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  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Amnistie générale : les députés étalent leurs divergences à l’hémicycle

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Amnistie générale : les députés étalent leurs divergences à l’hémicycle

    Dakar, 6 mars (APS) – Les députés ont étalé, mercredi, leurs divergences au sujet du projet de loi portant amnistie générale des faits de violences en lien avec la politique, survenus entre février 2021 et février 2024.

    Ils ont notamment marqué leurs désaccords quant au bien fondé de ce projet de loi soumis à leur examen après que la commission des Lois de l’Assemblée nationale l’a adopté.

    Le projet de loi adopté par en Conseil des ministres le 28 février avait été agité par le chef de l’Etat à l’ouverture du dialogue national organisé les 26 et février au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.

    De nombreuses personnes ont perdu la vie ou blessées lors de manifestations violentes ayant secoué le Sénégal depuis le déclenchement de procédures judiciaires à l’encontre de l’opposant, Ousmane Sonko, accusé de  »viols répétitifs et menaces de mort » par Adji Sarr, une employée d’un salon de massage à Dakar.

    Dans l’exposé des motifs, le chef de l’Etat évoque un besoin d’apaiser le ”climat politique et social” de renforcer ”la cohésion nationale” et de consolider ”le dialogue national” et permettre à  »certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique”.

    ‘’Le projet de loi intervient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024. (…) Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans le document soumis aux députés.

    Il y est mentionné que sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non.

    ‘’L’amnistie entraine, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.

    Des députés prenant part à l’examen du projet de loi d’amnistie général des faits politiques survenus au Sénégal entre mars 2021 et février 2024, ont magnifié, ledit projet loi estimant qu’il permettra de renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble des Sénégalais.

    Abdoulaye Wilane, un député de la coalition Benno Bok Yakaar (BBY, mouvance présidentielle) a souligné le caractère historique d’une telle initiative en ce qu’elle ‘’permettra aux Sénégalais de se retrouver autour d’un même objectif’’.

    ‘’L’instant est solennel, le moment historique. Je voudrais vous inviter à vous éloigner des considérations personnelles. Je demande aux parlementaires de travailler à l’optimisme des grands peuples en adoptant ce projet de loi d’amnistie général », a-t-il déclaré en s’adressant à ses collègues.

    Ibrahima Baba Sall, un autre député de la mouvance présidentielle, vice-président de l’assemblée nationale, a salué l’intention de pacification et de réconciliation ayant fondé le projet de loi, ‘’des facteurs importants pour la vivre ensemble’’.

    ‘’Nous allons voter ce projet pour accompagner la volonté du président de la République de pacifier l’espace public’’ a-t-il soutenu.

    Le jeune parlementaire, Abdoulaye Diagne, un autre membre de cette coalition, a souligné la nécessité pour ses collègues de voter le projet de loi, ‘’au nom de la réconciliation et de la cohésion nationale’’.

    ‘’On doit sortir Ousmane Sonko, en abandonnant les charges’’

    Il a, en même temps, plaidé pour une indemnisation des personnes décédées ou ayant perdu des biens matériels lors des manifestations.

    ‘’Ce projet vise uniquement à réconcilier les Sénégalais. Le président de la République Macky Sall veut que nous soyons tous d’accord. C’est la seule chose qui motive cette loi’’, a renchéri Farba Ngom, un parlementaire de la majorité.

    Un avis que ne partage pas des parlementaires de l’opposition à l’image de de Guy Marius Sagna, membre du groupe Yewwi Askan-wi.

    ‘’Dire que cette loi est faite pour Ousmane Sonko est faux. Je ne voterai pas cette loi qui vise à mépriser toutes les pertes en vies humaines. Oui il faut sortir Ousmane Sonko de prison, mais il faut le faire en abandonnant les charges’’, a-t-il réagi.

    Modou Bara Gueye, un député du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) s’est élevé contre le projet de loi, en estimant qu’aucun contexte ne permet le vote d’une telle loi.

    ‘’Dites-nous d’abord qui sont les responsables. Expliquez- nous d’abord ce qui s’est passé entre 2021 et 2024. Dites-nous ce qui a motivé ce pardon national. Je pense qu’il faut d’abord situer les responsabilités’’, a pour sa part dit Marietou Dieng, une députée du parti Rewmi.

    Thierno Diop, un parlementaire de Taxawu Sénégal a insisté sur le fait que la justice était rendue au nom du peuple et qu’elle devait jouer son rôle son rôle après les événements violent ayant secoué le pays.

    ‘’Je ne peux pas comprendre qu’on nous demande de passer sous silence tout ce qui s’est passé ces dernières années et sans raison valable’’, a-t-il expliqué.

    ‘’La justice doit être dite. Elle doit jouer pleinement son rôle parce que le peuple sénégalais restera debout pour que justice soit faite même si cette loi passe’’, a-t-il estimé.

    Pour Thierno Alassane Sall, un député non inscrit, ce projet de loi illustre l’incapacité de l’Etat du Sénégal à assumer sa mission régalienne.

    ABD/AKS/OID

  • SENEGAL-POLITIQUE / Champ d’application de la loi d’amnistie générale : « une prérogative dévolue au juge » (ministre)

    SENEGAL-POLITIQUE / Champ d’application de la loi d’amnistie générale : « une prérogative dévolue au juge » (ministre)

    Dakar, 6 mars (APS) – Le champ d’application de la loi d’amnistie générale des faits commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, en lien avec des manifestations ou ayant des motivations politiques est une ‘’prérogative dévolue au juge’’, a précisé la garde des Sceaux, ministre de la Justice.

    Aissata Tall Sall a apporté cet éclaircissement lors de l’examen de ce projet par la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des institutions de l’Assemblée nationale.

    Selon le rapport de cette commission consulté par l’APS, la garde des Sceaux a expliqué que ‘’la loi ne spécifie pas et n’indexe pas la personne qui va en bénéficier’’. ‘’Ceci est une prérogative dévolue au juge », a-t-elle précisé.

    Elle s’est appesantie sur les aspects fondamentaux de la loi, qui renvoient à son caractère général et impersonnel ainsi que son application  »erga omnes » (d’application générale ou à l’égard de tous).

    Ce qui signifie que toutes les manifestations marquées par des incidents de violences pendant cette temporalités sont concernées par l’amnistie, a-t-elle indiqué.

    ‘’Par contre, la qualification des faits de personnes qui ont commis d’autres crimes ou délits dans d’autres circonstances sont hors portée de cette loi’’, a-t-elle expliqué.

    ‘’La qualification des faits est du ressort exclusif du juge, qui est le seul habillé à décider si le fait poursuivi bénéficie ou pas d’une amnistie’’, a-t- elle ajouté.

    La plénière devant examiner le projet de loi portant amnistie générale des faits commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, en lien avec des manifestations ou ayant des motivations politiques, a démarré mercredi à l’Assemblée nationale.

    Ce projet de loi adopté mardi par la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale sera défendu par la garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, au nom du gouvernement.

    Le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, va également prendre part à cette séance plénière, aux côtés de sa collègue chargée du département de la Justice.

    Macky Sall, dans un décret du 1er mars, a ordonné à la garde des Sceaux de présenter aux députés le projet de loi portant amnistie, qui vise notamment à apaiser le climat politique et social, selon le gouvernement.

    Il vise également ‘’le renforcement de la cohésion nationale et la consolidation du dialogue national, tout en permettant à certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique’’.

    ‘’Le projet de loi survient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024 […]. Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans l’exposé des motifs du projet qui sera soumis aux députés.

    Le texte affirme que ‘’sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non’’.

    ‘’L’amnistie entraîne, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.

    De nombreuses voix se sont élevées au sein de l’opposition et de la société civile pour désapprouver cette initiative

    ABD/ASG/OID

  • SENEGAL-POLITIQUE / Assemblée nationale : début de la plénière pour l’examen du projet de loi portant amnistie générale

    SENEGAL-POLITIQUE / Assemblée nationale : début de la plénière pour l’examen du projet de loi portant amnistie générale

    Dakar, 6 mars (APS) – La plénière devant examiner le projet de loi portant amnistie générale des faits commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, en lien avec des manifestations ou ayant des motivations politiques, a démarré à l’Assemblée nationale, a constaté l’APS.

    Ce projet de loi adopté mardi par la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale sera défendu par la garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, au nom du gouvernement.

    Le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, va également prendre part à cette séance plénière, aux côtés de sa collègue chargée du département de la Justice.

    Macky Sall, dans un décret du 1er mars, a ordonné à la garde des Sceaux de présenter aux députés le projet de loi portant amnistie, qui vise notamment à apaiser le climat politique et social, selon le gouvernement.

    Il vise également ‘’le renforcement de la cohésion nationale et la consolidation du dialogue national, tout en permettant à certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique’’.

    ‘’Le projet de loi survient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024 […]. Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans l’exposé des motifs du projet qui sera soumis aux députés.

    Le texte affirme que ‘’sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non’’.

    ‘’L’amnistie entraîne, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.

    De nombreuses voix se sont élevées au sein de l’opposition et de la société civile pour désapprouver cette initiative.

    ABD/BK/ESF

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La plénière de l’Assemblée nationale sur la loi d’amnistie à la une

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La plénière de l’Assemblée nationale sur la loi d’amnistie à la une

    Dakar, 6 mars (APS) – L’édition de mercredi de la presse quotidienne constate les suspicions et l’absence de consensus entourant le débat sur le projet de loi d’amnistie, jusqu’au sein des députés appelés à voter ce texte portant sur des faits commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, au Sénégal comme à l’étranger, en lien avec des manifestations ou ayant des motivations politiques.

    « Vote aujourd’hui du projet d’amnistie : polémiques, tensions et calculs », résume Vox Populi. « Le pays est divisé, les députés de l’ex-Pastef dos au mur », souligne Les Echos, en allusion au fait que ce projet, s’il est voté, devrait bénéficier à l’opposant Ousmane Sonko, en détention depuis juillet dernier et empêtré dans des affaires judiciaires qui assombrissent son horizon politique.

    De fait, s’ils disent n’avoir pas été demandeurs d’une amnistie pour leur leader, les députés de l’ex-Pastef se sont abstenus lors de l’examen du texte en commission parlementaire, alors que les députés membres de Taxawu, l’autre pôle de l’opposition, ont voté non à ce projet.

    « De la radicalité à la neutralité », relève Walfquotidien en revenant sur la situation de l’ex-Pastef, dont les députés  »se sont abstenus à la surprise générale », lors de l’examen du texte par la commission des lois de l’Assemblée nationale.

    Walfquotidien ne se fait pas prier pour enfoncer le clou : « Neutralité suspecte de Pastef », alors même que les députés sont mis « face à leurs responsabilités », selon Sud Quotidien. Cette loi proposée par le chef de l’Etat « est fortement décriée par des familles des victimes des manifestations politiques de mars 2021 à nos jours qui parlent de stratagèmes pour soustraire de la justice des personnes qui ont tué ou commis des bavures », écrit le journal.

    « Un vote sur fond de suspicion », note le quotidien L’As, Source A faisant remarquer que le  »paradoxe » des députés de l’ex-Pastef peut s’expliquer « raisons inavouées ». Le journal ajoute que le vote de ce projet de loi « est une aubaine pour les détenus politiques qui ont assez souffert dans les prisons ».

    Il n’empêche que le président Macky Sall, à l’initiative de ce projet de loi dans une perspective de « réconciliation » et de « pacification » de l’espace politique sénégalais, se retrouve « seul contre tous », selon le journal Le Quotidien.

     »Un rejet du projet de loi d’amnistie par l’Assemblée. Un tel cas de figure pourrait se produire aujourd’hui, si les députés du PDS s’alignent sur une proposition de rejet du texte par leurs collègues de Yewwi Askan Wi et de Taxawu, en plus de l’absence d’un bloc soudé et favorable à la loi au sein du groupe BBY » regroupant le pouvoir et ses alliés, écrit Le Quotidien.

     »La séance plénière de ce mercredi clarifiera les positions », note L’Observateur, tablant sur des « heurts de vérité » à l’Assemblée nationale. Les députés, censés représenter le peuple,  »brillent pour leur positionnement politique, et cette législature en cours n’échappe pas à la logique du vote de la majorité mécanique », analyse Tribune.

    « Naguère applaudisseurs et obligés de porter à l’aveuglette les instructions politiques du palais [de la République], les parlementaires sont désormais réduits aux tâches sombres, à la sale besogne quand il s’agit de poser des actes contre la volonté populaire », ajoute le même journal.

    BK

  • SENEGAL-STUPEFIANTS / Kaolack : 11 kg de cocaïne pure et 200 grammes de cannabis saisis à Keur-Ayip

    SENEGAL-STUPEFIANTS / Kaolack : 11 kg de cocaïne pure et 200 grammes de cannabis saisis à Keur-Ayip

    Kaolack, 6 mars (APS) – La Brigade commerciale des douanes de Keur-Ayip, dans la région de Kaolack (centre) a saisi 11 kg de cocaïne pure, 200 grammes de cannabis et 20 comprimés de TNT, pour une contrevaleur totale de 890 millions de francs CFA, a-t-on appris des services communication et relations publiques des douanes sénégalaises.

    Cette saisie a été opérée sur un véhicule de marque Toyota Fortuner immatriculé à l’étranger, avec à son bord deux personnes de nationalité étrangère, indique un communiqué, précisant que l’enquête se poursuit avec l’arrestation des deux convoyeurs.

    Les éléments de Brigade commerciale des douanes de Keur-Ayip, sur la base de soupçons, relativement à plusieurs « critères de risques », ont immobilisé le véhicule en cause et procédé à sa fouille avant de le passer au scanner mobile.

    Ils ont pu ainsi découvrir un sachet contenant du cannabis et ont de la même manière détecté la présence de cocaïne.

    Un test effectué par l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants a permis de confirmer que la drogue saisie est de la cocaïne pure, soit un total de 11 kg dissimulés dans les portières du véhicule en cause.

    Les services des douanes font observer que le scanner mobile utilisé au cours de cette opération « est l’un des tout nouveaux équipements acquis grâce au Programme de modernisation de l’administration des douanes (PROMAD) ».

    « En plus des moyens roulants et navals », la nouvelle direction des douanes sénégalaises « a procédé au déploiement des moyens de contrôle non intrusif ultra modernes (notamment des scanners fixes et mobiles) pour plus de célérité dans la prise en charge des marchandises et aux fins de déjouer les modus operandi des criminels », indique le communiqué.

    L’administration des douanes se dit « résolument engagée, conformément à la nouvelle vision de sa direction générale, à accroitre les moyens humains et matériels de ses unités à l’effet de lutter farouchement contre le trafic illicite et la criminalité transnationale organisée », selon le communiqué.

    ADE/BK

  • SENEGAL-ENVIRONNEMENT / Amadou Ba annonce seize recommandations pour une gestion durable des eaux de surface

    SENEGAL-ENVIRONNEMENT / Amadou Ba annonce seize recommandations pour une gestion durable des eaux de surface

    Dakar, 5 mars (APS) – Le Premier ministre Amadou Ba a annoncé, mardi, à Dakar, une série de seize recommandations à mettre en œuvre pour assurer, dans le cadre d’une stratégie globale, une gestion durable des eaux de surface du Sénégal.

    Le chef du gouvernement a demandé au ministre de l’Eau, Serigne Mbaye Thiam, en relation avec le Secrétaire général du gouvernement, de prendre des mesures pour accélérer le processus d’adoption du Code de l’eau afin de redynamiser le dispositif juridique et institutionnel de gestion des ressources à travers le Conseil supérieur de l’eau et le Comité technique de l’eau.

    Le ministre finalisera et veillera à l’application de la stratégie d’amélioration de la qualité de l’eau ; à la modernisation et au renforcement du dispositif d’entretien et de suivi qualitatif et quantitatif des eaux de surface y compris la police de l’eau, a indiqué Amadou Bâ lors d’un  Conseil interministériel sur les ressources en eau de surface.

    Les ministres de l’Eau et l’Assainissement et de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique ont pris part à la rencontre.

    Amadou Bâ a souligné également que le ministre de l’Eau élaborera et mettra en œuvre un projet d’éradication des végétaux aquatiques envahissants en privilégiant la valorisation de plantes telles que le typha.

    Il a annoncé que Serigne Mbaye Thiam, n relation avec le ministre de l’Economie  »veillera à accélérer la mise en œuvre du projet de sécurisation de la qualité des eaux du Lac de Guiers (PRASEG) financé par l’Etat du Sénégal avec l’accompagnement du Royaume des Pays-Bas ».

    Le chef du gouvernement a invité le ministre de l’Eau en collaboration avec le ministre de l’Environnement et le ministre des Mines à mettre en place un programme spécial de dépollution et de protection des eaux de la Falémé.

    Le Premier ministre a demandé au ministre de l’Intérieur, en relation avec les ministres de l’Eau, des Collectivités territoriales, de l’Environnement et de l’Urbanisme, de mettre en place des mesures pour appliquer les textes visant à protéger les lacs et cours d’eau contre toute forme d’agression, notamment le décret n° 73-275 du 19 mars 1973 déclarant le Lac de Guiers et ses abords  »zone protégée » en procédant à la libération des emprises occupées.

    Le ministre de l’Eau mettra aussi en place un organe de concertation des usagers du Lac de Guiers, a-t-il assuré.

    Amadou Bâ a annoncé aussi que le ministre des Finances procédera, dans le cadre du Projet de renforcement de la résilience des écosystèmes du Ferlo  (REFERLO) à la mobilisation des ressources nécessaires pour le paiement des impenses de la phase 1 et anticiper sur le financement de la phase 2.

    Projet de restauration des trois (03) marigots dans le compact Sénégal/BAD

    Il a également invité le ministre de l’Economie à prendre les dispositions pour diligenter, dans le cadre du projet de Mobilisation des Eaux de surface du bassin de Baobolong, l’instruction de la requête de financement auprès de la Banque islamique de développement (BID) et du Royaume des Pays-Bas.

    Le chef du gouvernement a indiqué que Serigne Mbaye Thiam procédera à l’inscription du Projet de restauration des trois (03) marigots dans le compact Sénégal/BAD dans le cadre de la Stratégie nationale de souveraineté alimentaire, au même titre que les projets d’aménagement des lacs de Bakel et des vallées de Djikoye.

    Selon lui, le ministre de l’Eau veillera à mettre en place une redevance pour l’Office des Lacs et Cours d’Eau (OLAC) et soumettra, à validation, le projet de transfert interbassins à l’horizon 2035-2050.

    Le Premier ministre a assuré que le ministre de l’Eau, en relation avec son collègue des Finances, diligentera les études de définition d’un modèle de financement durable de la gestion des ressources en eau incluant, entre autres, le renforcement des ressources tarifaires, l’accroissement des dotations budgétaires et un ajustement favorable des taxes de prélèvement ainsi que le mode de gestion et d’exploitation des infrastructures.

    Il a conclu que le ministre des Finances prendra les mesures douanières et fiscales utiles pour l’application des régimes exonératoires prévus dans les conventions de financement pour le projet de mobilisation de ressources en eau du bassin versant de Nanija Bolong ( PROMOREN) et la phase 1 du PREFERLO.

    ABD/OID

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Le Sénégal indépendant au rythme d’une dizaine de lois d’amnistie

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Le Sénégal indépendant au rythme d’une dizaine de lois d’amnistie

    Par Serigne Mbaye Dramé

    Dakar, 5 mars (APS) – En soixante-quatre ans de vie politique et institutionnelle, les députés sénégalais ont voté une dizaine de projets et propositions de lois d’amnistie, le dernier étant celui que l’Assemblée nationale va examiner mercredi 6 mars 2024 en séance plénière.

    S’il est adopté, ce projet de loi permettra de couvrir tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 et se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, explique son exposé des motifs.

    A l’ouverture du dialogue qu’il a initié, les 26 et 27 février, le président de la République, Macky Sall, justifiait cette loi d’amnistie générale en disant qu’elle s’inscrit dans un esprit de réconciliation nationale.

    Selon le décret présidentiel, cette amnistie concerne  »tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, y compris celles faites par tous supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non ».

    Si une partie de l’opinion publique, notamment des intellectuels, des universitaires et des leaders politiques, s’est élevée contre ce mécanisme juridique en appelant à situer les responsabilités, les lois d’amnistie, dans leur esprit, sont définies comme étant des lois de pardon et d’oubli, qui profitent entièrement à des sociétés vivant de violents clivages qu’ils doivent dépasser. Elles ne sont votées qu’exceptionnellement.

    ‘’Puis-je voter une loi d’amnistie avant de savoir ce qui est arrivé à Didier Badji ? En général, une loi d’amnistie est votée après tous les jugements. Vérité d’abord et puis pardon, peut-être, ensuite. J’attends le projet de loi d’amnistie pour donner mon avis’’, a réagi l’opposant et député Guy Marius Sagna sur sa page Facebook, à l’annonce de ce projet de loi.

    L’adjudant-chef de gendarmerie Didier Badji, en service à l’Inspection générale d’Etat, est porté disparu depuis le 18 novembre 2022. Il serait, au moment de sa disparition, en compagnie du sergent Fulbert Sambou, un agent des renseignements généraux, dont le corps a été repêché en mer.

    Dans un manifeste publié par plus de 200 membres et rendu public le 1er mars dernier, le Collectif des universitaires pour la démocratie dit alerter sur les dangers de la loi d’amnistie générale annoncée par le chef de l’Etat. Pour ces intellectuels, effacer les crimes du passé reviendrait à bafouer la mémoire des victimes et à fragiliser les fondements de l’Etat de droit. Refuser l’oubli forcé est la seule voie pour respecter les principes républicains, soutiennent-ils.

    Des délits et infractions politiques pour l’essentiel

    « L’éventuelle validation par les parlementaires d’un projet de loi ayant pour objectif d’amnistier des infractions consécutives aux manifestations politiques interroge notre rapport à l’Histoire […] D’un point de vue anthropologique, l’existence programmée de cette loi amnistiante questionne nos rapports au Réel », écrivent les auteurs de la tribune en faisant allusion à ce projet de loi adopté mardi par la commission des lois de l’Assemblée nationale.

    La loi d’amnistie de 1967, avec son caractère rétroactif sur l’ancien président du Conseil du gouvernement, Mamadou Dia, gracié en 1974 après douze ans d’emprisonnement, et celle de 1991 relative à la question casamançaise de 2005 ont marqué les esprits. Il n’en demeure pas moins que ce mécanisme juridique a été mis en branle pour la première fois dans l’histoire politique et institutionnelle du pays en octobre 1960.

    Des lois d’amnistie ont également été votées en 1964, 1967, 1981, 1988 et 2004.

    Dans un rapport de l’Assemblée nationale datant de mars 1961, il est mentionné que l’amnistie de 1960 concernait des incidents survenus à Tivaouane (ouest) en juin 1959 et à Fatick (centre) en juillet 1960.

    L’ordonnance numéro 60-032 du 18 octobre 1960 portant amnistie « des évènements regrettables étant survenus à Tivaouane et à Fatick, les 20 juin 1959 et 28 juillet 1960, le gouvernement a cru devoir amnistier les infractions commises au cours ou à l’occasion de ces évènements’’, lit-on dans ce document, lequel parle d’une « amnistie spéciale de circonstance ».

    Trois ans plus tard, une autre loi d’amnistie visant des atteintes à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat a été adoptée, en janvier 1964.

    Cette loi exprime « la volonté de rechercher la paix, tant sur le plan intérieur que dans les relations avec l’extérieur. Elle juge opportun de prendre des mesures d’apaisement et d’oubli à l’heure où le gouvernement sénégalais a acquis une puissance politique suffisante », renseigne le professeur agrégé de droit public Meissa Diakhaté, de l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar.

    Dans un article publié sur le site Internet du Centre de recherche, d’expertise et de formation sur les institutions constitutionnelles, les administrations publiques, la gouvernance financière et la légistique en Afrique, M. Diakhaté fait également référence à la loi d’amnistie du 24 février 1967, relative à l’ »intérêt politique de l’Etat ou à un droit politique des citoyens ».

    L’universitaire fait aussi référence à celle de mars 1976 devant couvrir les crimes et délits politiques commis entre le 25 février 1967 et le 31 décembre 1975. Cette loi rappelle ce qu’il était convenu d’appeler l’affaire Mamadou Dia, qui concernait en même temps les ministres Valdiodio Ndiaye, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Alioune Tall. Ils furent tous les quatre membres du gouvernement Dia. Graciés et libérés par le président de la République, Léopold Sédar Senghor, en mars 1974, ils bénéficient d’une loi d’amnistie en avril 1976, un mois avant le rétablissement du multipartisme au Sénégal.

    Il s’en suivra la loi d’amnistie de mai 1981 devant couvrir essentiellement les délits commis pour des motifs politiques entre le 31 décembre 1975 et le 31 décembre 1980.

    Cette énième initiative d’une loi amnistiante avait la particularité de se limiter aux seuls délits politiques et, par conséquent, n’avait pas de compétence sur les faits de corruption et de détournement de deniers publics. Le vote de cette loi en juillet 1981 coïncidait avec la création de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. 

    La question casamançaise

    Sa circonscription aux infractions liées à des activités politiques se justifiait par le fait, disait-on, du contexte de prélèvement exceptionnel de solidarité nationale au profit du monde rural et de l’importance que le gouvernement attachait à la lutte contre les infractions portant une atteinte grave à l’économie nationale.

    Si la loi d’amnistie a été généralement mise en branle au sortir de contextes électoraux très souvent marqués par des évènements politiques tragiques, elle a toutefois été initiée en 1988, 1991 et 2004 pour des délits en lien avec le conflit de Casamance (sud) survenu en décembre 1982.

    Docteur en histoire moderne et contemporaine, Mamadou Yéro Baldé, enseigne que la loi d’amnistie de juin 1988 visait essentiellement les infractions criminelles ou correctionnelles commises entre le 1er janvier 1982 et le 31 juillet 1987, en relation avec les évènements dits de Casamance. Cette amnistie était également élargie aux troubles politiques survenus lors de la préparation de l’élection présidentielle du 28 février 1988.

    M. Baldé, enseignant-chercheur au département d’histoire de la faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation de l’UCAD, souligne également que la loi amnistiante de juillet 1991 s’est inscrite dans le même sillage, le législateur se souciant des crimes et délits en lien avec les évènements dits de Casamance.

    Cette loi devait couvrir les infractions criminelles ou correctionnelles relatives à l’importation, à la fabrication, à la détention et au transport des explosifs et de tous les engins meurtriers ou incendiaires, que leurs auteurs aient été jugés définitivement ou non, et commises entre le 19 mai 1988 et le 8 avril 1991.

    Dans son article intitulé  »Décentralisation et enjeux politiques. L’exemple du conflit casamançais (Sénégal) », publié en 1998, le chercheur Hassane Dramé évoque deux faits majeurs ayant motivé l’amnistie de 1991.

    L’universitaire parle notamment de l’échec de la politique du tout militaire et du tout répressif, ainsi que de la radicalisation à partir de 1990, d’une partie du MFDC, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (rébellion), du fait du contexte défavorable et de l’affaiblissement intérieur et extérieur de l’Etat sénégalais.

    Au plan interne, la libération, l’année précédente, de l’abbé Diamacoune Senghor, et l’amnistie des principaux responsables du MFDC avaient permis de réorganiser le mouvement indépendantiste. Durant la même période, le Sénégal se relève d’une crise politique très tendue, à la suite de la contestation par l’opposition des résultats de l’élection présidentielle de 1988, selon M. Dramé.

    Arrivé au pouvoir en mars 2000 à la faveur de la première alternance politique, Abdoulaye Wade, qui avait promis de régler ce conflit en cent jours seulement, est à l’origine d’une loi d’amnistie relative à la Casamance en juillet 2004, rappelle Mamadou Yéro Baldé.

    M. Wade disait souhaiter que toutes les forces vives de la nation s’impliquent dans le seul combat qui vaille, celui de faire du Sénégal, dans les meilleurs délais, un Sénégal émergent et entretenu par une solidarité nationale, dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, le NEPAD, qu’il a lancé en 2001 avec ses homologues sud-africain et nigérian, Thabo Mbeki et Olusegun Obasanjo.

    La dernière loi d’amnistie connue dans l’histoire politique et institutionnelle du Sénégal est celle de 2005. Il s’agissait d’un texte d’origine parlementaire, qualifié de scélérat, tendant à absoudre des actes criminels, dont l’assassinat en 1993 de Me Babacar Sèye.

    La Loi Ezzan, passée à la postérité sous l’appellation du député l’ayant proposé, Ibrahima Isidore Ezzan, un militant du Parti démocratique sénégalais d’Abdoulaye Wade, fait partie de celles qui ont marqué les esprits au Sénégal.

    Cette loi visait notamment à amnistier de graves infractions en lien avec les élections générales ou locales ayant eu une motivation politique, entre le 1er janvier 1983 et le 31 décembre 2004, que leurs auteurs aient été jugés ou non. Elle effaça de la mémoire du greffe l’assassinat de l’avocat Babacar Sèye, vice-président du Conseil constitutionnel, rappelle Meïssa Diakhaté.

    Selon cet universitaire, le Conseil constitutionnel estimait que l’article 2 de la loi était non conforme à la Constitution. Il considérait que l’article 2 de la loi, en poursuivant un objectif de protection des intérêts d’une famille et les proches du défunt Babacar Sèye, visait un but différent de celui pour lequel compétence a été conférée au législateur.

    Le Conseil constitutionnel notait que c’est dans un but d’apaisement politique ou social que le législateur devait rechercher, dans l’exercice de la compétence que la Constitution lui reconnaît en matière d’amnistie, l’oubli de certains faits par l’effacement de leur caractère répréhensible.

    A la suite de son adoption en Conseil des ministres, mercredi dernier, les membres de la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale ont examiné, ce mardi, le projet de loi portant adoption d’une amnistie générale des faits en lien avec la politique entre février 2021 et février 2024.

    Sa validation par le Parlement fera de ce mécanisme juridique sa 10e mise en branle en soixante-quatre ans de vie politique et institutionnelle.

    Interrogé par l’APS, le professeur Meïssa Diakhaté note que la seule différence avec les initiatives précédentes se trouve « dans les contextes ».

    L’universitaire fait allusion à certaines idées et à la formulation du projet de loi, qui figuraient dans les amnisties antérieures. Il s’agit des expressions « sont amnistiés de plein droit » (1976) et « infractions commises par tous les moyens de diffusion publique » (1981). L’idée selon laquelle « les auteurs aient été jugés définitivement ou non » est également apparue dans la loi amnistiante de 1991, précise-t-il.

    SMD/AKS/OID/ESF 

  • SENEGAL-INSTITUTIONS / Amnistie générale : les députés convoqués en séance plénière, mercredi

    SENEGAL-INSTITUTIONS / Amnistie générale : les députés convoqués en séance plénière, mercredi

    Dakar, 5 mars (APS) – Les députés sont convoqués en séance plénière mercredi à 10 h à l’Assemblée nationale pour examiner le projet de loi portant amnistie générale, a appris l’APS mardi de l’institution.

    La Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, va défendre le projet de loi adopté mardi par la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale.

    Le président Macky Sall a, dans un décret en date du 1 er mars, ordonné au Garde des Sceaux de présenter l’Assemblée nationale le projet de loi portant amnistie dont l’objectif porte entre autres sur l’apaisement du climat politique et social, le renforcement de la cohésion nationale, la consolidation du dialogue national, tout en permettant à certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique.

    ‘’Le projet de loi intervient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024. (…) Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans l’exposé des motifs du projet qui sera soumis aux députés.

    Il y est mentionné que sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non.

    ‘’L’amnistie entraine, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.

    De nombreuses voix s’élèvent au sein de l’opposition et de la société civile pour dénoncer le texte.

    FD/AKS/OID

  • SENEGAL-INFRASTRUCTURES / Plus de 500 milliards investis dans la construction de ponts et d’autoponts en 12 ans (officiel)

    SENEGAL-INFRASTRUCTURES / Plus de 500 milliards investis dans la construction de ponts et d’autoponts en 12 ans (officiel)

    Dakar, 5 mars (APS) – Le Sénégal a investi de 2012 à 2024 plus de 500 milliards de FCFA dans la réalisation de ponts et d’autoponts, a déclaré, mardi, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye.

    ‘’De 2012 à maintenant, le Sénégal a réalisé des ponts, des autoponts et des ouvrages de franchissement pour plus de 500 milliards de FCFA’’, a-t-il déclaré, faisant état d’une trentaine d’autoponts, de ponts réalisés et d’autres ouvrages sous les autoroutes et des infrastructures en cours de réalisation dans le cadre du Programme spécial de désenclavement.

    Le ministre s’exprimait à la fin d’une visite des chantiers de l’autopont Bourguiba-Front de Terre, long de 600 mètres, et des ponts de Diamniadio.

    Se réjouissant de l’avancement des travaux, Mansour Faye a indiqué que la réception du projet du pont Bourguiba-Front de Terre est prévue entre la fin du mois de mai et début juin.

    ‘’Vu l’état d’avancement des travaux, nous osons espérer réceptionner les travaux entre fin mai et début juin’’,  a t-il fait savoir, notant que ‘’l’entreprise en charge du projet est habituée à livrer ses travaux avant la date butoir’’.

    Selon lui, ‘’la fondation est à 74% de réalisation, l’élévation à 96%, le tablier à 75%’’. Le ministre a relevé que ‘’la culée et mur de soutènement est à 62 %, la chaussée à 70 % et les équipements et finitions à 55 %’’.

    Mansour Faye a affiché le même optimisme concernant les chantiers de Diamniadio.  »’L’état global d’avancement au niveau du TER est de 43 % et à 52 % au niveau de la Nationale 1 », a t-il dit.

    Il s’agit de deux autoponts de la Nationale 1 et du Train express régional (TER) qui vont permettre ‘’un link entre le pôle urbain de Diamniadio et la route nationale’’, a expliqué Ibrahima Pouye, ingénieur chargé de projets à l’Ageroute.

    Démarré, en octobre, ce projet, d’un coût de ‘’plus de 20 milliards de FCFA, sera réceptionné en octobre 2024’’, a fait savoir M. Pouye.

    CS/OID/AB

  • SENEGAL-HORTICULTURE-ENCADRE / Mangue : les producteurs des Niayes butent sur la mévente et la rareté de l’eau

    SENEGAL-HORTICULTURE-ENCADRE / Mangue : les producteurs des Niayes butent sur la mévente et la rareté de l’eau

    Par Abdoulaye Diallo

    Taïba Ndiaye, 5 mars (APS) – Des producteurs de mangues des Niayes (ouest) sont confrontés à la mévente et à la rareté de l’eau dans cette importante zone de production horticole.

    Modou Thiam, trésorier général d’une coopérative de producteurs de mangues de la zone des Niayes, déplore le niveau des prix de la mangue.

    ‘’Nous avons aussi un sérieux problème […] Les prix fixés par l’État ne sont pas respectés. Si l’État fixe le prix du kilo à 300 francs CFA, la clientèle, elle, nous oblige à vendre à 200 ou même 150. Nous n’avons pas le choix. Nous sommes obligés d’écouler la production pour éviter qu’elle pourrisse’’, a dit M. Thiam.

    Il pense qu’une bonne organisation des producteurs peut les aider à remédier à cette difficulté. ‘’Nous avons besoin d’une coopérative forte pour éviter cette situation. Les coopératives doivent être les intermédiaires entre les clients et les producteurs. C’est la seule solution à la chute des prix’’, propose Modou Thiam.

    ‘’Une mévente [des récoltes de mangues] peut avoir des répercussions néfastes sur les conditions de vie des ménages’’ vivant dans les principales zones de production de ce fruit, signale l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), un espace de réflexion dédié aux politiques agricoles et rurales au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.

    L’État doit doter les producteurs de mangues d’un ‘’fonds de commercialisation’’ pour les aider à écouler leurs récoltes de ce fruit rapidement périssable, propose l’IPAR dans un document intitulé : ‘’Le Covid-19 et la chaîne de valeur mangue au Sénégal : effets, stratégies d’adaptation et recommandations’’.

    Lire aussi :

    SENEGAL-HORTICULTURE / Niayes : la mouche des fruits détruit une bonne partie de la production de mangues – Agence de presse sénégalaise – APS

    ‘’Les prix fixés par l’État ne sont pas respectés par la clientèle’’, déplore l’Initiative prospective agricole et rurale dans ce document publié en 2020.

    Les horticulteurs des Niayes déplorent aussi le manque d’eau, une denrée dont ils ont besoin en grande quantité pour entretenir leurs plantations.

    ‘’L’État doit nous aider à disposer d’eau en quantité suffisante, ce qui fait mûrir les fruits et légumes avant l’hivernage, une période propice à la prolifération de la mouche des fruits’’, ajoute M. Thiam en faisant allusion à la destruction des plantes par cet insecte.

    ‘’Les Niayes, qui sont d’anciennes vallées et dépressions interdunaires, constituent aujourd’hui la principale zone de production horticole du pays’’, signale l’IPAR dans le document déjà indiqué.

    Selon ses chercheurs, cette partie du pays concentre plus de 60 % de la production horticole du pays et 80 % des exportations de fruits et légumes.

    ‘’C’est une zone dont le potentiel nécessite une abondance de la nappe phréatique afin de permettre aux matières horticoles de satisfaire leurs besoins en eau et d’exploiter un plus grand volume du sous-sol’’, souligne l’Initiative prospective agricole et rurale.

    ABD/ESF/OID/AKS