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  • SENEGAL-AGRICULTURE-GENRE-REPORTAGE / A Kayar, des femmes font le pari de l’agriculture bio

    SENEGAL-AGRICULTURE-GENRE-REPORTAGE / A Kayar, des femmes font le pari de l’agriculture bio

    Par Aïssatou Bâ

    Kayar, 6 jan (APS) – Des productrices de Mbawane et Keur Abdou Ndoye, deux villages situés dans la commune de Kayar (Thiès), ont abandonné au fil des années l’agriculture conventionnelle au profit de l’agro écologie pour subvenir aux besoins de leurs familles et améliorer aussi leurs rendements après une période de baisse causée par la dégradation des sols.

    Elles ont adopté des méthodes de production agricole respectueuses de l’environnement, abandonnant ainsi l’usage des produits chimiques et des pesticides pour améliorer les rendements agricoles, gagner durablement leur vie et subvenir surtout aux besoins de leurs familles respectives.

    Ces productrices, âgées de la soixantaine pour la plupart, s’adonnent à l’agriculture depuis des années. Ces braves dames se lèvent régulièrement tôt le matin, pour cultiver et entretenir leurs propres parcelles agricoles, en plus des exploitations familiales.

    Mouna Fall est agricultrice à Mbawane, un village situé à plus de 66 kilomètres de Dakar, la capitale sénégalaise. Elle s’active dans l’agro écologie depuis plus de trois décennies. Pour elle, cette activité  »est un moyen d’avoir des sources de revenus pour prendre en charge les dépenses familiales mais également épauler (son) mari, propriétaire de l’exploitation ».

    Dans une des parcelles agricoles certifiées bio par l’ONG Enda Pronat, les feuilles de plantes distillent dans l’atmosphère un parfum unique. Des citronniers, des papayers, des courgettes, des aubergines vertes, tout y est dans ce périmètre agricole. On aperçoit des puits, des forages et des panneaux solaires sur la partie droite de cette parcelle de 1,5 hectare où le calme est par moments perturbé par des arroseurs automatiques.

     »Cette exploitation est une bonne chose. Elle nous permet de survivre et de manger bio. Il n’ y a pas d’engrais chimique dans notre champ », vante Mouna Fall avant d’ajouter que  »l’agro écologie permet non seulement de préserver l’environnement, mais aussi la santé des consommateurs ».

     »Actuellement, tous nos produits sont bio. Quand vous les mangez, vous n’aurez aucun problème de santé », assure Mme Fall, assise sur un seau renversé dans un cadre naturel de plantations offrant une verdure panoramique introuvable à Dakar.

    À Keur Abdou Ndoye, un village de la commune de Kayar distant de celui de Mbawane de quelques kilomètres, des productrices âgées pour la plupart commercialisent leurs récoltes bio, au marché dudit village. Elles exposent carottes, courges et courgettes, choux, salades et poivrons sur des sacs étalés à même le sol pour attirer la clientèle.

    À l’arrière du marché de Keur Abdou Ndoye, se trouve Mayé Kâ, une productrice spécialisée en agriculture biologique. Elle est assise sur une grande natte, en compagnie d’un groupe de femmes. Elle ne tarit pas d’éloges au sujet de l’agro écologie. Elle explique que c’est grâce à leur exploitation familiale agricole qu’elle parvient à régler les dépenses de sa famille.

    Cette dame de teint noir et grande de taille ajoute qu’à cause de son âge avancé, ses enfants l’aident à exploiter ses parcelles agricoles.

     »Quant à moi, je m’y rends souvent pour faire le désherbage », a-t-elle précisé, soulignant que ses parcelles lui permettent de subvenir à ses besoins tandis que la grande exploitation familiale permet de régler tous les besoins financiers de la famille ». Mme Kâ a signalé par ailleurs qu’elle s’adonne aussi au petit commerce pour augmenter ses revenus afin de prendre en charge convenablement ses besoins.

    Même son de cloche chez la productrice, Tiné Ndoye, ancienne présidente du Réseau national des femmes rurales du Sénégal, trouvée à son domicile familial situé en dehors du marché de Keur Abdou Ndoye.

    Il est l’heure du déjeuner dans la cour de la résidence de cette grande productrice en convalescence. Quelques personnes dégustent un plat de riz. Mme Ndoye est dans sa chambre à coucher, où elle est assise sur le lit avec un voile jaune couvrant sa tête. Elle explique surveiller le développement des plantes de son champ à l’aide d’images et de vidéo prises par son fils.

     »A cause de ma maladie, je surveille de loin l’évolution des variétés bio sur notre exploitation familiale de plus de 3 hectares à partir des photos et vidéos que mon fils m’envoie sur mon téléphone portable », a-t-elle expliqué d’un ton plaisantin.

    Mme Ndoye a magnifié les rendements de l’agriculture biologique, une activité  »rentable » qui leur permet de subvenir aux besoins de la famille en nourriture, santé, école, etc.

     »Grâce à cette pratique agricole, on parvient parfois à gagner 50, 100 ou 200 mille FCFA par mois. On fait parfois des pertes aussi. Donc, cela dépend des périodes », a-t-elle rapporté, relevant que certaines spéculations n’ont pas enregistré les rendements escomptés.

    La soixantaine révolue, elle a indiqué, du haut de ses 22 ans d’expérience agricole que leur exploitation familiale, a une fois réalisé un chiffre d’affaires de 3 millions francs CFA.

     »Mais quand on a pris en compte les dépenses liées aux intrants, comme l’eau, on s’est retrouvé avec un peu plus d’un million de FCFA de recettes pour les besoins de la famille », a expliqué la présidente du Réseau national des femmes rurales du Sénégal, avant de terminer la discussion autour d’un bon plat de +Thiebou guinar+ (riz au poulet) en compagnie de Mariam Sow, directrice d’Enda Pronat, une ONG sénégalaise vouée au soutien de l’agriculture écologique, des fermes familiales et des droits des femmes.

    Le Réseau national des femmes rurales du Sénégal (RNFR/S) a été mis en place par des femmes rurales leaders avec l’appui d’Enda Pronat, en 2001. Mariam Sow, experte en agroécologie à l’ONG Enda Pronat, et pionnière dans la promotion de cette pratique agricole au Sénégal, a joué un rôle très important dans la mise en place de ce réseau, passé depuis lors de 10 femmes membres à actuellement 36 mille agricultrices, à travers le pays.

    Cette septuagénaire, qui comptabilise plus de 40 ans d’expérience dans ce secteur, appelle à impliquer les femmes, les jeunes et les hommes dans la transformation durable des communautés.

    Selon un rapport publié en février 2018 par la Direction de l’analyse de la prévention et des statistiques agricoles (DAPSA), la proportion des productrices agricoles est plus élevée dans la vallée du Sénégal que dans d’autres zones, soit 14,7%.

     »Et seul 5% des ménages dirigés par des femmes utilisent des équipements motorisés comparativement à ceux tenus par les hommes, soit à 9%’’, indique la même source.

    Quant à la superficie moyenne des parcelles dirigées par des femmes en hectare, elle était de 1,58 ha, contre 1,21 ha en 2019, 1,72 ha en 2020, 1,43 ha en 2021 et 1,66 en 2022.

    Les hommes détiennent le double comparativement aux femmes, soit 3,74 ha en 2018, 3, 42 ha en 2019, 3,87 ha en 2020, 3,11 ha en 2021 et 2022.

    Malgré toutes ces statistiques, les femmes demeurent un levier de l’agro écologie au Sénégal en dépit des nombreuses difficultés et obstacles rencontrés dont l’accès au foncier, a dit Mme Sow.

     »(…) le problème de l’accès des femmes au foncier est une réalité et leur implication dans l’exploitation familiale en est une aussi », a-t-elle déploré, relevant qu’elles jouent également un rôle essentiel dans la survie de la famille.  »Elles trouvent toujours des alternatives pour la survie de la famille », a-t-elle indiqué, appelant à accorder  »une attention particulière » aux femmes.

    L’exploitation familiale, un support d’unification des familles

    Mariam Sow a relevé que ces exploitations familiales prennent en charge le support d’unification de la famille, qu’est le  »repas familial », d’où  »l’importance de soutenir les productrices afin de contribuer à la vie de la famille ».

    La productrice de Mbawane, Mouna Fall, relève dans ce sillage que les femmes productrices font également face à d’énormes difficultés pour acheminer leurs productions vers les marchés, déplorant l’absence de marchés dédiés aux produits agricoles issus de l’agriculture bio.

     »Nous acheminons tous nos produits vers les marchés conventionnels, en l’absence de marchés dédiés. Et là-bas, nous sommes obligés de vendre nos produits aux mêmes prix que les autres », déplore-t-elle.

    Elle a indiqué qu’un petit sac peut rapporter entre 20 et 25 mille FCFA contre 30 ou 35 mille FCFA pour un grand sac.  »Quand on vend un sac entre 25 et 50 mille FCFA, on parvient à subvenir aux besoins de la famille », a-t-elle dit.

    Mouna Fall a signalé par ailleurs que cette activité lui a permis d’acheter pendant plusieurs années les fournitures scolaires de ses enfants et petits-enfants en dépit des difficultés liées surtout au déficit d’équipements agricoles.

    Une résilience, malgré le manque de matériel

     »Nous avons beaucoup de difficultés dans notre travail, surtout en ce qui concerne le matériel. Nous sommes parfois confrontés au manque de matériel pour travailler la terre. L’autre difficulté, c’est le problème d’eau et ce que nous avons, ici c’est un don d’Enda », a-t-elle souligné, invitant les bailleurs de fonds à les appuyer.

    Cet article a été réalisé en collaboration avec l’Africa Women’s Journalism Project (AWJP) et avec le soutien du Centre international des journalistes (ICFJ) dans le cadre de la Bourse Reportage pour les journalistes femmes en Afrique francophone.

    AMN/AB/MK/OID/SBS/ASG

  • SENEGAL-SOCIETE-JUSTICE / Professeur Ndiaw Diouf : ‘’Il faut que les modes alternatifs de règlement des différends soient portés à la connaissance des Sénégalais’’

    SENEGAL-SOCIETE-JUSTICE / Professeur Ndiaw Diouf : ‘’Il faut que les modes alternatifs de règlement des différends soient portés à la connaissance des Sénégalais’’

    Dakar, 6 jan (APS) – Le professeur de droit privé Ndiaw Diouf, ancien doyen de la faculté de droit de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, relève une large méconnaissance des modes alternatifs de règlement des différends au Sénégal et juge nécessaire de constituer un vivier d’arbitres et de médiateurs agréés par les centres d’arbitrage.

    M. Diouf et l’APS se sont entretenus sur ce sujet, à la suite d’une formation que l’universitaire a dispensée, avec d’autres experts de la médiation et de l’arbitrage, en décembre, à Dakar.

    Professeur, quels étaient les objectifs de la formation que vous avez dispensée à Dakar sur les modes alternatifs de règlement des différends ?

    Il faut replacer ces sessions de formation dans leur contexte. Il y avait un projet de l’Union européenne destiné au renforcement des structures et mécanismes d’arbitrage au Sénégal. Dans ce projet, il était prévu la vulgarisation des modes alternatifs de règlement des différends, à savoir l’arbitrage, la médiation et la conciliation. Il fallait vulgariser ces modes alternatifs de règlement des différends afin que les Sénégalais puissent se les approprier. Voilà pourquoi nous avons organisé une session de formation pour les journalistes économiques et tenu des réunions publiques d’information dans plusieurs régions du Sénégal […] Nous tenions pour mission de faire en sorte que les Sénégalais s’imprègnent davantage de ces modes alternatifs de règlement des différends.

    Mais il n’y avait pas que de la vulgarisation à faire. Il y avait également la formation d’un vivier d’arbitres et de médiateurs. Il y a des centres d’arbitrage et des centres de médiation. Je pense, par exemple, au Comité national de médiation et de conciliation.

    Les arbitres et médiateurs doivent être formés. Notre premier objectif, pour cette session de formation, c’était la formation d’un vivier d’arbitres et de médiateurs en vue de leur agrément par ces centres-là. Il faudrait peut-être revenir à la notion de mode alternatif de règlement des différends. La justice a toujours été considérée comme une affaire de l’État. Lorsqu’un conflit survient entre deux personnes, il est soumis à des juridictions étatiques, qui rendent des décisions exécutoires. Mais en raison de l’encombrement de ces juridictions, il était nécessaire de trouver des circuits de dérivation. C’est ce qu’on appelle les modes alternatifs de règlement des différends. Il y en a deux.

    Lesquels ? À quoi peuvent-ils aboutir (comme résultats) ?

    Vous avez d’un côté l’arbitrage, de l’autre ce qu’on appelle la médiation et la conciliation. Dans l’arbitrage, nous avons un juge privé. Un juge qui est investi, non pas par l’État, mais par les parties. C’est un arbitre. Donc, il y a toujours une convention des parties comme base de l’arbitrage. C’est ce qu’on appelle la convention d’arbitrage. C’est un compromis. Dans un litige, les parties décident d’aller vers l’arbitrage. Il y a ce qu’on appelle la clause compromissoire des parties : avant le litige, les parties insèrent dans un contrat une clause par laquelle elles s’engagent à aller à l’arbitrage au cas où il y aurait des difficultés d’interprétation ou d’exécution du contrat.

    L’arbitre est un juge. Il tranche le différend, dans le cadre d’une sentence arbitrale… Comme le fait le juge étatique. Une sentence dotée de l’autorité de la chose jugée.

    En revanche, dans la médiation et la conciliation, ce sont les parties elles-mêmes qui trouvent une solution dans le cadre d’un accord de médiation. Elles trouvent un accord avec l’aide d’un tiers, qu’on appelle médiateur ou conciliateur. On distinguait traditionnellement médiation et conciliation selon que le rôle du tiers était plus ou moins actif. Mais ici, ce sont les parties qui trouvent un accord avec l’appui du tiers qu’on appelle médiateur ou conciliateur.

    Ce qui va résulter de la médiation ou de la conciliation est un accord de médiation. Dans l’arbitrage, c’est une sentence.

    Comme je le disais tout à l’heure, c’était une mission de vulgarisation. Il faut que ces mécanismes de règlement des conflits, qui ne sont pas très connus des Sénégalais, soient portés à la connaissance des Sénégalais. Je crois que les journalistes économiques sont les personnes les plus indiquées pour accompagner cette mission de vulgarisation. Voilà pourquoi on avait senti la nécessité de former les journalistes économiques.

    Il y a des textes [qui encadrent les modes alternatifs de règlement des différends]. Ce sont essentiellement ceux de l’OHADA, l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires… Vous avez, dans le traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique, des stipulations consacrées à l’arbitrage. Mais c’est l’arbitrage dans le cadre de la Cour commune de justice et d’arbitrage. Vous avez ensuite ce qu’on appelle l’acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage… Dans les 17 États parties au traité de l’OHADA, c’est cet acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage qui sert de loi sur l’arbitrage…

    On a toujours besoin d’accroître les viviers d’arbitres et de médiateurs, et de conciliateurs. Voilà pourquoi on avait senti cette nécessité de former des arbitres qui vont être agréés par ces centres-là. De former des médiateurs et des conciliateurs pouvant être agréés dans les différents centres.

    La médiation et l’arbitrage sont-ils des professions à proprement parler ?

    Il n’y a pas de filière d’enseignement consacrée à l’arbitrage, à la médiation, à la conciliation. C’est plutôt des unités d’enseignement dans les formations classiques. Vous pouvez avoir une unité d’enseignement sur l’arbitrage. Mais il n’y a pas de filière spécifiquement réservée à la formation des arbitres ou des médiateurs. Maintenant, il y a des établissements d’enseignement supérieur privé qui font des formations certifiantes en matière d’arbitrage. Il y a par exemple [une] école de droit, de gestion et d’économie […] qui [délivre] un certificat sanctionnant la formation d’arbitres et de médiateurs. Médiateur et arbitre ne sont pas des métiers. Ce sont des qualifications.

    Quelqu’un ne peut pas dire qu’il est arbitre ou médiateur de profession. On est qualifié pour faire de l’arbitrage ou de la médiation.

    Le médiateur, comme l’arbitre, est une personne investie à titre occasionnel de la mission de trancher ou d’aider à trancher, à résoudre les différends. Il n’en fait pas un métier. Moi, par exemple, il m’arrive de faire de l’arbitrage pour la CCGA (une commission consultative créée au sein du ministère des Finances et du Budget)…

    ESF/SBS/ASB

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Saint-Louis : 3 ans ferme pour trois membres de la garde rapprochée de « Samm Sa Kadu »

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Saint-Louis : 3 ans ferme pour trois membres de la garde rapprochée de « Samm Sa Kadu »

    Saint-Louis, 6 jan (APS) – Le tribunal de grande instance de Saint-Louis (nord) a condamné à trois ans de prison ferme trois membres de la sécurité de la coalition « Samm Sa Kaddu », poursuivis pour des actes de violence sur des marchands.

    La juridiction a prononcé également d’autres peines allant de deux ans, dont six mois ferme, à trois ans, assortis de deux  ans ferme, à l’encontre de certains des prévenus dans cette affaire qui remonde à la campagne électorale des législatives du 17 novembre dernier.  D’autres mis en cause ont été relaxés.

    Au titre des dommages et intérêts, les parties civiles recevront des sommes allant de 50 000 à 500 000 francs CFA.

    Le président du tribunal a déclaré que l’action publique était éteinte pour Bassirou Diop, décédé en détention.

    Me El Hadj Diouf, avocat des mis en cause, s’est dit déçu de ce verdict et promet d’interjeter appel dès ce lundi.

    Les faits pour lesquels les prévenus ont comparu remontent au 11 novembre dernier. Ce jour-là, des heurts avaient éclaté entre des marchands ambulants de Sor, un quartier de Saint-Louis, et la garde rapprochée de « Samm Sa Kaddu ».

    Ces échauffourées se sont produites alors qu’une caravane de cette coalition de l’opposition sillonnait les rues de ce quartier, à quelques jours du scrutin des législatives du 17 novembre.

    AMD/ADL/ASG/BK

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / La polémique Aoua Bocar Ly et d’autres sujets en exergue

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / La polémique Aoua Bocar Ly et d’autres sujets en exergue

    Dakar, 6 jan (APS) – La polémique suscitée dans certains cercles par la nomination de la sociologue Aoua Bocar Ly-Tall au sein du collège des nouveaux membres du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) fait partie des sujets en vue dans la livraison de lundi de la presse quotidienne.

    La nomination de cette sociologue, est une « tâche noire » qui a mis « en ébullition » le parti Pastef (pouvoir), écrit le quotidien Yoor-Yoor. « Après la nomination très controversée de Samba Ndiaye au poste de président du conseil d’administration de la SN-HLM, note le même journal, une nouvelle promotion d’une personnalité très hostile au Pastef et à son leader Ousmane Sonko crée un tollé général ».

    L’info constate que cette nomination « n’est pas du goût de beaucoup de responsables et militants de Pastef », qui « ont vigoureusement protesté contre la décision du chef de l’Etat ». « Une nouvelle défiance ouverte de ses camarades de parti, à laquelle fait face le chef de l’Etat dont la réaction est guettée. Sera-t-il sans concession comme dans le cas Samba Ndiaye ? », se demande cette publication.

    « Le Pastef en ébullition », affiche le quotidien L’As, selon lequel plusieurs militants de Pastef peinent à contenir leur colère après la nomination de Aoua Bocar Ly-Tall parmi les 8 nouveaux membres du CNRA. L’As souligne que du fait de cette situation, « l’Etat se retrouve au cœur d’une autre furie des militants de Pastef qui fait trembler la République ».

    Chroniqueurs et activistes « pro-Pastef déchaînés »

    « Alors qu’il n’a fait que 10 mois à la tête de la magistrature suprême, le président Bassirou Diomaye Faye fait déjà face à des contestations au sein de son propre parti », en raison de « certaines décisions notamment sur les appels à candidatures mais aussi et surtout de ses nominations », écrit Walfquotidien, affichant : « Bronca contre Diomaye ».

    Les Echos rapporte que c’est finalement le président du parti Pastef, Ousmane Sonko, qui est monté au créneau pour calmer les activistes et chroniqueurs pro-Pastef déchainés, selon le journal. « Ce n’est pas parce qu’on est militant de Pastef qu’on peut menacer ou exercer des pressions sur le chef de l’Etat ou le Premier ministre », a réagi le leader du parti au pouvoir, cité par L’Observateur.

     »Suite à la polémique après la nomination de Mme Aoua Bocar Ly-Tall au CNRA, le président du parti Pastef a réagi, dans le soirée de dimanche, pour apporter des précisions et dédouaner le chef de l’Etat de toute mauvaise appréciation », lit-on dans les colonnes du Soleil. Le journal ajoute que Ousmane Sonko  »a également appelé les militants de sa formation politique à comprendre les enjeux autour de la gestion du pouvoir ».

    « Sonko se dresse en bouclier du président Diomaye Faye. Il coupe le flux de critiques pastéfiennes vers le chef de l’Etat et recadre leurs auteurs », relève aussi Vox Populi. Si le leader de Pastef a admis « une erreur de casting, il a recadré les militants et les personnes qui ont tenu des propos démesurés sur cette affaire », indique le quotidien Enquête.

    La sortie des PMA,  »un cadeau empoisonné »

    « On peut commettre des erreurs mais pas des fautes », assure Ousmane Sonko dans des propos rapportés par le quotidien Libération, qui reproduit à sa une une autre déclaration du leader du parti Pastef : « Il faut que les menaces cessent ». « On ne menace pas un président », insiste-t-il à la une du journal Le Quotidien.

    Les quotidiens reviennent également sur l’annonce du retrait  du Sénégal de la liste des pays les moins avancés, « une avancée significative » pour le pays, mais qui  »s’accompagne de pertes d’avantages commerciaux et financiers », explique L’Observateur, pointant  »un cadeau empoisonné ».

    Le journal considère qu’une  »transition stratégique s’impose pour préserver et renforcer les acquis du développement économique et social », alors que  »les débats et rivalités s’intensifient pour s’attribuer le mérite de cette réussite ». Tribune, par exemple, fait le même constat en soulignant que l’Alliance pour la République (APR), parti de Macky Sall,   »attribue la paternité » de cette avancée à l’ancien président.

    Le pouvoir, de son côté,  »tempère » par la voix de la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères. La patronne de la diplomatie sénégalaise « parle d’amorce d’un processus et demande à éviter toute confusion », rapporte Rewmi quotidien.

    « L’annonce du retrait du Sénégal de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) a suscité une réaction de l’Alliance pour la République (APR), qui s’en réjouit comme d’un aboutissement des politiques  publiques initiées par l’ancien chef de l’Etat Macky Sall. Cependant, résume Le Soleil, le ministère des Affaires étrangères a précisé qu’il s’agit juste de l’amorce d’un processus pouvant durer cinq ans ».

    BK

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Saint-Louis: verdict attendu, lundi, au procès des gardes du corps de « Sam sa kaddu »

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Saint-Louis: verdict attendu, lundi, au procès des gardes du corps de « Sam sa kaddu »

    Saint-Louis, 5 jan (APS) – Le tribunal de Grande instance de Saint-Louis (nord) va prononcer, lundi, son verdict dans le procès des 80 personnes arrêtées à la suite de violences ayant émaillé le passage de la caravane de  »Sam Sa Kaddu », une coalition d’opposition, dans cette ville du nord du pays, lors de la campagne électorale des législatives de novembre dernier.

    Les prévenus, des préposés à la sécurité de la caravane de  »Sam Sa Kaddu », qui était en lice pour les élections législatives de 17 novembre dernier, sont poursuivis pour  »vol avec violence, voie de fait, port illégal d’armes et violation des arrêtés du 22 octobre du ministre de l’Intérieur ».

    Ils sont suspectés d’avoir attaqué des commerçants qui scandaient le nom d’Ousmane Sonko, la tête de liste du parti au pouvoir, au passage de leur caravane. Des blessures graves avaient été enregistrées dans les rangs des commerçants du marché de Sor, à Saint-Louis

    Le procureur avait requis contre eux des peines allant de deux à cinq ans de prison ferme et sollicité la relaxe au profit de certains des 80 prévenus, qui ont comparu le lundi 2 décembre 2024 en audience spéciale.

    AMD/OID/ABB

  • SENEGAL-AFRIQUE-FOOTBALL / Coupe CAF : le Jaraaf arrache la victoire devant Orapa United FC et se relance

    SENEGAL-AFRIQUE-FOOTBALL / Coupe CAF : le Jaraaf arrache la victoire devant Orapa United FC et se relance

    Diamniadio, 5 jan (APS) – Le Jaraaf de Dakar a arraché, dimanche, à domicile, la victoire, 1-0, devant Orapa United FC du Botswana dans les arrêts de jeu, au stade Abdoulaye Wade, en match comptant pour la quatrième journée de la poule C de la coupe de la Confédération africaine de football (CAF).

    Après le nul vierge du match aller, le Jaraaf et Orapa United FC du Botswana étaient dans l’obligation de signer une victoire pour garder leurs chances de qualification en quart de finale.

    Dans un match joué à huis clos, l’équipe sénégalaise a débuté tambour battant, se créant plusieurs occasions, mais les attaquants ont éprouvé d’énormes difficultés à les concrétiser.

    Dominateurs dans le jeu, les protégés de l’entraineur Malick Daf obtiendront un penalty à la 13e minute sur un corner repris de la tête par Mame Saer Guèye et bloqué de la main par un défenseur d’Orapa United FC.

    L’arbitre gabonais désigne le point de penalty, mais le tir du capitaine du Jaraaf est arrêté par le gardien botswanais Lesenya Malapela.

    L’équipe sénégalaise va accentuer sa domination avec de nombreuses situations dans le camp adverse, sans les concrétiser.

    A la mi-temps, le score est à égalité, mais au retour des vestiaires, le Jaraaf va revenir à la charge, échouant toujours à trouver la faille. Flamboyants lors des préliminaires de cette Coupe CAF, avec 8 réalisations, les attaquants du Jaraaf restent aphones dans la phase de poules.

    Il a fallu attendre dans le temps additionnel pour voir l’équipe de la Médina inscrire l’unique but du match par Almamy Matheuw Fall d’un joli coup de tête, sur un centre de Rémy Bocandé.

    Ce résultat permet au Jaraaf de se relancer, avec cinq points en quatre matchs et une troisième place du groupe C.

    Les Sénégalais, qui reçoivent l’ASEC d’Abidjan, la semaine prochaine, pour le compte de la cinquième journée, gardent ainsi leur chance de se qualifier en quart de finale.

    Dans l’autre match de la poule, l’USMA d’Alger, en déplacement dans la capitale ivoirienne, a arraché le nul (1-1) devant l’ASEC Mimosas.

    BHC/ABB/OID

  • SENEGAL-MEDIAS-PROFIL / Babacar Ndiaye, l’agencier à la carrière bien remplie

    SENEGAL-MEDIAS-PROFIL / Babacar Ndiaye, l’agencier à la carrière bien remplie

    +++Par Alioune Diouf+++

    Thiès, 5 jan (APS) – L’ancien journaliste Babacar Ndiaye, décoré de la Grand-Croix dans l’Ordre national du Lion, le 20 décembre dernier par le président de la République Bassirou Diomaye Faye, après avoir servi pendant 35 ans dans la quasi-totalité des bureaux régionaux de l’Agence de presse sénégalaise (APS), s’honore d’avoir touché le plafond en termes de distinctions, après une carrière d’agencier bien remplie.

    « J’ai roulé ma bosse partout. Il n’y a que Louga et Saint-Louis qui ont échappé [à mon parcours de journaliste] », lance, non sans fierté, Babacar Ndiaye, ancien chef de bureau et correspondant de l’APS dans la plupart des régions du pays.

    C’est en homme comblé que celui dont le nom a longtemps été associé à l’APS, reçoit dans un douillet salon chez lui au quartier 10e, à Thiès (ouest).

    Pour avoir passé plus de trois décennies d’une carrière de journaliste bien remplie, Babacar Ndiaye APS, est devenu une icône de la presse sénégalaise.

    Même s’il n’est pas homme à s’encombrer de gloriole, sa décoration dans l’Ordre national du Lion lui est allée droit au cœur, surtout qu’il l’a reçue de la plus haute autorité du pays, en présence de son fils qui l’accompagnait et d’anciens confrères et amis, dont l’ancien directeur général de l’APS, Mamadou Koumé.

    « C’est un grand honneur que le président de la République m’a accordé, parce qu’il faut reconnaître que c’est la distinction la plus élevée dans l’Ordre national du Lion, dit-il. Avec cette distinction, j’ai touché le plafond des décorations que je pouvais recevoir ».

    Arborant en diagonale le ruban vert qui soutient sa décoration, un pendentif doré, et une autre médaille épinglée à la poitrine qu’il avait reçue de l’ancien président Macky Sall, il ne manque pas de remercier le grand chancelier de l’Ordre national du Lion, le général Meïssa Sellé Niang, à l’origine de cette nouvelle marque de reconnaissance, ainsi que tous les membres de la chancellerie. 

    A 77 ans, l’homme de grande carrure, à la barbe toute blanche, jadis très dynamique, commence à sentir le poids de l’âge.

    Depuis sa retraite en 2008, ce père de quatre garçons, dont l’un vit aux Etats-Unis et l’autre travaille dans les mines d’or de Sabodala, habite dans sa maison sise dans le verdoyant quartier 10e de la capitale du rail, aux côtés de son épouse. La  parfaite complicité entre les deux saute aux yeux du visiteur.

    « Mère Ndiaye, ce ne sont pas mes verres, mais les tiens », lui lance-t-elle, après avoir mis les lunettes qu’elle vient juste de lui remettre avant l’entretien.  »Je lui dis qu’elle a vieilli, mais elle refuse de l’admettre“, rigole le doyen dont le sens de l’humour n’a pas pris une ride.

    « J’ai fait pratiquement tous les bureaux régionaux. Je me réjouis de ce parcours. J’ai servi sans arrière-pensée et avec abnégation et beaucoup d’engagement », dit ce journaliste à la retraite, qui a intégré l’APS en 1973.

    Après Dakar, à la rédaction centrale, il a été chef de bureau à Tambacounda [est], à Ziguinchor [sud], alors capitale de la Casamance naturelle, à Fatick [centre], en 1974, à Diourbel [centre] cumulé à Thiès, où il a fait quatre allers-retours.

    Après un premier séjour à Tambacounda, il a dû y retourner, pour assurer un intérim de trois mois, mais qui sera finalement prolongé au-delà d’un an. Son successeur dans le Sénégal oriental, le journaliste Ibrahima Bakhoum, ne s’entendait pas avec le gouverneur d’alors, qui lui collait l’étiquette de ‘’communiste’’.

    Son long périple à travers le pays à permis à Babacar Ndiaye de croiser d’illustres gouverneurs qu’a connus le Sénégal. Il se rappelle avec nostalgie, entre autres, d’Amadou Thiam, d’Idrissa Camara, l’un des derniers avec lesquels il a travaillé à Thiès, Souleymane Ly, récemment rappelé à Dieu ou encore Ndakhté Mbaye, considéré comme le père de la réforme de l’administration de 1972.

    Babacar Ndiaye a été témoin de toutes les phases de l’évolution des moyens de transmission de l’information à l’APS, depuis les plis envoyés par train jusqu’à l’arrivée d’Internet, en passant par le fax. Ce natif de Louga, d’un père originaire de Linguère, a eu un parcours remarquable.

    La reconnaissance de ses pairs

    Dans une tribune publiée sur Thiès 24, un média en ligne du journaliste thiessois Mbaye Samb, correspondant du quotidien privé L’As, Cheikh Fall, son ancien compagnon de route et chef de département à la RTS, ne tarit pas d’éloges à son endroit.

    Fall qui a cheminé sous son aile protectrice, en tant que jeune correspondant de Radio Sénégal à Thiès, lui a rendu hommage pour avoir “joué le rôle d’un ilotier pour le bien de ses jeunes cadets journalistes, mais surtout pour la noblesse du journalisme“.

    “Jeune correspondant de Radio Sénégal dans la capitale du rail, je me suis jeté dans ses bras sans autre forme de procès“, se souvient Cheikh Fall, évoquant les temps où il y avait des passerelles entre les médias publics faisant que Babacar Ndiaye alimentait le Soleil par ses dépêches, et prêtait sa voix à la RTS.

    « Babacar Ndiaye, maître dans son art, faisait son travail sans se raccrocher aux chimères. Cette rigueur dans l’exercice de ce métier complexe lui donnait une stature de personne respectée et écoutée par tous. Autorités administratives et locales, leaders d’opinion ou autres décideurs publics comme privés voyaient leurs activités relayées dans un style concis au contenu fidèle“, témoigne-t-il.

    “Babacar fut un agencier hors pair. Ses dépêches alimentaient le célèbre quotidien national Le Soleil et sa belle voix résonnait sur les ondes de Radio Sénégal, au grand bonheur des auditeurs. Oui, le doyen Babacar Ndiaye était la plume et la symphonie“, écrit-il encore.

    Pour couronner le tout, Cheikh Fall suggère à l’actuel maire de Thiès de baptiser, en son nom, la rue passant devant chez lui, qui longe la Chambre des métiers, l’UFR/Santé et l’ANCAR.

    Les faits marquants de sa longue carrière de journaliste se bousculent dans sa mémoire. Il se souvient quand, jeune reporter non encore titulaire, il est envoyé à Thiès pour « garder la maison », le temps que le chef de bureau d’alors, Souleymane Diop, aille faire un stage en Allemagne. Il prend alors l’initiative de faire un reportage sur les phosphates, qui n’a pas plu à des députés, qui ont voulu « se débarrasser de (lui) ».

    Le débat soulevé par cet article a abouti au vote par l’Assemblée nationale d’une loi nationalisant l’exploitation des phosphates par les ICS, les Industries chimiques du Sénégal, raconte-t-il.

    Avec l’aval du président Léopold Senghor, l’État décide de prendre la majorité des actions dans cette société, poursuit l’agencier à la retraite.

    Engagement syndical

    L’autre anecdote qu’il évoque, non sans regret, porte sur un compte rendu qui a coûté cher à deux de ses proches. Ayant relayé deux accidents de train en l’espace de trois mois, il s’est attiré les foudres du directeur des Chemins de fer de l’époque. Ce dernier, « pour se venger », licencie son épouse qui travaillait dans cette société et retire à son beau-père, un cadre de la même boîte, son logement de fonction, les soupçonnant de lui avoir filé les informations.

    Babacar Ndiaye, c’est aussi le syndicaliste défenseur acharné de la corporation, un costume qu’il avait enfilé depuis 1994 aux côtés de son camarade et ami, le regretté Alpha Sall, alors secrétaire général du SYNPICS, le syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal.

    Parmi les acquis auxquels il a contribué, il retient la protection de nombreux journalistes de l’arbitraire de leurs employeurs, mais aussi et surtout la construction de la Maison de la presse. Un bâtiment dont la maquette avait été choisie par Alpha Sall et qui a été approuvée par le président Abdoulaye Wade, malgré la réticence de quelques-uns de ses proches collaborateurs, qui estimaient qu’il coûterait trop cher.

    Aujourd’hui, même s’il ne rougit pas de ce que ce bâtiment porte le nom du grand journaliste Babacar Touré en lieu et place d’Alpha Sall, il pense qu’il n’est pas trop tard pour rendre un hommage bien mérité à ‘’cet autre porte-étendard de la presse’’, qui a défendu ses confrères jusqu’au-delà des frontières, notamment au Mali.

    Admettant une « réelle évolution » dans la pratique du métier de journaliste au Sénégal, il estime qu’ »il reste encore beaucoup de choses à faire et à parfaire, pour que le journaliste soit irréprochable ».

    Il se dit « scandalisé » par les contenus de certains médias et les comportements de certains journalistes, et conseille à ses jeunes confrères de « s’accorder avec les faits et ne pas se mettre devant les faits ».

    En homme expérimenté, le doyen les met en garde contre la tentation de « se prendre la tête », de « se croire supérieur aux autres », ou encore de « jeter l’opprobre sur d’honnêtes gens ».

    Babacar Ndiaye ne manque pas non plus de plaider auprès des plus hautes autorités pour qu’au-delà de son statut de société nationale, sa ‘’maison de cœur’’, l’APS, bénéficie du soutien qui « lui revient » de droit.

    ADI/ASB/ABB/OID

  • SENEGAL-EDITION / L’ouvrage ‘’Chefs et marabouts’’ de David Robinson revisite l’histoire d’Abdoul Bokar Kane

    SENEGAL-EDITION / L’ouvrage ‘’Chefs et marabouts’’ de David Robinson revisite l’histoire d’Abdoul Bokar Kane

    Dakar, 5 jan (APS) – Les éditions ‘’Jimsaan’’ ont présenté, samedi, à la librairie L’Harmattan Sénégal, l’ouvrage ‘’Chefs et marabouts’’ écrit par l’historien américain David Robinson et qui met en lumière la figure emblématique de l’almamy du Fouta, Abdoul Bokar Kane.

    ‘’Chefs et marabouts’’ est la version française du livre ‘’Chiefs and Clerics : The History of Abdul Bokar Kan and Futa Toro, 1853-1891’’, publié en 1977.

    La présentation a été marquée par les interventions d’éminents historiens, notamment celles des Sénégalais Ibrahima Thioub ancien recteur de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, Abdoulaye Bathily, Penda Mbow, Mamadou Diouf et Boubacar Barry.

    Selon le professeur Ibrahima Thioub, la lecture de ‘’Chefs et marabouts’’, permet d’envisager l’explication de la défaite des ‘’États de la Sénégambie’’ face aux puissances coloniales européennes.

    ‘’Les fractures, conflits, alliances et mésalliances sans fin au sein des classes puissantes de la Sénégambie se sont mutuellement affaiblies sous l’œil (…) du colonisateur’’, a-t-il dit, saluant le travail effectué par Robinson.

    Pour le professeur Abdoulaye Bathily, ce ‘’travail remarquable’’ va contribuer à la ‘’décolonisation de l’histoire’’ du content africain.

    ‘’Pour moi, c’est la dimension sociale de cette histoire qui m’intéresse beaucoup, et qui fait que je comprends mieux la société, les oppositions, les problèmes. Comment cette nation a été structurée, organisée ?’’, a, pour sa part, indiqué Pr Penda Mbow.

    David Robinson, qui a reçu le titre de docteur honoris causa de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, en 2007, est un spécialiste reconnu de l’histoire de l’Afrique.

    Il mène depuis plus de quarante ans des recherches sur l’Islam en Afrique de l’Ouest à l’université de Yale aux Etats-Unis et, depuis 1978, à l’université de l’État de Michigan, où il a reçu le titre de professeur émérite, en 1992.

    Il est notamment l’auteur des ouvrages ‘’Sociétés musulmanes et pouvoir colonial français au Sénégal et en Mauritanie 1880-1920’’,  ‘’La guerre sainte d’al-Hajj Umar : le Soudan occidental au milieu du XIXe siècle’’,  ‘’Le temps des marabouts. Itinéraires et stratégies islamiques en Afrique Occidentale Française v.1880-1960’’.

    MYK/FKS/ABB/OID

  • SENEGAL-ASSAINISSEMENT-COLLECTIVITES / Le chef de l’Etat invite à inscrire les actions de nettoiement dans les habitudes

    SENEGAL-ASSAINISSEMENT-COLLECTIVITES / Le chef de l’Etat invite à inscrire les actions de nettoiement dans les habitudes

    Yeumbeul, 4 jan (APS) – Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a invité, samedi, à Yeumbeul, dans le département de Keur Massar, les populations à inscrire les actions de nettoiement dans leurs habitudes.

     »Nous tenons aujourd’hui la huitième édition de [la journée nationale de nettoiement] +Setal Sunu Réew+. Le défi reste constant que nous devons perpétuer ces activités pendant toute la durée du mandat. Et au-delà du mandat, ceux qui prendront le témoin, continueront pour qu’on inscrive définitivement dans notre ADN l’instinct de rendre propre, mais surtout celui de ne pas salir’’, a-t-il indiqué.

    Bassirou Diomaye Faye s’exprimait après avoir officiellement lancé à la cité Comico, une coopérative de construction militaire située dans la commune de Yeumbeul nord, dans la banlieue dakaroise, la 8e édition de la journée nationale de nettoiement Setal Sunu Rew, en présence du ministre des Forces armées, le général Birame Diop, et des autorités administratives et territoriales.

    Placée sous le thème : ‘’Seetal sa gokh, aar sa yaaram : aux côtés des citoyens, les forces armées s’engagent’’, la cérémonie a enregistré une forte mobilisation des forces de défense et de sécurité ainsi que des membres de leurs familles. Des élus, des membres d’organisations communautaires et les populations de ce département ont pris part à l’activité.

    Le président de la République a appelé l’ensemble des citoyens à s’engager dans cette action citoyenne de propreté. ‘’Nous sommes tous tenus de faire de façon permanente le don de soi pour la patrie pour mieux faire nation, pour mieux faire peuple’’, a souligné le chef de l’Etat.

    Bassirou Diomaye Faye a exprimé toute sa fierté de voir ‘’la mobilisation exceptionnelle’’ des populations du département de Keur Massar et des autres collectivités du Sénégal lors de cette journée.

    Il a aussi salué l’engagement des Forces armées partout dans le pays, ces derniers jours, à travers des activités de nettoiement mais aussi à les consultations médicales gratuites et de dons de sang.

    Le chef de l’Etat a ainsi demandé au ministre des Forces Armées, le général Birame Diop, de transmettre ses félicitations et sa satisfaction à l’ensemble des militaires, ainsi que ses encouragements.

    Il a en outre invité les autorités administratives, les  élus, les conseils départementaux et les municipalités ‘’à perpétuer cette activité salutaire’’ pour la santé des populations.

    ‘’La santé est au début et après tout. Sans elle on ne s’occupe presque de rien. Mais il n’y a pas de santé dans un environnement qui ne soit pas sain, parce qu’un esprit sain n’évolue que dans un corps sain qui, lui-même, doit se déployer dans un environnement sain’’, a déclaré Bassirou Diomaye Faye.

    SG/OID/ABB

  • SENEGAL-COLLECTIVITE-ENVIRONNEMENT / Le chef de l’État a officiellement lancé la huitième édition de la journée nationale de nettoiement

    SENEGAL-COLLECTIVITE-ENVIRONNEMENT / Le chef de l’État a officiellement lancé la huitième édition de la journée nationale de nettoiement

    Yeumbeul, 4 jan (APS) – Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a procédé au lancement officiel de la 8ᵉ édition de la Journée nationale de nettoiement, samedi, à la cité Comico, une coopérative de construction militaire située dans la commune de Yeumbeul nord, dans la banlieue dakaroise, a constaté l’APS.

    La cérémonie s’est déroulée au terrain Comico, en présence du ministre des Forces armées, le général Birame Diop, et des autorités administratives et territoriales de Dakar.

    Placée sur le thème  »Seetal sa gokh, aar sa yaaram : aux côtés des citoyens, les forces armées s’engagent », la cérémonie a enregistré une forte mobilisation des forces de défense et de sécurité ainsi que des membres de leurs familles.

    L’organisation de cette huitième édition de la journée nationale de nettoiement est confiée au ministère des Forces armées.

    AB/ABB/OID