Auteur/autrice : Ndèye Suzanne Sy

  • SENEGAL-MONDE-ECONOMIE-PERSPECTIVES / Nouveau pacte financier mondial : les conclusions du sommet de Paris mis en exergue à Dakar

    SENEGAL-MONDE-ECONOMIE-PERSPECTIVES / Nouveau pacte financier mondial : les conclusions du sommet de Paris mis en exergue à Dakar

    Dakar, 4 juillet (APS) – Les conclusions du sommet de Paris sur un nouveau pacte financier mondial ont été partagés au cours d’une visioconférence, mardi, à Dakar, dans le but de mettre en évidence la volonté commune des acteurs de doter le monde d’un système financier international plus solidaire.

    Cette réunion par vidéoconférence est consécutive au sommet organisé à Paris, les 22 et 23 juin, sous l’égide du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, en présence de plusieurs dirigeants, dont le président sénégalais, Macky Sall.

    Le sommet de Paris a favorisé des débats au plus haut niveau entre chefs d’État et de gouvernement, responsables d’organisations internationales, ainsi que des représentants de la société civile, de fondations, de fonds d’investissement et du secteur privé.

    Les organisateurs avaient « émis le souhait de bâtir un système financier international plus réactif, plus juste et plus solidaire », selon le site dédié à l’événement.

    Ils attendaient de cette rencontre qu’elle puisse contribuer à bâtir un système devant permettre de « lutter contre les inégalités, de financer la transition climatique et de nous rapprocher de l’atteinte des objectifs du développement durable ».

    Dans ce cadre, il avait été assigné au sommet de Paris l’objectif d’établir les principes des réformes à venir et de fixer une trajectoire devant conduire à « un partenariat financier plus équilibré entre le Sud et le Nord », mais aussi d’ouvrir également la voie à de « nouveaux accords pour lutter contre le surendettement. »

    Selon les organisateurs, cela devrait permettre à davantage de pays d’accéder aux financements dont ils ont besoin pour investir dans le développement durable, « mieux préserver la nature, faire chuter les émissions [de gaz à effet de serre] et protéger les populations contre la crise écologique, là où c’est le plus nécessaire ».

    Concernant les enjeux du nouveau système financier international, le sommet de Paris avait fait valoir que le monde se trouve désormais confronté aux « conditions les plus difficiles depuis des décennies », la dette publique ayant atteint « un niveau sans précédent dans tous les pays », à la suite notamment de la Covid-19, de sorte qu’un tiers des pays en développement et deux tiers des pays à faible revenu présentent aujourd’hui un risque élevé de surendettement.

    S’y ajoutent « la forte augmentation » de l’inflation et le resserrement de la politique monétaire, qui engendrent la volatilité financière et réduisent l’appétence pour le risque.

    Un malheur ne venant jamais seul, la tendance mondiale à la réduction de la pauvreté, observée depuis plusieurs décennies, s’est interrompue, voire inversée, selon la plupart des spécialistes, ce qui entraîne des écarts économiques grandissants à l’échelle mondiale.

    Sur la base de ces considérations, les participants au sommet de Paris ont fait valoir la nécessité d’avancer « avec solidarité et ambition, si nous souhaitons atteindre les ODD (objectifs de développement durable), la neutralité carbone et les objectifs communs de protection de la biodiversité ».

    NSS/BK/ESF

  • SENEGAL-POLITIQUE / Macky Sall décrit les violences de juin comme ‘’un véritable crime organisé contre la nation’’

    SENEGAL-POLITIQUE / Macky Sall décrit les violences de juin comme ‘’un véritable crime organisé contre la nation’’

    Dakar, 3 juillet (APS) — Le président de la République a de nouveau dénoncé, lundi, dans un discours radiotélévisé adressé à la nation, les actes de violence survenus début juin au Sénégal en parlant à ce sujet d’un ‘’véritable crime organisé contre la nation sénégalaise’’.

    ‘’Il s’agit d’un véritable crime organisé contre la nation sénégalaise, contre l’Etat, contre la République et ses institutions’’, a-t-il dit en évoquant ces violences consécutives à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison pour ‘’corruption de la jeunesse’’.

    ‘’Les scènes de violence et de pillage auxquelles nous avons assisté et leur coïncidence avec une cyberattaque contre des sites stratégiques du gouvernement et des services vitaux, dont l’eau et l’électricité, n’ont rien à voir avec une quelconque manifestation politique’’, a soutenu Macky Sall.

    Le chef de l’Etat estime que ‘’l’objectif funeste des instigateurs, auteurs et complices de cette violence inouïe était clair : semer la terreur, mettre notre pays à l’arrêt et le déstabiliser.’’

    ‘’Aucune revendication ne saurait justifier qu’on tue, qu’on diffuse des messages de haine et de violence dans les réseaux sociaux, qu’on saccage et brûle des biens publics et privés’’, a-t-il déclaré, dénonçant une volonté de ‘’plonger notre pays dans les ténèbres de l’obscurantisme’’.

    Macky Sall est revenu en détail sur l’ampleur des destructions dont des moyens de transport, des commerces, des lieux de culte, des consulats, des banques et des ambulances étaient la cible.

    Des universités et des écoles ont été incendiées, a-t-il rappelé, estimant que les auteurs de ces pillages avaient pour objectif d’‘’éteindre la lumière du savoir’’, de ‘’réduire au silence notre élite’’, ainsi que ‘’notre relève scientifique et intellectuelle’’.

    Des événements ‘’particulièrement graves, marqués par une violence sans précédent, occasionnant des morts et des blessés, ainsi que la destruction massive de biens publics et privés’’, a-t-il déploré.

    ‘’Retenue, professionnalisme et sang-froid’’

    Le président de la République ajoute que l’Etat, face à ces ‘’actes inadmissibles’’, est ‘’resté debout’’, que ‘’le peuple sénégalais, attaché à son vivre ensemble, a refusé de tomber dans le piège de cette machination insurrectionnelle aux antipodes des valeurs démocratiques’’.

    Macky Sall dit renouveler son soutien et son ‘’entière confiance [aux] forces de défense et de sécurité dont la retenue, le professionnalisme et le sang-froid ont permis d’éviter un bilan plus lourd’’.

    Selon le ministère de l’Intérieur, 16 personnes ont été tuées dans les violentes manifestations survenues à la suite de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.

    L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a fait état, pour sa part, de 23 morts.

    Pastef-Les patriotes, le parti politique de M. Sonko, affirme que 29, voire 30 personnes ont péri dans ces manifestations survenues du 1ᵉʳ au 3 juin.

    Le leader de Pastef-Les patriotes et maire de Ziguinchor (sud) était jugé pour viol et menaces de mort sur la demoiselle Adji Sarr.

    Selon M. Sonko, ‘’presque 700’’ personnes, dont des militants de l’opposition, ont été arrêtées pour leur participation présumée aux violences survenues après sa condamnation par la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar.

    Le procureur de la République, Abdou Karim Diop, a annoncé mi-juin l’arrestation à Dakar de 410 personnes soupçonnées d’avoir pris part aux violentes manifestations.

    NSS/BK/ESF

  • SENEGAL-POLITIQUE / ‘’Nous ferons toute la lumière sur ces événements’’, dit Macky Sall des récentes violences politiques

    SENEGAL-POLITIQUE / ‘’Nous ferons toute la lumière sur ces événements’’, dit Macky Sall des récentes violences politiques

    Dakar, 3 juil (APS) – Les pouvoirs publics vont poursuivre les enquêtes pour faire « toute la lumière » sur les récentes violences politiques à l’origine de la mort de plusieurs personnes, début juin, a assuré lundi le président de la République, Macky Sall.

    « Je redis avec fermeté que les auteurs, les commanditaires et les complices répondront de leurs actes inqualifiables devant la justice. En attendant, les enquêtes se poursuivent. Nous ferons toute la lumière sur ces événements et sur les forces occultes qui veulent ébranler notre pays », a-t-il soutenu.

    « Pour ma part, j’affirme ici que je ne transigerai pas avec des fossoyeurs de la nation, de l’État, de la République. Ce serait trahir mon serment constitutionnel », a-t-il ajouté dans un discours retransmis par la Radiotélévision sénégalaise (RTS, publique).

    Le chef de l’État a exprimé sa « profonde compassion » et sa « solidarité aux victimes de ces actes criminels qui ont perdu leurs biens, fruits d’années d’investissement, de labeur et d’efforts quotidiens ».

    « Je pense également à toutes celles et tous ceux plongés aujourd’hui dans la détresse, parce que leurs emplois sont perdus ou menacés. C’est le Sénégal qui se lève tôt, qui travaille dur toute la journée et qui se couche tard qui est ainsi atteint », a poursuivi Macky Sall.

    « Je demande solennellement aux citoyens, aux leaders d’opinion, à toutes les forces vives de la nation, politiques et apolitiques, soucieux de la sauvegarde des valeurs démocratiques, de la paix, de la sécurité et de la stabilité de notre pays, de soutenir sans réserve l’action de l’État pour mettre en échec le projet pernicieux de déstabilisation du Sénégal », a-t-il déclaré.

    « Il n’y a point d’indifférence et de neutralité possibles »

    Le président de la République estime que « lorsque la paix, la sécurité et la stabilité de la patrie sont à ce point menacées, il n’y a point d’indifférence et de neutralité possibles ». « Au regard de cette situation sans précédent, j’ai demandé au gouvernement de faire un bilan exhaustif des pertes et d’examiner les voies et moyens d’assister les familles des victimes, ainsi que les personnes et entités ayant subi des préjudices. »

    Macky Sall parle ainsi des violences consécutives à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », le 1ᵉʳ juin.

    Selon le ministère de l’Intérieur, 16 personnes ont été tuées dans ces violentes manifestations, l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International faisant état, pour sa part, de 23 morts.

    Pastef-Les patriotes, le parti politique d’Ousmane Sonko, affirme que 29, voire 30 personnes ont péri dans ces manifestations survenues du 1ᵉʳ au 3 juin.

    Ousmane Sonko était jugé pour viol et menaces de mort sur la demoiselle Adji Sarr.

    Selon M. Sonko, « presque 700 » personnes, dont des militants de l’opposition, ont été arrêtées pour leur participation présumée aux violences survenues du 1ᵉʳ au 3 juin, après sa condamnation par la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar.

    Le procureur de la République, Abdou Karim Diop, a annoncé mi-juin l’arrestation à Dakar de 410 personnes soupçonnées d’avoir pris à ces violentes manifestations.

    NSS/ESF/BK

  • SÉNÉGAL-ECONOMIE-BUDGET / Recettes budgétaires : 1 763,6 milliards FCFA enregistrés à la date du 22 juin (ministre)

    SÉNÉGAL-ECONOMIE-BUDGET / Recettes budgétaires : 1 763,6 milliards FCFA enregistrés à la date du 22 juin (ministre)

    Dakar, 26 juin (APS) – Le budget 2023 se présente sous de bons auspices, avec, au 22 juin, des recettes de 1 763,6 milliards FCFA contre 1 544 milliards FCFA au 22 juin 2022, soit une hausse en glissement annuel de 219,6 milliards FCFA (14,2% en valeur relative), a indiqué, lundi, le ministre des finances et du budget.

    S’exprimant devant les députés lors du débat d’orientation budgétaire, Mamadou Moustapha Ba a ajouté que les dépenses du budget général s’établissaient à 1 260,2 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 49% par rapport aux crédits ouverts, en ligne avec les prévisions.

    Il a signalé que les dépenses de personnel exécutées au 22 juin 2023 s’élevaient à 636,7 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 50% des crédits ouverts.

    Le ministre a rappelé que ‘’l’ensemble des engagements de l’Etat au titre des accords avec les partenaires sociaux, ainsi que les différentes mesures de revalorisation des salaires dans la Fonction publique, sont parfaitement pris en charge, notamment pour les échéances qui devaient être intégrées en 2023.

    Selon M. Ba, ‘’le montant total des paiements effectués par le Trésor public au 22 juin 2023 se chiffre à 3 630,63 milliards FCFA contre 2 568,04 milliards FCFA au 22 juin 2022, soit une hausse de 630,63 milliards FCFA (24,6% en glissement annuel)’’.

    Il a précisé que ces paiements se déclinaient en pensions et salaires (587,74 milliards FCFA contre 433,47 milliards FCFA au 22 juin 2022), soit 153 milliards FCFA de dépenses en plus ; autres dépenses (2610,93 milliards FCFA contre 2 134,57 milliards FCFA au 22 juin 2022, soit 476 milliards FCFA de plus que pour l’année passée, à la même date).

    Le ministre a annoncé que les projections budgétaires pour le reste de l’année tablaient sur ‘’le respect des indicateurs ci-après : cible de déficit budgétaire : 4,9% du PIB ; plancher des recettes fiscales hors recettes hydrocarbures : 3 514 milliards FCFA ; plafond des restes à payer (liquidations non payées) : 40 milliards FCFA ; niveau des dépenses sociales : 40% ; plafond de la valeur actuelle des nouveaux emprunts extérieurs du secteur public : 2 326,2 milliards FCFA’’.

    NSS/AB/OID

  • SENEGAL-ECONOMIE / Un programme de 1150 milliards de francs Cfa soumis au Fmi (ministre)

    SENEGAL-ECONOMIE / Un programme de 1150 milliards de francs Cfa soumis au Fmi (ministre)

    Dakar, 26 juin (APS) – Le ministre des finances et du budget a annoncé, lundi, que le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) était en train d’étudier un nouveau programme du Sénégal devant mobiliser 1150 milliards FCFA.

    ‘’Au moment où se déroule cette session, et c’est une très heureuse coïncidence, le dossier du Sénégal est en train d’être examiné par le Conseil d’administration du FMI, pour la conclusion d’un nouveau programme articulé autour des 4 piliers’’, a dit Mamadou Moustapha Ba lors du débat du débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale.

    Il a expliqué que ces piliers sont : le renforcement de la gestion des finances publiques ; le renforcement de la gouvernance financière et de la transparence ; la réalisation d’une économie plus résiliente et inclusive et le renforcement de la résilience aux changements climatiques.

    Mamadou Moustapha Ba a souligné que l’un des enjeux de ce programme est la possibilité pour le Sénégal ‘’de mobiliser ces ressources (…) à des coûts très favorables, sans incidence sur (son) endettement, pour la couverture des déficits des budgets de 2023, 2024, 2025, dans un contexte de resserrement des crédits sur les marchés’’.

    Selon lui, ‘’l’accord conclu avec le FMI traduit, si besoin était encore, la confiance dont jouit notre pays auprès de la communauté financière internationale’’.

    ‘’Et cette confiance n’est pas le fruit du hasard. Elle récompense la rigueur et la clairvoyance dont notre pays fait preuve dans la gestion de ses finances publiques’’, a-t-il salué.

    Le ministre a annoncé une croissance de l’économie en progression de 7,8% en moyenne sur la période 2024-2026.

    S’agissant des prix, M. Ba a indiqué que l’inflation devrait être mieux contenue, et s’établirait en moyenne à 2,8% entre 2024 et 2026, soit en dessous du seuil de 3% fixé dans le cadre de la
    surveillance multilatérale de l’UEMOA.

    Il a ajouté que sur la période triennale, ‘’’les prévisions de ressources évaluées à 17 290,50 milliards FCFA, sont revues à la hausse de 29,03% en valeur relative par rapport au précédent Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle ».

    Concernant les charges, elles se situent à 19645,98 milliards FCFA, soit une hausse de 19,76% en valeur relative, a dit le ministre.

    NSS/OID

  • AFRIQUE-SENEGAL-RECHERCHE / Le continent dans le besoin d’une masse plus importante de chercheurs (experts)

    AFRIQUE-SENEGAL-RECHERCHE / Le continent dans le besoin d’une masse plus importante de chercheurs (experts)

    Dakar, 23 juin (APS) – Le continent africain ne peut compter que sur une faible masse de chercheurs pour mener des études d’impact pouvant répondre aux aspirations des populations africaines, a regretté, vendredi, à Dakar, le directeur de l’African Population and Health Reaserch Center (APHRC), Cheikh Faye.

    « La dernière étude que nous avons menée fait état de 100 à 120 chercheurs pour un million d’habitants, alors que les pays développés sont à 3.000 voire 4.000 chercheurs pour un million d’habitants », a-t-il déclaré en marge d’un panel portant sur le thème : « Développement et décolonisation de la recherche dans le contexte francophone. »

    « On peine à mettre 1% de nos budgets dans la recherche. Dans ces conditions, comment allons-nous mettre nos jeunes dans la recherche ? », s’est-il interrogé, en soulignant que les ressources financières dédiées à la recherche en Afrique « sont cadrées et difficiles d’accès ».

    L’Afrique a besoin d’une « masse critique de chercheurs » pour répondre aux aspirations de ses populations, et pour y arriver, il est nécessaire de « briser les barrières linguistiques », a plaidé le responsable de l’African Population and Health Reaserch Center.

    Il note qu’à ce sujet, trois points ont été mis en exergue, dont « l’absence de culture de la demande à faire des recherches », ajoutant que dans la plupart des cas, ce sont les pouvoirs publics qui « font la demande et qui définissent un agenda ».

    « Le deuxième point, c’est la création d’un environnement propice à la recherche. Une chose est de parler de l’Afrique, mais il faut que ce soit fait par des Africains », a dit M. Faye, avant de pointer le troisième point, qui concerne le mécanisme de la gouvernance. « Il faut, dit-il, des mécanismes qui puissent garantir la qualité de la recherche et le respect des procédures d’éthique et les standards ».

    De l’avis du chercheur sénégalais Mary Teuw Niane, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, « il est important d’avoir une masse critique de chercheurs de qualité ». Sinon, « il sera très difficile de faire de la recherche ».

    Il déplore une démarche « hyper élitiste » des universités africaines dans la publication des résultats de leurs recherches. « C’est rare même de voir certaines publications », a relevé M. Niane, mathématicien de formation et ancien recteur de l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, la deuxième université publique sénégalaise.

    S’y ajoute que « le nombre de publications est faible par rapport à la possibilité de publier. Ce qui affaiblit les pays francophones ». De même juge-t-il « capital » le choix des thèmes de recherche. « Cela fait partie de la décolonisation. Il faut des thèmes qui nous mettent au cœur de la science », a insisté Mary Teuw Niane.

    « On choisit souvent des thèmes périphériques à la science », note-t-il par ailleurs, avant de proposer aux chercheurs d’orienter leurs travaux vers « des questions de fond, comme la biologie moléculaire, le numérique », etc.

    Le mathématicien sénégalais considère qu’il est « important de ne pas être absent des grands enjeux comme les changements climatiques ou l’érosion côtière qui impactent la vie de nos citoyens ». « On ne peut pas faire de la recherche en s’enfermant entre Africains. Il faut qu’on accepte entre médiocres de s’autoévaluer », a-t-il plaidé.

    « C’est dans ce type de relations qu’on pourra développer la recherche et par ricochet nos pays », a fait valoir Mary Teuw Niane. Il a en outre invité les États africains à motiver davantage les chercheurs pour limiter la fuite des cerveaux et leur permettre de se mettre au service de leurs pays.

    NSS/BK/ASG/MTN

  • SENEGAL-AFRIQUE-RECHERCHE / Recherche en Afrique : Mary Teuw Niane prône une mutualisation des financements

    SENEGAL-AFRIQUE-RECHERCHE / Recherche en Afrique : Mary Teuw Niane prône une mutualisation des financements

    Dakar, 23 juin (APS) – L’universitaire et homme politique sénégalais, Mary Teuw Niane, a invité les pays africains à aller vers une mutualisation des financements, en vue notamment de favoriser une  »politique mixte » d’équipement des laboratoires et instituts de recherche devant  »porter le développement de l’Afrique ».

    Par exemple,  »si le Burkina, le Mali et le Sénégal s’y mettaient, les chercheurs de ces pays pourraient circuler et participer au développement de leur pays », a martelé M. Niane.

    L’ancien ministre en charge de l’Enseignement supérieur au Sénégal a fait ce plaidoyer lors d’un un panel tenu à Dakar sur le thème ‘’Développement et décolonisation de la recherche en Afrique ».  A l’initiative de l’African Population and Health Research Center (APHRC), cette rencontre entre dans le cadre de l’organisation des festivités marquant le 20-ème anniversaire de l’APHCR, précisent les organisateurs. Ils parlent également d’une occasion pour  »réfléchir sur notre parcours, nos succès et nos défis dans la poursuite de notre mission de transformer les vies en Afrique grâce à la recherche ».

     »Il faut faire fonctionner les laboratoires, les doter d’équipements avec des équipes mixtes », a encore fait valoir l’universitaire, se désolant toutefois du fait que malgré les chercheurs dont dispose l’Afrique,  »l’on continue à envoyer certaines analyses dans des des laboratoires à l’étranger ».

    Mary Teuw Niane est convaincu que cette  »mutualisation » devrait permettre de résoudre  »la faiblesse des moyens financiers alloués à la recherche par beaucoup de pays africains.

    Il a également fait le lien entre l’indisponibilité de laboratoires adéquats sur le continent et le phénomène des spécialistes africains qui ont tendance à aller vers les universités européennes et en Amérique du nord pour plus de perspectives professionnelles.

    La perte de la faculté d’orienter

     »Si l’Etat ne met pas les moyens, nous assisterons à une dispersion des chercheurs », a averti M. Niane, disant constater que  »les centres de recherche (en Afrique) ont perdu beaucoup de leur capital humain ».

     »Les instruments manquent pour faire de la recherche. C’est un problème au niveau de nos pays, surtout francophones (…) où vous verrez rarement un Etat qui a un ministère exclusivement dédié à la recherche », déplore le panéliste.

    Mary Teuw Niane a aussi fustigé  »le manque d’articulation » entre innovation, recherche et développement.

    La sociologue Maréma Touré Thiam a pour sa part relevé une  »vassalisation de la pensée africaine », inhérente, selon elle, à  »une invisibilité des savoirs africains ».

     »L’Afrique, en perdant la souveraineté avec la colonisation, a perdu certainement quelque chose de très important. Il s’agit de la faculté d’orienter », a fait observer la sociologue.

    En cela, préconise Maréma Touré Thiam,  »il nous faut un nouveau narratif et réinventer le récit africain sur le savoir africain ».

    NSS/SMD/ASG/ADC