Auteur/autrice : Ndèye Suzanne Sy

  • SENEGAL-SANTE / « Beaucoup d’avancées » enregistrées dans l’offre de services sanitaires à Mbacké 

    SENEGAL-SANTE / « Beaucoup d’avancées » enregistrées dans l’offre de services sanitaires à Mbacké 

    Mbacké, 4 juillet (APS) – Le district sanitaire de Mbacké (centre) a enregistré « beaucoup d’avancées » en termes d’offre de services sanitaires, au point de se retrouver devant ceux de Bambey et Touba (centre) dans ce domaine, a-t-on appris, jeudi, de la sage-femme Awa Ndiaye.

    « Nous avons beaucoup d’avancées dans le district sanitaire de Mbacké. Lorsque nous présentons les données, nous sommes premiers devant les deux autres districts que compte la région, à savoir Bambey et Touba », a déclaré Awa Ndiaye à l’occasion de la « caravane de presse » organisée à Diourbel par la direction de la santé de la mère et de l’enfant (DSME) et l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD).

    « Les sages-femmes et les infirmières sont ‘capacités’ en santé de la reproduction. Concernant les indicateurs, le district sanitaire de Mbacké n’est pas en rade », s’est-elle réjouie, ajoutant : « Par rapport au nombre de femmes ayant effectué quatre consultations prénatales entre janvier et mars 2024, nous en sommes à 42 %. »

    Elle affirme que 49,92 % des femmes enceintes du district de Mbacké ont « reçu les Sp3, c’est-à-dire les médicaments contre le paludisme ». « En ce qui concerne ceux qui dorment sous une moustiquaire imprégnée, nous sommes à 56,2%. »

    « Concernant les femmes qui ont été dépistées du VIH et de la syphilis, le taux est de 52,06 % », a précisé la sage-femme du district sanitaire de Mbacké.

    Elle signale que 46,2 % des femmes enceintes ont bénéficié de l’assistance d’un personnel qualifié lors de leur accouchement, que 53,5 % des enfants du district ont reçu un paquet de soins à la naissance.

    « Ces résultats ont été obtenus grâce à la sensibilisation »

    Mme Ndiaye note toutefois que « le nombre d’accouchées ayant effectué les trois consultations postnatales est au ralenti, à 15 % ». Cette situation nécessite que des stratégies soient mises en œuvre « pour booster les indicateurs » sur ce plan, a-t-elle dit.

    Dans le domaine de la planification familiale, le district sanitaire de Mbacké « enregistre un taux de 12 % ». Et pour la nutrition (diarrhée, vomissements, supplémentation en vitamine A), « nous sommes à 95 % » d’enfants traités aux solutions de réhydratation orales (Sr/Zinc), a fait savoir la sage-femme.

    « Nous avons des défis à relever mais nous sommes en train de faire des efforts. Auparavant, il y avait un problème d’accessibilité des autorités religieuses [et de] rupture des médicaments », a-t-elle relevé.

    « Ces résultats ont été obtenus grâce à la sensibilisation », s’est réjouie la sage-femme du district sanitaire de Mbacké en précisant que « les accouchements à domicile sont rares, même avec la rétention des données ».

    NSS/BK/ESF

  • SENEGAL-SANTE-NUTRITION / Diourbel: la disponibilité des intrants, principal écueil dans la lutte contre mortalité maternelle (responsable)

    SENEGAL-SANTE-NUTRITION / Diourbel: la disponibilité des intrants, principal écueil dans la lutte contre mortalité maternelle (responsable)

    Diourbel, 4 juil (APS) – Le district sanitaire de Diourbel est confronté à un problème d’intrants dans sa lutte contre la malnutrition, une situation à l’origine de cas aigus et sévères, a indiqué le point focal de la nutrition et du suivi de l’enfant dans ledit district sanitaire, Sarata Sidibé Cissokho.

    ‘’Notre souci majeur, c’est la prise en charge, parce que nous avons des problèmes d’intrants. Nous sommes en ce moment en rupture d’amoxicilline et d’autres médicaments phares pour la malnutrition. (…)’’,  a t-elle déclaré.

    S’exprimant dans le cadre d’une caravane de presse pour la promotion de la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents/jeunes, elle a relevé que Diourbel est un district où il y a ‘’beaucoup de cas de malnutrition aigüe et sévère ».

    ‘’La population est sceptique. Pour faire la préparation des farines, elle préfère les produits prêts à l’emploi. C’est pourquoi, quand les produits sont en rupture, on ne les voit pas, ce qui motive les abandons’’, a-t-elle expliqué.

    Elle a prévenu que la malnutrition a des conséquences néfastes, car pouvant même entrainer des décès.

    En fin 2023, a  t -elle souligné, il y a ‘’eu beaucoup de décès’’ dus à la malnutrition sévère parce qu’il n’y avait pas assez de lait à donner aux enfants’’.

    Privilégier l’allaitement exclusif

    Face à cette situation, le point focal nutrition du district sanitaire de Diourbel a exhorté les parents à privilégier l’allaitement exclusif pour les enfants de zéro à six mois. Elle recommande aussi de pratiquer, à partir de l’âge de six mois, ‘’l’alimentation complémentaire.

    ‘’Il faut emmener les enfants à la structure sanitaire la plus proche dès qu’ils présentent des signes anormaux’’, a-t-elle recommandé.

    Dans le centre de santé Médinatoul, ‘’10 accouchements sont enregistrés par mois’’, informe Fatoumata Bintou Ngom, maîtresse sage-femme dans cette structure sanitaire.

    Cela constitue un problème dans la mesure où l’on y observe un fort taux d’anémie, principale cause des décès maternels. ‘’Il y a une élévation du taux d’anémie chez les femmes’’, déclare-t-elle.

    Elle a expliqué que les femmes ‘’peinent à trouver des moyens pour acheter du fer’’.

    Sur une population de 34 850 cibles, dit-elle, 1200 femmes sont en âge de procréer.

    Elle a rappelé que ‘’la planification familiale n’est pas un sujet facile’’ en raison du poids de la religion.

    ‘’Les moyens ne sont pas fameux. Il arrive que les patientes ne payent pas leurs ordonnances par manque de moyens. La pauvreté également constitue un facteur bloquant. Nous avons des femmes qui ont des problèmes de tickets’’, a ajouté la maitresse sage-femme du centre de santé de Médinatoul.

    Elle signale que ‘’des femmes restent jusqu’à trois ou quatre mois de grossesse, sans aller se faire consulter’’. ‘’Les retards des CPN (consultations prénatales) constituent un problème’’, affirme Fatou Bintou Ngom.

     »La vaccination, quant à elle, est très respectée », assure-t-elle.

    NSS/SBS/ASG/ADL

  • SENEGAL-SOCIETE-GENRE / Lancement d’une campagne pour réclamer plus de moyens pour la lutte contre les Violences basées sur le genre

    SENEGAL-SOCIETE-GENRE / Lancement d’une campagne pour réclamer plus de moyens pour la lutte contre les Violences basées sur le genre

    Dakar, 28 juin (APS) – Des responsables d’organisations de défense des droits des femmes ont lancé, vendredi, une campagne dénommée  »compter pour toutes » pour amener les décideurs politiques à prendre en compte les Violences basées sur le genre (Vbg) dans la Loi de finances.

     »Cette campagne vise à amener les décideurs politiques à accorder une plus grande importance aux violences basées sur le genre. Elle se positionne comme une mobilisation générale à tous les niveaux afin de plaider auprès de l’Etat pour dédier une ligne budgétaire aux violences basées sur le genre dans la loi finances », a déclaré Maïmouna Astou Yade, directrice exécutive de  »JGen Sénégal », par ailleurs coordonnatrice de la campagne.

    Elle animait une conférence de presse sur la vulgarisation de la campagne  »compter pour toutes », qui sera déroulée dans 8 autres pays de l’Afrique de l’ouest.

     »Nous voulons que l’Etat du Sénégal puisse positionner dans un ministère de tutelle quelconque une ligne budgétaire qui permet de financer des études pour avoir des données sur les Vbg. Nous voulons que cela soit introduit dans la loi de finance », a-t-elle partagé.

    D’après Mme Yade, la question de la disponibilité des données sur les violences basées sur le genre est un réel problème au Sénégal.

     »Tous les acteurs qui travaillent sur ce sujet éprouvent d’énormes difficultés pour avoir des données », a-t-elle indiqué, soulignant que ‘’l’Etat en tant que tel sait qu’il est important d’investir dans ce domaine ».

     »Si vous n’avez des données suffisantes par rapport à cette thématique, il est très difficile de pouvoir l’aborder comme il le faut et de pouvoir prétendre aux résultats escomptés », a-t-elle soutenu.

    Elle reconnait par ailleurs l’existence de quelques données de référence avec l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).

     »D’autres études ont été menées par des institutions de recherche mais au-delà, il est très difficile d’avoir globalement des données exactes sur les Vbg en prenant en compte l’intersectionnel, la diversité mais aussi toutes les disparités de genre qui accompagnent ces Vbg », a précisé Maimouna Yade.

    Selon elle,  »les données sont disparates au Sénégal ».

    A part l’étude menée en 2016 par l’Ansd, qui est un document de référence, il n’existe pas encore de données ‘’probantes’’, a t-elle relevé.

     »Cette campagne met surtout en exergue les violences sexuelles et sexistes. Nous avons aussi besoin que la communauté porte le plaidoyer pour que l’Etat puisse être beaucoup plus dans l’urgence et en faire une question prioritaire », a déclaré Maimouna Yade.

    NSS/OID/SBS

  • SENEGAL-SANTE / Coronavirus: aucun virus  »Omicron XBB » en circulation (ministère de la Santé)

    SENEGAL-SANTE / Coronavirus: aucun virus  »Omicron XBB » en circulation (ministère de la Santé)

    Dakar, 27 juin (APS) – La direction de la prévention du ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas) a démenti l’information faisant état de l’existence d’un virus Omicron XBB qui serait cinq fois plus dangereux que la variante delta du coronavirus avec  »un taux de mortalité plus élevé ».

     »Il est fait état dans les réseaux sociaux de ce jeudi 27 juin 2024, d’un message WatsApp affirmant l’existence d’un virus Omicron XBB cinq fois plus dangereux que la variante delta et a un taux de mortalité plus élevé’’, a relevé la direction de la prévention dans un communiqué.

    La même source signale que le ministère de la Santé et de l’Action sociale  »n’est pas l’auteur de ce message malveillant de nature à installer le doute et la désinformation au sein de l’opinion ».

    La direction de la prévention ajoute que le ministère  »prendra toutes les dispositions afin que de pareils messages ne puissent continuer à semer le doute dans l’opinion ou à discréditer le travail en cours’’. Elle invite les populations à la ‘’vigilance, à la sérénité et surtout à ne pas céder à la panique’’.

    Des cas de Covid-19 ont été enregistrés chez des pèlerins de retour du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, récemment.

    NSS/OID/ASB

  • SENEGAL-SANTE-PREVENTION / Une spécialiste rappelle l’importance de la génomique dans la prévention des maladies infectieuses

    SENEGAL-SANTE-PREVENTION / Une spécialiste rappelle l’importance de la génomique dans la prévention des maladies infectieuses

    Dakar, 26 juin (APS) – La professeure Sarah K. Volkman de l’université Harvard de Boston aux Etats Unis, a souligné, mercredi à Dakar, l’importance de recourir à la génomique dans le cadre de la prévention des maladies infectieuses.

    ‘’Cet outil de la génomique permet de voir les menaces en matière de maladies infectieuses qui circulent au Sénégal et ailleurs, anticiper ces infections mais également voir les outils qui sont utilisés dans le cadre du diagnostic, du traitement (…) », a déclaré Mme Volkman qui accompagne le Sénégal dans le cadre  du contrôle et la surveillance des maladies infectieuses.

    Elle prenait part au séminaire du Cigass  (centre international de recherche, de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire) axé sur  »l’utilisation des outils génomiques et bio-informatiques dans la surveillance sanitaire ».

    Pour le Sénégal, a-t-elle dit, il s’agit de voir, si la population est sauve par rapport aux maladies infectieuses. Au-delà, sur le plan clinique, il faut essayer de voir comment mesurer la symptomatologie même à la virulence de beaucoup d’agents pathogènes qui circulent.

    Sur ce point, Mme Volkman a estimé que ‘’le Sénégal a été leader en Afrique par rapport à ce domaine ».

    ‘’Dans la surveillance sanitaire, il y a cet outil parce que le Sénégal a d’excellents étudiants, spécialités, les universités du Sénégal à travers l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) fait un travail extrêmement bon’’, s’est-elle félicitée.

    ‘’Le Sénégal est devant et a un niveau tellement élevé. On peut dire qu’il est une référence dans cet outil avec la surveillance’’, a-t-elle ajouté.

    Toujours selon elle,   »la génomique est un outil extrêmement important qui permet de contrôler et de surveiller les maladies surtout en faisant un accès sur les outils de diagnostic que nous utilisons ».

    ‘’Il y a les médicaments utilisés en cas de problèmes dans le cadre du traitement et de la surveillance’’, a dit Sarah Volkman.

    Le professeur Daouda Ndiaye a, pour sa part fait observer que  »les pays qui n’ont pas d’outils génomiques, ne peuvent pas décider d’eux-mêmes’’.

    Il a rappelé, pour s’en féliciter, que ‘’le Sénégal a une souveraineté scientifique qui nous permet de dire l’année prochaine voici le médicament que nous allons utiliser contre le paludisme et l’outil de diagnostic que l’on utilise dans nos structures sanitaires’’.

    Le directeur du Cigass a indiqué qu’une formation en génomique dure 6 à 10 ans. 

    ‘’La génomique permet au Sénégal d’être autonome’’

    Parmi les avantages de cet outil ‘’complexe’’ est qu’il permet au Sénégal d’être autonome en matière d’expertise.

     »Il permet aux chercheurs que nous sommes de pouvoir avoir des outils, d’avoir assez de coudées franches pour dire à notre ministère de la Santé et aux pays africains en matière de santé, voilà ce qu’il faut utiliser », a listé, le professeur Daouda Ndiaye.

     »Vous n’avez pas besoin de copier-coller ce que les occidentaux et les américains font. Nous avons en Afrique les mêmes parasites, les bactéries qui circulent. Nos frontières sont poreuses et les populations bougent. Avec la génomique, on anticipe sur des choses qui vont venir. Chaque fois que nous avons une maladie inconnue, on peut sans risque de nous tromper, savoir de quoi il s’agit », a expliqué le parasitologue.

    En effet, a-t-il conclu,  »la génomique comme perspective, est d’aller vers de nouveaux vaccins et médicaments, elle est en avance sur beaucoup de choses’’.

    NSS/SBS/OID/ASB

  • SENEGAL-SANTE / Professeur Dieudonné Gnolossi : « Avoir des soins de qualité coûte beaucoup moins cher »

    SENEGAL-SANTE / Professeur Dieudonné Gnolossi : « Avoir des soins de qualité coûte beaucoup moins cher »

    Dakar, 26 juin (APS) – Le secrétaire exécutif du Réseau des hôpitaux d’Afrique, de l’océan Indien et des Caraïbes (Reshaoc), Professeur Dieudonné Gnolossi, a souligné mercredi, l’importance de la qualité des soins, dont le coût est selon lui nettement inférieur à celui des soins ne répondant pas à cette norme.

    ‘’Il faut mieux évaluer le coût de la non-qualité par rapport à la qualité, parce que la non-qualité a un coût, des coûts 10 fois plus élevés selon mes études de la qualité’’, a déclaré le Professeur Gnolossi.

    Il prenait part aux 12e rencontres hospitalières du Reshaoc, organisées à Dakar de mercredi à vendredi, sur le thème : ‘’Certification des établissements de soins : état des lieux de la mise en place de la démarche qualité dans les hôpitaux du Reshaoc’’.

    Selon Pr Gnolossi, la qualité a certes un coût, mais celui-ci ne peut pas renchérir les coûts de prestation dans les divers établissements de santé des pays membres du Réseau. C’est ce qui justifie l’utilité de faire en sorte que les soins se fassent dans des conditions ‘’sécurisées’’, a-t-il expliqué.

    ‘’Celui qui se rend à l’hôpital se met dans les conditions psychologiques de quelqu’un qui part quelque part pour y trouver la guérison, et non un handicap à long terme, ou de la mort. La qualité s’inscrit dans cette démarche-là’’, a expliqué le secrétaire exécutif du Reshaoc.

    Assurance de la sécurité des soins

    ‘’Ce qui dirige notre vocation, c’est la prise en charge de la population avec une assurance de la sécurité des soins, gage essentiel pour les différents directeurs des établissements de santé’’, a expliqué le secrétaire exécutif du Reshaoc.

    Il a souligné que cette démarche a pour ambition de permettre aux populations d’avoir cette confiance vis-à-vis des établissements de santé, pour qu’ils ‘’soient le premier recours, et non la médecine traditionnelle’’.

    L’état des lieux de la démarche qualité n’est pas forcément ‘’reluisant’’ dans la mesure où la démarche qualité a commencé il n’y a pas longtemps, a toutefois tempéré Pr Dieudonné Gnolossi.

    S’y ajoute le fait que ‘’tous les hôpitaux ne se sont pas encore inscrits dans cette démarche-là’’, fait-il remarquer. Il relève que ‘’les quelques-uns qui sont dans cette démarche rencontrent un certain nombre de difficultés, notamment en termes de ressources humaines qualifiées en matière de démarche qualité, en matière de ressources financières mais aussi la motivation des professionnels de santé’’.

    Le professeur Mamadou Sarr, président du comité scientifique des 12e journées des rencontres hospitalières du Reshaoc, déclare que ‘’les enjeux de la certification pour les structures de santé’’ consistent à ‘’renforcer leur crédibilité’’, et pour les patients, à ‘’garantir la sécurité des soins et garantir leur efficacité et la qualité de ces soins’’.

    Il rappelle que l’’objectif final de ces travaux est de définir une feuille de route pour le Sénégal.


    NSS/ASG/ASB

  • SENEGAL-AFRIQUE-SANTE / Dengue, chikungunya, Zika et fièvre jaune : l’absence de financement, principal obstacle à la lutte antivectorielle

    SENEGAL-AFRIQUE-SANTE / Dengue, chikungunya, Zika et fièvre jaune : l’absence de financement, principal obstacle à la lutte antivectorielle

    Dakar, 24 juin (APS) – La lutte antivectorielle dans l’espace CEDEAO est confrontée principalement à un défi de financement ainsi qu’à l’absence d’un programme de lutte dédié au moustique aedes, vecteur de la dengue, du chikungunya, du Zika et de la fièvre jaune, des maladies qui prennent de l’ampleur dans l’espace communautaire, estime un expert.

    ‘’Pour ces maladies, il n’y a pas de programme national pour les aedes. L’aspect financement pose plus de problème’’, a déclaré le docteur Mawlouth Diallo, responsable de zoologie médicale à l’institut Pasteur de Dakar et entomologiste de formation.

    Il prenait part à la 4e réunion annuelle du Réseau ouest africain de surveillance et de lutte contre les aedes. Cette réunion se tient à Dakar de lundi à vendredi, sur le thème du diagnostic et de la génomique pour améliorer le système de surveillance des moustiques vecteurs de ces maladies.

    ‘’Depuis 2009, en plus du paludisme, nous avons d’autres maladies, comme la dengue, le chikungunya, le Zika, la fièvre jaune qui ont commencé à prendre le dessus’’, a relevé le docteur Mawlouth Diallo.

    Il a rappelé que ‘’ces maladies sont non seulement transmises par les anophèles qui transmettent le paludisme, mais aussi par d’autres vecteurs qu’on appelle les aedes’’.

    Cela montre à l’en croire l’importance de prendre en compte l’aspect ressources humaines qui est très important.

    ‘’Pendant longtemps, les entomologistes de l’Afrique étaient essentiellement formés pour lutter contre les vecteurs du paludisme. C’est maintenant qu’on a commencé à former des gens pour mieux former sur les aedes. Dans beaucoup de pays, il y a maintenant des experts qui travaillent dans ce domaine’’, a ajouté le responsable de la zoologie médicale de l’institut Pasteur de Dakar.

    Il a précisé que ‘’ces maladies n’ont ni traitement spécifique, ni vaccin efficace’’, ajoutant que ‘’le contrôle antivectoriel est une des mesures de lutte contre ces maladies’’.

    ‘’Nous butons sur la question du financement. Il s’agit de maladies négligées. C’est pourquoi il faut beaucoup de plaidoyer, parce que les gens connaissent mieux le paludisme [car] il y a un programme national’’, a expliqué l’entomologiste.

    Mawlouth Diallo estime que les stratégies de lutte déployées sont ‘’efficaces’’, indiquant que le problème qui se pose est que ces maladies ont été tout le temps  ‘’négligées’’.  ‘’Il n’y a que le paludisme qui nous mobilisait’’, a-t-il fait remarquer.

     »Maintenant tout le monde a pris conscience qu’au-delà du paludisme, il y a ces maladies qui sont d’intérêt en santé publique mais également en santé vétérinaire. Donc, nous mettons met l’accent sur des moyens de lutte’’, a dit Mawlouth Diallo.

    La mise en place du Réseau ouest africain de surveillance et de lutte contre les aedes a pour but de connaître le comportement de ces vecteurs et de développer des stratégies de contrôle antivectorielle.

    NSS/SKS/ASG/OID

  • SENEGAL-SANTE / La qualité des services sanitaires, « un processus continu et dynamique », selon la DG des établissements sanitaires

    SENEGAL-SANTE / La qualité des services sanitaires, « un processus continu et dynamique », selon la DG des établissements sanitaires

    Dakar, 21 juin (APS) — Le ministère de la Santé et de l’Action sociale travaille à améliorer l’offre de soins dans les établissements sanitaires sénégalais, en ayant conscience que la qualité est le résultat d’un processus « continu et dynamique » dans les services de santé, a déclaré, vendredi, à Dakar, la directrice générale des établissements de santé (DGES), docteur Fatou Mbaye Sylla.

    « La qualité est un processus continu et dynamique, la qualité est transversale », a-t-elle souligné lors d’une conférence de presse organisée par les organisateurs de la 12ᵉ édition des Rencontres hospitalières du Réseau des hôpitaux d’Afrique, de l’Océan indien et des Caraïbes (RESHAOC), prévue du 26 au 28 juin à Dakar.

    Selon docteur Fatou Mbaye Sylla, l’objectif poursuivi en matière de qualité des services de santé, « c’est comment faire pour que les populations se réconcilient avec les structures de santé ».

    « La stratégie qu’on va utiliser, c’est la démarche qualité. Aujourd’hui, tous les efforts qui sont en train d’être faits avec la construction des hôpitaux, la formation et le recrutement du personnel de qualité, seraient peine perdue si la démarche qualité n’est pas respectée », a indiqué la directrice générale des établissements de santé.

    La problématique de la qualité « est au centre des décisions »,  »de la porte de l’hôpital à la morgue », a-t-elle indiqué.

     »Ce sont des procédures et des normes édictées pour l’accueil, la prise en charge, la facturation, l’hospitalisation, les démarches administratives, etc. Si l’un des maillons ne tient pas, c’est tout le processus qui est faussé », a-t-elle expliqué.

    « Certes, il y a des services qui ont été labellisés, mais ce n’est pas suffisant, c’est un long processus qui doit toucher tout le secteur pour qu’il soit ressenti par les populations », a-t-elle relevé, en parlant des efforts déployés par le ministère de la Santé en matière de qualité.

      Il faut, dit-elle, arriver à « standardiser nos pratiques au niveau des hôpitaux ».

    Le directeur de l’hôpital « Dalal Jamm » de Pikine, Moussa Sam Daff, par ailleurs président de l’association sénégalaise des administrateurs des services de santé (ASAS), a également souligné la part selon lui importante de la qualité « dans le travail de tous les jours » des personnels sanitaires.

     »Les hôpitaux sont en train de faire beaucoup de choses que les gens ignorent, et il y a un effort de communication que les hôpitaux doivent faire pour se réconcilier avec les populations », a avancé M. Daff.

     »Sur le plan du plateau technique, l’hôpital sénégalais n’a rien à envier aux hôpitaux des pays de l’espace RESHAOC, mais sur le plan des comportements, des pratiques, il y a des choses à revoir », a-t-il reconnu.

    De fait,  »l’hôpital peut être bon sur les 10 caractéristiques et faillir sur une des caractéristiques, ce qui remet en cause toute la démarche », selon le directeur de l’hôpital « Dalal Jamm ».

    Près de 500 participants sont attendus à la 12ᵉ édition des Rencontres hospitalières du Réseau des hôpitaux d’Afrique, de l’Océan indien et des Caraïbes (RESHAOC), en provenance de la sous-région ouest africaine et de la France.

    NSS/ADL/BK

  • SENEGAL-SANTE / Un universitaire préconise  »un cadre normatif » pour la certification des établissements sanitaires

    SENEGAL-SANTE / Un universitaire préconise  »un cadre normatif » pour la certification des établissements sanitaires

    Dakar, 21 juin (APS) – L’enseignant-chercheur Mamadou Sarr, professeur de physiologie humaine à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, a souligné, vendredi, la nécessité de disposer d’un cadre normatif comme préalable à la certification des établissements sanitaires sénégalais, procédure devant déterminer la qualité de leurs prestations.

    « L’institutionnalisation, c’est la manière de bâtir une infrastructure nationale de la qualité. Il s’agit du cadre normatif en termes de référentiel qualité », a-t-il déclaré.

    Mamadou Sarr prenait part à la conférence de presse organisée par le Réseau des hôpitaux d’Afrique, de l’Océan indien et des Caraïbes (RESHAOC), en prélude à la 12ᵉ édition des Rencontres hospitalières de cette structure.

    Prévue du 26 au 28 juin à Dakar, cette manifestation va porter sur le thème « La certification des établissements de soins : état des lieux de la mise en place de la démarche qualité dans les hôpitaux du RESHAOC ».

    Selon M. Sarr, président du comité scientifique de ces journées, les parties prenantes doivent au préalable s’accorder à  »définir un cadre commun de fonctionnement normalisé en termes d’accueil, d’urgence, de fluidification des actes administratifs, en termes aussi de processus métier ».

    « Le cadre sera élaboré, partagé et accepté par toutes les parties prenantes, y compris les usagers. Après cela, il faut mettre en place une autorité de régulation », a expliqué l’enseignant-chercheur.

    Une fois ces organes de gouvernance de la qualité en place, Mamadou Sarr suggère la création de « comités d’évaluation » dont les membres sont appelés à inspecter les établissements de santé.

    Il a également suggéré la mise en place d’une « commission nationale de certification qualité », en notant qu’une seule direction « ne peut gérer tous ces aspects ». « L’enjeu est beaucoup plus important », a dit le professeur de physiologie humaine.

    Mamadou Sarr signale par ailleurs que dans la conduite des procédures de certification, « il y a des audits blancs, sorte de tests » permettant d’accompagner les établissements.

    « Quand les établissements sollicitent une accréditation, ils assemblent des éléments de preuve probants, produisent des rapports pour ceux qui vont faire l’évaluation », a-t-il précisé.

    « Après les audits blancs, des recommandations sont faites, et c’est à partir de ce moment que la vraie demande d’accréditation est formulée. Il s’ensuit un audit de certification sanctionné positivement ou négativement », a fait savoir M. Sarr.

    L’universitaire conclut : « Une fois accréditée ou certifiée, vous devez poursuivre les efforts parce qu’il y a un audit de suivi de la certification qui est le plus important. Il s’agit d’une condition de renouvellement de la certification ».

    NSS/ADL/BK

  • SENEGAL-SANTE / Drépanocytose : Dalal Jamm espère recourir à l’allogreffe  »d’ici quelque temps »

    SENEGAL-SANTE / Drépanocytose : Dalal Jamm espère recourir à l’allogreffe  »d’ici quelque temps »

    Dakar, 19 juin (APS) – L’allogreffe sera pratiquée  »d’ici peu de temps » pour traiter et guérir les drépanocytaires, notamment les enfants atteints de cette maladies, a confié le chef du service d’hématologie et de greffe de moelle osseuse de l’hôpital « Dalal Jamm » de Guédiawaye, Pr Fatou Samba Ndiaye.

    « Pour le moment, on commence l’autogreffe pour les cancers, mais plus tard, d’ici quelque temps, on va migrer vers l’allogreffe qui est la thérapie qui peut traiter et guérir les drépanocytaires », a-t-elle dit mercredi en prenant part à la Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, commémorée chaque année le 19 juin.

    La Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose vise à sensibiliser davantage le grand public sur la maladie, l’importance du dépistage mais également renseigner sur les possibilités de soins.

    Selon Pr Ndiaye, la greffe de la moelle osseuse est une vraie chance pour les patients enfants souffrant de drépanocytose.

    « On s’est rendu compte que dans le monde, la greffe pouvait guérir 90 % des enfants drépanocytaires. Donc, ce centre qui avait comme objectif de traiter des cancers du sein, va en profiter pour faire des greffes de la moelle osseuse dans le futur », a indiqué la praticienne.

    « Ce n’est pas seulement la greffe de moelle qu’on fera dans ce centre, il y a également les échanges ‘hériditocitaires’ qui est également une thérapie cellulaire pour diminuer au maximum les crises drépanocytaires chez les enfants et même chez les adultes », a ajouté professeur Fatou Samba Ndiaye.

    Mme Ndiaye précise toutefois que cette thérapie nécessite qu’une banque de sang soit disponible à l’hôpital Dalal Jamm. « C’est un plaidoyer que nous faisons, parce que pour faire l’échange ‘héréditocitaire’ qui est mensuelle, on a besoin de sang », a-t-elle souligné.

    « Nous interpellons le ministère de la Santé pour [que l’hôpital Dalal Jamm] puisse au moins disposer de ces kits par la Couverture sanitaire universelle, pour que les drépanocytaires puissent » en bénéficier, a lancé l’hématologue.

    Cela permettrait de parer aux « crises temporelles ». « Nous souhaiterions que nos patients puissent bénéficier des soins gratuits à l’image des autres pathologies chroniques », a insisté Mme Ndiaye en évoquant la cherté de la prise en charge.

    « Un kit coûte en moyenne 150 mille francs CFA. Beaucoup d’efforts ont été faits dans le cadre des dépistages, mais il y a des efforts encore à faire dans la prise en charge », a conclu Fatou Samba Ndiaye.

    Maguèye Ndiaye, président de l’association sénégalaise de lutte contre la drépanocytose, est revenu sur les avantages qu’offre ce centre de prise en charge pour les malades.

    « Nous faisons face à beaucoup de défis. Ce centre de greffe donnera beaucoup d’espoir à nous, malades du sang », a-t-il soutenu, avant de lancer un plaidoyer « pour que les autorités sachent qu’au-delà des douleurs, il y a des possibilités, avec le développement, de trouver des solutions pour aider ces patients », a déclaré M. Ndiaye.

    « Mais nous savons qu’avec la greffe, cela demande un certain moyen, donc raison pour laquelle nous faisons un plaidoyer auprès des autorités pour que la prise en charge des drépanocytaires soit introduite dans la prise en charge de la couverture sanitaire universelle pour alléger l’accès au traitement », a plaidé le président de l’association des malades drépanocytaires.

    NSS/BK/ADL