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  • SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le communiqué du Conseil des ministres du 13 mars 2024

    SENEGAL-GOUVERNEMENT / Le communiqué du Conseil des ministres du 13 mars 2024

    Dakar, 13 mars (APS) – Le Conseil des ministres s’est tenu ce mercredi 13 mars 2024 au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Macky SALL.

    A l’entame de sa communication, le Président de la République a adressé ses chaleureuses félicitations au Premier Ministre M. Sidiki Kaba nommé le 06 mars 2024.

    Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, félicité et encouragé les ministres reconduits et les ministres entrants du Gouvernement resserré mis en place le vendredi 08 mars 2024.

    Le Président de la République a également rappelé aux ministres l’importance institutionnelle du Gouvernement, son rôle prépondérant dans la mise en œuvre de la Politique de la nation qu’il a déterminée.

    En outre, le Chef de l’Etat a rappelé aux ministres le caractère collégial et solidaire de l’institution gouvernementale, avant de les inviter à cultiver, à chaque instant, les valeurs de la République, dont la loyauté reste le fondement.

    Dans ce contexte électoral, le Président de la République a demandé au Premier Ministre et aux membres du Gouvernement d’assurer une bonne organisation de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 et de poursuivre, dans la diligence et l’efficacité, en rapport avec le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, la gestion cohérente et soutenable des projets sectoriels et programmes ministériels conformément au PAP III du Plan Sénégal Emergent (PSE) et aux orientations fixées.

    Le Chef de l’Etat a, enfin, demandé au Premier Ministre de veiller avec les membres du Gouvernement au fonctionnement régulier des services publics durant la période de la campagne électorale.

    Poursuivant sa communication sur l’avènement du ramadan et la veille stratégique sur les prix et la disponibilité des produits, le Président de la République a adressé ses chaleureuses félicitations à la Oumah Islamique en ce début du mois béni de Ramadan.

    En cette période de prières et de ferveur religieuse, le Chef de l’Etat a prié pour un Sénégal de paix, de stabilité et de prospérité dans la solidarité.

    Le Président de la République a également demandé au Gouvernement, notamment au Ministre en charge du Commerce et de la Consommation, de veiller à l’approvisionnement correct des marchés en denrées et produits essentiels à des prix accessibles aux consommateurs.

    Le Chef de l’Etat a saisi l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits des consommateurs, ce 15 mars, pour féliciter les personnes et associations qui travaillent aux côtés de l’Etat, afin d’améliorer la protection des consommateurs et la qualité des produits mis à la consommation.

    Revenant sur l’émergence du pôle urbain de Diamniadio et la maitrise stratégique de son aménagement et de son habitat, le Président de la République s’est félicité du lancement le jeudi 07 mars, des travaux du projet «Diamond Green City», qui vont consolider la vocation de Diamniadio dans la transformation de l’espace urbain et le déploiement du programme 100.000 logements.

    Dans cette perspective, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République et au Délégué général à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose, de finaliser un livre-bilan des projets publics et privés réalisés durant ces dix (10) années au niveau du Pôle urbain de Diamniadio.

    Le Président de la République a, également, rappelé au Ministre des Collectivités territoriales, au Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique et au Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République et au Délégué général à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose, de finaliser le nouveau statut administratif du Pôle urbain de Diamniadio.

    Abordant la relance et le développement de l’artisanat national, le Chef de l’Etat a remercié et félicité les artisans du Sénégal, tous corps de métier confondus, pour leur savoir-faire et leurs efforts significatifs dans le cadre de l’émergence du Sénégal, suite à l’audience qu’il a accordée ce 12 mars 2024 à une délégation de l’Union nationale des Chambres des métiers du Sénégal.

    Le Président de la République a demandé au Premier Ministre et aux Ministres en charge des Finances, de l’Artisanat et du Commerce, ainsi qu’à l’ensemble des dispositifs d’encadrement et de financement de l’Etat (APDA, 3FPT, DER/FJ, FONGIP…) de renforcer les ressources destinées aux acteurs du secteur, en vue d’accroitre la contribution de l’Artisanat : (i) au développement de l’apprentissage et de l’insertion des jeunes ; (ii) à la création de richesses et d’emplois sur l’étendue du territoire national.

    Le Chef de l’Etat a, en outre, invité le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan et le Ministre de la Formation professionnelle à présenter la situation d’exécution globale et les perspectives du Projet sur l’Amélioration de l’Employabilité des Jeunes par l’Apprentissage non- formel (PEJA).

    Le Président de la République a souligné, par ailleurs, l’urgence de poursuivre les actions de modernisation des Chambres des métiers et des espaces de production et de commercialisation des produits artisanaux dans les régions avec l’évolution vers la création de zones de productions artisanales régionales et départementales (ZOPAR et ZOPAD).

    Le Chef de l’Etat a également demandé au Premier Ministre d’examiner les voies et moyens de consacrer une journée dédiée à l’Artisanat pour célébrer le talent et le savoir-faire de nos artisans.

    Enfin, le Chef de l’Etat a demandé la mise en place rapide d’un Fonds de Financement de l’Artisanat (2FA) et de soutenir, à travers un Accord-cadre consensuel, l’implication notable des artisans dans la territorialisation de l’exécution de la commande publique en ce qui concerne les tenues scolaires, les table-bancs et le mobilier de bureau des structures publiques.

    Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat est revenu sur les sujets suivants :

    • le vote de la loi d’amnistie, l’apaisement et la stabilité nationale, en demandant au Gouvernement de procéder sans délais, à l’application de la loi portant amnistie dès sa promulgation, pour la consolidation de notre volonté commune de réconciliation nationale, indispensable à l’accélération de la marche résolue du Sénégal vers l’émergence ;
    • la consolidation de la paix et le développement durable de la région naturelle de Casamance, en demandant au Gouvernement d’accentuer le désenclavement de la région naturelle de Casamance, notamment l’accélération de la finalisation de la RN4 (route Sénoba–Ziguinchor), la réalisation d’infrastructures socioéconomiques de base (routes, pistes, écoles, structures sanitaires), dans certaines zones et d’appuyer la réinsertion sociale des populations de retour dans leurs localités.

    A cet effet, le Président de la République a réitéré ses instructions relatives à la reprise, courant mars 2024, des liaisons maritimes Dakar-Ziguinchor, ainsi que sa détermination constante à œuvrer avec toutes les parties prenantes pour une paix définitive et un développement économique et social durable des régions administratives de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.

    Dans sa communication, le Premier Ministre a exprimé sa profonde gratitude au Chef de l’Etat pour la confiance qu’il a voulu placer en sa personne pour conduire l’action gouvernementale. Le Premier Ministre a également félicité l’ensemble des ministres qui ont bénéficié de la confiance du Président de la République.

    AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES

    • le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
    • le Ministre de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire a fait une communication sur le suivi de la campagne de commercialisation de l’arachide 2023/2024, la campagne de contre saison froide 2023/2024, les exportations de produits horticoles et le matériel agricole ;

    AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES

    Le Conseil a examiné et adopté :

    • le projet de décret fixant les tarifs du BRT ;
    • le projet de décret modifiant le décret n° 2006-289 du 03 avril 2006 portant approbation des statuts de l’Académie des Sciences et Techniques du Sénégal devenue Académie nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS).

    AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

    Le Président de la République a pris les décisions suivantes :

    • Monsieur Abdoulaye SAMB, Inspecteur Principal du Trésor, est nommé Secrétaire général du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, en charge des Finances et du Budget ;
    • Monsieur Alle Nar Diop, Inspecteur Principal du Trésor, est nommé Secrétaire général du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, en charge de l’Economie, du Plan et de la Coopération ;
    • Monsieur Fary SEYE Administrateur civil principal, est nommé Secrétaire général du Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ;
    • Madame Khady DIOP MBODJI, Inspecteur de l’Education de classe exceptionnelle, est nommée Secrétaire général du Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en charge de l’Education nationale ;
    • Monsieur Diène NDIAYE, Ingénieur des pêches et de l’aquaculture, est nommé Secrétaire général du Ministère du Tourisme et des Sports, en charge du Tourisme ;
    • Monsieur Paul DIONNE, Administrateur Civil de classe exceptionnelle est nommé Secrétaire général du Ministère du Tourisme et des Sports, en charge des Sports ;
    • Monsieur El Hadj Ndiogou DIOUF, Economiste, est nommé Secrétaire général du Ministère de la Femme, de la Famille, de l’Equité et du Développement communautaire ;
    • Monsieur Fodé FALL, Administrateur civil, précédemment Directeur de Cabinet du Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition écologique, est nommé Secrétaire général du Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition écologique, en remplacement de Monsieur Amadou Lamine GUISSE, appelé à d’autres fonctions ;
    • Monsieur Habib Léon NDIAYE, Administrateur civil, précédemment Secrétaire général du Ministère de la Culture et du Patrimoine historique, est nommé Secrétaire général du Ministère de la Culture, des Industries créatives, du Patrimoine historique et des Loisirs ;
    • Monsieur Ousmane THIONGANE, titulaire d’un Master 2 en Droit, Communication, Marketing et Numérique, est nommé Président de la Commission des Données personnelles (CDP), en remplacement de Madame Awa NDIAYE ;
    • Monsieur Oumar BA, Expert en Décentralisation et en Développement territorial, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale de Gestion du Patrimoine du Train Express Régional (SENTER SA) ;
    • Madame Mame Marie Ousmane NDIAYE, Architecte d’intérieur, est nommée Directeur du Paysage et des Espaces verts urbains au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique ;
    • Madame Madeleine DIOUF SARR, Biologiste, ingénieur environnementaliste, est nommée Directeur du Changement climatique, de la Transition écologique et des Financements verts au Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition écologique.
    • Monsieur Baba DRAME, Environnementaliste, est nommé Directeur de la Réglementation environnementale et du Contrôle au Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition écologique.

    Fait à Dakar, le 13 mars 2024

    Le Ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes Entreprises, Porte-parole du Gouvernement, Abdou Karim FOFANA

    MTN/SMD/NSS/BK

     

  • SENEGAL-ELECTION-JUSTICE / La Cour suprême examine les requêtes en annulation des décrets régissant l’organisation de la présidentielle du 24 mars, vendredi

    SENEGAL-ELECTION-JUSTICE / La Cour suprême examine les requêtes en annulation des décrets régissant l’organisation de la présidentielle du 24 mars, vendredi

    Dakar, 13 mars (APS) – La Cour suprême va examiner en audience publique, vendredi, à partir de 9 h 30, les requêtes en référé pour excès de pouvoir contre les décrets fixant la date de l’élection présidentielle du 24 mars, convoquant le corps électoral et déterminant la durée de la campagne électorale pour le scrutin, a appris l’APS de source judiciaire.

    Cette requête en référé émane notamment de Lamine Thiam, Karim Meissa Wade, Saliou Dieng, Magatte Sy, et Mayoro Faye, des membres du Parti démocratique sénégalais (PDS), une formation politique opposée à la tenue de l’élection présidentielle le 24 mars au motif que son candidat a été injustement écarté de la course.

    Ces membres du Parti démocratique sénégalais ont introduit lundi un recours devant la Cour suprême pour demander l’annulation des décrets régissant l’organisation de l’élection présidentielle du 24 mars prochain, pour excès de pouvoir.

    Dans leur requête, les concernés visent le décret 2024-690 du 6 mars 2024 fixant la date de la prochaine élection présidentielle, le décret 2024-691 du 6 mars 2024 portant convocation du corps électoral et le décret 2024-704 du 7 mars 2024 fixant la période de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 24 mars prochain.

    Ils estiment que les décrets susvisés, ‘’méritent amplement annulation parce que violant l’article LO 137 du code électoral qui dispose que les électeurs sont convoqués par décret publié au moins quatre-vingt jours avant le premier tour du scrutin”.

    Selon eux, ces décrets  violent également l’article LO 129 du même code qui prévoit que ‘’la campagne en vue de l’élection du président de la république est ouverte vingt et un jours avant le premier jour du scrutin”.

    ‘’En convoquant le corps électoral 15 jours avant le premier tour du scrutin alors que la loi électorale impose un délai minimum de 80 jours, de même, en ouvrant la campagne en vue de l’élection présidentielle pour une période de 15 jours alors que la loi électorale impose un délai de 21 jours, les décrets attaqués violent les textes visés au moyen et encourent l’annulation”, font-ils valoir.

    De l’arrêt de la Cour suprême à l’issue de cette audience en référé du vendredi pourrait dépendre la poursuite du processus électoral devant déboucher sur la tenue le 24 mars du premier tour de l’élection présidentielle, alors que la campagne électorale bat son plein à travers le pays.

    AKS/MTN/ASG

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Boubacar Camara, un expert sans frontières en quête d’une consécration suprême

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Boubacar Camara, un expert sans frontières en quête d’une consécration suprême

    Dakar, 13 mars (APS) – Le fonctionnaire aux nombreuses casquettes Boubacar Camara, après des années passées à conseiller les dirigeants, au Sénégal et à l’étranger, aspire maintenant à tenir les rênes de son pays. 

    M. Camara, l’un des 19 candidats à l’élection présidentielle sénégalaise du 24 mars, a exercé plusieurs métiers et de hautes fonctions : soldat, officier de la marine marchande et expert maritime, contrôleur et inspecteur des douanes, directeur général des douanes, inspecteur général d’État, consultant international et avocat. 

    Prenant goût à la politique, Kamah – son surnom – crée en 2016 le mouvement ‘’Génération Y’’ et aspire à diriger le Sénégal. ‘’Je suis entré en politique pour contribuer de manière engagée. J’ai contribué en tant que fonctionnaire. J’ai soufflé dans l’oreille de beaucoup d’hommes politiques, y compris des chefs d’État, qui m’ont dit que c’était bien’’, déclare Boubacar Camara lors d’un débat organisé par Nubianlane, ‘’un cercle de réflexion sur les problématiques de développement en Afrique’’, basé à Dakar. 

    ‘’Nous estimons que l’exploitation de nos ressources naturelles n’est pas judicieuse’’, soutient M. Camara, dont la candidature à l’élection présidentielle de 2019 a été rejetée à cause d’un nombre de parrains insuffisant. 

    Mars 2024. L’homme de 65 ans revient à la charge et figure parmi les 20 prétendants – sur 93 dossiers de candidature déposés au Conseil constitutionnel – autorisés à briguer les suffrages des Sénégalais. 

    Né à Dakar, Kamah a passé son enfance entre la Sicap Rue 10 et Grand-Yoff, un quartier de la banlieue. C’est dans cette ville qu’il décroche un baccalauréat scientifique, le sésame qui lui ouvre les portes de la marine marchande, et devient officier, puis expert maritime. 

    En vingt ans, Boubacar Camara gravit les échelons des douanes sénégalaises, du grade d’agent breveté aux fonctions de directeur général. 

    L’année 2000 a été prodigieuse dans sa carrière. Quelques jours avant sa nomination au poste de directeur général des douanes par le tout nouveau président de la République, Abdoulaye Wade, l’ancien soldat est admis au concours professionnel de la prestigieuse Inspection générale d’État (IGE). Mais il rejoindra ce corps d’élite en 2004 et la quitte deux ans plus tard en prenant une disponibilité pour se lancer dans le conseil de sociétés privées, d’administrations douanières en Afrique et de sociétés internationales de contrôle. 

    Sollicité de part et d’autre, M. Camara quitte définitivement l’Inspection générale d’État au milieu des années 2010 en anticipant  sa retraite de huit ans.

    ‘’On ne peut pas comprendre notre programme ‘Tabax’, construire en langue wolof, sans comprendre notre conception du ‘jengu’, c’est-à-dire le refus de l’utilisation de l’État comme instrument d’enrichissement personnel’’, déclare le candidat du Parti de la construction et de la solidarité (PCS/Jengu Tabax), ajoutant : ‘’Nous sommes engagés pour un sursaut salvateur. Il y a beaucoup de désordre dans […] les institutions sénégalaises.’’ 

    ‘’Nous ne pouvons plus rester le fonctionnaire qui donne des conseils’’, soutient-il, dénonçant ‘’la politisation des institutions’’ du pays. 

    Le docteur en droit de l’université Pierre-Mendès-France de Grenoble (France), cofondateur de deux instituts supérieurs de formation, fait partie des concepteurs d’une application de collecte électronique des documents, le célèbre système Orbus 2000, un complément de Gaïndé 2000. Deux outils qui ont valu beaucoup de satisfaction aux douanes sénégalaises.

    Titulaire d’un certificat d’aptitude à la profession d’avocat, M. Camara est membre du barreau de Paris depuis 2008. À la fin de la décennie 2000-2010, il entame une collaboration avec le ministre Karim Wade, le fils du président de la République, en exerçant les fonctions de secrétaire général du département ministériel de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Énergie. Durant la même période, le multicarte Boubacar Camara préside le conseil d’administration de la compagnie Sénégal Airlines. 

    Au milieu des années 2010, le théoricien de la philosophie politique ‘’jengu tabax’’ (se retrousser les manches, au service du pays) se reconvertit dans l’immobilier, en même temps qu’il conseille des groupes internationaux et des pays africains dans les domaines de l’énergie solaire, des hydrocarbures, du partenariat public-privé, de la douane, du commerce international et de l’investissement direct en Afrique. 

    Boubacar Camara, président du conseil d’administration de Sococim Industries, l’un des principaux fabricants de ciment du pays, en démissionne après six ans, s’engage en politique et crée le mouvement ‘’Jengu Ngir Jëriñ Senegaal’’ en mai 2018, puis le PCS/Jengu Tabax en avril 2019. 

    Secrétaire général d’un cabinet international d’architecture depuis près de cinq ans, il a conseillé pendant plusieurs années la République démocratique du Congo en matière de ‘’structuration des financements’’ et a été directeur général adjoint des douanes du Bénin. Pendant deux ans.

    ‘’Cette mission exercée en tant que Sénégalais et ancien directeur général des douanes de mon pays est un exemple de solidarité à l’actif du président de la République, Patrice Talon, qui a très tôt compris que l’expertise n’a pas de frontières’’, écrit Kamah en annonçant, en novembre 2023, la fin de sa collaboration avec les autorités béninoises. 

    Au cours des cinq dernières années, Boubacar Camara a mené une vie politique très active. Le fonctionnaire devenu opposant a exercé les fonctions de superviseur général de la campagne électorale d’Ousmane Sonko en 2019, après le rejet de sa propre candidature par le Conseil constitutionnel. Entre-temps, il a soutenu la coalition Jotna dirigée par M. Sonko, avec lequel il fonde (avec d’autres leaders politiques) Yewwi Askan Wi, une coalition qu’il quittera après l’échec de sa liste à l’élection du conseil municipal de Grand-Yoff. 

    Pour les élections législatives de 2022, Boubacar Camara lance sans succès la coalition ‘’Tabax Jotna’’ et le Plan Buddi. Il publie ensuite, chez L’Harmattan Sénégal, son ‘’livre-programme’’ intitulé ‘’Construire le Sénégal du futur’’ (300 pages). Dans l’ouvrage figure un chapitre de 80 pages titré ‘’Mettre de l’ordre’’ !  

     ESF/AKS/ASG/ADL

  • SENEGAL-SOCIETE / Huit morts dénombrés dans un accident de la circulation survenu à Kédougou (source sécuritaire)

    SENEGAL-SOCIETE / Huit morts dénombrés dans un accident de la circulation survenu à Kédougou (source sécuritaire)

    Kédougou 13 mars (APS) – Une collision entre un camion et un véhicule dit  »7 places » a fait, mercredi, huit morts dont un nourrisson et quatre blessés, a appris l’APS de sources sécuritaire et hospitalière.

    L’accident s’est produit aux environs de 10 h à sept kilomètre du village de Bembou, sur la route de Sabodala, dans le département de Saraya.

    Les éléments de la brigade des sapeurs-pompiers se sont rendus sur les lieux pour transférer les blessés à l’hôpital régional Amat Dansokho.

    PID/OID

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Habib Sy, le candidat qui  »ne brigue pas » la magistrature suprême

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Habib Sy, le candidat qui  »ne brigue pas » la magistrature suprême

    Dakar, 13 mars (APS) – Habib Sy, homme politique sénégalais, plusieurs fois ministre sous le règne de l’ancien président Abdoulaye Wade, figure sur la liste des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel vraisemblablement au nom et pour le compte du projet politique de l’opposant Ousmane Sonko.

    Sans faire partie de la formation politique fondée par Ousmane Sonko, M. Sy a bénéficié du parrainage de 13 députés du parti dissous, Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) pour faire partie des candidats retenus.

    Dans les habits d’un gentilhomme, Habib Sy, ne s’en cache d’ailleurs pas et le rappelle à chacune de ses sorties publiques depuis la validation de sa candidature par le Conseil constitutionnel.

    Dans le Journal de la campagne, émission diffusée tous les soirs sur les antennes de la RTS, la télévision publique, sous la supervision du Conseil national de régulation de l’audiovisuelle, Habib Sy met à profit ses trois minutes d’exposition médiatique pour promouvoir la candidature de Bassirou Diomaye Faye, le bras droit d’Ousmane Sonko, devenu par la force des choses le porteur du projet de leur formation politique dissoute.

    Il est d’ailleurs agité l’idée que le natif de Linguère, qui se définit fièrement comme un ‘’Djolof-Diolof’’ appelle à voter pour Bassirou Diomaye Faye.

    Habib Sy a fait ses premières classes à l’école Biram Seck de Linguère, dans la région de Louga. Il rejoint plus tard le lycée Faidherbe de Saint-Louis, actuel lycée Cheikh Omar Foutiyou Tall, où Abdoulaye Wade, lui-même ancien pensionnaire, effectua une visite en 1974. ‘’J’étais en classe de Première’’, se remémore-t-il.

    Son baccalauréat en poche, cap sur l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, à la faculté de Droit où, il obtient une Maitrise en Sciences juridiques.

    Il réussit par la suite le concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), qui deviendra Ecole nationale d’administration (ENA), et sort comme Commissaire aux enquêtes économiques.

    Ce père de six enfants est un passionné de lecture, de la marche, mais aussi d’agriculture et d’élevage, des activités auxquelles il se consacre autant que faire se peut.

    Habib Sy fut le dernier directeur de cabinet du président Wade à son départ du pouvoir en 2012. Me Wade l’avait aussi nommé ministre d’Etat et porté à la tête de plusieurs départements ministériels.

    Sa relation avec l’ancien président sénégalais ne date pas de l’élection du prédécesseur de Macky Sall.

    De 1995 à 1997, il était son directeur de cabinet quand l’opposant Wade, est entré dans le gouvernement de majorité présidentielle sous le régime du président Abdou Diouf.

    Abdoulaye Wade devenu président en 2000, Habib Sy va attendre 2004 pour connaître son premier poste ministériel, dans le gouvernement dirigé par Macky Sall. Il a notamment été nommé ministre d’Etat à la tête du département de l’Agriculture et de l’Hydraulique.

    Deux ans plus tard, en 2006, il est propulsé à la tête du ministère des Infrastructures, de l’Équipement et des Transports terrestres. L’ancien maire de Linguère (nord) a été également ministre de la Fonction publique, avant de devenir en 2009 le directeur de cabinet du président Wade. Poste qu’il occupera jusqu’au départ du chef de l’État en 2012.

    Militant du Parti démocratique sénégalais (PDS) et membre du comité directeur de ce parti formé par Wade, Habib Sy quitte le navire après un long compagnonnage.

    Il lance le mouvement ‘’Yessal Sénégal’’ (Moderniser le Sénégal) qui se fixe le pari de ‘’l’espoir et de la modernité’’ du Sénégal.

    Bien qu’il considère Abdoylaye Wade comme son mentor, ‘’son maître à penser’’, Habib Sy se rapproche de la coalition de l’opposition, Yewwi askan wi, prenant ses distances avec les anciens camarades du PDS, pour se rapprocher d’Ousmane Sonko, Déthié Fall, Cheikh Tidiane Dieye, Aida Mbodj, entre autres.

    Ousmane Sonko le lui rend bien, en demandant à ses députés de parrainer la candidature de Sy. Pas ingrat pour un sou, il bat campagne pour le candidat de PASTEF, Bassirou Diomaye Faye, malgré qu’il soit lui-même candidat.

    SBS/ABB/AKS/OID

  • SENEGAL-POLITIQUE-PROFIL / Déthié Fall : un stratège à la conquête de la Présidence

    SENEGAL-POLITIQUE-PROFIL / Déthié Fall : un stratège à la conquête de la Présidence

    Dakar, 13 mars (APS) – Déthié Fall, 48 ans, va sans doute avoir besoin de sa réputation de stratège pour trouver les moyens de convaincre l’électorat le 24 mars et s’ouvrir les portes du Palais de la République.

    Le président du Parti républicain pour le progrès (PRP – Disso ak Askan Wi), membre influent de la coalition de l’opposition dénommée Yewwi Askan-wi (libérer le peuple) est présenté comme l’un des théoriciens de la stratégie ayant permis à l’opposition de mettre en ballotage la majorité présidentielle lors des élections législatives de 2022.

    Un talent et une réputation dont l’explication pourrait se trouver dans son parcours académique et politique.

    Déthié Fall est ingénieur polytechnicien diplômé de l’École polytechnique de Thiès (EPT), une région qu’il connait bien pour y avoir fait ses premiers pas en politique, à partir de 2004, au côté de son ex-mentor Idrissa Seck avec qui il a cheminé durant 16 ans au sein du parti Rewmi.

    En 2021, cet officier de réserve formé à l’Ecole nationale des officiers d’active (ENOA) de Thiès se démarque de son mentor. Il quitte le poste de vice-président qu’il y occupe 2014 met sur pied le PRP dont il est président.

    Devenu membre à, part entière de l’opposition sénégalaise, il a d’ailleurs occupé le poste de mandataire national de la Coalition ‘’Yewwi Askan wi’’ (opposition) lors des élections territoriales de juillet 2022.

    Pour l’élection présidentielle du 24 mars, Déthié Fall va conduire sa propre coalition, ‘’DéthiéFall2024’’, avec comme slogan :  »Le Sénégal bon à vivre et beau à voir’’.

    Reconnu pour ses qualités de fidélité, de probité et d’un sens élevé du devoir, Déthié Fall a écrit sur sa page Facebook :  ‘’ Je réitère à la nation sénégalaise mon total et invariable engagement pour la consolidation de la démocratie et la construction d’un Sénégal uni et prospère où il fera bon à vivre et beau à voir’’.

    Pour rallier les électeurs à son programme, le natif de Saint-Louis (nord) fait prévaloir ses compétences d’industriel ‘’chevronné’’ sorti de l’université du Québec à Montréal, au Canada.

    ‘’Je suis l’actuel directeur industriel d’une grande société dans le privé. J’ai à mon actif, un capital de 20 ans d’expérience professionnelle dans le développement industriel’’, lit-on sur son curriculum vitae remis à l’APS.

    Un petit bémol toutefois : on ne connait pas au président de la coalition ‘’DéthiéFALL2024’’ une base acquise, ni à Thiès où il est entré en politique, ni à Saint-Louis où il est originaire.

    Il lui est aussi reproché de n’avoir jamais exercé une fonction dans l’administration publique.

    Cependant, l’ex-bras droit du président de Rewmi a fait preuve d’une preuve d’une ingéniosité politique en conceptualisant l’idée d’une inter-coalition Yewwi Askan Wi-Wallu, regroupant les deux grands blocs de l’opposition. Une formule inédite qui a fait mouche lors des élections territoriales de juillet 2022 pour avoir casser la majorité parlementaire de la coalition au pouvoir.

    Cette trouvaille dénommée ‘’Plan Déthié Fall’’ (PDF), jugée ‘’historique’’ par son concepteur, a permis à l’opposition d’avoir, pour la première fois, sous le régime de Macky Sall, 80 députés sur 165.

    Pour le scrutin présidentiel du 24 mars prochain, une nouvelle stratégie aussi efficace sera certainement de mise.

    FKS/ABB/AKS/OID

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Papa Djibril Fall, le candidat du renouveau générationnel  

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Papa Djibril Fall, le candidat du renouveau générationnel  

    Dakar, 13 mars (APS) – Papa Djibril Fall, 38 ans, se présente comme le candidat du renouveau générationnel à l’élection présidentielle du 24 mars.

    Question de génération ! Papa Djibril Fall fait partie des plus jeunes candidats de tous les scrutins présidentiels confondus à solliciter les suffrages des Sénégalais.

    Né le 22 janvier 1986 à Thiadiaye, Papa Djibril Fall ou PDF, de par ses initiales, est un néophyte de la scène politique sénégalaise porté par un groupe de Sénégalais jeunes et engagés.

    Pour autant, un responsable de son mouvement politique, “Les Serviteurs“, indique que leur parti est présent dans les 40 départements sur 46, près de 420 communes sur 557 et dans 18 pays de la diaspora.

    Trois mois après avoir lancé « les Serviteurs », le journaliste et ancien chroniqueur à la chaîne privée, Télévision Futurs Médias (TFM, privée), réussit à former une coalition qui lui a permis de totaliser 56 303 suffrages, lui permettant de devenir député lors des Législatives de juillet 2022.

    Malgré les épreuves d’un parrainage citoyen extrêmement compliqué, où il y avait 93 candidats à la candidature, le député de la 14ème législature réussit son passage en faisant partie des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel.

     »Armé uniquement de sa foi et de son amour inébranlable pour le Sénégal », dit un responsable du mouvements, PDF a ainsi réussi sa deuxième prouesse politique en figurant parmi les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel pour l’élection présidentielle.

    Avant de se lancer en politique, PDF a été journaliste pour l’essentiel de sa carrière professionnelle.

    Très connu dans le paysage médiatique à travers ses analyses et prises de positions à la TFM, Papa Djibril Fall a fait un bref passage à l’Agence de presse sénégalaise (APS) en tant que stagiaire.

    L’ancien journaliste a également fait un passage à la Radio Sénégal internationale (RSI) et à la chaîne de télévision privée, 2stv.

    Papa Djibril Fall est diplômé de la 42ème promotion du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), l’école de journalisme de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

    ABD/SKS/SBS/ABB/AKS/OID

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / A la Une, la candidature de Amadou Ba et la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / A la Une, la candidature de Amadou Ba et la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales

    Dakar, 13 mars (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’APS s’intéressent largement à la candidature d’Amadou Ba, qui a dû écourter sa campagne, mardi, pour rencontrer Macky Sall, et la perspective de la réintégration de l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales.

    ‘’Entre mystère, doute et cacophonie, le déroulement de la campagne du candidat officiellement désigné par le pouvoir a fini de semer un autre suspense dans le suspense de cette Présidentielle. Mieux, Amadou Ba, en pleine mobilisation à l’intérieur du pays, hier, a été invité à rappliquer d’urgence à Dakar pour une rencontre avec le Président Macky Sall. Une audience qui suscite des commentaires les plus fous’’, rapporte le quotidien Bës Bi qui affiche à la Une : ‘’Campagne de déstabilisation’’.

    ‘’Amadou se Ba seul’’, dit Le Quotidien, soulignant que le candidat, lâché par l’Alliance pour la République (APR) a été rappelé à Dakar ‘’pour concertation avec Macky Sall’’. En conséquence, les étapes de sa campagne à Louga et Saint-Louis ont été annulées.

    EnQuête parle de ‘’fortes pressions sur Amadou Ba’’. ‘’Amadou Ba a écourté hier sa campagne pour rallier la capitale. Il a eu une entrevue avec le chef de l’Etat, dans la nuit. Le candidat fait face à un boycott des responsables de l’APR qui ne mouillent pas le maillot. Des audios vicient l’atmosphère’’, écrit le journal.

    Le Témoin précise que ‘’contrairement à ce qui a été dit hier, Amadou Ba n’a pas été convoqué par le président de la République. C’est lui qui a demandé à être reçu par ce dernier pour solliciter son soutien’’.

    Vox Populi parle de ‘’vent de dégel entre Macky Sall et Amadou Ba’’’’ et annonce que ‘’le président va siffler la fin de la récréation et renouveler son soutien’’ au candidat de Benno Bokk Yaakaar.

    L’Observateur relève que ‘’la journée d’aujourd’hui sera décisive dans les relations entre Macky Sall et son candidat (…)’’. ‘’Un tête à tête entre les deux hommes devrait faire tourner la page de la crise. Dans un sens ou dans un autre. Pour le moment, le président fait face à une défiance ouverte de la part des cadres de son parti et d’alliés de la coalition’’, rapporte L’Obs.

    Les quotidiens ont également mis l’accent sur la décision de l’Etat du Sénégal de renoncer à son pourvoi devant la Cour suprême contre la décision du Tribunal d’instance de Dakar sur la radiation de Ousmane Sonko des listes électorales.

    ‘’L’Etat renonce à son pourvoi’’, indique le Soleil qui écrit : ‘’L’Etat du Sénégal s’est désisté de son pourvoi devant la Chambre administrative de la Cour suprême, relatif à la décision du Tribunal hors Classe de Dakar, ordonnant l’annulation de la radiation de Ousmane Sonko et sa réintégration dans les listes électorales’’.

    Le journal estime que  »cet acte posé par l’Agent judicaire de l’Etat (AJE) est un grand pas pour la réhabilitation de Ousmane Sonko dans ses droits civiques et politiques’’.

    Pour Les Echos, le régime ‘’poursuit sa dynamique de pardon et de réconciliation’’. ‘’Après la loi d’amnistie votée à l’Assemblée nationale. Il restait le pourvoi de l’Agent judiciaire de l’Etat par rapport à l’ordonnance du juge d’instance de Dakar, Ousmane Racine Thione qui avait ordonné la réinscription du nom de Ousmane Sonko sur les listes électorales’’, rapporte le journal.

    Selon Libération, ‘’l’Agent judicaire de l’Etat abdique’’.

    AB/OID

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Anta Babacar Ngom, la surprise du chef

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Anta Babacar Ngom, la surprise du chef

    Dakar, 12 mars (APS) – Personne ne l’a vue venir. Tel un ovni (objet volant non identifié), Anta Babacar Ngom, 38 ans, est apparue dans le champ politique quand personne ou presque ne l’attendait.

    Peu d’observateurs auraient d’ailleurs parié, ne serait-ce qu’un kopek, sur cette ‘’fille de’’, bombardée PDG de Sedima, une entreprise familiale prospère évoluant dans l’aviculture, la production d’aliment de volaille, etc.

    Des signes avant-coureurs devaient pourtant les alerter. Car, Anta Babacar Ngom a franchi avec brio l’immense obstacle de l’obtention de parrains. Un exploit, au moment où des cadors de la vie politique sénégalaise ont été, soit tout bonnement recalés, soit appelés à compléter leur liste trop courte de parrains.

    Et comme le dit l’adage, qui veut aller loin ménage sa monture. La présidente du mouvement Alternative pour une relève citoyenne (ARC) l’a visiblement bien assimilé en investissant, dès les premières heures, le terrain, à la quête de parrains à sa candidature. A la surprise générale, elle réussit à les obtenir du premier coup.

    Au vu des péripéties qui ont jalonné cette étape, rien que la validation par le Conseil constitutionnel de sa liste de parrains constitue une prouesse. Mais que ce fut dur ! Il a fallu pour Anta Babacar Ngom respirer l’odeur des grenades lacrymogènes tout le long de ses tournées dans des localités du pays.

    Cet apprentissage de la politique à la sénégalaise aux allures de bizutage montre que, pour elle, le jeu en vaut la chandelle.  Et il semble qu’elle n’a encore rien vu. C’était juste le teaser, pourrait-on dire pour emprunter un jargon cinématographique.

    Connaissant le paysage politique sénégalais et la période électorale, très souvent émaillés de tensions, le film proprement dit, la campagne électorale, se caractérise par son agitation.

    Provocations tous azimuts, attaques de convois, bagarres généralisées, tout ce qui caractérise la violence politique y passe, mais, pour Anta Babacar Ngom, l’engagement en politique obéit à des principes.

    ‘’Mon engagement portera sur l’éducation et la formation professionnelle pour révéler une nouvelle génération de leaders qui sera apte à relever les défis futurs’’, disait-elle, en août dernier, lors du lancement de son mouvement.

    Elle avait ajouté vouloir ‘’faire renaître l’espoir chez les jeunes et les populations sénégalaises en général’’.

    Après avoir franchi l’obstacle des parrainages, une première pour une femme dans l’histoire politique du Sénégal, voici donc Anta Babacar Ngom, définitivement qualifiée pour la présidentielle du 24 mars. Sans parti politique, sans carrière dans l’administration, elle devra lutter pied à pied pour se faire une place dans un univers dominé par les hommes. Dans un pays où, de surcroît, les relents patriarcaux ont la peau dure.

                                                            Femme leader

    Cela ne semble pas ébranler outre mesure cette femme leader, PDG du holding familial, Sedima, employant près de 800 salariés et riche d’un chiffre d’affaires de 42 milliards de francs CFA.

    Son père Babacar, lui a mis le pied à l’étrier en 2016, alors qu’elle n’avait que 30 ans, à son retour du Canada et de la France, où elle a été formée.

    Créée en 1976, l’entreprise Sedima est active dans l’aviculture, l’aliment de volaille, mais également dans l’immobilier et la boulangerie.

    Présent au Mali et au Congo-Brazzaville, le groupe gère depuis 2018 la franchise KFC au Sénégal.

    Si cette expérience managériale dans le privé ne suffit pas, Anta Babacar Ngom, qui a fait partie de l’équipe de campagne de Macky Sall en 2012, pourra miser sur le jeunisme et la photogénie. Des atouts certes pas décisifs, mais non-négligeables à l’ère des élections 2.0. Feu Djibo Ka, Abdoulaye Bathily ont, en leur temps, joué sur l’un, l’autre ou les deux registres.

    Le premier était d’ailleurs appelé par le doux sobriquet de ‘’Peul bu rafèt’’ (Le Peul élégant, en wolof). Quant au second, les militants de son parti, la LD/MPT, n’hésitaient pas à chauffer ses meetings, chantant en chœur : ‘’Il est beau, il est jeune’’.

    Aujourd’hui, avec l’apport des médias sociaux, Anta Babacar Ngom peut rajouter à ces atouts, sa présence remarquée sur les réseaux sociaux.

    D’ailleurs, sur une de ses vidéos publiées sur TikTok, on la voit vêtue d’un jeans et d’un polo, marchant, puis pressant, cheveux au vent, avant de sauter dans sa rutilante voiture, le tout en images au ralenti. Une communication à l’ère du numérique qui renvoie à la campagne à l’américaine.

    A ceux qui lui collent l’étiquette du ‘’Macky-compatible’’, elle dit : ‘’C’est en unissant nos forces que nous pourrons défendre efficacement les principes de notre démocratie et garantir le respect des règles électorales’’.

    De chef d’entreprise à président de la République, la marche est on ne peu plus haute.

    Certains en Afrique et ailleurs, Marc Ravalomanana à Madagascar, Patrice Talon au Bénin, feu Silvio Berlusconi en Italie, ont réussi à la franchir. Pourquoi pas Anta Babacar Ngom, au Sénégal ?

    ABB/AKS/SBS/ASG

  • SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Thierno Alassane Sall, un défenseur de la République et de ses valeurs  

    SENEGAL-PRESIDENTIELLE-PROFIL / Thierno Alassane Sall, un défenseur de la République et de ses valeurs  

    Thiès, 12 mars (APS) – Sur la liste des dix-neuf candidats retenus pour l’élection présidentielle du 24 mars, Thierno Alassane Sall (TAS), en acronyme, forme avec Idrissa Seck, le duo de ceux qu’il convient d’appeler les « candidats de Thiès ». La particularité de son orientation politique peut résider dans son engagement sans faille pour la défense de la République et de ses valeurs.

    Le fils d’imam, moulé dans les valeurs islamiques dès son jeune âge, en garde encore les empreintes, indélébiles.

    Son défunt père Amadou Tidiane Sall a eu à diriger les prières à la grande mosquée de Grand-Thiès.

    Le nom de son parti, République des valeurs, est une inspiration qui n’est certainement pas étrangère à cette ambiance de piété dans laquelle il a baigné, enfant.

    Thierno (qui signifie aussi marabout, en langue Pulaar), comme l’appellent les intimes, a fait ses études primaires à l’école des HLM Route de Dakar, à Thiès. Il a fréquenté le lycée Malick Sy de la cité du rail, où il obtient son baccalauréat. Il est ensuite allé poursuivre ses études à l’étranger, plus précisément en Tunisie, où il s’inscrit à l’École nationale d’ingénieurs de Sfax.

    Avec son diplôme d’ingénieur en télécommunications et en aviation civile, obtenu dans cet établissement tunisien, il est recruté une fois de retour au pays, à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), basée à Dakar. Une carrière de 22 ans qui l’a conduit jusqu’aux Comores pour, aime-t-il rappeler, lui faire payer ses prises de positions qui n’agréaient pas toujours la hiérarchie.

    Il a occupé les fonctions d’auditeur de l’aviation civile pour le compte de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) en Afrique, en Europe et en Asie.

    TAS a aussi été chef du Département sécurité et qualité à la direction générale de l’ASECNA et directeur de la navigation aérienne de l’Agence nationale de l’aviation civile du Sénégal (ANACS).

    À l’ASECNA, où il a passé le plus gros de sa carrière professionnelle, il a aussi occupé le poste de chef de l’Inspection technique. Ce, avant d’être nommé membre de l’équipe des 19 experts mondiaux choisis pour la mise en place de l’annexe 19 de l’OACI sur la sécurité aérienne, Safety Management Panel (SMP).

    Engagement politique

    Son engagement politique est présenté comme le fait du hasard. Avec l’avènement de Macky Sall en 2012, il se voit confier la direction de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), où il fait un passage éclair, d’avril 2012 à octobre 2012.

    Thierno Alassane Sall est ensuite nommé, successivement, ministre des Infrastructures et des Transports aériens, avant d’avoir en charge le portefeuille de l’Énergie de 2015 à 2017.

    Réputé travailleur, rigoureux et doté d’un franc-parler certain, son passage dans ce ministère a coïncidé avec d’importantes découvertes d’hydrocarbures offshore, mais également avec le redressement de la Senelec, la société publique d’électricité. Cette période a été aussi marquée par des investissements substantiels dans la production d’énergie électrique et solaire et l’électrification rurale.

    En tant que responsable des cadres de l’Alliance pour la République (APR), une de ses missions étaient, en même temps, de faire rayonner Thiès, mais également d’asseoir le parti présidentiel dans sa ville natale où l’opposant Idrissa Seck régnait en maître absolu.

    Il ne s’est pas fait prier pour multiplier les réalisations. Selon un de ses proches, « à Thiès, toutes les nouvelles routes sont l’œuvre de Thierno Alassane Sall : cité Malick Sy, Sofraco, Parcelles Assainies, Grand-Thiès, l’Esplanade de la grande mosquée de Grand-Thiès, route de Diakhao, Fandène et Moussanté. »

    Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre, a dit à son propos dans son ouvrage « Servir » : « Monsieur Thierno Alassane Sall est un technocrate membre influent du parti présidentiel. J’ai eu le net sentiment qu’il faisait de la politique par conviction. Je me souviens un jour lui avoir dit : quand je te vois, je regrette de ne m’être engagé en politique, car j’ai conscience qu’on peut faire de la politique dans notre pays sans vendre son âme ».

    Parallèlement à ses activités politiques, l’ancien ministre milite pour le bien-être des couches défavorisées.

    Mais en mai 2017, il sort du gouvernement, à cause de « divergences irréconciliables » avec le président Sall autour de de l’affaire Petro-Tim et des contrats entre l’Etat du Sénégal et Total qu’il dénonçait. Cette séquence est retracée dans son livre « Le protocole de l’Élysée. Confidences d’un ancien ministre sénégalais du pétrole », publié en septembre 2020, aux éditions Fauves. Un ouvrage très critique de la gestion des ressources naturelles du pays depuis 2000.

    C’est sur ces désaccords avec le chef de l’État, portant sur les négociations des contrats d’exploration du pétrole et du gaz au Sénégal, qu’il quittera le gouvernement et le parti présidentiel.  Il mettra sur pied sa propre formation politique : la République des Valeurs, avec laquelle il compte conquérir le cœur des élections sénégalais au soir du scrutin présidentiel du 24 mars prochain.

    ADI/ABB/AKS/BK