Catégorie : LA UNE

  • SENEGAL-TURQUIE-COMMEMORATION / Une série d’activités au menu du Centenaire de la Turquie

    SENEGAL-TURQUIE-COMMEMORATION / Une série d’activités au menu du Centenaire de la Turquie

    Dakar, 23 oct (APS) – L’ambassade de Turquie au Sénégal a prévu une série d’activités pour marquer le centenaire de la République turque, a-t-on appris de source diplomatique.

     »Nous allons célébrer le centenaire de la République de Turquie qui a été proclamée le 29 octobre 1923 par Gazi Mustapha Kemal Atatürk. C’est la fierté de toute une population (…) », a déclaré l’ambassadrice de Turquie à Dakar, Nur Sağman, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle elle a dévoilé la programmation retenue pour la célébration de ce centenaire.

    Selon la diplomate, cet anniversaire est  »le point de départ d’une nouvelle vision qui marquera notre prochain siècle » avec une feuille de route pour toute la population.

    Ce centenaire sera célébré en collaboration avec le peuple sénégalais, a-t-elle indiqué.

    ‘’Nous serons accompagnés par le peuple sénégalais avec la participation de différents organismes officiels d’hommes et de femmes de sciences et de culture, d’universitaires, de jeunes afin de créer une fusion’’, a dit Hatice Nur Sağman.

    Elle a magnifié  »l’excellente relation » que le Sénégal et la Turquie entretiennent dans différents domaines.

    Nur Sağman a annoncé qu’un  »programme riche et diversifié’’ sera au menu de cette célébration qui va se poursuivre jusqu’à la fin du mois de décembre.

    Un groupe de musiciens turcs se produira, le 28 octobre, au festival Au tour de Cordes à Saint-Louis.

    La célébration du centenaire se poursuivra durant le mois de novembre avec notamment du cinéma, de la littérature et même de l’astronomie, a-t-elle indiqué.

    L’ambassadrice a signalé que les journées du Cinéma turc sont prévues du 8 au 19 novembre au cinéma Pathé à Dakar.

    Au total, 12 films sous-titrés seront projetés au cinéma Pathé en prenant en compte différents publics. Elle a cité  »Le miracle de la chambre numéro 7’’, ‘’le Poirier Sauvage’’ et le film ‘’Atatürk : 1881-1938’’ qui relate la vie du fondateur de la République Turque.

    Un film d’animation entièrement dédié aux enfants en partenariat avec l’association de la solidarité des enfants de la rue est prévu.

    L’ambassadrice Nur Sağman a annoncé la tenue d’une table ronde qui réunira des femmes du monde du cinéma, de l’audiovisuel et de la littérature autour du thème « créer au féminin » en présence de la productrice Zeyneb özbatur Atakan.

    Elle a signalé que le 12 décembre, des universitaires vont animer un panel sur le thème ‘’Un nouveau modèle de partenariat pour l’Afrique dans un nouveau siècle: Turquie-Sénégal’’.

    Les jardins du centre culturel Turc Yunus Emre de Dakar seront le cadre pour visualiser le documentaire ‘’Chasseur d’étoiles au Sénégal » dont une partie a été filmée en Turquie. L’astronome sénégalais, Maram Kaïré prendra part à cette soirée.

    La chancellerie va accueillir, le 7 décembre, la 21 ème édition de la Dakar fashion week (DFW).

    La fête nationale, prévue le dimanche 29 octobre, sera célébrée le 30 octobre.

    FD/OID/ASB

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / L’émigration irrégulière et la vente des objets de Senghor à la Une

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / L’émigration irrégulière et la vente des objets de Senghor à la Une

    Dakar, 23 oct (APS) – Les quotidiens parvenus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) mettent l’accent sur l’émigration irrégulière et la vente aux enchères des objets de l’ancien président Sénégalais Léopold Sédar Senghor.

     »Emigration irrégulière, l’exiles canaries », titre Le Quotidien qui souligne que ce week-end, plus de 1200 débarquements ont été enregistrés sur l’archipel espagnol.

    ‘’Il semble impossible de mettre fin à la vague migratoire actuelle qui frappe le pays. Si une pirogue remplie de quelque 170 migrants a été secourue ce samedi à Hamo 4, la marine nationale a intercepté 361 candidats à l’émigration irrégulière dont 29 femmes ce week-end durant lequel plus de 1200 personnes sont arrivées aux iles Canaries’’, mentionne le journal.

    Enquête parle de  »folie migratoire » et signale l’arrivée de  »plus de 5300 migrants aux iles Canaries en 5 jours ».

    Plus dramatique, Libération annonce qu’une pirogue est portée disparue en mer depuis 17 jours.  »Cette embarcation serait partie de Kayar », précise la publication. Selon le journal qui cite Boubacar Sèye d’Horizon sans frontière,  »il y avait plus de 80 personnes dont plusieurs femmes et des enfants à bord’’.

    Bes Bi rapporte que  »Thiaroye est sans nouvelle d’une pirogue  partie de Kayar depuis 17 jours ».

    Au sujet de la vente en France des biens de Senghor, Le Soleil note que le  président Macky Sall  »fait tout arrêter ».  Selon la publication, le ministre de la Culture, Aliou Sow,  »a été dépêché en France à la tête d’une forte délégation pour négocier le rachat de tous les objets et procéder à leur rapatriement au Sénégal ».

     »L’affaire se complique’’, selon Enquête, relevant que  »si les négociations entre l’Etat du Sénégal et la commissaire priseuse n’aboutissent pas dans les jours à venir, les biens de Senghor seront vendus aux enchères au mois de décembre ».

    ‘’Loin de la problématique de la restitution des biens culturels, il s’agit du respect de la volonté de Senghor et de ses ayants droits qui n’ont pas œuvré pour le retour de ses biens   au pays d’origine du président poète’’, écrit le journal.

    AB/OID

  • SENEGAL-FRANCE-CULTURE / Dakar va abriter des expositions sur les présidents Senghor et Sall en janvier (ministre)

    SENEGAL-FRANCE-CULTURE / Dakar va abriter des expositions sur les présidents Senghor et Sall en janvier (ministre)

    Dakar, 23 oct (APS) – Le Sénégal va abriter, en janvier, les expositions « Senghor et les arts : réinventer l’universel’’ et « président Macky Sall et autres : dédales du pouvoir », après le musée du Quai Branly Jacques Chirac à Paris (en France), a annoncé, dimanche, le ministre de la Culture et du Patrimoine Historique Aliou Sow.

    « Le Sénégal se propose-t-il d’abriter ces deux expositions à partir du mois de janvier 2024 », a fait savoir le ministre de la Culture qui séjourne dans la capitale française .

    Dans un communiqué de presse transmis à l’APS, il a indiqué qu’après Paris, « ces expositions à Dakar, seront un prolongement du voyage immersif à travers le temps et l’espace, découvrant l’histoire et la trajectoire, s’inspirant des valeurs et des idéaux portés par les présidents Senghor et Sall’’.

    Aliou Sow a annoncé que la procédure relative à la venue à Dakar de ces expositions sera engagée dès la semaine prochaine.

    « Les dates et le lieu retenus seront communiqués’’, précise-t-il avant d’ajouter : « ces expositions offriront aux jeunes générations l’opportunité d’apprendre sur les deux présidents ayant façonné le Sénégal, les incitant à la réflexion sur leur propre rôle dans l’avenir du pays’’.

    L’exposition « Senghor et les arts : réinventer l’universel’’, présentée depuis le 7 février dernier au musée du Quai Branly Jacques Chirac, prend fin le 19 novembre.

    L’exposition « président Macky Sall et autres : dédales du pouvoir’’ , une œuvre du peintre américain Kehinde Wiley, présentée depuis le 26 septembre, va se poursuivre jusqu’au 14 janvier 2024.

    Ces expositions, souligne-t-on dans le document de presse, sont « une ode à la diversité culturelle qui fait la richesse de notre monde’’. Elles célèbrent « l’histoire du Sénégal et rendent hommage à deux présidents emblématiques et leur contribution à la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays ».

    « Elles célèbrent l’héritage et le leadership exceptionnels de deux figures marquantes de la République du Sénégal et mettent en lumière l’empreinte profonde de deux présidents dans l’histoire du pays’’, dit la même source.

    FKS/OID

  • SENEGAL-ÉCONOMIE-INFRASTRUCTURES  / Louga : le PM promet trois kilomètres de route pour désenclaver les zones de production de Léona

    SENEGAL-ÉCONOMIE-INFRASTRUCTURES / Louga : le PM promet trois kilomètres de route pour désenclaver les zones de production de Léona

    Dakar, 22 oct (APS) – Le Premier ministre, Amadou Bâ, a annoncé, dimanche, la construction d’une route de trois kilomètres pour désenclaver certaines zones de production de la commune de Léona, dont Potou et Niayem.

    « Vous avez besoin d’engrais, de semences, de magasins de stockage mais également d’une bonne route pour non seulement soutenir le secteur de l’horticulture, de l’élevage mais également de la pêche. Nous pouvons le faire et nous allons bitumer ces trois kilomètres dans les prochains mois », a-t-il déclaré en langue nationale wolof.

    S’exprimant lors de la dernière étape de la tournée économique qu’il effectue depuis jeudi dans les régions de Saint-Louis et Louga, le chef du gouvernement a insisté sur le potentiel agricole de la zone et assuré de la volonté du gouvernement de travailler pour booster les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.

    Amadou Ba avait auparavant été chaleureusement accueillis par les habitants de la commune de Léona et des villages environnants.

    Les femmes de Léona ont demandé que le secteur de la santé soit davantage soutenu dans cette zone en faisant bénéficier les villages environnants de postes de santé et en les dotant d’ambulances.

    Elles ont également plaidé pour l’accompagnement des jeunes de la zone slyvo-pastorale.

    Le chef du gouvernement a visité le quai de pêche de Potou, construit en 2017. Il s’est aussi rendu sur le site d’un champ d’arachide (40 hectares) et d’haricots (10 ha).

    ABD/BK

  • SENEGAL-SANTE-INFRASTRUCTURES  / Le centre de santé de Sakal inauguré par le PM

    SENEGAL-SANTE-INFRASTRUCTURES / Le centre de santé de Sakal inauguré par le PM

    Louga, 22 oct (APS) – Le Premier ministre, Amadou Bâ, a procédé, samedi, à l’inauguration du centre de santé de Sakal (nord-ouest), une infrastructure dont le coût de construction est estimé à un milliard 250 millions FCFA, a constaté l’APS.

    « Au total, ce bijou que nous venons de mettre à la disposition des populations a mobilisé un investissement de un milliard 250 millions, compte non tenu des équipements complémentaires qui seront mis en place dès cette semaine », a déclaré le chef du gouvernement lors de la cérémonie officielle d’inauguration de l’infrastructure.

    La ministre de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, assistait à cette cérémonie, de même que la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales, Aminata Mbengue Ndiaye, entre autres responsables.

    Le Premier ministre a rappelé que le centre de santé de Sakal, une commune du département de Louga, « polarise 13 postes de santé et constitue la structure de référence pour une population de plus de 100.000 habitants ».

    « Au sein de cette population, des cibles particulièrement vulnérables, dont des enfants et des femmes font l’objet d’une attention particulière, et c’est pourquoi de façon très réaliste, des services spécifiques tels que l’unité de la vaccination, la maternité, le laboratoire, l’ophtalmologie et la chirurgie dentaire ont été dotés d’équipement modernes », a-t-il relevé.

    Le centre de santé de Sakal « est également doté d’une ambulance médicalisée », sans compter qu’il a été « bâti avec une perspective d’extension pour l’adapter aux besoins évolutifs des communautés, avec notamment une réserve foncière très appréciable », a ajouté le PM.

    Au total, cette infrastructure « est un véritable joyau architectural, une magnifique réalisation technologique et surtout un précieux espace d’écoute, d’apaisement et de soin », a dit Amadou Ba, avant de féliciter la ministre de la Santé et de l’Action sociale, pour avoir mené ce projet à terme.

    Il lui a demandé de prendre, « dans la foulée », les dispositions idoines « pour d’une part assurer la pleine fonctionnalité de la structure, et d’autre part inviter le personnel à adopter un comportement exemplaire et à réserver à chaque utilisateur de la structure une bonne prise en charge ».

    Le maire de Sakal, Ousmane Dieng, a salué les efforts de l’Etat qui a offert à sa commune, avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD), ce « magnifique joyau doté de pas mal de services », ophtalmologie, odontologie, maternité, hospitalisation, ainsi qu’un pôle mère-enfant et un « centre ado ».

    « Toutes ces prestations offertes dans une commune rurale peuvent paraître inédites, et vont, à coup sûr, effacer le désert médical et nous hisser au rang des grands centres urbains pour l’offre de soins », s’est félicité l’édile de Sakal.

    « Toute la population de la commune de Sakal, les 133 villages et 25 hameaux et même au-delàs remercient le président Macky Sall et son gouvernement pour ce bijou car avant, il fallait rallier Louga ou Saint-Louis pour la prise en charge de beaucoup de pathologies », a-t-il déclaré.

    Selon le président du conseil départemental de Louga, Amadou Mberry Sylla, le centre de santé de Sakal « constitue un jalon important dans l’amélioration du bien-être des populations » bénéficiaires.

    Il a salué « les efforts consentis par l’Etat pour la construction de ce centre de santé qui va faciliter l’accessibilité des populations aux soins de santé de proximité et de qualité en moindre coût ».

    « Dans le cadre de la promotion du secteur sanitaire au niveau territorial, le conseil départemental a toujours accompagné l’Etat dans le pilotage, la construction, l’équipement et la dotation [des structures sanitaires] en personnel paramédical […] », a-t-il fait valoir.

    DS/BK

     

  • SENEGAL-AGRICULTURE-PERSPECTIVES  / Amadou Ba rassure les acteurs agricoles du département de Dagana

    SENEGAL-AGRICULTURE-PERSPECTIVES / Amadou Ba rassure les acteurs agricoles du département de Dagana

    De l’envoyé spécial de l’APS, Abdoulaye Diallo

    Richard-Toll, 21 oct (APS) – Le Premier ministre, Amadou Ba, a donné, samedi, à Richard-Toll, des assurances concernant la volonté du gouvernement de soutenir les acteurs de l’agriculture et de l’élevage, deux secteurs qui tiennent l’économie du département de Dagana (nord).

    Concernant les impacts négatifs des oiseaux sur le secteur de la riziculture, le chef du gouvernement s’est engagé à étudier le problème « pour trouver une solution rapide et durable ».

    Il a évoqué un programme spécial qui sera exécuté par le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique sur la question du typha, plante envahissante des eaux humides.

    Amadou Ba s’exprimait lors d’un comité régional de développement spécial, qu’il présidait à Richard-Toll, dans le but de faire le point de la situation économique et sociale du département de Dagana.

    Le chef du gouvernement a annoncé le maintien de la subvention de 32 francs CFA sur le kilogramme du riz paddy, accordée par le président de la République.

    Il a rappelé que le programme d’amélioration du secteur de la riziculture, d’un coût de 40 milliards de francs CFA, est en cours d’élaboration et devrait entrer dans sa phase d’exécution « dès le mois prochain ».

    En lien avec ce programme, 500 kilomètres de routes seront réalisés « dans un proche délai pour désenclaver certaines zones rizicoles de la vallée du fleuve Sénégal », a indiqué le chef du gouvernement.

    Amadou Ba a de même annoncé la mise en œuvre d’un « document de restructuration de la gestion foncière », pour régler les conflits liés à la terre, une condition, selon lui, du développement du secteur de l’agriculture dans cette zone du Walo traditionnel, qui correspond au département de Dagana.

    Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de mettre, « de manière réglementée », à la disposition des experts de la SAED, une société d’aménagement présente dans cette zone, de nouveaux matériels dont des drones pour la prise de vues aériennes.

    Le Premier ministre a assuré aux producteurs d’oignon que le gouvernent va doter suffisamment le département de Dagana de magasins de stockage.

    Concernant la filière tomate, confrontée à l’apparition d’une maladie virale nuisible aux cultures, il a demandé aux acteurs concernés de se rapprocher de ses services pour qu’une solution soit trouvée à ce problème.

    ABD/BK

  • SENEGAL-ARTISANAT-DIAGNOSTIC / Papa Hamady Ndao : « Les artisans doivent être plus compétitfs pour conquérir de nouveaux marchés »

    SENEGAL-ARTISANAT-DIAGNOSTIC / Papa Hamady Ndao : « Les artisans doivent être plus compétitfs pour conquérir de nouveaux marchés »

    Tambacounda, 21 oct (APS) – Les artisans sénégalais ont besoin de s’équiper davantage pour être compétitifs, a indiqué le directeur général de l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (APDA), Papa Hamady Ndao, rappelant qu’une des missions de la structure qu’il dirige est d’aider les acteurs du secteur à conquérir plus de marchés, y compris à l’international.

    « Les artisans produisent des produits de bonne qualité, mais souvent, c’est l’écoulement qui fait défaut. Une partie de notre mission est d’ouvrir des marchés nationaux ou internationaux aux artisans », a-t-il dit, vendredi, à Tambacounda (est), où il était arrivé dans le cadre d’une tournée dans les régions.

    Cette tournée nationale intitulée « Suñu artisanat, Suñu koom koom », a déjà conduit le directeur général de l’APDA dans les régions de Matam, Louga, Saint-Louis, Thiès, Kaffrine, Kaolack, Diourbel, Fatick et Kédougou.

    Dans la capitale orientale du Sénégal, Papa Hamady Ndao a exhorté les artisans à bien s’équiper pour la qualité de leur travail, et les populations à consommer davantage de produits artisanaux locaux.

    Il a aussi rencontré plusieurs autorités administratives et politiques, en plus des maîtres artisans de la région.

    « Nous avons sensibilisé les populations sénégalaises, et puisque notre mission ne se résume pas seulement à faire la promotion de l’artisanat sénégalais à l’extérieur du pays, il a fallu donc convaincre d’abord les Sénégalais, à consommer local », a-t-il dit.

    Il considère que c’est là « une manière aussi d’accompagner les Chambres de métiers et les artisans, une manière d’être à leurs côtés, surtout au sortir de la COVID, où nous avons constaté que les artisans étaient très affectés ».

    En marge de sa tournée à Tambacounda, Papa Hamady Ndao a remis quatre bons d’équipement d’une valeur de 20 millions de franc CFA à des coopératives d’artisans, pour leur permettre, dit-il, de « relever leur niveau d’équipement ».

    Les produits artisanaux du Sénégal sont de « bonne qualité », mais les artisans restent confrontés à un problème d’écoulement de leur production, a-t-il souligné, ajoutant qu’une partie de la mission dévolue à l’APDA « est d’ouvrir des marchés nationaux ou internationaux aux artisans ».

    S’exprimant sur l’état du village artisanal de Tambacounda, il a souligné la nécessité de réfectionner cette infrastructure pour qu’elle puisse être à niveau du secteur de l’artisanat de cette région orientale du Sénégal.

    BT/BK

     

  • SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les fiches de parrainage refusés à Ousmane Sonko au menu

    SENEGAL-PRESSE-REVUE / Les fiches de parrainage refusés à Ousmane Sonko au menu

    Dakar, 21 oct (APS) – Les quotidiens parvenus samedi à l’APS traitent principalement de la non-réintégration de l’opposant Ousmane Sonko dans les listes électorales, un sujet qui provoque une levée de boucliers des avocats du leader de l’ex-parti Pastef contre la Direction générale des élections (DGE).

    Le président du tribunal d’instance de Ziguinchor (sud) avait ordonné, le 12 octobre dernier, à la DGE de réinscrire M. Ousmane Sonko sur les listes électorales, ce qui lui permettrait de disposer de fiches de parraines pour la présidentielle de février prochain.

    L’opposant avait été radié des listes électorales suite à sa condamnation à deux ans de prison ferme et à son incarcération depuis le 31 juillet pour plusieurs chefs d’accusation, dont « appel à insurrection ».

    Ses avocats ont contesté cette décision du ministère de l’Intérieur devant un tribunal de Ziguinchor, ville dont il est maire et où il était inscrit sur les listes. Ils ont obtenu cause, le juge ayant déclaré « nulle » la radiation de M. Sonko et ordonné son rétablissement, avec « effet immédiat », selon ses conseils.

    Sur la base de ce jugement, la Direction générale des élections devrait remettre des fiches de parrainage au mandataire de M. Sonko pour la préparation de sa candidature, mais les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur lui ont jusque-là opposé une fin de non-recevoir.

    « Il n’y a pas de décision définitive » de la part de la justice, fait valoir le directeur général des élections, Tanor Thiendella Fall, dans des propos rapportés par le journal Le Quotidien. Les conseils du maire de Ziguinchor lui répondent par le même canal : « La délivrance des fiches [de parrainage] doit être immédiate » après la décision du tribunal de Ziguinchor.

    La DGE  »dit rester à l’écoute de la Cour suprême, à propos du pourvoi en cassation annoncé par l’Etat dans le dossier relatif à l’annulation de la radiation de Sonko des listes électorales. Elle estime qu’il n’y a pas encore de décision définitive dans cette affaire », écrit Le Quotidien.

    Selon Vox Populi, la DGE « s’accroche au recours des avocats de l’Etat » et promet que « l’Etat du Sénégal se conformera à la décision rendue comme il l’a toujours fait », au terme de ce processus. Walfquotidien note que le maire de Ziguinchor va devoir « prendre son mal en patience ».

    « Pour motiver son refus [de lui remettre des fiches de parrainage], la Direction générale des élections affirme que l’Etat du Sénégal a décidé d’exercer les voies de recours qui s’offrent à lui », arguant que par conséquent, « il n’y a pas encore de décision de justice définitive sur cette affaire de radiation », ajoute le même journal.

    Sauf que les arguments de la Direction générale des élections peinent à convaincre, selon les quotidiens, à l’image de L’As, qui affiche : « Tirs groupés sur la DGE ». « Les avocats de Sonko menacent de porter l’affaire devant les hautes juridictions », souligne L’As, qui évoque surtout les réactions de figures reconnues de la société civile, dont Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center.

    « Tanor Thiendella Fall devrait être limogé », dit M. Tine, pendant que d’autres « recadrent » le directeur général des élections, comme Birahim Seck et Cheikh Tidiane Dièye, également des figures de la Société civile, le dernier nommé étant en plus un partisan de Ousmane Sonko. Ce qui corrobore l’affirmation de Source A selon laquelle « Pastef et la Société civile enragent ».

    « Haro sur la DGE », renchérit Sud quotidien, selon lequel la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi récuse désormais Tanor Thiendella Sidy Fall, alors que Seydi Gassama de la section sénégalaise de Amnesty International « déplore ‘l’instrumentalisation flagrante et sans limite de l’Etat’ ».

    Le Premier ministre Amadou Ba, candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) au pouvoir, poursuit pendant ce temps sa « tournée économique » dans le nord du pays, loin de toute cette polémique. « D’énormes potentialités à exploiter » dans cette partie du pays, constate le quotidien Le Soleil.

    Amadou Ba « sur les chantiers du nord », indique Enquête. « Le CRD spécial sur la situation économique de Saint-Louis a mis l’accent sur l’éducation et la santé’, rapporte le journal, selon lequel l’état de délabrement des écoles de Saint-Louis « inquiète acteurs et autorités ».

    BK

  • SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Remise des fiches de parrainage à Ousmane Sonko : la DGE dit attendre que le pourvoi en cassation soit tranché

    SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE / Remise des fiches de parrainage à Ousmane Sonko : la DGE dit attendre que le pourvoi en cassation soit tranché

    Dakar, 20 oct (APS) – La direction générale des élections (DGE) déclare attendre la décision du procès en appel de l’affaire relative à la radiation d’Ousmane Sonko du fichier électoral pour savoir s’il faut ou pas remettre les fiches de parrainage au mandataire de l’opposant.

    Dans un communiqué, le directeur général des élections, Tanor Thiendella Fall tient à ‘’préciser qu’il n’y a pas encore de décision définitive, l’État du Sénégal ayant décidé d’exercer les voies de recours qui s’offrent à lui’’.

    ‘’Par conséquent, le dossier suit toujours son cours judiciaire. Au terme dudit processus, l’État du Sénégal se conformera à la décision rendue’’, argue M. Fall.

    Il rappelle que le ministère de l’Intérieur, chargé de l’organisation des élections, a reçu du département de la Justice, le 11 juillet dernier, une liste comprenant les noms de ‘’personnes condamnées à être radiées ou retirées du fichier électoral’’.

    Le nom d’Ousmane Sonko faisait partie de cette liste, selon le directeur général des élections.

    Le président du tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud), saisi d’un recours des avocats de M. Sonko, a jugé ‘’irrégulière’’ sa radiation des listes électorales, l’a annulée et a ordonné sa réinscription.

    L’Agent judiciaire de l’État et les avocats de l’État ont déclaré vouloir faire appel de cette décision.

    ‘’Une entrave à l’exécution d’une décision de justice’’ 

    L’huissier de justice requis pour notifier à la DGE la décision judiciaire du tribunal de Ziguinchor et le mandataire d’Ousmane Sonko, chargé de récupérer ses fiches de parrainage, ‘’ont été tous les deux éconduits et empêchés d’accéder aux locaux’’ de la direction générale des élections, jeudi, selon les avocats de l’opposant.

    Dans un communiqué, ils dénoncent ‘’une entrave à l’exécution d’une décision de justice’’ et à ‘’l’exercice de la fonction d’huissier de justice’’.

    Les avocats de l’opposant et maire de Ziguinchor soutiennent que l’appel envisagé par l’Agent judiciaire de l’État ‘’n’est pas de nature à suspendre l’exécution de la décision de réintégration’’ d’Ousmane Sonko dans le fichier électoral.

    M. Sonko, candidat à l’élection présidentielle du 25 février prochain, a été inculpé pour des faits d’appel à l’insurrection, d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sûreté de l’État et de complot contre l’autorité de l’État, le 31 juillet.

    Le jour de son inculpation, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a annoncé la dissolution de son parti, Pastef-Les patriotes.

    ‘’Pastef, à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels’’, a argué, à l’époque, M. Diome, ce que les responsables de ladite formation politique et ses militants ne cessent de nier.

    M. Sonko est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019, derrière l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et Macky Sall, qui s’est fait réélire lors de ce scrutin.

    Pastef-Les patriotes et ses alliés constituent l’un des principaux groupes parlementaires de la législature actuelle.

    ESF/OID

  • SENEGAL-CLIMAT-MIGRATION-REPORTAGE / À Diougop, les villas des déplacés climatiques de la langue de Barbarie sortent de terre, entre inquiétude et espoir

    SENEGAL-CLIMAT-MIGRATION-REPORTAGE / À Diougop, les villas des déplacés climatiques de la langue de Barbarie sortent de terre, entre inquiétude et espoir

    +++Par Abdoulaye Diallo++++

    Saint-Louis, 20 oct (APS) – Un site de 16 hectares de Diougop, l’un des 56 villages de la commune de Gandon, dans la région de Saint-Louis (nord), va héberger près de 15.000 habitants des quartiers saint-louisiens de Gokhou Mbathie, Ndar-Toute et Guet-Ndar victimes de l’érosion côtière.

    Des habitants de ces trois quartiers de la langue de Barbarie, une bande de terre située sur le littoral de Saint-Louis, vont quitter leurs habitations à la faveur d’un ‘’projet de relèvement d’urgence et de résilience’’ – SERRP, selon le sigle en anglais.

    Le site d’hébergement des victimes de l’érosion côtière, situé à 12 kilomètres de la ville de Saint-Louis, est en chantier et pourrait accueillir bientôt ses premiers habitants, des déplacés climatiques. Certains d’entre eux partagent leur inquiétude et leur espoir en attendant le déménagement de masse.

    Sur le toit d’un des bâtiments en construction, un ouvrier conduit une grue, une machine servant à soulever des objets lourds. Divers équipements et engins lourds, dont des camions, peuplent le chantier. Alphousseyni Sané, un ingénieur en génie civil de l’Agence de développement municipal (ADM), dirige la construction des bâtiments. ‘’Ces travaux sont exécutés par l’ADM, dans le cadre du projet de relèvement d’urgence et de résilience à Saint-Louis’’, explique M. Sané.

    Mis en place en 2018 par l’État du Sénégal, avec le concours technique et financier de la Banque mondiale, le SERRP cherche à reloger des familles de Gokhou Mbathie, de Guet-Ndar et de Ndar-Toute victimes de la forte houle qui a frappé la côte en 2017 et en 2018. De gigantesques vagues ont détruit 101 habitations de ces trois quartiers de la langue de Barbarie, jetant à la rue 93 familles sinistrées.

    Le SERRP, à la suite de cette catastrophe naturelle, lance les travaux d’aménagement du site de Diougop, le 18 mai 2021, pour une durée de vingt-trois mois. Quelques-uns des déplacés climatiques de la langue de Barbarie se sont installés provisoirement sur une partie du site. Ils vivent sous des tentes ou unités mobiles d’habitation depuis 2018, dans des conditions précaires. En attendant la livraison des maisons de la première phase du SERRP.

    Au total, 500 logements – qui doivent être dotés d’équipements sociaux de base – sont en construction. Les travaux, après avoir accusé du retard, avancent maintenant à vue d’œil.

    L’ADM emploie 400 à 500 ouvriers pour l’exécution du projet, selon M. Sané. ‘’Cinq cents logements, dont 267 villas, sont prévus pour la première phase et la deuxième. Et 233 villas doivent être construites pour la troisième phase, dont les travaux n’ont pas encore démarré’’, précise-t-il.

    Le premier lot de maisons de la première phase a atteint un niveau d’exécution de 90 %, et les lots 2 et 3 de cette même phase en sont à 75 %, selon l’ingénieur. ‘’Aucune villa n’est encore entièrement achevée en dehors des villas témoins’’, dit-il, assurant que les logements de la première phase seront livrés avant la fin d’octobre 2023.

    Avant la fin de ce mois d’octobre, 93 familles sinistrées seront relogées

    Concernant le format des logements, des villas de cinq pièces, des villas rez-de-chaussée (RDC), des villas R+2 de 10 pièces et des villas R+2 de 15 pièces sont prévues par le SERRP, selon l’ingénieur en génie civil. Toutes les chambres ont la même superficie : 12 mètres carrés.

    Au milieu des gravats et du bruit des bétonnières, des machines tournent à plein régime pour le mélange du sable, du béton, du gravier et de l’eau, sous le regard attentif des ouvriers.

    ‘’Nous prévoyons de livrer les villas du lot 1 de la première phase au plus tard le 15 octobre. Quant aux lots 2 et 3 de la même phase, la livraison est prévue vers la fin d’octobre’’, assure Alphousseyni Sané. Des attributions provisoires de trois lots de maisons à des victimes de la houle en 2017 et 2018 ont eu lieu en septembre dernier, selon lui.

    ‘’Avant la fin de ce mois d’octobre, nous allons reloger 93 familles sinistrées de Ndar-Toute, Guet-Ndar et Gokhou Mbathie’’, promet M. Sané, précisant que toutes les maisons provisoirement livrées ont le format RDC. Du matériel acheté en Chine en vue de la finalisation du projet sera réceptionné en novembre prochain, selon Alphousseyni Sané.

    Alphousseyni Sané, ingénieur et expert en génie civil à l’Agence de développement municipal (ADM-SERRP)
    Boubou Aldiouma Sy, professeur de géomorphologie à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis

    Près du chantier, des familles sinistrées de la langue de Barbarie sont provisoirement hébergées par le SERRP depuis 2018. Dans des habitations mobiles fabriquées avec des bâches. Mamadou Thiam, dit Baye Fall, est l’un des habitants de ces maisons provisoirement mises à la disposition des déplacés climatiques. Il remercie l’État pour sa volonté de reloger ces familles victimes des vagues de la mer et de l’érosion côtière.

    ‘’Nous ne sommes pas les seuls citoyens du pays à avoir vu les intempéries détruire leur lieu d’habitation. Donc, nous remercions vivement les autorités et l’ADM’’, dit-il à l’APS, tout en faisant part de la ‘’crainte’’ des bénéficiaires du SERRP.

    ‘’Les sinistrés magnifient ce projet de Diougop. Cependant, ils veulent des villas capables d’accueillir convenablement leur famille entière’’, affirme Mamadou Thiam, qui dirige un comité de familles sinistrées de Gakhou Mbathie, Ndar-Toute et Guet-Ndar. ‘’Nous pensons qu’après tant d’efforts de l’État, il faudrait éviter que ces détails viennent tout gâcher’’, prévient M. Thiam.

    ‘’Un cordon littoral sablonneux’’

    Lors de l’attribution provisoire de lots de villas RDC de la première phase à 93 familles sinistrées, ‘’il y a eu beaucoup de complaintes contre l’exiguïté des maisons’’, témoigne-t-il, affirmant que certaines habitations sont trop étroites pour contenir les familles nombreuses. Selon Mamadou Thiam, certaines familles sinistrées comptent une dizaines de membres.

    L’appétit venant en mangeant, les sinistrés logés à titre provisoire réclament la construction d’une brigade de gendarmerie dans leur nouveau quartier en vue de sa sécurité. ‘’Il faut prendre en compte la sécurité du site de Diougop, qui est appelé à accueillir environ 15.000 déplacés climatiques de la langue de Barbarie’’, recommande le président du comité des familles sinistrées.

    La langue de Barbarie, située sur le littoral de la ville de Saint-Louis, est une bande de terre de 200 à 400 mètres de largeur et d’une longueur de 40 kilomètres. Elle est densément peuplée. Ses habitants vivent surtout de la pêche. Depuis plusieurs années, cette bande de terre est confrontée à une forte érosion côtière aggravée par les changements climatiques.

    Boubou Aldiouma Sy, professeur de géographie et de géomorphologie à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, explique que la vulnérabilité des quartiers de Gokhou Mbathie, Ndar-Toute et Guet-Ndar est une conséquence de leur implantation sur ‘’un cordon littoral sablonneux’’.

     

     

    Boubou Aldiouma  Sy, professeur de géographie et de géomorphologie au département de géographie de l'université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis
    Boubou Aldiouma Sy, professeur de géomorphologie à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis

     

    Le sable étant une graine sédimentaire meuble très sensible à l’érosion côtière, il favorise le relèvement du niveau de la mer sur cette partie du littoral, de l’ordre de 30 centimètres tous les cent ans. C’est ultrarapide !’’ explique le géomorphologue rencontré à Guet-Ndar. ‘’En réalité, ce qui devait arriver en mille ans survient en cent ans seulement.’’

    Le relèvement du niveau de la mer s’accompagne de vagues très puissantes, selon M. Sy. ‘’Quand cette force vient frapper une plage sablonneuse comme celle de la langue de Barbarie, vous imaginez les dégâts. Avec une vitesse de recul spectaculaire du trait de côte’’, souligne-t-il, jetant un regard en direction des vagues heurtant le rivage de Guet-Ndar.

    ‘’Ici, la menace est réelle’’, s’inquiète M. Sy, se rappelant les témoignages qui lui ont été faits, selon lesquels le trait de côte était presque à 100 mètres de Guet Ndar. ‘’Aujourd’hui, le trait de côte (la limite entre la mer et la terre) a nettement avancé vers les habitations, à telle enseigne qu’il a détruit le mur de protection construit en 1929 et 1930 par les colons français. Vous voyez, donc, que c’est ultra rapide !’’

    ‘’À partir de ce mois d’octobre, 93 familles sinistrées, soit 316 ménages, vont s’installer dans de nouvelles villas’’

    Selon le géomorphologue, la vitesse de recul du trait de côte est d’environ 0,5 mètre par année, sur les côtés sénégalo-mauritaniennes et d’autres parties du littoral africain. Une remarque qui laisse songeur, concernant l’ampleur de ce phénomène marin à Saint-Louis. La topographie basse de la langue de Barbarie expose la zone à l’érosion côtière, fait remarquer Boubou Aldiouma Sy.

    Quelle solution durable peut-on envisager contre ce phénomène ? Boubou Aldiouma Sy suggère la mise en place, sur le rivage de la langue de Barbarie, d’‘’appareils’’ permettant de maîtriser les paramètres hydrodynamiques des houles, des vagues et des courants de submersion marine. Une telle mesure devrait aider à mieux comprendre les phénomènes naturels capables de survenir sur cette partie du littoral sénégalais, selon lui. Il faudra ensuite envisager la mise en place d’un système de protection durable, selon l’universitaire.

    La mairie de Saint-Louis, la ville d’origine des réfugiés climatiques, s’est fortement impliquée dans le projet de relogement. L’État aussi. Plusieurs collectivités territoriales du département de Saint-Louis ont tenté d’unir leurs efforts, ce qui a permis de mettre à la disposition du SERRP l’assiette foncière de 16 hectares de Diougop, selon Latyr Fall, un adjoint du maire de Saint-Louis, chargé de l’assainissement et des inondations.

    ‘’À partir de ce mois d’octobre, 93 familles sinistrées, soit 316 ménages comprenant 2.000 à 3.000 personnes, vont s’installer dans de nouvelles villas à Diougop’’, assure M. Fall.

     

    Vue aérienne des quartiers de la langue de Barbarie
    Vue aérienne des quartiers de la langue de Barbarie

    Les preuves matérielles de la destruction de sa concession doivent être fournies par chacune des familles à reloger, selon l’adjoint du maire de Saint-Louis. Il signale que la mairie a fait appel aux conseils de quartier et aux délégués de quartier pour identifier les familles sinistrées et les maisons détruites par la houle en 2017-2018.

    Selon Latyr Fall, l’idée de reloger quelque 15.000 personnes de la langue de Barbarie à Diougop a été agitée lors d’une visite d’Emmanuel Macron, le président français, en 2018, dans les quartiers de la langue de Barbarie. Par la suite, la mairie de Saint-Louis, avec l’aide de partenaires en matière de lutte contre les changements climatiques, a bénéficié de deux projets majeurs : le SERRP, destiné au recasement des victimes de l’érosion côtière, et le Projet de protection côtière de Saint-Louis. Ce dernier a permis de construire une digue de protection de 2.175 mètres, selon le conseiller municipal.

    Quatre cent trente-deux concessions seront relogées à Diougop

    Les populations devant quitter la langue de Barbarie occupent une bande vulnérable de 3,5 kilomètres de longueur et de 20 mètres de largeur appelée ‘’la bande des 20 mètres’’.

    Un travail de sensibilisation et d’identification des déplacés climatiques a été fait par la mairie de Saint-Louis, ce qui a permis d’identifier 90 % des familles concernées. Il ne reste que 18 familles à identifier, selon Latyr Fall.

    La langue de Barbarie est encore très vulnérable à l’avancée de la mer, d’où la nécessité d’envisager des solutions durables, dit-il, soulignant que cette vulnérabilité s’est accentuée en 2014 à Gokhou Mbathie, poussant l’État à ériger une digue de 1,2 kilomètre pour atténuer les effets de la houle.

    ‘’Malheureusement, relève M. Fall, le sud de l’île de Saint-Louis a été touché par ce phénomène. Le sud, c’est le quartier de Guet-Ndar, où l’érosion côtière a fait plus de dégâts.’’

     

    Les impacts de l'avancée de la mer sur la langue de Barbarie
    Les houles de 2017-2018 laissent encore des traces sur les habitations de la langue de Barbarie

    Selon l’adjoint du maire, les autorités ont décidé d’aménager la bande de terre constituée par les trois quartiers saint-louisiens, ce qui va protéger l’île de Saint-Louis classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

    ‘’La bande des 20 mètres’’ est une partie de la langue de Barbarie reliant les quartiers de Guet-Ndar, Gokhou Mbathie et Ndar-Toute, précise le président du conseil de quartier de Gokhou Mbathie, Iba Ndiaye. Cette bande concentre 432 concessions dans lesquelles vivent 1.088 ménages comprenant environ 14.400 personnes, selon le recensement de la mairie de Saint-Louis.

    M. Ndiaye se réjouit des résultats obtenus par la conscientisation des sinistrés sur la nécessité de quitter Saint-Louis pour Diougop. ‘’Toute la population de ‘la bande des 20 mètres’ est consciente des menaces de l’érosion côtière sur les habitations. Elle sait que cette zone est appelée à disparaitre dans quelques années’’, souligne-t-il, jugeant le site de Diougop ‘’adéquat’’ pour reloger les victimes de l’érosion côtière.

    Les sinistrés ‘’veulent aller à Diougop, mais ils réclament des maisons capables de contenir leurs grandes familles’’

    Maguette Sarr, un membre du conseil de quartier de Guet-Ndar, a pris part à une campagne de sensibilisation des sinistrés, au cours de laquelle il a parcouru près de 200 maisons de ‘’la bande des 20 mètres’’. L’objectif de cette campagne était de convaincre les victimes d’abandonner leur ville et de s’installer à Diougop, selon ce sexagénaire. ‘’Quatre-vingt-dix pour cent des habitants de cette bande de terre sont convaincus de l’utilité de rejoindre Diougop’’, assure Maguette Sarr.

    ‘’Ils veulent aller à Diougop, mais ils réclament des maisons capables de contenir leurs grandes familles’’, ajoute-t-il.

    Au quai de pêche de Guet-Ndar prévaut une ambiance joyeuse. Des pêcheurs rangent leurs filets au moment où d’autres réparent leurs pirogues. Au coucher du soleil, des jeunes jouent au football, d’autres se baignent dans le fleuve, dont les vagues arrosent la plage de Guet-Ndar.

    Ousmane Ndiaye, expert social du projet SERRP
    Ousmane Ndiaye, expert social du SERRP

    Les stigmates des houles de 2017-2018 sont encore visibles. Des maisons partiellement ou totalement détruites, des écoles, des mosquées et des postes de santé en ruine.

    Yacine Fall, une sinistrée de Guet-Ndar, garde en mémoire l’invasion de son quartier par les houles dangereuses. Cette quinquagénaire a grandi à Ndar-Toute. Elle vit maintenant dans une maison à moitié détruite par les houles, à quelques dizaines de mètres du trait de côte. Mme Fall fait partie des personnes recensées pour bénéficier du SERRP. Elle espère rejoindre l’une des habitations en construction à Diougop.

    Fatou Diouf partage avec son mari et ses six enfants une maison située au bord du fleuve. Une habitation dont il ne reste qu’une petite chambre. ‘’Depuis le passage de la houle, toutes les autres chambres de notre maison se sont effondrées les unes après les autres’’, témoigne-t-elle.

    ‘’On avait 13 salles de classe. Aujourd’hui, il n’en reste que quatre’’

    La houle a détruit aussi une grande partie de l’école publique élémentaire Abdoulaye-Mbengue-Khaly de Guet Ndar. ‘’On avait 13 salles de classe. Aujourd’hui, il n’en reste que quatre’’, fait observer Abdoulaye Ndiaye, le trésorier général du comité de gestion de ladite école. Selon lui, des élèves de l’école ont été transférés dans d’autres écoles, faute de places dans leur établissement. Abdoulaye Ndiaye est d’avis que le transfert des élèves vers d’autres écoles serait à l’origine de l’abandon de certains d’entre eux. ‘’On a constaté un taux d’abandon scolaire de 30 % à l’école Abdoulaye-Mbengue-Khaly’’, déclare-t-il.

    Selon des études scientifiques, en dix ans, la mer a avancé de 800 mètres sur les terres continentales de la langue de Barbarie.

    Les responsables du SERRP et de la mairie de Saint-Louis disent avoir pris la pleine mesure de la complexité de l’opération de relogement de quelque 15.000 personnes.

    Vue aérienne de la digue de protection de la langue de Barbarie
    Vue aérienne de la digue de protection de la langue de Barbarie

    Ousmane Ndiaye, un expert social du SERRP, estime que le projet de réinstallation est encore ‘’très complexe’’, car il s’agit de déplacer des populations entretenant des relations de longue date avec la mer et vivant pour la plupart des revenus de la pêche. ‘’Elles vivent depuis des générations dans les mêmes concessions’’, constate M. Ndiaye.

    ‘’En guise d’assistance des sinistrés relogés à Diougop, le SERRP a prévu d’y dérouler des projets socioéconomiques. Il va y construire des boutiques communautaires, des écoles, des salons de teinture, de couture et coiffure, pour permettre aux déplacés de continuer à dérouler leurs activités économiques’’, assure l’assistant social du projet.

    ‘’Ce site doit accueillir environ 15.000 personnes, il faut donc penser à la sécurité de ses habitants’’

    La langue de Barbarie est une zone densément peuplée, où des familles vivent dans les mêmes concessions depuis des dizaines d’années.

    Djibril Diagne, un conseiller municipal à Gandon et représentant du SERRP dans cette commune, rappelle que le site affecté au relogement des déplacés était initialement destiné à la construction d’un terrain de football. Le conseil municipal a tenu compte de l’urgence qu’est le relogement des sinistrés pour en faire un espace à usage d’habitation.

    ‘’Ce site doit accueillir environ 15.000 personnes. Il faut donc penser à la sécurité de ses habitants’’, souligne M. Diagne, affirmant que la mairie de Gandon envisage d’y installer des agents de police municipale. ‘’Il faut penser aussi au transport des futurs habitants de Diougop. Deux bus de transport en commun seront mis en service.’’

    La mairie de Saint-Louis va construire à Diougop un marché, une mosquée et d’autres édifices publics, selon Latyr Fall.

    La digue de protection de la langue de Barbarie
    La digue de protection de la langue de Barbarie

    En attendant l’achèvement du projet de réinstallation à Diougop des sinistrés de la langue de Barbarie, l’État met en œuvre le Programme de protection côtière de Saint-Louis, ‘’une solution de courte durée’’, pour retarder l’avancée de la mer sur le continent. Pape Aldiouma Cissé, le coordonnateur de ce programme, précise que c’est une mesure d’urgence dont le but est de parer à la destruction des maisons de la langue de Barbarie. Le Programme de protection côtière de Saint-Louis est soutenu financièrement par l’Agence française de développement, qui a prévu de lui allouer un financement de 16 millions d’euros (environ 10,4 milliards de francs CFA), selon M. Cissé.

    La digue de 2.175 mètres construite sur la langue de Barbarie est le fruit de cette initiative, dit-il, ajoutant qu’elle a permis de récupérer provisoirement une partie de la plage.

    ‘’Nous avons également installé une caméra au quai de pêche de Guet-Ndar pour contrôler l’évolution du trait de côte. Nous disposons aussi, grâce à ce projet, d’images satellitaires permettant de contrôler le trait de côte’’, assure Pape Aldiouma Cissé. Selon lui, cette partie de l’île de Saint-Louis était exposée à l’érosion côtière depuis 1939 au moins.

    Les colons français avaient déjà érigé un mur de protection à Guet-Ndar en 1929-1930, dit-il.

    ABD/AB/OID/ESF