Catégorie : LA UNE

  • SENEGAL-SOCIETE / Goudomp : un responsable communautaire loue les vertus de la sécurité collaborative

    SENEGAL-SOCIETE / Goudomp : un responsable communautaire loue les vertus de la sécurité collaborative

    Goudomp, 8 déc (APS) – Le coordonnateur de l’association Dynamique de paix en Casamance (DPC), Henri Ndecky, a souligné l’importance de la sécurité collaborative, vendredi, à l’ouverture de la deuxième édition des « 72 heures » de Goudomp, une commune de la région de Sédhiou (sud).

    « La sécurité collaborative mérite d’être célébrée à l’image de la Journée nationale sur la sécurité et la paix dans l’ensemble du territoire national. Nous avons besoin de paix et de sécurité, car elles sont indispensables au progrès social et au développement durable », a-t-il déclaré.

    Henry Ndecky intervenait lors de la cérémonie d’ouverture des « 72 heures » de Goudomp, en présence du préfet de ce département, des représentants des forces de défense et de sécurité, des associations d’éleveurs et d’acteurs communautaires.

    Des délégations venues de la Guinée Bissau et de la Gambie ont également participé à l’ouverture officielle de la manifestation qui sera clôturée par une randonnée pédestre prévue dimanche.

    Il a insisté sur la nécessité « travailler pour raffermir les liens d’amitié et de fraternité entre les populations pour une paix durable dans un Sénégal uni et prospère ».

    Le préfet du département de Goudomp, Abdou Diop, a salué les résultats obtenus dans cette commune en matière de sécurité collaborative. Il estime que cela doit servir de source d’inspiration pour les autres communes du département et de la Casamance.

    Il a décerné un satisfecit aux initiateurs de ce projet de sécurité collaborative, à savoir l’Institut des Etats-Unis pour la paix et son partenaire local, à savoir l’association Dynamique de paix en Casamance.

    Selon Abdou Diop, des « résultats probants » ont été obtenus grâce à cette approche, relativement au vol de bétail.

    « Le phénomène du vol de bétail a sensiblement diminué depuis l’instauration de cette sécurité collaborative en communion parfaite avec les forces de défense et de sécurité », a-t-il relevé, avant d’inviter les autorités municipales du département à soutenir les efforts des comités communaux pour la sécurité collaborative dans l’exécution de leur programme.

    Il estime que ces comités demeurent « des outils performants » de renforcement de la collaboration entre les forces de défense et de sécurité et les populations pour poser les jalons d’une paix et d’une sécurité durables dans le département de Goudomp.

    Le préfet a réitéré son engagement à poursuivre et renforcer l’œuvre de son prédécesseur pour faire de la zone transfrontalière « un havre de paix et de stabilité ».

    Dans cette perspective, « les dénonciations des actes et comportements aux antipodes de la bonne coexistence des différentes communautés doivent être encouragées », en vue de « réduire les risques d’insécurité » et de « cultiver l’esprit de bon voisinage, gage de tranquillité dans la commune » de Goudomp.

    MS/BK/ASG

  • SENEGAL-VATICAN-RELIGIONS / Dialogue des religions et crise migratoire dans l’audience accordée par Sidiki Kaba au secrétaire d’État du Saint-Siège 

    SENEGAL-VATICAN-RELIGIONS / Dialogue des religions et crise migratoire dans l’audience accordée par Sidiki Kaba au secrétaire d’État du Saint-Siège 

    Dakar, 8 déc (APS) – Le ministre sénégalais de l’Intérieur, Sidiki Kaba, et le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, ont discuté du dialogue des cultures et des religions, de la crise migratoire également, lors d’une audience accordée par le premier au second, vendredi, à Dakar.

    ‘’Nous avons abordé un certain nombre de points de convergence entre le Saint-Siège et l’État du Sénégal’’, a dit M. Kaba aux journalistes, à l’occasion de la visite de ce représentant du pape François.

    Il dit avoir discuté de diversité culturelle, de dialogue des cultures et des religions avec le cardinal Pietro Parolin.

    Ce dernier s’est préoccupé du sort des milliers de migrants qui tentent d’entrer en Europe par tous les moyens, dont certains viennent du Sénégal. C’est ‘’un sujet de grande inquiétude et de profonde préoccupation’’, a-t-il dit.

    Le Saint-Siège s’est également inquiété des conséquences du changement climatique au Sénégal et dans le reste du monde.

    ‘’Le respect mutuel, la tolérance et la fraternité’’

    Le cardinal Pietro Parolin, chargé des Affaires politiques et diplomatiques du Saint-Siège, a été élevé par le Sénégal au rang de chevalier de l’Ordre national du Lion.

    ‘’C’est une haute distinction du gouvernement sénégalais, qui est d’abord dédiée au pape François, parce que nous travaillons à son service. C’est aussi une occasion pour nous d’être plus proches du Sénégal et de nous souvenir toujours de votre pays’’, a-t-il dit au ministre de l’Intérieur.

    Sidiki Kaba a tenu à signaler que ‘’le Saint-Siège et la République du Sénégal entretiennent depuis plus de soixante ans d’excellentes et fructueuses relations diplomatiques fondées sur le respect mutuel, la tolérance et la fraternité’’.

    ‘’Nos objectifs communs sont, outre la noble cause de la paix et de la justice dans le monde, les soucis du sort de l’humanité et de la stabilité, y compris des pays d’Afrique’’, a-t-il dit.

    ‘’Dépasser toutes les adversités et toutes les divisions’’

    Pietro Parolin a vivement remercié l’État du Sénégal d’avoir rénové le sanctuaire marial national de Popenguine (ouest) et d’autres lieux de culte de l’Église catholique.

    Les ouvrages en question ont été reconstruits par le programme gouvernemental de modernisation des édifices religieux.

    L’inauguration du nouveau sanctuaire marial de Popenguine aura lieu ce samedi, dans ce village du département de Mbour, en présence du cardinal Pietro Parolin, selon le gouvernement sénégalais.

    ‘’Le président de la République a demandé au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur de veiller au bon déroulement de la cérémonie de consécration du nouveau sanctuaire marial de Popenguine prévue le 9 décembre 2023’’, annonce le dernier communiqué du Conseil des ministres.

    ‘’Notre foi en Dieu […] doit nous permettre de dépasser toutes les adversités et toutes les divisions qui peuvent nous menacer’’, a dit Pietro Parolin, ajoutant : ‘’Dieu nous appelle à les surmonter en recherchant la fraternité universelle.’’

    CS/ESF/ASG

  • SENEGAL-POLITIQUE / Gilles Yabi : ‘’Le Sénégal a besoin de garder sa stabilité sociale et institutionnelle’’

    SENEGAL-POLITIQUE / Gilles Yabi : ‘’Le Sénégal a besoin de garder sa stabilité sociale et institutionnelle’’

    Dakar, 8 déc (APS) – Le Sénégal a besoin de préserver sa stabilité sociale et institutionnelle pour trouver des réponses satisfaisantes aux défis économiques auxquels il est confronté, a estimé, vendredi, à Dakar, l’analyste politique et économiste Gilles Yabi.

    « Il nous semble important de porter le message de la démocratie comme étant un choix, comme étant une construction. Nous voulons montrer ici que le Sénégal a besoin de garder sa stabilité sociale et institutionnelle, si on veut trouver des réponses satisfaisantes aux défis sociaux et économiques », a-t-il déclaré.

    Gilles Yabi intervenait à une table ronde organisée par la Fondation Konrad-Adenauer (FKA), en prélude à l’élection présidentielle sénégalaise du 25 février 2024.

    Cette rencontre était organisée de concert avec Wathi, un groupe de réflexion citoyen pour l’Afrique de l’Ouest, dont M. Yabi est le fondateur.

    « C’est une élection importante pour le Sénégal, je dirai même pour le continent, au regard du contexte politique de la sous-région, qui est dominé par des coups d’État et une remise en cause profonde des principes démocratiques », a-t-il souligné en parlant du scrutin devant permettre au Sénégal de se choisir un nouveau président.

    Après deux mandats successifs, le président sortant, Macky Sall, arrivé au pouvoir en 2012, ne brigue pas un nouveau mandat.

    « Repenser les systèmes politiques »

    Gilles Yabi a évoqué le contexte de la sous-région marqué par la crise sécuritaire prévalant au Sahel et des remous notés dans certains des pays voisins du Sénégal, la Guinée-Bissau, par exemple.

    Il en conclut que la prochaine élection présidentielle sénégalaise « est très importante » pour le pays.

    « Elle est importante aussi pour la perception que les investisseurs ont de l’ensemble de la région ouest-africaine, parce que le Sénégal est considéré jusque-là comme un pays stable où on peut investir », a relevé M. Yabi.

    Il a insisté sur la nécessité de « repenser les systèmes politiques et d’avoir l’ambition de construire des démocraties fortes au Sénégal et en Afrique ».

    « Nos démocraties doivent être plus fortes même que celles qu’on a ailleurs, parce que nos sociétés sont beaucoup plus complexes dans leur diversité », a fait valoir l’analyste politique et économiste, affirmant que « les régimes militaires et autoritaristes ne sont pas les mieux indiqués pour répondre aux aspirations des populations et des jeunes en quête de liberté ».

    ABD/BK/ESF

  • SENEGAL-SOCIETE- SOLIDARITE / Ziguinchor : Thérèse Faye Diouf remet 50 millions de francs CFA aux sinistrés du marché de Boucotte

    SENEGAL-SOCIETE- SOLIDARITE / Ziguinchor : Thérèse Faye Diouf remet 50 millions de francs CFA aux sinistrés du marché de Boucotte

    Ziguinchor, 8 déc (APS) – La ministre du Développement communautaire, de la Solidarité nationale et de l’Équité sociale et territoriale, Thérèse Faye Diouf, a remis, vendredi, une enveloppe de 50 millions de francs CFA au gouverneur de Ziguinchor (sud) pour accompagner les commerçants du marché Saint Maur de Ziguinchor, victimes récemment d’un incendie.

    Un incendie s’est déclaré mardi dernier dans ce lieu de commerce communément appelé marché de Boucotte ravageant des installations commerciales érigées sur une emprise de 4000 mètres carrés.

    « Nous sommes à Ziguinchor pour apporter le soutien immédiat du chef de l’État pour ces commerçants qui ont vécu des moments très difficiles à la suite de l’incendie du marché de Boucotte. Et, nous avons apporté une enveloppe de cinquante millions de francs CFA pour permettre à ces commerçants de pouvoir s’assurer les premières charges urgentes », a déclaré Thérèse Faye Diouf, en présence de l’adjoint au gouverneur de Ziguinchor chargé des Affaires administratives, Sidi Guissé Diongue.

    Mme Diouf était accompagnée de la coordonnatrice du Programme de modernisation et de gestion des marchés (PROMOGEM) Yaye Fatou Diagne, lors de sa visite.

    Elle a annoncé la remise d’une aide de dix tonnes de riz  »pour soulager la souffrance des victimes de l’incendie ».

    Selon la ministre,  »le gouvernement à un chantier extrêmement important pour la vie économique au niveau de Ziguinchor surtout pour le secteur informel, c’est à dire la construction en cours du marché de Tilène à travers le programme pour la modernisation des marchés ».

    « Ce marché en cours de construction est à 95% de taux d’exécution. Une fois ce chantier finalisé, cela va permettre au marché de Boucotte de trouver un essoufflement. Il va également permettre aux commerçants d’être dans d’excellentes conditions », a-t-elle déclaré avant de rassurer que l’État va prendre les dispositions pour voir comment réfectionner le marché de Boucotte mais aussi finaliser le marché de Tilène.

    MNF/SBS/OID/ASB

  • SENEGAL-AFRIQUE-JUSTICE / La Cour de justice de la CEDEAO rejette la demande de suspension des sanctions imposées au Niger

    SENEGAL-AFRIQUE-JUSTICE / La Cour de justice de la CEDEAO rejette la demande de suspension des sanctions imposées au Niger

    Dakar, 8 déc (APS) – La Cour de justice de la CEDEAO a rejeté la demande de suspension des sanctions imposées au Niger après le coup d’état militaire qui a renversé en juillet dernier le président Mohammed Bazoum, a appris l’APS de la juridiction communautaire.

    Cette demande de levée provisoire des sanctions avait été introduite auprès de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest par les autorités militaires du Niger et sept autres entités.

    Dans son arrêt rendu jeudi à Abuja, la juridiction communautaire a estimé que la République du Niger, telle qu’elle est actuellement contrôlée par la junte militaire, n’avait pas la capacité de saisir la Cour, ce qui rendait la requête au fond irrecevable.

    La demande de mesures provisoires fait partie d’une affaire plus large intentée par la République du Niger et 7 autres demandeurs contestant la légalité des sanctions imposées par la CEDEAO à la suite du coup d’État militaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en juillet 2023.

    Les avocats des autres requérants avaient lors de l’audience tenue le 21 novembre contesté la légalité des sanctions imposées par la CEDEAO au Niger.

    Ils avaient estimé que les sanctions imposées par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO avaient eu des effets négatifs sur le peuple nigérien, notamment la pénurie de nourriture, de médicaments et de l’électricité, en raison de la fermeture des frontières et de la suspension de l’approvisionnement en électricité par le Nigeria.

    Ils avaient demandé à la Cour des ordonnances provisoires qui obligeront l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement à suspendre immédiatement les sanctions.

    Dans son arrêt, la Cour a estimé qu’une entité résultant d’un changement de gouvernement anticonstitutionnel, et non reconnue par la CEDEAO comme gouvernement d’un État membre, n’a pas intrinsèquement la capacité d’engager une procédure devant la Cour dans le but d’obtenir des avantages.

    La Cour a par conséquent déclaré que l’action au fond et la demande de mesures provisoires présentées au nom du Niger, par une autorité gouvernementale inconstitutionnelle et non reconnue, étaient irrecevables.

    Concernant les sept demandeurs non étatiques poursuivant aux côtés de la République du Niger, la Cour a jugé qu’ils n’avaient pas fourni de détails précis sur la nature et l’étendue du préjudice subi par chacun d’eux du fait des mesures imposées au Niger.

    Ce manque de spécificité a rendu difficile la distinction entre leurs intérêts juridiques dans cette affaire et ceux de la République du Niger, rendant ainsi leur demande irrecevable.

    Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO réunis le 8 août au Niger, avaient imposés d’importantes sanctions au Niger afin de contraindre les militaires qui avaient renversé le président démocratiquement élu de rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays

    AKS/ASB

     

  • SENEGAL-MEDIAS-PROFIL / Ibrahima Gassama, un journaliste chevronné au service de l’éducation à la paix en Casamance

    SENEGAL-MEDIAS-PROFIL / Ibrahima Gassama, un journaliste chevronné au service de l’éducation à la paix en Casamance

    Ziguinchor, 8 déc (APS) – Ibrahima Gassama, le directeur de la radio locale Zig FM, a une parfaite maîtrise de la crise casamançaise au point d’en être aujourd’hui l’un des experts les plus réputés.

    Et il est même devenu un maillon clé du programme ‘’Education à la paix’’, grâce à la crédibilité et à la confiance dont il bénéficie auprès des acteurs et des organisations non gouvernementales (ONG) et de la société civile.

    Ce n’est donc pas un hasard si la Fondation Konrad Adenauer (FKA) a porté son choix sur lui pour sa série de rencontres dénommée ‘’Profil citoyen’’, dont la dernière session s’est tenue ce mercredi.

    Célibataire sans enfants, Ibrahima Gassama, né de parents d’origine malienne établis en Casamance, a vu le jour dans cette région sud du Sénégal, le 23 mars 1964. Et comme un signe du destin, la radio Zig FM a été officiellement lancée le 23 mars 2009.

    Ibrahima Gassama a fait une partie de ses études primaires à l’école Peyrissac (Kabada) de Ziguinchor. Plus tard, il rejoint son grand-frère, Halifousseyni Gassama, à Birkama, dans la région de Sédhiou. Il y obtint son entrée en sixième et son certificat d’études primaires élémentaires (CEPE), l’équivalent aujourd’hui du CFEE.

    Il quitte alors la région méridionale pour Saint-Louis, dans le Nord du pays où servait à l’époque son grand frère, Alassane Gassama, jumeau de Halifousseyni, professeur de lettres classiques au lycée Charles de Gaulle.

    Dans la capitale de l’ancienne région du Fleuve (Saint-Louis), il fait la connaissance de nombreux jeunes originaires de la Casamance comme Seydou Sané, l’actuel président du Casa Sports, avec lequel il dit avoir traversé le désert et supporté le froid saint-louisien.

    Après son baccalauréat, il est orienté au département de lettres modernes de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), mais c’est la passion du journalisme qui finira par  l’emporter sur l’enseignant qu’il était devenu par la suite.

    Un passionné de journalisme

    Il fait ses débuts à la chaîne 4 de radio Sénégal, à Ziguinchor, en participant à des émissions pour enfants animées par l’abbé Diamacoune Senghor, alias ‘’Papa Kulempi’’, le vieux barbu en diola. Lors de ses nombreux passages dans les locaux de cette station régionale, la seule qui émettait à l’époque dans cette région méridionale, il côtoie les défunts journalistes Balla Basse Diallo et Ibrahima Soly Mandiang. Ce sont eux qui l’inspireront plus tard.

    Ibrahima Gassama démissionne alors de l’enseignement pour embrasser le métier de journaliste, après sa formation à l’ISSIC, l’Institut des sciences de l’information et de la communication du groupe Sud Communication (privé).

    Après plusieurs mois de stage et d’apprentissage à Sud FM, à Dakar, Gassama est envoyé à Ziguinchor comme correspondant de la première radio privée du Sénégal lancée en 1994. Il débarque dans la capitale du Sud, dans un contexte marqué par des attaques et des affrontements entre l’armée sénégalaise et les combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Ces derniers revendiquent l’indépendance de cette région méridionale.

    Au risque de sa vie, il se rendait sur le terrain, parfois sous les balles et malgré les risques liés à la présence de mines antipersonnel.

    En 1996, le groupe Sud ouvre une station régionale à Ziguinchor et nomme le journaliste Mamadou Moussa Bâ pour en assurer la direction. La radio est d’abord installée au quartier Boudody, au bord du fleuve Casamance. Mais, pour des raisons de sécurité, la direction générale la fait délocaliser au quartier Escale.

    Cette même année, Gassama commence à animer l’émission ‘’Espace paix’’ avec des partenaires du programme SUD (solidarité, urgence, développement) du CONGAD, le Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement. Il y aborde toutes les questions liées au conflit en Casamance en donnant la parole à tous les acteurs impliqués.

    ‘’Le sujet était tabou et beaucoup de personnes avaient peur d’en parler, surtout à la radio’’, se souvient le journaliste que cette situation n’a guère découragé.

    Ibrahima Gassama gagne en expérience à force d’aller sur le terrain, confronté qu’il était à la réalité avec les affrontements entre le MFDC et l’Armée sénégalaise.

    Il bénéficie d’un voyage d’imprégnation aux Etats-Unis, offert par l’ambassade américaine à Dakar. Il visite les institutions américaines, dont le Pentagone, et se rend à la frontière avec le Mexique pour comprendre le phénomène des migrants irréguliers qui espèrent rejoindre les Etats-Unis.

    Il se rend ensuite en France, précisément à Toulouse et à Bordeaux, pour suivre une formation en journalisme d’investigation, en communication non violente et en médiation.

    Arrêté et transféré à Dakar après avoir interviewé Salif Sadio

    Le journaliste a eu le privilège d’avoir interviewé Salif Sadio, chef de guerre du MFDC, dans le maquis en 2005. Une interview qui lui a valu une arrestation par la police ‘’pour atteinte à la sûreté de l’Etat’’, et un transfèrement à Dakar. Au final, il bénéficiera d’un non-lieu après son jugement devant un tribunal de la capitale sénégalaise.

    En 2008, il est affecté à Saint-Louis comme chef de la station Sud FM. Une ville qu’il connaît bien pour y avoir effectué ses études secondaires au lycée Charles de Gaulle. Mais c’était sans compter avec le destin qui le liait à Ziguinchor.

    Parti pour un week-end dans la principale métropole du Sud, Ibrahima Gassama ne reviendra plus à Saint-Louis. Il dépose sa lettre de démission du Groupe Sud communication en 2008 pour rentrer en Casamance.

    A son retour, il travaille avec l’ONG World Education dans le cadre de la mise sur pied de radios communautaires en Casamance, formée des régions administratives de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. Il fait équipe avec le journaliste Ibrahima Soly Mandiang, rappelé à Dieu le 28 novembre 2023.

    En mars 2009, Ibrahima Gassama est nommé directeur général de la radio Zig FM. Il initie une émission phare ‘’Carrefour de la paix’’. Une émission à travers laquelle il dit vouloir libérer la parole et permettre aux acteurs et aux communautés de se parler et d’aborder des sujets que l’on considérait ‘’tabous’’ ou qu’on avait peur d’évoquer.

    Cette émission avait comme slogan « La force de l’argument à la place de l’argument de la force ». Par la force des choses et, devant l’absence de dialogue direct entre les belligérants, « Au carrefour de la paix » était devenu le seul espace où tous les dimanches, sur Zig FM, les différents acteurs autour du conflit se retrouvaient, lance-t-il fièrement.

    Avec plus de trente ans d’expérience de journalisme, Gassama est aujourd’hui considéré comme un expert de la crise casamançaise. Mieux, il est devenu un maillon clé du programme ‘’Education à la paix’’, grâce à la crédibilité et à la confiance que lui accordent les acteurs sur le terrain, y compris les combattants du MFDC.

    A ce jour, il est l’un des rares journalistes à pouvoir se rendre dans toutes les parties du maquis et de toute la Casamance, afin de donner la voix aux acteurs du conflit et aux populations jusque dans des zones jugées ‘’rouges’’ à tort, selon lui.

    Actuellement, Ibrahima Gassama est sollicité par des étudiants,des  journalistes et des universitaires. Bref, par tous ceux qui veulent comprendre le conflit en Casamance.

    Le journaliste dit avoir sillonné le monde – les Etats-Unis, la France, l’Espagne, l’Allemagne, le Portugal, la Tunisie, la Côte d’ivoire, etc. – pour partager son expérience lors de conférences internationales ou d’autres rencontres.

    Il a tour à tour été distingué comme ambassadeur de la Paix en 2012 de la Fédération universelle de la paix basée à New York, meilleur journaliste Alouwas information 2017, un prix remis par le général Mamadou Mansour Seck, à Dakar, lauréat du prix Personnalité éminente (Casa Film Production) en 2018, à l’initiative de l’actrice de cinéma Binta Goudiaby (Etats-Unis).

    Gassama a également remporté le ‘’Prix du Joola’’, décerné par l’Association des familles des victimes du naufrage du bateau Le Joola et remis par Aliou Sow, le ministre de la Culture et du Patrimoine historique.

    ‘’Aujourd’hui, on ne peut pas parler de journaliste en Casamance sans penser à Ibrahima Gassama. C’est un grand monsieur de la Casamance. Il a une très bonne réputation ici. C’est l’un des rares journalistes qui ont une parfaite maîtrise de la crise casamançaise’’, témoigne Gaustin Diatta, le correspondant du quotidien Le Soleil à Ziguinchor.

    Il reconnaît que Gassama a participé ‘’activement’’ à la formation des journalistes de la Casamance.

    MNF/ASB/ASG/SBS/OID

  • EMIRATSARABESUNIS-SENEGAL-ENVIRONNEMENT / COP28 : le groupe des PMA fait face à des ‘’difficultés’’ dans les négociations, selon sa présidente

    EMIRATSARABESUNIS-SENEGAL-ENVIRONNEMENT / COP28 : le groupe des PMA fait face à des ‘’difficultés’’ dans les négociations, selon sa présidente

    De l’envoyé spécial de l’APS, Abdoulaye Badji

    Dubaï, 7 déc (APS) – Le groupe des 46 pays les moins avancés (PMA) prenant part à la 28e conférence des Nations unies sur le climat (COP28) est confronté à des ‘’difficultés’’ relatives à ‘’toutes les questions’’ à l’ordre du jour de la rencontre internationale, a déclaré sa présidente, Madeleine Diouf Sarr, jeudi, à Dubaï.

    ‘’Nous faisons face à des difficultés, sur toutes les questions relatives aux négociations et à la prise en compte des préoccupations des PMA’’, a signalé Mme Sarr à la clôture des réunions techniques de la COP28.

    ‘’Concernant le bilan mondial de l’accord de Paris (2015), a-t-elle déploré, le groupe des PMA apprécie les discussions de cette semaine, mais il exprime son inquiétude par rapport au fait que les progrès enregistrés lors en cette COP ne parviendront pas à résoudre la crise climatique.’’

    Madeleine Diouf Diouf, cheffe de la division chargée du changement climatique au ministère sénégalais de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition climatique, estime que ‘’l’accord de Paris nous oblige à prendre des mesures significatives’’ en vue d’‘’une résolution urgente des émissions de gaz à effet de serre et une mobilisation financière conforme au seuil de 1,5 °C crucial pour la sécurité de la planète’’.

    ‘’Ce texte est une bouée de sauvetage pour notre groupe’’

    ‘’Pour la suite des négociations politiques, qui s’ouvrent ce vendredi, a-t-elle dit, nous avons proposé dans notre texte des éléments clés comme le plafonnement des émissions d’ici à 2025, une réduction des émissions [et] un soutien accru à l’adaptation et à la résolution des pertes et dommages.’’

    Concernant l’atténuation du changement climatique, ‘’nous sommes très déçus […] des progrès’’ notés, ‘’une question extrêmement importante pour les PMA, qui se sont engagés pour cette problématique depuis la COP26’’, a souligné Mme Sarr.

    ‘’Tout au long du processus, nos pays se sont engagés, car nous sommes en première ligne d’une catastrophe climatique’’, a-t-elle ajouté.

    Selon Madeleine Diouf Sarr, les PMA s’attendaient à un engagement du monde entier en faveur d’une réponse urgente à la mise en œuvre des politiques d’atténuation du changement climatique, ce qui qui, à l’entendre parler, est loin de se réaliser.

    ‘’Par contre, concernant les mesures d’adaptation au changement climatique, nous sommes satisfaits de la décision relative à l’agenda des PMA’’, s’est réjouie Madeleine Diouf Sarr. ‘’Ce texte est une bouée de sauvetage pour notre groupe.’’

    Toutefois, selon elle, les PMA restent préoccupés par les progrès insuffisants en matière d’adaptation, un volet relégué au second plan par des négociateurs de la COP28.

    Le Sénégal dans plusieurs groupes de négociateurs 

    ‘’Concernant l’objectif mondial en matière d’adaptation, nous sommes profondément déçus de ne pas avoir pu transmettre un projet de texte à la conférence des ministres africaine sur l’environnement, l’instance politique chargée de mener la suite des négociations et de défendre les initiatives africaines’’, s’est inquiétée Mme Sarr.

    Les groupes régionaux de la Conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique vont entamer les négociations, vendredi 8 décembre, près de dix jours après l’ouverture de la COP28, qui prend fin mardi prochain.

    Les principaux groupes régionaux concernés par les négociations sont : l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie-Pacifique, l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest.

    Les parties négocieront ensuite au sein d’alliances politiques et stratégiques.

    Le Sénégal fait partie de plusieurs groupes de négociateurs, dont le Groupe des négociateurs africains sur le climat et le groupe des PMA, un allié du G-77, qui réunit 77 pays en voie de développement.

    Le Sénégal assure la présidence du groupe des PMA, que dirige Madeleine Diouf Sarr.

    La COP28 a démarré le 30 novembre, à Dubaï, la capitale des Émirats Arabes Unis.

    AB/ESF

  • SENEGAL-VATICAN-RELIGION / Le cardinal Pietro Parolin attendu à la consécration du Sanctuaire marial national Notre-Dame-de-la- Délivrande

    SENEGAL-VATICAN-RELIGION / Le cardinal Pietro Parolin attendu à la consécration du Sanctuaire marial national Notre-Dame-de-la- Délivrande

    Dakar, 7 déc (APS) – Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Vatican, effectue une visite de quatre jours au Sénégal, à partir de ce mercredi, appris l’APS de source officielle.

    Le cardinal Parolin a annoncé en fin de matinée de ce jeudi sur X (ex-Twitter) se rendre au Sénégal, du 7 au 10 décembre, « pour la consécration du Sanctuaire marial national Notre-Dame-de-la- Délivrande de Popenguine », indique Vatican News.

    Selon cette publication, au cours de son séjour, le cardinal Pietro Parolin va rencontrer « la communauté catholique et les autorités locales » du Sénégal.

    Vatican News, citant la Direction des œuvres diocésaines de Dakar, précise que « le cardinal Pietro Parolin et Mgr Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar, procéderont à la consécration du nouveau sanctuaire Notre-Dame-de-la-Délivrande de Popenguine, en présence des évêques de la Conférence épiscopale, ainsi que des autorités étatiques sénégalaises ».

    L’église Notre-Dame-de-la-Délivrande « fut achevée » en 1988, au terme d’une mise en chantier qui avait débuté « à la fin du 19ème siècle ».

    Elle abrite une Vierge noire et « est devenue un Sanctuaire marial de grande importance pour le Sénégal ».

    C’est lors de la visite pastorale du Pape Jean-Paul II au Sénégal que cette église « fut érigée en basilique mineure, le 21 février 1992 ».

    Avant de quitter le Sénégal, le cardinal Parolin « sera reçu par le ministre de l’Intérieur Me Sidiki Kaba à son cabinet », vendredi à 10h00, annoncent les services de ce dernier dans un communiqué.

    ASG/BK

  • SENEGAL-EDUCATION / La Cosydep veut que l’école soit protégé des perturbations « exogènes »

    SENEGAL-EDUCATION / La Cosydep veut que l’école soit protégé des perturbations « exogènes »

    Dakar, 7 déc (APS) – La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a appelé les parties prenantes de l’éducation à se prémunir contre les d’éventuels « facteurs exogènes » pouvant impacter négativement la vie du secteur, en travaillant à prévenir les répercussions de la vie politique sur le fonctionnement de l’institution scolaire et universitaire.

    « Deux mois après la rentrée scolaire, à la veille de l’élection de représentativité des centrales syndicales, à un mois de la Coupe d’Afrique de football, et à deux mois du démarrage de la campagne pour l’élection présidentielle », le bureau du conseil d’administration de la Cosydep s’est réuni jeudi « pour apprécier la situation scolaire et universitaire », « réaffirmer [certaines] recommandations et dégager des perspectives » pour le secteur de l’éducation.

    « Dans cette optique, il est nécessaire de rester vigilant face aux remous dans de nombreux secteurs de la vie économique et sociale, mais aussi [face] au déroulement de tout autre évènement à forte attraction populaire », a déclaré Hélène Rama Niang, présidente du bureau du conseil d’administration de la Cosydep, dans une déclaration lue devant la presse.

    S’exprimant au terme de la réunion du bureau du conseil d’administration, Mme Niang a dit que la Cosydep a « constaté la dégradation progressive du climat scolaire avec les alertes des acteurs, les grèves d’avertissement des syndicats d’enseignants, les manifestations d’élèves, la fermeture prolongée des universités combinée au réchauffement du front social ».

    La COSYDEP « exprime ses vives inquiétudes face aux menaces sur l’année 2023-2024 », a dit Mme Niang, ajoutant que « maîtriser les facteurs endogènes, c’est faire de sorte qu’aucune perturbation majeure ne vienne de l’intérieur du système scolaire et universitaire ».

    Dans cette perspective, il est nécessaire d’aborder « résolument les questions susceptibles de constituer des sources de perturbations par la prise en charge des déficits récurrents et des besoins pressants (enseignants, infrastructures, mobilier, supports).

    « Les efforts déployés dans l’amélioration des conditions salariales, l’évolution positive des taux d’admission aux examens doivent être entretenus par l’instauration d’un dialogue inclusif, permanent et fécond », relève Mme Niang en lisant cette déclaration.

    Pour Cheikh Mbow, directeur exécutif de la Cosydep, la communauté éducative doit rester « vigilante face à toute velléité d’agitation extérieure pouvant affecter le système éducatif ».

    « La décision de fermer les universités, pour quelque raison que ce soit, ne peut tenir devant le caractère inaliénable du droit à l’éducation », a fait valoir le directeur exécutif de la Cosydep. Comme le note la déclaration, ajoute-t-il, « le maintien des étudiants loin du campus risque d’entraîner de graves conséquences en termes de pertes sur le temps d’étude, d’abandons massifs, de tentations qui les éloignent des espaces d’éducation et de formation ».

    La Cosydep rappelle que ces trois dernières années, l’université a été fermée à trois reprises (2020 avec le COVID, 2022 avec les législatives, 2023 avec les manifestations politiques), entrainant des télescopages de cohortes d’étudiants, ce qui a contribué à perturber régulièrement le calendrier universitaire.

    Le bureau du conseil d’administration de la Cosydep a par ailleurs fait plusieurs recommandations visant à « résorber les déficits récurrents signalés (enseignants, infrastructures, mobiliers) et planifier les besoins en intrants induits par la mise aux normes des établissements ».

    ADL/BK/ASG

  • SENEGAL-FRANCE-VISITE / Amadou Ba et Elisabeth Borne échangent sur les chantiers de la coopération entre Dakar et Paris

    SENEGAL-FRANCE-VISITE / Amadou Ba et Elisabeth Borne échangent sur les chantiers de la coopération entre Dakar et Paris

    De l’envoyé spécial de l’APS, Thierno Ahmadou Sy

    Paris, 7 déc (APS) – Les Premiers ministres sénégalais, Amadou Ba, et français, Elisabeth Borne, ont échangé, jeudi, à Paris, sur les enjeux et les chantiers de la coopération entre le Sénégal et la France.

    Le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, est arrivé jeudi matin à Paris (France) pour une visite de 72 heures.

    Cette visite permettra de faire le point sur les chantiers communs et les axes de coopération entre la France et le Sénégal, un an après la cinquième édition du Séminaire intergouvernemental franco-sénégalais qui s’est tenu le 8 décembre 2022.

    L’avion transportant le PM a atterri à l’Aéroport international Charles de Gaulle à 7 heures (6 h GMT).

    Amadou Ba est accompagné de plusieurs membres du gouvernement. Ils ont voyagé à bord d’un vol commercial de la compagnie nationale Air Sénégal.

    La dernière édition de ce séminaire avait eu lieu en décembre 2022.

    Selon le Bureau d’information gouvernemental (BIG), cette réunion de travail des gouvernements français et sénégalais avait  ‘’servi de cadre aux deux pays pour réaffirmer le dynamisme et la densité de leurs relations’’, lesquelles sont  « fondées sur l’amitié et la confiance’’.

    ‘’C’était également l’occasion pour la France et le Sénégal de se fixer des objectifs ambitieux allant dans le sens de renforcer leur partenariat dans des domaines aussi stratégiques que la jeunesse’’, ajoute la publication officielle.

    La même source rappelle qu’avec ‘’une contribution estimée à 1,5 milliard d’euros (983 milliards 935 millions 500 mille francs CFA) d’aide publique au développement sur la période 2019-2023, la France se positionne comme un partenaire majeur’’ pour le Sénégal.

    Le BIG ajoute que ‘’sur le plan commercial, la France figure parmi les premiers fournisseurs du Sénégal, avec un montant évalué à 632,8 milliards de francs CFA’’.

    A Paris, le Premier ministre Amadou Ba va également réserver une bonne partie de son agenda aux Sénégalais de la France. Le BIG annonce qu’il est prévu, samedi, un grand rassemblement sur ‘’ des échanges directs’’ concernant le Sénégal.

    TASY/ASG/OID