABB

  • SENEGAL-SANTE / L’AJS estime que l’application du protocole de Maputo va réduire les avortements à risque dans le pays

    SENEGAL-SANTE / L’AJS estime que l’application du protocole de Maputo va réduire les avortements à risque dans le pays

    Dakar, 21 août (APS) – L’Association des juristes sénégalaises (AJS), estime que l’application du Protocole de Maputo par le Sénégal permettra de réduire les avortements à risque.

    La législation sénégalaise considère l’avortement provoqué comme une infraction, alors que l’article 14 du Protocole de Maputo ratifié par Dakar, oblige les États-parties à donner accès à l’avortement médicalisé aux femmes et aux filles enceintes suite à un inceste, un viol ou toute autre forme d’agression sexuelle ou lorsque la santé mentale ou physique de la femme ou de la fille enceinte est en danger, ou encore lorsqu’il y a risque sur la vie de la femme, de la fille enceinte ou du fœtus.

    ‘’La législation sénégalaise considère l’avortement provoqué comme une infraction pénale alors que les conventions de protection des droits humains ratifiés par le Sénégal sont en faveur de l’avortement’’, a déclaré mercredi, à Dakar, Madjiguène Sarr, la chargée de communication de l’AJS.

    Elle prenait part à l’atelier de mise à niveau des membres de l’Association des journalistes en santé, population et développement, organisé en collaboration avec l’Organisation non gouvernementale (ONG), Marie Stopes International (MSI).

    ‘’A cause de cette interdiction légale, de nombreuses femmes, souvent issues de milieux défavorisés, recourent aux avortements provoqués clandestins, notamment en cas de viol et d’inceste. Ce qui cause de grands drames’’, a souligné Mme Sarr.

    Selon elle, l’État du Sénégal devrait faire marche arrière, partant du constat d’une situation dramatique causée par l’interdiction de l’avortement, aux fins de l’autoriser.

    ‘’L’État du Sénégal ayant voté la loi de ratification du Protocole de Maputo, il est plus que temps que les dispositions de l’article 14 consacrant l’accès aux droits à la santé de la reproduction soient mises en œuvre’’, a lancé la juriste.

    Des activités de sensibilisation sont notamment en train d’être menées au niveau communautaire, a pour sa part rappelé la coordonnatrice de la ‘’Task Force’’ pour l’accès à l’avortement médicalisé en cas d’inceste et de viol au Sénégal, Aïssatou Ndiaye.

    NSS/ABB/ASG

  • SENEGAL-SANTE / Plaidoyer pour l’inversion du modèle de financement des soins de santé primaires

    SENEGAL-SANTE / Plaidoyer pour l’inversion du modèle de financement des soins de santé primaires

    Dakar, 20 août (APS) – Des acteurs de la santé ont plaidé mardi pour une inversion du modèle de financement des soins de santé primaires (SSP), principalement supportés jusque-là par les ménages à hauteur de 55,9%.

    « Les ménages financent principalement les soins de santé primaires (SSP), alors qu’à la conférence d’Alma-Ata, les Etats s’étaient engagés à financer à hauteur de 15% les SSP. La santé devrait être un axe prioritaire en inversant le modèle de son financement », a déclaré Amadou Kanouté, directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev Africa).

    Il prenait part à une session des dialogues sur le thème « Les soins de santé primaires (SSP) au Sénégal : Quelles pistes pour un financement adéquat, équitable et pérenne ? »

    Selon Amadou Kanouté, les comptes de la santé pour 2017-2021 « révèlent que l’esprit de la déclaration d’Alma-Ata, [faite en 1978, aux Etats-Unis], a été dévoyé avec ce schéma de financement », suivant lequel « ce sont plutôt les ménages qui financent principalement les SSP et les Etats y participent ».

    Sous ce rapport, la Cicodev estime que « le système sanitaire devrait être un axe prioritaire de transformation systématique en inversant le modèle de son financement », selon son directeur exécutif.

    Il ajoute que « les SSP sont la porte d’entrée vers la [Couverture sanitaire universelle-CSU], dans ce sens, un financement adéquat à travers l’éducation à la santé et à la prévention ouvriraient la porte vers la CSU ».

    « Le référentiel économique, la souveraineté économique, pharmaceutique, cet esprit se retrouve dans la lettre d’Alma-Ata lorsque nos Etats se sont engagés à faire de la santé une priorité avec la participation communautaire à un coût qui leur est soutenable. D’où le sens de la campagne de plaidoyer pour un financement adéquat et pérenne des « soins de santé primaires », a expliqué Amadou Kanouté.

    Pour Isidore Siénellou, représentant la Banque mondiale à cette rencontre, « la logique voudrait qu’on ait des SSP financés par l’Etat avec une participation des ménages ».

    « Le Sénégal peut faire mieux parce qu’il a un niveau de richesse acceptable », a-t-il soutenu en martelant que « le financement par les ménages est régressif » et « entraine des iniquités et des inégalités ».

    « Nous lançons ce cri pour que les Etats mettent plus de ressources dans le financement des « soins de santé primaires, qui représentent 90% » des besoins sanitaires des populations, et « c’est pourquoi nous souhaitons que les SSP soient intégrés dans leur agenda », a-t-il plaidé.

    Marie Sarr Diop, conseiller technique au ministère de la Santé et de l’Action sociale, soutient qu’ »il est important de renverser la tendance ».

    « La mise en place des mécanismes de financement est nécessaire pour le financement durable des SSP, gage d’un système de santé pérenne », a-t-elle indiqué.

    « Dans le cadre du financement de la santé en 2024, le Sénégal se situe à 9,4% de l’objectif d’Abuja », selon les statistiques du ministère des Finances et du Budget.

    « Dans cette proportion, a ajouté M. Diop, il faut aussi prendre en compte les autres financements de santé dans les autres ministères », dans le cadre du budget alloué au secteur sanitaire.

    Elle a lancé « un appel à tous les acteurs », afin qu’ils ne ménagent « aucun effort » pour accompagner la mobilisation des ressources pour la prise en charge des soins de santé humaine.

    NSS/BK/ABB/AKS

  • SENEGAL-SOCIETE / Les religieux mis à contribution pour mettre fin aux violences basées sur le genre

    SENEGAL-SOCIETE / Les religieux mis à contribution pour mettre fin aux violences basées sur le genre

    Dakar, 19 août (APS) – L’entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (Onu Femmes) a initié ce lundi une consultation avec des chefs religieux et traditionnels, pour réfléchir sur la gestion des violences à l’égard des femmes et la promotion de la masculinité positive, en vue d’examiner la manière de mettre fin aux violences basées sur le genre (VGB).

    ‘’Nous avons organisé cette concertation pour analyser ensemble le contexte de notre société : quelles sont les réalités que nous avons aussi dans les différentes catégories de la société et aussi quelles sont les modalités que nous pouvons utiliser pour éradiquer cette violence faite aux femmes et aux filles ?’’, a expliqué Diéynaba Wane Ndiaye, coordonnatrice nationale du bureau Onu Femmes au Sénégal.

    Elle prenait part à l’atelier d’orientation des chefs religieux et coutumiers sur la gestion des violences faites aux femmes et aux filles. La rencontre se tient de lundi à mardi à Dakar.

    Diéynaba Wane Ndiaye explique que les religieux ont été choisis, car étant ceux qui animent les écoles coraniques, l’Eglise et donc, ‘’portent les messages’’ de la société. 

    ‘’Ce qui fait que nous avons voulu les rencontrer aujourd’hui, organiser des échanges avec eux et aussi même parler un peu du débat sur le genre’’, a-t-elle déclaré.

    Elle estime qu’‘’il faudrait qu’ils [les religieux] aient une meilleure compréhension quand on parle de genre, de l’égalité des sexes, des droits des femmes et des filles, qu’on ait la même compréhension (…)’’.

    Ils doivent également être en mesure de ‘’porter le message au niveau de la société et apporter les changements qu’il faut en respectant aussi les réalités religieuses et coutumières de nos différentes sociétés’’.

    Elle indique que la stratégie adoptée aujourd’hui dans le cadre de la lutte contre les VGB associe systématique l’homme.

    ‘’Ce n’est pas un combat, ce n’est pas une guerre entre les hommes et les femmes, mais c’est une entente que nous voulons avoir au sein de la famille pour l’épanouissement de tous les membres de la famille. Ce qui fait que de plus en plus, toute stratégie que nous développons, nous y allons avec les hommes’’, a-t-elle lancé.

    Selon Imam Moustapha Wellé, coordonnateur national du Réseau Islam et Population, ‘’le fait qu’on soit là, c’est une occasion de clarifier ces concepts (…)’’.

    C’est aussi une opportunité de ‘’montrer que depuis l’aube de l’Islam, le bon Dieu a éliminé toutes les pratiques néfastes qui étaient subies par les femmes et leur a conféré des droits au même titre que les hommes dans tous les aspects de la vie économique, sociale, politique et culturelle’’. 

    ‘’Et cela, il faut que nous tous soyons conscients de cela, et le combat doit être mené à deux, aussi bien par les hommes que les femmes ’’, a-t-il recommandé.

    Abbé Oscar Manga du diocèse de Ziguinchor rappelle, quant à lui, que ‘’la question de la violence basée sur le genre est une question qui affecte la dignité même de l’être humain’’. 

    Selon lui, ‘’nous ne pouvons pas vivre ensemble dans un esprit de dominés et de dominateurs, mais dans un esprit de frères et sœurs unis et qui collaborent au bien-être de chacun. Ce que moi je peux, je le fais pour que l’autre soit heureux’’.

    NSS/ASG/AB

  • SENEGAL-MONDE-SANTE-EPIDEMIE / Contre la variole du singe, Dakar renforce la surveillance épidémiologique

    SENEGAL-MONDE-SANTE-EPIDEMIE / Contre la variole du singe, Dakar renforce la surveillance épidémiologique

    Dakar, 16 août (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé vendredi avoir pris une panoplie de mesures parmi lesquelles le renforcement de la surveillance épidémiologique accentué sur les symptômes de la variole du singe, officiellement déclarée urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

    « Le directeur général de l’OMS a déclaré ce 14 août 2024, la flambée de variole du singe (Mpox) comme urgence de santé publique de portée internationale nécessitant la mise en place d’un système de surveillance graduelle en fonction de l’évolution de cette maladie », a-t-il écrit dans une note transmise à l’APS.

    Le texte souligne que  »dans un tel contexte, compte tenu des flux migratoires de part et d’autre de nos frontières et, conformément au Règlement sanitaire international, le ministère a pris » un certain nombre de mesures.

    Il s’agit notamment du « renforcement de la surveillance épidémiologique des maladies cibles sur toute l’étendue du territoire national avec un accent particulier sur les symptômes associé à cette maladie ».

    Le ministère dit aussi avoir décidé de « la mise en alerte de toutes les structures sanitaires par la diffusion d’informations sur la variole du singe à l’intention des agents de santé avec l’envoi des fiches techniques et de notification de la maladie aux 79 districts sanitaires, aux 14 directions régionales de santé, à l’ensemble des hôpitaux du pays et aux structures privées ».

    Il fait également état de « la mobilisation du comité national de gestion des épidémies (CNGE) pour une coordination du suivi […] à l’échelle nationale ainsi qu’une coordination du suivi au niveau décentralisé par la mobilisation des comités régionaux et locaux de gestion des épidémies sous la supervision des plus hautes autorités administratives ».

    De même, le ministère de la Santé signale avoir aussi décidé d’informer et de sensibiliser de manière « régulière » les populations par les principaux canaux de communication appropriés.

    Il indique en outre que « la concertation permanente sera de mise avec les départements ministériels impliqués dans le cadre du renforcement de la surveillance, notamment le ministère de l’Environnement ainsi que celui de l’Élevage pour le contrôle et la mise en œuvre des mesures préventives ».

    Même si aucun cas n’a à ce jour été détecté sur le territoire national, le ministère de la Santé invite à « plus de vigilance » relativement aux voyageurs à destination et en provenance des pays ayant déjà déclaré des cas.

    Il recommande aux populations à un recours « précoce » aux structures de santé en cas d’apparition de symptômes associés à cette maladie afin de prévenir sa propagation.

    Les principaux symptômes sont la fièvre, les maux de tête et de dos, les douleurs musculaires, un gonflement des ganglions et aussi une éruption cutanée sous forme de taches, voire de pustules, qui finissent par former des croutes.

    Depuis plusieurs semaines, les cas de Mpax, maladie anciennement appelée variole du singe, se multiplient sur le continent africain.

    NSS/SKS/ASG/BK