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  • SENEGAL-HORTICULTURE    / Niayes : la mouche des fruits détruit une bonne partie de la production de mangues

    SENEGAL-HORTICULTURE    / Niayes : la mouche des fruits détruit une bonne partie de la production de mangues

    Par Abdoulaye Diallo

    Taïba Ndiaye, 5 mars (APS) – Les Niayes (ouest), l’une des principales zones de production de mangues au Sénégal, sont confrontées chaque année à une invasion de mouches des fruits, dont les ravages impactent fortement ladite filière horticole.

    Les villages de la commune Taïba Ndiaye, située dans cette zone très propice à l’horticulture, produisent d’importantes quantités de mangues. Mais les horticulteurs paient un lourd tribut à la présence de la mouche des fruits.

    ‘’La campagne va bientôt démarrer. Les mangues ne sont pas encore mûres, mais nous ne sommes pas du tout tranquilles. Les mouches, comme chaque année, risquent de détruire une bonne partie de nos récoltes’’, s’inquiète Abdou Diop, un habitant de Taïba Ndiaye, âgé de 48 ans.

    ‘’J’ai quatre plantations de mangues. Je les ai distribuées à mes enfants, car je n’ai plus la force et le courage de les entretenir. Je me contente de partager mon expérience d’horticulteur avec mes enfants. Les mouches nous font perdre des tonnes de mangues’’, s’inquiète-t-il.

    La filière mangue génère d’importants revenus pour de nombreuses familles vivant dans la zone des Niayes.

    Les horticulteurs utilisent divers produits pour débarrasser les manguiers des nombreuses mouches des fruits très nuisibles à la filière. Abou Diop, lui, recourt à un insecticide réputé très dangereux contre les mouches. C’est une poudre sur laquelle il verse un peu d’eau avant de déposer la mixture au pied des manguiers. ‘’Nous l’utilisons pour atténuer les dégâts causés’’, dit-il, déplorant les ‘’pertes énormes de revenus’’ engendrées par les insectes frugivores.

    ‘’Il y a quelques années, je récoltais une dizaine de tonnes de mangues. Maintenant, ce n’est plus facile d’en récolter une seule tonne’’, s’alarme M. Diop, jugeant inefficace l’insecticide qu’il utilise.

    Les Niayes sont la principale zone de production de mangues au Sénégal, après les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor (sud). En 2015, la superficie des plantations de mangues était de 12.000 hectares dans ces trois régions, de 8.000 hectares dans les Niayes, et de 3.000 hectares dans le centre du pays, indique, sur la base de données de la direction de la protection des végétaux, l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), un espace de réflexion dédié aux politiques agricoles et rurales au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.

    Environ 60 % de la mangue produite au Sénégal vient des régions de Kolda, de Sédhiou et de Ziguinchor, note l’IPAR sur la base d’un document publié en 2020 par l’ASEPEX, l’Agence sénégalaise de promotion des exportations.

    La production annuelle sénégalaise de mangues varie entre 125.000 et 130.000 tonnes, selon le même document.

    L’IPAR, citant la direction de l’horticulture du ministère de l’Agriculture, estime que la mangue représente 47 % de la production de fruits au Sénégal et 8 à 9 % de la production horticole (fruits et légumes).

    Le village de Taïba Santhie est l’un des principaux producteurs de mangues de la commune de Taïba Ndiaye. Matar Samb, un habitant de la localité, possède une plantation de mangues d’une superficie d’environ trois hectares. Cet horticulteur doublé d’un électricien s’est spécialisé dans la production de la mangue Kent, réputée pour sa bonne qualité.

    ‘’La mangue Kent est la meilleure qualité que nous avons ici. C’est une variété très résistante, qui pourrit moins lentement que les autres’’, explique M. Samb, s’inquiétant, comme les horticulteurs de Taïba Ndiaye, de la colonie de mouches des fruits à l’assaut des manguiers.

    ‘’Les mouches, c’est notre grande inquiétude ! Je perds chaque une grande quantité de ma production. Nous utilisons plusieurs produits phytosanitaires pour les éliminer. Il n’existe pas encore une solution durable’’, s’alarme-t-il.

    Modou Thiam, trésorier général d’une coopérative de producteurs de mangues des Niayes, signale que les mouches font plus de ravages pendant les premières semaines de la saison des pluies. C’est la période où la mangue est plus difficile à protéger des mouches, car elle est très propice à la reproduction de ces insectes, selon M. Thiam.

    ‘’Chaque année, nous perdons beaucoup de conteneurs de mangues à cause des mouches’’, témoigne-t-il.

    ABD/ESF/SBS/OID/AKS

  • SENEGAL-SOCIAL / Revendications syndicales : les engagements du gouvernement exécutés à 95% (ministre)

    SENEGAL-SOCIAL / Revendications syndicales : les engagements du gouvernement exécutés à 95% (ministre)

    Dakar, 5 mars (APS) – Les engagements du gouvernement portant sur les revendications syndicales ont été exécutés à 95%, a déclaré, lundi, le ministre de la Fonction publique et de la Transformation du secteur public, Gallo Ba.

    ‘’Nous avons passé en revue tous les engagements. Et globalement, le gouvernement est très confortable parce qu’il a respecté à 95%, l’essentiel des engagements qui étaient contenus dans les différents protocoles d’accords’’, a-t-il dit à l’issue d’une réunion ministérielle portant sur les revendications syndicales.

    La rencontre présidée par le Premier ministre consistait surtout à faire l’état de mise en œuvre des différents engagements que le gouvernement que le gouvernement avait pris avec les différents partenaires sociaux notamment dans le cadre de l’éducation, au niveau de la santé et le secteur de la justice, a-t-il expliqué.

    Selon lui, même si des avancées significatives ont été globalement notées, il subsiste toutefois quelques points au niveau du secteur de l’éducation concernant les agents décisionnaires pour lesquels il était envisagé la modification du décret 183-147, qui a été soumis en Conseil des ministres.

    ‘’Les concernant, il nous fallait étudier en amont l’impact budgétaire. Et le ministre des finances, à l’instant, vient de préciser un montant de plus de 4 milliards de francs CFA nécessaire pour la mise en œuvre de ce décret, une fois qu’il aura été signé’’, a-t-il précisé, évoquant en outre la question des greffiers, en grève depuis plusieurs mois, pour revendiquer leur reclassement dans la Fonction publique.

    Sur ce point, Gallo Ba indiqué que le Premier ministre a demandé au ministre de la Justice, en relation avec le ministre des Finances et le ministre de la Fonction publique, d’envisager avec les greffiers, une formation ou un stage qui devrait permettre leur reclassement de la hiérarchie B2, à la hiérarchie A.

    MK/ADC/OID

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens mettent en exergue le projet de loi d’amnistie

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens mettent en exergue le projet de loi d’amnistie

    Dakar, 5 mars (APS) – La mise en branle de la procédure parlementaire pour l’examen d’un projet de loi d’amnistie est le sujet le plus en vue dans la livraison de mardi de la presse quotidienne.

    Le chef de l’Etat,  »par décret signé le 1er mars », a  »ordonné la présentation à l’Assemblée nationale du projet de loi portant amnistie. Dans la foulée, la commission des lois va se réunir ce matin, à la suite de la réunion d’hier de la conférence des présidents [des groupes parlementaires] pour se pencher sur le texte qui va atterrir prochainement en séance plénière », écrit L’As.

     »L’Assemblée nationale saisie en procédure d’urgence » pour l’examen d’un projet de loi d’amnistie, annonce Libération.

    Le Quotidien précise que cette loi d’amnistie, si elle est votée, va couvrir « la période février 2021-février 2024 ».

    Sud Quotidien revient sur le contenu de ce texte, selon lequel « sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, y compris celles faites par tous supports de communication, que les auteurs aient été jugés ou non ».

    Vox Populi, d’un ton caustique, renchérit : « La blanchisserie va nettoyer à sec ‘tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques… »

     »Quelle honte ! » s’exclame Tribune en parlant à ce sujet d’une  »immunité pour les politiciens ».  »Macky Sall chercherait-il à couvrir ses proches cités dans le recrutement de nervis armés ? » s’interroge le journal.

    Selon le quotidien Kritik’, ce projet de loi « vise l’apaisement du climat politique et social, le renforcement de la cohésion nationale, la consolidation du dialogue national mais aussi la réhabilitation de certains acteurs politiques en maille avec la justice ».

    « A qui profite le projet de loi d’amnistie ? »

    « Si elle est votée par l’Assemblée nationale, qui est saisie en procédure d’urgence, ajoute le journal, la loi de l’Etat s’appliquera sans égard de la plainte populaire sur les droits des victimes. » Ce qui va « enterrer les droits des victimes en effaçant des faits indélébiles dans la mémoire collective ».

    Bés Bi Le Jour s’interroge : « A qui profite le projet ? »

    Il évoque ensuite « une fenêtre de sortie pour l’éligibilité d’[Ousmane] Sonko », le principal opposant de Macky Sall, incarcéré depuis juillet dernier.

    « Ousmane Sonko pourra retrouver son éligibilité, si les députés adoptent le projet de loi portant amnistie des faits commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024″, note Le Quotidien.

     »Macky rend à Sonko son éligibilité », affiche le quotidien EnQuête, selon lequel « l’affaire Sonko contre Mame Mbaye Niang », qui a valu à l’opposant la perte de son éligibilité,  »n’échappe pas au champ du projet de loi d’amnistie ».

    En mai dernier, un tribunal condamnait l’opposant à six mois de prison avec sursis, au terme d’un procès en appel pour diffamation. Il était accusé par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, de « diffamation, injures et faux ».

    De l’aveu même de ses avocats à l’époque, cette peine rendait inéligible Ousmane Sonko, qui a ensuite été condamné en juin 2023 pour « corruption de la jeunesse » par une chambre criminelle. Cette dernière l’avait acquitté des accusations de viols et menaces de mort.

    « Macky Sall lave à l’eau de Javel Sonko et Cie », reprend Les Echos, concernant le projet de loi d’amnistie soumis à l’Assemblée nationale, un texte de « tous les dangers », selon L’Observateur, dans la mesure où il contribue à affaiblir « la norme pénale ». Le journal cite un spécialiste du droit pénal.

    Il reste la Cour pénale internationale,  »l’autre obstacle », souligne WalfQuotidien. Des juristes interrogés par ce journal affirment que l’adoption du projet de loi d’amnistie des délits et crimes commis lors des évènements survenus entre 2021 et 2024  »ne peut [être un] blocage [pour] la Cour pénale internationale », si cette juridiction décide de plancher sur les violences politiques commises au Sénégal entre 2021 et 2024.

    « Macky Sall s’en remet aux sept ‘sages’ »

    Le Soleil, sur un tout autre sujet, annonce que le président de la République va demander au Conseil constitutionnel son avis sur les conclusions du dialogue national, dont le rapport lui a été remis lundi.

    Les participants au dialogue national ont proposé que le chef de l’État convoque par décret les électeurs aux urnes, le 2 juin prochain, pour la tenue de l’élection présidentielle initialement fixée au 25 février dernier, avant d’être reportée sine die.

    Ils proposent également que le président de la République sortant, dont le mandat prend fin le 2 avril, continue à diriger le pays jusqu’à l’élection de son successeur.

    Le Sénégal est en proie à une crise politique après que le chef de l’État a annoncé le 3 février l’abrogation du décret convoquant les électeurs aux urnes, le 25 février.

    Macky Sall a invoqué des suspicions de corruption agitées par le Parti démocratique sénégalais à l’encontre de deux membres du Conseil constitutionnel, après le rejet du dossier de candidature de Karim Wade – le candidat du PDS – pour double nationalité.

    Cette annonce a été suivie, deux jours plus tard, du vote d’une loi reportant au 15 décembre prochain l’élection présidentielle.

    Dans une décision rendue le 15 février, le Conseil constitutionnel a jugé cette loi contraire à la Constitution.

    Il a annulé en même temps le décret avec lequel Macky Sall a renoncé à la convocation des électeurs aux urnes pour l’élection d’un nouveau président de la République.

    Le 16 février, dans un communiqué, le chef de l’Etat s’est engagé à pleinement exécuter la décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités concernées à fixer la date de l’élection présidentielle.

    Il a organisé un dialogue national en prélude au choix de la date du scrutin.

    « Le président transfère le dossier aux sept ‘sages’ », note Le quotidien, concernant la décision du chef de l’Etat de saisir le Conseil constitutionnel pour recueillir son avis sur la date du 2 juin proposée pour l’élection présidentielle.

    Il demande aussi l’avis de cette juridiction sur l’après-2 avril, la date marquant la fin de son mandat.

    « Macky Sall s’en remet à la sagesse des sept », écrit Bés Bi Le Jour. D’autres journaux abordent ce sujet, EnQuête parlant d’une  »saisine imminente du Conseil constitutionnel ».

    BK/ESF

  • SENEGAL-RAILS-RELANCE / GTS offre cinq jours de gratuité entre Thiès et Diamniadio, à partir de mercredi (DG)

    SENEGAL-RAILS-RELANCE / GTS offre cinq jours de gratuité entre Thiès et Diamniadio, à partir de mercredi (DG)

    Thiès, 5 mars (APS) – Les Grands trains du Sénégal (GTS) vont offrir cinq jours de services gratuits entre Thiès et Diamniadio, à partir de mercredi, a-t-on appris de son directeur général, Oumar Amadou Sow.

    S’exprimant lors d’une conférence de presse à la gare ferroviaire de Thiès, lundi, Oumar Amadou Sow a annoncé qu’après des essais à blanc lundi et mardi, pour tester ses machines, son personnel et les rails, « la bonne nouvelle, c’est qu’à partir de mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche, (l’entreprise) compte faire des essais gratuits ».

    « Toutes les populations de Thiès pourront venir le matin à 6h50, prendre le train, se rendre à Diamniadio et ensuite continuer le trajet sur Dakar par le TER. Au retour, ils peuvent prendre le TER jusqu’à Diamniadio, ensuite embarquer sur nos trains pour arriver à Thiès », a dit M. Sow.

    Selon lui, il y aura un train par jour à l’aller comme au retour pendant cette période d’essai gratuit, qui intervient une semaine après la relance officielle du trafic ferroviaire de voyageurs entre Thiès et Diamniadio et l’inauguration de la gare rénovée de la cité du rail.

    Cette phase de gratuité, a-t-il expliqué, vise à permettre aux populations de monter à bord des trains, de « savourer » et d’apprécier le confort de voyage qu’ils offrent, comparés à la route avec ses embouteillages et péages.

    Il a par ailleurs annoncé que GTS travaille à un partenariat avec le TER portant sur un échange de billets. Au départ de Thiès, le passager achète à la fois le ticket de GTS et du TER, une fois à Diamniadio, il va juste changer de quai, pour prendre le TER.

    Ce système de passerelle qui se fait dans les deux sens, vise à permettre aux clients d’éviter les désagréments liés au fait de devoir descendre jusqu’au guichet pour acheter leur ticket pour ensuite remonter à bord.

    La durée du trajet entre Thiès à Diamniadio est dans un premier temps arrêté à 1 heure, mais pourrait avec la pratique redescendre « autour des 50 minutes », a-t-il dit. Ce qui porte la durée totale du voyage entre Thiès et Dakar à 1h45mn, en comptant les 45 minutes de trajet du TER.

    « Nous comptons démarrer la commercialisation le (…) premier lundi du ramadan », a dit Oumar Sow, rappelant que les tarifs sont de 1000 FCFA en deuxième classe et 1500 FCFA en première.

    En deuxième classe, sur les tarifs combinés des GTS et du TER, on est à 2500FCFA aller et 2500 FCFA au retour. Soit 5000 FCFA pour chaque aller-retour entre Dakar et Thiès.

    En première classe, on est à 7000 FCFA l’aller-retour grâce à cette jonction GTS-TER, a ajouté Oumar Amadou Sow, précisant que chacun choisira selon sa bourse, entre ces tarifs de GTS qui sont subventionnés par l’Etat.

    « A compter du lundi, avec le ramadan, nous comptons [faire] deux voyages », soit deux allers et deux retours, « pour permettre à ceux qui sont très matinaux de partir à 6H50 de la gare de Thiès », a poursuivi le DG de GTS. La deuxième vague de la matinée est prévue à 7h50.

    A partir de Diamniadio, le premier retour est prévu à 16h30, suivi du deuxième à 17h30.

    Après le ramadan, la société d’exploitation ferroviaire entend passer à cinq allers-retours par jour.

    GTS prend en compte les Thiéssois de Dakar qui viennent passer le week-end à Thiès pour retourner le plus tard possible le dimanche à 16h30, poursuit M. Sow.

    « Nous avons compris que Thiès est très proche de Dakar, mais pour le rapprocher davantage de Dakar, il faut ce système  d’interconnexion entre le train de GTS et le TER », a-t-il noté.  Une interconnexion qui, selon lui, a fait dire à un de ses interlocuteurs que GTS a « donné sens au ‘R’ de TER, qui était jusque-là resté dans la région de Dakar ».

    Il a souligné, parmi les effets induits de cette relance du trafic ferroviaire entre Thiès et Diamniadio, le fait d’encourager de plus en plus de gens de construire à Thiès pour aller travailler à Dakar.

    Il n’est pas exclu de servir du thé », du café et de l’eau à bord du train, pour « agrémenter » le voyage a-t-il dit.

    La billetterie physique sera de mise pour le démarrage, en attendant la mise en service d’une application en cours de développement par un fournisseur, pour lancer le « ticketting électronique ».  

    Les deux seront utilisés concomitamment, pour parer à toute éventualité, pouvant conduire au blocage de l’activité par exemple.

    GTS a mis une trentaine de ses 215 employés sur l’axe Thiès-Diamniadio. Ce sont des mécaniciens, des contrôleurs, ainsi que des agents préposés à la vente de tickets et à l’accueil.

    La prochaine étape pour GTS est de faire cap sur Tivaouane. « Notre vœu, ce n’est pas de nous arrêter à Thiès, mais de pousser jusqu’à Tivaouane, qui n’est pas très loin d’ici », a dit Oumar Sow. GTS attend la fin de « quelques réglages » sur les rails, pour ouvrir une salle à Tivaouane, afin de desservir l’axe Tivaouane-Thiès-Diamniadio-Dakar.

    Il est aussi prévu ultérieurement de retaper le Petit train bleu pour le mettre sur l’axe Diourbel-Mbacké-Touba, mais aussi de desservir Bamako, via Tambacounda.  

    Selon le patron de l’entreprise ferroviaire, GTS qui a les prérogatives de faire du transport de fret, de voyageurs et de logistique, compte poursuivre son maillage du pays, suivant un « séquençage ».

    ADI/BK

  • SENEGAL-INSTITUTIONS / Le projet d’amnistie générale soumis à l’examen de la commission des lois de l’Assemblée nationale, mardi

    SENEGAL-INSTITUTIONS / Le projet d’amnistie générale soumis à l’examen de la commission des lois de l’Assemblée nationale, mardi

    Dakar, 4 mars (APS) – Les  membres de la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale examinent mardi à partir de 9 heures le projet de loi portant adoption d’une amnistie générale des faits en lien avec la politique entre février 2021 et février 2024, a appris l’APS de source officielle.

    Le président Macky Sall a, dans un décret en date du 1 er mars, ordonné au Garde des Sceaux de présenter l’Assemblée nationale le projet de loi portant amnistie dont l’objectif porte entre autres sur l’apaisement du climat politique et social, le renforcement de la cohésion nationale, la consolidation du dialogue national, tout en permettant à certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique.

    ‘’Le projet de loi intervient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024. (…) Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans l’exposé des motifs du projet qui sera soumis aux députés.

    Il y est mentionné que sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non.  

    ‘’L’amnistie entraine, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.

    De nombreuses voix s’élèvent au sein de l’opposition et de la société civile pour dénoncer le texte.

    FD/AKS/OID

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Projet de loi d’amnistie générale, une  »prime troublante à l’impunité » au Sénégal, selon Amnesty international

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Projet de loi d’amnistie générale, une  »prime troublante à l’impunité » au Sénégal, selon Amnesty international

    Dakar, 4 mars (APS) – L’ONG Amnesty international s’est élevée, lundi, contre l’annonce de l’examen prochain d’une loi d’amnistie générale des faits de violences en lien avec la politique, perpétrés entre février 2021 et février 2024 au Sénégal, estimant que son adoption constituerait un « affront » aux familles des victimes et une « prime troublante à l’impunité ».

    L’adoption de cette loi d’amnistie par le parlement constituerait un manquement de l’Etat sénégalais à son obligation de justice, de vérité et de réparation qui lui incombe en vertu droit international pour les familles de plus de 60 personnes tuées lors des manifestations, dont quinze ont porté plainte et attendent toujours que justice leur soit rendue, a indiqué l’ONG spécialisée dans la promotion d’actions visant à prévenir et faire cesser les atteintes graves à l’ensemble des droits humains.

    Les membres de la Commissions des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale du Sénégal se réunissent mardi pour examiner le projet de loi qui sera ensuite soumis à l’approbation des députés en séance plénière.

    Le projet de loi portant amnistie générale, une initiative du président Macky Sall, a été adopté le 28 février en Conseil des ministres. L’idée avait au préalable été agitée par le chef de l’Etat lors du dialogue national organisé les 26 et 27 au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.

    Dans l’exposé des motifs, le chef de l’Etat rappelle son intention d’apaiser le  »climat politique et social » de renforcer  »la cohésion nationale » et de consolider  »le dialogue national » et permettre à  »certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique ».

    ‘’Le projet de loi intervient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024. (…) Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans l’exposé des motifs du projet qui sera soumis aux députés.

    Il y est mentionné que sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non.

    ‘’L’amnistie entraine, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.

    Ce projet de loi constitue un déni de justice pour les victimes, ainsi que pour leurs familles, qui attendent justice, vérités et réparations, a ainsi déclaré Samira Daoud, la directrice régionale International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

    Dans des propos rapportés par le communiqué, elle soutient qu’en adoptant une telle loi, ‘’l’Etat sénégalais manquerait à ses obligations nationales et internationales, et favoriserait également l’impunité par les crimes de sang’’

    Amnesty international réclame que des enquêtes judiciaires rapides, approfondies et impartiales soient menées sur l’usage de la force par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations, et que les personnes soupçonnées d’homicides illégaux soient traduites en justice dans le cadre de procès équitables devant des juridictions civiles ordinaires’’.

    De nombreuses personnes ont perdu la vie ou ont été blessées depuis 2021 dans des violences en lien avec la politique.

    MK/AKS/OID

  • SENEGAL-ECONOMIE   / Podor : l’élevage souffre des pénuries d’eau, de la rareté des pâturages et du difficile accès au financement

    SENEGAL-ECONOMIE   / Podor : l’élevage souffre des pénuries d’eau, de la rareté des pâturages et du difficile accès au financement

    Podor, 4 mars (APS) – L’élevage, principale activité économique du département de Podor (nord), souffre des pénuries d’eau, de l’insuffisance des pâturages et des difficultés d’accès au financement, a appris l’APS auprès des professionnels de ce secteur d’activité.

    Il génère en moyenne un chiffre d’affaires d’environ 27 milliards de francs CFA par an, selon le chef du service départemental de l’élevage, Yoro Diaw.

    M. Diaw rappelle que d’importants investissements ont pourtant été destinés à ce département en matière d’ouvrages hydrauliques, au cours des dernières années. « Plusieurs forages ont été construits par le PUDC et le PUMA », deux programmes publics de construction d’infrastructures socioéconomiques, rappelle-t-il.

    « À ce jour, le département de Podor a 235 forages, dont 85 se trouvent dans l’arrondissement de Gamadji Saré », observe le président de la maison des éleveurs de Podor, Aboubacry Diallo, laissant entendre que la quantité existante d’ouvrages de distribution d’eau pour le bétail reste inférieure aux besoins, malgré les efforts fournis.

    « Une pluviométrie qui n’est ni abondante ni régulière »

    M. Diallo reconnaît toutefois que « les longues distances entre les points d’eau destinés au bétail ont été fortement réduites, avec des ouvrages de qualité ».

    Selon ce délégué départemental des éleveurs, la manière dont les forages sont gérés engendre des « pannes répétitives ».

    Les pâturages, comme l’eau, sont insuffisants dans le département de Podor. « L’alimentation du cheptel local dépend de la pluviométrie, qui n’est ni abondante ni régulière », constate Yoro Diaw, Aboubacry Diallo déplorant, pour sa part, la destruction du tapis herbacé par les feux de brousse, « un véritable fléau ».

    Le ministère de l’Élevage aide les éleveurs à nourrir le bétail. Un « fonds de pérennisation de l’accès à l’aliment de bétail » a été mis en place. Il est administré par un comité départemental que dirige le préfet du département.

    Le service départemental de l’élevage et les associations d’éleveurs prennent part à la gestion de ce fonds.

    « Nous avons un fonds annuel de 90 millions de francs CFA » destiné à l’alimentation du bétail du département de Podor, affirme Yoro Diaw, laissant entendre que les besoins sont beaucoup plus importants que le financement disponible.

    Les éleveurs du département de Podor ont du mal à trouver des financements pour développer l’activité pastorale, selon Aboubacry Diallo.

    « Très peu de banques acceptent de prêter de l’argent aux éleveurs », déplore le président de la maison des éleveurs de Podor.

    Dès lors, « ça devient difficile pour nous de financer l’élevage, malgré ses énormes potentialités », relève M. Diallo en évoquant par ailleurs les efforts fournis par les éleveurs en vue de la modernisation de l’activité pastorale.

    Les « rares ressources » financières injectées par l’État sont « logées » à La Banque agricole et au Fonds d’appui à la stabulation, selon le chef du service départemental de l’élevage.

    Il revient aux éleveurs de déposer des demandes de financement auprès de ces établissements financiers.

    « Ce jeudi 22 février, 27 dossiers ont été examinés. Globalement, 122 millions de francs CFA ont été accordés » à ceux qui les ont déposés, indique M. Diaw, précisant que les bénéficiaires sont des éleveurs désireux d’acheter des moutons, de les engraisser et de les revendre à l’approche de la fête de l’Aïd el-Kébir (la Tabaski).

    « Maintenant, faire vacciner les animaux fait partie des habitudes des éleveurs »

    Yoro Diaw déplore le manque d’organisation des éleveurs. Des 55 associations d’éleveurs du département, seules trois, Dental Bamtaare Tooro, la maison des éleveurs de Podor et l’Association pour le développement de Namarel parviennent à décrocher des prêts auprès des établissements bancaires dédiés au secteur, signale Yoro Diaw.

    Aboubacry Diallo aussi juge faible la capacité des éleveurs à convaincre les banques de leur octroyer des financements.

    Au trio d’associations pastorales donné par le chef du service départemental de l’élevage, s’ajoute, selon lui, l’Association pour le développement de Nguendar, l’Union des jeunes agriculteurs de Koyli Wirndé (qui pratique aussi l’élevage) et la Fédération des agriculteurs et éleveurs.

    M. Diallo signale, par ailleurs, que d’importants progrès ont été notés en matière de vaccination du cheptel, dans le département de Podor. « Maintenant, faire vacciner les animaux fait partie des habitudes des éleveurs », constate-t-il.

    Les éleveurs locaux se familiarisent de plus en plus avec les campagnes de vaccination du bétail, qui se déroulent souvent simultanément dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, contre la dermatose nodulaire contagieuse des bovidés, la péripneumonie contagieuse des bovidés, la peste des petits ruminants, la peste équine et la maladie de Newcastle notamment.

    Ces campagnes de vaccination sont souvent soutenues par la Banque mondiale et le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel.

    AHD/AMD/ESF/BK

  • SENEGAL-POLITIQUE / Le rapport du Dialogue national officiellement remis au chef de l’Etat

    SENEGAL-POLITIQUE / Le rapport du Dialogue national officiellement remis au chef de l’Etat

    Dakar, 4 mars (APS) – Le chef de l’Etat, Macky Sall, a reçu, lundi, au palais de la République, le rapport du dialogue national qui s’était tenu les 26 et 27 février au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, a appris l’APS de source officielle.

    Après avoir reçu symboliquement le document des mains du ministre de l’Intérieur, Sidiki Kaba, le président de la République a déclaré avoir pris note des recommandations de cette concertation des forces vives de la nation, a indiqué la même source.

    Conformément à la promesse qu’il avait faite à l’ouverture de cette concertation, Macky Sall a assuré qu’il allait saisir le Conseil constitutionnel afin de recueillir son avis au sujet de la date de l’élection et de la gestion de l’après 2 avril, la date marquant la fin de son mandat.

    Il n’a pas manqué de magnifier le travail qui lui a été soumis et de saluer « le génie sénégalais à surmonter les difficultés pour renforcer davantage notre système démocratique ».

    Plusieurs acteurs de la majorité présidentielle, de la société civile ainsi que des candidats recalés à l’élection présidentielle avaient pris part à cette concertation nationale qui avait été initiée par le président Macky Sall.

    Des leaders religieux et coutumiers ont également pris part à cette concertation sanctionnée par la proposition faite par les participants au chef de l’Etat de prendre un décret convoquant le corps électoral le 2 juin prochain pour la tenue de l’élection présidentielle initialement fixée au 25 février dernier.

    Ils ont également proposé que le président sortant, dont le mandat arrive à échéance le 2 avril, puisse rester en fonction jusqu’à l’installation de son successeur.

    Seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel n’ont pas participé à cette rencontre, de même que plusieurs franges d’acteurs se réclamant de la société civile.

    La décision de boycott de ce dialogue dit national est une des matérialisations de la crise politique que le pays traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle qui devait déboucher sur le choix d’un successeur au président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.

    La convocation de cette concertation est le procédé choisi par Macky Sall préalablement à la détermination d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle.

    Il s’était notamment engagé le 16 février à “pleinement exécuter” une décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités compétentes à fixer une date pour l’élection présidentielle, après que la juridiction a constaté l’impossibilité de l’organiser le 25 février, comme initialement prévue.

    Dans cette même décision, le Conseil constitutionnel a jugé “contraire à la Constitution”, l’adoption par l’Assemblée nationale, d’une loi repoussant au 15 décembre prochain la tenue du scrutin.

    Cette loi parlementaire a été votée le 5 février, deux jours après que le président de la République a annoncé, lors d’un discours à la nation, l’abrogation du décret par lequel il avait convoqué les électeurs aux urnes le 25 février. 

    Vague de libération d’activistes et de militants politiques

    En prenant cette décision, le 3 février, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.

    S’adressant à la nation, le chef de l’État a souhaité l’organisation d’un “dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé”.

    Selon la loi électorale, il faut être de nationalité exclusivement sénégalaise pour briguer la magistrature suprême au Sénégal.

    Les membres du groupe parlementaire Liberté et démocratie avaient demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les allégations de corruption et de “connexions douteuses”.

    L’ouverture d’une information judiciaire a mis fin aux travaux de cette commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les accusations portées par le PDS contre des juges du Conseil constitutionnel.

    Quatre personnes ont perdu la vie dans les violences qui ont émaillé les manifestations de protestation contre le report de l’élection présidentielle.

    Ces victimes ont été enregistrées à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor lors de heurts ayant opposé des protestataires aux forces de l’ordre.

    Ces évènements ont été suivis, quelques jours plus tard, par une vague de libérations d’activistes et de militants arrêtés dans le cadre d’activités en lien avec leur engagement politique.

    AKS/BK

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens dans l’attente de la suite à donner au processus électoral

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les quotidiens dans l’attente de la suite à donner au processus électoral

    Dakar, 4 mars (APS) – Les sujets politiques semblent définitivement installés dans les quotidiens, en lien avec les attentes, développements et contradictions nés de la non-tenue de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février dernier.

    ‘’Une semaine décisive’’, affiche à ce sujet le quotidien EnQuête en annonçant que le président sortant va recevoir ce lundi les conclusions du dialogue national qu’il a organisé pour déterminer la nouvelle date de la présidentielle et discuter des voies et moyens d’organiser une élection inclusive.

    ‘’Dans la foulée [de la réception des conclusions du dialogue national, Macky Sall] va saisir le Conseil constitutionnel des propositions’’ faites par les participants à cette concertation tenue les 26 et 27 février, annonce le quotidien EnQuête.

    Les participants ont proposé que le chef de l’État convoque par décret les électeurs aux urnes, le 2 juin prochain, pour la tenue de l’élection présidentielle initialement fixée au 25 février dernier.

    Ils ont également proposé que le président sortant, dont le mandat prend fin le 2 avril, puisse rester en fonction jusqu’à l’élection de son successeur.

    Selon le quotidien EnQuête, la volonté de Macky Sall de quitter son poste le 2 avril, date de la fin de son mandat, ‘’risque de poser un vide juridique, car la Constitution n’a rien prévu concernant ‘l’absence définitive du titulaire du mandat présidentiel en cours, sans que son successeur soit élu’’’.

    ‘’Une semaine décisive pour la suite du processus électoral’’

    ‘’Une grande bataille juridico-politique risque d’éclater sur la notion de ‘vacance du pouvoir’ et la possible reprise du processus électoral’’, indique le même journal, pendant que Kritik’ s’attend à une ‘’bataille épistolaire entre le palais et le Conseil constitutionnel’’, pour déterminer ‘’la date et les modalités de la passation du pouvoir’’.

    ‘’Une semaine décisive qui pourra voir l’organe suprême retenir ou récuser les propositions [qui lui seront faites]. Dans tous les cas, ajoute le quotidien Kritik’, c’est le flou total et la décision [des juges constitutionnels] aura son pesant d’or sur la suite du processus électoral.’’

    Le Sénégal est en proie à une crise politique après que le chef de l’État a annoncé le 3 février l’abrogation du décret convoquant le corps électoral aux urnes, le 25 février.

    Macky Sall a invoqué des suspicions de corruption agitées par le Parti démocratique sénégalais à l’encontre de deux juges membres du Conseil constitutionnel, au sujet du rejet du dossier de candidature de son leader à l’élection présidentielle, Karim Wade, pour double nationalité.

    Cette annonce a été suivie, deux jours plus tard, du vote d’une loi reportant au 15 décembre prochain l’élection présidentielle.

    Dans une décision rendue le 15 février, le Conseil constitutionnel a jugé cette loi contraire à la Constitution.

    Il a annulé en même temps le décret avec lequel Macky Sall a renoncé à la convocation des électeurs aux urnes pour l’élection d’un nouveau président de la République.

    Le 16 février, dans un communiqué, le chef de l’État s’est notamment engagé à pleinement exécuter une décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités compétentes à fixer la date de l’élection présidentielle.

    Il a organisé un dialogue national, préalablement au choix de la date du scrutin.

    ‘’Pro-Sonko et pro-Khalifa s’étripent violemment’’

    Selon le journal Le Quotidien, le président sortant se trouve désormais ‘’soumis à des pressions par une partie de ses proches qui le pousseraient à la démission afin de provoquer l’installation rapide du président de l’Assemblée nationale’’.

    ‘’C’est la meilleure stratégie pour provoquer la reprise intégrale du processus électoral et permettre de nouvelles candidatures’’ au sein de son parti, l’Alliance pour la République, rapporte le même journal en citant des proches de Macky Sall.

    Dans une interview publiée par Sud Quotidien, l’ancienne Première ministre Aminata Touré, une ex-alliée politique de Macky Sall, a fait part de son intime conviction que ‘’le président Macky Sall n’a pas envie de fixer la date de l’élection parce qu’il ne veut pas faire une passation de service avec son successeur’’.

    De nombreux quotidiens, dont L’As, reviennent sur le rassemblement tenu ce week-end à Dakar par le Front pour la défense de la démocratie, en vue de la tenue de la présidentielle avant le 2 avril prochain.

    Les organisateurs étaient bien partis ‘’pour réussir une belle manifestation. Sauf qu’une scène de pugilat est venue émailler [ce rassemblement]’’, écrit L’As, selon lequel les partisans des opposants Ousmane Sonko et Khalifa Sall ‘’s’étripent violemment’’.

    Une ‘’rude rivalité […] qui risque de disloquer la dynamique de l’opposition, qui cherche à réunir toutes ses forces pour faire face au pouvoir finissant de Macky Sall’’, souligne L’Observateur, Vox Populi rapportant, concernant le même sujet, que les altercations entre les deux camps ‘’ont poussé les forces de défense et de sécurité à disperser la foule par des tirs de gaz lacrymogènes’’.

    ‘’Les sauvageons de l’opposition gâchent la manif’’, titre L’Info, Tribune notant : ‘’Une opposition qui se déchire face à Macky Sall, qui consolide son jeu’’. ‘’Des mots aux projectiles’’, ‘’Taxawu et Pastef ravivent le feu de la violence’’, écrit WalfQuotidien en parlant de la rivalité entre partisans de Khalifa Sall (Taxawu) et ceux d’Ousmane Sonko (Pastef).

    Le Soleil, loin de tous ces sujets, revient sur le Forum des pays exportateurs de gaz, auquel Macky Sall a participé à Alger. ‘’Le Sénégal explicite sa stratégie’’, affiche le journal, avant de citer des déclarations du chef de l’État lors de cette rencontre au cours de laquelle il a plaidé ‘’pour une juste rémunération du gaz et une transition énergétique juste et équitable’’.

    BK/ESF

  • SENEGAL-TRANSPORT / Transport hippomobile à Mbacké : le diluant pour stimuler ânes et chevaux pour des gains encore plus grands

    SENEGAL-TRANSPORT / Transport hippomobile à Mbacké : le diluant pour stimuler ânes et chevaux pour des gains encore plus grands

    Par Abibou Ndiaye

    Mbacké, 3 mars (APS) – L’utilisation de produits dopants, dont le diluant, dans le transport hippomobile se répand de plus en plus à Mbacké où des charretiers chercheraient coûte que coûte à booster les performances des chevaux pour réaliser davantage de recettes.

    Récemment, le préfet du département de Mbacké à pris des mesures pour réglementer le transport par les véhicules à traction animale, avec l’objectif de mettre fin notamment à la maltraitance des équidés.

    A Mbacké, les véhicules attelés sont les moyens de transport les plus prisés par les usagers. Ils font désormais partie intégrante du décor de cette agglomération contiguë à Touba, la capitale du mouridisme, une des plus importantes confréries musulmanes au Sénégal.

    Les charrettes tractées par des ânes ou des chevaux sont omniprésents dans les principales artères de la ville, rendant la circulation très difficile, avec l’absence de panneaux de circulation. Elles stationnent à même la chaussée ou à l’entrée ou à la sortie des virages, au grand dam des automobilistes, des conducteurs de gros porteurs, notamment.

    Dans la ville de Mbacké, comme dans les autres villes et hameaux du département, leur utilité n’est plus à démontrer, en raison des nombreux services qu’elles rendent aux populations. Travaux champêtres, transport de bagages et de personnes, vente d’eau potable à travers les rues et ruelles de Mbacké et de Touba : les charrettes sont sollicitées dans nombre d’activités de la vie quotidienne.

                                        Défaut d’identification

    Cependant, en dépit de leur forte prolifération, elles ne sont pas encore identifiées par les services étatiques et municipaux. Ce qui rend, pour l’heure, difficile d’avoir une idée du nombre exact de charrettes circulant à Mbacké et Touba. Difficile aussi, voire impossible de chiffrer le montant des taxes qu’elles rapportent.

    Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’en raison des importants gains qu’elles génèrent, certains conducteurs n’hésitent plus à recourir à des produits dopants, pour les rendre plus performants, histoire de gagner davantage d’argent.

    La pratique serait surtout très répandue chez les conducteurs de charrettes à traction d’âne, lesquels utiliseraient du diluant qu’ils versent sur un morceau de tissu pour en faire renifler leurs bêtes pendant la nuit. Après avoir été ainsi stimulés, les ânes deviennent plus actifs, multipliant les allers-retours pour convoyer des biens ou des passagers.

    Mais, plusieurs jeunes charretiers interrogés par le reporter de l’APS ne confirment ni n’infirment l’usage de diluants pour doper les ânes. Ainsi de Fallou, quinze ans, trouvé près du marché central de Mbacké. Ce qui l’intéresse, dit-il, c’est de gagner de l’argent pour faire face à la dépense quotidienne de sa famille et aux frais de scolarité de sa sœur.

    Mame Cheikh, rencontré aux abords d »un passage à niveau situé près de la gare ferroviaire, déclare n’avoir jamais vu quelqu’un s’adonner à cette pratique pour doper son animal, depuis qu’il a commencé à fréquenter cet endroit il y a un an.  »Je n’ai pas non plus entendu parler de l’usage de cette pratique », insiste-t-il.

    Cette pratique existe pourtant bel et bien, si l’on en croit le président des charretiers de Mbacké et Touba, Seydina Ousmane Sall, qui dénonce même l’usage de produits dopants sur les ânes et les chevaux.

     »Ce n’est pas bien et il faut qu’on interdise [cette pratique] à Touba », martèle-t-il. Selon lui, la majorité des charrettes tractées par des ânes sont conduites par des enfants âgés entre huit et moins de quinze ans. Ils sont exploités moyennant 300 ou 400 francs CFA/jour, fustige-t-il.

                           Une pratique motivée par l’appât du gain 

    La plupart des enfants s’adonnant à cette pratique ont fugué de certaines écoles coraniques (daara), renseigne-t-il. Ils travaillent pour des adolescents peu fréquentables qui s’adonnent à la drogue en inhalant du diluant. Ce qui contribue à accentuer considérablement l’insécurité qui sévit dans la ville, dénonce le président des charretiers.

     »Celui qui s’adonne à cette pratique et ensuite le fait faire à son âne ou son cheval ne peut rien faire dans la journée à cause de son état. Et pire, si tu le croises sur la route, il te créera des problèmes », dit-il.

    Malick Wélé, le président départemental des charretiers de Mbacké, appelle les autorités à prendre dans les brefs délais des mesures pour mettre fin à cette situation. Sa crainte est de voir cette pratique connaître une ampleur incontrôlable, surtout dans cette zone où le transport hippomobile est en plein essor.

    A Mbacké et Touba, peu d’usagers croient à l’existence de ce phénomène. Certains disent n’avoir jamais entendu parler de cette pratique motivée par l’appât du gain.

    Rouguiyatou Ka, la responsable plaidoyer de l’ONG Brooke pour l’Afrique de l’Ouest se dit surprise d’apprendre l’existence d’une telle pratique au Sénégal. ‘’C’est vraiment déplorable, inimaginable’’, s’indigne-t-elle.

    ‘’Cette situation me laisse bouche bée. Je n’ai même pas les mots pour qualifier une telle pratique qui n’est motivée que par l’appât du gain, sans prendre en compte l’état sanitaire et le droit des équidés de trait (…) », déplore-t-elle.

    Mme Ka insiste sur la nécessité de mettre fin à cette « mauvaise pratique », de manière à éviter qu’elle ne fasse ‘’tâche d’huile’’ dans  d’autres régions du pays et  chez des enfants qui n’ont même pas quinze ans.

                                       Une pratique bannie par la loi

    Le dopage des animaux est interdit par la loi, selon le chef du service départemental de l’élevage. ‘’C’est le bien-être animal qui est mis en jeu, car sa santé est menacée par rapport à l’utilisation de force de ce genrs de produits’’, explique Malick Sall.

    L’usage de produits dopants peut causer des problèmes de circulation sanguine pouvant déboucher sur un arrêt cardiaque et ensuite la mort de l’animal, met en garde M. Sall, ingénieur en productions animales. Il estime que  »c’est purement de la maltraitance contre les animaux ».

     »Tout conducteur hippomobile qui ne respecte pas le bien-être animal doit être suspendu, et l’animal mis en fourrière pour l’empêcher de subir cette maltraitance », prévient M. Sall.

    Le chef du service départemental de l’élevage plaide pour davantage de moyens afin de mieux organiser le secteur du transport hippomobile. Il déplore notamment le manque d’agents et de moyens de mobilité, qui empêche son service de mener le contrôle nécessaire pour lutter efficacement contre la maltraitance des ânes et des chevaux à Mbacké et Touba.

                            Des mesures d’application immédiates prises par le préfet

    Le préfet de Mbacké a été informé de ce phénomène récemment par les Forces de défense et de sécurité en pleine réunion. Khadim Hann a pris plusieurs mesures d’interdiction ‘’d’application immédiate » concernant le transport hippomobile en application de l’arrêté interministériel du 9 décembre 2016 portant sur la réglementation du transport par les véhicules à traction animale.

    Ces mesures portent sur le respect de l’âge minimal de quinze ans pour le cochet, la souscription à une police d’assurance, l’heure de circulation du véhicule hippomobile et le dispositif d’éclairage, entre autres. Le préfet de Mbacké a aussi demandé aux maires de Touba et Mbacké d’ouvrir des fourrières municipales.

    AN/ASB/ASG